Chapitre 2 :

Quand d'un baiser une vie s'écroule…

« Qui quittes tu, l'amant… où le frère ? »

« Les deux… » déclara t'elle doucement, sans regret, sans tristesse dans la voix.

Elle passa la porte, et la referme, dans un bruit sourd. Il resta interdit, espérant secrètement qu'elle reviendrait, reconnaîtrait son erreur, se rappellerait qu'elle l'aimait, lui seul, qu'elle avait besoin de lui, de son amour. Mais elle ne revenait pas, elle ne reviendrait pas, pas cette fois. Alors, de silencieuses larmes qui lui nouaient la gorge depuis cette étrange révélation coulèrent, sans un bruit, le long de ses joues trop pales. Il s'appuya contre le mur et se laissa glisser, doucement. Il n'avait plus de force, plus de retenue, plus rien en quoi croire, plus personne à qui se rattacher… Il avait tout abandonné par amour pour elle, il n'avait plus rien à présent. Sa dignité était ce qu'il avait abandonné dès le début, en même temps que sa fierté, troquée contre cette lâcheté et égoïsme qui l'empêchaient de se montrer au grand jour. Elle venait de partir, le laissant seul, sans regret. Il se mit à lui en vouloir, sans comprendre la souffrance qu'elle pouvait ressentir, la violence qu'elle avait du se faire pour aller jusqu'au bout. Il ne se doutait pas qu'à cet instant, elle était appuyée contre la porte refermée, et que dans un sursaut de sanglots, elle avait pris son visage entre ses mains. Tant de fois elle avait imaginé cet échange, mais jamais elle n'avait eu le courage de le concrétiser. Tant de fois elle avait jouer ce scénario dans sa tête, et maintenant que le film se déroulait sous ses yeux, elle avait envie d'en refaire les dialogues, rejouer la scène, la rendant la moins pénible possible. Mais c'était trop tard, les dès étaient jetés, une vie s'achevait, une nouvelle commençait. Mais quand tout cela avait il réellement commencé, elle l'ignorait, ne parvenant à mettre de date précise sur le début de cette descente aux enfers, le sourire aux lèvres. Où plutôt si, elle ne s'en rappelait que trop bien. Tout avait commencé, le jour où ses amis l'avaient trahie…

Flash back….

Il faisait froid, et depuis quelques jours, la neige s'était mise à tomber. On approchait de noël, et pour cette dernière année, tous étaient restés à Poudlard, et s'amusaient, profitant des derniers moments à partager. Ginny était assise en tailleur sur un banc qu'elle avait dégagé de tout flocon de neige, et elle observait ses amis rire aux éclats en se lançant des boules de neige, comme le feraient des enfants. Elle sourit à ce tableau, jugeant son frère et le survivant deux gamins insouciants, immatures. Depuis plus d'une heure ils jouaient avec la neige, se lançaient des boules, ils avaient même fabriqué un bonhomme de neige, chose qu'elle n'avait que rarement eut l'occasion de faire durant son enfance. Mais elle avait préféré s'en tenir éloignée, tout comme Hermione l'avait fait quelques minutes plus tôt, avant de retourner étudier à la bibliothèque.

Elle leva les yeux au ciel, et sourit, en apercevant la neige tombait de plus en plus fort, annonciatrice d'un Noël joyeux sous un épais manteau de neige. Mais il faisait froid, l'air était frais, et elle restait inactive, sa chaleur corporelle s'envolait au fur et à mesure que les flocons tombaient.

« Tu trembles… lança Harry brusquement, alors que Ginny ne s'était pas aperçu de sa présence à ses côtés. Tu as froid ? Viens t'amuser avec nous… »

« Non non, ça ira, je préfère vous regarder vous comporter comme des gamins de 8ans… ça me donne l'impression d'être plus mature que vous, pour une fois, c'est agréable », répondit elle en souriant.

« Très bien, se résigna Harry, un peu déçu. Alors mets ça sur tes épaules, je ne voudrais pas que tu tombes malade… » ajouta t-il en ôtant sa cape et en la lui déposant sur les épaules.

« Non, ce n'est pas la peine, je t'assure », se défendit Ginny, dont la voix grelottante la trahissant.

« J'y tiens, garde là… » lui assura Harry, en ajustant sa cape autours des épaules de la jeune fille, puis il se leva et repartit en courant.

Ginny eut un sourire amer. Elle s'était sentie si bien, des plus heureuses. Quelques jours plus tôt, Harry s'était montré attentionné, doux et agréable avec elle, mais tout cela avait été bien trop réel pour être vrai. Qu'elle idiote elle avait été, en y repensant… Elle aurait dû deviner que tout cela semblait trop parfait pour l'être réellement. Pourtant, cela ne l'avait pas empêché, quelques jours plus tard, d'accepter son invitation…

Harry était venu la trouver, et lui avait proposé une balade dans le parc. Quelle joie pour celle qui ne vivait que dans l'attente d'un geste comme celui ci à son égard, de la part du Survivant, qu'elle aimait, le meilleur ami de son frère… Trop heureuse pour imaginer autre chose qu'une simple balade romantique, l'occasion peut être de devenir pour lui bien plus que la cadette des Weasleys… Elle avait accepté, le regard brillant d'excitation. Ils avaient longuement parlé, de tout, de rien, ce qu'elle souhaitait faire, si elle se sentait bien… En jeune fille naïve de 16ans, tant d'intérêt d'un coup de la part du garçon qu'elle aimait depuis si longtemps ne signifiait qu'une chose, qu'il voyait en elle la jeune femme qu'elle était devenue… Là encore, elle était tellement illusionnée par ce soudain intérêt qu'elle ne comprit que plus tard, à ses dépends, que cette balade n'était en rien romantique Ce n'est que bien plus tard, qu'elle comprit que ce qu'il avait fait cette après midi là, ce n'était que la ménager, la préparer à la pire des trahisons…

Noël était passé, et avec lui des fêtes merveilleuses, de nombreux cadeaux, de moments inoubliables. Puis l'école avait reprit, et Ginny ne vivait plus que dans l'attente du jour où Harry viendrait la voir de nouveau, lui prendrait peut être la main, l'emmènerait se promener dehors, et lui avouerait ses sentiments pour elle… C'est le cœur léger et le sourire aux lèvres qu'elle passait ses journées. Mais un soir, tout avait basculé. Un soir, elle avait compris la grave erreur qu'elle avait commise en plaçant son cœur entre les mains du survivant, car lui n'y survivrait pas, elle le savait. Elle s'était adonnée à lui, lui avait sans qu'il ne le sache confié sa vie, son cœur, son être, et lui s'était moquée d'elle, et venait de tout briser, tout émietter, tout détruire, d'un simple baiser. Ses lèvres douces, sensuelles donnaient le plus doux des baisers, le plus tendre, et malmenaient avec délicatesse et envie ces lèvres rosies de plaisir. Un baiser digne des plus belles histoires d'amour, un baiser rempli d'amour, de passion… mais un baiser qui ne lui était pas destiné…

En une seconde, tous ses espoirs avaient été anéantis, sa vie brisée, son cœur meurtri. Il était déchiré, la blessure irréversible. Elle était paralysée par la douleur, l'amertume, la honte de s'être montrée si faible et si naïve. En pénétrant dans cette pièce, elle ne s'attendait pas à y surprendre l'homme qui depuis plus de 6ans hantait sa vie, peuplait ses rêves, dans les bras de la fille qu'elle considérait encore comme sa meilleure amie deux minutes auparavant. Quelle idiote elle avait été de se croire désirée par lui, elle. Elle qui n'aurait jamais penser devoir un jour considérer sa meilleure amie comme sa première rivale, venait de recevoir la plus douloureuse des gifles, la pire des trahisons. Oh bien sûr, quand ils s'étaient aperçus de sa présence, ils s'étaient séparés, et avaient tenté de tout lui expliquer, qu'elle devait comprendre, mais comprendre quoi ? Qu'ils venaient de la trahir, de se moquer d'elle, de son frère, de briser une solide amitié, de perdre sa confiance, pour quelques baisers volés ? Non, elle ne parvenait pas à comprendre, en effet. Elle luttait pour contenir ses larmes, rester debout sans défaillir, garder sa dignité, encore quelques minutes, le temps de sortir, s'enfermer dans sa chambre, de se laisser mourir à petit feux, et si elle en avait le courage, de se couper les veines…

Ce jour fatidique était gravé dans sa mémoire, chaque détail, chaque seconde était encrée dans ses souvenirs. Cette journée, elle ne l'oublierait jamais, pour être le début de sa descente aux enfers. Puis elle s'était reprit, au fil des jours. Elle n'avait pas oublié, mais elle avait pardonné, du moins elle le croyait. Elle ne pouvait leur en vouloir, ils ne faisaient que s'aimer, mais dès qu'elle les voyait ensemble, des sanglots lui nouaient la gorge, quoiqu'elle fasse, quoiqu'elle se dise. Elle faisait bonne figure, son frère y compris. Pourtant, lui aussi souffrait, lui aussi avait mal de les voir tout les deux, rire, se tenir la main, s'embrasser, être heureux, tout simplement. Lui aussi souffrait, car elle le connaissait, et tout comme Harry, elle connaissait la nature des sentiments qu'il nourrissait à l'égard d'Hermione. C'était pour cela que Ginny leur en voulaient quand même, quelque part, car l'un comme l'autre avait fait fi d'eux, ignorant la douleur qu'ils pouvaient ressentir de les voir ensemble…

Bien des soleils s'étaient levés avant que Ginny ne comprenne qu'elle devait non seulement pardonner, mais oublier. Après tout, Harry ne lui avait jamais prêté serment, et tout le monde savait que la jolie préfète ne lui était pas indifférente, alors pourquoi leur en vouloir ? Alors peu à peu, ils s'étaient réconciliés, sans ne jamais s'être réellement séparés, et la vie avait reprit son cour, Ginny son masque.

Un soir pourtant, tout avait basculé, sa chute précipitée, sa nouvelle vie débutée. Un soir, elle s'était rendue dans la salle sur demande, pour être seule, sans être questionnée sur le pourquoi de ses larmes, les raisons de sa tristesse. C'était dans cette pièce que sa vie s'était achevée, c'était dans cette même pièce, qu'une autre, plus sombre, plus malsaine, avait commencé. Avait-elle gagné au change ? Etait –elle plus heureuse, elle l'ignorait…

Elle se souvenait, y être venue, juste après le dîner. L'après midi, elle avait parlé avec son frère, lui avait demandé si pour lui aussi c'était dur, si lui aussi en avait assez de devoir porter un masque de sourire forcé. Pour toute réponse, il s'était contenté de sourire faiblement, de jeter une coup d'œil désolé vers ses deux amis, assis dans les bras l'un de l'autre à feuilleter le même magazine, puis il était retourné à la contemplation de son jeu d'échec, duquel il venait de déplacer sa reine, pour prendre le cavalier de Ginny, s'assurant une victoire imminente. Elle l'avait regardé, fronçant les sourcils, et avait fait une moue infantile que Ron trouvait très mignonne, avant de sourire, se moquant de l'innocence de sa jeune sœur. Cette épreuve avait au moins eu l'avantage de les rapprocher, dans la douleur, la compassion. Oui, ils s'étaient rapprochés, jusqu'au point de non retour. C'est en tout cas ce que pensa Ginny, en poussant la porte de la salle, silencieuse. En voyant son frère ce soir là, elle comprit soudainement que beaucoup de chose avait changé, et qu'en ressortant de cet endroit, sa vie serait à jamais différente. Mais elle ignorait jusqu'à quel point…

« Que fais-tu là ? » s'étonna Ginny après avoir soigneusement refermée la porte, jetant un sort inaudible qui leur assurerait un peu de tranquillité.

« Je réfléchissais... » se contenta t-il de répondre.

« A quoi ? »

« Des choses… » répondit-il, préférant éviter les questions.

Elle s'était alors approchée de la fenêtre et posant son front contre la vitre, elle regardait au delà du parc, son regard perdu dans l'immensité du ciel gris, ami d'infortune, qui partageait sa détresse. Il pleuvait, le ciel était gris, lui seul la comprenait, la soutenait. Non, pas lui seul, son frère était là aussi, elle n'aurait jamais cru pouvoir un jour être aussi proche de ce frère qu'elle connaissait à peine.

« Prends moi dans tes bras… » lui avait-elle soudainement demandé.

Sans un mot, sans un regard, il s'était exécuté. Il s'était approché d'elle, lui avait prit la main et l'avait attirée contre lui, l'enserrant de ses bras musclés par le quidditch, la berçant tendrement, en silence, avec pour seul murmure les gouttes d'eau qui venaient s'écraser contre la vitre. Doucement, il lui caressait les cheveux, sans se lasser, sans lui poser les questions auxquelles lui même se refuser de répondre. Non, il comprenait sa détresse, c'est pourquoi il l'avait prise dans ses bras, l'avait réconfortée, et serrée aussi fort qu'il le pouvait dans ses bras, lui intimant que jamais il ne la ferait souffrir, jamais elle ne verserait une larme pour lui, non.

Wala, et un autre chap de posté ! j'espere ke ça vs plait quand même un peu, malgré le couple. Je posterai bientôt la suite, comme les chap sont courts ! bonne fin de week-end, et bon courage pr la semaine ! xxx