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Chapitre 43 : Even Turks Can Cry, Even Turks Can Die!

De retour à Midgar… Elena était dans le bureau de Reeves pour un truc à propos de Cait Sith – elle s'y connaissait plus ou moins en électronique et tout ça et il voulait les avis de plusieurs personnes. Rude faisait une ronde dans le Secteur 5 (juste se montrer furtivement pour qu'Elmyra sache qu'elle était toujours surveillée, c'était de la routine, quoi). Et moi, je me tapais de faire mon rapport à Tseng.

-En bref… ça s'est déroulé sans le moindre problème, comme t'as pu le constater…

-Hmm, je vois…

Je fronçai les sourcils.

-Tseng… T'as l'air un peu nerveux, ça va ?

-Oui, oui, ça va, c'est rien…

-Rien ? …Le vide est un plein, qu'est-ce que c'est ce rien ?

Il soupira.

-Si tu tiens tellement à le savoir, c'est juste que c'est moi qui irai au Temple des Anciens.

Je restai un instant tétanisé.

-Non… Pas là… N'y va pas…, murmurai-je en déglutissant péniblement.

-Et pourquoi donc ? me rétorqua-t-il avec malice. C'est moi le chef ici, que je sache…

-Je le sais bien, Tseng…, gémis-je. Mais Sephiroth aussi va là-bas, c'est beaucoup trop dangereux…!

Il afficha un sourire moqueur.

-C'est ça ton argument ? c'est « trop dangereux » ? Excuse-moi, mais c'est pour cette raison que c'est aux Turks qu'on a fait appel, c'est pour cette raison que j'y vais…

-Arrête de déconner, arrête…! Tu sais très bien que le Sephiroth que nous avons connu est mort, celui-ci n'a que son apparence. …Et puis… si c'est vraiment JENOVA…!

Il soupira et secoua la tête, signe qu'il commençait à être très légèrement exaspéré.

-Je sais DEJA ça, Reno. On me l'a déjà dit. Alors qu'est-ce que tu veux à la fin ? Prendre ma place pour cette mission ? Si tu croises ce Sephiroth, je sais par avance que tu te retrouveras tétanisé face à lui comme tu l'as toujours été. Même en sachant que c'est peut-être voire sans doute JENOVA, ça ne changera rien à la situation. Enfin si, ce sera peut-être pire. C'est pas la peine d'essayer de me faire changer d'avis.

Il tourna sur ses talons et s'apprêta à quitter le Salon, mais je me précipitai vers lui, passai mes bras autour de lui et le serrai contre moi pour le retenir. C'était la première fois que nous avions un contact physique depuis deux semaines…

-Tseng, n'y va pas, je le sens vraiment mal ce coup là. N'y va pas, je t'en prie. Je t'en supplie même, si tu veux.

-Reno… C'est bien toi qui a dit « j'ai horreur d'avoir une relation sans sentiments, si on ne s'aime pas c'est inutile de continuer », non ? …Alors pourquoi est-ce qu'il faut qu'on se retrouve encore dans une situation ambiguë par ta faute ?

-« ambiguë » ? répétai-je. Imbécile, je suis en train de m'inquiéter pour toi et toi… Toi… …C'est vrai c' que j'ai dit ! C'est pour ça que… enfin… T'as jamais voulu comprendre alors… je. …Hmm. T'es vraiment un crétin fini, je crois… Et moi aussi…

J'enfouis ma tête au creux de son épaule et déposai mes lèvres sur son cou pour l'embrasser.

-Reno !

-Alors…? C'est moins ambigu comme ça ? murmurai-je. On n'a pas dit la formule magique « on oublie tout après » mais peu m'importe… je ne veux plus me cacher derrière ces mots…

Je traçai un fin sillon humide du bout de la langue, remontant jusqu'au lobe de son oreille que j'attrapai du bout des lèvres pour ensuite le mordiller doucement du bout des lèvres tout en le caressant avec ma langue. Tiens, il ne disait plus rien le chef des Turks. Il me semblait qu'il ne savait tout simplement pas quoi dire. J'ouvris sa veste et déboutonnai sa chemise, juste assez pour passer une main sous le tissu et la laisser se balader sur son torse. Il frissonnait. Je pinçai légèrement un de ses tétons. Ça lui plaisait… Il était complètement perdu et ne savait plus que dire ni que faire. Quelle situation délectable…! Et en même temps si… angoissante ? …je ne trouvais pas d'adjectif à la hauteur. J'avais peur, j'avais très peur des mots qui sortiraient de sa bouche. Sans doute « tu m'aimes ? j'avais raison depuis le début ? » et puis « mais je ne t'aime pas, moi… ». Il me repousserait…? Il me jetterait ? J'avais peur, très peur… Je voulais tant qu'il dise quelque chose ! Et c'était en même temps si effrayant ! Il rejeta lentement la tête en arrière, la posant contre mon épaule. Il… se laissait faire…? Oh, Shiva, mon effroi commençait à se dissiper… Oui, cette situation était réellement délectable…

La porte du Salon s'ouvrit et Rude entra. Rectification. Cette situation était réellement embarrassante. Nous étions tous les trois paralysés par la surprise et un silence pesant venait de s'abattre sur nous.

-…Et là, si tu te débrouilles bien, elle peut plus rien te refuser, compris ? dis-je comme si je terminai une longue explication sur une méthode de drague quelque peu libertine.

Je me dégageai aussitôt de Tseng et me dirigeai vers la porte, ne me retournant que pour lui adresser un « bonne chance avec Elena ! », saluai rapidement Rude et quittai la pièce. J'avais plutôt bien rattrapé la situation finalement… et pas seulement pour moi ! Enfin, j'avais fait de mon mieux…

J'avais envie de tuer Rude.

Lentement. Très lentement. Il avait vraiment bien choisi son moment pour entrer, merde ! J'aurais pu faire ce que je voulais de Tseng, dans son état, il se serait complètement laissé faire ! J'aurais pu… J'aurais pu lui dire « je t'aime », « I love you », « te quiero », « aishiteru »… J'aurais pu tout lui avouer, il n'aurait même pas pu le prendre mal… …J'avais tellement envie de le serrer à nouveau contre moi. Je shootai dans le mur en face de moi en lâchant un « imbécile de Rude ! » avant d'échapper un léger cri de douleur. J'aurais dû y aller un peu plus doucement…

-Reno ? ça va ?

Je sursautai comme un cardiaque et me retournai pour voir Elena.

-Ah… Tu m'a surpris…, murmurai-je. Je… ouais… ça… ça va, y'a pas de problème…, mentis-je.

C'est même plus un problème à ce niveau là, c'est une véritable catastrophe !

-Mmh… ça a l'air…, répliqua-t-elle avec ironie. C'est quoi ? Une querelle d'amoureux avec Rude ?

-Non… Non mais tu délires ! Et ne me parle pas de Rude ! Ah, merde…! Je crois que je vais faire une descente chez Corneo…

-Je croyais que tu ne voulais plus avoir de relations sexuelles ?

-LAISSE-MOI FINIR ! hurlai-je. Je vais faire une descente chez Corneo et faire un massacre à en tartiner les murs à l'hémoglobine pour me calmer les nerfs !

-Holà… calme, Reno, calme… En plus, Corneo a disparu, il sait qu'on veut sa peau pour avoir divulgué des informations à AVALANCHE…

-Sans blague ? …Il fait bien de fuir… Il fait bien…

A force de m'exciter comme ça pour rien j'avais comme un vertige tout d'un coup… J'avais encore les nerfs fragiles, moi…

-Ah… je me sens mal… J'vais rentrer chez moi, prendre quelques somnifères et aller me coucher, j' crois qu' c'est l' mieux à faire…

-Tu veux que je t'accompagne ?

-C'est pas de refus…

°°°

Oh, ma tête… Je me sens si fatigué… Je dois me battre… Que s'est-t-il passé déjà…? Comment me suis-je retrouvé ainsi ?

°

D'abord… Il y a eu cette histoire avec Reno… Je m'en suis tiré sans trop de difficultés… Même si j'ai dû mentir…

« Rude… Tu ne dis rien à Elena, hein ? Je… Reno délirait, je ferais jamais ça à Lena… J'suis pas très doué avec les filles mais… enfin… »

Je sauve à peine les meubles, ouais…

Puis il y a eu la question « qui je vais emmener avec moi ? ». Pas Reno ! Pas après le coup qu'il venait de me faire ! …Et puis après le discours que je lui avais tenu… Donc, pas Reno. Pas Rude non plus. J'aurais été trop mal à l'aise. Je sentais que j'allais avoir du mal à le regarder en face pendant un moment… Restait Lena.

Entrer dans le Temple, ce fut facile… Le reste, un peu moins, c'est vrai. Entre traverser un labyrinthe, éviter d'énormes pierres, résoudre des énigmes… sans compter les monstres… arriver dans la dernière pièce du Temple ne fut pas simple ! J'étais crevé. Et puis il y avait ces fresques sur les murs. Je ne comprenais pas vraiment tout même si le message global était assez clair… Il y avait un truc permettant de détruire le monde avec une météorite ou quelque chose comme ça…

« Dis-moi Elena, ça te dirait qu'on dîne ensemble après ça ? »

Je savais que ça lui ferait plaisir et j'avais besoin de me changer les idées.

Le problème, c'est qu'il n'y aura jamais d'« après ça ».

Elena est ressortie. Je voulais rester encore un peu pour observer les fresques. J'aurais sans doute dû écouter cette voix en moi qui me hurlait de ressortir. Je n'aimais pas cet endroit, il y avait quelque chose de… flippant. J'étais mal à l'aise. Il y avait quelque chose dans l'air… Et puis je l'ai vu. Enfin donc, je le voyais… Il ressemblait en effet en tout point au Sephiroth que j'avais connu. Mais le regard n'était pas le même. Il n'y avait pas la même étincelle de vie que dans les yeux de Sephiroth. Il y avait juste l'éclat de la Makô et… autre chose. Cette personne n'était pas Sephiroth. Pas JENOVA non plus. La clé était dans son regard, dans cette lueur surnaturelle s'ajoutant à celle de la Makô. Cette autre substance… C'était du Jénova. Des cellules du monstre. Ça me venait tout seul à l'esprit. Cette personne était un… un clone de…

-Sephiroth !

Il posa son regard vide sur moi.

-Alors tu as réussi à ouvrir la porte, prononça-t-il. Bien joué.

Je m'approchai légèrement, hypnotisé par son regard. La voix en moi me hurlait pourtant de m'enfuir. C'était peut-être ma conscience… Mais j'étais attiré. Je ne pouvais rien y faire…

-Cet endroit… qu'est-ce que c'est ?

Il s'approcha un peu plus. Une deuxième voix se fit entendre dans mon esprit… M'appelant à elle, à lui, à eux… à « Mère ». Je n'avais jamais eu qu'une mère et elle était morte, je n'étais pas prêt à me laisser berner par cette voix !

-Une mine de connaissances perdues, répondit le clone. La sagesse des Anciens… la connaissance.

Il leva soudainement les bras au ciel d'un air extatique.

-Je ne ferai plus qu'un avec la Planète.

-Un avec la Planète ? répétai-je quelque peu incrédule.

-Bande d'idiots. Vous n'y aviez jamais songé.

C'est que c'est un peu farfelu comme idée…

-Toute l'énergie spirituelle de cette planète, poursuivit-il. Toute sa sagesse… sa connaissance… Je vais me fondre dans tout cela. Je ne ferai plus qu'un avec tout cela… tout cela ne formera plus qu'un avec moi.

Toute la sagesse et les connaissances du monde... ça peut se trouver dans une encyclopédie, non ? Ce serait pas plus simple de lire ce bouquin ?

-…Tu en es capable ?

Ça m'avait échappé.

-Le moyen… le voici, annonça-t-il en dégainant Masamune.

Oooh… Holà… Du calme, hein ? J'aime pas trop ça… Tu préférerais pas ranger ce sabre ?

J'étais paralysé par ce regard hypnotique. La lame glacée de Masamune en moi fut efficace pour me réveiller… La douleur rappelait à la réalité. Je m'écroulai dès qu'il retira son sabre de mon corps. Aaah… ça faisait atrocement mal !

-C'est la mort qui vous attend tous, continua-t-il. Mais n'ayez pas peur. Car c'est à travers la mort qu'une nouvelle énergie spirituelle est née. Bientôt vous vivrez de nouveau par moi.

Merde, qu'est-ce qu'il raconte ? Il délire complètement ! Comment peut-il se faire passer pour Sephiroth ? Sephiroth aimait tuer… mais pas comme ça ! Il aimait se battre ! Il aimait les beaux combats ! Sephiroth, le vrai Sephiroth ne ferait jamais ça ! …Il faut que je sorte d'ici !

°

Et voilà comment je me retrouve ici, dans l'entrée du Temple, incapable d'aller plus loin… Et je viens de m'apercevoir que j'ai laissé mon PHS dans mon autre veste… Fallait vraiment que ça m'arrive aujourd'hui…

Je levai les yeux vers les nouveaux arrivants. Cloud, Aerith, et Red XIII, le félin roux… Belle bête… Aerith poussa un cri en me voyant.

-Hé ! C'est Tseng !

Je me redressai avec difficulté pour faire face à Cloud.

-Tseng ? Des Turks ? répéta-t-il.

Non, Odin en smoking, ça se voit pas ?

-Euh… Je me suis fait avoir, murmurai-je d'un air désolé.

Je me sentais si pitoyable… Je me laissai glisser à nouveau contre l'autel.

-Ce n'est pas la Terre Promise… que cherche Sephiroth…

Quand on parlait de la Terre Promise avec Aerith, j'imaginais un endroit génial ressemblant à l'Utai de mon enfance, un endroit où on pouvait faire ce qu'on voulait en toute liberté tant que c'était quelque chose de… bien.

-Sephiroth ? Répéta Cloud. Il est à l'intérieur ?

-Attention… à toi…, lui recommandai-je.

J'espérais qu'il aurait plus de chance. J'avais vraiment mal assuré sur ce coup là. Merde…! Je frappai le sol du poing en serrant les dents. J'avais fait trop d'erreurs ! A commencer par laisser filer Aerith lorsqu'on s'était revus à la mine. Elle était en danger avec AVALANCHE, je voulais la protéger… Je l'aurais emmenée dans un endroit calme, en sécurité, où elle aurait pu prier et parler à sa mère comme elle l'avait toujours tant désiré…!

-Mince… La chance a tourné lorsque que j'ai laissé partir Aerith…

…Et avec ses pouvoirs ? …Est-ce qu'elle aurait réellement pu faire quelque chose ? …En la regardant, je m'étais toujours dis que non. Elle n'aurait de toute façon jamais coopéré.

-Le président… avait tort…, soupirai-je distraitement.

-Tu as tort, coupa Aerith. La Terre Promise n'est pas comme tu l'imaginais.

Elle se retourna brusquement.

-Et, reprit-elle d'une voix plus tremblotante, je ne vais pas offrir mon aide. De toute façon, la Shin-Ra n'avait aucune chance de gagner.

Elle s'éloigna un peu, passant entre deux colonnes pour que je ne puisse pas voir qu'elle pleurait. Les autres n'avaient rien remarqué. Ils ne connaissaient pas Aerith aussi bien que moi.

-Ha… c'est dur. Je savais que tu… dirais ça.

Ma plaie recommençait à me faire mal, mais je me relevai tout de même et avançai d'un pas chancelant vers Cloud.

-La Clé de Pierre… Place-la… sur… l'autel…, lui indiquai-je en lui donnant l'objet.

Je m'adossai ensuite à une colonne plus au fond et me laissai glisser contre. Je ne voyais pas Aerith mais je savais qu'elle pleurait encore. Cloud alla la voir.

-Tu pleures ? demanda-t-il comme si l'évidence ne suffisait pas.

-Tseng est avec notre ennemi, les Turks, mais je le connais depuis l'enfance… Il n'y a pas beaucoup de gens dont je pourrais dire ça. En fait, il n'existe sans doute qu'une poignée de gens dans le monde qui me connaissent vraiment.

Oh, ma petite Aerith… ça me réchauffait le cœur ces paroles… J'aurais juste préféré qu'elle ne soit pas à moitié en pleurs pour les dire… Pendant que Cloud et Red XIII s'occupaient de l'autel et de la Clé, Aerith s'approcha de moi. Je détournai les yeux pour ne pas avoir à croiser son regard humide.

-Je suis….. encore en vie.

-Tseng…

La dernière chose que je voulais, c'était clamser devant les personnes chères à mes yeux. Aerith, Reno, Rude, Elena…

Cloud appela Aerith et ils entrèrent dans le Temple. Et je me retrouvai seul jusqu'à ce que d'autres arrivent. J'entendais vaguement leurs voix venant du dehors.

-Moi aussi j' veux voir à quoi y ressemble, ce temple !

-Yuffie, c'est pas un circuit touristique…

-Hé ! Sois pas si rabat-joie, vampy !

-Je ne suis pas un vampire.

-Ouais, ça c'est toi qui l' dit, hein…

-Yuffie-hime, vous ne devriez pas plaisanter là-dessus…

Cait Sith ?

-Sur quoi alors ? Et ne me vouvoies pas comme ça !

Je rouvris les yeux. La lumière m'arracha un petit gémissement de douleur. Tant mieux, comme ça je n'aurais pas à faire d'effort pour attirer leur attention…

-C'était quoi, ça ? demanda Yuffie.

La seconde d'après ils rentraient dans le Temple.

-Tseng ! Non !

Yuffie se jeta sur moi.

-Qui est le salaud qui t'a fait ça ? Non, ne parle pas ! Je vais te soigner ! J'ai de la materia !

-Tiens donc ? s'étonna faussement Vincent. Tu as de la materia maintenant… C'est nouveau ça, dis-moi…?

-Tais-toi, vampy ! Aide-moi plutôt !

Elle me lança un sort de Soin et les choses redevinrent plus claires. Néanmoins… je savais qu'il commençait à être trop tard pour guérir une telle plaie juste avec de la magie. Une intervention chirurgicale était nécessaire…

-Arrête ça, je vais y passer, c'est trop tard…

-Mais non ! Il n'est jamais trop tard !

Vincent posa sa main sur l'épaule de Yuffie.

-La magie a ses limites, Yuffie, il sait ce qu'il dit. Tu as devant toi un Turk, un membre de l'élite de la Shin-Ra, un service au-dessus du SOLDAT. Comprend-tu bien ce que cela signifie…?

Elle ferma les yeux pour retenir ses larmes.

-Tseng ! Qui t'a fait ça ? …Qui…?

-Celui que vous appelez Sephiroth… Mais il y a erreur sur la personne. Et la lame qui m'a fait ça n'était pas celle de la véritable Masamune. Je me souviens encore bien de la vraie Masamune. C'est moi qui l'ai apportée à Sephiroth pendant la guerre d'Utai…

-Quoi ! s'indigna Yuffie.

-Nous avions un accord…, murmurai-je. Cait Sith… Tu veux bien prévenir Reeves ? Et Reno si c'est possible… Il faut que je voie Reno…

Vincent s'agenouilla auprès de moi et m'attrapa le poignet pour contrôler mon rythme cardiaque.

-Tu as besoin d'une intervention chirurgicale d'urgence et de perfs. Tu as perdu beaucoup de sang, c'est mauvais… Ton cœur bat au ralenti… C'est pas plus mal en un sens, ça évitera que tu te vides trop vite de ton sang. Mais ce n'est pas vraiment un bon signe…

-Tu devais être un bon Turk… Reeves te regrette comme pas possible…

-C'est moi qui l'ai formé… Je n'étais pas le chef des Turks pour rien…

-Oh ? Chef des Turks ? …ça fait un peu drôle… Reeves a pris ta suite, et moi celle de Reeves. Sauf que là… J'en ai plus pour longtemps. Le suivant sur la liste… C'est Reno.

-Le rouquin braillard et picoleur que j'ai vu à Junon ? demanda Yuffie.

Je hochai la tête.

-Mmh… Il est plutôt beau gosse…, avoua-t-elle.

-Ne t'avise pas de l'approcher de trop près…, grondai-je d'un air menaçant.

-Désolée, je savais pas que c'était ton petit copain ! s'excusa faussement Yuffie.

Je me plaquai une main sur les yeux.

RENOOO ! Je t'en supplie… Viens ! Je veux te voir une dernière fois ! Crétin de rouquin… Tu as presque toujours été en retard… Fais une exception pour moi, je t'en supplie…!

-Hé, Tseng, tu pleures ?

-Même les Turks peuvent pleurer…, murmurai-je. J'ai effroyablement peur de mourir. Sans l'avoir revu. On a des comptes à régler…

J'avais autour de moi un ex chef des Turks, une jeune fille ninja princesse d'Utai et un chat robot qui faisait semblant de pleurer depuis un bon moment déjà.

-Tu t'appelles… Yuffie Kisaragi… Tu es la fille du Seigneur Godo Kisaragi… l'Empereur d'Utai… Je l'ai vu quand j'étais gamin. Mauvais souvenir…

-Je sais… C'était pour les Honneurs de Reno…

-Da Chao, que tu en sais des choses… C'est effrayant !

-Il y a une chose que je ne sais pas, Tseng Arashi. Comment est morte Mitsuko Arashi.

Qu'est-ce que ma sœur vient faire là dedans ?

-Pose la question à Reno, il était aux premières loges. Sephiroth aussi d'ailleurs, mais il est mort…

J'échappai un gémissement de douleur et Yuffie se glissa derrière moi avec douceur. Je laissai ma tête reposer contre son épaule et elle commença à masser les miennes pour me détendre. J'avais l'impression que c'étaient les mains de ma mère ou celles de Mitsuko…

-Pourquoi vous faites tout ça ? Pourquoi êtes-vous ici ?

-Tu en as des questions idiotes ! Nous sommes ici parce que nous ne sommes pas ailleurs, me répondit Yuffie.

-Tu es l'ennemi d'AVALANCHE, pas le notre, répondit Vincent. Cait Sith est de la Shin-Ra, moi je ne suis là que pour me venger de Hojo et Yuffie pour piquer la materia du groupe.

-Qu… Qu'est-ce que tu racontes ! s'exclama-t-elle.

Vincent lui fit signe de se taire en plaçant son index contre sa bouche.

-Chut… C'est un secret… Je ne le dirai pas aux autres… Est-ce que je vous ai dit que Cait Sith était un espion ? Non. Alors je ne vois pas pourquoi je leur dirais que tu es une voleuse.

-Oh, vampy, tu es vraiment un type étrange, mais au fond je crois que je t'aime bien quand même. Ah, j'ai la belle vie, je côtoie plein de beaux jeunes hommes… Cloud, vampy, Reno… Et puis toi aussi, Tseng, mais t'es un cas à part…

-Yuffie, nous sommes trop vieux pour toi…, finit par lâcher Vincent. Surtout moi d'ailleurs, je suis beaucoup plus vieux que je n'en ai l'air…

-L'écart d'âge semble grand parce que je suis jeune, mais je vais grandir… Enfin… Je ne convoite personne de toute façon… Mais c'est plus agréable d'être en compagnie de beaux garçons que de laiderons…

Elle marqua une pause.

-Tseng, ça va toujours ?

-M'oui…

Elle échappa un petit éclat de rire.

-Il est aux anges ! Allez, t'inquiète, ton petit copain va arriver et on va t'emmener voir un docteur !

-Mmh…

Ce ne fut pas le bon docteur…

Reno finit par arriver. Il avait courut comme un dératé…

-Tseng !

Il bloqua en me voyant à moitié allongé dans les bras de Yuffie, couvert de sang et encadré par Cait Sith toujours en train de « pleurer » et Vincent.

-Merde, c'est quoi ce bordel… Tseng, ça va ?

-Re… tu n'es pas trop en retard…

Je me mis à tousser et sentis un goût métallique dans ma bouche. Là, ça commençait à se dégrader salement… Je savais que la lame avait touché les poumons, mais jusqu'à présent ça n'avait pas vraiment posé de problème…

-Oh, Tseng, imbécile, dans quel état j' te r'trouve… d'habitude c'est moi qui me fout dans ce genre de situations…

Il passa mon bras par dessus son épaule, me murmura quelque chose comme « accroche-toi » et me prit dans ses bras.

-Pourquoi t'es pas ressortit avec Elena ? Pourquoi tu lui as dit de rentrer ? Elle était déjà quasiment à Midgar quand on a reçu le message de Cait ! Et pourquoi t'avais pas de PHS ni de materia Restaurer ? C'est ça le chef des Turks ? …Ah il a fière allure, hein…?

Il faisait des efforts pour contrôler les tremblements de sa voix…

-Oui, très fière allure… Marchant droit, tenant son prédécesseur dans ses bras…

-Tseng, tu délires ?

-Reno… Reno des Turks… Je te nomme chef des Turks. Elena n'a pas assez d'expérience, Rude n'a pas vraiment le profil… Non, toi, toi tu es capable de mener les Turks…

-Arrêtes de dire des conneries, je serai jamais chef des Turks. Ça voudrait dire que…

-Reno, je vais mourir, c'est plus la peine…

Je me remis à tousser du sang. On monta dans l'hélicoptère et je fus allongé sur un brancard. Deux médecins étaient présents et il s'affairèrent aussitôt autour de moi. Reno et moi nous fixions intensément, refusant de rompre ce lien visuel entre nous. Je ne pouvais pas encore mourir, pas maintenant. Ma vision se troublait atrocement, j'avais peur...

-Nous décollons, Monsieur ?

-Oui, répondit Reno sans me quitter des yeux.

-Il y a une jeune fille qui vient vers nous en courant et en faisant de si…

-Pas le temps pour ça, coupa Reno.

°°°

Par Odin, Tseng…! Non, il ne pouvait pas mourir !

-Le docteur a fait son diagnostique…

L'infirmier que j'avais en face de moi avait l'air grave, très grave…

-Laissez-moi passer.

-Le docteur a dit que…

Je dégainai mon flingue et le braquai sur lui, retirant déjà le cran de sécurité. Il ne fut pas assez rapide pour éviter le coup et s'effondra. Je le poussai hors du passage et entrai dans la chambre, me précipitant au chevet de Tseng.

-Tseng…

-Re…

Sa voix était très faible… Il leva les mains vers moi pour les passer sur mon visage. J'attrapai doucement ses avant-bras et caressai sa peau un instant. Je ne pouvais pas retenir mes larmes…

-Ne pleure pas… Je veux garder souvenir de tes sourires, de tes regards malicieux… pas de tes larmes…

-Pardon, Tseng… pardon…

-Reno… écoute-moi bien… Je veux que tu vives…

-Je ne peux pas !

Il essuya mes larmes et me lança un regard implorant.

-Il le faut…! Vis, Reno, vis…

-Tseng, je t'aime…

Il m'attira à lui et je l'embrassai. Je passai mes mains son visage, écartant les mèches de travers sur son front.

-Chaton, ouvre les yeux, je t'en prie…

-Re… crétin… de rouquin… vis… J'aurai encore besoin… de toi …vivant… pour me… sauver de lui…

Quoi…? Te sauver de lui ? De qui donc ?

Il souleva ses paupières pour me lancer un regard désolé, avançant une main vers mon visage, mais elle retomba en cours de route en même temps que ses paupières sur ses yeux d'ambre sombre.

-Tseng ! Non ! Ouvre les yeux, je t'en prie ! Je t'aime, ne me laisse pas seul…

Mon Dieu, j'avais réellement oublié ça…

Même les Turks peuvent mourir !

-Oh, Tseng… non… …Non…!

NdVixen : voilà, vous avez le droit de me jeter des pierres, sauf pour le fait que Tseng soit mort, pour ça, jetez des pierres à Square ! (si un jour j'apprend le nom de celui qui a décidé de tuer Tseng… Enfin, Advent Children m'a réconcilié... non, même pas ! c'était trop nanar !) Moi j'étais à moitié en train de pleurer quand Tseng est mort dans le jeu ! je refusais d'y croire ! je l'aimais vachement ! (il avait même giflé Aerith !) C'est pas comme Aerith (parmi mes +de 30 sauvegardes de FF7 j'en ai une juste avant la mort d'Aerith pour pouvoir revoir ça quand je veux, ça remonte le moral !). Vous en saurez plus sur Yuffie sous peu et retenez bien l'information ! (elle aura sa petite importance dans la fic faisant suite à Turks no Thema… qui sera plus courte, promis).