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Chapitre 44 : Drinking Game

Pourquoi tu m'as donné cet ordre ? Pour me faire souffrir ? Tu savais parfaitement ce que j'allais faire ! …Tu voulais m'en empêcher… Je ne comprends pas pourquoi… Oh, Tseng, imbécile… Vivre me rend malade si tu n'es pas là… Je me trouve stupide à dire de telles choses. Je n'aurais jamais osé croire que je dirai de telles conneries un jour. Et le pire dans tout ça… C'est qu'elles sont vraies.

-Pourquoi, bon sang ?

Je regardai les trois lettres du mot que je venais de graver, comme si elles pouvaient m'apporter la réponse…

« J'aurai encore besoin de toi vivant pour me sauver de lui »

-Qu'est-ce que tu voulais dire par là…?

-Reno ?

-Quoi !

Je tournai un regard furieux vers la porte ouverte derrière moi. Rude entra et m'attrapa le poignet gauche pour regarder mon avant-bras.

-Bordel, Reno, qu'est-ce qui t'a prit de faire ça…?

-J'en sais foutrement rien ! répondis-je d'un ton agacé.

-« why », lut-il avec lenteur. Donne-moi ce couteau, Reno. Tseng est mort et tu n'as pas à te demander pourquoi de cette façon. Il avait une mission, il a fait quelques erreurs qui lui ont été fatales, il a manqué de chance… J'espère au moins que tu ne pense pas des conneries du genre « j'aurais dû être là pour le sauver » ou « ç'aurait dû être moi, pas lui »…

-Non… j'ai horreur de ça, ça fait trop cliché, je refuse de penser un jour quelque chose comme ça…

-Bien. On va soigner ça alors ? me proposa-t-il.

Les lettres avaient disparu sous le sang…

-Je suppose… qu'il vaut mieux.

Rude ne me laissera jamais mourir, il ne me laissera jamais abandonner le jeu si facilement… De toute façon. Tu m'as ordonné de vivre. C'était ta dernière volonté. Alors je suppose que je dois la respecter. Je la respecterai. Le temps que toute cette histoire se termine. Après, je verrai si je peux encore supporter la vie. D'ici là, je la subirai du mieux que je le pourrai. Puisque c'est ce que tu voulais. …Imbécile d'utaien. Permet moi juste d'exprimer ma souffrance à ma façon !

°°°

Bon sang… Je savais bien qu'ils tenaient vraiment l'un à l'autre, mais tout de même ! Tseng était mort brutalement, c'était vrai, mais je n'aurais jamais cru que les conséquences sur Reno puissent être aussi dangereuses. Trois jours que Tseng était mort. Trois jours que Reno essayait sans relâche de se mutiler pour « extérioriser sa douleur ». Tenter de faire ressentir à son corps ce que ressentait son âme. S'il n'essayait pas de se suicider, c'était que Tseng lui avait ordonné de vivre… Néanmoins je soupçonnais Reno de tenter de se suicider discrètement en faisant passer ça pour de la mutilation. J'avais un peu pitié de lui… Il faisait ça avec un tel naturel ! Comme si c'était… normal.

°°°

J'aurais dû dîner avec Tseng ce soir là…

Quand je suis arrivée à Midgar, Rude m'a annoncé que Reno venait de partir chercher Tseng sur demande de l'utaien. Puis c'est Reno qui a appelé, nous demandant d'être présents le plus vite possible. Mais quand on est arrivés à l'hôpital, tout était déjà terminé pour Tseng. Nous étions arrivés… trop tard ! J'étais furieuse contre moi-même, contre lui qui avait pris le risque énorme de rester seul derrière… Je n'ai même pas cherché à cacher mes larmes, c'était inutile…

°°°

J'ai dû accomplir une mission terrible… J'ai dû rentrer dans le Temple et y résoudre des énigmes pour activer un mécanisme. C'était effrayant ! A chaque fois, le temple rapetissait et rapetissait encore… A la fin, ce n'était plus qu'une materia. La materia Noire… La materia de Magie Noire ultime permettant d'invoquer le Météore, une petite planète capable de détruire le monde. « Sephiroth » voudrait s'en emparer pour blesser la Planète et la forcer à accumuler de l'énergie Makô sur les lieux de l'impact pour se soigner. Et c'est à ce moment là qu'il se fondrait dans tout cela pour ne faire qu'un avec la Planète.

C'est compliqué pour moi, peut-être même trop compliqué…

Je suis mort lors de cette mission…

Mais j'avais demandé à Reeves de télécharger mes données à l'identique dans un autre Cait. Ça fait une sensation très étrange… de mourir…

Est-ce que c'est pareil, la mort, pour les robots et les humains ?

Monsieur Tseng est mort lui aussi… plus ou moins en même temps que moi. Seulement, il n'avait pas de corps de rechange, lui…

Mademoiselle Aerith nous a quitté (elle s'est barrée pendant que les autres dormaient et moi et Monsieur Vincent n'avons rien fait pour l'arrêter) et Cloud est tombé dans les pommes. Quelle équipe de merde, bon sang… Entre moi, l'espion infiltré, Mademoiselle Yuffie, la voleuse qui convoite la materia du groupe, Monsieur Vincent, qui n'est là que pour sa vengeance personnelle, Cid qui cherche à démonter tout ce qui ressemble à de la mécanique (y compris moi, Monsieur Vincent et Barett), Aerith qui se casse, Cloud qui lâche, Tifa qui raconte des mensonges (et laisse Cloud raconter des conneries à cause du monstre en lui), Barett qui a tendance à appuyer sur la gâchette un peu trop facilement et Nanaki (c'est le vrai nom de Red XIII) qui a tendance à se prendre pour un humain, qui reste-t-il pour sauver les meubles, je vous l' demande un peu ?

Il paraît que Monsieur Reno va mal… Très mal. Parce que Monsieur Tseng est mort. Quand j'ai annoncé le décès aux autre, Yuffie s'est enfuie en pleurant. Monsieur Vincent et moi on a tout de suite cherché après elle. Même si on était incapables de verser des larmes, même si c'était dur pour nous de sortir quelque chose de réconfortant, on a quand même essayé. Et ça lui a fait tellement plaisir…

-Yuffie… Tseng, c'est quelqu'un de particulier pour toi…

-C'est… le frère de… ma mère… C'était mon …oncle…, parvint-elle a expliquer entre deux sanglots.

Elle réussit à se calmer un peu.

-Je sais que ma mère l'aimait beaucoup, c'était son petit frère… mais il a quitté Utai assez jeune, pendant la guerre… Il s'est retrouvé à Midgar et il a atterrit je ne sais trop comment dans les Turks… Tseng n'a pas fait la liaison entre moi, Mitsuko et mon père…, soupira-t-elle.

-Tu ne l'as pour ainsi dire pas connu finalement…, murmura Vincent d'une voix peu sûre d'elle.

-C'est pour ça que je voulais le connaître…! …J'avais beaucoup entendu parler de lui…

Elle se lova dans les bras de Vincent qui se retrouva aussitôt tétanisé, ne sachant absolument plus quoi faire. Ce type avait vraiment été un dragueur ravageur…?

-Vous êtes si gentils… Viens ici, Cait…

°°°

Rufus avait refusé. J'avais vraiment été furieux contre lui.

« les uniformes des Turks sont bleu marine et ils le resteront, Reno ! trouve autre chose ! » qu'il m'avait dit.

Je contemplai mes ongles et le verni noir en train de sécher. C'était discret mais c'était noir.

-Tu veux pas du Kohl tant qu' t'y es ? me railla Elena.

-Non, ça ira, merci, répondis-je avec un sérieux effrayant.

-Reno, est-ce que tu craquerais un sourire si je t'annonçais une super nouvelle ?

Je tournai mon regard vers elle d'un air légèrement absent. J'étais sous tranquillisants et antidépresseurs depuis quelques jours et c'était un remède assez draconien…

-Rude et Reeves ont négocié avec Rufus. On va avoir deux jours de vacances, Reno !

-Waow, commentai-je d'un air toujours aussi absent.

Elle se plaqua une main sur le visage.

-Désespérant… Tu choisis la destination, « chef », ou on s'en occupe ?

-Utai.

-Utai ? C'est noté… Il paraît qu'il y a un bar super là-bas…

-Tu as lut l'affiche publicitaire dans le hall, c'est ça ?

-Exactement. Allez, Reno, un peu de nerf, que diable ! T'as déjà goûté du saké ?

-…Oh oui… C'est loin mais je me souviens… J'avais pas encore quatre ans… J'avais soif et Tseng m'avait dit que c'était de l'eau. J'ai vidé le verre d'un trait. La première cuite de ma vie. Tseng était mort de rire. Moi j'étais plutôt ivre mort…

Elena esquissa un petit sourire triste.

-Excuse-moi, Lena… Je sais que c'est dur pour toi aussi… C'est juste qu'on est loin d'avoir eu le même genre de relation avec Tseng, tous les deux… A chaque fois que je me regarde dans un miroir je ne peux que penser à lui en voyant ces cicatrices… C'est Tseng qui me les a faites…

Je pointai mes Honneurs. Elle ouvrit grand les yeux.

-Je ne le savais pas !

-J'avais quatre ans, tradition utaienne de certains clans…

°°°

Quand Cloud s'est réveillé il disait savoir où était Aerith grâce à un rêve étrange… Alors on est partis à sa recherche à bord du Tiny Bronco, l'avion cassé de Cid. Manque de chance, la mer était agitée et on s'est perdus pendant une nuit de tempête. Finalement, on s'est retrouvés sur la terre ferme. Nous étions à Utai et Yuffie s'est enfuie avec toute la materia… Comme si ça ne suffisait pas, des soldats de la Shin-Ra nous ont attaqués par erreur… Enfin, on a aboutit à Utai après un voyage long et compliqué… Cloud a pris Tifa et Nanaki avec lui et ils se sont mis à chercher après Yuffie.

-Monsieur Vincent, vous connaissez Utai ?

-Je suis déjà venu il y a longtemps pour régler deux trois trucs mais… c'est loin. Je me souviens juste du bar.

-La Turtle's Paradise ?

Il tourna un regard vaguement étonné vers moi.

-Tu connais ?

-Il y a une affiche publicitaire dans le hall de la Shin-Ra…

On entra donc dans le bar. Cloud et les autres y étaient déjà et Mademoiselle Elena se tenait devant eux, prête à dégainer un flingue. Reno lui rappela qu'ils étaient là en vacances et n'avaient donc pas à s'occuper d'AVALANCHE. Elena hésita un instant puis se rassit. Cloud semblait à la fois troublé et rassuré. Sans materia, il ne faisait pas le poids. Il ressortit donc, suivit de près par Nanaki et Tifa, sans même nous prêter attention. J'échangeai un coup d'œil avec Monsieur Vincent et nous nous dirigeâmes vers la tablée. Les trois Turks levèrent les yeux vers nous avec une synchronisation effrayante.

-On peut se joindre à vous ? demandai-je.

Monsieur Reno indiqua des chaises vides non loin et Mademoiselle Elena me fit signe de venir sur ses genoux. Je m'y installai donc et envoyai ma monture chercher une chaise pour Monsieur Vincent. Mademoiselle Elena me caressa sous le menton et je me mis à ronronner.

-Tu te prends pour un vrai chat, Cait ? me demanda Monsieur Reno.

-Y a-t-il un tort à cela ? répliquai-je.

-Qu'en sais-je au fond…? répondit-il vaguement.

-Quoi qu'il en soit… nous sommes en vacances, annonça Mademoiselle Elena. Et si nous sommes ici, au bar, c'est que nous avons un but : arracher un sourire à Reno et mieux encore, le faire rire. D'habitude, quand il est suffisamment ivre pour ça, il se met à faire tout un tas de conneries et finit souvent la soirée plus ou moins à poil…

-Tiens, ça me rappelle quelque chose…, murmura Monsieur Vincent avec ce qui ressemblait à un sourire.

Nous tournâmes tous notre regard vers lui, attendant la suite.

-Ce n'est rien… juste… que j'étais de ce genre là aussi à l'époque…

-Vous couriez tout nu dans les bars, Monsieur Vincent ? m'étranglai-je.

-Pas toujours tout nu, non… Pour ça il fallait encore me battre au poker, ce qui n'était pas si simple que ça… Ou alors avoir beaucoup de chance à un petit jeu de hasard auquel il nous arrivait de jouer…

-Qu'est-ce que c'était ? s'intéressa Monsieur Reno.

°°°

Monsieur Vincent Valentine, chef des Turks. Il n'était plus celui qu'il avait été autrefois, mais au fond de lui, sa personnalité d'antan semblait subsister…

-Qu'est-ce que c'était ? m'intéressai-je.

-Un jeu idiot nécessitant une feuille de papier, un crayon, une aiguille ou quelque chose en faisant office, quelques verres, de l'alcool et des personnes prêtes à boire et à faire toutes sortes de conneries.

Je fouillai dans une poche intérieure de ma veste et trouvai rapidement un stylo puis une feuille de papier de taille plus ou moins convenable. Je tendis aussitôt le tout à Vincent.

-Pour l'aiguille, au pire, on sortira un flingue à faire tourner sur la table.

-C'est ce que nous faisions pour impressionner les gens…, murmura Vincent.

Il traça rapidement un cercle sur la feuille, le découpa en sections plus ou moins grandes et écrivit différentes choses dans chacun. Il s'agissait d'actions à exécuter impliquant souvent de boire.

-On fait tourner l'aiguille à tour de rôle et vous devinez la suite…

-Oh, intéressant… Très intéressant…, commentai-je en avisant les différentes actions.

-Pas étonnée que ce genre de jeu te plaise, Reno…, soupira Elena d'un air mi-amusé mi-désolé.

-AH, VINCENT !

On se retourna tous vers la porte du bar pour voir entrer ce type là, Cid Rightwing, en train de traîner Tifa derrière lui. Il se dirigea droit vers nous, attrapant deux chaises au passage, força Tifa à s'asseoir avant de prendre place lui aussi autour de la table. Tifa nous lançait des coups d'œil peu rassurés, surtout à Rude et Elena entre qui elle était assise.

-Cid… Tu ne comprends pas…, commença-t-elle.

-Allons, ce sont des amis de Vince ! Les amis de nos amis sont nos amis, non ? Je suis content que Cloud ait appelé Barett pour te remplacer, tu es fatiguée et tu as besoin de te changer les idées ! Et Barett commençait à m'énerver…

-Il ne voulait pas que tu démontes son bras mécanique, c'est ça ? railla Cait Sith.

-Héhéhé… non, non, c'est juste que euh… hem…

Vincent lui jeta un regard noir.

-Quoi qu'il en soit n'essaie plus jamais de t'approcher trop près de moi et surtout de mon bras gauche sans quoi…

-Hé, c'est quoi ces histoires ? demanda Elena.

-Cid est mécanicien, commença Cait Sith.

-PILOTE ! Je suis PILOTE ! rectifia Cid, blessé dans son honneur. Le meilleur pilote du monde ! ajouta-t-il à l'adresse d'Elena.

-C'est pareil, reprit Cait Sith. Pendant la nuit il a déjà essayé de démonter la mitraillette greffée au bras de Barett pendant son sommeil, et aussi le bras mécanique de Monsieur Vincent, sauf que Monsieur Vincent ne faisait que semblant de dormir. Et il s'en est pris à moi aussi !

-Allons, ce n'est pas grand chose… Tiens, qu'est-ce que c'est que cette feuille sur la table ? tenta Cid pour changer de sujet.

-Si tu veux le savoir, tu payes la tournée, répondis-je.

-Comme tu voudras ! Serveuse !

Tifa lui lança un regard alarmé.

-Cid ! On ferait mieux de partir ! Ces gens ne sont pas des amis de Vincent, ce sont des Turks !

-Je ne vois pas ce que ça change. On peut boire un coup avec eux, c'est tout ce qui compte, non ?

-Mais ! Cid ! Des Turks !

-Écoutes, Tifa, si je devais me rappeler de ce qui se cache derrière tous les noms bizarres que j'ai entendus depuis que je suis avec vous mon pauvre cerveau lâcherait ! Si c'étaient des pièces de mécanique, je retiendrais sans doute plus facilement mais visiblement, ce n'était pas de mécanique dont vous me parliez pendant des heures…

La serveuse arriva pour prendre nos commandes, ce qui nous permit plus ou moins de perdre le fil de la conversation.

-Bon, on la commence cette partie ? demandai-je.

Vincent posa un flingue sur la table, le fit tourner et le canon pointa Tifa.

-Ah, l'honneur aux dames ! s'exclama Cid.

-Fais tourner le revolver, l'enjoignit Elena.

Tifa fit tourner le revolver d'un air quelque peu sceptique.

-Buvez et répondez à une question ou exécutez un gage…, lus-je.

-Quitte la table une seconde pour qu'on décide de la question ou de l'action, lui ordonna Vincent d'un ton neutre.

Elle leva les yeux au ciel mais s'exécuta tout de même. On se pencha tous vers le milieu de la table.

-Alors ? Une question ou une action ? demanda Elena.

-Demandons-lui si elle aime Cloud ! proposa Cid. Je me suis toujours posé la question…

-Pas d'autres idées ? demandai-je.

-Non, chef ! répondirent Rude et Elena.

Vincent et Cait Sith firent non de la tête et Cait partit chercher Tifa. Elle revint, vida son verre de vodka d'un trait et on lui posa la question.

-Cloud ? Moi ? Amoureuse de Cloud ? Bien sûr que non. C'est juste un ami d'enfance qui a su me faire assez pitié pour que je lui témoigne de l'affection. Je l'apprécie, c'est tout…

-C'est la vérité ? demanda Cait Sith.

-La vérité vraie, assura Tifa. Je ne peux pas mentir tout le temps…

-Bon… Rude, à toi.

Il fit tourner le revolver pendant que Tifa faisait signe à la vendeuse de lui rapporter à boire.

-Oho, oho… « embrassez une personne du sexe opposé », lus-je.

J'esquissai un sourire malicieux signifiant « eh bien profites ! » et Elena éclata de rire en voyant la tête de Tifa après qu'il l'aie embrassé.

-C'est l'alcool qui te colore les joues comme ça ? la railla-t-elle.

-C'est quoi ce jeu…? murmura Tifa en essayant de rendre à ses joues leur couleur normale.

-Un jeu créé par Monsieur Vincent, répondis-je. Cid, à toi !

Il fit tourner le revolver et j'éclatai de rire en même temps qu'Elena. « Faites un starring-contest avec la personne sur votre droite après avoir bu tous les deux ». Bref, il lui faudrait affronter Rude, le fixer dans le blanc des yeux sans ciller avant lui. Mission impossible.

-Celui qui perd a un gage dans ce genre de concours, non ? rappela Elena.

-Il paiera la prochaine tournée, décidai-je.

Ils vidèrent leurs verres, Rude retira ses lunettes et Cid et lui se mirent à se fixer. Il ne fallut pas longtemps pour que Cid abandonne, éclatant littéralement de rire.

-Impossible de rester calme face à ce type ! Il a l'air tellement sérieux ! s'expliqua-t-il vaguement pour tenter de sauver plus ou moins son honneur.

-A toi, Reno, me lança Elena.

Je fis tourner et tombai sur « Léchez l'oreille de la personne sur votre gauche ». Vincent regarda le bout de papier avec l'air de dire « pris à mon propre piège ».

-Ah, désolé Monsieur Vincent, mais c'est le jeu…

Je passai un bras autour de son cou pour l'attirer à moi et passai ma langue du lobe au cartilage avec lenteur.

-Agréable, mmh ? lui lançai-je.

Il me répondit par un regard noir.

-Désespérant…, soupira Tifa. Ce type est plus frigide qu'un glaçon. Vous étiez pourtant mignons tous les deux…

-Oh, Reno est capable de bien mieux encore…, lui chuchota Elena à l'oreille.

Vincent fit tourner le revolver. Son expression signifiait clairement « pris à mon propre piège… encore…! ».

-Mmh… Quelqu'un d'autre que moi se propose-t-il a exécuter la sentence ? demandai-je en attrapant déjà l'arme pour l'exécuter.

Les filles me lancèrent un regard m'intimant à terminer l'acte que j'avais commencé, affichant toutes les deux un large sourire. Je me levai donc et passai derrière Vincent, écartait ses longs cheveux pour dégager son cou et laissai glisser le glaçon que je tenais contre la peau blanche. Il frissonna à peine quand le petit cube de glace passa entre ses omoplates.

-Tu ne devrais même pas sentir de différence de température vu comme tu es froid, le railla Tifa.

Vincent lui lança un regard noir, visiblement sa spécialité, et Elena fit tourner le revolver.

-Mmh, j'espérais que tu tombes là-dessus, Lena…, avouai-je. C'est si mignon…

Tifa jeta un rapide coup d'œil autour d'elle comme pour vérifier qu'il n'y avait pas d'autres filles subitement apparues à table avant de reposer son regard sur la case « embrassez une personne du même sexe ».

-Alors ? On attend…

Elena eut un petit rictus moqueur à notre intention, puis attrapa Tifa par le menton et l'embrassa. Elle faisait ça plutôt bien à ce qu'il me semblait. Le spectacle était à la hauteur de mes espérances. Les autres regardaient avec autant d'intérêt. Ce n'étaient pas tous les jours qu'on voyait ça…

-Vos impressions, mesdames ?

-Elle se débrouille bien, me répondit Elena. Ça te suffit ou tu veux plus de détails ?

Tifa fit tourner.

-Tout le monde boit et change de place, annonça-t-elle.

°°°

Après environ une heure, seul Vincent avait encore échappé à embrasser qui que ce soit, Cid nous avait chanté une chanson à boire, nous avions dû plusieurs fois tous vider nos verres – sans toujours changer de place, Tifa et moi avions dû échanger nos hauts, Rude et Vincent s'étaient affrontés dans un starring-contest (nous avions repris la partie pendant ce temps en attendant que l'un des deux se désiste – ce fut Rude quand son tour arriva), et nous commencions tout doucement à être plus ou moins ivres et plus ou moins déshabillés (Reno pieds nus et torse nu, moi en soutif, Rude et Cid avaient dû retirer leurs vestes et Vincent sa cape et son unique mitaine).

-AH ! ça y est, vampy ! s'exclama Cid. A ton tour de devoir embrasser quelqu'un !

Vincent se plaqua une main sur les yeux. Tifa et moi attendions de voir ça, plutôt amusées.

-Allez, ça va être « mignon »…, l'encourageai-je en reprenant le terme de Reno.

Il tourna son regard vers la personne maintenant sur sa gauche. Reno.

-Court, lâcha-t-il juste.

-Tu tiens tant que ça à préserver cette réputation de glaçon ? ou c'est pour décevoir les filles ?

-Tu tiens tant que ça à profiter de cet instant ?

Reno échappa un ricanement.

-Je m'amuse pour oublier le reste, je ne cherche rien d'autre !

C'était drôle d'entendre Reno dire ça sur ce ton moqueur… Vincent se pencha vers Reno et commença à l'embrasser.

-Ah, non ! Tu vas pas me faire ce coup-là ! s'énerva Reno en le repoussant aussitôt. T'as intérêt à y mettre du tien un minimum sans quoi je ne trouverai pas ça amusant du tout ! T'as intérêt à te souvenir comment t'embrassais tes copines et tes copains ou j' vais t'apprendre ! J' vais te montrer comment on embrasse, moi !

Nous étions tous écroulés de rire. Reno et quelques grammes d'alcool dans le sang… Vincent affichait une expression d'une neutralité emprunte d'indignement et de colère.

-Je ne te laisserai pas me faire ce genre de leçon, Reno des Turks… Oh non…

Il l'attrapa avant qu'il ait pu répliquer quoi que ce soit et notre rouquin de chef se retrouva sur les genoux de l'ex-Turk. Tifa et moi nous décalâmes pour mieux voir, mi-hilares mi-attendrie. Vincent passa sa langue sur les lèvres de Reno et joua ainsi un moment, se retirant chaque fois que le rouquin entrouvrait les lèvres. Reno commença bien évidemment à montrer des signes d'impatience et Vincent laissa un léger rictus plisser ses lèvres le temps d'un éclair avant de l'embrasser.

-Mmh comme c'est mignon…, me souffla Tifa avec un sourire amusé.

-J'aurais pas cru que Reno se laisse aller au jeu comme ça avec les antidépresseurs et tous les calmants qu'il prend… Y'a deux jours encore il était amorphe…

-Heureusement qu'il ne l'est plus alors…

-Il est pas mal, hein ?

-En effet, je te le concède… Rude non plus n'est pas mal. Ils ne sont pas du tout du même genre, mais ils ne sont pas mal… Tu as de la chance…

-Toi aussi avec Cloud et Vincent…

-Le premier ne sera jamais qu'un ami et le deuxième…

Et le deuxième était en train de mettre Reno hors d'haleine sous le regard atterré de Cid en train de jurer comme pas possible à voix basse et celui franchement étonné de Rude. Il était rare de voir une émotion aussi clairement affichée sur le visage de Rude… On commença à rire quand Reno se mit à gémir et à tenter de mettre un terme aux échanges de salive s'opérant entre lui et Vincent depuis un moment maintenant. Notre hilarité ne fit qu'augmenter quand le brun retint fermement le rouquin pour l'obliger à continuer.

-Mine de rien il a dû foutre Vincent sacrément en rogne pour qu'il aille si loin, miaula Cait Sith.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? demandai-je.

-Autrefois, si quelqu'un lançait un défi à Vincent et qu'on l'énervait assez en disant qu'il n'était pas capable de le relever, il le relevait et allait au-delà des limites du défi, expliqua Cait avec la voix de Reeves.

-L'ex-chef des Turks qui sommeille en lui n'est donc pas mort…, soupirai-je avec amusement.

Vincent fini tout de même par accepter de dessouder sa bouche de celle de Reno, ce dernier menaçant de se montrer plus violent.

-Ouah… J' te r'tiens sur c' coup là…, souffla Reno. Je retire c' que j'ai dit… T'es toujours performant… et tu sais en faire des trucs avec ta langue…

-Tais-toi, lui ordonna sèchement Vincent. Cid.

Le soi-disant plus grand pilote du monde fit tourner le revolver et on vida tous nos verres. Quand ce fut mon tour je me retrouvai à devoir exécuter un petit show plus ou moins suggestif et sexuel avec une personne au hasard qui se trouva être Tifa.

-Vous avez intérêt à assurer les filles ! surtout après le petit numéro des deux autres tarés, là ! leur lança Cid, hilare.

On se leva en échangeant un regard entendu et je me mis derrière elle. Nous étions de taille plus ou moins égale. Tant mieux. Je posai mes mains sur ses hanches et lui léchai l'oreille, puis le cou. Je remontai mes mains en effleurant sa peau du bout des doigts de ma main droite passée sous la chemise que je lui avait filée. Cette main s'arrêta là, et l'autre déboutonna juste un ou deux bouton pour se glisser entre le tissu et sa peau, et caresser sa poitrine. Si je m'étais une seule fois imaginé qu'un jour je me retrouverais dans une telle position avec une femme à cause d'un jeu stupide…! Je risquai un coup d'œil vers les mecs qui nous regardaient avec intérêt. Ma main arrêtée au ventre de Tifa descendit à son entrejambe et elle échappa un gémissement (brillante performance étant donné qu'elle faisait de son mieux pour réprimer un fou rire depuis quelques instants). Moi-même, j'avais du mal à rester sérieuse un minimum pour que notre cinéma paraisse un peu crédible. Elle attrapa ma main pour la guider plus bas encore et écarta un peu les jambes. Reno se jeta à terre et la seconde d'après il criait « une petite culotte blanche ! ». C'était bien le Reno que je connaissais, ça… (en un sens, c'était bon signe). Si les mecs pouvaient se laisser aller à rire, c'était toute une autre histoire pour nous ! Je fis mine de caresser Tifa et elle fit à nouveau mine de gémir, puis je retirai mes mains et la fit tourner pour qu'elle me fasse face. Je lui léchai les lèvres en caressant ses seins à travers le tissu. Elle me caressa les épaules et fit descendre ses mains jusqu'à mes reins.

-On achève, lui soufflai-je.

Elle m'embrassa plutôt longuement après quoi on se sépara sous les acclamations de Reno, Rude et Cid.

-J'aurais jamais cru que vous oseriez ! avoua Cid.

-C'est sans doute parce qu'on est à moitié bourrées, le rassura Tifa.

On but encore, continuant à jouer. Rude cru bon d'utiliser la materia de Reno pour nous dégriser tous un peu quand Reno s'étala lamentablement en tentant de faire trois fois le tour de la table à cloche-pied. C'était réellement le bon moment.

-Code 613B, souffla Vincent en se levant.

Il nous lança un rapide « rhabillez-vous », attrapa Tifa et Cid et les traîna sans ménagement vers un coin plus discret du bar. Des soldats de la Shin-Ra venaient d'entrer. Nous n'eûmes que le temps de nous rhabiller qu'ils étaient là.

-Les informations étaient exactes ! déclara l'un des deux soldat avec enthousiasme. Il est BIEN venu ici en congés ! On l'a enfin trouvé ! On a besoin des Turks en renfort !

-…Quel casse-pieds, soupira Reno d'un ton très légèrement exaspéré.

-Qu'est-ce que c'était que ça…? s'étrangla le soldat.

Reno était loin, très loin d'être d'humeur à travailler...

-Pour le moment on est au repos, et on ne va pas s'agiter pour vos beaux yeux.

-On sait bien que vous êtes au repos. Mais…, tenta encore le soldat.

-Si vous le saviez, alors pourquoi vous venez nous emmerder avec vos conneries ? s'énerva Reno. Je deviens sobre à te regarder !

-Mais vous aussi, vous avez reçu les ordres du quartier général de le rechercher !

Reno continua à vider son verre comme si le soldat n'avait jamais existé.

-OK, ça va ! On l'aura sans l'aide des Turks vous allez voir ! fulmina le soldat.

Ils filèrent droit vers la sortie du bar sans même me prêter attention alors que je tentais de les retenir. Puis celui qui avait parlé revint en courant.

-Et vous allez voir, le quartier général en entendra parler ! nous menaça-t-il.

Oh, l'effet n'était pas très réussi, il avait l'air un peu pitoyable et pleurnichard pour un soldat. Mais tout de même... Heidegger était à cran en ce moment...

-Reno, tu crois vraiment que c'était une bonne idée ? C'est comme ça que tu agis en professionnel, chef ?

Il se retourna vers moi, l'air désolé.

-Elena. Comprends-moi. Un pro, c'est pas quelqu'un qui se sacrifie pour son boulot. Ça, c'est un imbécile.

Évidement... C'était presque une devise pour lui...

-Rude… ? tentai-je.

Il me répondit par son éternel mutisme.

-Bon, j'avalerai pas ça ! Adieu !

°°°

Le regard de Rude était quelque peu lourd de reproche. Elena était partie. C'était son problème, pas le mien.

-Cool, lâchai-je. C'est pas une gamine. Laisse-la faire comme elle le sent…

C'était tout sauf une gamine. Alors si elle se proposait de faire le boulot à notre place... tant mieux. Après tout, nous avions bien mieux à faire que courir après un pervers friqué traître envers la Shin-Ra. Finir nos consommations, continuer ce jeu idiot mais divertissant...

-Code 613B, c'est quoi ? lançai-je à Vincent quand il revint.

-Il n'est plus en vigueur ? s'étonna-t-il d'un ton neutre. …C'est moi qui l'ai créé. C'est un code bidon pour signaler l'arrivée de personnes indésirables pouvant créer des problèmes. Nous l'utilisions dans des situations de ce genre.

-Hum… Je retiens.

Merde. J'avais devant moi celui qui avait sans doute été le meilleur Turk de tous les temps. Ce type imposait un certain respect. La porte du bar s'ouvrit et on vit entrer Cloud, Barett et Red XIII. J'avais fini par retenir leurs noms.

-Tifa ! Cid ! lança Cloud à l'adresse de la brunette et du pilote.

-Qu'est-ce qu'il y a, tête de hérisson ? demanda Cid.

Tête de hérisson… C'est à peu près comme ça que j'appelais Cloud…

-Ce qu'il y a ? C'est que cette satanée peste de Yuffie nous a filé entre les doigts, merde ! On a réussi à l'attraper et elle s'est laissée faire pour mieux nous piéger après ! Elle nous a enfermé dans une cage !

On explosa aussitôt de rire en imaginant la scène.

-Un peu d'aide de votre part ne serait pas de refus ! siffla Cloud. C'est tout de même NOTRE materia qu'elle a volé !

-Excuse-moi, tête de hérisson ! Mais on est en plein milieu d'un jeu fort amusant…, commença Cid.

-UN JEU ? …j'ai compris… On ne peut vraiment compter sur personne dans cette équipe de merde ! fulmina Cloud en ressortant.

Le grand black et le félin le suivirent d'un air désolé. Nous étions littéralement écroulés de rire. Tifa avait tout de même un petit air désolé elle aussi.

-Je devrais peut-être y aller…

-Maaaah noooon ! lui répondit Cid. Bois un verre et tu verras que t'es bien mieux ici ! Ils finiront bien par l'attraper, cette peste !

-Et puis ça nous rappelle ces petites soirées au Septième Ciel, ajoutai-je d'un air vaguement nostalgique en souriant d'un air malicieux à Rude.

Il me rendit mon sourire avant de reposer son regard sur Tifa.

-Non… Je vais avoir mauvaise conscience si je n'y vais pas, décida-t-elle. Vincent, Cid… Cait Sith…

-Je reste ici, coupa Cid avant qu'elle ait eu le temps de demander.

-J'ai compris…, soupira-t-elle.

-Je viens avec.

On regarda Vincent se lever avec surprise.

-J'y vais pour qu'il n'arrive rien à Yuffie, pas pour la materia, dit-il en guise d'excuse.

-Je me demande vraiment pourquoi tu la protège tant…, murmura Tifa.

Il ne répondit pas. Son regard signifiait quelque chose comme « vous comprendrez le moment venu ». En voyant que ces deux là partaient, Cait Sith se leva à son tour. J'allais ouvrir la bouche pour parler à nouveau quand mon PHS sonna. J'échappai un juron et décrochai en regardant Tifa, Vincent et Cait Sith quitter le bar.

-Ouais ?

« Reno c'est Elena. Le Don est vraiment dans les parages. On l'a repéré dans le haut de la ville… »

-Lena, ça m'intéresse pas de courir après un pervers alors que je peux me saouler tranquillement en bonne compagnie. Tu ferais mieux de revenir, d'ailleurs…

« Petit branleur… » siffla-t-elle avec mépris.

Et elle raccrocha.

-Salope…, rétorquai-je à mon PHS comme si elle pouvait m'entendre. A qui le tour ?

Nous n'eûmes pas le temps de faire tourner le revolver deux fois que mon PHS sonnait à nouveau.

-Ah, ça c'est Lena qui veut s'excuser ! m'exclamai-je d'un ton très sûr.

Je décrochai et adressai un « ouais ? » désabusé à mon interlocuteur.

« Euh… Reno ? » demanda une voix masculine appartenant sans nul doute à un des soldats de tout à l'heure.

-Quoi ! sifflai-je.

-Il semble qu'on ait quelques problèmes… Enfin, Elena…

-Si Elena a des problèmes elle n'a qu'à venir m'implorer de l'aider en rampant ! coupai-je.

-Elle s'est fait choper par le Don, m'apprit le soldat en parlant très vite.

-Quoi ? …C'est une blague ?

-Pas du tout ! C'est la stricte vérité !

-Merde… C'est pas le genre de Lena pourtant… Fait chier. On arrive.

Rude leva les yeux vers moi et on se leva avec une synchronisation parfaite.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Cid.

-Le travail nous appelle, répondit Rude.

-Désolé. Si on peut finir ça avant ce soir, on se reverra peut-être autour d'une bouteille, ajoutai-je.

Et on quitta le bar. On commença par le haut de la ville et on se retrouva en plein milieu de la place devant la pagode.

-Ouah, c'est vrai qu'elle est haute par rapport au reste… Elle est be…

-Reno ! me coupa Rude.

-Quoi ?

-Là ! Corneo ! avec Elena…

-…Et Yuffie ?

J'arrêtai aussitôt de contempler la pagode et m'élançai à la suite de Rude. On ne tarda pas à être poursuivis par Cloud, Tifa et Vincent qui sortaient de la plus grande demeure de la ville, celle du seigneur Kisaragi.

-Oh, vous vous êtes battus…, remarquai-je.

-A cause de vos crétins de soldats qui nous ont attaqués au lieu de Corneo ! fulmina Tifa.

-Hahaha… Vous les avez tués au moins ?

Elle acquiesça d'un signe de tête signifiant « on a pas eu le choix ». Elle était un peu troublée tout de même.

-Hmm… Ce Corneo réussit toujours à nous échapper…

Enfin, vu l'efficacité des soldats, ce n'était pas si étonnant que ça...

-…….Elena, me rappela Rude.

-Allons-y, Rude, décidai-je. On va leur montrer un peu ce que le Turks peuvent faire.

Il partit aussitôt en courant. Je me retournai vers les trois autres.

-Si Elena est entre ses mains, les choses vont être un peu plus difficiles. Et…

-…….D'accord, approuva Cloud avant même que je n'aie achevé ma phrase. Corneo a capturé Yuffie. Et sans Yuffie, on ne va jamais récupérer notre materia.

-Comprends bien que nous n'avons pas du tout l'intention de nous joindre à vous, l'avertis-je. Pour l'heure, nous allons nous mettre d'accord pour ne pas nous gêner mutuellement. C'est tout.

-C'est parfait. Nous non plus, nous n'avons nullement l'intention de coopérer avec les Turks, avoua-t-il. Dans quelle direction s'est enfui Corneo ?

-Hmm. Je vais devoir être courtois... Voici un indice : l'endroit que l'on remarque le mieux.

-Le Mont Da Chao ?

Évidemment. Je ne pris pas le temps de répondre et partit. Imbécile de Corneo… Ces montagnes étaient sacrées. Entièrement sculpté, le massif était imposant… On commença l'ascension, cherchant après le Don et les filles. Cloud, Tifa et Vincent nous rejoignirent rapidement.

-On a bien fait de quitter le bar, me souffla Tifa. Barett et Nanaki n'en pouvaient plus. En partie à cause de l'autre excité là. Il est hyper remonté contre Yuffie…

On continua à chercher. Je finis par me retrouver au point le plus haut du mont Da Chao. La vue était imprenable… Je baissai les yeux vers les sentiers étroits serpentant à travers les statues. Je vis Rude. Puis le groupe de Cloud… et Corneo. Les filles étaient accrochées sur la tête d'une statue. Je me demandais bien ce qui allait se passer. Corneo envoya une sorte de petit monstre ailé combattre le groupe. Il attaquait fort, mais il ne fit plus long feu quand Vincent se transforma en une sorte de Behemoth attaquant sans relâche. Par Odin… Qu'est-ce que c'était que cette Limite ? Était-ce à cause de Hojo ? Les choses commencèrent à m'inquiéter quand Corneo sortit une télécommande à l'aide de laquelle il fit se retourner les filles de sorte qu'elles se retrouvèrent la tête en bas. Merde. Je quittai mon poste d'observation et rejoignit les autres.

-Hahahaha ! C'est moi qui ai le dernier mot ! s'exclama Corneo.

-Non, c'est nous, le détrompai-je.

-Que.. que se passe-t-il ! Qui est là ?

Je fis mon entrée, avançant sur la main de la statue où se trouvait tout ce petit monde, le pas quelque peu traînant. Je m'arrêtai et rejetai une mèche de cheveux vers l'arrière, l'air cool.

-…Les Turks ! s'étrangla Corneo.

-Tu as su que ça se produirait dès le moment tu as trahi ce secret... Nous nous occuperons de toi… personnellement.

C'était pas de chance, hein ?

-MERDE ! Alors vous mourrez tous avec moi ! siffla-t-il.

Rude lui envoya une pierre en pleine tête juste à temps, lui arrachant un petit cri de douleur et lui faisant perdre l'équilibre. Son problème était qu'il se trouvait juste un petit peu trop près du bord de la main de la statue sur laquelle nous nous trouvions. Je fus quelque peu surpris de le voir se raccrocher à la roche pour ne pas tomber. Il était suspendu dans le vide. Amusant.

-Bon timing, Rude.

Il se passa une main derrière la tête de façon un peu crâne. C'était notre moment de gloire...

-…Au travail ! me lança-t-il.

Je hochai la tête et sautai de la paume au bout des doigts de la main de la statue, et écrasai les mains du Don.

-Très bien, Corneo. Ça sera bientôt fini alors écoute bien. Pourquoi crois-tu que nous avons pris la peine de nous allier à ces gars pour te retrouver…?
1 Parce que nous étions prêts à mourir
2 Parce que nous étions sûrs de vaincre
3 Parce que nous étions absolument ignorants.

-Deux… Numéro deux ? tenta-t-il.

-Tout faux, répondis-je en lui écrasant la main, un rictus sadique sur les lèvres.

-Non… ! Attends….. !

Je retirai mon pied et ses doigts lâchèrent prise. Il tomba donc, hurlant comme un cochon qu'on égorge. Amusant. Je me passai à nouveau une main dans les cheveux.

-La bonne réponse était... ...parce que c'est notre travail.

-Hé ! Merci beaucoup, Re ! me lança Lena. J'aurais pas cru que tu viendrais !

-Elena, ne fais pas l'enfant gâtée. Tu es une Turk !

-O..Oui ! me répondit-elle d'un air amusé.

-Merci pour votre aide, me lança Tifa.

Rude allait être jaloux de ne pas avoir eu droit au remerciement directement... Mon PHS sonna. Je décrochai.

-Oui… C'est Reno. Oui… oui… je m'y mets tout de suite.

-Était-ce la compagnie ? me demanda Elena.

-Oui, ils veulent qu'on retrouve Cloud…

Je remontai mes lunettes sur mon front et me tournai vers Cloud, Tifa et Vincent. Léger mouvement de recul. Compréhensible... Sans materia face à trois Turks...

-On est de…? commença Rude.

-Non, aujourd'hui on est pas de service, décidai-je.

NdVixen : désolé, ce chapitre était très long ! En plus j'ai eu vraiment du mal à le conduire au début (j'étais tellement dans les évènements dramatiques précédents que je ne savais plus quoi faire pour rendre un peu de joie etc…). Et dire que j'attendais ce passage avec impatience ! La QA d'Utai est mon passage préféré du jeu ! (il a fallut que je me retrouve face à un petit plateau rigolo dans un magasin (qui ne vend pourtant pas ce genre d'articles d'habitude !) pour trouver l'idée du jeu de Vincent). Je précise que je ne caserai pas Vincent ! ni avec Reno ni avec Yuffie tout du moins ! Je crois que la réplique qui me fera toujours autant rire est « Cid est mécanicien », j'ai écrit ça en le pensant…° (et puis je me suis dit qu'il y avait quelque chose d'étrange dit comme ça…).