Disclaimer: Joanne Kathleen Rowling... pas moi.
Note: Gloups, j'avais oublié de publier la suite ici... headdesk
Suis désolée, désolée, désolée, mais bon voilà, euh, c'est la suite et fin et c'est un slash Seamus/Blaise vraiment super gentil et à peine évoqué parce que je suis une pauvre couillonne.
Bref, avec plus d'un mois de retard (ici, parce que sur mon LJ, j'étais pas tellement en retard, je jure !)
Seamus n'était peut-être pas le plus brillant de tous les Gryffondor mais il savait quand même reconnaître un danger quand il en croisait un.
Le danger présent était à 15 centimètres de lui.
Seamus déglutit.
Le garçon n'arrêtait pas de sourire.
Mais son sourire n'avait rien d'invitant ou de débonnaire. C'était le sourire d'un chat rusé regardant se débattre une souris grasse entre ses griffes.
Sauf que, Godric l'en préserve, Seamus ne se sentait pousser ni la queue ni les moustaches ridicules du rongeur en ce moment et que, même en n'étant pas le plus brillant – le titre revenant sans lutte à Granger – il n'en était pas moins Gryffondor !
Et puis l'autre, tout comme lui, n'était pas Préfet et n'avait donc pas plus de raisons, ni de droits, de se trouver hors de son dortoir à cette heure.
« Je me suis présenté, petit Gryffon, la courtoisie veut qu'on réponde à Blaise Zabini quand il t'adresse la parole. Et j'aime qu'on soit courtois avec moi… » souffla le Serpentard noir, tapotant de l'index sur sa baguette comme s'il essayait d'en faire tomber une cendre imaginaire.
« Par le grand Manannan, tu ne sais pas ce que tu veux, toi ! D'abord tu dis 'crie pas' et maintenant tu dis 'cause'… » grommela l'Irlandais, jetant un coup d'œil au-dessus de son épaule pour s'assurer que la voie était libre en cas de retraite précipitée.
« Manannan ? Qu'est-ce que c'est que ça, gamin ? Une divinité barbare sans doute, preuve de ta naturelle trivialité ? »
Gamin ? Barbare ? Trivia-machin ?
« Mais pour qui tu te prends, d'abord, le Vert, à m'appeler gamin comme ça, et à tourner ta baguette dans tous les sens comme si t'étais une majorette moldue ? »
Il ne sut pas trop bien s'il avait touché juste ou si l'autre était devenu tout à coup silencieux pour préparer l'incantation forcément maléfique – Lee Jordan lui avait dit que les Serpentards passaient leur temps à invoquer les démons, dans leurs maudits cachots – qu'il lui lancerait ensuite.
Il ne fut que moyennement rassuré d'entendre le grand garçon éclater de rire à côté de lui.
Mais il ne cessait pas d'être un lion d'une minute à l'autre, n'est-ce pas ?
« Ouais, ouais, c'est ça, rigole tout seul, tant que tu y es. Ca doit pas être toujours la joie, pour vous les Serpentard, de n'avoir que les blagues de Crabbe et Goyle à vous mettre sous la dent, hein… »
Il s'en voulut presque d'avoir poussé la provocation un tout petit peu plus loin quand il sentit la main, puissante pour ce qu'elle était fine et maniérée, de Zabini se refermer sur sa gorge.
« Tsss… rustre et imbécile. On se demande ce que le Choixpeau avait en tête quand il t'a envoyé dans ta vilaine maison, le lionceau. » lui souffla-t-il contre la tempe en l'amenant, lentement mais sûrement, à hauteur de son visage.
Seamus avait toujours pensé que la taille n'avait pas d'importance, non pas qu'il ait eu à se plaindre de la taille de ce qui importait réellement, mais, à l'heure actuelle, il se serait senti mieux en possédant les cinq ou six centimètres supplémentaires qui auraient évité à ses jambes de battre mollement dans le vide.
Ce malade de Serpentard appuyait doucement sur sa carotide, lui renvoyant dans le nez toute la fraîcheur écœurante de son haleine anisée.
Lui préférait toujours le sort de mentholage quand il avait un rendez-vous galant incluant l'exploration de son palais. Ces foutus vert-de-gris avaient vraiment des goûts décadents !
Il se sentait devenir aussi rouge que Weasley quand Dean revenait de l'exploration approfondie du palais de sa sœur mais il n'allait pas supplier le grand noir de le laisser tomber.
Ou de desserrer son poing.
Un Finnigan ne suppliait pas !
Un Finnigan filait des coups de taloche dans les roustons jusqu'à ce qu'on le laisse choir, voilà ce que faisait un Finnigan !
Mais l'autre ne devait pas connaître son modus vivandi (ou defendi, aurait-il dû l'appeler), parce qu'il poussa un « humpff » étranglé avant de le relâcher et de presser ses deux mains contre son entrejambes en gémissant.
Seamus n'attendit pas un instant que le Serpentard récupère avant de filer à toutes jambes vers la fin du couloir.
Et rebroussa instantanément chemin quand il aperçut la silhouette maigre et suspicieuse de la chatte de Rusard, suivie par la voix de Rusard lui-même.
« Cherche ma jolie, cherche bien et je te ferai une doudouce… » murmurait le concierge, avec ce ton rocailleux et coupant de celui qui passe un bon moment.
Il ne voulait pas savoir si Miss Teigne avait pour mission de les débusquer, le Zabini et lui, ou si c'était une habitude nocturne que le maître et sa chatte avaient développée tous les deux.
Il voulait dormir ce soir dans son lit, à défaut d'être sous la jupe de Daphné, et une retenue avec Rusard ne faisait pas partie de son programme pour honorer la St Patrick.
La seule alternative à la punition du concierge était de chercher une cachette derrière les portes succédant à la statue de Boris le Hagard.
La seule porte dont il connaissait le mot de passe était celle de la salle de bain des Préfets.
La décision était aussi simple que de dénombrer les pattes d'une acromentule.
La seule faille dans son plan était évidemment la présence redevenue muette de Zabini qui le regardait foncer vers l'endroit où il se trouvait avec ses yeux en amandes devenus presque aussi ronds que la boule de cristal de Trelawney.
« Rusard ! » siffla-t-il entre ses dents, arrivé à hauteur du garçon.
« Oh merde ! » répondit l'autre, palissant un peu.
Seamus ne prit pas le temps de lui souligner que c'était la première chose sensée qu'il avait prononcée depuis un quart d'heure, il était trop occupé à chuchoter « Fraîcheur des Pins » devant la quatrième porte après la statue.
Qui s'ouvrit dans un grincement qui lui sembla assourdissant.
Mais, à peine la porte ouverte, il dut se mordre les lèvres pour ne pas pousser un cri de surprise.
La salle de bain était occupée !
Au vu des couleurs de la robe qui gisait à côté du grand bassin central, il se moqua intérieurement de la négligence des Serdaigle qui allaient se baigner la nuit en oubliant de verrouiller la porte, mais poussa quand même un soupir de soulagement de ne pas avoir trouvé cette porte-là close.
Il allait se racler la gorge et s'excuser auprès du Préfet en lui expliquant en deux mots la situation – il s'était toujours bien entendu avec Antony Goldstein – quand il sentit une main le pousser dans le dos et le coller contre le mur de la salle d'eau.
« Maudit Gryffon, tu allais me laisser dehors ! » gronda gravement le grand Serpentard.
Il allait jurer que non non non, et montrer le bassin occupé pour preuve de sa naturelle hésitation quand un torse très nu et très très féminin émergea hors de la mousse.
Pris de panique, et n'ayant pas reconnu Goldstein, qui n'était pas du genre fort de la poitrine, il repéra une large armoire appuyée dans un coin et s'y faufila rapidement.
Suivi par Zabini qui étouffa ses jurons contre la rangée de serviettes de toilette, brodées d'un fin « Draco Dormiens Nunquam Titillandus » qui lui arracha un sourire sombre.
Seamus se sentait stupide. La Serdaigle qui se relaxait ne lui ferait rien de mal et, à moins que Lavande n'ait parlé de lui à Parvati et que Parvati l'ait répété à Padma, il n'avait pas encore mauvaise réputation chez les Bleues.
Evidemment, le fait de sortir d'une armoire à serviettes en compagnie d'un grand Serpentard pour tomber nez à nez avec une paire de seins ne jouerait pas en sa faveur.
Et si on s'accordait à dire que ses chances étaient minces du côté Vert, ayant déjà depuis longtemps épuisé tout ce que les Jaunes comptaient qui soit à sa portée – ce qui incluait, Merlin comment avait-il pu, Eloise Midgen – et que les Rouges en mesure de succomber se révélaient intouchables, il ne lui restait que les Serdaigle pour la fin de cette année et tout le courant de l'année prochaine.
Donc, il n'y avait pas à tergiverser, il devait conserver toutes ses chances et éviter de choquer l'imprudente. A moins, bien entendu, qu'elle ne soit là dans le but d'être choquée, ces austères Serdaigle cachant, paraît-il, un sacré tempérament sous leurs airs de…
« Tu pourrais faire attention à moi ! »
Hein ?
« Hein ? »
« Je disais que ton oubli manifeste de ma personne est des plus vexants ! Je te signale que je t'ai attendu une demi-heure pour te casser en deux… » marmonna Zabini.
Seamus leva les yeux vers le profil suffisant du Serpentard.
Ses yeux noirs brillaient dans la pénombre de l'armoire et sa bouche était tordue par un rictus sardonique, mais à part ça, il le trouvait beaucoup moins terrifiant que tout à l'heure, peut-être à cause du fait qu'ils étaient tous les deux coincés dans la même galère et que le garçon s'efforçait de s'impatienter à voix très basse pour ne pas être découvert.
L'Irlandais ricana.
« Alors, comme ça, je piétinais tes plates-bandes ? Arf, mon pauvre gars ! Elle demandait qu'à être cueillie, la Greengrass, et je ne suis certain que ça fait un moment qu'elle a perdu sa jolie fleur… Plates-bandes… n'importe quoi ! Vous, les Serpentard, à force de vous consanguiner les uns les autres, vous perdez le sens commun ! Faut faire comme moi, élargir le terrain, butiner d'autres corolles, sortir un peu, quoi ! »
Il avait dit tout ça très vite, dans un souffle, osant pousser sa chance jusqu'à lâcher en face d'un représentant Vert doté d'un cerveau ce que lui et ses Gryffondor amis pensaient tout haut la nuit dans leur dortoir.
A travers le bois de l'armoire, il entendait le clapotis régulier de quelqu'un qui pataugeait et semblait sortir de l'eau.
« En fait, je suis en train de changer d'avis, je ne vais pas te casser en deux, je vais te noyer d'abord puis te jeter du haut de la tour d'astronomie ! » grommela Blaise. « Et j'espère que les Sombrals viendront se repaître de ton cadavre ! »
« Oh la ferme, j'essaye d'écouter ce qu'elle fait ! »
« TU ne me donnes pas d'ordres, maudit Rouge, TU ne me dis pas de la fermer, petit lion de malheur ! TU parles à Blaise Zabini sur un autre ton ! » chuchota le grand noir en poussant des sifflements aigus à la fin de chaque phrase qui donnait à Seamus l'impression d'entendre sa grand tante Maureen, diva du dimanche dans les bals du Comté.
« Et toi, si tu continues, je vais te punaiser au mur pour que TU TE TAISES ! » lança-t-il, exaspéré, après avoir tendu en vain l'oreille pour savoir si la place était libre.
« Me punaiser au mur ? TU vas me punaiser au mur ? » répéta la voix querelleuse du Serpentard.
« Ouais ouais ouais, tout ce que tu veux, mais claque tes dents que je puisse entendre si elle a filé ! » grogna Seamus.
« Mais, mais, c-ce n'était pas un souhait, sale petit Gryffon présomptueux. »
Finnigan haussa les épaules, se courba d'avantage pour atteindre un espace plus large entre les planches…
…et se sentit soulevé en arrière, la tête cognant contre l'éponge des draps, le dos plaqué contre le fond de l'armoire et lui tout entier collé à la haute silhouette courroucée de Blaise Zabini.
« Je le répète, l'Irlandais, ce n'était pas un souhait, mais c'est une excellente idée, meilleure que celle de te casser en deux… » murmura le Serpentard en se léchant lentement les lèvres.
Et en fixant les siennes.
Seamus n'était pas vite effrayé, loin de là, mais c'était la deuxième fois en moins d'une heure que ses pieds ne touchaient plus le sol, son estomac faisait du curling avec ses boyaux et sa pomme d'Adam n'en pouvait plus de monter et de redescendre.
L'autre resserra la pression de ses mains sur ses épaules et remonta son genou pour le caler entre ses jambes, le soutenant ainsi à quelques centimètres du plancher par ce simple contact avec son entrejambes.
A l'extérieur de l'armoire, les clapotis avaient cessé et le bruit du glouglou des tuyaux d'évacuation résonnait dans toute la salle de bain.
Mais Seamus n'entendait plus que son cœur qui tougoudoumait follement dans sa poitrine, parce qu'à présent, il se souvenait de Zabini…
Il n'était pas que le chouchou de Slughorn, il avait une fichue réputation parmi les filles de tout Poudlard.
Parmi les filles… et parmi les garçons aussi.
Doucement, sourdement, il commençait à croire qu'il avait peut-être eu tort de marcher sur ses plates-bandes, que Greengrass n'était pas très jolie et qu'il y avait des chances que Susan le pardonne un jour, que c'était plus simple, plus sage, moins dangereux que d'être là, coincé entre Blaise Zabini et une cloison de bois, à deux doigts de savoir si la réputation du Vert était justifiée.
Un – deux – trois – un – deux – trois…
Il inspirait dans sa bouche.
Un – deux – trois – un – deux – trois…
Sa langue était là, puis ailleurs, puis là à nouveau.
Un – deux – trois – un – deux – trois…
Ses lèvres s'ouvraient et se refermaient sur les siennes, en rythme, en cadence avec son cœur qui jouait au métronome.
Un – deux – trois – un – deux – trois…
Ses yeux, en amande, de félin magnifique ne quittaient pas les siens et Seamus ne voulait pas, ne pouvait pas, regarder ailleurs.
Pénombre, ombres, traits de lumières faiblards entre les planches, rien d'assez clair pour lui permettre de distinguer l'expression de son serpent agresseur.
Et il s'en foutait.
Jusqu'à ce que la porte de l'armoire s'ouvre dans un craquement traître et qu'une voix féminine ne pousse un cri affreux.
« Oh Mon Dieu ! Seamus, tu es gay ! Si j'avais su ! »
Cri qui sonna le glas de ses ambitions Bleues futures.
Mais ne troubla pas le mouvement de Blaise Zabini.
Alors, en fermant les yeux sur le visage horrifié de Padma Patil, il poussa un gémissement léger qui fit sourire l'autre contre sa bouche et se dit que cette St Patrick inattendue avait peut-être brûlé ses derniers vaisseaux Serdaigle mais lui ouvrait la voie vers un horizon nouveau.
Et des milliers de possibilités !
Dont il s'empresserait de parler avec Dean une fois de retour au dortoir.
Mais pas tout de suite…
Pas maintenant que la pression du genou de Blaise entre ses cuisses devenait si intéressante.
Il relâcha le palais anisé du Serpentard un court instant, juste le temps de souffler contre sa joue : « Enchanté Zabini, moi c'est Finnigan, Seamus Finnigan. »
