Titre : Noir
Auteur : Ayako
Genre : mystère, un peu d'humour et peut-être un autre genre.
Bases : Harry Potter 1 à 5
Disclaimer : Bin depuis l'an passé ça n'a pas changé : persos dans HP pas à moi mais à JKR, par contre les autres sont mes n'enfants n'a moi… Je n'ai toujours pas réussi à récupérer Sev, mais cela fait partie de mes bonnes résolutions de l'année. En effet il faut ABSOLUMENT que je trouve une figure paternelle pour mes n'enfants (qui m'assurent qu'ils n'en n'ont pas besoin, mais passons! ) et j'ai jeté mon dévolu sur Sev (Non Artanis tu ne t'en serais pas douté alors cesse d'être insolent je te prie)
J'espère donc que JKR aura des résolutions concordantes avec les miennes !
Sinon je n'ai toujours rien perçu pour cette fic et ça ne risque pas de changer !
Résumé du chapitre précédent : Briefing à l'ordre et nouveau venu à Hogwart. J'oubliais Dray-chou a perdu de façon remarquable au Quidditch.
Pairing: Ginny /Dean mentionné
Rating: K+
Page de pub : Comme d'habitude de Thenais… Une songfic sur une journée dans la vie de Tonks (post HP6 avec ce que ça implique)
Luna defectio éclipse de lune de Nebelhime très jolie fic sur Luna.
Oh non et Au-delà des arches du temps de Seraf la première est un OS Lily/James et la 2nde d'un gars amnésique qui arrive dans le passé.
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Chapitre 19 : petite réunions entre amis (ou presque) (partie 2)
Severus regarda d'un air satisfait le tas de copies qui se trouvait maintenant du côté droit de la table. Il venait enfin de finir de corriger les devoirs - enfin si on pouvait encore leur donner ce qualificatif - des premières années. Merlin qu'il détestait ces copies-là! Il était en effet très rare que le maître des potions trouve le quart de ce qu'il leur demandait dans le devoir. Les notes étaient souvent très basses et les commentaires qui ornaient les copies très acerbes. Mais il fallait voir le tissu d'inepties bourrées de fautes qu'on pouvait trouver dans ce genre de rouleaux pour comprendre l'état d'énervement dans lequel il se trouvait à chaque fois qu'il les corrigeait. Il ne pouvait d'ailleurs pas le faire tout d'un coup, les notes auraient été apocalyptiques. Il y allait donc par paquets de trois et laissait passer beaucoup de temps entre deux corrections. C'était la raison pour laquelle les premières années recevaient toujours très tard leurs devoirs et en avaient moins que les autres… il n'aurait pas survécu sinon.
Enfin! Il avait terminé pour ce soir.
Il s'étira puis regarda sa montre. Il était à peine 22h. Il n'était pas trop tard pour aller faire une petite ballade nocturne dans le parc d'Hogwarts. Cette promenade était un des rares plaisirs qu'il s'accordait. Il avait pris en effet l'habitude de vagabonder tous les dimanches soirs lorsqu'aucun élève ne pouvait le voir.
Il ne savait plus exactement à quand remontait ce petit manège ni comment il avait commencé. Tout ce dont il se souvenait, c'était qu'il le faisait déjà quand il était étudiant à Hogwarts; sûrement pour fuir la compagnie de ses camarades qu'il n'appréciait que modérément. Certes, cette excuse lui semblait un peu fallacieuse, mais comme il n'en avait pas de meilleure, il s'en contentait.
Il prit une cape qui gisait négligemment sur son fauteuil et sortit de sa chambre. Il arpenta d'un pas vif et silencieux les couloirs pour arriver en un temps record à une des portes qui menaient au parc. Lorsqu'il l'ouvrit, le froid s'engouffra rapidement dans le château et s'insinua en lui. Il ne se découragea pas pour si peu et franchit le dernier mètre qu'il lui restait à parcourir pour se trouver dehors.
La nuit était glaciale, mais il n'en avait cure. Le froid engourdissait son cerveau, faisait fuir ses démons et l'empêchait de ruminer de sombres pensées. Et Salazar! Qu'est ce qu'il pouvait apprécier cette impression de solitude et de liberté qui l'étreignait à chacune de ses inspirations! Ne plus se soucier de rien, ne plus rien ressentir, juste se sentir vivre!
Exalté, il continua sa marche jusqu'à la cabane d'Hagrid, la contourna, pour se diriger vers le sommet de la petite colline qui bordait Hogwarts. Il errait sans but: une sorte de représentation matérielle de ce qu'avait été toute sa vie. Mais pour une fois il n'en souffrait pas. Il avait mis ses interrogations métaphysiques et ses angoisses de côtés et continuait à avancer. Même sans but on finissait toujours par atteindre un point, sinon un chemin. Et dans cette situation, il pouvait choisir n'importe quelle voie, elle ne lui causerait aucun tort.
Essoufflé d'avoir du braver la bise gelée et un brin mélancolique et amer, il se posa sur le premier rocher qu'il rencontra. C'est en regardant le chemin qu'il venait de parcourir, qu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul.
Il soupira d'un air agacé tandis que Lupin le rejoignait. L'homme avait le visage rougi par les morsures du froid et tentait de retenir au maximum sa cape qui ne faisait que s'envoler. Le loup-garou avait beaucoup maigri depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlés. Il avait les joues bien plus creusées et, même si Severus ne pouvait pas le distinguer dans le noir, devait avoir des cernes jusqu'au menton! Lupin avait toujours eu tendance à s'inquiéter plus qu'il ne l'aurait fallu. Enfin, en les circonstances actuelles, son angoisse était compréhensible… Il n'aurait vraiment pas aimé être à la place du loup-garou!
- Tu devrais dormir. Tu fais peur à voir, annonça le maître des potions en guise de salut.
- Je ne pense pas que tu sois le mieux placé pour me donner ce genre de conseil, rétorqua l'autre. D'ailleurs tu manques d'originalité, beaucoup m'ont déjà fait la remarque, à commencer par Albus.
- C'est que je n'ai pas eu le plaisir de te voir depuis quelques temps. Mais trêve de bavardages futiles. Je suppose que tu ne m'as pas suivi dans ce froid pour me demander de te concocter une goutte de mort-vivant.
- Mon niveau en potion n'est pas déplorable à ce point, Severus. Je voulais seulement savoir si tu avais plus d'informations sur lui.
- Si je t'ai dit que je te préviendrais lorsque j'en aurais, déclara le professeur des potions sur un ton agacé, c'était justement pour éviter que tu ne viennes me déranger à la moindre de tes petites inquiétudes.
- Je voulais seulement m'assurer que tu n'aies pas omis de me communiquer certains détails.
Piqué au vif, le maître des potions se leva prestement et plongea son regard rempli de colère et de défi dans celui de Lupin.
- Ne doute plus jamais de ma parole Lupin! Au cas où tu l'aurais oublié, un Slytherin ne trahit jamais sa parole.
- Mais toi, ne serais-tu pas déjà parjure?
- J'ai juré allégeance au maître certes, mais je ne lui ai jamais donné ma parole de le suivre jusqu'à la fin.
- Si je comprends bien, un Slytherin ne trahit certes jamais sa parole, mais tout est dans l'interprétation de ladite parole… Elle ne vaut donc pas grand chose.
- Mais il faut vraiment avoir un esprit de Gryffindor bâté pour ne pas remarquer que celle que je t'ai donnée était claire.
- J'en conviens. Mais sept ans dans cette maison, ça laisse beaucoup de marques. Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, tu n'as vraiment rien appris depuis la dernière fois? Malgré la bonne foi dont tu fais preuve, tu n'es pas infaillible et certains détails ont pu t'échapper.
- Le maître ne me fait pas assez confiance pour me révéler comment Black est devenu un de ses partisans, Narcissa et Bellatrix n'en savent pas plus que moi. Peter est mort et ce cher Rufus joue les abonnés absents. Enfin, je n'ai pas eu d'autre conversation distrayante avec Black depuis les vacances de Noël. Maintenant si tu n'as aucune autre question, je vais te laisser, termina-t-il tournant déjà les talons
- Attends! le rappela le loup-garou.
Le maître des potions se retourna pour fixer de nouveau Lupin. Une lueur de curiosité animait ses yeux.
- J'ai…une faveur à te demander, reprit d'une voix plus basse l'ancien Gryffindor.
- Tu as du te tromper de personne…
- Tu es le seul à qui je puisse m'adresser...
- Je suppose que ça a de nouveau un lien avec Black.
- Il m'a…, Lupin dut faire un effort inouï pour reprendre. " Il m'a fait promettre de le tuer s'il rejoignait un jour les Mangemorts. Il disait qu'il ne le ferait jamais de son plein gré et que s'il devenait partisan de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, c'est que son âme était déjà morte et donc que je n'aurais pas à avoir de scrupules puisque je le libérerais…
- Si je comprends bien, tu ne te sens pas capable de l'achever. Tu me relègues donc les basses besognes.
- Tu te trompes. C'est à moi qu'incombe cette tâche, et si je dois le faire, je le ferai. Seulement, j'ai peur de perdre mes moyens le jour venu. Je souhaite juste que lorsque ce jour arrivera - si par malheur il devait arriver- tu me secondes et que tu termines mon geste.
- Belle et loyale mentalité que celles des Gryffindors, ironisa le brun, mais soit, j'accepte de t'aider.
- Merci, souffla le lycanthrope d'une voix reconnaissante mais néanmoins remplie de tristesse.
- Oh, mais ce n'est pas par grandeur d'âme que je le fais, comme tu peux t'en douter. Tu sais bien que je rêve de ce moment depuis fort longtemps.
- En effet.
- Si tu n'as plus rien d'autre à me demander, je vais me coucher. Bonne soirée Lupin.
Il se détourna du châtain et se dirigea d'un pas rapide vers Hogwarts.
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Le loup-garou attendit que le maître des potions soit rentré dans le château, avant de prendre à son tour le chemin du retour. Il quitta non sans regrets le rocher sur lequel il s'était assis après le départ de Severus. Il aurait aimé s'imprégner encore quelques instants de l'apaisement que lui procurait cet endroit. Sans le savoir, le Slytherin l'avait amené dans un lieu rempli de souvenirs agréables, de moments heureux qu'il avait passé en sa compagnie.
Plus que jamais, sa douce Elly lui manquait.
Revenir dans cet endroit imprégné de sa présence lui remplissait le cœur d'un sentiment de tranquillité, à peine troublé par la mélancolie qui le submergeait à chaque fois qu'il pensait à elle.
Rabattant sa cape sur ses oreilles rougies par le froid hivernal de cette fin de mois de janvier, il regarda une dernière fois cet endroit qu'il avait toujours considéré comme un havre de paix. Remus ignorait s'il aurait l'occasion de retourner un jour dans ce coin de paradis. Il lui faisait donc ses adieux et ainsi tournait définitivement le dos à un pan de son passé.
Son cœur se serra, bien plus que jamais auparavant, lorsqu'il détourna les yeux de cette petite colline. Il venait de faire une croix sur son passé, et son avenir ne s'annonçait pas sous les meilleurs hospices. Il eut, comme souvent auparavant, envie de baisser les bras, de tout laisser tomber. Mais il savait que cette option lui était impossible. Il n'aurait pas supporté d'être un simple spectateur des évènements qui allaient se produire prochainement. Il aurait perdu la seule chose qui lui restait: son honneur.
Ressassant ces sombres pensées, il arriva dans la chambre qui lui avait été attribuée. Il eut la surprise de constater que sur sa table de nuit reposait une fiole et à côté un petit bout de parchemin. Sur celui-ci était griffonné: Pour éviter que tu répandes une vague de terreur comme jamais Hogwarts n'en n'a connu auparavant…
Bien qu'il ne reconnût pas l'écriture, il savait très bien de qui cela provenait.
Qui aurait pu penser que Severus puisse être aussi attentif à sa santé?
Décidément, cet homme l'intriguait de plus en plus! Déjà lorsqu'ils étaient jeunes, il se sentait mal à l'aise face au Slytherin. En effet, si ce dernier méprisait ses trois meilleurs amis, il avait bien senti que le jeune homme avait à son égard une opinion plus mitigée. Severus ne l'appréciait pas, mais pour une raison qu'il n'avait jamais connu, le brun le respectait. Remus avait senti dès cette époque que le Slytherin n'aurait jamais rien fait pour lui causer du tort, du moins lorsqu'il n'agissait pas en représailles. Il n'avait d'ailleurs pas été inquiet lorsque ce dernier avait appris pour sa lycanthropie, il savait qu'il ne l'aurait pas trahi.
Remus avait d'ailleurs été déçu que le professeur de potions trahisse son secret bien des années plus tard. Il n'avait pas compris ce qui avait pu changer le jeune garçon, qu'il n'avait pas revu depuis leur scolarité à Hogwarts, pour qu'il devienne aigri à ce point.
Mais, après ce regrettable incident qui lui avait coûté son poste de professeur à Hogwarts, Severus avait recommencé à agir comme il l'avait toujours fait à son égard. Certes, il rechignait souvent et cherchait tout le temps la confrontation, mais il acceptait à chaque fois de lui rendre les services qu'il lui demandait. Remus en avait donc conclu que Severus avait considéré ce qu'il s'était passé après la fuite de Sirius comme une simple vengeance, comme avant. Mais au fond de lui, le loup garou savait qu'il y avait une autre raison. Si le maître des potions calquait son comportement sur celui qu'il avait eu plus jeune, le Gryffindor avait senti que cela énervait Severus. Il semblait que celui-ci se demandait pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il ne haïssait pas Remus autant que les autres Maraudeurs. Et visiblement, il cherchait encore la réponse… Mais bien sûr, le Slytherin était bien trop fier pour demander une explication. En un sens, cela l'arrangeait. Il n'aurait pas su lui répondre.
Remus but d'une traite la potion en pensant à la journée du lendemain. Il n'avait vraiment pas envie de jouer les monstres de foire. Comme d'habitude, Sirius l'avait eu à l'usure. Maintenant qu'il avait donné sa parole, il ne pouvait plus se défiler.
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- Hermione, dépêches-toi! On va être en retard, beugla Ron en bas du dortoir des filles.
- J'arrive dans cinq minutes! répondit cette dernière.
Sachant qu'il ne pouvait pas faire grand chose à part continuer à harceler la jeune fille, qui de toute façon, terminerait ce qu'elle faisait et mettrait plus de temps s'il ne cessait pas de la déconcentrer, le rouquin prit son mal en patience. Il attendit que sa meilleure amie daigne bien arriver. Mais pourquoi lui avait-il promis qu'il ne partirait pas sans elle?
Il se mit à regarder sa montre en soupirant d'impatience toutes les deux secondes. Si elle n'arrivait pas dans les cinq minutes qui suivaient, ils seraient bons pour une course effrénée dans les couloirs du château. Mais il semblait que la jeune fille n'avait pas totalement perdu la notion du temps. Elle sortit donc de sa chambre assez tôt pour leur éviter d'avoir à courir un sprint.
Ron remarqua tout de suite son air préoccupé, mais il n'eut pas le temps de lui poser une seule question qu'elle l'avait déjà pris par le bras et l'entraînait en dehors de la salle commune des Gryffindor.
Tout en marchant d'un pas sportif, Hermione tendit au rouquin le livre qu'elle avait pris le soin de prendre.
- Lis-ça, ordonna-t-elle.
De mauvaise grâce, Ron s'exécuta. Au fur et à mesure qu'il lisait le passage qu'elle lui avait signalé il pâlissait.
- Par Merlin, murmura-t-il lorsqu'il eut fini.
- Comme tu dis, soupira la jeune fille.
- Tu penses vraiment qu'Harry court un danger?
- Je ne suis pas sûre, l'article n'est pas assez complet, en tout cas il faudra lui en parler.
- Et le plus tôt sera le mieux!
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Aux premières loges de la conférence qui aurait lieu dans quelques minutes, Harry attendait impatiemment l'arrivée de ses deux meilleurs amis. Ils avaient été les seuls à accepter de l'accompagner; Hermione parce que le sujet l'intéressait, et Ron simplement pour être avec ses deux amis. Les autres avaient, soi-disant mieux à faire. Mais il ne les blâmait pas, il n'y serait pas allé s'il ne s'agissait pas de Remus.
C'était Sirius qui avait eu l'idée de faire une sorte de conférence sur les loups-garous. Non seulement parce que c'était dans le programme des troisièmes années, mais aussi pour essayer de faire dépasser aux élèves le stade des préjugés. De nombreuses rumeurs couraient sur les loups-garous. La plupart d'entre elles étaient infondées, mais suffisaient à semer la terreur dans le monde sorcier. Elles mettaient donc ces êtres en marge de la société. Sirius comptait faire changer de mentalité les jeunes élèves et peut-être ainsi changer l'attitude des sorciers face à ceux qui étaient différent d'eux.
Si l'intention était louable, Harry doutait que cela change la face du monde. Les peurs étaient trop ancrées dans le cœur des sorciers pour qu'ils acceptent d'aller facilement vers les autres êtres. Mais peut-être que grâce à ce genre d'attitude, les choses évolueraient.
Remus, le brun l'avait appris, était encore moins optimiste que lui. Sirius avait dû déployer tous les trésors de persuasion pour que le loup-garou accepte. Et encore! Le loup-garou n'était toujours pas enchanté par l'idée. C'était pour cette raison que Sirius avait du le laisser un peu plus tôt; il voulait s'assurer que le châtain ne lui aurait pas fait fauxbond au dernier moment. Certes, ce n'était pas son style mais sait-on jamais….
La grande salle commençait à se remplir peu à peu, mais un rapide coup d'œil permit à Harry de constater qu'il était certainement l'un des seuls années supérieures à s'être déplacé. Il se doutait que les Slytherins auraient déserté cette conférence, mais il s'était attendu à voir plus de personnes des trois autres maisons. Visiblement, la lycanthropie ne passionnait pas grand monde… C'était regrettable, mais il ne pouvait rien y faire.
Il jeta de nouveau un regard à la porte du grand hall, mais ses amis n'arrivaient toujours pas. Harry se demandait ce qui pouvait bien les retarder ainsi. Il leur avait pourtant bien donné l'heure exacte de la conférence, et spécifié d'arriver quelques minutes à l'avance pour être sûrs d'avoir une bonne place! Une fois de plus, ils avaient du compter sur le fait qu'il leur en aurait réserve une pour chacun à ses côtés.
Enfin, même s'il ne l'avait pas fait, cela n'aurait pas changé grand chose vu la foule qui se pressait pour assister à la petite réunion organisée par son parrain… Il en était triste pour Remus, lui qui s'était déplacé pour si peu. Il espérait sincèrement que le loup-garou n'en serait pas démoralisé. Surtout que, d'après les dire de Sirius, il n'allait pas fort en ce moment. C'était aussi pour cela que son parrain avait organisé cette conférence, pour faire sortir le châtain de son train-train quotidien. Et vu l'enthousiasme débordant dont faisait preuve l'ancien professeur de DADA, son meilleur ami finissait par croire que son idée n'était peut-être pas si bonne que cela. Evidemment, le loup-garou ne faisait rien pour le détromper. Sirius avait d'ailleurs déclaré que si revoir Hogwarts ne déridait pas Remus, il prendrait les choses en main!
Dans le brouhaha des élèves de troisième année, il distingua bientôt deux voix familières. Ron ronchonnait car ils avaient encore dû courir dans les couloirs du château pour ne pas arriver en retard à la conférence, ce à quoi Hermione répliquait que d'habitude ce n'était pas après elle qu'on devait attendre.
- C'est facile de ne pas être en retard en cours lorsqu'on ne mange rien à table, rétorqua Ron.
- Je ne me goinfre pas moi, nuance.
- Moi non plus, nous n'avons pas les mêmes besoins caloriques, c'est tout.
- Si tu le dis… Mais soit tu t'arranges pour manger plus tôt la prochaine fois, soit tu arrêtes de me râler dessus maintenant.
Ron dû admettre qu'elle avait remporté la manche et s'assit à côté d'Harry en bougonnant. Ce dernier remercia Merlin pour avoir épargné à ses oreilles une nouvelle dispute. Il ne pouvait vraiment pas empêcher ces deux là de s'affronter!
- Au fait Harry, il faudra qu'on ait une conversation sérieuse après la conférence. Car si mes craintes se révèlent exactes, tu es en danger.
- Ça ne change pas de d'habitude. Qu'est-ce que je risque cette fois-ci?
- Je n'ai pas vraiment le temps de t'expliquer là, ça va commencer d'une minute à l'autre. Mais rappelle-moi de t'en parler après la conférence.
- Je n'y manquerai pas.
N'ayant rien d'autre à ajouter, Hermione se plongea de nouveau dans le gros livre que lui avait prêté Lydia. Elle n'eut pas le temps de lire trois lignes que Sirius arrivait à son tour dans la grande salle. Il était suivi de près par Remus.
Ils avancèrent jusque vers l'estrade. Là, Sirius prit la parole tandis que Remus s'installait.
« Le but de cette conférence est, comme vous le savez, de vous permettre de mieux connaître les loups-garous. Mais comme nous savons pertinemment que si M. Lupin reste pendant trois heures à vous parler de sa condition, il aura beau user de ses merveilleux dons d'acteur, peu d'entre vous seront attentifs jusqu'au bout. Alors pour ce qui est de retenir ce qu'il vous aura dit… C'est pour cette raison que nous avons décidé d'un commun accord que cette conférence se fera par un jeu de questions-réponses. Vous lui poserez les questions que vous voudrez sur la lycanthropie et il vous répondra en toute franchise. Et, pour qu'aucun de vous ne puisse douter de sa sincérité, M. Lupin prendra sous vos yeux un verre de Veritaserum. Pour ceux qui auraient des doutes sur la potion, je sais que certaines rancœurs à l'égard des loups-garous sont très tenaces et peuvent rendre sceptique. Je propose qu'ils se lèvent et testent la potion. Aucun volontaire? Dans ce cas, je vous propose de préparer vos questions en attendant que la potion que M. Lupin va boire ait le temps d'agir. »
Aussitôt, il y eut dans la salle une agitation fébrile. Les élèves prirent une plume et un bout de parchemin tout en se mettant à chuchoter avec leurs voisins. Certains, d'ailleurs, se mettaient à ricaner tandis qu'ils passaient à leurs amis la question qu'ils voulaient poser. Harry doutait fortement que ce genre de questions ait attrait à la Lycanthropie, et se demandait comment son parrain allait modérer ces élèves.
- Bien, reprit ce dernier, je pense que tout le monde est prêt. Une dernière précision avant de laisser place à M. Lupin. Le premier qui songe à poser une question hors sujet, n'aurait non seulement pas le loisir de connaître la réponse mais serait puni de manière à ce qu'il se souvienne à vie que ce genre de plaisanterie n'est pas accepté. Qui commence?
Les questions se succédèrent, d'abord timidement, puis les élèves s'enhardirent et levèrent plus volontairement le bras. Les questions posées étaient parfois techniques, d'autres étaient plus personnelles. Remus s'efforçait à chaque fois de répondre avec le maximum de précision, tandis que les élèves les plus sérieux griffonnaient le moindre de ses propos sur un rouleau de parchemin. L'assistance semblait, dans sa grande majorité, extrêmement intéressée par les dires de l'ancien professeur de DADA. Certaines jeunes filles très émotives frémissaient même à l'idée qu'un homme comme lui avait pu endurer autant de souffrances, et encore, il ne dévoilait là que les déboires de sa vie publique…
Harry eut un sourire indulgent en les regardant…Remus savait captiver son auditoire. Même ceux qui avaient ouvertement montré leur mécontentement d'avoir à subir cette conférence se taisaient et l'écoutaient religieusement - ou tout du moins faisaient semblant.
Bientôt, les bras levés se firent plus rares. Les questions se répétaient et, certains élèves restés calmes jusque là, montraient clairement leur ennui en baillant. C'est ce moment que choisit Hermione pour lever le bras. Elle était restée silencieuse jusque lors, se contentant de faire taire Ron à chaque fois que celui-ci faisait mine d'ouvrir la bouche. Vexé, le rouquin s'était alors contenté de lancer des mots à Harry, sous le regard sévère de Sirius. Ceux-ci n'avaient - pour la plupart - aucun rapport avec la conférence, preuve que son ami s'ennuyait. Il faut dire que la majeure partie des questions posées étaient bateaux, ou encore ils connaissaient déjà la réponse. Hermione avait semblé aussi agacée qu'eux. Elle s'était mise à lever les yeux à chaque fois qu'une question de ce genre était posée. Elle n'avait pris la peine de noter la réponse de Remus que pour deux ou trois questions. Elle avait laissé la parole aux élèves de troisième année puisqu'ils étaient les principaux intéressés de cette conférence. Maintenant qu'ils avaient fait le tour des questions qu'ils voulaient poser, elle intervenait, au grand dam du reste de l'auditoire.
- Quelle est votre opinion sur les sorciers ordinaires?
- Aussi bizarre que cela puisse paraître, elle n'est pas mauvaise. Nous n'avons rien contre eux. Bien sûr, nous sommes souvent déçus du comportement que la plupart d'entre eux nous oppose, mais à force on s'y fait. Nous comprenons sans problème que les sorciers puissent avoir peur de nous. Ayant aussi été étudiant à Hogwarts, je sais quelles atrocités les miens ont pu commettre lorsqu'il était encore impossible de contrôler leurs pulsions les nuits où ils se transformaient. La plupart des loups-garous ont conscience que ces jours sombres ont laissé de profondes marques dans la mémoire des sorciers. C'est pour cela que nous gardons profil bas, encore de nos jours. Mais nous espérons ardemment que les choses se mettent à bouger.
- Lorsque vous avez décrit votre transformation, vous avez mentionné une certaine dualité entre l'homme et le loup. Pourriez-vous développer ce que vous entendez par là?
- C'est assez difficile à expliquer, mais normalement avec la dose de Veritaserum que j'ai pris, je devrais y arriver sans trop de problèmes. Je dirais que nous subissons un certain dédoublement de personnalité. Les deux personnalités ont parfaitement conscience l'une de l'autre et tentent de l'influencer, mais la frontière entre le loup et l'homme est très distincte. Ce que je veux dire par là, c'est que lorsque j'ai la maîtrise de notre corps commun, le loup ne pourra pas m'influencer si je ne lui permets pas; et inversement, quand il a la maîtrise du corps, j'aurais beau hurler pour qu'il calme ses instincts il ne m'écoutera pas la plupart du temps.
- Vous pouvez donc communiquer?
- Bien sûr! Mais nous évitons au maximum. Nous sommes comme les deux faces d'une même pièce. Nous ne pouvons exister l'un sans l'autre. Mais nous sommes tellement opposés que si nous tentons de discuter, la conversation dégénèrerait et pourrait entraîner notre destruction à tous deux. Nous nous contentons donc de maintenir le fragile équilibre entre nous.
- Vous voulez dire que le loup pense? demanda une troisième année, horrifiée.
- Mais bien sûr qu'il pense! Le loup est toujours autant intelligent que son hôte. Même si cette personnalité est en majeure partie composée d'instincts bestiaux, elle ne reste pas moins un bout de moi qui est devenue indépendante le jour de l'incident.
- Et il pourrait parler?
- Je ne suis pas certain qu'il ait la possibilité de le faire. En tout cas, il n'en n'a jamais trouvé l'utilité.
- Bon, intervint Sirius, une dernière question et je vous libère.
Du fond de la salle, une voix grave s'éleva.
- De quoi avez-vous le plus peur? demanda Artanis.
Remus fut parcouru d'un long frisson. Ses yeux s'écarquillèrent de panique et une lueur jaune y brilla fugitivement avant de disparaître.
Harry se demanda ce qui pouvait bien terroriser ainsi les deux personnalités du loup-garou. Comme tous, il avait pensé que c'était la pleine lune que Remus craignait le plus, mais il semblait que les deux entités partageaient une peur encore plus grande, une peur que même l'épouvantard n'avait su déceler.
La salle était maintenant silencieuse. La violente réaction du loup-garou face à la question de l'elfe avait laissé tout le monde perplexe. Remus se tordait maintenant les mains dans tous les sens. Il donnait l'impression d'être en plein conflit intérieur. Ses yeux avaient perdu toute lucidité et il ne cessait de marmonner des paroles incompréhensibles. Sirius avait tenté de s'approcher de lui pour le calmer, mais son ami l'avait violemment rejeté. Par sa question, Artanis avait rompu le fragile équilibre entre l'homme et la bête. Soudain, Remus reprit le contrôle de lui-même, comme si les derniers instants n'avaient jamais existés pour lui. Il fixa d'un air grave Artanis et répondit « Des Guides »
Sa voix n'avait été qu'un murmure
