Chapitre 10
Même si elle avait déjà fait le chemin jusqu'à l'hôtel des centaines de fois, Yumi avait l'impression de le redécouvrir. Elle se sentait un peu fiévreuse, comme sujette à de légers vertiges. Elle se força à faire attention aux coins de rues, aux angles morts, là où n'importe qui ou n'importe quoi pouvait les surprendre et les attaquer. Et pourtant, malgré ce danger invisible et incertain, elle ne sentait que le regard d'Ulrich lui bruler la nuque. Elle ne se retourna pas souvent vers lui, seulement lorsqu'elle devait s'assurer qu'il la suivait, qu'ils n'étaient suivis. Et à chaque fois, il semblait sur ses gardes, en alerte, prêt à affronter tout ce qui pouvait leur tomber dessus. Mais à la seconde où elle recommençait à avancer, la chaleur de ses yeux bruns la transperçait.
Lorsqu'ils arrivèrent afin devant la porte de service de l'hôtel, ils ne l'ouvrirent pas directement. Ils échangèrent une œillade hésitante, cherchant en l'autre la confirmation que ce qui s'était passé n'était pas une mauvaise chose, qu'ils n'avaient pas détruit les fondements si vieux et pourtant fragiles de leur amitié. Mais le regret n'était lisible dans aucun de leur regard, ce qui leur donna la force d'ouvrir la porte. Même s'ils n'avaient pas vraiment parlé, même s'ils devraient sans doute en discuter à un moment, ils semblaient pour le moment assez surs d'eux pour briser le cadre idyllique de leur solitude pour rejoindre le groupe de survivants. Ils traversèrent les cuisines en saluant les responsables du repas du soir. Arrivés dans le hall de la réception, ils se dirigèrent instinctivement vers le centre de contrôle au fond du couloir étroit. Jérémie était seul, installé devant les écrans lumineux, un froncement de sourcil noircissant son visage.
« Hey, le salua Yumi, Aelita et Odd ne sont pas avec toi ?
« Pas vus. »
Le ton sec du jeune blond la laissa suspicieuse. Elle se tourna vers Ulrich qui adoptait le même regard inquiet qu'elle. Il pointa vers la sortie et attendit qu'elle hoche la tête avant de retourner dans le couloir en fermant doucement la porte dernière lui. La jeune femme pris place à côté du blond, comme à son habitude. Elle laissa le silence s'installer pour lui laisser le temps de prendre la parole, une habitude qui s'était installé entre eux depuis des mois. Au bout d'un moment, elle commença à se dire qu'il n'allait rien lui dire, et lorsqu'elle s'apprêta à l'interroger, il tourna la tête vers elle. Son visage était toujours marqué par ce froncement de sourcil et cet air soucieux. Pendant un moment, elle avait l'impression d'avoir de nouveau quinze ans, d'être de retour dans cette usine désaffectée et d'attendre que le génie de la bande lui annonce le plan machiavélique de X.A.N.A. et combien le temps semblait leur manquer. Elle repensa avec ironie au nombre de fois où l'intelligence artificielle avait failli détruire le monde, le sentiment de soulagement leur qu'ils l'avaient arrêté, pour se retrouver à ce moment enfermé dans un des derniers bâtiments debout de la capitale à survivre comme ils le pouvaient.
Le jeune blond ne parlait toujours pas, il semblait hésiter, comme s'il ne savait pas s'il pouvait vraiment se confier à son amie. Celle qui n'avait pas quitté ces côtés, la dernière à le rattacher à cette rage de vivre qu'il pensait avoir perdu il y a si longtemps. Elle ne le bouscula pas, mais ne quitta pas son regard pour autant. Elle leva un sourcil en signe de questionnement, mais ne le perturba pas dans son mutisme. Finalement, il lâcha un grand soupire, pose ses lunettes sur le bureau avant de prendre sa tête entre ses mains. Il se frotta le visage vigoureusement avant de reporter son regard sur elle. Sans ses verres à monture sombre, les traits de son visage ressortaient encore plus. Le bleu de ses yeux était plus vif, presque animé. Sa mâchoire s'était affinée après avoir repris quelques entrainements avec Yumi, malgré le fait qu'il ne mangeait pas encore assez. Sa barde de quelques jours assombrissait son visage ciselé. Il avait l'air plus vieux ainsi, plus sérieux, si cela était possible. Yumi sembla pourtant distinguer une légère colère derrière l'inquiétude qui se peignait sur son visage.
« Tu n'as rien vu d'anormal dehors ? »
La voix du jeune homme était posée, calme, quoi que légèrement plus grave que d'habitude, seul indice qu'il se passait quelque chose.
Yumi fronça de nouveau les sourcils face à sa question. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait, mais comprit alors qu'il n'avait besoin d'un peu de temps. Discuter finirait par le pousser à lui confier ce qui l'inquiétait, du moins elle l'espérait. Elle s'installa plus confortablement sur le fauteuil, ramenant une jambe contre elle, et se cala afin de ne pas quitter son regard.
« Rien est exactement le bon mot. Je n'arrive pas vraiment à savoir si c'est une bonne chose, mais je n'ai entendu aucun robot, et le chemin s'est passé sans encombre. Elle fit une pause pour s'assurer qu'il l'écoutait toujours avec attention. Tu as vu quelque chose sur les caméras ?
« Non, c'est le calme plat. Tout va bien, à ce que je vois.»
Il tourna le regard vers les écrans où s'affichaient les rues désertes, puis se tourna de nouveau vers elle.
« Dans ce cas, pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tout va mal ? »
Il soupira de nouveau et se pinça l'arête du nez en penchant la tête en arrière, sur le dossier du fauteuil. Il semblait mener une bataille intérieure sans précédent.
« Ulrich n'a rien dit ? Rien fait qui sort de l'ordinaire ? »
Lorsqu'il lui posa cette question, elle repensa aux baisers échangés au sommet de l'immeuble, baignés dans la lumière du soleil couchant. Elle en aurait presque rougit si la question de Jérémie ne l'inquiétait pas autant. Ils se regardaient tous les deux avec une grande intensité, comme s'ils s'apprêtaient à partir en guerre. Il ne la pressa pas non plus à répondre, mais son regard ne la quitta pas.
« Le monde a explosé et il a dû survivre d'une manière ou une autre. Des robots les ont attaqués et nous n'avons aucune idée de ce qu'ils ont dû traverser pour arriver jusque-là. Je ne sais plus trop ce qui peut encore être considéré comme ordinaire ou non… Elle prit une pause pour mettre de l'ordre dans ses idées. Mais non, il n'a rien dit, ni même insinué quoi que ce soit. »
Jérémie hocha légèrement la tête face à sa réponse. Elle pencha la tête, une sorte de demande silencieuse afin de connaitre la raison de sa question.
« J'ai l'impression qu'ils nous cachent quelque chose.
« Qui ça ?
« Les autres. Odd, Aelita, Ulrich. J'ai ce sentiment qu'ils nous cachent quelque chose. J'ai cette boule dans le ventre qui ne me quitte pas depuis qu'ils sont là, et je ne sais pas pourquoi, et ça m'énerve. »
Il se leva et passa ses mains à travers ses cheveux, exposant toute la frustration qu'il ressentait. Il se mit à marcher en va et viens dans la petite pièce. Il ramena ses mains devant ses lèvres pour tenter de se calmer, puis se tourna de nouveau vers Yumi, qui ne l'avait pas quitté des yeux.
« Tu as raison, on ne sait pas ce qu'ils ont vécu, on ne sait pas ce qu'ils ont vu, comment ça s'est passé pour eux. Et on a tous vécu des trucs vraiment merdiques depuis … Donc j'imagine que nous aussi on est un peu, complètement dérangé. Elle haussa les épaules en réponse et cela le conforta à poursuivre. Mais j'ai vraiment ce sentiment d'être tenu à l'écart. Ils échangent des regards, des silences, comme s'il ne fallait absolument pas qu'on découvre de quoi il s'agit. »
Il s'assit lourdement dans son fauteuil et plongea le visage dans ses mains alors qu'il posa ses coudes sur ses genoux. Il resta un instant ainsi, retrouvant petit à petit une respiration normale. Il se redressa, plaça de nouveau ses lunettes sur son nez et affronta son amie. Il pensait qu'elle allait le juger, qu'elle allait le prendre pour un fou, ne pas comprendre comment il pouvait douter autant de ses amis, sans raison. Et pourtant, lorsqu'il posa son regard sur elle, elle ne le regardait même plus. Elle semblait à son tour plongé dans ses pensées, les sourcils légèrement froncés sous la concentration. Elle passa à son tour une main dans ses cheveux, et lorsqu'elle le regarda, il ne vit rien d'autre que de la confusion et de l'incertitude.
« Qu'est-ce qui te fait penser ça ? Je ne dis pas que tu raison, mais ce n'est pas impossible, donc dis-moi juste d'où ça vient. »
Expliquer, développer son pressentiment, c'est tout ce qu'elle lui demandait. Aucune remise en doute, rien. S'expliquer, organiser sa penser, il savait faire ça. Il pouvait comprendre ce qui se passait avec son aide.
Ayant enfin le sentiment de ne plus être seul, il se redressa plus facilement, comme si le poids qu'il avait sur les épaules s'était envolé.
« Ils ne disent rien. Je sais que c'est récent mais on ne sait rien de ce qui s'est passé pendant ces mois où ils étaient seuls. Et Kadic est si proche de la barrière, ils ont peut être vu quelque chose sans qu'on le sache.
« C'est quand même très peu…
« Ils ne supportent pas d'être seuls avec moi. »
Il avait lâché cette phrase plus rapidement que les autres. Comme si c'était la seule chose qu'il avait voulu lui dire depuis le début mais qu'elle était restée coincée dans sa gorge jusqu'à ce moment. Yumi effaça rapidement la surprise qui s'était dessinée sur son visage avant de reprendre.
« J'en déduis que vous n'avez pas passé la journée ensemble.
« Non. Il soupira de nouveau. Mais c'est plus que ça. Ni Odd ni Aelita ne sont capables de me regarder dans les yeux plus d'une minute. Ils ont cet air coupable à chaque fois que j'essaye de parler de ce qui s'est passé.
« Ta descente d'alcool les a peut-être effrayé.
« Haha, hilarant. Le coin de ses lèvres se leva légèrement à la plaisanterie de son amie. Je suis sérieux.
« Je sais. Elle sourit aussi mais reprit rapidement son sérieux. Ulrich ne m'a parlé de rien mais je n'ai pas non plus essayé d'en savoir plus.
« Haa, donc vous êtes sortis pendant des heures sans rien vous dire, j'imagine que c'était sympa…
« Oh la ferme. »
Elle lui jeta son bandana à la figure, la rougeur sur ses joues trahissant son air faussement énervé. Il rattrapa le bout de tissu sans difficulté et n'essaya pas non plus de cacher son sourire.
Elle n'arrivait pas à se souvenir de la dernière fois qu'on l'avait taquiné à propos de sa relation avec Ulrich. Odd était celui qui s'y amusait le plus souvent, et le plus ouvertement. Elle s'apprêta à répliquer mais remarqua la tristesse qui voilait le regard du jeune homme, malgré le sourire sur ses lèvres. Sa relation à elle décollait alors qu'il n'arrivait pas à discuter avec Aelita. Avant tout ces évènements, les génies de la bande apparaissaient comme une évidence, semblables en tous points, passant des heures ensembles. Retrouver ses amis voulait dire qu'il retrouvait celle qu'il avait toujours admirée. Il semblait normal qu'il ne comprenne pas pourquoi, alors qu'elle devrait être à ses côtés en ce moment même, elle ne le regardait plus.
« On va comprendre ce qui s'est passé. Ça ne peut pas être bien pire que de survivre à l'apocalypse.
« Et s'il nous cache vraiment quelque chose ? Si je ne suis pas juste… taré ? »
Elle posa sa main sur la sienne en signe de soutien. Elle ne pouvait penser à aucune raison pour que ses amis ne leur cache quoi que ce soit, mais elle comprenait les doutes de Jérémie.
« Et bien dans ce cas ils nous donnerons des explications, et tout va bien se passer.
« Et si c'est quelque chose de grave ?
« On est amis Jérémie… On a tout traversé ensemble, et on traversera ça aussi. »
Plus tard dans la soirée, ils se retrouvèrent tous dans la grande salle de restaurant. Jérémie semblait toujours un peu tendu mais il fallait le regarder de prêt pour le remarquer, ce qu'aucun de leurs amis ne fit. Ils regardaient tous leur assiette, échangeant des banalités sur l'organisation des tâches, sur l'histoire de l'hôtel avant tout ça, sur la décoration, … Tout sauf la possible tension entre les amis. Yumi observait ses amis avec plus d'attention que d'habitude. Elle se rendit compte que si Jérémie ne lui avait pas parlé de ses doutes, elle n'aurait rien remarqué.
A la fin du repas, Odd et Ulrich partirent vers la cuisine pour donner un coup de main pour le rangement et la vaisselle, alors qu'Aelita suivit Yumi en direction de l'infirmerie improvisée. Elles entrèrent dans une pièce dont le silence n'était perturbé que par le bip régulier d'une machine. Le peu de lumière allumée offrait un décor tamisé, presque relaxant. Les deux femmes s'approchèrent de Camille qui surveillait les constantes de sa patiente.
« Comment va-t-elle ? » Chuchota Aelita.
Magalie dormait profondément et semblait si paisible. Seuls les bandages autour de sa cuisse témoignaient de l'attaque que la blonde avait subi.
« Elle est solide, la plaie n'est pas infectée, mais elle a quand même perdue pas mal de sang. Lui répondit la médecin en cheffe. Mais je ne m'inquiète pas, elle a juste besoin de repos.
« C'est une bonne nouvelle, soupira la jeune femme aux cheveux rose.
« Tu peux aller manger, dit la japonaise en regardant Camille. On va garder un œil sur elle, et peut être même ranger un peu. »
La jeune femme jeta un regard amusé sur les boites éparpillées dans la pièce, certaines vide, d'autres compostant des pansements et autres matériaux médicaux. Camille ne se fit pas prié et leur sourit avant de quitter la pièce. Yumi jeta un dernier regard à la blonde avant de se pencher vers les cartons pour commencer son tri. Elle ne remarqua qu'au bout de quelques minutes qu'Aelita n'avait pas bougé. Son regard alternait entre le corps endormit sur le lit et la grande armoire vitrée au fond de la pièce qui comportait tous les médicaments qu'ils avaient réussi à récupérer. Yumi l'observa pendant qu'elle semblait hésiter, comme mal à l'aise.
« Tout va bien ? »
Aelita sursauta au son de sa voix, comme si elle avait un instant oublié où elle était, et avec qui. Elle sourit à son amie et la rejoint au niveau des cartons et commença à les empiler pour ne se concentrer que sur les pleins.
« Oui désolée. Ça me parait juste bizarre.
« Quoi donc ?
« Cet endroit. Elle fit un mouvement large de la main en désignant la pièce. Un hôpital dans un hôtel,
« C'est plus une infirmerie, la coupa Yumi.
« Oui c'est vrai. Mais quand même, tout ça… »
Son regard se perdit dans le vide, à genoux sur le sol, à fixer quelque chose qui n'existait que dans son esprit, dans ses souvenirs. Yumi tendit la main et serra les doigts fins de son amie. Elle lui sourit mais le coin de ses lèvres ne se leva pas très haut. Une certaine angoisse se lisait dans ses yeux.
« Qu'est-ce-qui s'est passé ? »
Yumi chuchota sa question, comme si parlait trop fort risquait de briser ce moment, cette bulle dans laquelle elles se trouvaient, où elles pouvaient parler. Aelita haussa les épaules dans une tentative veine de dire « rien de grave » mais la larme qui coula sur sa joue la trahie. Yumi la prit dans ses bras et s'adossa contre le mur pour bercer son amie. Elle cala sa tête contre l'épaule de la japonaise, cachant son visage dans le creux de son cou. Elles ne parlèrent pas pendant un moment. Seul le bip régulier rythmait les larmes qui coulaient en silence. Finalement, Aelita se redressa mais resta appuyée contre son amie.
« Je suis tombée malade il y a quelques temps. Sa voix n'était pas plus haute qu'un murmure. Je ne crois pas que c'était très grave, mais sur le moment, j'avais l'impression que ce serait la fin. Il n'y a plus d'hôpitaux, l'infirmerie de Kadic n'était qu'un tas de ruine, nous n'étions que tous les trois et… »
Elle fit une pause et se redressa encore plus pour se donner confiance. Elle fit face à Yumi qui n'avait toujours pas lâché sa main. Au contraire, elle la tenait encore plus fort, elle était à ses côtés à présent. Elle lui sourit doucement en signe d'encouragement.
« Ça n'a duré que quelques jours, peut-être une semaine. Mais l'incertitude, le fait de devoir rester au lit avec une bassine à côté de moi, même la peur que je pouvais voir dans les yeux d'Odd et Ulrich… Je pense que c'est là que j'ai compris que tout avait changé et qu'on ne pouvait compter que sur nous.
« Et nous sommes là maintenant, vous n'êtes plus tout seuls.
« Je sais. Elle lui sourit. Et tu ne peux pas savoir combien c'est rassurant. Mais je me demande à chaque fois, si jamais quelque chose de grave arrive…
« Nous trouverons une solution. Nous avons beaucoup de ressource tu sais. »
Un nouveau silence s'installa mais beaucoup plus léger. Elles se remirent à vider les cartons pour ranger les bandages et désinfectant dans une armoire. Lorsque la curiosité pris le dessus, Yumi se tourna de nouveau vers son amie.
« Tu sais ce que c'était ? Quand tu es tombée malade, tu penses que c'était…
« Rien de grave. Elle avait répondu si vite, comme si elle souhaitait absolument que ce soit vrai, comme si parler de symptômes allait les faire revenir. Sans doute un coup de froid.
« Ok, … »
Il n'y avait rien d'étrange à ne pas vouloir parler de ce moment, personne n'aime parler de sa convalescence, il n'y a vraiment rien de sexy à décrire comment une personne vide ses tripes dans une bassine alors que d'autres doivent s'occuper d'elle.
Alors pourquoi, lorsqu'elles se quittèrent devant leurs chambres respectives, Yumi observa Aelita hésiter avant d'aller se coucher. Pourquoi s'imaginait-elle qu'il y avait plus que ce que son amie lui avait dit.
« Foutu Jérémie, … »
Elle fit demi-tour et retrouva son ami devant les écrans de surveillance. Comme plus tôt dans la journée, elle se laissa tomber dans le fauteuil à côté de lui et le fusilla du regard.
« Tu m'as rendu parano avec tes histoires. »
Il se tourna vers elle, un sourire moqueur aux lèvres.
« Tu n'as jamais eu besoin de moi pour te poser des questions.
« Oh la ferme. »
