Chapitre Un dernier cadeau
-Où sont papa et maman ?
-Je suis désolé, Andy, ils ne reviendront jamais…
Ce matin-là, un homme cogna à la porte du petit appartement et attendit. Assez âgé, la moustache et les cheveux bruns, dans un complet veston-cravate, une mallette à la main. Un autre homme vint ouvrir, celui là plus jeune, les cheveux noirs et longs.
-M.Snape ?
-C'est moi…
-Puis-je entrer ? Je suis l'avocat de votre père.
Le jeune homme ouvrit la porte et le conduisit à la cuisine, avant de s'asseoir devant lui.
-L'avocat de mon père ? S'est-il passé quelque chose ?
-Il est décédé.
-… Cessez de vous moquer de moi. Je lui ai parler il y a une demi-heure au téléphone.
-M. Snape… Votre père et son épouse sont décédés il y a 3 jours, dans un accident de métro.
-…Mon père biologique, vous voulez dire… Oh. Je suis navré de l'entendre.
Dans sa voix, on sentait bien qu'il n'était pas navré du tout.
-N'ayant pas écrit de testament, tout ce qu'ils possédaient vous reviennent, à votre frère et vous.
-Alors que je viens de me trouver un emploi ? Ça m'aurait été plus utile pendant mes études !
-M. Snape ! Il s'agit de votre père, non d'une question d'argent !
-Mon père ! Vous appelez un père, vous, celui qui tue votre mère ? Vous appelez un père, vous, celui qui vous jette à la rue à 14 ans parce qu'il s'est remarié ? Moi, j'appelle ça un salaud.
-M. Snape, vos relations avec votre père ne regardait que vous… Il n'empêche que, n'ayant pas, comme je l'ai dis, trouver de testament… Vous êtes, légalement, le tuteur de votre petit frère.
-C'est ridicule. Il ne m'a jamais vu, j'ai été fichu dehors avant sa naissance, et mon père doit lui avoir dit des tonnes de mensonges sur moi. Il n'accepteras jamais que je m'occupe de lui.
-Et pourtant… Il est très impatient de vous voir.
-Comment ?
-Sev ? demanda une voix. Qu'est-ce qui se passe ?
Remus sortit de la salle de bain en même temps qu'une nuée de vapeur, portant en tout et pour tout une serviette autour des hanches.
-Oups…
Il entra dans la chambre, heureusement à coté, et en ressortit avec une robe de chambre, la serviette dans ses mains pour éponger ses cheveux.
-Bon… Sev, il se passe quoi ?
-Peut-être préfèreriez-vous, M. Snape, que nous continuions cette conversation une fois que votre ami sera rentrer chez lui ?
-Vous attendriez longtemps, il habite ici.
-Oh…
-Sev… Qu'est-ce qu'il fait là ?
-C'est l'avocat de mon père biologique. Tu sais tout ce qu'il m'a fait ?
Remus hocha la tête, ses yeux lançant des éclairs.
-Et bien… Lui et sa femme sont décédés.
-Oh…
-Et… Tout en héritant de la moitié de ce qu'il possède… J'hérite de la garde de mon petit frère.
-Ah oui ? On va s'occuper de ton petit frère ?
-M. Snape, s'occupera de son petit frère.
-Remus aussi, puisqu'il est mon compagnon, intervint Severus.
-Je… Pardonnez-moi, je l'ignorais.
-A ce que je sache, je ne vous l'avais pas dis. Quand pouvons-nous aller le chercher ?
-Dès ce soir. Pour le moment, j'ai loué les services d'une gardienne pour s'occuper de lui jusqu'à ce que vous veniez le chercher. Il est à la résidence Snape. Vous savez le chemin ?
-Bien sur…Comment s'appelle t'il ?
-Andy Snape.
Severus, puis Remus, transplanèrent à l'intérieur de la maison et marchèrent en silence. Après un moment, une jeune fille se jeta sur eux avec une poêle à frire, prête à les assommer.
-Qu'est-ce que vous faites ici ? Qui êtes vous ?
-Je m'appelle Severus Snape, je viens chercher mon petit frère, Andy.
-Qui me dit que vous ne mentez pas ?
Il lui montra la lettre de l'avocat et elle baissa doucement sa poêle.
-Pardonnez-moi, mais il se passe des choses tellement bizarre dans le quartier… Comment êtes-vous entrer ?
-J'ai encore un double de la clef.
-Ah bon… Andy ! Andy, mon coeur, viens ici ! Ton frère est arrivé !
Un jeune garçon aux cheveux coupés courts, noirs, aux yeux noirs, plutôt petit pour son âge, s'approcha timidement. Il ressemblait beaucoup à Severus, à la différence du nez…
-Sev… C'est ton portrait craché… murmura Remus. Il est trop mignonnnnnn !
-Remus, tu vas lui faire peur.
En effet, le petit garçon s'était caché derrière sa gardienne.
-Andy, ait pas peur, c'est ton grand frère !
Severus s'agenouilla et appela le petit doucement.
-Andy, tu viens avec moi ? Ton papa et ta maman ne reviendront pas, tu le sais, hein ? C'est moi, et Remus, qui allons s'occuper de toi. Tu ne veux pas rester ici, tout seul, n'est-ce pas ?
-Je veux que papa et maman reviennent…
-Mais ils ne reviendront pas… dit Remus doucement. Même si tu attends ici pendant toute ta vie, ils ne reviendront pas… Si tu viens avec nous, on va s'occuper de toi. Tu vas aller habiter dans un grand château…
-Remus, tu pourrais attendre que l'on soit partis pour lui parler… La gardienne va croire que tu es fou…
-…Vous allez habiter à Poudlard ? demanda t'elle.
-…Vous êtes une sorcière ?
-J'entre en septième année.
-Je suis le nouveau prof de potions.
-Le fils de M. Erik ?
-Oui… L'a t'il dit à tout le monde, ou…
-Tout le monde a hâte de voir si vous êtes aussi toqués que lui !
-Misère…
Pendant ce temps, Remus avait continué à parler au petit, qui finit par sortir de derrière sa gardienne pour s'approcher de lui. Remus lui sourit gentiment.
-Tu vois, nous ne sommes pas méchant. Demande à ta gardienne, le château, il existe pour vrai. Nous sommes des sorciers, et ce château, c'est une école de magie.
-Est-ce que je vais faire de la magie, moi aussi ?
-Non, je ne crois pas que tu pourras, sourit Remus gentiment. Enfin, pas maintenant… Mais qui sait ! Peut-être qu'avec le temps, nous découvrirons que tu a des pouvoirs magiques ? Cela arrive aussi parmis les Moldus.
-Les Moldus ?
-Les non-sorciers. Comme ton papa et ta maman.
-Mais pourquoi mon frère, c'est un sorcier, lui ?
-Parce que sa maman était une sorcière.
-Ma maman n'est pas sa maman ?
-Non, sa maman est morte quand il avait ton âge, lui aussi. Il ne lui restait que son papa, qui s'est ensuite marier avec ta maman.
-Pourquoi il venait plus, après ?
-Parce qu'il avait d'autre chose à faire. Tu sais, être à Poudlard, ce n'est pas de repos tous les jours !
-Dites donc, on dirait que vous vous entendez bien, tous les deux, sourit Severus.
-Oui ! Remus, il est gentil.
-Je suis heureux d'entendre ça. Tu sais que c'est moi qui vais m'occuper de toi, maintenant ?
Le petit hocha la tête.
-Est-ce que tu aimerais que Remus reste avec nous ?
Il hocha la tête à nouveau, et Severus sourit.
-Et bien, c'est ce que Remus va faire. A vrai dire, il habite déjà chez moi.
-Ouais ! Mais… Dites… Vous allez pas mourir, vous aussi ?
Remus serra le gamin fort dans ses bras.
-Bien sur que non ! On ne vas pas mourir avant très très longtemps !
-Ok…
Severus se tourna vers la gardienne et pointa la poêle a frire.
-Vous pouvez m'expliquer pourquoi vous n'utilisez pas votre baguette ?
-Parce qu'elle est cachée dans le manche.
-Ingénieux.
-Merci ! Et en même temps, je peux les assommer, j'aime bien.
-Oui, bon… Cela me rassure de savoir que vous êtes élève à Poudlard.
-Pourquoi cela ?
-Parce que je n'ai pas d'argent pour vous payer sur moi…
-Oh…
-Venez à mon bureau, la première semaine, d'accord ?
-Très bien professeur.
-Dis Andy, demanda Remus. Quand on va être à Poudlard, est-ce que tu aimerais qu'elle vienne te garder encore ?
-Oui ! Vicky est gentille, et elle vient me garder depuis que je suis tout petit !
-Bon, voilà qui est réglé, fit Severus. Tu viens Andy, on va retourner à la maison.
-Dans le grand château ?
-Non, on y vas juste la semaine prochaine. Pour le moment, tu vas venir dans notre appartement.
-D'accord !
-Comment allez-vous partir ? demanda Vicky. Vous avez un portoloin ?
-Non… Transplanage d'escorte, nous n'avons pas le choix.
-D'accord. Bon, et bien on se revoit à l'école, professeur ! Bye Andy, soit bien sage avec ton frère et son ami, hein ?
Et elle transplana. Severus se tourna vers son jeune frère.
-Bon… Écoutes-moi bien, d'accord ? On va faire comme Vicky, mais comme tu es un Moldu, tu ne peux pas le faire tout seul. Tu vas devoir transplaner avec l'un de nous deux, d'accord ? La sensation est désagréable, mais ça sera vite finit.
Aussitôt dit, aussitôt fait, et le petit Andy était réfugié dans les bras de Remus.
-Pfff… Tu parle… c'est mon frère et c'est toi qu'il préfère…
-Tu préfères ça, ou alors qu'il me déteste et que je doive déménager ?
-Tu n'aurais PAS déménager, Remus. Bon, tu le ramène à la maison ? Moi, je vais aller chercher des vêtements et quelques jouets. On ramènera tout quand on iras à Poudlard. Oh ! Et tu pourrais écrire à Dumbledore, lui demander d'ajouter une chambre, pour le petit, dans nos appartements ?
-Mais oui, bien sur ! T'es prêt, Andy ? 1…2…3… go !
Et ils disparurent. Severus sourit. Remus avait l'air d'adorer le gamin, et ce dernier lui rendait bien. Ça le rassurait, a vrai dire. Ce qui l'inquiétait, c'était la réaction de Dumbledore, celle d'Érik, et ce qui allait se passer dans les prochaines semaines. Si cela n'aurait été que de lui, il aurait prit sa part d'héritage, placé Andy en pension et rien n'aurait changer dans leur vie. Il ne voulait rien savoir du fils de cet homme qui les avait tant fait souffrir, sa mère et lui. Mais Remus n'était pas de son avis…
FLASH BACK
-Severus Snape ! Comment tu peux oser dire ça ! C'est ton frère !
-Demi-frère. C'est le fils de cet homme qui m'a fait tant de mal, tu te souviens ? Celui qui a tuer ma mère, la seule personne que j'aimais !
-S'il ne l'aurait pas fait, penses-tu qu'on en serait là, aujourd'hui ? T'aurais pas été le même !
-C'est quoi ces histoires ?
-C'est parce qu'on était tous les deux malheureux qu'on s'est rapprochés ! Si tu aurais été heureux, tu ne m'aurais jamais approchés ! On n'aurait pas pu se comprendre, s'aider ! Si t'aurais eu tes parents, Erik ne t'aurais pas adopter ! On aurait pas former une famille !
-Qu'est-ce que tu racontes !
-J'ai BESOIN d'une famille, tu comprends ? J'ai besoin de savoir que des gens m'aiment !
-Qu'est-ce que tu crois ! Moi aussi ! Comment n'importe qui ! Personne ne veux vivre seul !
-Alors pourquoi veux-tu infliger ça à ton petit frère ? Alors que lui-même a du être malheureux avec ton père, autant que tu l'a été ? Pourquoi tu veux le priver de ce qui peut être sa dernière chance d'être heureux ?De trouver une famille ? demanda t'il doucement.
Là, il devait avouer que Remus l'avait bien eu.
-…Manipulateur. Tu es aussi pire qu'un Serpentard.
-Loup-garou qui veut ça. Mais ne dis pas le contraire. J'ai raison. Lui aussi, il a le droit d'être heureux, d'avoir une famille. Il a du subir les mêmes choses que toi, de la part de votre père. Qui mieux que toi pourras le comprendre ?
-Mais s'il ne m'aime pas ? S'il n'accepte pas nos différences ? Le fait qu'on soit ensemble ? S'il nous déteste ?
-Aurais-tu peur d'un petit garçon de 8 ans, par hasard ?
-…Non… Mais…
-Sev. Il a besoin de toi. Tu es son grand frère. Même s'il ne t'a jamais vu, tu es le dernier membre de sa famille. Ta seule présence va le mettre en confiance. Et puis… Ce n'est pas ton père. Son seul défaut à tes yeux, c'est d'être le fils de cet homme. Mais toi aussi, tu l'es. Et tu mérites l'amour pour autant.
-Tu dis ça comme si tu t'en fichais, Remus ! Tu comprends pas que ça va tout changer, d'avoir un gamin avec nous !
-…Et alors ? Sev, il a 8 ans. On va l'avoir pendant encore 10 ans avec nous.
-Et alors ?
-…Sev… Tu comprends pas… On en auras jamais, tu sais ? Quand même qu'on voudrait. L'arrivée de ton petit frère… D'une manière… Ça va réparer cette injustice.
-Remus…
-Tu te rends compte ? Un gamin a dorloter, a câliner, a qui donner tout ce que nous, on a jamais eu à son âge ?
C'était à l'âge d'Andy, justement, que Severus avait été privé d'affection. Au même âge, Remus en était privé depuis deux ans, déjà. Lui qui était avant le fils chéri, la fierté de ses parents. C'était surtout Remus qui avait besoin de donner ce que lui n'avait que si peu eu. Pour Remus, il aurait accepter n'importe quoi. Et le lycanthrope le savait.
-…Remus…
-…Sev… Peut-être qu'il ne nous détesteras pas… Peut-être qu'il n'auras pas peur de nous… Peut-être qu'il comprendra ? On peut toujours essayer ? Et si ça ne marche pas, tu pourras le mettre en pension et oublier jusqu'à son existence si tu veux.
Comme s'il le pourrait ! Peu importe les misères que le gosse pourrait leur faire, Remus l'adorerait quand même et souffrirait d'en être séparé. Ça avait été pareil avec le chaton qu'il avait trouver. Malgré la peur de l'animal à la présence du loup, malgré les griffures et les morsures, Remus s'était occupé de l'animal, lui avait trouver une gentille famille, et avait été attristé du départ du félin. Et c'était un animal. Alors un gosse abandonné ?
-…D'accord… D'accord, Remus. On va aller le chercher. De toute façon, est-ce que j'ai le choix ?
FIN DU FLASH BACK
Il soupira. Finalement, Andy adorait Remus, et semblait soulagé de voir que son grand frère allait prendre soin de lui. Il n'avait pas paniqué à la vue de la magie, et ils avaient déjà trouver une sorcière qu'il aimait bien, qui pourrait l'aider à comprendre dans le futur. Il ne restait plus qu'une chose qui pourrait éloigner le gamin d'eux; sa relation avec Remus. Oh, oui. Et le fait que Remus était un loup-garou. Bien des choses, en fait. Bien des choses contre lesquelles il ne pouvait rien.
Il monta à l'étage, où se trouvaient les chambres, et s'arrêta devant celle qui était la sienne, avant. A présent, elle contenait un petit lit, et une quelques jouets. Sur le mur, des photos d'Andy et de sa mère, la conasse qui avait convaincu son père de le jeter dehors(non pas qu'il fut contre l'idée.) . Tout comme autrefois, des photos de sa mère et lui, sur ces mêmes murs, retenus par ces mêmes clous, il en était sur. A la différence que la mère regardait son enfant avec ennui, et si possible, avec mépris.
Des souvenirs lui revenaient en mémoire.
FLASH
-Viens ici mon chéri… Qu'est-ce qui s'est passé mon trésor, tu t'es fais mal ? Ne pleure pas mon amour… Viens voir maman… Tu es si mignon mon bébé, je ne supporte pas de te voir avoir mal…
-C'est… C'est papa… Il m'a mit en colère en me disant des noms, et… et son chandail a prit en feu ! Il m'a traiter de monstre, et il m'a frappé…
-C'est parce que toi et moi, nous sommes des sorciers. Ce feu, c'était ta magie, parce que tu voulais te protéger des méchants mots de papa. Je vais parler à papa, il ne te frapperas plus jamais mon lapin, plus jamais. Il n'a pas le droit.
FIN DU FLASH
L'hématome sur la joue de sa mère lui avait fait comprendre qu'elle non plus ne pouvait rien contre cet homme. Pas depuis que sa baguette avait été brisée par lui. Et depuis ce jour de ses 4 ans, ils avaient été obligé de lui obéir, et se faisait frapper à de nombreuses reprises. Surtout lorsque sa magie le protégeait.
Cet homme, il le haïssait. Andy deviendrait-il comme lui ? Non. Il ne devait pas penser ça. Remus lui hurlerait dessus s'il savait ses pensées. Il s'approcha du petit lit pour récupérer quelques peluches, quelques livres, et vit un portrait sous l'oreiller. Un petit garçon aux cheveux noirs, assez longs, les yeux noirs rieurs, un nez assez imposant et une belle femme qui malgré ses cernes, semblait heureuse avec cet enfant dans ses bras.
-Andy… Sans nous connaître, tu nous aimais déjà…
Il ramassa ensuite quelques vêtements, mit le tout dans un sac, puis transplana à son tour.
Remus apparut dans sa cuisine, et sourit en voyant l'enfant effrayé le serrer davantage.
-N'aie pas peur, c'est finis… Tu es ici dans notre appartement, à Severus et moi. Tu es ici chez toi.
Il déposa l'enfant au sol, qui se remettant de ses émotions, regarda autour de lui avec curiosité.
-Pourquoi il y a toutes ces boîtes ?
-Parce que nous déménageons la semaine prochaine dans le grand château dont je te parlais tout à l'heure.
-On va habiter dans un château pour de vrai ? Est-ce que vous êtes des princes ?
Remus se mit à rire.
-Non, nous ne sommes pas des princes. Ton frère est professeur dans le château, qui est une école.
-Vicky y va ?
-Oui, Vicky y va. Ton frère est son professeur.
-Mais elle ne le connaissait pas.
-C'est vrai. Severus commence sa première année comme professeur.
-Toi aussi, tu enseigne ?
-Euh… Non…
-Alors pourquoi tu déménage, toi aussi ?
Remus le regarda, gêné.
-Euh… Bin… Parce qu'on habite ensemble, et qu'il ne veut pas qu'on soit séparé.
-…Vous êtes comme maman et papa, sauf que vous êtes deux gars, c'est ça ?
Rouge jusqu'aux oreilles, Remus acquiesça.
-Oui… C'est ça…
-Ok !
Et c'est tout naturellement que le gamin vint se blottir contre lui sur le canapé.
-Où je vais dormir, moi ?
-Tu vois la chambre, là ? Tu vas dormir là. Tu es fatigué ?
Le gamin hocha la tête.
-J'ai pas mon pyjama. Et maman ne seras pas contente si je ne me brosse pas les dents. Elle va crier très fort. Peut-être même qu'elle va me frapper.
Remus regarda le petit visage innocent avec horreur.
-Non Andy, non ! Ta maman ne reviendra jamais, et je ne vais pas te crier après, ni Severus. Et jamais, jamais on ne vas te frapper. Tu n'as pas à avoir peur, mon cœur, d'accord ?
-…D'accord…
-Et pour ton pyjama, j'ai une idée, d'accord ? Suis-moi dans notre chambre.
Une fois dans ladite chambre, il lança le gamin sur le lit, ce qui le fit rire, puis farfouilla dans une boîte pour en sortir un grand T-shirt blanc.
-Tiens, mets-ce chandail, ça va te faire comme une chemise de nuit.
-C'est à qui ?
-C'est à moi. J'espère que ça ne te dérange pas de porter mes vêtements ?
Le petit secoua la tête et prit le chandail pour y enfouir son visage.
-C'est doux. Et ça sent bon. Les vêtements de papa, ils sentaient tous la bière.
Remus attrapa le gamin pour le serrer dans ses bras, puis l'aida à se changer.
-Dis Andy, il me semble que tu es bien petit, pour un garçon de 8 ans.
-Mais j'ai 6 ans, moi !
-Quoi ? Mais… Quand Severus est parti, c'était il y a 8 ans, et ta maman t'attendait !
-Oh, non ! Ça, c'était ma grande sœur ! Mais elle était déjà morte quand elle est née. Maman voulait un autre bébé, alors elle m'a eu. Mais je crois que si elle voulait un autre bébé pour lui faire faire toutes ses tâches et lui crier dessus et le frapper, elle aurait plutôt du se louer une servante !
Remus resta figé devant les paroles de l'enfant, qui se confiait à lui le plus simplement du monde. Attendrit et adorant déjà le gamin, Remus l'emmena dans la chambre qui lui servait pour ses transformation et l'y borda.
-Remus ? Tu veux bien me chanter une berceuse ? Dans les livres, les enfants ont toujours des berceuses…
-Ton frère va t'en chanter une en arrivant, d'accord ? Moi, je ne chante pas très bien, mais Severus est un excellent chanteur.
-Ah oui ? Alors il va me chanter des chansons tous les soirs ?
-Je te jure que oui.
-Mais peut-être qu'il ne voudra pas…
-Je vais le convaincre, moi.
-Promis ?
-Promis.
-Et je vais avoir des histoires ? Et des glaces ? Comme les enfants dans les histoires de Vicky ?
-Oui, tu vas avoir tout ça, et bien plus. Des tonnes de jouets, des tonnes de livres, des histoires et des chansons avant de te coucher, tu va connaître un monde merveilleux, tu vas te faire des amis, mais surtout, tu vas avoir pleins de bisous et de câlins. Ça te vas ?
-Voui ! …Remus…
-Oui ?
-…Je peux avoir un câlin tout de suite ?
Sans laisser le temps au petit de réintégré sa demande, Remus le serra dans ses bras un long moment, couvrant les jours du garçonnet de baisers. C'est ainsi que Severus les trouva, et regarda la scène attendrit. Son petit frère, dans un chandail trop grand pour lui, blottit dans les bras de son petit ami qui le couvrait de baisers. La scène avait de quoi attendrir même les cœurs les plus durs.
-A ce que je vois, vous avez l'air de bien vous entendre ! dit-il, moqueur.
-Severus… commença Remus, coquin. Je dois t'annonçer que toi et moi, c'est fini.
-…Quoi ?
-Je te laisse pour cet adorable petit bout de chou de 6 ans qui a voler mon cœur.
-Premièrement, tu ne peux pas me laisser sinon je vais en mourir et tu le sais très bien, et deuxièmement, Andy a 8 ans, et non 6.
-C'est là que tu fais erreur mon chéri. Sa mère a eu un bébé mort-né, Andy n'est né que deux ans plus tard. N'est-ce pas, mon poussin ?
-J'ai 6 ans. Et je veux ma berceuse !
-Ah. Oui. Je lui ai promis que tu lui chanterais une chanson à tous les soirs.
-Et pourquoi pas toi ?
-Parce que c'est toi le chanteur, pas moi.
-Mais enfin…
-Quoi ? C'est dégradant pour toi de chanter des berceuses ? Erik le faisait, lui !
-Quoi !
-Bah ouais ! Il venait à l'infirmerie après la pleine lune, et puis il chantait pour m'endormir ! La dernière année, Pomfrey n'employait plus de somnifère pour moi, elle appelait Erik !
-…………………
-Euh… C'est qui, Erik ?
La petite voix fatiguée les sortis de leur conversation.
-Tu vas le rencontrer la semaine prochaine mon trésor, d'accord ? C'est quelqu'un de très important pour ton frère et moi.
-D'accord…
Et Andy bailla. Severus sortit du sac peluches et deux portraits. Un du petit et de sa mère, l'autre de lui et sa mère. Le visage d'Andy s'éclaira.
-Maman !
Severus vint pour lui tendre ledit portrait, mais Andy se saisit de l'autre. Les deux adultes regardèrent, médusés, le petit regarder le portrait d'Elein Prince et Severus Snape.
-A…Andy ? demanda Severus. Pourquoi as-tu dis maman en prenant CE portrait ?
-Parce que c'est ma maman !
-Non, Andy… C'est ma mère a moi. Elle est morte longtemps avant ta naissance. J'étais tout petit.
Comment pouvait-il les confondre ? L'une était noire, l'autre blonde, l'une avait les yeux bleus, et l'autre les yeux gris.
-Je sais que ce n'est pas ma vraie maman… Et que le petit garçon, ce n'est pas moi même s'il me ressemble… Mais elle a l'air de l'aimer, elle… Pas comme ma maman…
Ils ne trouvèrent rien à redire à ça.
Severus chanta doucement pour son petit frère, qui s'endormit bien vite, épuisé par les évènements de la journée. Les deux hommes passèrent au salon, et aussitôt, Remus s'accrocha au devant de la chemise de son amant.
-On ne peut pas le laisser tout seul ! Il m'a un peu parler, et bon sang ! Elle le traitait comme un elfe de maison, elle l'a même frapper, et elle lui criait dessus ! Il n'avait pas d'histoire, pas de chansons, pas de petites gâteries et pas d'affection ! On ne peut pas l'abandonner, Severus !
Doucement, il décrispa les doigts de son petit ami de sa chemise.
-Je me doutais plus ou moins de ça, Remus.
-Mais…
-Pas du fait que tu voudrais qu'il reste. Ça je le sais depuis la crise que tu m'a fais. Je parle du fait qu'il n'était pas heureux. Tu aurais du voir sa chambre… Il n'y avait presque rien. En fait, on auras pas à y retourner, tout ce qu'il possédait, c'était dans ce sac. Le reste était brisé ou en très mauvais état.
-Tout ce qu'il sait du bonheur des enfants, il l'a apprit dans les livres que lui racontait sa gardienne ! Il ne sait rien de la vie d'un enfant normal !
-Par contre, je suis sur qu'il te fait un cinq services !
-C'EST PAS DRÔLE !
-Chutttt ! Tu vas le réveiller ! Je paris que tu n'a pas écris à Dumbledore, que t'a passé ton temps à le câliner ?
-Euh…
-Fais pas cette tête. Je m'en doutais. Et je ne t'en veux pas.
Remus lui fit un petit sourire d'excuse.
-Bon, je vais lui écrire, ensuite au dodo. On a une dure journée, demain.
-Ah bon ?
-On va devoir aller lui acheter pleins de choses. Comme je t'ai dis, ce qu'il avait de potable était dans ce sac.
-Mais les peluches étaient assez grosses.
-Justement. Il a en tout et pour toi deux pantalons, trois T-shirts et deux sous-vêtements. Plus ce qu'il portait.
-Avec notre budget serré… Oh et puis zut, je trouverai bien un endroit où on pourras couper.
-Remus, on déménage dans une semaine, alors tu peux déjà enlever le loyer comme dépense.
-Oui ! C'est vrai !
-Et d'après les papiers du notaire, mon père était très avare et préférait collectionner son argent que la dépenser. Alors on a largement de quoi lui acheter des vêtements dans les meilleures boutiques pour enfants, et avoir encore assez d'argent pour ses études universitaires.
Remus cligna des yeux.
-Tu déconne ?
-J'ai l'air de déconner ?
-Mais cette maison… Euh… C'était…
-Loin d'être riche et bien entretenu, je sais. Quand je te disais qu'il était avare… Bon, papier… Va prendre ta douche, pendant ce temps, je vais écrire à Dumbledore et transplaner au bureau de poste.
-D'accord. A tout de suite.
-Remus ?
-Mmmhhh ?
-Andy… Il avait l'air heureux d'être avec nous ?
-… Sincèrement… Je n'ai jamais vu un visage d'enfant aussi content.
-Très bien. C'est tout ce que je voulais savoir. Tu l'adore, n'est-ce pas ?
-Qu'est-ce qui te fais dire ça ? demanda Remus, les joues légèrement rosies.
-La séance de bécotage quand je suis arrivé.
-Tu serais pas jaloux, par hasard ?
-Pfffff. Ridicule.
-J'espère, parce que je te réserve mieux…
-Euh… Remus ?
-Parce que franchement, moi j'ai pas envie de dormir !
-Remus ?
-A tantôt mon amour !
Et Remus se dirigea vers la salle de bain, laissant un Severus un peu perdu. Puis, il sourit. Il se leva, observa le cadre de lui-même enfant et de sa mère, avant de le poser sur le mur. Il s'installa ensuite à la table de sa cuisine avec plume et parchemin, levant de temps en temps les yeux vers le visage souriant de la seule femme qu'il eut jamais aimé. Un dernier cadeau.
