Auteur
: Vive les Unas
Genre : Un peu de tout, slash McBeckett (passage
NC17), ship (vous verrez bien lequel, mais je pense que je vais me
faire tuer par certains et certaines d'entre vous…), tendresse,
quelques passages tristes, humour, et d'autres trucs quasi
impossibles à définir, suite.
Saison : Aucune idée…
Je n'ai pas vu la deuxième, donc je fais totalement
abstraction des spoilers qui sont parvenus jusqu'à mes
oreilles.
Résumé : L'intrigue se passe 5 ans après
la fin de Papa(s), donc c'est aussi la suite du tome 1 de Juliet
(sans blagues).
Le bébé est devenue une fillette, et
Rodney et Carson en plus de gérer leur petite peste de 5 ans
qui pose toujours des questions doivent assurer leur réintégration
quand ils reviennent sur Terre, sans compter que le dossier scolaire
d'une petite fille issue d'une famille homoparentale qui est
rempli de « classé secret défense », ça
intrigue les gens…
Et la vie de couple dans tout ça
?
Disclaimer : Les personnages que je n'ai pas inventés
ne m'appartiennent pas, je fais ça gratos, ne pas publier
sans mon autorisation merci !
Notes de l'auteur : Je vous
conseille fortement de lire Papa(s) et Juliet Les Rois Des Couches
avant de commencer cette fic où bien c'est l'incompréhension
assurée !
Je dédie cette fic à tous
ceux qui ont un jour du annoncer à leurs parents une nouvelle
assez révolutionnaire (« Papa, je veux devenir
comédienne », « Maman, je suis homosexuel »,
« Papa, je veux aller vivre au Canada après le bac »,
« Maman, j'aime pas ton putain de ragoût d'oignon que
tu fait à chaque repas et dont tu t'évertues à
m'en resservir alors que ça me donne envie de gerber, tu
cuisine aussi bien qu'une vache avec des moufles… »
Etc.…).
Après ce gentil petit pétage de
câbles, revenons aux choses sérieuses : merci beaucoup
pour vos commentaires rapport à mes fanfics, ça me fait
plaisir à un point inimaginable, et c'est fou ce que ça
motive ! Plus que deux suites après celle là, Vive les
Unas tient le coup, ouf, ouf, elle essaie de faire vite et bien sans
que ça foire, ouf, ouf, crevant ce truc, et avec le lycée
en plus, ça relève de l'exploit (modestement),
m'enfin, délirer sur ordi c'est ma drogue (avec le matage
Shanks/Hewlett/ McGillion aussi…).
Mais une question doit
s'imposer à votre cerveau impatient : Quand est ce qu'elle
commence cette foutue fic ? Non mais oh, une intro ne prend pas deux
pages non plus !
Non. Ben la fic, elle commence maintenant…
(Wah, ça fait class ça…)
A ma mère, qui
pense toujours que l'homoparentalité est
inadmissible…
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NOTE: JE REPOSTE CETTE FIC, J'AVAIS MAL AGENCE LA MISE EN PAGE, DESOLEE
Le
bruit d'ouverture de la porte tira Carson de son état de
semi sommeil. Il regarda le réveil posé sur sa table de
nuit et soupira.
Rodney pénétra dans la chambre
précipitamment, l'air jovial.
Carson : C'est à cette heure-ci que tu r…
L'écossais fut stoppé dans son élan par un baisé de son compagnon. Celui-ci se redressa, un sourire flottant sur les lèvres.
Rodney
: J'ai trouvé !
Carson : Qu'est ce que tu as trouvé
?
Rodney : C'est un peu compliqué à expliquer,
mais en résumé, j'ai réussis à créer
un code de compression, mais en vrai ! J'ai réussis à
comprimer les molécules d'énergies et à les
renouveler étant donné que…
Carson : Rodney !
Qu'est ce que tu essaie de me dire ?
Rodney : Avec l'aide de
Radek, j'ai réussis à créer un E2PZ qui
recycle son énergie en résumé. On va pouvoir
retourner sur Terre, et faire des allers-retours entre la Terre et
Atlantis autant de fois qu'on le désire !
Carson était littéralement soufflé.
Carson :
Mais c'est génial !
Rodney : J'ai construit deux E2PZ
de cette façon, un pour ici, un pour le SGC, et Elisabeth veut
qu'on envoie un message à la Terre dés demain
!
Carson : Ca veut dire qu'on va pouvoir rentrer et revenir dés
qu'on le souhaite ?
Rodney : Oui, c'est exactement ça.
Carson
: Rodney McKay, tu es le génie le plus…brillant qu'il
m'ait été donné de rencontrer !
Il l'attrapa par le cou et l'embrassa fougueusement.
Carson :
Je suis fier de te connaître.
Rodney : C'est vrai ?
Carson
: Bien sur mon amour.
L'astrophysicien semblait radieux. Il
caressa du bout des doigts le visage ovale de son amant et posa ses
lèvres sur son front.
Depuis bientôt cinq ans, la vie
de couple leur réussissait à merveille. Leur petite
fille semblait épanouie, et tout allait pour le mieux. Et dans
très peu de temps, ils pourraient enfin revoir leurs proches
et leur faire partager leur bonheur. Si seulement c'était
aussi simple…
°°°
Elisabeth Weir appuya
sur le premier symbole de la table de commande.
Dans la salle
d'embarquement, tout le monde retenait son souffle. C'était
la première numérotation pour la Terre avec l'E2PZ
bidouillé par Rodney, et si cela marchait, toute l'expédition
pourrait enfin revoir sa chère planète.
Et puis
soudain, comme par magie, un vortex s'ouvrit. Un murmure de joie
parcourut la pièce, et les tapes amicales dans le dos de McKay
ne manquaient pas.
Elisabeth : Taisez vous cinq minutes !
Elle se saisit du micro non sans émotion.
Elisabeth
: SGC, ici le Docteur Elisabeth Weir de l'expédition
Atlantis, vous me recevez ?
-Ici le général Jack
O'Neill du SGC, on est sacrément surpris de vous entendre
!
Elisabeth : Comment va notre bonne vielle Terre ?
Jack
: Oh, pas trop mal ma foi, et chez vous ?
Elisabeth : Nous
avons évidemment perdu quelques membres au cours de ces six
ans de bons et loyaux services, mais cette expédition tient
encore bien debout… Et avec votre permission, nous sommes à
présent capables de revenir sur Terre et se rentrer sur
Atlantis à volonté !
Jack : Comment ?
Elisabeth
: Grâce au docteur McKay, il a fabriqué à l'aide
de quelques scientifiques des E2PZ qui recyclent leur énergie,
des E2PZ inépuisables ! Et justement, nous en avons un en trop
ici, alors on s'était dit que peut être, on pourrait
vous en faire don, en échange d'une petite expédition
sur notre planète d'origine par exemple !
Jack : Vous
rigolez ? Bien sur que vous pouvez !
Elisabeth : Nous vous
exprimons nos plus sincères remerciements, général
!
Jack : Et quand est ce qu'on verra un atlante passer le
Stargate terrien ?
Elisabeth : C'est à vous de nous
donner le feu vert, nous sommes prêts !
Jack : Je vais
informer le président et je vous re-contacte, SGC
terminé.
La diplomate se tourna vers l'assemblée de scientifiques, civils, militaires et autres médecins et leur sourit.
Elisabeth : Je tiens à féliciter
chacun et chacune d'entre vous. Avant de partir pour cette citée
dont nous ignorions presque tout, je vous avez dit qu'il n'était
pas certain que nous revenions un jour parmi les hommes. Et de toute
évidence, ma mise en garde n'a pas servi à
grand-chose puisque nous pouvons enfin rentrer- provisoirement- chez
nous.
Néanmoins, encore bravo à tous pour le courage
dont vous avez fait preuve il y a six ans, quand vous avez décidés
de prendre part à cette aventure, et pour celui dont vous avez
fait part durant cette aventure.
C'est en côtoyant des
hommes et des femmes comme vous que l'on est fier d'appartenir à
l'humanité. Merci.
L'assistance applaudit. Dans un
coin de la salle d'embarquement, Carson tenait sa fille dans les
bras et la main de son compagnon dans la sienne. Intérieurement,
il remerciait ses tripes de ne pas l'avoir empêché de
participer à ces aventures, celle d'atlantis, et celle, plus
privée, de fonder une famille avec l'homme qu'il aimait.
Et ça, c'était un merveilleux tribut.
°°°
Rodney : On a dit qu'on partait pour la journée Carson, pas pour la semaine, ne prend pas toutes tes affaires !
L'écossais
soupira et reposa ses baskets dans le placard.
La moitié de
l'expédition était déjà revenue de la
terre, c'était au tour de l'autre moitié de revoir
la planète bleue une journée, le temps de remplir
quelques papiers administratifs et de revenir sur Atlantis.
Il
avait été convenu que les membres de l'expédition
reviendraient sur Terre à volonté, la vielle base
Ancienne devenant seulement un lieu de travail et de
vie.
Officiellement, les deux cent quarante membres de
l'expédition permanents habiteraient à Cheyenne
Mountain et y officieraient en tant que chercheurs, alors qu'en
fait ils habiteraient et travaillerait la majeure partie du temps sur
Atlantis.
Evidemment, quelques membres de l'expédition
traumatisés avaient décidés de rentrer
définitivement sur Terre, mais la majorité avait voulut
de rester.
Rodney, Carson et Juliet rentraient sur Terre pour la
journée, et la petite était toute excitée de
découvrir un nouveau monde qu'elle n'avait jamais vu
–c'était aussi le cas de Teyla, qui se faisait une joie de
pouvoir enfin voir à quoi ressemblait la terre.
Carson
: Il ne faudra pas oublier d'inscrire Juliet à l'école,
et d'organiser des vacances sur Terre pour que je puisse enfin
revoir ma mère !
Rodney : Ta mère, ta mère,
ta mère, depuis que tu as appris qu'on pouvait rentrer sur
Terre tu n'arrête pas d'en parler !
Carson : Ne me dit
pas que tu n'es pas heureux de revoir tes proches…
Rodney :
Des proches ? Quels proches ?
Carson : Ta sœur !
Rodney : Et
son idiot de mari.
Carson : Même tes parents !
Rodney :
J'ai coupé contact avec eux depuis 1987, ce n'est pas pour
aller leur sauter dans les bras. Et en plus, je suis sur qu'ils
vont te détester.
Carson : Et pourquoi ça ? Ils ne
me connaissent même pas ! D'ailleurs, moi non plus je ne les
connais pas, tu ne me parles jamais d'eux.
Carson s'assit sur le lit et fit signe à Rodney de venir s'asseoir à coté de lui, probablement pour parler. Celui-ci n'en tint pas compte et continua à préparer ses affaires.
Rodney
: Ca n'a rien d'intéressant.
Carson : Rodney, c'est
ta vie, je t'aime, et moi ça m'intéresse, alors
parle !
L'astrophysicien soupira.
Rodney : Famille
canadienne, classe moyenne. Père d'origine –oh, surprise,
avec un nom comme McKay- écossaise par mon arrière
arrière arrière arrière grand père, mère
d'origine franco-allemande par son grand-père. Eux, moi et
ma sœur, nés au Canada.
J'ai grandi à Toronto,
j'y suis resté jusqu'à l'age de 19 ans où
j'ai changé d'université pour aller à celle
de Vancouver…
Carson : Pourquoi tu n'y étais pas allé
avant ? Tu n'avais pas d'assez bons résultats ?
Rodney
: Bien sur que si !
Il eut un rire amer.
Rodney : Je
voulais rester avec ma famille bien aimée.
Carson :
Pourquoi être partit alors ?
Le scientifique se mordit la lèvre inférieure.
Rodney : Ils m'ont foutu
dehors Carson.
Carson : Tes parents ?
Rodney : Ouais, mes
parents, il ni a que Jenny qui ait encore daigné me
parler.
Carson : Pourquoi ?
Rodney : Ca t'arrive d'arrêter
de demander « pourquoi » ?
Il contourna le lit pour aller chercher ses papiers d'identité mais le médecin le saisit par la manche et le fit asseoir à coté de lui.
Carson : Tu peux me le dire quand même…
Rodney soupira et se gratta l'arrière de la nuque.
Rodney :
Dans mon cours de mathématiques appliqués, il y avait
un garçon, Sydney Philips.
Avant lui, je n'avais jamais
osé…enfin, franchir le pas avec des hommes si tu vois ce que
je veux dire. J'avais déjà ramené plusieurs
copines à la maison, ça n'avait pas l'air de
déranger mes parents. Ils devaient être persuadés
que j'était hétéro, parce qu'ils faisaient
souvent des blagues sur les homos, surtout mon père, chez nous
les gays étaient source de rire, de moqueries, et j'étais
mal dans ma peau.
Je m'étais déjà rendu
compte que je n'étais pas seulement attiré par les
filles, et j'avais vraiment, vraiment peur que mes parents s'en
rendent compte et soient déçus, ou alors en colère,
dégoûtés…
J'étais réellement
amoureux de Sydney, et je pense que lui aussi. Je n'avais que 19
ans, et je pensais naïvement que mes parents adorés
m'aimeraient quoi qu'il arrive. Néanmoins, j'avais
décidé de leur présenter Sydney en tant qu'ami,
rien de plus, pour commencer en tout cas, y aller
progressivement…
Le canadien s'humecta les lèvres.
Rodney
: Il est venu manger à la maison, tranquillement. Il a du
plaire à mes parents, parce que ils l'ont vite invités
à rester dormir. Sydney était, comment dire…un garçon
téméraire.
Je lui faisais désespérément
des signes pour lui dire de refuser, mais il a accepté.
Et
évidemment, il ne s'est pas cantonné au canapé-lit
dans le fond de ma chambre…
Il sourit tristement.
Rodney
: Tu connais les canadien et leur manie de ne jamais fermer les
portes à clef…
Mon père a sûrement du
entendre des bruits bizarres dans ma chambre, alors il est entré
sans crier gare. Sydney était en train de me sucer quand il
nous a surpris.
Il l'a foutu dehors, et je ne l'ai jamais
revu. Mais le pire, c'est le regard empli d'horreur qu'il m'a
jeté ensuite. Je n'avais plus l'impression d'être
son fils, je savais que je le répugnais, et que je l'avais
profondément déçu. Il a crié à ma
mère et à ma sœur du haut des escaliers que son fils
était une pédale, et je crois que je n'ai jamais eu
aussi honte de toute ma vie.
Je me suis mis à pleurer, à
m'excuser, mais ça n'a fait que le mettre encore plus en
colère.
Mon père a fermé la porte et…et il
s'est mis à me frapper, en m'intiment de me défendre
si j'étais un homme.
Je n'ai jamais été
très physique, mon truc c'était la science, pas la
boxe.
J'entendais ma mère pleurer en bas, et ma sœur
crier à papa d'arrêter. Et finalement, il a arrêté,
en précisant bien que je n'était plus son fils, et
que je l'écoeurait.
J'ai du rester une éternité
en chien de fusil, à moitié nu au pied de mon lit, à
sangloter comme un gamin. Ma mère a finit par monter pour me
dire de quitter les lieux dés le lendemain, parce que je
n'était plus le bienvenue chez eux, et que chez eux, c'était
une famille normale. Moi je n'étais pas normal, j'avais
osé sortir des sentiers battus et ça, c'était
impardonnable. Je me suis fait chassé de la maison où
j'avais toujours vécu par mes propres parents, tu te rends
compte ?
Il éclata en sanglots. Carson fut surpris car il ne pleurait jamais d'habitude, mais il le prit tendrement dans ses bras.
Rodney : J'ai du me débrouiller tout seul,
je suis allé à Vancouver, j'ai du trouver de l'argent
pour continuer mes études…
Jenny n'a quasiment pas fait
d'études, elle a pu très vite m'envoyer un peu
d'argent, elle était le seul membre de ma famille à
ne pas m'en vouloir pour ce que j'étais. Elle s'est
fiancée, et j'ai revu mes parents lors du mariage. J'ai
voulu restaurer le contact, mais ils m'ont royalement ignoré.
Quand ils me regardaient, il y avait une telle haine dans leurs
yeux…
L'écossais resserra son étreinte.
Rodney
: À la fin de la noce, mon père avait un peu bu, et il
s'est mit à raconter des horreurs à mon sujet. «
Vous vous demandiez sûrement où était passé
Rodney, hein ? Se faire enculer à travers le Canada, voilà
ce qu'il a été faire mon con. Et maintenant, faites
gaffe de pas le toucher, et de pas vous faire prendre par derrière
si vous êtes un homme, il a sûrement attrapé le
SIDA, il va crever dans les deux prochains mois, c'est moi qui vous
le dit, regardez un peu sa p'tite tronche de pédale mal dans
sa peau ! Et dire que c'était mon fils cette ignominie. »
Ma
mère l'a forcé à s'arrêter. Je l'ai
prise à part, et elle m'a dit « Regarde un peu ce qui
est arrivé par ta faute ! Tu es la honte de ton père et
de moi-même, je me demande comment fait ta sœur pour te
supporter. Ne m'adresse jamais plus la parole ! »
Et je
l'ai écouté. J'ai bien failli me jeter sous les
roues d'une voiture ce soir là.
Mais c'est passé.
J'ai réussis professionnellement…
Il lâcha un nouveau sanglot.
Rodney : Je ne suis jamais retourné
les voir, malgré les protestations de Jenny. Je n'arrive
toujours pas à leur pardonner. Quand j'étais gosse,
ils passaient leur temps à se disputer, à se taper
dessus, mais jamais sur Jenny. J'aurais tellement voulu réussir
pour eux, pour leur prouver ma bonne foi, pour leur prouver mes
capacités et leur dire que je les aimais… Mais eux s'en
foutaient, ils voulaient juste un fils viril, un vrai mec, pas un
pédé.
Le pire, c'est que pour un garçon
ramené à la maison contre au moins cinq filles, ils
m'en voudrons toute ma vie. Ils me détestent toujours, j'en
suis sur…
Il pleura de plus belle et se serra encore plus fort contre le médecin.
Rodney : Carson…
Carson :
Chut…
Il l'embrassa dans le cou, le regarda dans les yeux et
l'embrassa tout court.
Carson : Moi je t'aime, et ta fille
t'aime aussi, c'est tout ce qui compte.
Rodney : Qu'est ce
que je ferais sans vous ?
Carson : De l'astrophysique
probablement…
Ils se sourirent. Rodney posa sa tête sur les genoux de Carson tandis qu'il lui caressait le front et les cheveux.
Carson : Je serais toujours là pour toi. Je te
protége, tu me protége, on protége
Juliet.
Rodney : Toi tu me protége ?
L'écossais acquiesça et passa sa main dans les cheveux du scientifique.
Carson : Si tu veux, on ira les voir tous les
deux, ensemble on est plus fort…
Rodney : Non Carson, s'il te
plait, ne me force pas à faire ça. Je sais bien que je
n'ai plus besoin d'eux, et qu'ils ne peuvent pas me faire de
mal, mais j'ai encore peur d'eux.
Carson : Peur ?
Rodney :
Je sais que c'est ridicule.
Le médecin fut pris d'un doute.
Carson : Dis moi, quand ton père t'as frappé lorsque tu avais 19 ans parce qu'il t'a surpris avec ton petit copain, c'était la première fois ?
Le visage de l'intéressé restait de marbre.
Carson : Tu as dit que tes parents n'avaient jamais frappé Jenny, mais toi ?
Rodney évitait désespérément le regard de son compagnon.
Carson : Rodney !
Le canadien s'humecta les lèvres.
Rodney : J'étais
vraiment un gamin insupportable…
Carson : Oh, merde !
Il se leva et se mit à arpenter la pièce.
Carson :
Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ?
Rodney : Ce n'était
pas grave…
Carson : Pas grave ? Tu te faisais battre par ton
père quand tu étais gosse et ça ce n'est pas
grave !
Rodney : « Battre », tout de suite les grands
mots !
Carson : Comment tu appelles ça toi ?
Rodney : Il
avait juste une manière un peu violente d'éduquer un
petit garçon…
Carson : Rodney, la première fois
que je t'ai examiné, je me suis demandé pourquoi tu
avais autant de traces fractures. On aurait dit le squelette d'un
passionné de sports extrêmes, pas celui d'un
scientifique qui n'as pas courut depuis au moins cinq ans. C'était
ça ?
Rodney : Peut être, j'en sais rien !
Carson
: Alors ne minimise pas les agissements de ton père, pour
avoir autant de fractures, il a du te tomber dessus une trentaine de
fois au moins, et avec une violence inouïe.
Le canadien se releva.
Rodney : C'est du passé tout ça !
Alors arrête d'en parler !
Carson : Ne me dis pas que
c'est normal à bientôt 41 ans d'avoir encore peur de
son père parce qu'il t'as éduqué un peu
brutalement quand tu était gosse, je ne te croirait pas.
Combien de fois tu as du aller à l'hôpital ? Dix,
quinze, vingt fois ?
Rodney : Chaque semaine ils voyaient un gosse
revenir avec un bras enflé, un pied cassé ou une
mâchoire défoncée. Jamais ils n'ont deviné
quoi que ce soit, jamais, en dix neuf ans, pas une seule fois ! Alors
ne me parle pas d'hôpital s'il te plait.
Carson : Et ta
mère, elle ne faisait rien ?
Rodney : Mais elle s'en
foutait Carson ! Tout le monde n'as pas eu la maman modèle
qui t'apporte chaque jour ton goûté, à la
grille de ton école !
Carson baissa les yeux.
Carson
: Personne n'a jamais rien remarqué ?
Rodney : Qu'est
ce que tu crois, mon père ne me cassait pas la gueule en
public. Même Sydney n'en as jamais rien su, il croyait comme
tout le monde que j'était agité mais fragile, que je
me faisait mal tout seul. Et jamais je ne lui ai dit.
Carson :
Alors pourquoi tu est resté jusqu'à 19 ans chez toi
?
Rodney essuya ses larmes d'un revers de main.
Rodney
: J'était le souffre douleur de mon père. Pendant ce
temps là, il laissait ma mère tranquille, elle était
soulagée, et il ne touchait pas encore à ma sœur.
C'est pour ça que je suis resté. Pour ma petite sœur.
Et moi, je suis devenu l'exclu de service.
J'ai eu tellement
peur pour Jenny quand j'ai du quitter la maison… Mais
heureusement, il ne lui a jamais rien fait. Je crois que je me serait
tué sinon.
Carson : Tu crois qu'il a changé
?
Rodney : Peut être. J'en sais rien.
Jenny s'est
casé avec un idiot congénital qui adore son beau-père,
elle a eu trois gosses avec lui, dont deux garçons. J'ai dit
mille fois à ma sœur de ne pas les faire garder par mes
parents, et apparemment, elle a suivi mon conseil.
Quand je suis
partit pour Atlantis, j'ai envoyé à Jenny un
enregistrement pour lui dire adieu. C'est la seule personne que
j'ai prévenue. La seule personne qui remarqueras mon
absence.
L'écossais s'avança et pris une nouvelle fois son amant dans ses bras.
Rodney : On devrait aller en salle d'embarquement, on va bientôt retourner au bercail.
Comme si il en avait trop dit, le canadien relâcha Carson et retourna préparer ses affaires. L'écossais l'observa, plein d'admiration. La prochaine personne qui lui dirait que Rodney McKay était un lâche allait passer un mauvais quart d'heure…
Soudain, un retentissant «
Papa ! » résonna dans les quartiers de Carson et
Rodney. Juliet venait de terminer sa courte sieste. Le médecin
partit s'occuper de son bébé tandis que le
scientifique essuyait une dernière larme sur sa joue
humide.
°°°
Juliet : Papaaaa !
Rodney :
Quoi ?
Juliet : C'est quoi la Terre ?
Rodney : C'est une
planète ma chérie. Papason et moi, on est nés
sur Terre tu vois.
Juliet : Pourquoi ?
Un sourire aux lèvres, Rodney se tourna vers son compagnon.
Rodney : C'est bien ta fille tiens !
Carson saisit sa progéniture dans ses bras.
Carson : Parce que c'est comme ça, moi
je suis né en Ecosse, papané au Canada, et toi sur
Atlantis, on ne choisit pas là où on va naître.
Juliet
: Et moi je vais devoir aller à l'école parce que je
choisis pas, c'est ça ?
Rodney : Non, toi tu vas devoir
aller à l'école parce que c'est nécessaire.
Les enfants apprennent plein de choses à l'école.
Carson
: Et ils se font des amis…
Rodney : Si nécessaire.
L'écossais lança un regard étonné à Rodney et reposa la petite fille qui gigotait un peu trop.
Carson : Comment ça
« si nécessaire » ?
Rodney : Si elle tient de
moi, elle est profondément asociale, pas la peine qu'elle
s'évertue à rechercher le contact humain.
Carson :
Tu ne recherches pas le contact humain ?
Rodney : Non, pas du
tout.
Carson : Alors comment tu explique le fait qu'on ai eu un
enfant tous les deux ?
Le scientifique ne savait plus quoi répondre. Le médecin sourit et passa ses bras autours de son cou avant de se serrer contre lui.
Carson : J'adore ta tête quand j'arrive à démonter tes arguments mon chéri.
Le canadien posa ses lèvres sur les siennes.
Juliet : Pourquoi vous faites des bisous ?
Rodney sépara ses lèvres de celles de son homme et sourit.
Rodney : Parce qu'on s'aime très
fort.
Juliet : Alors pourquoi vous me faites pas de bisous à
moi ? Vous ne m'aimez pas très fort ?
Carson : Bien sur
que si ma chérie ! Mais on ne t'aime pas de la même
façon.
Juliet : Vous m'aimez de quelle façon
?
L'écossais s'agenouilla en face de sa fille.
Carson : Tu es notre petite fille adorée. Notre
petite princesse.
Juliet : Et tu l'aime de quelle façon
papané ?
Carson : Je suis amoureux de lui.
Juliet : Et
papané il t'aime de quelle façon ?
Rodney : Je
suis amoureux de papason aussi.
Juliet : Et moi, il y a quelqu'un
que c'est mon amoureux ?
Rodney : Y a-t-il quelqu'un qui est
amoureux de moi, Juliet.
Juliet : Y a-t-il quelqu'un qui est
amoureux de moi ?
Carson : Je ne crois pas. Pas encore. Mais ça
va venir, ne t'inquiète pas…
Juliet : A l'école
?
Carson : Peut être…
Rodney : Ou peut être pas.
Allez Juliet, il faut qu'on y aille, donne moi la main.
La
petite saisit la main de son paternel et monta sur la passerelle,
Carson sur les talons.
Toute la petite famille traversa
sereinement l'horizon du Stargate, direction : la Terre.
°°°
Le décor de la base terrienne leur apparut alors. Juliet, tétanisée, se mit à serrer plus fort la main de son père.
Juliet : Je n'aime pas.
Rodney : Qu'est
ce que tu n'aimes pas ?
Juliet : J'ai froid, je n'aime pas
passer dans le bleu.
Rodney : Ne t'inquiètes pas, tu t'y
habitueras.
Soudain, une superbe femme, blonde aux yeux bleus, un sourire aux lèvres, apparut devant la passerelle.
Rodney
: Heureux de vous revoir colonel Carter.
Sam : Si seulement je
pouvais en dire autant…
Elle s'approcha du groupuscule et serra la main de Carson, puis celle de Rodney. Puis, elle s'accroupit en face que Juliet et lui sourit.
Sam : Qui est tu toi
?
Juliet : Je m'appelle Juliet, et j'ai quatre ans et demi.
Mon anniversaire c'est dans soixante-dix dodos ! Et toi tu es qui
?
Sam : Je m'appelle Samantha et je ne vais pas te dire la date
de mon anniversaire, Rodney serait capable de venir me le
souhaiter.
Juliet : Rodney ? Tu veux dire papané ?
Un air d'incompréhension sur le visage, Carter se tourna vers Rodney.
Rodney : C'est notre fille.
Sam : « Notre »
?
Rodney : A Carson et à moi.
Sam : Oh.
Elle se releva, face à son concurrent.
Sam : Félicitations.
Euh, vous êtes…ensemble ?
Carson : Effectivement. Ca
surprend un peu au début, mais je crois qu'on va finir par
s'habituer à ce genre de réaction…
Sam : Je vais
devoir y aller, bienvenu sur terre ! Vous devez passer parler au
général O'Neill avant de pouvoir régler ce qui
doit être réglé.
Rodney : Très bien, à
bientôt Samantha !
L'astrophysicienne fit un sourire crispé et s'éloigna.
Rodney, pour lui même : Elle est encore plus sexy que dans mes souvenirs...Ouch !
Carson venait de lui mettre la main aux fesses et de le pincer. Il s'approcha de l'oreille de son compagnon et, avec un ton de colère, lui chuchota vivement quelques mots.
Carson :
Tu es avec moi maintenant, alors arrêtes de regarder sa
poitrine en bavant où je t'arrache les testicules !
Rodney,
bas : Je ne savais pas que tu était jaloux à ce …Aie
!
Re- pinçon. Rodney soupira et se tourna vers son amant, un sourire artificiel sur les lèvres.
Rodney : Message reçu cinq sur cinq, aucun problème de transmission, j'ai compris !
Carson partit en direction du
bureau de Jack O'Neill tandis que Rodney et Juliet le
suivait.
Celui-ci les accueillit chaleureusement.
Jack :
Bienvenu sur Terre !
Rodney : Merci ! On est heureux de voir que
personne ne l'a détruite pendant notre absence.
Jack regarda Juliet, étonné.
Jack : Et qui est cette
jeune demoiselle ?
Carson : Juliet Beckett-McKay.
Jack : Ah,
oui, votre fille, c'est ça ? Le docteur Weir m'en a parlé,
vous voulez l'inscrire à l'école et cela pose
quelques problèmes…
Rodney : Lieu de naissance, parents
–on va nous demander un certificat d'adoption étant donner
qu'on est une famille homoparentale, mais c'est notre fille
biologique alors…
Jack : On va vous arranger ça, ne vous
en faites pas.
°°°
Rodney
était en train d'installer les nouveautés
informatiques sur son ordinateur portable adoré. En cinq ans,
beaucoup de choses avaient changés, et quelques petites
merveilles technologiques faisaient que le scientifique avait l'air
d'un bambin devant son cadeau de Noël. En cadeau de bienvenue,
Sam avait eu la « bonne » idée d'offrir des
poupées Barbie à Juliet, qui en avait rapidement
réclamé d'autres. La petite était actuellement
assise sur le sol de sa chambre sur Atlantis et elle jouait avec sa
petite vingtaine de Ken, Barbie et autres enfants du couple
mythique.
McKay était allongé sur le ventre, dans
son lit, en train donc de bidouiller son ordinateur. Carson était
encore en train de suivre sur Terre, au SGC ce que les personnes
chargées de la réintégration des Atlantes coupés
de la Terre six ans durant appelait une « formation socio
historico idéologique récente ».
En fait,
chaque membre de l'expédition avait du se mettre au courant
des derniers événements dans le monde et dans leurs
pays respectifs, des courants politiques actuels, des derniers films
cultes, des dernières musiques à la mode.
La
médecine ayant fait quelques prodigieux progrès durant
ces six années, Carson avait plus de cours que le commun des
atlantes, et il avait la fâcheuse impression d'être
revenu en première année de médecine.
Soudain, alors que Rodney s'émerveillait sur un tout nouveau software, sa fille vint s'asseoir sur son lit, à coté de lui, deux Ken, deux Barbie et deux mini-barbie dans les mains. Elle les disposa méthodiquement sur le couvre-lit et se tourna vers son papa, l'air extrêmement sérieux. Elle le secoua gentiment pour attirer son attention.
Rodney : Une
minute, je suis occupé.
Juliet : Tu fais quoi ?
Rodney :
Des trucs de grands.
La fillette fronça les sourcils et secoua son paternel de plus belle.
Juliet : Quoi comme truc de
grand ?
Rodney : De l'informatique. J'ai presque
terminé.
Juliet : Presque ça veut dire quoi ?
Rodney
: Bientôt si tu arrête de me déranger.
Juliet
soupira et se mit à jouer avec ses poupées pour le plus
grand plaisir de Rodney.
Une vingtaine de minutes plus tard, quand
son sacro-saint programme fut installé, son regard s'attarda
sur les jeux de sa fille.
Elle tenait un personnage homme dans
chaque main, et les faisaient s'embrasser.
Juliet : Toi, tu es mon amoureux, et si on avait un bébé ? Oh, oui, c'est une bonne idée. Eh ! Regarde, ton ventre commence à gonfler, gonfler… Et hop, voilà le bébé, c'est magique ! On va l'appeler comment ? John !
L'enfant se tordit de rire.
Juliet : Papané, le bébé de mes poupées il s'appelle John ! Mais c'est pas un nom de bébé ça !
Le scientifique sourit à
sa fille, tout en songeant qu'il fallait rectifier le tir. Il ne
fallait pas que lors de son entrée à l'école,
elle s'étonne de voir des couples soi disant « normaux
» dire au revoir à leur progéniture sur le pas de
la porte…
Il saisit une poupée « fille » qui
prônait le culte de l'anorexie et une des poupées «
garçons ».
Rodney : Tu sais qu'on peut faire
autrement aussi ?
Juliet : Tu veux dire quoi ?
Rodney :
L'amour, ce n'est pas forcément un monsieur avec un
monsieur…
Juliet : Ben non, les madame elles vont avec les
madame !
La logique de la fillette effrayait un peu son paternel.
Rodney : Oui, quelques fois, mais le plus souvent…
Il fit s'embrasser le couple mixte qu'il tenait dans les mains en se disant que si quelqu'un le surprenait en train de jouer aux Barbie avec sa fille, il était cuit…
Rodney
: Le plus souvent, c'est un monsieur, avec une madame.
Juliet :
C'est vrai ?
Rodney : Puisque je te le dis.
Juliet se mordit la lèvre inférieure, signe chez elle de concentration.
Juliet : Ca veut dire que toi et papané
ce n'est pas le plus souvent ?
Rodney : Papané et moi ce
n'est pas le plus souvent.
Juliet : Pourquoi ?
Rodney : Parce
que c'est comme ça.
Il lui sourit. La petite saisit une poupée enfant et l'exhiba devant les yeux de McKay.
Juliet : Papané…comment on fait les bébés ?
Le visage de l'astrophysicien se décomposa. Voilà
le revers de la médaille…
Pourquoi c'était
toujours sur lui que ce genre de question tombait ?
Rodney : C'est une bonne question…
Il passa sa main sur son visage.
Rodney : Euh…je ne sais pas.
Une expression étonnée se dessina sur le visage de l'enfant.
Juliet
: Tu ne sais pas ?
Rodney : Non. Personne ne me l'a jamais
dit.
Juliet : Parce que c'est un secret ?
Rodney : Peut
être…
Juliet regarda attentivement sa poupée et jeta son regard dans celui de son père.
Juliet : Tu es
un menteur.
Rodney : Pourquoi je suis un menteur ?
Juliet : Tu
es bien mon papa, non ?
Rodney : Oui, aux dernières
nouvelles…
Juliet : Alors tu sais forcément comment je
suis née !
Auch. Coincé le Rodney. Apparemment, sa descendance possédait le même sens de la logique que lui même.
Rodney : Eh bien, je sais qu'il faut être deux…minimum.
Il secoua la tête pour chasser de son esprit toutes les images pas très orthodoxes qui l'avaient saturé d'un seul coup.
Rodney : Et pour le reste, je
ne suis pas au courant. Tu demanderas à papason.
Juliet :
D'accord.
Et sans l'ombre d'un sentiment de culpabilité,
le canadien retourna à son ordinateur.
°°°
Quand Carson rentra dans les quartiers familiaux ce soir là, Juliet le prit par la main et l'entraîna dans sa propre chambre où Rodney pianotait toujours un ordinateur à défaut d'un vrai piano.
Carson : Rodney McKay ! Tu as encore passé
toute ta journée sur ton ordinateur !
Rodney : Euh, à
vrai dire…ouais.
La fillette croisa les bras et se plaça devant son écossais de père.
Juliet : Comment on fait les bébés ?
Le médecin esquissa un sourire.
Carson : Pardon ?
Juliet : Comment on fait les
bébés ? J'ai demandé à papané
mais il ne sait pas, alors je te le demande à toi.
Carson jeta un coup d'œil amusé à son compagnon, qui regardait ailleurs.
Carson : Papané ne sait pas
?
Rodney : Non, d'ailleurs il faudra que tu m'expliques un
jour…
L'écossais sourit et s'accroupis en face de sa fille.
Carson : Et toi Juliet, comment tu crois qu'on
fait les bébés ?
Juliet : Ben d'abord, il faut
beaucoup d'amouuuuuur !
L'enfant fit un geste théâtral avant de tourner sur elle-même en riant.
Rodney : Elle a raison, c'est une bonne base.
Carson saisit sa progéniture par les épaules pour qu'elle arrête de tourner.
Carson : Tu veux que je t'explique ?
Juliet :
Oui !
Elle partit s'asseoir à coté de Rodney.
Juliet : Et toi, tu écoutes bien, hein papané
!
Rodney : Je serais attentif, promis.
Carson : Bon.
Il s'éclaircit la voix, en se demandant par où commencer.
Carson : Alors. Il faut un homme et une femme adultes. Comme le dit Juliet, il faut qu'ils tombent amoureux. Et un beau jour, quand ils décident d'avoir un bébé, euh…
Il leva les yeux au ciel, cherchant ses mots.
Carson : Ils se remémorent un cours de biologie qu'ils ont abordés durant leur adolescence intitulé « la reproduction des mammifères », et quand ils l'ont bien en tête, ils s'enferment dans une pièce où il n'y a personne d'autre qu'eux. Ils en sortent quelques minutes ou heures plus tard, ça dépend, et durant 9 mois, le ventre de la maman se met à gonfler, et puis après elle accouche et le bébé est là…
Il souffla, tandis que Rodney se retenait à grande peine de rire.
Juliet :
Comment elle accouche la maman ?
Carson : Le bébé
sort de son ventre.
Juliet : Comment ?
Carson : On ouvre le
ventre, ou alors le bébé sort…comme il peut.
C'est qu'elle était coriace la gamine !
Juliet : Et le
monsieur et la madame ils font quoi dans la pièce ?
Rodney
: Oui, c'est vrai ça, je me demande bien ce qu'ils
font…
Carson : Euh…pff…c'est un secret !
Rodney : Oui,
mais non, j'ai déjà essayé, ça ne
marche pas.
Juliet : Tu peux me le dire, je te promets que je ne
vais pas le répéter !
Carson : Ca fait longtemps que
tu es née, je m'en souviens plus.
Juliet : C'est
bête.
Rodney : Oh, oui, quel dommage !
Juliet baissa les yeux, puis regarda son père.
Juliet : Papason, est
ce que t'es une madame ?
Carson : Euh, non Juliet, bien sur que
non !
Rodney : Tu peux me croire Juliet, ce n'est pas une femme,
j'ai vérifié !
Juliet : Et toi papané
?
Rodney : Ah, non, moi aussi je suis un monsieur, pas de doutes
de ce coté là.
L'écossais était proche du fou rire.
Juliet : Tu as dit qu'il fallait un
homme et une femme pour faire un bébé…
Carson :
Oui, un papa et une maman.
Juliet : Mais moi, j'ai pas de maman,
j'ai deux papas ! Comment je suis née alors ?
C'est là que les choses se corsaient.
Carson : Je vais te
dire un secret, et jamais tu ne devras le répéter, ok
?
Juliet : Oui.
Carson : Avant de me mettre avec papané,
j'ai touché à une machine qui m'a permis de faire
des bébés, comme les madame. Et puis, le temps à
passé, et… et papané et moi, on a eu un bébé,
toi. Mais normalement, les hommes ne font pas de bébés
entre eux. Normalement, ça n'est pas possible. Tu es un
petit miracle !
Rodney : Ce qu'il faut que tu sache Juliet,
c'est qu'on est très content de t'avoir eu. Et qu'on
t'aime très fort.
Il ébouriffa les cheveux châtains de sa fille. Celle-ci sourit.
Juliet : Moi aussi j'aime très fort mes petits papas !
Elle passa ses bras autours du cou de Carson et le duo se transforma vite en trio quand Rodney vint rejoindre la mêlée.
Juliet
: Papason…
Carson : Oui ?
Juliet : Est-ce que vous allez en
faire d'autre des bébés ?
Carson : Non Juliet, on
a décidés de n'avoir que toi.
Juliet : Ca veut
dire que je n'aurais pas de petit frère ou de petite sœur
?
Carson : Voilà, c'est ça.
Rodney : Crois moi
Juliet, il est parfois mieux d'être enfant
unique…
L'écossais s'inquiétât de
l'amertume glissée dans la voix de Rodney. Plus vite il
réglerait ses comptes avec sa famille et terrasserait ses
peurs enfantines, plus vite ce vieux manteau de rage et de douleur
que l'astrophysicien portait depuis l'enfance serait enfin jeté
aux ordures.
Le médecin enlaça sa petite famille de
plus belle.
°°°
Juliet
: Et vous revenez quand ?
Rodney : Dans deux petites heures.
Teyla
: On va bien s'amuser, tu vas voir !
Juliet : Mais tu reste avec
moi Teyla, les garçons ils sont méchants avec moi
sinon.
Rodney : Merci encore Teyla.
Teyla : C'est un plaisir,
elle est tellement mignonne…
Rodney : Lui faites pas manger de
chocolat si vous voulez qu'elle le reste… CARSON !
Le canadien regarda sa montre une nouvelle fois. Il repassa sa tête par la porte de ses quartiers.
Rodney : Qu'est ce que tu
fout ? On va être en retard !
Carson : Minute, j'arrive.
Il se présentât, amenant une forte odeur, entêtante et désagréable avec lui.
Rodney : Qu'est ce que ça sent ?
Il fit une moue désagréable.
Rodney
: Tu n'aurais pas été faire des emplettes en ville
récemment ?
Carson : Si, pourquoi ?
Rodney : Je te le
dit franchement, ne le prend pas mal, mais change d'after-shave,
c'est une véritable infection…
Carson : Je voulais
juste faire bonne impression sur la directrice de la future école
de notre fille, excuse moi du peu.
Rodney : Elle ne va pas te
bouffer la directrice d'école, relax !
Carson : Déjà
qu'elle veut nous voir avant même que Juliet ne soit
rentrée…
Rodney : Atterris un peu Carson, il n'y a
aucun problème, elle veut juste nous voir parce qu'on est
gays. Une petite fille avec deux pères, ce n'est pas hyper
courant.
Il entoura les épaules de Carson de son bras.
Rodney : Ca va aller…
Carson : Mouais.
Il le
devança et se dirigea vers la salle d'embarquement, suivi
par Rodney.
°°°
Carson : On doit s'adresser
où ?
Rodney : Comment veux tu que je le sache…
Ils trouvèrent enfin une espèce de secrétariat présidé parce que le canadien appelais une « bibliothécaire sexy » tandis que l'écossais aurait plutôt qualifié la femme de « vielle fille de trente-cinq ans même pas baisable ». Enfin, chacun ses goûts…
Secrétaire : Puis-je vous aider ?
Rodney
: Euh, oui, on nous a convoqué, une espèce de
rendez-vous de pré rentrée avec la directrice je
pense.
Secrétaire : Nom de l'élève ?
Carson
: Juliet Beckett-McKay.
Secrétaire : Mademoiselle
Krazoviech va vous recevoir. Vous n'avez qu'à l'attendre
sur un des bancs, le long du couloir qui mène à son
bureau.
Carson : Merci.
Ils s'assirent donc sur un des bancs cirés, en face d'une femme brune de petite taille, mais de poids conséquent.
Rodney : Vous passez dans
longtemps ?
Femme : Non, cinq minutes tout au plus, ces entretiens
ne durent jamais longtemps.
Le médecin jouait nerveusement avec sa fermeture éclair tandis que le canadien se rongeait activement les ongles.
Carson : Oh, j'ai peur
Rodney, j'espère que ça va bien se passer…
Rodney
: Moi aussi.
Femme : Vos enfants sont amis et vous avez
sympathisés, c'est ça ?
McKay jeta un regard étonné à la mère de famille.
Rodney
: Pardon ?
Femme : Vous avez l'air de déjà vous
connaître, vos enfants ont fait une connerie tous les deux, je
me trompe ?
Rodney : Euh, oui, vous vous trompez.
Carson : En
fait, nous sommes venus pour la même élève.
La femme fronça les sourcils.
Femme : Normalement, seuls
les parents sont convoqués.
Rodney : Oui, c'est le cas,
nous sommes ses parents.
Femme : Oh.
Rodney fut exaspéré
par ce « oh » lourd de sous entendus, mais se tus.
Enfin,
la mère de famille obèse passa, puis, au prix de prés
de trente minutes d'attente, ce fut leur tour.
Carson, toujours
aussi nerveux, pénétra en premier dans le bureau
fatidique, suivit de son compagnon. De l'autre coté de la
table en bois se tenait une vielle et revêche antiquité
aux cheveux carottes et au maquillage clownesque.
Directrice :
Vous êtes bien Mr. Carson Beckett et Mr. Rodney McKay, les
parents de Juliet Beckett-McKay, née le 16 février
2005, lieu classé top secret, comme la moitié de son
identité d'ailleurs ?
Carson : Oui, c'est bien ça.
Il y a un problème ?
Directrice : Et bien nous n'avons
bien évidemment pas l'habitude d'accueillir des élève
avec autant de mentions non précisée car censurées
par le gouvernement…
Rodney : Désolé, c'est Top
Secret pour tout le monde.
Directrice : De plus, c'est la
première fois que notre établissement accueille une
élève issue d'une famille un peu…hors du
commun.
Rodney : Le terme exact est « d'une famille
homoparentale » je pense, madame.
Directrice : Oui,
certes.
Elle se gratta l'arrière de la nuque.
Directrice : Le fait est qu'avant toute chose, je
dois m'assurer que votre fille ne fera pas de la propagande
préconisant ce mode de vie, et que les mœurs de cette
demoiselle soient convenables.
Carson : Qu'est ce qui vous fait
penser qu'elles ne le sont pas ?
Directrice : Mais rien,
rien…
Elle semblait assez mal à l'aise.
Directrice
: Je vais vous poser quelques questions simple afin de déterminer
le profil de votre enfant…c'est la procédure
normale.
Rodney : Sans aucun doute.
Le cynisme présent dans la phrase de Rodney faisait peur à Carson, si son compagnon s'emportait, ils devraient trouver une autre école pour Juliet.
Directrice : Pouvez vous me détailler
précisément l'environnement familial de votre enfant
?
Carson : Et bien elle n'as pas de maman, elle est allergique
aux agrumes, elle adore jouer avec ses poupées, c'est une
enfant très éveillée, bien qu'elle n'ai pas
beaucoup d'amis de son age…
Rodney : N'uses pas ta salive
Carson, ce qu'elle veut savoir, c'est si on mène une vie
convenable pour le commun des mortels, je me trompe ?
Directrice :
C'est la procédure normale…
Rodney : Pour votre
information, madame, le lieu où vie notre fille n'est ni une
maison de passe ni un temple rose bonbon à la gloire de Brad
Pitt, aucun film porno ne traîne au milieu des DVDs de Walt
Disney et compagnie, ni Carson ni moi n'avons le SIDA, nous
n'organisons pas de soirées échangistes le samedi
soir, il n'y a aucun poster ni aucun objet à l'effigie des
Village People dans notre salon et nous n'écoutons pas
Britney Spears, ok ?
Directrice : Je ne vous en demandais pas
tant.
L'écossais, horrifié, regarda le scientifique. Ca y était, c'était fichu, il ne leur restait plus qu'à trouver une autre école…
Directrice
: La classe commence lundi matin à 9h, elle sera avec Miss
Lice, elle aura besoin d'un goûté, d'un cartable,
d'une trousse de crayons de couleurs et d'un cahier. Merci de
vous être déplacés messieurs.
Rodney : Merci à
vous.
Le médecin Scot soupira de soulagement.
Ils se
levèrent et s'en allèrent jusqu'à l'arrêt
de bus le plus proche.
Carson : On peut dire que tu as du cran
toi.
Rodney : Le bus pour Cheyenne Mountain passe à quelle
heure ?
Carson : Aucune idée. Je n'en reviens pas de la
façon dont tu lui as cloué le bec !
Rodney :
Faudrait vraiment qu'on achète une voiture, quitte à
la garer dans le parking du SGC quand on est sur Atlantis…
Carson
: Tu m'écoutes quand je te parle ?
Rodney : Quoi ?
Carson
: J'ai vraiment cru qu'on allait devoir chercher une autre
école.
Rodney : C'est vrai que j'y suis allé un
peu loin, mais avoue que c'était de la curiosité mal
placée de la part de cette vielle !
Carson : C'est vrai.
Le voilà le bus.
Rodney : Tu as écouté ce que
j'ai dit à propos d'acheter une voiture ?
Carson : La
prochaine fois qu'on ira en ville…
Il monta dans le bus et
paya sa place, ainsi que celle de Rodney.
°°°
McKay ouvrit la porte de sa chambre et fut surpris de voir son seul costume étalé sur le lit.
Rodney : Carson !
De toute évidence, l'écossais n'était pas dans la chambre. Le scientifique se mit à le chercher, et le trouva dans la salle de bain en train de nouer sa cravate devant le miroir.
Rodney : Carson…
Carson : Rodney.
Rodney : Je
peux savoir ce qu'il se passe ?
Carson : Va te mettre sur ton
trente et un, on sort ce soir.
Rodney : Pardon ? Et en quel
honneur ?
Carson le regarda, l'air faussement surpris.
Carson : Quel jour sommes nous aujourd'hui ?
Rodney
: Samedi…
Il sourit au canadien.
Carson : Pas n'importe quel samedi…
Il s'approcha de Rodney et passa ses bras autours de son cou. L'astrophysicien sourit et baissa les yeux.
Rodney : Tu n'avais pas oublié ?
Carson :
Comment as-tu pu penser une seule seconde que j'aurais oublié
ton anniversaire ?
Rodney : Ca aurait peut être pas été
plus mal.
Carson : Pourquoi ?
Rodney : Je hais les fêtes
surprises.
Carson : Ca n'as rien d'une fête surprise mon
chéri, c'est un dîner en tête-à-tête.
Rodney
: Dans un restaurant ?
Carson : Non, dans un stade de base-ball…
Bien sur au restaurant !
Il l'embrassa doucement.
Carson
: Va mettre ton costume !
Rodney : A vos ordres chef.
Le
canadien se dégagea et repartit s'habiller dans sa
chambre.
°°°
Carson
: Mais laisse ton manteau là voyons !
Rodney : Oh, oui,
très juste.
Il enleva sa veste et la donna au groom à moitié endormi. Carson devança Rodney afin de trouver la table qu'il avait réservé pour l'occasion. McKay observa la salle, et constata avec horreur qu'elle était munie d'une piste de danse et d'un orchestre genre nouvel an de l'amicale bouliste de Trifouillis-les-Oies, version anglo-saxonne, en pleine activité. Inattentif comme à son habitude, il heurta son compagnon qui s'était arrêté.
Rodney
: Navré.
Carson : Il n'y a pas de mal. C'est cette
table.
Ils s'installèrent et s'informèrent du menu.
Rodney : Ca fait au moins six ans que je suis pas allé au resto !
Il réfléchit, puis sourit.
Rodney : Logiquement toi non plus ! Je suis bête
des fois…
Carson : Tu es l'homme le plus intelligent que je
connaisse, arrête un peu.
L'astrophysicien aurait presque rougi à cette flatterie.
Carson : Il y a du
poulet mariné au citron, tu n'aurais pas des envies
suicidaires au cas où ?
Rodney : Non, non, ça va
aller. Je vais prendre une cote de bœuf grillée sauce aux
cèpes avec jardinière de légumes vapeur mon
cher.
Carson : Idem. Et une bouteille de champagne ?
Rodney :
C'est mon anniversaire oui ou merde ?
L'écossais manqua de peu d'éclater de rire. Ils commandèrent, et parlèrent de choses et d'autres tout en mangeant.
Rodney
: Et donc, l'alien crie « du champagne pour la diva »,
et le larbin va ouvrir. Il se fait tirer dessus, ensuite l'alien
tire sur la femme avec la coupe de cheveux bizarre, et alors là
Mila Jovovich, c'est ça son nom à la rousse, non
?
Carson : Je pense…
Rodney : Ouais, ben elle rentre dans une
colère noire et là, je te jure, ce combat me donne des
frissons à chaque fois, peut être à cause de
l'air d'opéra derrière, mais c'est grandiose
et…
Le canadien sourit et baissa les yeux. Carson avait tendrement entrelacé ses doigts dans les siens. Il ne savait pas pourquoi, mais il trouvait toujours ce geste extrêmement touchant.
Rodney : Evidemment, je dois te saouler…
Carson
: Non, non, vas y, continue.
Rodney : Tu as déjà vu
Le Cinquième Elément, pas la peine que je te le
raconte.
L'écossais soupira, puis se tourna vers Rodney, un sourire aux lèvres.
Carson : J'adore cette
chanson.
Rodney : L'air d'opéra de la diva
extraterrestre ?
Carson : Aussi. Mais je parlais de la chanson
qu'ils jouent en ce moment.
Il désigna l'orchestre du menton. L'astrophysicien daigna prêter une oreille à la musique, et regarda Carson d'un air étonné.
Rodney
: Killing me softly ?
Carson : Oui.
Rodney : Un peu kitch, non
?
Carson : Moi j'aime bien…
La main de son compagnon toujours dans la sienne, le médecin se leva.
Rodney :
Quoi ?
Carson : Tu viens ?
Rodney : Pourquoi faire ?
Carson
: Pour danser…
Rodney : Tu vas bien Carson ?
Carson : Oui. Tu
viens ?
Rodney : Mais non !
Carson : Tu as honte de danser avec
moi ?
Rodney : Bien sur que non !
Carson : Alors viens !
Le scientifique soupira et fit un sourire coupable à l'écossais.
Rodney : Je ne sais pas danser
Carson.
Carson : Tu ne danses jamais ? Même avec des femmes
?
Rodney : Si, mais…je n'aime pas ça.
Carson : Alors
tu vas apprendre à aimer. Viens.
Rodney daigna se lever et suivre Carson jusqu'à la piste.
Rodney : On va
être ridicules.
Carson : Ecoutes, je n'ai jamais dansé
avec un homme…
Rodney : Moi non plus !
Carson : Ah bon
?
Rodney : Je ne fréquentait pas les fêtes gays
Carson, j'allais en boite comme tout le monde, et les filles avec
lesquelles je dansais n'avaient pas de poil aux jambes !
Le médecin faillit démarrer un fou rire.
Carson :
Si on s'effondre hilares sur la piste de danse, là on auras
l'air ridicules.
Rodney : Qui sait, on aura peut être
inventés un nouveau pas !
Carson : Bon, trêve de
plaisanteries, colle toi à moi.
Rodney s'exécuta, puis passa son bras droit derrière la nuque de son compagnon pour poser sa main sur son épaule droite. Son autre main se glissa au creux de ses reins, afin de le rapprocher encore plus de lui. Il nicha sa tête dans son cou, tandis que Carson adoptait la même position que lui.
Rodney : En général,
quand tu me dis ça c'est plutôt en privé
mais…
Carson : Rodney !
Rodney : Désolé. Bon,
là on a l'air con, on ne bouge pas, tu compte bouger bientôt
toi ?
Carson : Si tu me serrais un peu moins fort, je pourrais
peut être respirer et bouger !
Le canadien desserra quelque peu son étreinte. Carson menait tant bien que mal la danse.
Rodney : Là tu est VRAIMENT en train de me tuer
tout doucement !
Carson : Arrête de râler mon
chéri.
Rodney : J'ai envie de chanter. C'est l'effet
« grand classique ringard », j'ai des envies de karaoké
!
Carson : Retient toi là par contre !
Rodney : Ca va,
je n'aillais pas le faire.
L'écossais embrassa son amant dans le cou, tout en continuant à tourner afin que leur adage ressemble de loin au moins à un slow correct.
Carson
: Tu sens bon…
Rodney : Merci. Toi tu n'as toujours pas changé
d'after-shave par contre.
Carson : Désolé j'ai
oublié.
Rodney : Singing my life with his words, killing me
soflty with his song, killing me...Eh !
Le médecin lui avait allégrement marché sur le pied.
Carson :
Tu chantais !
Rodney : Navré, dit tout de suite que je
chante faux…
Carson : Tu demanderas à ta fille.
Le scientifique soupira, tandis que la chanson ne voulait malheureusement pas prendre fin.
Rodney : Tout le monde nous
regarde…
Carson : Des homos aux milieux de couples de retraités,
ça ne passe pas inaperçu !
Rodney : On s'arrête
?
Carson : Attends, on va tester un truc pour voir leur tête
!
Il pencha son partenaire en arrière façon tango et l'embrassa à l'envers, devant les regards révoltés des mamies d'avant guerre. Rodney, surpris, étouffa un cri qui se transforma en éclat de rire. L'écossais l'aida à se relever et ils repartirent à leur table.
Rodney : Tu vas me faire avoir un tour de reins
!
Carson : Un hypocondriaque qui vit avec un médecin, si ce
n'est pas bien fait !
Rodney : Arrête de te moquer de moi
espèce de provocateur.
Ils entendirent une espèce de toussotement derrière eux et se retournèrent pour voir le maître d'hôtel, armé d'un gâteau taille mini muni de bougies magiques s'avancer vers eux et poser le gâteau sur la table.
Rodney : Ah non, pitié ne
chantez pas !
Maître d'hôtel, décontenancé
: Cela n'est pas mon intention monsieur.
Rodney : Merci, merci
beaucoup.
Maître d'hôtel : Si cela vous intéresse,
il existe à deux pas d'ici une boite de spectacles destinée
aux personnes…comme vous. Ca s'appelle le Garden.
Rodney :
Merci, mais non.
Carson : Mais si ! C'est où exactement
?
Maître d'hôtel : Juste trois rues plus bas, vous
ne pouvez pas le rater.
L'astrophysicien regarda son ami, surpris.
Rodney : Mais enfin Carson, on ne vas pas y aller
!
Carson : Ben si, pourquoi pas ?
Rodney : C'est pas super
bien fréquenté…
Carson : Oh, toi ça va,
souffle tes bougies et tait toi.
Rodney : Comme tu voudras.
Il s'exécuta et se coupa une part du minuscule gâteau.
Carson
: C'est une discothèque gay, c'est ça ?
Maître
d'hôtel : Appelez ça comme vous voudrez
monsieur.
Rodney : Tu as du trop boire pour vouloir aller dans des
endroits pareils…
Carson : Allez quoi ! Ca va être marrant
!
Rodney : Je veux bien avoir l'esprit ouvert, mais là
c'est trop !
Maître d'hôtel : Je vous apporte
l'addition…
Carson : Faites donc.
Il s'éclipsa.
Rodney
: Ecoute mon amour, je connais des gens qui sont déjà
allés dans ce genre d'établissement, et c'est
vraiment pas class, tu peut me croire ! L'alcool coule à
flots, il y a toutes sortes de drogues, des gens qui forniquent sous
les tables, les toilettes sont infestées de capotes vides et
de morts par overdose, il y a des viols…
Carson : Des viols
?
Rodney : Tu sais bien, ton voisin de bar te verse un truc pas
clair dans ton verre et tu te retrouve à moitié nu le
lendemain matin dans une ruelle sombre avec le SIDA, ça craint
!
Carson sourit et prit la main de son compagnon.
Carson
: Ce n'est que des préjugés, on va tester, si ça
tombe l'ambiance est géniale !
Rodney : Après
tout, si ça t'excite de voir des transsexuels se dandiner le
cul sur une scène miteuse, ça te regarde…
Carson :
Rodney…
Rodney : Je n'ai pas envie de faire la fête.
J'ai juste envie d'aller me coucher, enfin, pas tout a fait si tu
vois ce que je veux dire.
Carson : L'un n'empêche pas
l'autre. On commence en faisant la fête et on finit en soirée
romantique, ça te va comme ça ?
Rodney : Mouais.
Il regarda l'écossais dans les yeux et sourit.
Rodney :
Tu es bien la seule personne qui réussisse à me faire
céder tiens…
°°°
Carson : C'est là
tu crois ?
Rodney : T'as déjà vu des vraie femmes
de 80 kilos utilisant des faux cils porter un pull col V orange avec
des talons aiguilles vert et un boa rose bonbon toi ?
Carson :
Non.
Rodney : Et l'endroit où tu veux aller correspond si
bien à la définition : bar louche pour transsexuels
cocaïnés…
Il s'arrêta pour admirer l'enseigne « The Garden », qui clignotait dans la ruelle miteuse.
Carson : Tu te dépêches ?
Rodney arriva à sa hauteur et lui pris le bras. Il faisait froid dehors, et une fumée blanchâtre se formait devant sa bouche à chaque fois qu'il expirait. On était au mois de décembre.
Rodney : A l'intérieur, je ne te
lâches plus, j'ai pas envie de tu te fasses draguer par un
camionneur tatoué moi…
Carson : Pourquoi moi et pas toi
?
Rodney : Parce que je suis trop cynique. Je leur fais de la
peine. Ils vont pleurer après.
Carson : Qu'est ce que tu
es méprisant !
Rodney : Oh, arrête, ne me dit pas que
c'est le genre de personnes avec lesquelles tu aimerais passer ton
samedi soir !
Carson : Ils sont peut être très
amusants en fin de compte.
Le canadien eut un rire amer.
Rodney : Ouais, c'est sur, à leur façon quoi.
Ils entrèrent sans problème, après avoir bien sur payé au préalable, au grand étonnement de Rodney, qui regarda Carson bizarrement.
Rodney : On
ressemble vraiment à ces gens pour qu'ils nous laissent
passer ?
Carson : Rodney, tu me tiens le bras, ça se voit
!
Rodney : Très juste.
Ils avancèrent dans la salle, remplis d'hommes en tenue plus où moins extravagante en train de boire, danser, fumer de douteuses cigarettes ou dans un état avancé de flirt.
Carson : Il y a une banquette libre là bas.
Les deux aventuriers dans cette jungle de musique techno atteignirent enfin leur graal : une table entourée d'une banquette élimée bleue électrique vide.
Carson : Dis, ici personne ne vas nous regarder, on peut se lâcher peut être, non ?
Les yeux exorbités, le scientifique regarda son compagnon comme si il avait sortit une énormité.
Rodney : Attends,
on ne vas quand même pas faire ça ici ?
Carson : On
se demande si tu ne penses pas avec autre chose qu'avec ta tête
si tu vois ce que je veux dire ! Je ne parlais pas de ça.
Rodney s'assit sur la banquette et s'étonna de voir son Carson rester debout, un sourire aux lèvres.
Rodney : Tu
attends quoi ?
Carson : C'est de ça que je parlais. Je
peux venir sur tes genoux ?
Rodney : Tu n'es pas un peu lourd
?
Le médecin haussa les épaules.
Rodney : Tu en as de ces idées… Allez, viens.
Carson s'exécuta, et Rodney souffla bruyamment.
Rodney : Rectification : tu n'es pas un peu lourd, tu es beaucoup plus que ça…
L'intéressé éclata de rire. Il sentit les bras de l'homme qu'il aimait l'enlacer et posa son menton sur le crâne de celui-ci.
-Cette fête
est vraiment étrange…
-Oui, normalement ça n'est
pas tout à fait comme ça.
-Pas tout a fait ?
-Ok
Radek, ça n'est pas du tout comme ça, mais qu'est
ce que j'y peut moi, c'est la seule boite qui nous ai laissé
rentrer…
L'écossais regarda son compagnon, horrifié.
Carson : Qu'est ce qu'ils foutent là
?
Rodney : J'en sais rien ! Cache toi !
Ils se dissimulèrent en dessous de la table tandis que Sheppard, Teyla, Radek et Aiden passaient derrière leur banquette
Aiden
: Manquerait plus qu'on croise McKay et Beckett…
Carson, fort
: Salut !
Rodney, bas : Mais qu'est ce qui te prend ?
Aiden
: Vous n'avez pas entendu une voix ?
Le canadien tentait désespérément de maintenir Carson caché sous la table, mais celui-ci parvint à se dégager et à paraître devant le petit groupe d'atlantes.
Carson : Si, on est là.
John regarda le médecin, sous le choc.
Radek : Rodney n'est pas là ?
Carson : Il se
cache sous la table.
Rodney, sortant : Oh, ça va, c'est
bon.
Le tchèque était littéralement mort de rire.
John : On peut savoir ce que vous faites là
?
Carson : On a pensé que ça pourrait être
sympa…
Rodney : TU as pensé que ça pourrait être
sympa !
Carson : Ouais, il n'était pas trop d'accord à
dire vrai. Et vous ?
Teyla : C'est le seul établissement
de Colorado Springs qui nous a laissé rentrer.
Rodney :
Teyla, pourquoi vous vous êtes habillée comme ça
?
Teyla : J'avais trouvé ça élégant
pourtant…
Un homme en t-shirt blanc moulant passa derrière
John et ce qui devait arriver arriva…
Le major ferma les yeux,
visiblement dégoûté.
John : Attendez, je
rêve ou…
Rodney : Non, vous ne rêvez pas, cet
énergumène vous a plotté John.
Tout le groupe éclata de rire, mis à part John évidemment, et Teyla qui ne semblait pas connaître la définition du mot « plotter ».
John : Ca suffit, on y va ou je
vais commettre un meurtre !
Carson : Nous on reste encore un
peu.
Rodney : Quoi ?
Aiden : Après tout, si c'est
votre univers…
Rodney : Attendez, ce n'est pas du tout mon
univers ! Celui de Carson peut être, mais…
Carson : Non,
le mien non plus.
Rodney : Alors pourquoi tu veux rester
?
L'écossais baissa les yeux.
Carson : On ne
va pas rentrer sur Atlantis ce soir Rodney.
Rodney : Et pourquoi
donc ?
Carson : J'ai réservé une chambre d'hôtel
pour ton anniversaire.
Radek : C'est son anniversaire ?
Rodney
: Tu as réservé une chambre d'hôtel ?
Aiden émit un sifflement douteux.
John : Bon, sur ce, nous on va vraiment y aller…
Ils sortirent, tandis que Rodney restait sans voix.
Rodney : Tu as réservé une
chambre d'hôtel ?
Carson : Tu ne voulais pas une soirée
romantique ?
Rodney : Bien sur que si. Mais je…je ne m'y
attendait pas.
Carson : Tans mieux.
Il lui sourit, et le scientifique se sentit fondre sur place, comme d'habitude.
Carson
: Alors, on va boire quelque chose ?
Rodney : Ok, pas de
problème.
Ils s'avancèrent tant bien que mal en direction du bar où officiait un barman visiblement déguisé en ours en peluche.
Rodney : Euh, bonjour…
Barman :
Qu'est ce que vous voulez mes mignons ?
Le scientifique haussa les sourcils.
Rodney : On n'a pas gardés les
cochons ensemble. Deux tequilas s'il vous plait.
Carson : Je
n'aime pas la tequila.
Rodney : Bon, panachés
alors.
Sous son museau brun poilu, le barman éclata de rire.
Barman : Eh ! Vous sortez d'où, j'ai plus de
bières depuis que ça a été interdit, faut
aller au Canada les gars si vous en voulez !
Carson : Il y a
encore eu une prohibition aux Etats-Unis ?
Barman : Que sur la
bière et ses dérivés. Alors, vous voulez quoi
?
Rodney : Deux Whisky-coca, ce n'est pas interdit ?
Barman :
C'est partit.
Ils furent servis, et Carson manqua de s'étouffer avec sa boisson.
Carson : Vous avez mis
quoi dedans ?
Barman : Ben du bonbon au gingembre, c'est «
in » mec ! En plus c'est aphrodisiaque.
Rodney : Vous
foutez des bonbons dans les cocktails maintenant ?
Barman : Vous
sortez d'où ? Tout le monde fait ça !
Rodney : Et
dans mon verre, c'est un bonbon à quoi ?
Barman : Citron
mon pote.
Rodney : D'accord.
Il reposa immédiatement son verre sur le bar et son compagnon fit de même.
Carson
: On y va ?
Rodney : Très bonne idée.
Ils s'apprêtèrent à partir lorsqu'une armoire à glace prit le bras de Carson et l'entraîna sur la piste de danse.
-Je m'appelle Jay, et toi ?
Carson : Je vais
devoir y aller…
Il tenta désespérément de s'éclipser, mais l'homme lui repris le bras et le pressa contre le mur. L'écossais était terrifié en partie à cause du poids et de la taille impressionnante du mec en face de lui.
Jay : Tu pourrais répondre au
moins.
Carson : Vraiment, je suis navré, mais…
-Carson
! Tu es où ?
Carson : Je suis là Rodney ! Il serait
judicieux que tu viennes me chercher !
Le canadien retrouva enfin son compagnon, et, malgré la peur qui lui tordait les tripes, s'interposa.
Rodney : Dites…
Le colosse se retourna.
Rodney : Vous pouvez le lâcher s'il vous plait ?
L'homme se retourna et regarda Rodney de la tête aux pieds.
Jay : Tu sais que t'es mignon toi aussi ?
Rodney,
mal à l'aise : Certes, mais pourriez vous, s'il vous
plait, lâcher Carson ?
Jay : En quel honneur ?
Rodney :
Voilà. Euh…c'est mon…mon frère. Il est handicapé
mental, et tandis que nous rejoignions notre hôtel, il s'est
mis à courir, il est rentrer dans cet établissement et
donc là c'est lui, je suis très content de le
retrouver, et on va s'en aller, tu viens Carson ?
Pour confirmer les dires du scientifique, le médecin se mit à loucher et se dégagea de l'emprise de l'armoire à glace.
Jay : Pourquoi vous vous en allez si vite ?
Rodney :
Oh, on doit vraiment, mais vraiment y aller, mon frère doit
prendre son médicament à heure fixe chaque jour, les
résultats pourraient être terribles si on loupait
l'heure…
Jay : Et l'heure fixe, vous l'avez prise…à
3h du matin ?
Réfléchis Rodney, réfléchis…
Rodney : Cerrrrte, mais nous venons d'écosse et avec le décalage horrrrrairrrre, il n'est pas trrrrois heurrrrres chez nous, il est envirrron vingt heurrrrres !
L'écossais pure souche regarda Rodney, l'air
horrifié. Jamais un véritable écossais n'aurait
cru à cet accent mi espagnol mi suédois !
Mais de
toute évidence, Jay n'était pas un écossais.
Il les laissa passer.
Jay : Vous devez être craquants
tous les deux en kilt…
Rodney : Oui, vous ne pouvez pas imaginer
à quel point !
Les deux atlantes sortirent à la hâte, et sitôt dehors, éclatèrent de rire.
Carson : C'est la pire imitation d'accent écossais
que j'ai jamais entendu !
Rodney : Eh ! Si je ne t'avais pas
sortit de là, tu serais encore dans les bras de King Kong,
alors ne craches pas dans la soupe !
Le médecin tentait de calmer son fou rire tandis que son compagnon le prit par les épaules.
Carson : L'hôtel est par là…
Ils prirent la ruelle tranquillement, des nuages de vapeur se formants au bord de leurs lèvres.
Rodney : Au fait, qui garde
Juliet ?
Carson : Elisabeth.
Rodney : Ok.
Soudain, Carson plaqua Rodney contre un réverbère et l'embrassa avec passion. McKay sentit sa main se glisser sous son manteau et chercher un interstice entre sa chemise et son pantalon pour pouvoir toucher sa peau.
Rodney : C'est ça l'hôtel
?
Carson : Non. Bien sur que non. J'avais juste envie de
t'embrasser.
Il posa de nouveau ses lèvres sur les siennes et les caressa de sa langue. Puis, il l'embrassa sur la joue et frotta sa lèvre inférieure contre elle tout en murmurant.
Carson : J'ai envie de toi Rodney.
Rodney :
J'avais compris le message, mais ce serait mieux de faire ça
à l'abri des regards…
Carson : On y est presque.
Il baissa les yeux, puis posa sa main sur la joue de Rodney et plongea son regard dans le sien.
Carson : Ecoutes, j'avais envie qu'on…qu'on fasse des choses moins conventionnelles…enfin…sexuellement parlant je veux dire…
McKay faillit tomber, mais son amant le retint.
Rodney : Qu'est ce
que tu dis ?
Carson : Oh, rien de bien grave, juste…quelques
trucs quoi…si tu es d'accord…
Rodney : Tu me fiche la
trouille Carson.
Carson : Désolé.
Rodney : Tu
sais que tu as vraiment des idées bizarres aujourd'hui
?
L'écossais embrassa de nouveau le scientifique.
Carson : C'est toi qui me rends dingue.
Rodney
: Même après cinq ans je te rends toujours dingue
?
Carson : Plus que jamais.
Ils se séparèrent
et reprirent leur chemin.
°°°
°AVERTISSEMENT
: pas la peine de vous faire un dessin, je pense que vous vous doutez
que ceci va être un passage NC17, que vous pouvez sauter ou pas
(sans mauvais jeu de mots) tout dépend du fait que vous soyez
ou pas une âme sensible…
Oui, j'insiste sur la dureté
de cette longue scène qui, quand je l'ai relue, m'a même
choquée, ce qui n'est pas peu dire. Donc faites
gaffe…°
Carson ouvrit fébrilement la
porte de la chambre et lui et son compagnon se jetèrent à
l'intérieur. Le médecin referma la porte à
clef et passa ses bras autours du cou de Rodney, le poussant un peu
plus en direction du lit. Il ouvrit un peu la bouche et posa ses
lèvres sur les siennes, tout en chatouillant son palais avec
sa langue. Il lui ôta son manteau avant d'enlever le sien et
les jeta sur une chaise accolée au mur.
McKay voulut
enlever ses chaussures et se baissa, mais Carson, lassé
d'attendre, saisis sa cravate et le remonta jusqu'à son
visage. Il l'embrassa langoureusement, mais Rodney se dégagea,
enleva sa veste et s'allongea sur le lit, face à son
écossais préféré.
Celui-ci défit
sa cravate, déboutonna violemment sa chemise et la jeta sur
l'homme qu'il aimait. Le scientifique la lança un peu plus
loin et vit Carson se jeter littéralement sur lui.
Rodney
: Qu'est ce que tu va me faire ?
Carson : Tu verras bien…
Il embrassa Rodney, puis ses mains défirent lentement les boutons de sa chemise, en partant du haut jusqu'en bas. Ensuite ses mains parcoururent son torse et redessinèrent la courbure de ses épaules du bout des doigts. Beckett prit son compagnon par le col et l'embrassa violemment avant de lui enlever définitivement sa chemise qui vint rejoindre sa copine à l'autre bout de la pièce. Il passa sa cravate par-dessus sa tête et attrapa la main de McKay, avant d'enserrer son poignet dans le nœud coulant, au plus grand étonnement de celui-ci.
Rodney : Mais qu'est ce que tu fais ?
Le médecin saisi sa propre cravate, tombée par terre, et emprisonna l'autre poignet de son amant de la même façon. Rodney regarda ses avant-bras, stupéfait.
Carson : Allonge toi sur le lit et laisse toi faire…
Il s'exécuta et commença à comprendre la situation quand Carson attacha la cravate elle même attachée à son poignet gauche à un des barreaux à l'extrémité gauche du lit. L'écossais fit le tour de la couche et procéda de la même façon avec l'autre main et le barreau opposé.
Rodney : Qu'est ce que tu es en train de
faire Carson ?
Carson : J'ai envie que tu sois attaché.
Rodney
: J'aime pas trop ce genre de jeu tu sais…
Carson : Tu vas
apprendre à apprécier.
Sa besogne finie, il posa ses lèvres sur celles de Rodney et lui offrit son plus beau sourire. Puis, l'air de rien, il enleva la ceinture du pantalon de celui-ci et la mit de coté. Ensuite, ses doigts défirent le bouton de pantalon et la braguette du canadien, avant d'expédier son pantalon loin de son propriétaire.
Carson : Très
beau caleçon mon chéri.
Rodney : Heu…merci.
Carson
: Dommage que je doive l'enlever…
L'écossais joignit le geste à la parole, un sourire démoniaque toujours peint sur le visage.
Rodney : C'est injuste, moi je
ne peux rien t'enlever !
Carson : Et oui, c'est la loi de la
jungle.
Rodney : La loi de la jungle, tu racontes vraiment
n'importe quoi Carson des f… Mais qu'est ce que tu fais
?
Carson avait repris la ceinture de McKay et avait attaché son pied gauche au barreau d'extrême gauche du lit. Il ôta sa ceinture et, encore, attacha le pied droit de Rodney.
Rodney : Et maintenant quoi ? Tu vas m'attacher quoi ? Euh...j'ai rien dit du tout !
Conscient et effrayé de sa bourde, l'astrophysicien pâlit. Mais son amant éclata de rire et passa tendrement sa main dans les cheveux châtains de celui-ci.
Carson : Rien à craindre de se coté là, rassure toi. Il ne reste plus qu'un détail…
Il ouvrit le tiroir de la table de nuit et sortit un bout de tissus noir enveloppé dans du plastique.
Carson : Je le savais, ils en donnent toujours dans les hôtels pas trop merdiques.
L'écossais déballa l'objet qui, au grand désespoir de Rodney, s'avéra être un masque de sommeil –vous savez, le truc en tissu avec des élastiques, en forme de lunettes qu'on met sur les yeux pour ne pas être déranger dans son sommeil par la lumière…
Carson : Ne bouges pas…
Il mit le masque au Canadien le rendant ainsi momentanément aveugle, puis l'embrassa doucement, comme pour le narguer.
Rodney : Si c'est ça que tu entends par « choses moins conventionnelles sexuellement parlant », sache que je n'aime pas, mais alors pas du tout ça Carson…
Pas de réponse de la part de l'intéressé, qui semblait s'être éloigné. Mais le scientifique pouvait distinctement entendre des bruits de fermeture éclair et de vêtements froissés. Il toussota, comme pour rappeler que rester une éternité, nu et pieds et poings liés sur un lit n'avait rien d'une partie de plaisir, en tout cas pour lui.
Rodney : Carson…Tu es toujours là ?
Il
tenta vainement de tirer sur son bras afin de libérer un de
ses poignets.
Deux minutes plus tard, le médecin farceur ne
s'était toujours pas manifesté, malgré les
protestations énergiques de son homme.
De son coté, Rodney s'inquiétait du sort que lui réservait son compagnon certainement à moitié fou, pire que lui quoi.
Rodney : Carson !
Il reçut une réponse
inattendue : un objet identifié comme étant la main de
son amant lui effleura le bas-ventre, ce qui eut un effet également
inattendu sur une partie spécifique de son anatomie. Il sentit
cette même main caresser son poignet attaché du bout des
doigts, et descendre lentement le long de son bras, jusque sur ses
cotes et enfin le long de sa cuisse. L'effet précédemment
cité redoubla d'efficacité.
Le canadien ravala sa
salive tandis qu'il sentait Carson lui effleurer le torse. Puis,
deux bandes humides se collèrent sur ses lèvres, un
baisé tout ce qu'il y a d'ordinaire quoi. Mais lesdites
lèvres adversaires descendirent le long de sa nuque ce qui le
fit frissonner de plaisir. Ah, zone érogène, quand tu
nous tiens…
Carson prenait un malin plaisir à exciter
les sens de l'homme attaché sur ce lit. Il n'avait jamais
essayé ce genre de jeu avec personne, et devait avouer que
cela n'avait rien d'innocent.
Au bout de cinq ans, il
connaissait le corps de son partenaire par cœur, et s'amusait à
« titiller » ses points faibles.
Il remonta la nuque
de Rodney de sa bouche et susurra quelques mots à son
oreille.
Carson : Joyeux anniversaire…
Le destinataire de ces quelques mots eut un drôle de rire.
Rodney : Merci.
Beckett embrassa la tempe de l'astrophysicien et joua avec quelques uns de ses cheveux.
Carson : Mais de rien.
Il s'allongea doucement sur le corps du canadien et déposa un baisé sur sa pomme d'Adam en plein footing apparemment.
Rodney frissonna en sentant que tout comme lui,
Carson ne portait plus aucun vêtement.
Machinalement, il
voulut le serrer contre lui, mais il eut beau tirer sur ses liens, il
ne parvint pas à libérer sa main.
Carson : Tu es
attaché, ne l'oublie pas. Tu ne peux absolument pas te
libérer sans mon aide, tu es à ma merci. Et si tu veux
que je te détache, il va falloir être trrrrrès
sage…
Rodney : Ai-je le choix ?
Carson : Chut.
Il appliqua un doigt sur ses lèvres brûlantes par ailleurs. Puis, il descendit sa bouche sur le torse de son amant, appliquant des baisés ça et là.
McKay gémit
en sentant son compagnon lui mordiller le téton. Il expira
fébrilement, Beckett ne lui accordait aucun répit. Ses
doigts se serrèrent quand la langue de celui-ci arriva à
son nombril et en fit plusieurs fois le tour. Il expira une nouvelle
fois, de peur et de désir.
Il savait pertinemment que
Carson ne lui ferait aucun mal, mais la question était de
savoir jusqu'où l'écossais irait dans son jeu
diabolique…
Son ventre se rétracta lorsque le médecin
se mit à faire, avec son index, des cercles autours de son
nombril et de ses hanches.
Carson : Tu me fais une danse du
ventre orientale Rodney ?
Rodney : Je t'en prie…pitié,
arrête ça…détaches moi…
Carson :
Nooooon.
Les battements de cœur du scientifique
s'accélérèrent et il se mordit la lèvre
inférieure pour empêcher ses dents de claquer. Il
tremblait comme une feuille à présent.
Et puis il
sentit enfin les mains de son compagnon caresser ses cuisses à
rebrousse poil. Il faillit tout bonnement s'évanouir de
plaisir quand ses nerfs lui informèrent que les dents du
médecin s'étaient posées à l'extrémité
de son pénis. La langue habile de celui-ci remonta
méthodiquement chaque centimètre carré de peau
tendue. Toujours plus haut…et puis, en arrière…d'avant
en arrière…
Rodney n'arrivait même plus à
analyser ce que Carson était précisément en
train de lui faire. Il était comme fiévreux, incapable
de contrôler les informations de plaisir qui lui arrivaient
dans le cerveau. Plutôt grave pour un génie ce genre de
chose…
Rodney : Oh, Carson…
Mais l'écossais ne répondit pas, trop occupé ailleurs. En effet, le Rodney attaché gigotait atrocement, et il avait du mal à retenir ses hanches plaquées sur le lit.
Rodney : Mon amour, je t'en conjure…
Il poussa un petit cri de plaisir,
et Carson sursauta. Il n'aurait jamais cru que la voix de McKay
puisse monter aussi haut dans les aigus !
Estimant qu'allait
plus loin dans ce genre de préliminaires pourrait tuer son
compagnon, Beckett remonta le long de sa poitrine et l'embrassa
passionnément. L'astrophysicien était à bout
de souffle, encore tremblant.
Carson : Tu veux que je te
détache ?
Rodney : Oui, je t'en supplie…Carson…
Carson
: C'est d'accord, mais seulement si tu te venges.
Rodney :
D'accord, tout ce que tu voudras !
Carson : Dans ce cas…
Il
défit d'abord les liens qui retenaient les chevilles de son
amant, puis se coucha à coté de lui et libéra
ses poignets.
Rodney ôta fébrilement le masque de
sommeil et laissa ses yeux s'habituer à la lumière.
Puis, il se releva sur un coude, observa Carson allongé à
ses cotés qui souriait.
Rodney : Carson, espèce de salaud !
Ils éclatèrent tous deux de rire.
Rodney : Oh je t'aime…
Il l'embrassa avec passion et s'allongea sur lui. Le médecin gémit en sentant son compagnon effleurer ses testicules avec son sexe. Il l'entoura de ses bras tandis qu'il le pénétrait habilement mais ne pus retenir ses râles de plaisir. Le canadien commença à remuer en lui, et les frottements réguliers ne faisaient que raccourcir la durée qui les séparait de l'orgasme, qui se manifesta enfin quelques secondes plus tard.
Rodney se retira et laissa Carson l'attirer contre lui. Ils reprirent ensemble une respiration dite normale, et l'écossais câlinât son compagnon qui tremblait encore. Celui-ci déposa un baisé sur ses lèvres avant de s'endormir, la tête calée contre sa poitrine.
Fin du passage NC17
°°°
Carson se réveilla en premier ce matin là. Par la petite fenêtre de la chambre d'hôtel, il pouvait deviner que la journée était bien entamée étant donné que le soleil était déjà haut dans le ciel. Mais qu'importe, c'était dimanche. Le seul vrai dimanche de congé depuis six ans.
Rodney était toujours dans
ses bras, paisiblement endormi. Le médecin ne se lassait pas
de regarder la moue de l'astrophysicien quand il dormait. Il le
trouvait toujours si touchant…
C'est pourquoi, ce matin là,
l'écossais attendit patiemment que son compagnon se
réveille, ses yeux fixés sur son visage, l'air tout
simplement heureux.
°°°
La petite s'était mise à crier. Elisabeth avait été étonnée de voir que l'enfant dormait jusqu'à cette heure tardive, c'est pourquoi elle éteignit l'interphone posé sur son bureau, et partit dans les quartiers de McKay et Beckett chercher leur fille.
Juliet :
Elisabeth ?
Elisabeth : Tu as bien dormi ?
Juliet : Oui… Où
ils sont mes papas ?
Elisabeth : Ils vont revenir bientôt…
Juliet
: Hier, tu m'as dit qu'ils seraient revenus quand je serais
réveillée !
Elisabeth : Ils sont un peu en retard,
c'est tout.
L'enfant soupira, croisa les bras et renfrogna
son visage.
On aurait vraiment dit Rodney, songea la diplomate,
cette petite est au moins aussi têtue que lui…
Soudain, Juliet soupira de plus belle, ferma les yeux et s'illumina. Comme à chaque fois qu'elle était contrariée.
Elisabeth
: Jeune fille, il me semble que ton papason t'ai déjà
dit de ne pas faire ça…
Juliet : Il m'a dit de ne pas
le faire à l'école.
Elisabeth : Pourquoi tu
n'arrêtes pas de le faire partout ?
Juliet : Parce que
j'aime bien le faire, c'est rigolo !
La fillette se leva et déambula en direction de Weir, tout en s'éteignant.
Juliet
: Ils sont où ?
Elisabeth : Sur Terre.
Juliet : Et ils
font quoi ?
La diplomate avait bien évidemment une idée de ce que fabriquaient Rodney et Carson, mais le dire de but en blanc à Juliet n'aurait pas été l'idée du siècle.
Elisabeth : Ils fêtent l'anniversaire
de Rodney.
Juliet : C'est l'anniversaire de papané
?
Elisabeth : Et oui.
Juliet : Vite ! Je veux lui faire un
dessin avant qu'il revienne !
Elle se précipita vers son bureau miniature, saisi une craie d'art et une feuille de papier et commença à dessiner des objets tordants non identifiés sous le regard attendri d'Elisabeth.
Elisabeth
: Il va falloir aller manger aussi…
Juliet : Après que
j'aurais fini le dessin pour papané.
Weir se dirigea vers la petite et s'accroupit devant son bureau.
Elisabeth :
Alors, qu'est ce que tu dessines ?
Juliet : Ben là c'est
le stargate ouvert, puis là c'est papané, papason,
John, Teyla, Aiden, et ils ont des fusils et ils vont tuer des
Wraith. Toi tu es là, en haut et tu ouvres le stargate et moi
en fait je prépare un gâteau au chocolat pour papané
parce que c'est son anniversaire. Alors je viens juste avant qu'ils
partent et je dis « Joyeux anniversaire papané ! »
et du coup ils ne partent pas et on fait la fête.
Elisabeth
: Tu n'aimes pas quand tes papas partent tuer les Wraith ?
Juliet
: Non, parce que les Wraith ils ne sont pas beaux et j'aime pas
rester toute seule sans papané et sans papason. Mais c'est
bien parce que papason il part pas souvent en mission, et quand il
part ben en fait le plus souvent mon papané reste. Mais quand
ils partent tous les deux, je déteste parce que je suis sans
mes petits papas.
La diplomate esquissa un sourire.
Elisabeth
: Et quand tu apporte le gâteau à ton papané,
elle est comment la fête ?
Juliet : Il y a des ballons, et
puis de la musique, et puis tout le monde il rigole et il
danse.
Elisabeth : Qui danse avec qui ?
Juliet : Ben papason
avec papané ! Et puis Teyla avec John, Aiden avec
Kate…
Elisabeth : Et moi je ne danse pas ?
Juliet : Toi tu
danses avec Radek !
Elisabeth éclata de rire.
Elisabeth : Moi avec Radek ?
Juliet : Oui,
regarde…
Elle gomma brièvement la «Weir » occupée dans la salle de commandement et en dessina une en pleine valse avec un bonhomme aux cheveux incertains qu'elle identifia comme étant Zalenka.
Juliet : Papané
il a dit à papason que ça crevait les yeux que Radek il
était amoureux de toi !
Elisabeth : Quoi ?
Juliet :
Mais il savaient pas que j'écoutait. Faudra que ça
soit un secret, hein Elisabeth ?
Elisabeth : Oui, oui, bien
sur…
Weir se gratta l'arrière de la tête, tout en se disant que non, tous les scientifiques de cette base n'étaient pas gays (seulement quatre sur cinquante-trois apparemment, et les moins discrets).
Elisabeth : On va manger
?
Juliet : Oui !
Elle sauta dans les bras de sa baby-sitter d'un jour.
Radek et elle. Elle et Radek. Elle
n'y avait même jamais songé, jamais elle n'avait
envisagé une histoire possible entre elle et le tchèque.
D'ailleurs elle n'avait pas beaucoup pensé à ce
genre de choses durant ces six ans. Bien sur, Simon avait occupé
son cœur, au moins les deux premières années, mais
elle avait fini par y penser de moins en moins, presque par
l'oublier.
Et maintenant qu'elle y réfléchissait…le
nombre de perches que ce scientifique lui avait tendu était
plutôt élevé…qui sait, peut être qu'un
jour…
Elisabeth secoua la tête et sortit de la chambre
de la fillette.
°°°
Rodney ouvrit les
yeux.
Carson : Bien dormi ?
Rodney : Qui te dis que j'ai
finit ?
Carson : L'heure : 11h30.
Rodney : Ok, j'ai
finit.
Il se passa la main sur le visage pour se réveiller complètement. Il était toujours blottit dans les bras de son compagnon, qui le serra encore plus fort.
Rodney : Je
pensais à un truc Carson.
Carson : Quoi ?
Rodney :
Je…enfin, j'ai…
Il soupira et leva les yeux pour plonger son regard dans celui de l'écossais.
Rodney : Tu n'aurais pas envie d'un autre enfant ?
Carson fronça les sourcils et enfoui son visage dans le cou de McKay.
Carson
: Non, non ! On avait dit non il y a cinq ans, tu t'en souviens
?
Rodney : Ouais, il y a cinq ans…
Carson : Je ne pourrais
pas supporter une autre grossesse.
Rodney : Je pourrais le
faire…
Beckett se dégagea pour regarder Rodney dans les yeux.
Rodney : Je pourrais le faire.
Carson :
Rodney…
Rodney : Je t'assure ! Je touche cette machine, et on
fait exactement comme pour Juliet.
Carson : Non, hors de
question.
Rodney : Moi je sais que je pourrais le
supporter.
Carson : Et moi je te dis que non. D'ailleurs, je ne
veux pas d'autre enfant.
Rodney : Sur ?
Carson : Certain.
Il l'embrassa et s'assit sur le lit.
Carson : La discussion
est close. Juliet me suffit amplement.
Rodney : Et si moi pas
?
Le médecin soupira et caressa les cheveux du scientifique.
Carson : Je sais ce que tu veux. Tu veux un
garçon, pour te prouver que tu peux être un bon père,
au contraire du tien, je me trompe ?
Rodney : C'est vrai,
j'aimerais bien donner un petit frère à Juliet. Mais
ce n'est pas à cause de ça, j'en ai vraiment envie
!
Carson : Tu es un très bon père Rodney. Et nous
n'aurons pas d'autres enfants, tout simplement parce que Juliet
était un miracle, et que nous devons nous estimer heureux
d'avoir pu la concevoir.
Rodney : Bon.
Il soupira de plus belle.
Carson : Jures moi que tu ne toucheras pas à
cette machine…
Rodney : Je te le jure.
Carson : On se lève
?
Rodney : Ouais…
Il s'extirpa des couvertures et se
dirigea vers la salle de bain.
°°°
Juliet,
son sacro-saint dessin dans la main droite, avait l'autre main dans
celle de Weir. Elles attendaient la fin du check-up des paternels de
la demoiselle, qui commençait sérieusement à
s'impatienter.
Enfin, au bout d'une dizaine de minutes, les
deux hommes se pointèrent et virent leur progéniture se
jeter sur eux.
Juliet : Joyeux anniversaire papané
!
Rodney : Merci ma chérie.
Juliet : Tiens, c'est mon
cadeau.
Rodney : Merci. Qu'est ce que ça peut bien
être…
Il ouvrit le papier roulé façon parchemin et sourit en voyant l'œuvre d'art de sa fille.
Juliet
: Là c'est tout le monde qui fait la fête pour ton
anniversaire !
Rodney : C'est magnifique ma puce.
Il l'embrassa sur le front.
Carson : J'espère que tu
as été sage ?
Juliet : Moi je suis toujours sage
papason !
Carson : Mais oui… Tu t'es illuminée ?
Juliet
: Juste une fois.
Le médecin secoua la tête d'un air désapprobateur.
Carson : Son taux d'endorphines
augmente lorsqu'elle s'illumine, j'ai peur que cela crée
une dépendance un jour, et qu'elle n'arrive plus à
s'arrêter.
Elisabeth : D'autant que si elle fait ça
devant tout le monde, ça risque d'intriguer.
Carson :
Exact.
Rodney prit sa fille dans ses bras, et celle-ci se mit à le chatouiller en riant.
Rodney : Tu vas voir espèce de coquine !
Il la chatouilla de plus belle, sous les regards
amusés d'Elisabeth et de Beckett.
°°°
Carson
: Son cartable ?
Rodney : Dans le coffre. Va la
détacher.
L'écossais s'exécuta tandis
que le canadien avait ouvert le coffre de la voiture nouvellement
achetée- une voiture familiale, que Carson avait regardé
bizarrement, surtout après que son compagnon lui avait confié
son désir d'agrandir le clan Beckett-McKay- et en sortit le
cartable vert pomme de Juliet. Dés qu'elle fut sortie de la
voiture, il le lui mit sur le dos.
Du doigt, la fillette désigna
le bâtiment devant lequel était garée la
voiture.
Juliet : C'est ça mon école ?
Carson
: Oui, c'est ça. Tu aimes ?
Juliet : Ca a l'air
chouette, il y a plein d'enfants !
Carson : Oui, tu as raison,
c'est très chouette.
Il s'accroupit en face d'elle afin de lui dire deux mots.
Carson : Tu te souviens de quoi on
a discuté ?
Juliet : Ouiiiiii !
Carson : Alors, qu'est
ce que tu ne dois pas faire ?
Juliet : Je ne dois pas m'illuminer
du tout.
Carson : Bien. Et qu'est ce que tu ne dois dire à
personne ?
Juliet : Il ne faut pas que je dise où j'habite
ni comment on fait pour y aller.
Carson : C'est très bien
ma chérie…
Il lui fit un bisou, puis se leva et se retourna brusquement face à la voiture. Rodney prit sa place en face de sa progéniture.
Juliet : Il a quoi papason
?
Rodney : Il pleure.
Juliet : Pourquoi il pleure ?
Rodney :
Il a pleuré pour ta première dent, ton premier mot, ton
premier pas, ton premier dessin, la première fois que tu as
dit « papa », la première fois où tu as
embêté John, à ta première blague… Ca me
paressait logique qu'il pleure pour ton premier jour d'école
!
Juliet : Mais il est pas triste ?
Rodney : Non, il est très
content au contraire !
Il soupira en entendant le père de son enfant sangloter de plus belle.
Rodney : Tu attends une
minute, ok ?
Juliet : D'accord.
Il se leva et alla poser sa main sur l'épaule de Carson.
Rodney : Ca va aller
?
Carson : Oui…je…je…
Re sanglot.
Rodney : Tu
ferais bien d'arrêter si tu ne veux pas alimenter le
stéréotype de la pédale hypersensible.
Carson
: Ouais…
Ils se sourirent, mais le médecin ne parvenait toujours pas à s'arrêter de pleurer.
Rodney
: Il faut bien qu'elle aille un jour à l'école mon
chéri, raisonne toi…
Carson : Je sais. Je suis ridicule,
hein ?
Rodney : Je ne vais pas te contredire.
Beckett pouffa et se retourna pour regarder sa fille adorée.
Carson
: Elle est mignonne, non ?
Rodney : Très. Carson, si tu
veux lui dire en revoir, c'est maintenant, la cloche va bientôt
sonner et elle va rentrer en classe.
L'écossais sécha ses larmes, se retourna et fit de son mieux pour sourire à la petite écolière au cartable vert pomme.
Juliet :
Tu pleures plus papason ?
Carson : Non, c'est bon, ça va
mieux.
Il lui sourit.
Carson : Tu vas y aller, et tu
vas être sage, tu ne vas pas faire de bêtises et tu te
feras pleins de copains et de copines, d'accord ?
Juliet :
Papané il a dit que ce n'était pas important.
Rodney
: Non, j'ai dit que ton travail était encore plus
importants, ce n'est pas pareil.
Carson serra sa petite fille contre lui et l'embrassa sur la joue.
Carson : Au
revoir Juliet.
Juliet : A toute à l'heure papason
!
Rodney se pencha sur l'enfant et l'embrassa à son tour.
Rodney : Sois sage…
Juliet : Promis.
Il la poussa gentiment dans le dos pour l'amener dans la cour d'école où l'attendait une jeune femme qui semblait être son institutrice. McKay ouvrit la portière de la voiture et se mit au volant tandis que Carson s'assit à ses cotés.
Rodney
: Ca va aller, tu es sur ?
Carson : Mais oui, ne t'inquiète
pas. Où on va ?
Rodney : Et si on allait réserver
des vacances en écosse pour les vacances de noël par
exemple ? Aux environs de Glasgow…
Carson : Je vais enfin te
présenter ma mère.
Rodney : Ah ! Je suis vachement
impatient…
Carson : Et trop cynique.
°°°
Juliet
: Il était une bergère qui allait au marché
Elle
portait sur sa tête trois pommes dans un panier,
Les pommes
faisaient…
McKay se prit la tête dans les mains. Cela
faisait au moins dix fois que sa fille, en vacances un peu trop tôt
au goût de son père, rengainait la même
chanson.
Carson était en train de louer une voiture et ils
s'étaient assis sur leurs valises en attendant, à
l'abri sous le toit de l'aéroport de Londres.
Juliet
: Papané ?
Rodney : Oui, quoi ?
Juliet : Pourquoi les
gens ici ils parlent bizarrement ?
Le scientifique fronça les sourcils.
Rodney : Comment ça bizarrement ?
Juliet
: Ben, ils ne parlent pas comme nous !
Il sourit.
Rodney
: Ca s'appelle un accent. Ces personnes ont l'accent Britannique,
et là où on va, tout le monde a l'accent écossais
et parle comme papason. Et puis aux vacances de printemps, on va
aller au Canada et là-bas, tout le monde parle comme moi
!
Juliet : Et moi je parle comment ?
L'accent de Juliet était assez difficile à déterminer. Un mélange d'accent écossais et canadien, américain et tchèque parlant anglais (elle passait beaucoup de temps avec Radek).
Rodney : Un peu de tout. L'accent atlante probablement.
L'écossais se dirigea vers eux, des clefs dans la main. Le canadien se leva.
Rodney : Alors, quel est le programme ?
Carson : On
trouve un hôtel, et demain, je vais faire la surprise à
ma mère. Si tout se passe bien, je vous la présente
dans trois jours.
Rodney : Ok, et nous on fait quoi pendant ce
temps ?
Carson : Des visites culturelles, des promenades, du
shopping, de la farniente, il y a plein de choses à faire à
Glasgow !
Rodney : Si tu le dis…
Il avait l'air enchanté de rencontrer sa « presque belle-mère » que son compagnon semblait aduler au plus haut point.
Juliet :
Toi tu va voir ta maman ?
Carson : Oui ma chérie.
Juliet
: Alors tu es content ?
Carson : Très très très
content.
Rodney : Depuis le temps qu'il nous saoule avec sa
mère…
Carson : Rodney !
Le scientifique éclata de rire.
Carson : Tu ne répéteras pas ça
à ta grand-mère Juliet.
°°°
15
minutes. Un quart d'heure. 900 secondes.
Merde, depuis tout ce
temps, il n'avait pas bougé d'un poil. Voilà qu'il
avait peur de sa mère maintenant ! Il tripotait bêtement
le volant de la voiture qu'il avait loué, se demandant quand
est ce qu'enfin il allait sortir. Et puis, il se décida. Il
avait acheté des fleurs, comme pour se faire pardonner de ces
six années d'absence. Des cyclamens (la fleur préférée
des femmes ménopausées, par un mauvais jeu de mot :
cycle+amen…Une vielle vanne de médecin).
En parlant de
fleurs, le jardin de Mrs Beckett était drôlement bien
entretenu, un vrai petit jardin anglais. Sauf que nationalisme
oblige, ce n'était pas des roses qui décoraient les
massifs, mais des chardons d'un bleu profond. Le Mist régnait
en maître, et Carson s'étonna du fait qu'il faisait
plus humide ici, au coeur des Lowlands, que sur Atlantis, située
en plein océan.
La banlieue de Glasgow était plus
que charmante, bien qu'un peu flippante pour le commun des mortels,
clichés mystiques oblige.
Le médecin écossais
s'engagea dans l'allée de cailloux blancs et alla frapper
nerveusement à la porte. Un « j'arrive ! »
étouffé la le bois de ladite porte répondit à
ces coups. Cette voix…
Une voix qui l'avait bercé,
enfant, une voix qu'il n'avait pas entendue depuis six ans, une
voix qui symbolisait à elle toute seule le réconfort,
la famille…et la bonne cuisine. Revoir sa maman promettait à
Carson une bonne crise de larmes. Et une bonne explication à
propos de ces six ans d'absence, une annonce aussi : cette femme
qui n'avait qu'un fils était grand-mère, depuis
déjà cinq ans. Beckett fils avait le trouillomètre
à zéro quand il entendit la clef tourner dans la
serrure de la porte.
Il ne fut pas surpris de voir sa mère
lui ouvrir. Un mètre cinquante, poids moyens, cheveux teints
en jaune carotte, lunettes fantaisie et grands yeux noisettes, une
expression d'extrême surprise peinte sur le visage.
Carson : Bonjour maman.
La délicieuse vielle dame hoqueta, déglutit, étouffée par la surprise, ne pouvant parler.
Mrs Beckett : C…Car…Carson ? C'est toi mon fils ?
Le fils hocha la tête, trop ému pour sortir le moindre son.
Mrs Beckett : Oh ! Seigneur je…
Mais les mots moururent dans sa bouche. Carson ouvrit ses bras et sa mère s'y précipita.
Carson : Je t'aime maman.
Sa voix se brisa et il pouvait sentir les larmes de sa mère passer à travers l'épaisseur de sa parka. Il resserra son étreinte.
Mrs Beckett : Moi aussi mon petit, dieu merci tu es revenu, mes prières ont été exaucées…
Mrs Beckett était en effet une fervente catholique de l'Eglise anglicane, et cet aspect de sa personnalité effrayait Carson : comment cette mère, adorable grenouille de bénitier, allait comprendre le choix qu'avait fait son fils, à savoir fonder une famille avec un homme ?
Carson : Je peux entrer ?
Mrs Beckett : Mais bien
sur, quelle question !
Elle s'effaça pour le laisser passer, essuyant ses larmes d'un revers de main. Il ôta son manteau et le posa sur la rambarde de l'escalier qui dominait l'entrée de la maison où il avait grandi. Rien ou presque n'avait changé.
Carson : Tu vas bien ?
Mrs
Beckett : Et toi ?
Carson : Parfaitement bien.
Mrs Beckett :
Alors moi aussi.
Il lui sourit, et elle pris son visage dans ses mains.
Mrs Beckett : Laisse moi te regarder…
Carson :
J'ai pris quelques rides en six ans.
Mrs Beckett : Mais non mon
fils, tu es très beau. Tu ne peux pas savoir à quel
point tu m'as manqué mon Carson !
Carson : Toi aussi tu
m'as manqué maman.
Elle le prit dans ses bras.
Mrs
Beckett : Bon, on va arrêter de pleurer, on est trop sensibles
nous autres…
Carson : Oui, tu as raison.
Il entra dans la salle à manger et s'assit sur le canapé saumon, sa mère le suivant.
Mrs Beckett : Tu était où
pendant tout ce temps ?
Carson : Je travaillais comme médecin
chef pour un projet confidentiel de l'USAF.
Mrs Beckett : De
quoi ?
Carson : L'Air Force, l'armée de l'air
américaine.
Mrs Beckett : Comment ça confidentiel,
tu n'as même pas le droit de le dire à ta mère
?
Carson : Non, à personne. Mais je peux te dire que ça
a été extraordinaire, et qu'avant j'étais
dans l'impossibilité de rentrer, mais que maintenant que je
peux, je vais venir te voir très souvent. Promis.
Mrs
Beckett : C'était dangereux ?
Carson : Un peu, et ça
l'est toujours, mais je ne regrette vraiment rien.
L'écossaise lui prit les mains.
Mrs Beckett : Si tu es heureux comme ça,
c'est le principal.
Carson : Je suis heureux comme ça.
Mrs
Beckett : Tu as refait ta vie ?
Dit oui Carson. Dit oui. Dit oui ! Oui ! DIT OUI TRIPLE BUSE !
Carson : Euh…on en reparlera plus tard.
Dégonflé.
Mrs
Beckett : Comme tu voudras.
Carson : Et toi ?
Mrs Beckett : Oh,
et bien la crème que tu m'a donné avant de partir,
celle pour ma mycose, elle était très
efficace…
°°°
Carson resta une éternité devant la porte, appréhendant la réaction de son compagnon quand il saurait que…
De toute façon, il
n'était qu'un lâche. C'est tout. Il n'avait pas
réussis, en trois heures de conversation, à lâcher
le morceau. C'était simple pourtant ! « Oui, maman,
j'ai refait ma vie. J'ai une petite fille qui s'appelle Juliet
et qui a cinq ans, et je vis avec une personne merveilleuse, Rodney.
Et avant que tu me dises quoi que ce soit, oui, Rodney est un homme,
et nous nous aimons depuis plus de cinq ans, et je n'éprouves
aucune honte vis-à-vis de mon oooo…mon omono…homonoalité
! Mon homonymie je veux dire ! Ah, crap ! »
Même par
la pensée il n'arrivait pas à le dire à sa
mère. Pourquoi c'était si difficile ? Oh, et puis
merde, Rodney le prendrait comme il le prendrait, il n'allait pas
rester dans ce couloir toute la nuit quand même ! Allez, du
courage !
Résolument, l'écossais pénétra dans la chambre d'hôtel. McKay était scotché devant la télé, allongé sur le lit, sa miniature copie conforme la testostérone en moins faisait de même, à vingt centimètres de lui.
Carson : Ca va les jeunes ?
D'accord. Alors avec une expression aussi pourrie, ils n'allaient ABSOLUMENT pas remarquer qu'il était au bord de la crise d'angoisse.
Rodney : Ca ne va pas chéri ?
Okay Carson, en plein dans le mille, génial.
Le médecin s'assit au bord du lit et posa une main sur la jambe de sa fillette, bouche bée devant le journal de 20 heures.
Rodney : Eh ! Ca a été ?
Carson :
Oui, c'était assez émouvant, mais ça a
été…
Rodney : Bien.
Il hésita, soupira, puis s'allongea en travers du lit, posant sa tête sur les jambes du canadien.
Carson : Je ne lui ai pas dit
Rodney !
Rodney : Qu'est ce que tu ne lui as pas dit ?
Carson
: Pour nous ! Je n'ai pas réussis…
Le scientifique soupira.
Rodney : Je me doutais bien que ça n'allait
pas être facile. Mais tu vas y arriver !
Carson :
J'espère.
Juliet : Il va arriver à faire quoi
papason ?
Rodney : A dire à sa maman qu'il aime les
garçons ma puce.
Carson : Rodney, tu n'es pas obligé
de la faire participer à toutes nos conversations !
Rodney
: Elle fait partie de la famille oui ou non ?
L'écossais leva les yeux au ciel.
Carson : Bien sur, mais le jour où
on parleras, je ne sais pas moi, d'un problème d'éjaculation
pré-coïtale, tu ne vas pas lui expliquer la chose en
détails !
Juliet : C'est quoi ce qu'il vient de dire
papason ?
Carson : Tu lui expliques et tu es mort, c'est clair
?
Rodney esquissa un sourire forcé.
Rodney : On
mange chinois ce soir ?
°°°
Mrs Beckett : Et donc la veuve Gilbert a dit à Mrs Wallace que quoi qu'elle ferait, elle se contrefichait de l'avis d'une vielle folle complètement aigrie ! Oh, qu'est ce que ça jasé au club de broderie, tu ne peux pas t'imaginer…
Le médecin
prit les mains de sa mère qui était en train de servir
le thé et sourit.
Emily Beckett le regarda par-dessus la
monture de ses lunettes et son fils s'humecta les lèvres.
Carson : Ecoutes maman, j'ai quelque chose à te dire…
Il soupira et accentua son sourire.
Carson : Je peux aller aux
toilettes ?
Mrs Beckett : Bien évidemment Carson ! Ca va
?
Si quelqu'un osait encore lui demander si ça allait, il ne donnerait pas cher de sa peau.
Carson : Mais oui.
Il se leva et se dirigea vers les commodités. Il
referma la porte derrière lui et abaissa la cuvette pour
s'asseoir dessus, la tête dans les mains.
Puis, il se
releva et se regarda dans le miroir accroché au dessus de
l'évier. Il avait vraiment une tête affreuse…
Carson : Maman, j'espère que tu va bien le prendre…je suis gay.
L'écossais soupira de nouveau.
Carson : À
supposer qu'elle sache ce que ça veut dire ! Bon…
Maman,
je t'aime très fort, et je veux te faire partager mon
bonheur. Je suis amoureux d'une personne depuis cinq ans, mais
cette personne ne porte pas de soutient gorge ni de rouge à
lèvres parce que c'est un homme.
Il éclata de rire.
Carson : Non, ridicule. Surtout pas ça.
Maman,
j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Tu n'auras jamais
de belle-fille chiante qui habilleras tes petits enfants d'une
façon que tu détestes, qui te piqueras la recette de
TON rôti de veau et qui m'empêcheras de te voir. Parce
que la personne que j'aime n'habille pas ses enfants (c'est moi
qui le fait), elle ne cuisine pas et elle n'est absolument pas
jalouse de l'amour que je te porte. C'est sûrement en
partie lié au fait que cette personne s'appelle Rodney, et
que la pénétration anale est la seule façon de
copuler que nous avons trouvé.
Carson fit la grimace. Il n'allait donc jamais y arriver ?
Carson : Je suis homosexuel et je suis très friand des astrophysiciens canadiens avec un prénom à coucher dehors qui me mettent enceint dés le premier rendez-vous.
Il pouffa de rire.
Carson : Ou alors je la met devant le fait accompli et je lui amène Rodney et Juliet à dîner…non, elle le prendras mal, c'est trop brusque.
Dans le miroir,
son regard capta quelque chose. Une photo en noir et blanc accrochée
sur la tapisseries fleurie, qui représentait un petit garçon
d'une dizaine d'années aux yeux azurs, au nez aquilin et
aux pommettes parsemées de taches de rousseurs. Il souriait la
bouche fermée, des miettes de pain sur les lèvres et la
moitié du visage, une tartine entamée à la
main.
Un Carson de dix ans qui se passionnait pour les
cerfs-volants, ses amis et les insectes, au grand désespoir de
sa maman toute dévouée qui, comme le disait Rodney, lui
apportait chaque jour son goûté, à la grille de
l'école primaire de Sweet-Beech, en banlieue de Glasgow.
Il l'avait, son idée, grâce à sa fille et grâce à la présence d'esprit de sa mère qui avait eu la bonne (et un temps soi peu vexante) idée de mettre cette vielle photo dans les toilettes.
Beckett sortit des toilettes d'un pas décidé et rentra dans la salle à manger, où sa mère feuilletait un magazine féminin. Il s'assit sur le canapé et lui fit signe de venir à coté de lui. Il la regarda, l'air extrêmement sérieux.
Carson : Maman…
Il baissa les yeux et sourit.
Carson : Maman, tu te souvient du goûté
que tu me faisaient chaque jour et que j'adorais ? Des fraises
coupées en morceaux dans une tartine de pain beurrée,
tu t'en rappelles ?
Mrs Beckett : Bien sur mon chéri.
Qu'est ce que ça t'a manqué quand tu es allé
à l'université !
Carson : Oui, c'est vrai…
Il plongea son regard dans celui de sa génitrice.
Carson : Et bien chaque jour, vers cinq heures et demie, une petite fille rentre chez elle. Et chaque jour, je lui fait ce même petit casse-croûte qu'elle dévore aussi goulûment que je l'aurait fait jadis. Elle s'appelle Juliet, elle a cinq ans…et c'est ma fille. Ta petite-fille aussi.
La bouche de Emily dessina un « o » de surprise. Son menton trembla et elle saisis les mains de son fils.
Mrs Beckett : C'est vrai
?
Carson : Oui maman.
Elle prit le médecin dans ses bras, ses joues humidifiées par les larmes.
Carson : Tu
veux voir sa photo ?
Mrs Beckett : Oh oui, bien sur que
oui…
Carson se dégagea et saisit son portefeuille rangé à l'intérieur de sa veste. Sciemment, il sortit une photo le montrant lui, à coté de Rodney qui portait Juliet dans ses bras. Il tendit le morceau de papier glacé à la personne en face de lui. Elle regarda sa petite-fille, visiblement émue et heureuse.
Mrs Beckett : Elle…elle
est très mignonne. Elle te ressemble mon fils.
Carson :
Merci.
Il attendait une question, LA question. Enfin, Emily se décida à la poser.
Mrs Beckett : Mais qui est cet homme qui la porte, c'est un ami à toi ?
L'écossais secoua la tête négativement.
Carson : Ce n'est pas un ami maman. C'est mon ami.
Son cœur battait à tout rompre et honnêtement, il était terrifié par la réaction que pourrait avoir sa mère. Celle-ci fronça les sourcils en signe d'incompréhension. Carson expira.
Carson : Juliet n'a pas de mère. Elle a deux papas. Cet homme s'appelle Rodney McKay. Le nom de famille de notre fille, c'est Beckett-McKay.
Il ne pouvait dire si sa mère avait compris où non, son visage était de marbre.
Carson : Depuis plus de cinq ans, je vis avec Rodney. Il travaille avec moi aussi. Depuis plus de cinq ans, on est ensemble, et je l'aime maman…
La vielle dame se leva brusquement et sortit de la salle à manger. Le médecin se mordit la lèvre inférieure et la suivit. Il la trouva appuyée sur la rambarde de l'escalier, visiblement choquée, ayant du mal à encaisser. Il posa sa main sur son épaule.
Mrs Beckett : Alors tu es…
Carson :
Homosexuel, oui.
Mrs Beckett : Je t'ai mal éduqué
j'ai…j'ai fais quelque chose qu'il ne fallait pas ?
Carson
: Mais non voyons ! Je suis comme ça, c'est tout !
Mrs
Beckett : Non Carson, avant tu n'étais pas comme ça !
Je me souviens tout de même, tu as eu des copines, pas beaucoup
mais tu en as eu quand même…
Carson : Maman, ça
s'est présenté à moi comme ça, j'ai
suivi ce que mon cœur me disait, même si ça me menait
sur des chemins inconnus…
La mère de Carson éclata en sanglot, rapidement suivie par son fils.
Carson : C'est
toi qui m'as appris ça ! Toujours suivre son cœur même
si il vous mène droit en enfer, c'est qu'on a quelque
chose d'important à y faire ! C'est de toi ça maman
!
Mrs Beckett : Je sais parfaitement ce que j'ai dit, pas la
peine de me le rappeler !
La voix de la femme était devenue anormalement aigue.
Carson : Maman, s'il te
plait…
Mrs Beckett : Mais qu'est ce que tu espérait en
me disant ça Carson ?
Carson : J'espérais que tu
allais comprendre !
Mrs Beckett : Comprendre…Ah oui, comprendre,
je voudrait bien t'y voir.
Elle tenta d'essuyer les larmes qui s'étaient accumulées sur ses joues, mais d'autres les remplacèrent.
Carson : Tu te souviens, quand
j'avais 17 ans, j'ai voulu arrêter d'aller à
l'Eglise. Au début, tu as été choquée,
déçue, exactement comme aujourd'hui, et puis tu as
cherché à adopter mon point de vue et tu m'as
compris, tu as accepté ma décision. Maman, je t'aime,
je te demande juste de faire pareil aujourd'hui…s'il te
plait…
Mrs Beckett : Non…
La désillusion se lut dans les yeux de Carson. Sa propre mère était donc incapable de comprendre sa décision, son choix, son cœur, sa façon d'aimer ?
Carson : Non ?
Mrs Beckett : Non
mon fils. Quand tu as arrêté d'avoir la Foi, je n'ai
pas été déçue. Et je ne l'ai jamais été
d'ailleurs. Tu ne m'as jamais déçue Carson, et tu
ne me décevras jamais parce que tu es mon fils, mon fils
unique, parce que je t'aime et que je respecterais toujours tes
décisions. Je vais m'y habituer, je te le promets. Je
t'accepte comme tu es, quoi que tu puisses penser, quoi que tu
puisses faire.
Carson : Maman…
Elle lui sourit et il la serra dans ses bras, extrêmement ému.
Carson :
Merci.
°°°
Mrs Beckett : Et vous vivez aux
Etats-Unis ?
Premier mensonge obligatoire pour Carson. Il détestait mentir à sa mère, mais lui dire la vérité lui aurait valu de gros ennuis.
Carson :
Oui, à Colorado Springs, dans le Colorado. Et Juliet va à
l'école maternelle.
Mrs Beckett : Parle moi de ton ami,
c'est quoi son nom déjà ?
Carson : Rodney. Rodney
McKay.
Mrs Beckett : Il est écossais avec un nom comme ça
?
Le médecin sourit.
Carson : Il a de lointaines
origines écossaises à ce qu'il m'a dit. Mais il est
canadien. Euh, c'est ce qu'on appelle couramment un génie.
Un surdoué. Il est astrophysicien, avec un nombre de
spécialités à donner mal au crâne.
Mrs
Beckett : Un astro-quoi ?
Carson : Un astrophysicien. Un
scientifique spécialiste en beaucoup de choses, ça va
de la mécanique à la chimie en passant par
l'astronomie…
Mrs Beckett : Vous travaillez pour l'armée
américaine, il est militaire ? Il ne va pas être envoyé
à la guerre au moins ?
L'écossais fit la grimace. Ces idiotes guerres terriennes lui semblaient si étrangères comparées aux menaces extraterrestres sévissant dans la galaxie pégase…
Carson : Non, c'est un scientifique
civil.
Mrs Beckett : Il est gentil ?
Ola. Avec lui, oui, très gentil, mais avec les autres… Au cours de ces six ans, le nombre de personnes que Rodney avait vexées devait atteindre le millier !
Carson : Qu'est ce que tu entends par
« gentil » ?
Mrs Beckett : Avec sa famille, il n'est
pas désagréable ?
Carson : Non, c'est un très
bon père, et il est très doux avec moi, mais…
Carson fronça les sourcils. Autant prévenir sa mère que guérir son compagnon, Emily pouvait se montrer très susceptible.
Carson : Il a un sens de l'humour assez
spécial. Personnellement, il me fait hurler de rire, mais il
marche à l'humour noir, et il peut quelques fois paraître
vexant alors qu'il plaisante…
Il est assez cynique,
sarcastique, mais il a un cœur d'or, ça je peut te le
jurer.
Mrs Beckett : Dis en moi un peu plus sur lui…
Carson :
Il a 41 ans, il cuisine affreusement mal, c'est une des personnes
les plus intelligentes que j'ai jamais rencontré, il est
allergique aux agrumes comme Juliet, il boit énormément
de café et se nourrit quasiment exclusivement de barres
énergétiques au chocolat, c'est un bourreau de
travail, mais il est assez égocentrique. Il ne sait absolument
pas se défendre, il râle beaucoup quand il faut marcher
ou pratiquer une activité physique, en bon canadien il me
serine nuit et jour pour qu'on aille voir des matchs de hockey, il
peut passer des semaines entières à bidouiller son
ordinateur…
Mrs Beckett : Comment vous vous êtes mis
ensemble ?
Auch. Auchauchauch… Pas bon ça.
Carson
: Tu veux vraiment savoir ?
Mrs Beckett : Puis ce que je te le
demandes…
De toute évidence, la maman de Carson en avait assez de ses feuilletons télévisés à l'eau de rose, et son fils romantiquement parlant était une cible de choix. Devant le manque de romantisme de l'histoire des deux hommes, elle n'allait pas être déçue.
Carson : Eh bien avant on était amis. Enfin, j'était ami avec lui, et lui était amoureux de moi sans que je le sache, il parait qu'il a eu le coup de foudre la première fois qu'il m'a vu, enfin bon, je le considérait vraiment comme un ami proche, mon meilleur ami. Et puis un jour, on a bu tant et si bien à une fête que j'ai …
Il vira rouge pivoine. Raconter sa vie sexuelle à la personne qui l'avait conçue était extrêmement gênant. D'autant plus que la personne en question avait l'air très intéressée par son histoire.
Carson : On a passés la nuit ensemble, mais quand on s'est réveillés le lendemain matin, on a, ou plutôt j'ai pété un câble, parce que ça ne m'enthousiasmait pas beaucoup d'avoir fait ça avec mon meilleur ami, même si lui ça le dérangeait pas le moins du monde. Et puis du coup on s'est un peu fait la gueule, puis on est redevenus amis, enfin comme avant quoi, mais on s'est un peu trop rapprochés, et plus le temps passait, plus on était paumés…
Il s'éclaircit la voix.
Carson : On s'est installés ensemble en tant que… en fait, on avait aucune idée de ce qu'on était l'un pour l'autre. Et puis un beau jour je me suis rendu compte que j'étais amoureux de Rodney, et ça s'est fait comme ça. On a eu Juliet, et voilà, ça fait cinq ans…
Evidemment, en omettant sa grossesse accidentelle, le début de l'histoire d'amour entre Rodney et Carson ressemblait à un merdier phénoménal.
Mrs
Beckett : Mais Juliet, vous l'avez adoptée ?
Carson :
Non, c'est notre fille biologique à tous les deux.
Mrs
Beckett : Mais comment l'avez-vous eu ?
Carson : Désolé,
c'est classé secret défense.
Mrs Beckett soupira.
Mrs Beckett : Comme la moitié de ta nouvelle
vie mon fils…
Carson : Ma « nouvelle vie » !
Elle le regarda par-dessus les verres de ses lunettes et posa sa main sur son bras.
Mrs Beckett : Tu es heureux comme ça ?
Carson
: Oui maman.
Ils se sourirent.
Mrs Beckett : En tout
cas, tu va inviter ta famille à dîner ici le plus vite
possible…
Carson : Demain, ça ira ?
Mrs Beckett :
Demain, à une heure de l'après midi, ça me va
très bien.
Carson se leva du canapé et enfila sa veste.
Carson : Alors à demain maman. Tu vas les adorer.
Il l'embrassa sur la joue.
Mrs Beckett :
Merci.
Carson : De quoi ?
Mrs Beckett : De me l'avoir dit et…
d'être revenu. Tu m'as tellement manqué !
Carson
: Toi aussi…
Il lui sourit à nouveau et sortit de la
maison de son enfance, le cœur léger.
°°°
Carson : Ne sois pas si nerveux !
Rodney était en train de refaire son nœud de cravate pour la dixième fois au moins, mais cela n'avait rien de simple étant donné qu'il s'exécutait dans le rétroviseur. A l'arrière, Juliet essayait désespérément d'enlever les élastiques des couettes que Carson lui avait faites, et qui lui tiraient horriblement les cheveux.
Carson : Juliet, arrête
de faire ça !
Juliet : Mais j'aime pas mes cheveux comme
ça ! Je voulais des tresses !
Carson : De un je ne sais pas
en faire, je n'ai aucun diplôme en coiffure, et de deux je
doutes que tu aies les cheveux assez longs ma puce.
Rodney : Mais
tu lui a fait ses couettes de travers Carson !
Carson : J'ai
fait ce que j'ai pu, tu n'avais qu'à le faire…
Il mit son clignotant et sortit de Glasgow, direction la banlieue. McKay appuya son coude contre la vitre et se prit le front dans la main.
Rodney : J'ai une de ses migraines...
Carson :
Détends toi, ma mère ne va pas vous bouffer non
plus.
Juliet : On est bientôt arrivés chez ta maman
?
Carson : Plus que quelques minutes, et n'oublie pas que c'est
aussi ta grand-mère.
Rodney : Elle n'a rien préparé
au citron ? Non, parce que je ne voudrait pas la vexer en ne prenant
pas à manger, et Juliet non plus…
Carson : Ne t'inquiètes
pas, je lui ai dit que vous étiez allergiques.
Rodney :
Bon.
Il soupira et le médecin leva les yeux au ciel.
Rodney : Je n'ai pas été aussi nerveux depuis la naissance de Juliet.
La voiture de location sentait le cuir, et cela ne faisait qu'ajouter au malaise du canadien. Il détestait cette odeur, il avait toujours l'impression d'être au beau milieu d'un troupeau de taureaux en furie.
Rodney :
Tu a vu ce panneau, fais gaffe !
Carson : Rodney, on est en
Angleterre, ici on roule à gauche.
Rodney : Ah, oui,
désolé, j'oublie à chaque fois.
Le scientifique était un peu trop énervé et stressé au goût de son compagnon, mais il faisait de son possible pour ne pas se mettre en colère et aggraver la situation.
Carson : On arrive…
Il se gara sur le trottoir en face de la petite maison. Rodney sortit rapidement de la voiture et libéra sa progéniture attachée sur son rehausseur à l'arrière. Il contourna la voiture en lui donnant la main et se présentât sur le trottoir, face à Beckett.
Rodney : L'heure fatidique a sonnée.
Carson
: Je t'en pris, tu ne vas pas au bagne quand même !
Rodney
: Comment je suis ?
L'écossais lui rajusta son col de chemise et sourit.
Carson : Très beau, comme d'habitude…
La flatterie marchait sur le canadien. Il se pencha et embrassa doucement Carson, qui fit une drôle de tête.
Rodney : Quoi ?
Carson : On est devant la
maison de ma mère quand même, évite de faire
ça.
Rodney : Euh, tu vas me présenter en tant que
quoi au juste ? Collègue de travail, ami, porteur de gamine de
cinq ans peut être ?
Carson : Arrête un peu.
Juliet tira la manche de son papa pour attirer son attention.
Juliet
: Elle est gentille ma grand-mère ?
Carson : Bon, je vais
le répéter une dernière fois, et ce seras
valable pour vous deux : ma mère n'est pas un monstre, ok
?
Rodney, Juliet : Ok.
Ils traversèrent la route et
allèrent sonner à la porte.
Emily Beckett vint leur
ouvrir, le sourire aux lèvres. Juliet se cachait derrière
les jambes de Carson et Rodney était à demi masqué
par celui-ci.
Carson : Bonjour maman.
Mrs Beckett : Bonjour
Carson. Entrez donc...
Ils procédèrent à la hâte car il faisait frisquet dehors. Le médecin passa sa main derrière le dos de son compagnon et le poussa devant sa mère. Il était blême.
Carson : Maman,
voici Rodney McKay.
Rodney : Enchanté. Euh…
Ne sachant pas trop quoi faire, il serra brusquement la main de la vielle dame qui lui sourit.
Mrs Beckett : Emily Beckett, mais
vous pouvez m'appeler Emy. J'avais hâte de vous rencontrer,
Carson m'a beaucoup parlé de vous. Vous êtes à
dire vrai un charmant jeune homme…
Rodney : Oh…merci.
Il passa du blanc au rouge coquelicot. Sa bouche était sèche et il était on ne peut plus mal à l'aise. Carson prit sa fillette toute tremblante par les épaules et la présentât à son tour devant sa grand-mère qu'elle observa attentivement.
Carson : Et voici Juliet, qui aujourd'hui
fait sa timide…
Mrs Beckett : Bonjour Juliet. Je suis ta
grand-mère.
Elle lui sourit aussi, visiblement émue, et la petite attrapa la main de son papason.
Juliet : Tu es la
maman de mon papa ?
Mrs Beckett : Oui, c'est exactement ça.
Je peux te faire un bisou ?
Juliet lâcha la main de son père et acquise, puis elle s'avança vers son aïeule qui lui déposa un baisé sur la joue. Carson s'éclaircit la voix.
Carson : On pourrait peut être aller dans le
salon ?
Mrs Beckett : Oui, oui bien sur…
Ils s'installèrent sur le vieux canapé saumon, la petite fille sur les genoux de son papané.
Carson : Qu'est
ce que tu nous a préparé de bon maman ?
Mrs Beckett
: Comme je savais que vous aviez des racines écossaises grâce
à votre nom Rodney- je peux vous appeler Rodney ?
Rodney :
Oh, oui, bien évidemment.
Mrs Beckett : Soit. Et bien je
vous ai préparé un délicieux haggis. Carson n'a
jamais du vous en cuisiner, ou alors je vous plaint si il l'a fait,
en général il cuisine très bien mais il rate ce
plat là à chaque fois.
En effet, depuis que le mess n'avait plus été opérationnel (changer le matériel vieillissant de cuisine étant impossible quand Atlantis était coupée du monde), chaque habitant faisait la cuisine dans ses propres quartiers, et pour le clan Beckett-McKay, c'était Carson qui s'en était chargé, le haggis devenant la hantise de Rodney et Juliet.
Rodney : On a déjà pu avoir un petit
aperçu, et heureusement que Carson était médecin,
parce que ce jour là j'ai bien cru vomir mes tripes.
Mrs
Beckett : Ah oui ?
Le scientifique esquissa un sourire gêné et l'écossais éclata d'un rire jaune.
Carson
: C'était de l'humour maman.
Rodney : Ah non, ça
c'était pas une bla…
Il fut stoppé dans son
élan par un baisé violent de son compagnon. Pour
quelqu'un qui ne voulait pas choquer sa mère, il se montrait
un peu trop démonstratif à son goût.
Mrs
Beckett les observait d'un œil navré, et Juliet était
morte de rire comme à chaque fois qu'ils s'embrassaient.
Enfin, Carson le lâcha et Rodney l'observa d'un regard
craintif, genre ça-va-bien-dans-ta-tête ? Celui-ci
s'humecta les lèvres, comme pour s'excuser.
Carson : Son humour…ça me fait craquer !
La situation avait
cet air complètement artificiel qui déplaisait
fortement à McKay.
Un silence gêné s'était
installé. Emily toussota pour rompre ce silence.
Mrs
Beckett : Et votre famille Rodney, auront nous un jour le plaisir de
la rencontrer ?
Rodney : Et bien, jamais à mon avis…
Il baissa les yeux.
Rodney : Ils n'ont pas étés
aussi tolérants que vous quand je leurs ai annoncé
que…
Carson : On va aller les voir pour essayer de les
raisonner, hein Rodney ?
Rodney : Si tu arrives à me
convaincre.
Il lui sourit, et Emily semblait ravie de voir son fils heureux.
Juliet : Madame…
Mrs Beckett : Oh, je suis
ta mamie, tu ne m'appelles pas Madame !
Juliet : Je vous appelle
comment alors ?
Mrs Beckett : Tu me dit « tu », et tu
m'appelles comme tu veux, mais mamie me semble approprié ma
petite Juliet.
Juliet : D'accord mamie.
Mrs Beckett :
D'ailleurs, tu sais que Juliet c'est un très joli prénom
? Comme l'avait sûrement trouvé ce bon vieux
William.
Rodney : William ?
Mrs Beckett : William Shakespeare
voyons ! Vous connaissez Roméo & Juliet, Rodney ?
Rodney
: Oh, oui, bien sur, j'ai vu tous les épisodes !
La vielle dame le regarda de travers. L'astrophysicien sourit.
Rodney : Ca c'était une blague Mrs Beckett.
Elle éclata de rire.
Mrs Beckett: Très drôle Rodney, mais appelez moi Emy !
La mère de Carson soupira en souriant.
Mrs Beckett : Mais dites moi, vous dormez à
l'hôtel tous les trois ?
Carson : Oui maman, le camping
n'est pas ouvert au mois de décembre.
Mrs Beckett : Alors
ça c'était malin Carson. Venez donc à la
maison ! Il y a largement de la place, vous deux prendrez l'ancienne
chambre de Carson et Juliet ira dans la chambre d'amis. Et puis
comme Noël est dans cinq jours, nous le fêterons tous
ensemble…
Carson : Ca me parait être une excellente
idée.
Trop aimable de consulter Rodney avant, vraiment. Le scientifique leva les yeux au ciel.
Juliet : Mais papason !
Le père Noël ne va pas me retrouver si on ne rentre pas à
la maison !
Carson : Bien sur que si ma chérie, le père
Noël sait tout ! Et il sait toujours trouver les enfants
sages…
°°°
Rodney
avait froid. La température à l'extérieur
devait avoisiner les moins deux, et Carson avait cette fichu habitude
de dormir la fenêtre ouverte…
Il se leva et la ferma. Le
jour était levé depuis peu, et Juliet n'allait pas
tarder à se réveiller, étant donné qu'on
était le 25 décembre et que la petite les serinait nuit
et jour depuis une semaine à propos de ses futurs cadeaux de
Noël. Voulant profiter d'encore quelques minutes de sommeil,
le canadien se recoucha tout contre son compagnon, geste de tendresse
bien pratique qui lui permettait d'avoir un peu plus chaud. Manque
de chance, celui-ci se retourna face à lui, ouvrant
difficilement les yeux.
Carson : Mmmm, tu as les mains froides…
Rodney lui sourit et attira son visage près du sien.
Rodney : Joyeux Noël.
Carson : Ah, c'est
vrai ça ! A toi aussi…
Il l'embrassa. Le médecin se dégagea de l'emprise de la couette et se dirigea vers l'un des placards, orné encore d'un poster à l'effigie de U2. Sa mère n'avait pas du tout changé la décoration de son ancienne chambre. Il y avait deux jours de cela, il avait même trouvé de vieux habits qu'il portait quand il avait 25ans, et qui aujourd'hui lui paressaient ridicules.
Rodney : Qu'est ce que tu fais ?
Carson : Le
père Noël a oublié de mettre les cadeaux de Juliet
au pied du sapin, je vais m'en charger, ce vieux bonhomme doit
souffrir de pertes de mémoire depuis le temps…
Le scientifique éclata de rire. Puis il le suivit sur le palier, et enfin dans le salon, afin de mettre les paquets au pied du sapin orné de rouge et d'or.
-Carson, Rodney, c'est vous
?
Carson : Oui maman, tu es où ?
Mrs Beckett : Je suis
dans la cuisine.
Malgré son impression d'être le petit chienchien à sa mémère (ou, en l'occurrence, à son pépère), Rodney suivit Carson jusque dans la cuisine où Emily était encore et toujours aux fourneaux. L'écossais se dépêcha de l'embrasser en lui souhaitant un joyeux noël, et son compagnon fit de même, avec un peu plus de retenue néanmoins.
Carson : Mais je vois que tu nous prépares
un délicieux petit déjeuné de circonstance !
Mrs
Beckett : On ne change pas la tradition…Et ne touches pas aux
coquilles !
Elle tapa vivement sur la main de son fils en train d'essayer de piquer l'une des brioches.
Mrs Beckett
: La petite dors toujours ?
Rodney : Apparemment.
Carson passa son bras autours du bassin de Rodney par l'arrière et le serra à coté de lui.
Mrs Beckett : Comment
fêtez vous noël Rodney ?
Rodney : Avant de connaître
Carson, et bien en général chez moi, devant les
stupides programmes de noël, en relisant l'un des livres de
Stephen O'King.
La vielle dame se tourna vers lui, surprise.
Rodney : Oh, mais maintenant, en général on le fête avec tout le personnel scientifique et militaire de la cit…du lieu où on travaille.
Il avait faillit
faire une belle gaffe !
Soudain, ils entendirent un cri enjoué
et des petits pas précipités dans l'escalier, puis
une exclamation de joie.
Ils allèrent dans le salon et la
trouvèrent ravie devant le sapin. Quand elle les aperçut,
elle je jeta dans les bras de son papané.
Juliet : Le
père Noël il est passé ! Il m'a trouvée
!
Rodney : Dépêches toi d'aller ouvrir tes cadeaux
!
Il la posa par terre et elle s'agenouilla devant les paquets colorés.
Carson : Tu sais ce que tu vas faire
chérie ? Comme tu sais lire ton prénom, tu vas lire le
nom marqué sur chacun de ces cadeaux et tu vas déballer
les tiens, ok ?
Juliet : Oui !
Elle s'agenouilla et prit le premier paquet.
Juliet : Il écrit mal papa noël
! Je n'arrive pas à lire…
Rodney : Attends, je vais
t'aider.
Il s'accroupit à coté d'elle et déchiffra le nom écrit sur le papier cadeau.
Rodney : Emy, celui-ci est pour vous…
Il le lui tendit.
Juliet : Celui là il est pour moi !
Elle déballa son présent à la hâte et poussa un cri de joie.
Juliet : Barbie alcoolique anonyme ! Comme dans la pub ! C'est trop super !
Ses paternels ouvrirent des yeux exorbités et Mrs Beckett haussa les épaules.
Mrs
Beckett, bas : A deux jours de noël, il ne restait plus que
celle là en stock…
°°°
Carson se mouchait pour la dixième fois. Juliet était assoupie à l'arrière tandis que Rodney essayait désespérément de contrôler le volant de sa voiture. Le macadam était glissant en ce lendemain de nouvel an, et les routes écossaises gelées n'aidaient pas au maniement de la petite voiture japonaise louée deux semaines auparavant.
Rodney :
Carson je t'en prie, arrête de pleurer !
Carson : Excuse
moi, à chaque fois que je quitte maman…
Il se moucha une fois de plus.
Rodney : Mais ce n'est pas comme la
dernière fois, tu va revenir la voir.
Carson : On vit à
dix heures d'avion l'un de l'autre, comment veux tu que je la
vois souvent ?
Rodney : Il y a le téléphone.
Le scientifique posa sa main qui n'était pas occupée avec le volant sur le genou de son compagnon.
Rodney : Tu n'es
pas content de rentrer sur Atlantis, de retrouver ta chère
infirmerie ?
Carson : Nooooon !
Il éclata de
nouveau en sanglots. Le canadien leva les yeux au ciel.
°°°
L'air guilleret, Rodney pénétra dans son labo, celui là même qui lui avait horriblement manqué durant ses « scottish holidays ». Le fidèle Zalenka était encore et toujours à son poste, en train de manipuler un objet longitudinal, visiblement un cristal.
Rodney : Beuh !
Le tchèque sursauta et soupira bruyamment.
Radek : Vous
adoptez les jeux de votre fille Rodney ?
Rodney : Et apparemment,
ça marche, j'arrive à vous faire peur.
Le canadien observa plus attentivement le visage de son collègue et fronça les sourcils.
Rodney : Ca ne va pas Radek
?
Radek : Pas terrible, non.
McKay pris un des siéges a roulettes et s'installa près de son ami.
Rodney :
Alors, quoi ?
Radek : Pour noël, j'ai fais une
connerie.
Rodney : Laquelle ?
Le scientifique venu de l'Est soupira.
Radek : J'ai envoyé une lettre…de
déclaration à…vous savez qui…
Rodney : Non, je
ne sais absolument pas à qui.
Il sourit.
Radek :
Oh, pitié, vous me charriez avec ça depuis qu'on est
arrivés sur Atlantis !
Rodney : Dites son nom, j'ai peur
de me tromper…
Radek : Vous êtes vraiment une ordure, vous
le savez ça ?
Ils se sourirent mutuellement.
Radek
: Elisabeth Weir.
Rodney : Alors ça, j'étais loin
de m'en douter !
Radek : Ne vous foutez pas de moi, ce n'est
pas drôle.
Rodney : Ok. Bon, vous lui avez envoyé une
déclaration, et après ?
Radek : J'ai trouvé
ça plus romantique de ne pas la signer.
Rodney : Et alors
?
Radek : Elle a cru qu'elle venait de Sheppard.
Le canadien explosa de rire.
Radek : Le bougre, elle fait son
possible pour l'éviter il ne comprend même pas
pourquoi !
Rodney : Ca veut bien dire qu'elle ne ressent rien
pour lui…
Radek : Ouais, mais en attendant, elle ne sait
toujours pas que c'est moi.
Rodney : Allez lui dire en
face.
Zalenka le regarda, les yeux ronds comme des soucoupes.
Radek : Vous plaisantez ?
Rodney : Non, au moins
vous serez sur qu'il ni aura pas d'erreur d'interprétation.
Radek
: Et quand est ce que j'irais, vous pouvez me le dire ?
Rodney :
Pourquoi pas maintenant…
Radek ouvrit sa bouche en un « o » de surprise.
Radek : Vous croyez que c'est le bon
moment ?
Rodney : Mais oui, allez y Radek, depuis le temps que
vous attendez.
Radek : Mais sans planifier, sans rien faire, je ne
vais jamais y arriver...
Rodney : Bien sur que si.
Il lui attrapa le bras et le leva vivement.
Radek : Je suis mort de
trouille.
Rodney : Du courage mon vieux, du courage…
Il le poussa vers la sortie et le tchèque heurta Carson qui venait d'entrer avant d'aller voir définitivement la femme qui occupait ses pensées.
Carson : Tu dois faire un
rappel de tes vaccins au plus vite Rodney. Qu'est ce qu'il a
?
Rodney : Il a qu'il va de ce pas aller voir notre cher Docteur
Weir et je ne ferais pas de rappel de vaccins.
Carson : Oh que si
! Pourquoi il va voir Weir ?
Rodney : Pour lui avouer que depuis
six ans il la suit à la trace en bavant sur ses rondeurs et en
laissant une traînée visqueuse de salive derrière
chacun de ses pas. J'ai fait mes vaccins il n'y a pas si
longtemps pourtant ?
Carson : Si je te dis qu'il faut les faire,
c'est qu'il faut que tu les fasses, je ne suis pas sadique tout
de même !
Rodney : Certains jours je me pose des questions
si tu vois ce que je veux dire…
Carson s'assit sur ses genoux et l'enlaça.
Carson : Je vois très bien
ce que tu veux dire et je te ferais remarquer que tu n'avais pas
l'air de trouver ça désagréable…
Rodney :
Oh ! Tout de suite tu retournes la situation Beckett, je ne parlais
pas de moi mais de toi gros malin.
Carson : Toi et moi, ce n'est
pas pareil, mmm ?
Il posa ses lèvres sur les siennes.
Rodney : Est-ce que tu as mal aux genoux ?
Carson :
Non.
Rodney : Alors toi et moi ce n'est pas la même chose
puisque j'ai affreusement mal aux genoux étant donné
que tu t'es allégrement assis sur moi.
Carson :
Désolé.
Il se leva et lui sourit.
Rodney
: Allez, houst, j'ai du travail !
Carson : Je te passe Juliet à
13h tapantes, après j'ai un long check-up de quatre équipes
qui rentreront d'ici quelques heures et qui ont eu la « bonne
» idée de partir en même temps.
Rodney : Donc
tu va rentrer tard ce soir ?
Carson : Donc je vais rentrer tard ce
soir.
Il esquissa un signe de la main et s'apprêta à
sortir quand soudain…
°°°
Le scientifique tchèque se plaça en face de la porte du bureau de la diplomate et, après une hésitation, toqua trois coups.
-Entrez.
Il prit une grande inspiration et s'exécuta. Weir était encore et toujours en train de faire de la paperasse, elle signait des dossiers ça et là.
Radek : Elisabeth…
Elle leva la tête vers lui et sourit.
Elisabeth : Radek ! Que me vaut cette visite ?
Il lui fut répondu une phrase dans une langue qu'elle connaissait bien, équivalente à « j'ai quelque chose d'important à vous dire ». La république tchèque avait subit l'occupation communiste, et même si Staline était un mauvais souvenir pour Radek, il avait gardé en mémoire cette langue, qu'il partageait avec la diplomate en plus de l'anglais. Et il trouvait ça infiniment plus romantique de lui dire qu'il l'aimait dans une langue qu'eux seuls plus une poignée d'atlantes quasi-insignifiante ne pouvaient comprendre. Weir était rouge tomate.
Tout en lui disant à peu près «
depuis que j'ai posé les yeux sur vous, mes nuits ne sont
plus les mêmes… », il s'approchait d'elle pas à
pas, et Elisabeth qui s'était levée de sa chaise se
mit à reculer de plus en plus.
Elle reculait tellement
qu'elle se retrouva bientôt adossée à la table
qui occupait le fond de son bureau sur laquelle reposait son
communicateur atlante.
L'experte en politique internationale
perdait ses moyens, et ne pus bredouiller d'un « quoi ?
Qu'est-ce ? » dans la langue de Tolstoï et d'Anna
Kournicova. Malencontreusement, sa main heurta le communicateur
atlante et la discussion se répandit à leur insu dans
toute la citée…
°°°
Rodney : Ils
diffusent tATu sur les ondes de la cité maintenant ?
Carson
: Réfléchis ! Qui possède un communicateur
atlante dans son bureau ?
Rodney : Elisabeth !
Ils entendirent une voix masculine.
Carson : Et Radek. On assiste
à ça en direct, c'est génial !
Rodney :
Donc en plus d'être sadique, tu es voyeur ! Quel palmarès
Carson…
Carson : Dommage qu'on ne puisse pas comprendre ce
qu'ils se disent.
Rodney : Moi je comprends.
Le médecin leva les sourcils.
Carson : Toi ? Toi tu comprends ?
Rodney
: J'ai passé plus d'un an à décortiquer les
modes d'emplois d'appareils pour la porte des étoiles en
Russe, oui, je parle Russe Carson…
Carson : Allez, traduis
!
Rodney : Heu… « Je pense à vous sans cesse
»…
Carson : Sans blagues…
Rodney : « Vous
m'éclairez comme le soleil éclaire l'océan
»…
Ils se regardèrent avec une grimace.
Carson
: C'est cliché !
Rodney : Après tout, si ça
lui plait.
Une espèce de gargouillis en russe retentit.
Rodney : Oh ! Il lui hurle « la vérité,
c'est que je vous aime Elisabeth, depuis le début je n'ai
de cesse que de vous admirer et je veux passer le restant de mes
jours à vos cotés ».
Carson : Il n'en fait
pas un peu trop là ?
Rodney : N'allez pas trop loin
Radek, vous allez tout faire foirer !
Au son d'une douce mélodie slave, le canadien paru choqué, et Carson le secoua pour qu'il s'empresse de traduire la phrase.
Rodney
: « V…voulez vous m'épouser ? »
Carson :
Quoi ?
Rodney : J'étais loin de me douter qu'il
allait la demander en mariage !
Carson : Qu'est ce que tu crois
qu'elle va répondre ?
Rodney : J'en sais rien. J'espère
qu'elle va accepter…
La voix chevrotante d'Elisabeth
retentit. « Da ». Puis un bruit humide qu'ils
identifièrent comme étant un baisé passionné.
Rodney éclata de rire, puis Carson fit de même.
Rodney
: Tu as besoin d'une traduction ?
Carson : Je crois que ça
va aller…
Il tendit sa paume de main et le scientifique tapa dedans.
Carson : Et un mariage, un !
°°°
Rodney
: Je ne veux pas y aller.
Carson : Trop tard.
Rodney : Comment
ça trop tard ?
Carson : J'ai déjà réservé
une chambre pour trois personnes à Toronto. Je me suis
renseigné, ta famille y vit toujours.
Encore un peu et Rodney l'aurait frappé. Il ne comprenait donc rien ?
Rodney : Il est hors de question que j'aille les voir,
c'est clair ?
Carson : Et moi je te dis que j'en ai ras-le-bol
de tes sautes d'humeur à chaque fois qu'on évoque
un sujet qui te rappelles ta famille !
Son compagnon le fusilla du regard.
Carson : Ecoutes Rodney, ça te
ronge, et au fur et à mesure que Juliet grandis et demande à
voir l'autre partie de sa famille –oui, c'est AUSSI sa famille
à elle- ça va de mal en pis. Il faut que tu règles
ça au plus vite.
Rodney : JE T'AI DEJA DIT QUE JE N'IRAIS
PAS CARSON, TU ES SOURD ?
Le ton de sa voix était monté très haut, et Carson lui prit les mains pour le calmer.
Carson : Pourquoi tu ne vas pas voir ta sœur ? Tu
peut faire l'impasse sur tes parents, mais ta sœur, elle dois
s'inquiéter pour toi tu sais…
Rodney : Je voudrais
bien, mais je suis sur qu'elle va m'obliger à aller les
voir !
Il se dégagea et voulu sortir.
Carson :
Pourquoi ?
Rodney : Pourquoi quoi ?
Carson : Pourquoi a chaque
fois qu'on aborde un sujet qui te gêne soit tu changes de
sujet soit tu quittes la pièce ?
Rodney : Peut être
pour éviter d'aborder plus longtemps ledit
sujet…
L'écossais soupira, puis parla d'un ton sec.
Carson : Que tu le veuilles ou non, Juliet et moi on ira
les voir. Avec ou sans toi.
Rodney : Non !
Il se retourna face à l'écossais.
Rodney : S'il te plait Carson, ne fait pas ça…
Il avait peur, songeait Carson, les cicatrices de son enfance s'étaient mal refermées et il était encore terrorisé par ce que son père pourrait lui faire, quand bien même le fils le dépasserait d'une tête. Il attira son compagnon contre lui.
Carson : Il ne peut rien te faire Rodney, tu es
plus fort que lui…
Rodney : Si, il peut…je suis sur qu'il
peut encore, il était tellement plus puissant que moi…
Carson
: C'était il y a des années, bien des choses ont
changés.
Rodney : Non. Si j'y vais il va…Non !
Le
canadien serra encore plus fort ses épaules.
Il y avait
comme un blocage là-dessous. Malgré son intelligence
phénoménale, Rodney n'était, à ce
niveau, pas ancré dans la réalité. Vis-à-vis
de son père, il était toujours un petit garçon,
vulnérable, dont un seul coup de poing était
susceptible de lui casser le nez.
Carson : Il va faire quoi Rodney ? Qu'est ce qu'il va te faire ?
La voix du scientifique redevint étonnamment calme.
Rodney : Il va rentrer de son travail. Tard. Maman seras énervée parce que le dîner est préparé depuis déjà longtemps.
Carson fronça les sourcils. Ce n'était
pas son Rodney qui parlait. Malgré lui, il avait mis son
compagnon dans un état proche de l'hypnose, et l'avait
totalement coupé de la réalité.
Il l'assit
sur le lit.
Carson : Que fait Jenny ?
Rodney : Elle n'est
pas encore née…maman est enceinte.
Carson : Tu as quel
age ?
Rodney : Six ans.
Carson : Et ton père rentre, que
se passe t'il ?
Rodney : Maman lui crie dessus. Il a l'air
énervé aussi. Il dit qu'il se tue à un travail
de bureau ennuyeux toute la journée pour nous entretenir et
que tout ce qu'elle trouve à faire, c'est de l'engueuler.
Moi je rigole parce qu'il a dit un gros mot.
Carson : Qu'est
ce que tu était en train de faire ?
Rodney : Je jouais à
l'agent secret. J'avais eu une panoplie pour mon anniversaire.
Comme James Bond. J'adorais les James Bond à la télé.
Carson
: Et qu'est ce qu'il se passe ensuite Rodney ?
Rodney : Je
cours parce que je dis qu'un des méchants et en train de me
poursuivre. Je bouscule une table basse, et la lampe posée
dessus tombe sur le sol et casse. Papa…
Il frémit. Le médecin s'assit à coté de lui et le prit par les épaules.
Carson : Qu'est ce qu'il fait ?
Rodney
: Je suis tombé. Il me prend par le col. Il a vraiment l'air
en colère. Il me jette sur le canapé en me criant
dessus. Il me demande de m'excuser. Je le fais, mais il ne se calme
pas. Il me gifle très fort et puis je commence à
pleurer, parce qu'il avait jamais fait ça avant. Maman lui
dit d'arrêter, elle lui dit qu'il est malade. Je l'ai
déjà vu la gifler très fort aussi, et là
il recommence, et souvent elle finit par terre et il arrête de
la frapper. C'est ce qu'il se passe, mais au lieu de tout arrêter
et de se calmer, il se tourne vers moi et me traite de sale
gosse…
Sa respiration s'accéléra, il semblait terrifié.
Carson : Et ensuite ?
Rodney : Il
me tire par le bras pour me mettre debout. Il me jette contre le mur
et ça me fait mal parce que je tombe sur un miroir et le verre
cassé me rentre dans le dos. Il me gifle encore, mais moi
j'essaye de me protéger la tête avec le bras, mais il
me tape encore et encore. Et puis on entend un crac et j'ai mal à
la main, très fort. Mon poignet fait un drôle d'angle
en arrière. Alors papa arrête, et il m'emmène à
l'hôpital en leur disant que je suis tombé dans les
escaliers. Les médecins le croient.
Il commença à trembler et à gémir. Estimant que cela suffisait, Carson le secoua doucement.
Carson : C'est finit
maintenant Rodney.
Rodney : Non, il a recommencé des
dizaines et des dizaines de fois…
Carson : C'était il y
a longtemps tout ça, tu n'es plus un petit garçon.
Le canadien soupira douloureusement, n'y croyant qu'a moitié.
Carson : Je suis là, tu n'as rien à
craindre.
Rodney : Je veux dormir.
Carson : On va y aller tous
les trois, et je te protégerais, d'accord Rodney
?
L'intéressé secoua la tête, ayant dans son état du mal à faire la différence entre passé et présent. Son compagnon le coucha sur le coté, et après une hésitation, dévia le baisé qu'il projetait de lui faire de quelques centimètres pour poser ses lèvres sur sa joue. Si Rodney était encore persuadé d'avoir six ans, autant éviter de le traumatiser.
Carson : Bonne nuit.
Il se leva, éteint
la lumière comme il l'avait fait une heure auparavant dans
la chambre de Juliet, et partit dormir sur le canapé.
°°°
Rodney
: Je te jure que je peux y aller seul.
Carson : Il y a trois mois
tu me jurais le contraire.
Rodney : Mais ça va mieux, j'ai
les idées claires. Et puis, ce n'est que ma
sœur…
L'écossais l'avait forcé à prendre quelques séances de psychothérapie avec le Dr Heighmeyer. Et même si Rodney n'était pas totalement délivré des démons de son enfance, il allait mieux sur le plan de ses idées, et avait un peu plus les pieds sur terre en ce qui concernait sa famille.
Carson : Bon. Vas y
doucement quand même.
Rodney : Promis.
Il s'éloigna, mais Carson le rattrapa.
Carson : Tu n'as pas oublié
quelque chose ?
Rodney : Si, bien sur que si…
Il se dirigea vers le petit lit dans lequel sa fille dormait encore et déposa un baisé sur son front.
Carson : Tu
n'oublies rien d'autre ?
Rodney : J'ai bien pris mon
portefeuille pourtant…
Il lui sourit et le serra dans ses bras.
Rodney : J'adore te narguer mon amour…
Il l'embrassa tendrement et le relâcha.
Carson : Rodney
?
Rodney : Oui, quoi encore ?
Carson : Si ça te gêne
vraiment, tu n'es pas obligé de lui dire, pour nous…
Rodney
: Je vais lui dire Carson, parce que je vous aime et que ce serait
mentir que de vous omettre de ma vie.
Carson : Moi aussi je
t'aime, et je suis sur que si Juliet était réveillée,
elle te dirait qu'elle t'aime aussi.
Le canadien sourit et
referma la porte.
°°°
Rodney ferma les yeux
pour calmer les battements de son cœur et sonna.
Un homme au
ventre rond et à la barbe de trois jours vint lui ouvrir. Il
l'observa avec tout le mépris dont il était capable
et Rodney soutint son regard.
-Tiens, le retour du frère
bien aimé.
Rodney : Bonjour Derek. Ma sœur est là
?
Derek : Bien sur, où voulez vous qu'elle soit…
Rodney
: Vous pouvez l'appeler s'il vous plait ?
Il accentua bien le « s'il vous plait », et le visage de Derek se renfrogna.
Derek : JEN ! TU AS DE LA VISITE…
Il se tourna vers son beau-frère.
Derek : Et quelle visite,
j'avais espéré que vous aviez crevé.
Rodney
: Oh, désolé de vous décevoir.
Le barbu
obèse rentra dans la maison, laissant McKay attendre dans le
froid glacial. Enfin, une femme enceinte d'une trentaine d'année
se présenta devant lui, les cheveux bruns et longs, un étrange
air de famille…
Elle parut éberluée, puis sauta
dans les bras du scientifique.
Rodney : Hé Jenny, moi
aussi je suis content de te voir…
Jenny : Tu es revenu !
Rodney
: Comme tu le vois.
Elle s'écarta brusquement de lui et le gifla doucement.
Jenny : Merde, tu étais où ?
Il sourit.
Rodney : Ici et là.
Jenny :
Secret défense ?
Rodney : Mouais.
Jenny : Et tu n'aurais
pas pu me dire en face que tu partait ? Non, monsieur envoie une
cassette dans laquelle il explique que je ne le reverrais sans doute
jamais, que je ne pourrais sans doute plus jamais lui parler, etc. !
Quelques mois plus tard, j'ai enfin des nouvelles, mais toujours
par cassettes, et encore le même message, j'étais
morte d'inquiétude Rod !
Rodney : Navré.
Sa sœur leva les yeux au ciel.
Jenny : Et qu'est ce que tu attends pour rentrer, tu es à Toronto ici, pas à Hawaï, tu va geler !
Il sourit à nouveau et s'engouffra dans l'entrée.
Rodney : Je vous que tu est de nouveau
enceinte…
Jenny : Ouais, encore un garçon. Ca va me faire
quatre gosses, trois garçons et une fille.
Rodney : Tu as
toujours voulu être mère de famille nombreuse.
Ils
rentrèrent dans la salle à manger, où Derek
ainsi que sa fille étaient affalés dans le canapé
devant CNN.
Le frère et la sœur d'installèrent
sur la table de cuisine où un gamin d'une dizaine d'années
faisait ses devoirs.
Jenny : Andy, dit bonjour à ton
oncle.
Andy : Euh…bonjour. Je monte maman.
Il s'éclipsa, arrachant un sourire à Rodney.
Rodney : Ca c'est Andy
? Il a vachement grandis…
Jenny : En six ans c'est normal.
Melissa, tu a du la voir en rentrant, elle est avec Derek, et Joe est
chez un copain.
Rodney : Content de voir que ta famille se porte
bien.
Jenny : Et toi ?
Rodney : Moi ça va…
Jenny :
Non, mais je voulais dire, niveau famille…
Rodney : Ca va
aussi.
Jenny : Toujours célibataire ?
Rodney : Non, je
vis avec quelqu'un depuis cinq ans.
Jenny : Homme ou femme
?
Rodney : Homme. Il s'appelle Carson. Et on a une petite fille,
Juliet.
Jenny : Oh ! Et depuis quand suis-je tata ?
Rodney :
Cinq ans.
Jenny : Vous n'avez pas tardé. Je ne veux pas
savoir comment vous avez fait…
Son frère leva les yeux au ciel.
Jenny : Tu es passé voir papa avant de
venir ?
Rodney : Bien sur que non.
Jenny : Tu devrais faire la
paix avec lui.
Rodney : Certainement pas.
Il le savait, il le savait, il le savait ! A chaque fois qu'il parlait avec elle, ils se disputaient à ce sujet. A dire vrai, il ne savait pas qui d'elle ou de lui était le plus têtu.
Jenny
: J'estime que étant donné les événements
récents, tu pourrais faire un effort Rod.
Rodney : Quels
événements récents ?
Le visage de la jeune femme se décomposa.
Jenny : Tu n'es pas au
courant pour maman ?
Rodney : Non ! Au courant de quoi ?
Elle détourna les yeux.
Jenny : C'est arrivé à
peu près un an après que tu sois partit. Son
cancer…
Rodney : Quand je suis partit, elle était en
phase de guérison.
Jenny : C'est ce qu'on croyait.
C'est arrivé si vite…
Elle plongea son regard dans celui de son frère et posa sa main sur la sienne.
Jenny
: Elle est morte Rodney.
°°°
Le
lac Ontario. Immense. Majestueux. Magnifiquement calme. Il n'avait
pas gelé cette année, probablement à cause du
réchauffement climatique. Et de l'autre coté, les
Etats-Unis.
Il avait rêvé d'y aller, adolescent, et
maintenant il se demandait bien pourquoi. Partout sur terre c'était
pareil, au Canada comme aux Etats-Unis comme dans n'importe quel
pays. Les hommes étaient intolérants par nature,
emmerdeurs par obligation. Il n'avait bien que sur Atlantis qu'il
avait trouvé sa place…
Il n'irait pas la voir. Hors
de question. Il ne la pardonnerait jamais. Toutes ces années
où elle s'était tue. Toutes ces années où
elle aurait pu lui épargner ça, comme elle aurait du le
faire…
Mais elle n'avait jamais rien fait. Jamais. De la
non-assistance à personne en danger, voilà ce que
c'était ! Etre morte n'excusait en rien son comportement.
Alors non, il n'irait pas la voir. Il n'irait pas fleurir sa tombe au cimetière avant de partir. Elle ne le méritait pas. Ces derniers mots avaient étés « tu es la honte de la famille », et bien soit, qu'elle en paye les conséquences ad patres.
Il jeta un bout de papier dans
le lac. Jenny avait noté l'adresse du cimetière
dessus. Tans pis si il la décevait. Le passé ne se
rattrape pas, il s'oublie…
Mais comment oublier un passé
comme ça ? Comment oublier une blessure si la cicatrice vous
lancine à la moindre allusion au mot « famille » ?
Si à chaque fois qu'on lit son patronyme, on pense avec
dégoût que la personne qui vous a le plus fait souffrir
dans ce bas monde le porte également ? Cette blessure là
était impossible à oublier. Et ceux qui l'avaient
faite impossible à pardonner. Peut être était il
un monstre lui aussi, peut être était il égoïste,
rancunier, égocentrique, pathétique. Mais il s'en
foutait. Jamais il n'oublierait…
Son portable se mit à sonner. Un cadeau de son homme pour noël. Complètement inutile sur Atlantis, mais très pratique sur Terre.
Rodney : Hello ?
Sa voix était incertaine, il en fut surpris. Il n'avait jamais été aussi certain vis-à-vis de ce qu'il ressentait qu'aujourd'hui.
/Chéri,
c'est moi, ça s'est bien passé /
Rodney : Mais
oui, ne t'inquiète pas. Je ne vais pas me jeter dans le
lac.
/ Pardon /
Rodney : Laisse tomber.
/Tu rentres
bientôt /
Rodney : Je pense.
/Bon. A tout à
l'heure alors…/
Rodney : Carson !
/Oui, quoi /
Rodney
: Ma mère est morte.
Silence au bout du fil. Le canadien avait dit ça d'une voix neutre, froide, inexpressive.
/Rodney, je suis vraiment désolé./
Rodney
: De quoi ?
Il raccrocha avant d'écouter la réponse.
°°°
Carson : Et donc tu va aller le
voir.
Rodney : Oui.
Oui. Non. Super. J'ai faim.
Carson
soupira. Depuis qu'il était rentré, Rodney n'avait
répondu à ses questions que par des monosyllabes. Sa
mère était morte, et il restait quelque chose en
travers de la gorge de son fils. Et maintenant, il faisait ce qu'il
craignait le plus de faire habituellement : aller voir son père.
Seul.
Oh, bien sur, leur voiture ne serait pas garée loin,
avec lui et leur fille dedans en cas de besoin. Mais la rencontre
McKay fils et McKay père inquiétait fortement
Carson.
Pas physiquement, il savait pertinemment que derrière
ses airs d'intello maladroit, Rodney savait se défendre. De
toute façon, il n'aurait pas grand-chose à craindre
d'un vieil homme de 70 ans ! Mais psychologiquement… Le blocage
était toujours là, Kate Heighmeyer le lui avait dit. Et
il ne disparaîtrait probablement jamais. Il avait trop
souffert, on l'avait blessé physiquement enfant, mais la
blessure psychique était profonde chez l'adulte.
Beckett ne pouvait que le soutenir. Cette impuissance le tuait.
Carson
: Je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée…
Rodney :
Moi si.
Carson : Et qu'est ce que tu vas lui dire ?
Rodney :
Ce que j'ai sur le cœur.
Carson : Et qu'est ce que tu as sur
le cœur ?
Le scientifique soupira, mais ne répondit
rien.
Son compagnon posa sa tête sur son épaule et
pris sa main dans la sienne.
Carson : Tu sais que tu peux tout me dire Rodney ?
-PAPAAAAA ! JE VEUX SORTIR !
Juliet était dans son bain depuis dix minutes, Carson l'avait presque oubliée.
Carson : J'arrive ma puce !
Il
se leva du lit tandis que Rodney continuait de lire la même
page de journal depuis trente minutes, croyant que le médecin
n'avait rien remarqué.
Ils partiraient le lendemain.
Peut être que tout rentrerait dans l'ordre après tout.
Peut être…
°°°
Il neigeait. Le froid mordant au dehors ne lui inspirait rien de bon.
Carson : Tu es
sur ?
Rodney : Oui Carson.
Il ouvrit la portière de sa voiture garée sur le trottoir et s'apprêta à sortir quand Carson qui était au volant le retins par la manche.
Carson : Hey.
Rodney se pencha et posa ses lèvres sur les siennes avant de sourire.
Rodney : Tu le
sais, je dois le faire…
Carson : Fais attention à
toi.
Rodney : Tu l'as dit toi-même, il ne peut pas me
faire grand-chose.
Carson : Pas à lui, à toi.
Rodney
: Je t'aime.
Carson : Moi aussi.
Il lui sourit une dernière fois et sortit.
Juliet : Il va où
papané ?
Carson : Voir son papa.
Juliet : Et pourquoi tu
lui as dit de faire attention ?
Carson : Parce que ton papané
a brisé le mur de briques dans lequel il s'était
enfermé pour nous laisser passer et que maintenant, il est
sans défenses face à ses opposants.
Juliet : Je n'ai
pas compris.
Il se retourna vers l'arrière de la voiture où Juliet était attachée sur son siège auto.
Carson : Il va revenir.
°°°
La vielle bâtisse lui donnait encore la chair de poule après toutes ces années. Il s'engagea dans l'allée infestée de mauvaises herbes, monta les marches du porche et sonna.
-C'est ouvert !
La voix de son père
était toujours aussi menaçante. Et bien sur, en bon
canadien, il n'avait pas fermé sa porte. Si son géniteur
lui avait bien appris quelque chose malgré lui, c'était
de fermer sa porte quand on voulait cacher quelque chose. Où
se cacher.
Rodney sourit. Maintenant, il n'aurait plus à
se cacher. Auprès de personne.
Il eut un frisson et
entra en refermant la porte derrière lui. Des flocons
immaculés virevoltèrent un instant dans le vide puis
retombèrent pour fondre à ses pieds. Le corridor sombre
n'avait pas changé, les mêmes dalles de marbre
ornaient le sol depuis 1970. Et les gros blousons isolants orange et
vert étaient toujours accrochés à la patère
près de la porte.
Ses pas incertains résonnèrent
dans le couloir, faisant augmenter la fréquence des battements
de son cœur. L'angoisse allait bientôt le submerger, puis la
peur. Qu'importe, il avait l'habitude, il pouvait se
contrôler.
Il y avait de la lumière qui filtrait dessous la porte de la salle à manger. Il resta longtemps, la main sur la poignée, hésitant à pénétrer dans la pièce maudite.
-Qui est-ce ?
Sa voix arriverait elle à porter ses mots ? Il en doutait. Rodney s'humecta les lèvres et tenta.
Rodney : Papa, c'est
moi. Rodney.
-Quoi ?
Il était toujours caché
derrière le battant de bois de la lourde porte. Il inspira
doucement et ferma les yeux. Du courage, il fallait qu'il en
trouve. Il fallait qu'il prouve qu'il avait des tripes. Qu'il
était un homme.
Il rouvrit les yeux et poussa la porte
pour apparaître devant son père.
Celui-ci avait
beaucoup vieillit, et à cette heure de l'après-midi,
il était encore emmailloté dans une robe de chambre au
motifs passés.
Il le toisa du regard, un petit sourire
contenté sur les lèvres. Rodney s'efforça de
ne pas baisser les yeux, avec beaucoup de difficultés. Le
regard de son père n'avait rien d'engageant.
Rodney : C'est moi.
Il pensait avoir l'air d'un idiot. Il faisait son possible pour que ses lèvres ne tremblent pas et serrait les poings afin de ne pas se tordre les doigts, geste de frustration chez lui.
-Je le vois bien que c'est toi. Qu'est ce que tu fout là ?
Lui même n'en savait pas grand-chose. Régler ses comptes sûrement. Comme si ça allait changer quelque chose… Voir si il avait changé aussi.
Rodney : Je viens…je viens te voir.
Le sourire malveillant du vieil homme s'élargit.
-Ouais, c'est ça…
Le scientifique s'éclaircit la voix.
Rodney : Tu vas bien ?
-Ta mère est
morte.
Rodney : Je sais. Jenny m'a dit.
-Elle t'a cherché
pour l'enterrement. Ma foi, je remercie Dieu, elle ne t'a pas
trouvé.
Rodney : Je ne serais pas venu de toute façon.
-Je
n'en doute pas.
Il fronça les sourcils.
Rodney
déglutit et s'humecta une nouvelle fois les lèvres.
Rodney
: Tu es grand père.
-Je le sais quand même.
Rodney
: De mon coté aussi je veux dire.
-Quelle chance
!
L'ironie présente dans son ton fit l'effet d'un poignard enfoncé dans l'estomac de Rodney.
Rodney :
Elle s'appelle Juliet, elle à cinq ans…
-Je plain
l'idiote avec qui tu l'as eu.
Il eut un regard plein de haine.
-Oh, suis-je bête, à moins que ce soit un idiot.
Le scientifique détourna les yeux.
-Ouais,
c'est ça. Tu ne t'es toujours pas remis dans le droit
chemin.
Rodney : Qu'est ce que tu appelles le droit chemin ?
-Tu
es encore pédé.
Rodney : Oui, et alors ?
Le défi présent dans la voix du fils déplut au père.
-Vous l'avez piqué dans une école
maternelle ? Où alors vous avez engrossé une mère
porteuse ? Vous faites toujours ça, vous les pédales.
Rodney
: Tes préjugés sont toujours aussi ridicules papa…
-Je
ne te permets pas de me parler comme ça.
Rodney : Parce que
toi tu m'as toujours demandé la permission ?
McKay père éclata de rire. Il se rapprocha de son fils qui s'aperçu qu'il était muni d'une canne pour marcher.
-Alors c'est pour ça que tu es là,
hein ?
Rodney : En partie.
-Je ne t'ai peut être pas
assez forgé le caractère alors…
Rodney : Ah,
parce que tu appelles ça forger un caractère toi !
Battre un enfant et l'humilier à longueur de journée
tu appelles ça de l'éducation !
-J'aurais du le
faire dès le début. Tu ne serais pas aussi minable si
je l'avais fait.
Rodney : Minable ? C'est ce que tu penses de
moi ?
L'homme à la canne le fusilla du regard.
-Scientifique. Tu parles. Tu n'as rien dans le
pantalon Rodney. Tu exerces un métier minable, tu es
physiquement minable, tu es minable.
Rodney : Je suis peut être
un minable comme tu dis, mais au moins je ne suis pas comme toi.
-Oh
! C'est vrai, je suis un monstre. Je t'ai blessé dans ton
petit cœur fragile. Je t'ai traumatisé, c'est ça
?
Rodney : Oui ! Tu m'as pourri mon enfance, mon adolescence, et
tu continues de me pourrir la vie ! Un père ne fait pas ça
à son fils, il ne le détruit pas comme ça
!
-J'ai été un père indigne, hein Rodney ?
Plus il s'approchait de lui, plus le scientifique reculait, mais il se retrouva bientôt contre le battant de la porte.
-Alors je t'ai fait perdre l'image de l'homme que tu avais, c'est ça ? Tu es donc allé chercher cette image ailleurs.
Rodney hocha la tête négativement.
-Mais si ! Et comme tu manquais
d'affection, tu es allé la trouver chez des hommes d'un
genre particulier. De ceux qui te caressent la joue en glissant leur
autre main dans ton pantalon, de ceux qui, une fois la lumière
éteinte, se glissent sous la couverture, tout contre toi, et
prennent la place d'une femme dans ton lit…
Rodney : Arrête
ça !
- De ceux qui prétendent être ton
meilleur ami et qui une fois la porte de ta chambre fermée te
baissent ton caleçon et te font des cochonneries…
Rodney
: Stop !
Il leva ses mains pour se protéger le crâne car son père criait de plus en plus fort.
-NE ME MENT
PAS RODNEY ! J'ETAIS LA, J'AI TOUT VU !
Rodney : Peut être
que ça t'a choqué, mais tu n'avais pas le droit de
me haïr à cause de ça !
-JE SUIS TON PERE, J'AI
TOUS LES DROITS !
Il reprit sa respiration et son menton arrêta peu à peu de trembler. La colère l'avait rendu écarlate et une veine bleuâtre sur sa tempe palpitait horriblement.
-Et j'ai eu raison de te haïr.
Parce que je suis sur que ces choses dégoûtantes, on te
les a faites et tu les as faits.
Rodney : Oui ! C'est
parfaitement vrai ! Et on me les fera encore, et je les ferais encore
parce que je suis comme ça, et ça n'a rien de
dégoûtant papa, c'est de l'amour, pas de la
perversité !
-BIEN SUR QUE SI ! C'EST CONTRE NATURE
!
Rodney : Si tu savais comme je m'en fous !
-Oh, mais je le
sais.
Il le gifla. Une gifle violente, mais donnée par un grand-père de 70 ans, une gifle presque indolore. Rodney ravala sa salive.
-Ne me demandes pas de te pardonner à
cause du fait que je t'ai soi disant mal éduqué, ce
n'est pas une circonstance atténuante par rapport à
ces choses que tu fait.
Rodney : Je ne t'ai pas demandé
de me pardonner !
Il se massa la joue et sentit sa propre colère monter.
Rodney : IL NI A RIEN A PARDONNER PAPA
!
-Bien sur que si ! Tu es pédé !
Rodney :
Justement, c'est ce que je suis, et je n'ai pas à
m'excuser pour cela, ce n'est pas une faute ! Je n'ai rien fait
de mal !
Il esquissa un sourire triste.
Rodney : Tu ne
me détestes pas parce que j'aime les hommes. Regarde la
vérité en face, tu me déteste parce que tu es
tout bonnement incapable d'aimer qui que ce soit !
-Epargne moi
tes simagrées !
Il l'empoigna par le col.
-SORS
D'ICI !
Rodney : C'est tellement facile de me chasser parce
que je dis la vérité…
Son père le sortit violemment de la pièce et le traîna dans le couloir.
-TU N'ES QU'UN INGRAT ! UN INGRAT DOUBLE D'UN PERVERS, TU M'ENTENDS ?
Il ouvrit la porte d'entrée
et le froid glacial s'engouffra dans la maison, gelant Rodney
jusqu'aux os.
McKay père voulut le jeter dehors, sur le
porche, mais son fils s'agrippa au battant de la porte et le
regarda dans les yeux.
Rodney : Ecoutes moi bien papa ! Je ne reviendrais jamais te voir ! Et jamais je ne te pardonnerais pour ce que tu m'as fait, tu m'entends ! Jamais !
Dans un ultime
élan de rage, le vieil homme poussa le scientifique dehors et
referma la porte.
Rodney dévala les escaliers du porche à
reculons et se rattrapa à la rambarde juste à temps
pour ne pas tomber.
Sa lèvre inférieure avait un goût métallique, elle avait été fendue. La dernière blessure physique de ce père indigne pensa t'il en soupirant.
Une rafale de vent froid lui ébouriffa les cheveux. Il frissonnât, puis remit correctement son écharpe avant de rejoindre la voiture, garée cent mètres plus loin.
Le canadien ouvrit la portière et s'assit sur le siége passager, les poings serrés. Il n'avait pas pleuré, il avait prouvé à son père qu'il n'était pas comme il le pensait, qu'il n'était pas « une lopette ».
Carson : Ca a été
?
Rodney : Je ne m'attendais pas à mieux.
Carson :
Qu'est ce que tu as à la lèvre ?
Rodney : J'étais
tellement angoissé que je me suis mordu, ne t'inquiète
pas.
Le même type de mensonge qu'il faisait quand il
était gosse.
Le médecin lui sourit tristement et
posa sa main sur la sienne.
Les mots de son paternel revinrent à la mémoire de Rodney, qui serra les dents.
Rodney : Pas maintenant Carson. Démarre.
Il retira sa main et
s'exécuta. Le silence régnait dans la voiture qui
prenait la direction de la frontière en contournant le
lac.
°°°
Cela faisait deux heures qu'ils
avaient quittés Toronto. Deux heures, et pas un mot n'était
sortit de la bouche de Rodney, qui regardait fixement le paysage dans
le rétroviseur. Juliet était endormie à
l'arrière.
Carson était plutôt inquiet. Il
n'avait aucune idée de ce qu'il c'était passé,
mais Rodney semblait un peu trop mélancolique à son
goût. Au début, il l'avait laissé se remettre
de ses émotions, mais là c'était trop, il
fallait qu'il fasse quelque chose. Ne serait-ce que parler.
Carson : Rodney, tu es sur que ça va ?
L'intéressé se tourna vers lui, l'air à moitié ailleurs.
Rodney : Non.
L'écossais leva les sourcils.
Carson : A quoi tu pense ?
Il soupira, puis sourit. Carson était bien la seule personne avec laquelle il avait envie de tout partager, même ses pensées vis-à-vis de lui même.
Rodney : J'ai toujours été très
sensible au toucher. Quand j'étais gosse, mes parents ne me
prenaient jamais sur leurs genoux, ils ne me faisaient jamais de
câlins, de chatouilles…
Un jour, quand ma sœur avait deux
ans, on était dans le jardin avec maman, et elle est allée
répondre au téléphone. Jenny est tombée
sur la terrasse en béton, et elle s'est mise à
pleurer. J'ai un peu hésité, et je suis allé
la relever. Et là, elle a passé ses petits bras autours
de mon cou et je l'ai portée pour la première fois.
C'était tout con, mais j'ai été très
troublé. Les seuls contacts physiques dont j'avais droit,
c'était les coups que mon père me donnait. C'était
bref, vif, violent, douloureux. Mais là, j'avais ma sœur
bébé dans les bras et c'était tout le
contraire. Elle s'agrippait à moi, sa peau de bébé
toute douce, tout cette affection qu'elle dégageait, et puis
elle sentait bon le savon… Elle m'a dit un truc dans le genre «
toi je t'aime », les petites choses gentilles que peuvent se
dirent un frère et une sœur qui s'entendent bien tu vois,
et puis elle m'a collé un gros bisou baveux sur la joue. A
partir de ce moment là, elle a été ma bouée
de sauvetage, même si elle était plus jeune que moi,
c'était elle que j'allais voir quand je broyais du noir.
Carson : C'est mignon.
Rodney : Ouais…
Il se gratta l'arrière de la nuque.
Rodney : Quand j'avais 25
ans, elle m'a confié qu'elle avait toujours su que…que
je « marchait à voile et à vapeur » comme
elle dit.
C'est vrai, je ne me rappelle pas de la première
fois où j'ai été amoureux, et je ne me
rappelle pas si c'était une petite fille ou un petit garçon.
Mais je manquais tellement d'amour que je ne m'attachais vraiment
pas facilement aux gens, et j'avais peur d'aller vers les autres,
de les toucher. Et puis entre petits garçons, on se tape dans
le dos, on se bagarre, on se serre la main… Je ne devais pas être
près à ça. J'ai été scolarisé
dans une école de garçons, et très vite j'ai
aimé un camarade par ci, par là. On dit que les amours
quand on est enfant ne comptent pas, c'est faux. Je savais très
bien que je n'était pas censé aimer mes camarades de
cette manière là, mais j'étais comme ça,
je n'y pouvait rien, et j'ai souffert très tôt de
cette différence, du fait que je regardait les petits garçons
et les petites filles avec le même intérêt, de la
même manière. Et je savais que je ne devait rien montrer
parce que sinon je serais rejeté.
Tu sais ce que c'est
toi, à huit ans, d'aimer éperdument ton voisin de
classe en sachant pertinemment que jamais tu ne pourras lui donner la
main ?
Carson : Non Rodney.
Rodney : C'est horrible. Alors
pendant des années je me suis tourné vers les filles
parce que je savais qu'avec elles au moins il y aurait un espoir.
Et puis après, tu sais ce qu'il s'est passé…
Il eut un rire amer.
Rodney : Tout à l'heure, mon père
m'a fait peur. Il a cru que j'étais venu le voir pour
l'accabler, ce qui était à moitié vrai. Il a
parodié un des arguments que j'aurais pu avoir, à
savoir que c'était à cause du manque d'affection
que j'ai reçu que je me suis tourné vers ce type de
sexualité. J'ai peur qu'il ai raison Carson. Peut être
que si j'avais, enfant, reçu tout l'amour nécessaire,
je ne serait pas bisexuel, peut être que…
Carson, le
coupant : Rodney, je n'ai jamais connu mon père, et je n'ai
pas manqué d'affection, pourtant je suis avec toi…
Rodney
: Mais justement ! Tu n'avais pas de figure masculine comme
modèle.
Carson : Ecoutes, je vais te dire un truc. Ma mère
à de grand yeux marrons, et moi, si tu ne l'avais pas
remarqué, j'ai les yeux bleus. Logiquement, cela vient de
mon père. Soit. Mais cela ne change rien au fait que je suis
né avec ces yeux bleus comme j'aurais pu naître avec
les yeux noisette de ma mère. Je suis comme ça, un
point c'est tout.
Rodney : Je ne vois pas où tu veux en
venir…
Carson lui sourit.
Carson : L'important ce n'est pas de savoir pourquoi tu es ce que tu es, c'est de savoir ce que tu deviendras. Peut importe la cause de ta bisexualité, tu es comme ça, c'est tout. Et grâce à ça, on est ensemble. On restera ensemble. C'est tout ce qui compte.
Il lui prit la main.
Rodney : Tout à l'heure, je lui ai dit que je ne lui pardonnerais jamais, et je me sens un peu coupable, même si c'est vrai.
Le canadien toussa d'une drôle de façon.
Rodney : Lui m'a répété que je n'étais qu'un minable, qu'il me haïssait et que je le dégoûtais.
Il toussa bizarrement à nouveau.
Carson, qui avait les yeux rivés sur la route, tourna la tête vers son compagnon et fut surpris.
Carson : Tu pleures ?
Rodney : Comment il a pu me
dire ça ?
Il éclata en sanglots véritables, ce qui réveilla Juliet.
Rodney : Merde ! C'est mon père quand même !
Il se mit la tête dans les mains et se plia en deux, son visage dans ses genoux.
Carson : Oh, Rodney !
Il se gara sur le bas coté et caressa lentement le dos du scientifique.
Rodney : On ne dit pas ça
à ses enfants…On ne fait pas ça à ses propres
enfants…
Carson : Chut, ça va aller mon amour, calme
toi.
Rodney : Il n'avait pas le droit de me faire ça, il
n'avait pas le droit !
Carson : C'est derrière toi tout
ça, essaye d'oublier.
Rodney : Je ne peux pas oublier ça.
Un père est censé vouloir le bonheur de ses enfants,
pas leur désespoir ! On n'as pas le droit de faire ça
à un gosse, et on a pas le droit de détester son fils
parce qu'il ne répond pas à nos attentes…
Carson
: Personne n'a dit ça.
Rodney : J'ai fait tout ce que
j'ai pu pourtant ! Mais ça n'était jamais assez !
Quoi que je puisse faire, il détestera toujours ce que je
suis…
Juliet : Pourquoi il pleure papané ?
Carson :
Rendors toi ma puce, ça va aller.
Il se pencha vers son compagnon en larmes.
Carson : Ca va aller, hein Rodney ?
Il cessa peu à peu de sangloter et essuya ses larmes d'un revers de main.
Rodney : Je n'irais plus le voir.
Carson sourit.
Carson : On rentre maintenant ?
Rodney : Oui…Merci
d'être là.
Carson : De rien, c'est un
plaisir.
Rodney sourit à son tour. Il se pencha vers
l'écossais et l'embrassa.
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J'espère
que cette longue suite de « Papa(s) » et de «
JulietLes Rois des Couches » ne vous a pas ennuyé et
que vous avez passé un bon moment.
Dans le tome 3, intitulé
« And Never Let Him Go » (je sais, j'ai piqué et
modifié le titre d'un film avec David Hewlett, pas la peine
de me le faire remarquer), Juliet auras 10 ans, et ses papas devront
essuyer une grave crise conjugale au bout de 10 ans d'amour sans
nuages.
Le clan Beckett-McKay résisteras t'il au
naufrage ? (Oui, bon, l'annonce fait très « Des jours
et des vies », genre « vous le saurez dans le prochain
épisode », mais bon, j'espère que vous me
pardonnerez cette maladresse). Merci beaucoup de me lire, et
n'hésitez pas à me communiquer vos impressions ! A
bientôt.
Vive les Unas
