Chapitre 20 Une famille

Les deux petits loup-garous étaient au château depuis deux mois, et ils avaient fait beaucoup de progrès, aidés par leurs deux pères, leur grand frère et leur grand-père, qu'ils avaient enfin accepter(pas facile pour un odorat sur-développé de s'habituer à l'odeur de mort du Fantôme de l'Opéra, mais Erik avait été patient avec eux, et ne le regrettait pas !). Les enfants avaient appris des mots simples, tels que « manger », « dodo », « jouer », « papa », « Gyfondor » (ils avaient retenus facilement le nom des Gryffondor a force d'entendre Severus retirer des points à ladite maison dans les corridors), mais le mot qui les faisaient le plus rire était sans conteste « toilette », car aussitôt, l'un des membres de la famille les soulevait pour les emmener le plus vite possible dans la salle d'eau. S'ils prononçait le nom d'Andy sans problème, ils avaient un peu plus de mal avec celui d'Erik, qui se vit longtemps appeler « Ririk ». Ils appréciaient aussi beaucoup le Pr Dumbledore, surnommé « Dumby », qu'ils collait sans cesse lorsqu'il venait prendre le thé(d'après Remus, le directeur avait fait exprès en se parfumant au préalable avec une essence de chocolat).

Tout était donc pour le mieux pour notre petite famille. Plus les jours passaient, et plus Severus, Remus, Andy et Erik s'attachaient aux deux enfants, qui ne semblaient pas avoir de séquelles de leur quatre années d'emprisonnement, sinon une grande peur d'être abandonnés. Ils ne pouvaient pas rester seuls une seule seconde dans un autre endroit que leur chambre. On les trouvait alors blottit l'un contre l'autre dans un coin de la pièce où on les avait laissés, les yeux emplis de peur et de panique et cela prenait de longues minutes de caresses et de baisers avant de les calmer.

Ce matin-là pourtant, Andy n'avait pas envie de jouer avec son frère et sa sœur. Il préparait son expression orale de fin d'année, mais n'avait aucun sujet. Il devait parler de quelque chose de personnel. Mais quoi ? Il ne pouvait quand même pas parler de Poudlard !

Remus entra dans la chambre de son grand pour le voir installé à son bureau, plusieurs boulette de papiers autour de lui. Andy avait l'air soucieux; les sourcils froncés, la mine boudeuse, les doigts pianotant avec impatience sur son bureau. Il ressemblait vraiment à Severus lorsqu'il corrigeait ses devoirs, hésitant entre un D et un T pour la copie des Gryffondors. Par contre, il avait la manie de Remus de tortiller une mèche de cheveux entre ses doigts.

Le loup-garou sourit, pensant à un fait cocasse. Andy était le portrait de Severus, Nikki était le portrait de Remus, et Chîyo avait les cheveux de Severus, et les yeux de Remus. Pas mal, pour des enfants qui n'avaient de liens de sang qu'avec un seul de leurs parents ! Malgré le fait que les jeunes n'étaient pas tous de leur sang, les deux adultes s'étaient bien vite rendu compte que cela ne changeait rien. Si seul Andy était le frère de Severus, ce dernier ne l'aimait pas plus que les deux jeunes loup-garous, et bien que Remus soit le père de Chîyo et Nikki, il n'en aimait pas moins Andy.

Il s'approcha de son petit studieux pour lui dire de décompressé, qu'il avait encore le temps d'y penser, quand Andy laissa tomber sa tête sur le bureau.

-Je suis foutu.

-Mais non voyons, laisses-toi du temps.

-Ahh ! Papa, tu m'a fais peur !

Remus lui sourit, et s'approcha pour caresser la joue de son grand.

-Tu devrais aller jouer, Andy.

-Non, je dois faire mon travail…

-Chéri, ça ne sert à rien que tu reste ici à te creuser la tête. Va te changer les idées, et je suis sur que tu va trouver le sujet génial quand ce sera le moment.

Andy lui fit un petit sourire, avant de se blottir dans ses bras.

-Je t'aime, papa…

-Moi aussi je t'aime mon grand. Je suis fier de toi, tu le sais ?

-Mmm… Je sais. Mais ça fait plaisir de l'entendre quand même.

Remus perçu un mouvement vers la porte et sourit en voyant Nikki qui les espionnait depuis l'embrasure.

-Je crois qu'on a de la visite…

Andy sourit en voyant son petit frère.

-Eh Nikki, qu'est-ce que tu fais là ?

Le petit loup s'approcha pour déposer une balle de baseball dans les mains de son frère.

-Jouer ? Jouer, Andy ?

-Tu veux qu'on aille jouer dehors ? D'accord.

Le plus vieux des enfants Snape-Lupin prit son petit frère par la main pour le conduire dans le parc de Poudlard. Certains élèves se promenaient, ils s'éloignèrent donc, mais Nikki refusa de s'approcher plus du Saule Cogneur.

-Pas lune !

Andy sourit, puis lança la balle, que son frère attrapa facilement avant de la lui relancer de toute ses forces. Le presque-ado, ayant prévu le coup, l'évita de justesse.

-Doucement, Nikki. Je suis pas aussi vite, ni aussi résistant que toi. Tu dois la lancer doucement, que je puisse l'attraper.

Nikki lui fit un sourire contrit. Durant un long moment, ils se lancèrent la balle, jusqu'à ce que Nikki court vers son frère a toute vitesse pour lui sauter dessus. Andy tomba sur le dos, n'ayant pas prévu que Nikki lui tombe dessus. Le jeune lycanthrope fourra son nez dans le cou de son frère et resta un bon moment sans bouger. Andy se mit à lui frotter le dos, de façon circulaire, regardant les nuages dans le ciel.

Il n'avait pas à se plaindre. S'il regardait l'évolution des choses, il était le grand gagnant. Autrefois « esclave » de sa mère, battu par ses parents, il avait confié à la garde de Severus et Remus, qui l'avait ensuite adopté, lui donnant ainsi la stabilité et l'amour dont il avait de besoin.

Une famille.

Petite.

Étrange.

Mais une famille.

Sans oublier Erik.

Puis, l'arrivée de Nikki et Chîyo.

Un frère et une sœur.

Une nouvelle dynamique.

Des responsabilités.

Encore plus d'amour.

Non, Andy n'avait pas à se plaindre. Sa famille était la plus belle au monde, quoiqu'en dise Brian Olsen. Oui, il avait deux pères, mais des pères géniaux toujours là pour lui et l'aimant fort. Oui, son grand-père était un peu étrange, mais pour préparer les fêtes de famille, rien de mieux; de la super bonne nourriture, des chansons, des blagues, des histoires. Non, impossible de s'ennuyer avec Erik, qui savait aussi être sérieux lorsqu'il le fallait(donc, pas très souvent). Oui, son frère et sa sœur accusaient un retard. Ce n'était quand même pas leur faute s'ils avaient vécu leur quatre premières années dans une cage. Mais quand ils venaient lui faire des câlins ou lui demander de jouer avec eux, avec cette bouille aussi adorables que celle de Nikki quelques instants auparavant, comment pouvait-il leur en vouloir de quoi que ce soit ?

Andy sursauta, réveillant Nikki. Il avait l'idée du siècle pour son oral.

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Voici donc le dernier chapitre. Il ne reste qu'un épilogue, qui sera la toute fin des Enfants du Loup.