Titre : Deux en un, le tout à trois.

Auteur : Flubb.

Genre : Normal, je veux dire pas d'OOC, pas de délire, juste mon scénario et les lemons.

Base : X/1999.

Disclaimer : Je ne fais que louer ces magnifiques persos !

Notes : Je dédis cette fic et les envies de meurtre qui vont avec à ma Kestrel, qui m'aura bien

fait chier avec ce couple !

« Il y a pas de poèmes sans 'je t'aime'

Sans Rimbaud et sans Verlaine » mais ça n'a rien à voir avec la suite.

Deux en un, le tout à trois

Lorsque les deux Anges ressortirent, la nuit était tombée. Les rues étaient éclairées par des couleurs criardes, jaunes, rouges, ou même bleues, variant au gré des enseignes publicitaires.

Et si les piétons avaient déserté, les voitures, elles, étaient encore bien présentes.

Yuto habitait un petit appartement au troisième étage, pas loin du parc Ueno. Petite cuisine/salle à manger, chambre correcte, et l'autre moitié de l'appartement était occupé par une immense salle de bain. Le blond referma la porte derrière son invité, et le laissa seul dans le minuscule couloir. Seï tourna à droite, et découvrit la cuisine. Plus toute jeune. Il revint sur ses pas et enjamba le couloir pour entrer dans la chambre. Elle était juste assez large pour que la longueur du lit deux places (of course) puisse entrer, pas un centimètre de plus. Seïshiro se pencha par la fenêtre : taches agressives, voitures, passants. Un gigolo pour lequel il ne put ressentir aucune pitié ou, au contraire, aucune envie. Et plus loin la grande tâche sombre de parc Ueno.

Le Sakurazukamori entendit l'eau se mettre à couler. Apparemment, il en avait pour un bout de temps. Seï hésita un court instant, et alla toquer à la porte de la salle de bain. « Entre. » dit Yuto. Le brun se glissa dans la salle de bain. L'immense pièce était séparée par un rideau, de sorte que Seïshiro ne put voir la baignoire. Enfin la piscine. On entendit d'ailleurs un grand plouf, qui perturba beaucoup Seïshiro qui commençait à s'interroger sur la longueur et la profondeur de cet aquarium géant. Au bout d'un temps effroyablement long, Yuto ressortit de sous la flotte et demanda :

- C'était qui le type contre qui tu t'es battu ?

- Subaru Suméragi, treizième chef de sa famille, maître du yin et du yang, et l'un des sept Sceaux, répondit le Sakurazukamori, morne.

- Je veux dire, se reprit Yuto. C'est qui, pour toi ?

Silence.

Le blond continua donc :

- Le Sakurazukamori ne peut aimer qu'une personne, c'est ça ?

- Jusqu'à preuve du contraire, oui.

- Et c'est lui cette personne ?

- … Ouais.

- Pourtant j'ai entendu dire que vous étiez comme le jour et la nuit…

- Raison de plus.

- Si on veut… Mais dans ce cas, pourquoi n'es-tu pas toi aussi un Dragon du Ciel ?

- Tu l'as dis toi-même, je suis son exact opposé. Et puis s'il n'y avait pas eu ce pari…

- Ce que je peux haïr les gens qui se parlent à eux-mêmes ! Fit remarquer Yuto.

- Tu comptes rester combien de temps dans ton bain ?

- Assez pour entendre ton histoire.

Seïshiro commença à lui raconter sa première rencontre avec Subaru, la mort d'Hokuto, le pari qu'il croyait avoir gagné, et Subaru, dont le souhait était de se faire tuer par Seï.

- Et tu penses qu'il n'a pas comprit tes sentiments? Fit Yuto. Pourtant ce que tu lui as dit pendant le combat était assez clair !

- S'il avait comprit, il ne m'aurait pas attaqué comme ça. Encore une chose, tu peux enlever ton sort à présent, au point où j'en suis, je ne vais pas te mentir.

Le blond s'exécuta sans broncher, un peu déçu tout de même de s'être fait repérer.

Seïshiro sortit pendant que Yuto se séchait, ne comprenant pas pourquoi il ne lui en voulait pas vraiment de l'avoir obligé à parler. Toute façon, il l'aurait su à un moment ou à un autre.

Yuto débarqua dans la cuisine torse nu. Jetant un bref regard à l'œil mort de Seï, il s'activa autour de la cuisinière sous l'œil pervers du Sakurazukamori qui admirait ses courbes, les mèches encore humides qui lui tombaient de chaque cotés du front, et tout le reste. Etait-ce pour le provoquer qu'il n'avait pas mis de tee-shirt ?

Yuto se mit à table, et s'assura de quelque chose :

- Tu ne peux pas manger, hein ?

- Non.

Puis, sautant du coq à l'âne :

- Alors, c'était quoi ce sort ? Qu'est ce qui s'est passé ?

- Je ne sais pas du tout. Le sort que m'a lancé Subaru était puissant. Il devait ou me tuer, ou, si ça ne marchait pas, se retourner contre lui et le tuer. Alors va savoir pourquoi je suis devenu immatériel et invisible !

- Et pour redevenir visible ? Tu sais comment tu vas t'y prendre ?

- Pas vraiment, je suis bien obligé de l'admettre…

Kamui atterrit en haut du Sunshine, et se précipita sur Subaru. L'exorciste était tombé à genou, les bras ballants, et toute vie semblait avoir quitté ses yeux verts. Le jeune leader secoua gentiment l'épaule du brun, qui se réfugia entre ses bras, à demi inconscient. Il essaya de le calmer, mais Subaru ne semblait pas l'entendre. Kamui prit brutalement peur, peur que Subaru se referme sur lui-même, comme ça lui était déjà arrivé. Il souleva ce corps plus grand que lui, et tituba quelques pas. Une main se referma alors sur son épaule, et l'adolescent soupira de soulagement en identifiant Sorata, qui l'aida à transporter Subaru jusqu'au campus.

Allongé sur le lit, Seïshiro regardait fixement Yuto. Le blond lui tournait le dos et regardait la ville à travers la fenêtre, comme on regarde une comédie à la télé. Un peu bizarre ce type.

- Et toi, finit par demander Seïshiro, qui es-tu ?

- Je ne suis qu'un banal employé de mairie, commença le blond.

- C'est ça… A d'autres. Que fais-tu de ton statut de Dragon de la Terre par exemple ?

- Tu sais, je suis surtout là pour servir le thé à Kanoé et tenir compagnie à Satsuki.

- Ça n'a pas l'air de te miner. Ça ne te dérange pas de rester là sans rien faire ?

- Non, je me contente d'observer ce qui m'entoure, même toi. Ça me fait rire.

- J'ai l'impression que beaucoup de choses te font rire, remarqua Seï.

- Un rien m'amuse, alors je m'amuse de tout, sourit Yuto. Et maintenant, as-tu une idée de ce que tu vas faire pour redevenir palpable ? Car j'imagine que le rôle que je jouerais dans toute cette scène, et ce que je le veuille ou non, ne sera pas celui d'un figurant…

- Non, toujours pas. Mais je finirais bien par me rappeler quel est ce sort. Et je suis certain que participer à cette scène, comme tu dis, ne te dérangera pas. Après tout, suivre les gens n'est pas un problème chez toi.

- Va te faire foutre, lui dit Yuto sans conviction. Puis il vint se glisser à côté de l'immatériel Sakurazukamori. Avant qu'il ne s'endorme, le brun lui demanda :

- Tu bosses demain ?

- Oui. En général, le vendredi n'a aucune raison pour être un jour de repos.

- Quelles sont tes horaires ?

- Dix heures/midi ; deux heures/quatre heures.

- Tu t'emmerdes pas à ce que je vois…

- Bonne nuit ! Dit fermement Yuto.

Le réveil sonna, strident, stressant.

Yuto tendit la main en un geste habitué qui réduisit la machine au silence.

A coté de lui la place était vide, et les draps froids (ce qui n'était pas étonnant !). Il se leva, enfila son pantalon crème, une chemise blanche impeccablement repassée, et son pull beige. La lueur du jour encore orangée tombait négligemment à travers la fenêtre, semblant être arrivée là par hasard.

Chassant les derniers vestiges de son sommeil, il essaya de mettre un peu d'ordre dans ses cheveux, et se dirigea vers la cuisine. Yuto salua Seïshiro d'un ton neutre, et partit en apnée dans son bol de café. Il engloutit quelques tartines en silence, parvenant presque à oublier la présence du Sakurazukamori. Presque. Une fois dehors, le blond demanda :

- Que comptes-tu faire pendant la journée ?

- Rien. Je t'accompagne, je passe te chercher. Après tout, une fois que je disparaîtrais de ta vue, je n'existerais plus.

- D'une certaine manière, rectifia le blond, qui ne voyait pas les choses sous le même angle.

- Si tu veux, fit Seï en lui adressant un sourire qu'il réservait habituellement à Subaru.

Un léger cliquetis sortit Subaru de son sommeil, et la tête de Kamui apparue dans le chambranle de la porte :

- Qu'y a-t-il, Kamui, fit l'exorciste d'une voix ensommeillée.

- Ah, euh… Non, rien, c'est bon. Je regardais juste si tu allais bien.

- Y a-t-il une raison pour que ça n'aille pas ? Demanda l'homme aux yeux verts.

- Oui, c'est…Enfin… Non. Laisse tomber.

Subaru poussa un soupire triste. D'abord il ne remarqua pas le comportement étrange de son jeune leader, et ensuite il le maudit de l'avoir réveillé, de lui avoir fait se rappeler les évènements de la veille.

Subaru s'aperçut qu'il avait dormi tout habillé, et descendit donc directement déjeuner. Il s'assit avec les autres dragons du ciel sans un mot et avec un air absent et renfrogné, afin d'éviter les éventuelles (mais plus que probables) questions. Il avala rapidement un bol de quelque chose et partit, pensant avoir remplit son devoir de présence.

Mais il était à peine au milieu du couloir quand Karen le rattrapa, une tasse de café à la main. Elle le poussa dans une chambre, et ferma la porte à clef :

- Alors, Subaru ? Ce n'est pas très gentil de partir comme ça… D'abord quand on rentre dans une pièce, on dit bonjour.

- Ah oui ?

- Oui. Tu n'es déjà pas d'un naturel expressif, mais là tu deviens grossier.

- Et ensuite ?

- Ensuite tu vas m'expliquer ce qui te met dans cet état.

- En quel honneur ?

- Parce qu tu n'es pas tout seul, que nous sommes six, six à qui tu fous le moral en l'air et qui s'inquiètent pour toi. Particulièrement Kamui, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

- De toutes façons ça ne te regarde pas, Karen. Maintenant laisse moi passer s'il te plaît.

La femme sourit gentiment, et quelque chose de félin se fit en elle. La pyroquinésiste prit Subaru par les reins, et l'entraîna sur le lit. Elle s'assit à ses coté, et réitéra en le regardant droit dans les yeux : « Alors, beau garçon, qu'est-ce qui te tracasse ? » Subaru ne put qu'obéir, à regret.

Karen se glissa aux cotés de Sorata, qui avait des fourchettes en plastique plein les mains.

- Alors ? Demanda ce dernier.

- C'est bon. Ça aura prit du temps ses états d'âme.

- Compréhensible, remarque, le justifia Sorata. Et maintenant ?

- Il est partit faire un tour.

Seïshiro regarda Subaru claquer la porte de l'appartement des Dragons du Ciel et avancer le long de la grande allée qui menait aux portes de sortie du campus Clamp. Il marcha à côté de lui, dans un évident et affreux silence. …

Le Sakurazukamori s'arrêta soudainement, cogitant avec force. Il regarda l'amant de ses rêves le dépasser dans une indifférence non feinte, et disparaître à droite du portail bleu du campus.

Seïshiro détacha son regard de la grille à présent vide, et parut comprendre quelque chose.

Il sauta par-dessus toute une attaque des Grosses Brutes (Ducaylon y compris), et se retrouva au cœur de la bruyante Tokyo. Sans perdre de temps, il repartit d'un pas décidé à travers les rues bondées et retrouva Yuto, qui sortait d'un fast-food, avec aux lèvres un sourire engageant. Le blond le rejoignit à grandes enjambées, et ils entamèrent la conversation, le plus discrètement possible pour que Yuto ne passe pas pour un demeuré.

-…Tu penses vraiment que les Sceaux arriveront un jour à contrer Satsuki ? S'exclama un Yuto franchement indigné.

- Je ne sais pas. En tout cas ça ne sera pas toujours aussi facile pour elle.

- Mouais, fit le blond peut convaincu. Au fait, tu sais où on est là ? Seï ? Seïshiro ? …

L'Ange se retourna, lançant autour de lui des regards d'incompréhension. Le Sakurazukamori venait de disparaître sans plus de façons. Il observa la rue autour de lui, comme si la cause de cette volatilisation aurait pu s'y trouver : Yuto n'était jamais venu ici. La rue était propre, un peu terne et déserte, avec des maisons bien proprettes, ce qui rappelait étrangement les

séries B moyennes.

A sa droite, une maison avait la porte ouverte. Une présence austère semblait émaner d'elle. Sans trop comprendre ce qu'il faisait, le jeune homme entra. Et le silence se referma autour de lui. Il traversa un couloir un peu sombre, et tomba sur la cuisine. Propre, bien rangée, on la sentait à l'abandon. Yuto ouvrit le frigo, plein, et encore mangeable (je parle de l'INTERIEURE du frigo, bien évidement). Celui qui habitait ici n'était pas partit depuis très longtemps. Il jeta un coup d'œil par la porte qui donnait sur le jardin, et sursauta en apercevant un jeune homme. Pas très grand, brun, encore jeune. Il lui tournait le dos, et contemplait un cerisier. En fleur. En plein mois de novembre.

Yuto n'eut aucun mal à comprendre qu'il se trouvait dans la maison des Sakurazukamori, aussi fut-il plus intéressé par la jeune personne qui se trouvait devant (ben tiens…). Qui cela pouvait-il être ? Le Dragon de la Terre préféra ressortir et attendre pour essayer d'en savoir plus.

Une fois dehors, il ne vit aucune trace du Sakurazukamori. C'était navrant…

L'inconnu finit par sortir à son tour, tête basse et col relevé, la démarche fuyante. Yuto le suivit jusqu'à un bar qui lui était tout aussi inconnu que le jeune homme. Le blond s'assit à quelques tables du brun, et commanda une bière. L'homme était seul près de la fenêtre, et il pu détailler son visage : Des traits fins, des lèvres minces et une peau très pâle. Enfin, de grands yeux verts caractéristiques. Pas de doute, il s'agissait bien du Sceau Sumeragi Subaru.

Pas désagréable à regarder…, jugea Yuto. Comme Seïshiro, d'ailleurs. L'Ange replongea le nez dans la mousse de sa bière, et le releva pour découvrir que le Sakurazukamori venait de se matérialiser (du moins autant que c'est possible dans son état) devant lui. Le blond ne put s'empêcher de sourire, et Seï entra dans le vif du sujet :

- Alors ? Demanda-t-il d'une voix charismatique. Qu'en penses-tu ?

- Et bien… Essaya prudemment Yuto, il ne s'agirait pas de Subaru, je le croirais au bord du suicide. Mais il est sûrement tendre et tout et tout une fois qu'il se laisse approcher, s'empressa-t-il de compléter. De toutes façons c'est un peu tôt pour juger.

Kamui marchait en traînant légèrement les pieds. Il se sentait un peu mal à l'aise, certainement à cause du silence qui les entourait tous les deux. Ça n'avait pas l'air de le déranger, lui, au contraire. Entouré d'un flot de pensées, Subaru semblait avoir oublié la présence de son jeune leader.

Kamui s'arrêta et lui demanda brusquement :

- Subaru, qu'est ce que je représente pour toi ?

L'exorciste resta interdit, les yeux remplis d'incompréhension, sans parvenir à ne serait-ce que bredouiller quelque chose. Heureusement pour lui, le brun reprit :

- Ou plutôt, est-ce qu'il t'arrive de penser à quelqu'un d'autre qu'à lui ?

Subaru inspira profondément, et répondit d'une voix triste :

- Ecoute Kamui… Je sais que tu es là, à coté de moi. Si tu me le fait savoir d'une façon ou d'une autre dès que tu en auras besoin je serais là. En dehors de ces rares moments, je suis, comme il le dit si bien, la proie du Sakurazukamori. Il me hante… Un peu comme ces camés qui vivent avec un manque permanent, je vis avec son image collée sur le fond de ma rétine.

- C'est… Un sort qu'il t'as lancé ? Demanda timidement le plus jeune

- Même pas…, souffla l'exorciste en ricanant. Mais toi, tu aimerais vraiment que je sois plus… Présent ?

- Comme tout le monde, répondit Kamui en haussant les épaules.

- Je sais, Karen m'a déjà assez remonté les bretelles avec ça ! Mais elle a pas du comprendre que je n'y pouvais pas grand chose.

- Karen ? Répéta le leader surpris. Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, car Yuzuriha les interrompit, complètement affolée :

- La tour de Tokyo vient de trembler !

Kamui regarda Subaru de travers, avant de se rappeler que c'était lui le leader, et non l'exorciste. Il ajouta à l'adresse de la jeune fille :

- Elle tremble au moins trois fois par semaine, tu sais.

- C'est une attaque, Kamui, une attaque ! Répondit-elle agacée.

- Qui est chargé de l'affaire ? Demanda Subaru

- « Tout le monde » a dit Sorata. Apparemment, il tient à le coincer celui-là.

L'exorciste fut le premier à s'élancer, suivit de près par les deux adolescents. A leur arrivée à la tour de Tokyo, Sorata était déjà là, ainsi que les autres. Le moine avait déjà tendu son kekkaï et, à sa demande, Arashi, Yuzuriha, Subaru, Karen et Seïishiro firent de même.

« Sept combattants. Sept combattants et six kekkaï ! Enuméra Sorata satisfait. Il ne peut pas s'en sortir, pas ce coup-ci. »

L'homme était au premier étage de l'immense structure métallique, et attendait patiemment que les sept Dragons du Ciel viennent le voir. Quand ils arrivèrent, ils n'étaient plus qu'à environ huit mètres de lui. Il les regardait d'un œil amusé depuis son grand imperméable blanc.

Le premier à attaquer fut bien évidemment Kamui, qui n'avait pu attendre plus longtemps. Comme si cela avait été un signal, les Sceaux lancèrent leurs attaques, sans pitié. Mais l'Ange continuait de sourire, un petit air en coin insolent, comme si rien ne pouvait l'atteindre. D'ailleurs, rien ne l'atteignait et il contrait les attaques les plus diverses avec une aisance décourageante.

Tout bascula lorsque la pointe de l'épée d'Arashi vint laisser une longue estafilade sur la joue du Dragon de la Terre, presque par hasard. Surpris, les Sceaux cessèrent immédiatement leurs attaques, Arashi la première.

Dans l'iris doux et ambré de l'ange, le regard se fit froid et cruel. Les lèvres étirées dans un demi-sourire et des fines mèches ne couvrant pas assez son regard sanglant, il traça dans l'aire un pentagramme bleu, qui avait quelque chose de fluide, comme… De l'eau.

Une étoile à cinq branches d'où partirent cinq dragons d'eau et d'écume qui dévastèrent les Sceaux en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tous, sauf un. L'ange fixa Subaru avec un regard d'une rare intensité. Subaru, qui n'avait pas bougé depuis le début. Subaru qui s'était pétrifié dès qu'il avait reconnu ce sourire, ce regard.

Six dragons du ciel reprenaient peu à peu leurs esprits sur le sol détrempé et l'exorciste restait là, la gorge sèche.

L'homme passa à coté de lui, le frôlant au passage dans son grand manteau blanc.

Avant qu'il ne disparaisse complètement, Subaru osa lancer :

- Seïshiro ?

- Presque Subaru, presque… Souffla l'homme en se retournant à peine.

Yuto claqua la porte de son appartement et se rua dans la salle de bain :

- Ne refais plus jamais ça ! Hurla-t-il à l'adresse de Seï.

- Souviens-toi que tu m'avais donné ton accord ! Se défendit le brun.

- Ouais, et bien je recommencerais pas ! Figure-toi que ce n'est pas super agréable de sentir quelqu'un s'emparer de toi !

- C'était tellement horrible ? Demanda Seï. Yuto répondit d'une voix terne qui tremblait encore :

- Tu assistes à la scène, et tu penses comme tu as toujours pensé, selon tes principes, tes envies… Mais ton corps, lui, ne te permet plus de traduire ces pensées que tu crois justes, qui ne font plus rien, rien d'autre que te torturer. Surtout, il ne te permet même plus de ne rien faire… Mais de toute façon, reprit-il violemment, qu'est ce que ça peut te faire à toi, le Sakurazukamori tout juste capable d'aimer la mort ?

- Tu oublies au moins une chose, Subaru…, rectifia le brun d'une voix peinée.

Silence, et puis :

- Ouais, je suis pas près de recommencer. Enfin… Tu crois vraiment que c'était une bonne idée d'attaquer la tour de Tokyo ?

- Si je l'ais fait… En tout cas Subaru c'est rendu compte que s'il veut me retrouver, il va falloir qu'il passe par toi.

- Et ça n'aurait pas été plus simple de lui expliquer calmement ce qui se passe ? Demanda Yuto d'une voix qui semblait dire « j'ai du louper un épisode ».

- Tu oublis que je suis le Sakurazukamori…

- T'as raison, quand on veut avoir la classe on peut pas tout se permettre ! Répondit l'Ange en riant. Le blond finit de se détendre en valsant sous l'eau (enfin façon de parler). L'Ange assassin le regarda faire, admirant ses mouvements fluides en parfait accord avec son environnement, et puis le reste aussi…

Après un temps d'immersion assez long pour que l'on soit en droit de se demander si le type n'est pas schizo avec un sous-marin, l'employé de mairie refit surface et ajouta en

frissonnant : « Ce regard que tu as lancé quand cette fille t'as touchée… » Machinalement, il caressa l'endroit où l'épée avait fendue la peau, mais plus aucune trace de la coupure. Il leva les yeux vers Seï qui, lui, portait à présent ladite coupure.

Après un silence, Seïshiro ajouta, comme si s'eut été important : « Tu sais, c'est la première fois que j'utilisais ce sort. Je ne savais pas quel effet cela te ferait… ». Puis il retourna dans la chambre, laissant Yuto barboter seul. Le maître de l'eau le rejoignit quelques instants plus tard, avec un ton beaucoup plus conciliant :

- Comment crois-tu que va réagir Subaru ?

- J'ose espérer qu'il voudra savoir qui tu es et quel lien tu as avec moi. Avec de la chance, il viendra même s'adresser à toi directement.

- Ca relèverait tout de même du miracle, nota Yuto.

Seïshiro se contenta de sourire, et la conversation fut close.

Quand ils furent couchés, et que la seule lumière fut la pâleur d'un réverbère isolé, Yuto ne put s'empêcher de demander :

- Il n'y a vraiment que Subaru qui réussisse à t'arracher autre chose que de l'indifférence ?

- Je ne sais pas, concéda le Sakurazukamori. On dirait bien…

- Pas d'exception pour confirmer la règle, alors ?

Et comme il n'obtenait qu'un silence de la part du brun, il reprit :

- L'autre jour je me suis demandé ; le Sakurazukamori est censé être sans sentiments, sans mauvaise conscience ? Et donc, pour pouvoir sortir dans la rue à peu près normalement, il fait semblant d'être un affable gentleman. En tout cas c'est ce que tu fais. Mais est-ce que ce ne serait pas l'inverse ? Ne serais-tu pas plutôt un homme débordant de sentiments, qui revêt sa personnalité 'Sakurazukamorienne' lorsqu'il en a besoin ? Note qu'à ce moment là tu dois avoir des nerfs en acier trempé et un superbe talent de comédien pour tuer les gens comme tu le fais.

- Tu peux avoir la prétention de croire que tu ne m'es pas indifférent, Yuto. Mais si tu te trompe, un jour ou l'autre je te tuerais.

- Je suis curieux de voir combien de personnes sont mortes simplement parce qu'elles ont eu l'audace de voir en toi autre chose qu'un monstre… Conclut-il avec amertume.

A suivre…

Alors ? Alors ? Ce deuxième chapitre ? Je pense à twa, ami lecteur, à chaque mot que j'inscris patiemment sur mon cahier, puis sur la feuille beaucoup plus propre de mon ordi (meuh non suis pas hypocrite). Mais enfin, j'y pense pas trop quand même, j'ai pas que ça à faire. Bon, ben, review un jour, review toujours, please ?