Titre : Deux en un, le tout à trois.
Auteur : Flubb.
Genre : Normal, je veux dire pas d'OOC, pas de délire, juste mon scénario et les lemons.
Base : X/1999.Disclaimer : Je ne fais que louer ces magnifiques persos !
Notes : Je dédis cette fic et les envies de meurtre qui vont avec à ma Kestrel, qui m'aura bien
fait chier avec ce couple !
« Il y a pas de poèmes sans 'je t'aime'
Sans Rimbaud et sans Verlaine » mais ça n'a rien à voir avec la suite.
Deux en un, le tout à troisYuto marchait depuis un moment déjà lorsqu'il le vit. Les bras perdus dans son grand manteau blanc, il était assit sur un banc, légèrement affalé. Yuto s'assit également sur un banc, en face de lui, avec (il l'espérait) un maximum d'assurance. Pourvu que l'on ne voit pas ses chaussettes ça gâcherait tout… Quelle futile préoccupation purement esthétique ! Et tandis qu'il fixait le brun avec obstination, il se demandait s'il ne ferait pas mieux de repartir. Yuto forçait le destin, mais allez savoir si c'était ou non une bonne idée. Et où diable était Seïshiro ? Remarque, en ce moment, c'était mieux qu'il ne soit pas là. L'homme en face de lui finit par lui lancer un regard malheureusement plus haineux qu'intrigué. Le type était mignon, les yeux étaient grands et verts. Bien sur. Ne voyant chez l'aquaquinésiste qu'un regard amusé, presque insolent, Subaru se leva et partit à grandes enjambées. Yuto n'en resta pas là, le rattrapa et l'obligea à pivoter ;
- Subaru, attendez s'il vous plaît.
- Comment dois-je vous appeler ? Questionna l'exorciste plus durement qu'il ne l'aurait voulut. Yuto, ou Seïshiro ?
- Yuto me va très bien, répondit celui-ci.
Subaru inspira profondément et reprit plus aimablement :
- Bien, et que me voulez-vous ?
- Je voulais connaître la personne capable d'emporter le cœur du Sakurazukamori… A ma place… Rajouta-il tout bas.
- Vous annoncez cela avec un air beaucoup trop serein à mon goût.
- Je peux la refaire, si vous le voulez.
Subaru lui jeta un regard noir.
- Ce n'est pas plus mal que vous parliez de lui, fit le brun. Où est-il ? Quel est le lien qui vous unis ? Je veux savoir !
- Vous êtes trop fougueux, si je puis me permettre.
- Ne déviez pas le sujet !
- De toutes façons, je crois qu'il ne serait pas franchement d'accord que vous soyez au courant de tout cela.
- Je commence à vous haïr…
- Vous commencez seulement. Mais pourquoi n'êtes-vous pas cet être frêle et délicat qu'il m'a décrit ? Je ne suis pas rustre à se point, tout de même ?
Les yeux de l'exorciste s'éclairèrent un instant, un voile d'étonnement souffla sur son visage. Il eu immédiatement l'air triste. Non bien sur il ne le détestait pas. Il détestait l'ombre contre laquelle il courrait, l'ombre invisible d'un assassin, sans savoir s'il voulait la fuir ou l'attraper.
- Il me rend fou, avoua Subaru. Parfois j'ai l'impression de le détester et pourtant…
- Mais vous Subaru, êtes vous capable d'aimer quelqu'un d'autre ?
L'exorciste ne répondit pas. Ce que cet ange lui faisait remarquer, Kamui le lui reprochait. Pourquoi s'être confié, d'abord ? Pour une bonne entente, simplement née de deux personnes participant au même destin. Une simple osmose, qui s'écroulera peut-être dans quelques minutes. Et puis peut-être aussi le fait qu'il soit proche, sans qu'il sache à quel point, de Seïshiro. Il se rappela la question : était-il capable d'aimer quelqu'un d'autre que l'ange noir ? Subaru soupira, sûrement un peu trop fort.
- Alors, quelle est votre réponse ?
- Ca ne vous regarde pas, répondit-il.
- Cela veut dire non, n'est-ce pas. Et bien je vous séduirai, moi. Vous vous dite forteresse tenue en siège par le Sakurazukamori, je franchirais ces remparts. Je vous escaladerais, dans le sens du terme qu'il vous plaît d'entendre.
- Si ça vous amuse, répondit Subaru qui ne savait pas s'il devait se sentir offensé ou si Yuto
lui tendait une perche pour échapper au Sakurazukamori.
- Où allez-vous ? Demanda précipitamment Yuto.
- Faire un exorcisme.
- Je peux vous accompagner ?
- Et bien vous ne perdez pas de temps !
- Oui mais je peux ? Le pressa l'ange.
- Si vous voulez, répondit Subaru partagé entre l'indifférence polie et l'amusement. Il y avait bien longtemps qu'on ne lui avait plus fait d'avances… Et puis la dernière personne à l'avoir accompagné à un exorcisme était Seïshiro… Seïshiro qui lui aussi avait cherché à le séduire. Pendant un an…
Yuto éclaira son visage d'un sourire radieux, et emboîta le pas de l'exorciste en entamant une conversation qu'il ne suivait que de trop loin. Mais qu'est ce qui lui avait prit ? Dans quel pétrin s'était il (encore ; ça lui arrive souvent ces derniers temps) fourré ? Son honneur lui interdisait de laisser tomber ce qu'il avait annoncé à Subaru. D'où cette stupide idée de le séduire avait-elle put jaillir ? Il n'aurait pas put se taire ! Certes, le sujet était plutôt, voir franchement, mignon et d'un caractère très (trèèèèèèèèèèèèès) plaisant à ce qu'il pouvait en juger. Et même si une relation avec lui ne lui aurait pas déplut, ce n'était pas une raison ! Il n'avait pas que ça à faire non plus ! Surtout, Yuto s'était-il réellement rendu compte que ce garçon était la proie du Sakurazukamori ? Lui-même aussi, remarque. D'ailleurs, le blond sentait très nettement les deux étoiles aux dos de ses mains, tout comme Subaru devait aussi les sentir. Peut-être que lui s'y était habitué…
L'ange repensa à Seïshiro. Son amant. Il n'allait quand même pas le tromper !... Si ?... Cette idée le mettait plus que mal à l'aise. Comment pourrais-il à la fois aimer Seïshiro et la personne qu'aimait se dernier ? Yuto se demanda alors s'il allait finir en offrande au Cerisier. Ça le rendait triste tout de même que le Sakurazukamori n'aime que Subaru. Ne l'aime pas lui. Avec les deux marques sur sa peau, il avait l'impression d'être en sursis. Mais Subaru était toujours là, lui. Et Seï l'aimait. Alors peut-être que lui aussi… Il soupira. Combien de personnes avaient ainsi espéré ? Un rire amer mourut faiblement sur ses lèvres quand il se revit à treize ans, se dépatouillant dans des histoires de premiers amours insipides et mélodramatiques. L'aquaquinésiste chassa ces pensées et reporta toute son attention sur Subaru, qu'il coupa au beau milieu d'une phrase :
- Est-il vrai que le Sakurazukamori ne peut aimer qu'une seule personne ?
Le brun parut surprit, mais répondit par une négation implicite:
- Seïshiro est capable de tout.
- Comment ais-je pus en douter ? Se reprocha ironiquement Yuto.
- Vous ne m'avez toujours pas dit quel lien y a-il entre vous et lui.
- Vrai. En revanche, je vous ai dit qu'il ne serait certainement pas d'accord pour que vous le sachiez.
- Quelque chose me dit que vous non plus ne voulez pas que je le sache.
- Peut-être bien, répondit mystérieusement Yuto. Au fait, nous sommes bientôt arrivés ?
- C'est là. Fit Subaru en désignant un pavillon simple et propre. Il toqua, et attendit pendant de longues secondes que l'on vienne leur ouvrir. Une adolescente au teint pâle, les traits tirés, apparut, méfiante dans l'embrasure de la porte :
- Vous êtes l'exorciste ? Demanda-elle abruptement sans un bonjour.
- Oui.
- Et lui ? Ajouta-elle en regardant Yuto par-dessus l'épaule de Subaru.
- C'est mon apprenti. Fit le brun.
La jeune fille finit par consentir à les faire entrer, les menât directement dans la chambre de sa mère, personne pour laquelle ils étaient venus. La femme en question avait la peau profondément ridée, des cheveux blancs épars qui lui tombaient sur les épaules, et surtout, elle dégageait une impression d'ultime vieillesse. Alors que sa fille ne devait pas avoir plus de quinze ans… La vieille femme était encrée sur un fauteuil à très haut dossier, comme si elle appartenait au fauteuil. La jeune fille leur expliqua le plus rapidement possible que sa mère n'avait en réalité qu'une quarantaine d'année, mais qu'elle avait prit cet… aspect ? Depuis la mort de sa propre mère. Subaru n'eu pas besoin de plus de détails, il était presque courant que des personnes revêtent les trait d'autres personnes, mortes, et qui leur étaient chères.
A l'aide de paroles aussi claires que 'Shû Kin Tchi At… At…Atchoum jemeu su i en rumé' ainsi que d'une bonne dose de pentagramme, L'exorciste eu tôt fait de ramener la femme à son âge normal, puis de disparaître avec les premières effusions de larmes d'un bonheur dignes de Kotori !
Yuto ressortit derrière Subaru, une expression étrange sur le visage. Apparemment, il n'avait pas apprécié le « travail » de Subaru. Ils marchèrent en silence, le blond n'ayant pas le cœur à l'ouvrir, et le brun ne voulant pas l'ouvrir. Au bout d'un moment, Subaru émit tout de même un son, un drôle de son…
- Hn ! Je… Je vais… Fit il d'une voix faible.
Yuto se précipita pour que Subaru s'écroule entre ses bras.
- Qu'est ce qu'il y a ? S'inquiéta immédiatement l'ange.
- Mmh… Fatigué, gémit difficilement le sceau. Sixième exorcisme de… La journée… Trop d'effort…
L'aquaquinésiste souleva le corps fin et léger – presque trop – et l'emmena du mieux qu'il put jusqu'au campus.
Lorsqu'il eut sonné, se fut Yuzuria qui vint lui ouvrir.
- Ah ! Subaru ! S'écria cette dernière.
Ni une ni deux, Kamui bondit dans l'entrée, suivit de près par Arashi et Sorata.
- Que lui avez-vous fait ! S'exclama le leader en se précipitant pour récupérer le corps quasi inerte contre lui.
- Mais rien, bien au contraire, se défendit Yuto d'un air désolé.
- Arrêtez de vous foutre de ma gueule ! Que c'est il passé !
- Calme toi, Kamui, dit Sorata en posant une main très ferme sur l'épaule du jeune homme. Je suis sur que Kigaï n'y est pas pour grand-chose. Puis, se tournant vers ledit dragon de la terre ; et bien, Yuto, vous finissez par devenir un habitué ! Je vais finir par croire qu'il se passe entre Subaru et vous plus de chose qu'entre moi et Arashi, même s'il faut bien avouer que ce n'est pas très dur (il n'évita pas la claque de la prude et convoitée jeune fille).
- Allons… Fit Yuto dans une fausse modestie, tout ça alors que je n'ai fais que le ramener deux fois à moitié mort à son domicile… Vous ne pensez pas qu'il y a mieux comme sortie romantique ?
- Bof, répondit le moine ésotérique, si vous vous basez sur moi et cette charmante jeune fille (ce coup-ci la claque passa trop haut) il n'y a pas mieux, non.
- Haha ! Très juste, très juste…
- Alors, reprit plus sérieusement Sorata, que c'est-il passé cette fois ?
- Il est tombé de fatigue après un exorcisme.
- Je suis sur qu'il n'avait pas assez mangé, bougonna Sorata. Bon, et bien merci de ce geste altruiste… Je ne vous raccompagne pas, vous connaissez le chemin…
- Je crois en effet que ça ira. Au plaisir, Sorata.
Yuto repartit dans une allée du campus, il ne savait pas laquelle. Le chemin était ombragé, et partout autour de lui courait de jeunes enfants.
Les élèves ne faisaient pas attention à lui, pas plus qu'il ne faisait attention à eux. Deux univers se croisant sans se mêler.
Un cerisier lui mit les points sur les i. Depuis plusieurs heures, une angoisse atrabilaire (ceci est un synonyme de 'irascible' que j'ai trouvé très joli) évoluait au fond de lui. Sa rencontre avec Subaru n'avait pas réussie à la dissiper. Mais le fait était qu'un vide se faisait sentir à sa droite, la où sa main aurait due se refermer sur celle de Seïshiro. Où était-il passé ? Une fois sortit du campus, il fut pris d'une peur panique comme il en avait rarement eu sans vraiment comprendre pourquoi. Il courait presque, la gorge nouée et les yeux qui ne pouvaient pas pleurer. Son imagination lui jouait des tours, il le savait. Mais cette angoisse sourde et muette mourait dans sa gorge bloquée, rebondissant dans son ventre en un écho lugubre. Une peur qui le laissait là, avec des jambes qu'il ne sentait plus et qui peinaient à le porter. Il fallait qu'il se calme. Seïshiro était juste absent, il pouvait être n'importe où. Mais… Et si il avait trouvé le moyen de réapparaître ? S'il l'avait du même coup abandonné ? Ou pire, s'il avait totalement disparu ? Non ! Non ! Il fallait qu'il se calme ! Seï n'avait PAS pu disparaître. Il était forcément quelque part, il finirait par revenir. Mais et si quand même… Yuto se pris la tête entre les mains, son cœur menaçait d'exploser. Les mains tremblantes, il essuyât la sueur qui perlait sur son front. Non. De toutes façons, c'était impensable qu'il puisse perdre le Sakurazukamori. Pas maintenant. Pas après ce qui s'était passé, Pas après ce qu'il ressentait pour lui. Rien ni personne ne pouvait tuer l'ange noir. S'il le perdait… Sa gorge se noua un peu plus… Ne pas y penser… Le vide serait incomparable. Ne pas y penser… Il se considérerait comme disparu avec lui. Ne pas y penser… Il n'aurait plus de raison pour attendre la bataille finale. Ne pas y penser… Il ferait changer le destin qu'on lui avait prédit en se donnant la mort. Ne pas y penser… Il ne verrait plus le jour se lever, la nuit seule resterait. Une nuit noire pour qu'il ne puisse pas l'oublier. Ne pas y penser… De toutes façons si Seï était rayé de la carte, il finirait fou. C'était obligatoire. Ne pas y penser… Cet homme valait-il ces pensées mélodramatiques ? Certainement. Ne pas y penser… Ce serait pour le brun et pour le blond une ultime insulte que ces pensées ne se réalisent pas. Mais il n'avait pas put disparaître, de toutes façons. Oh ! Arrêter ce flot de pensées. L'arrêter, ne pas y penser… Que la raison s'éteigne, ne pas y penser… Ne pas y penser… Ne pas y pen…
Yuto courrait sur le trottoir mouillé. Ses jambes dont il avait perdu conscience fonctionnaient à l'instinct. Pour fuir. Pleuvait-il ? Ou était-ce des larmes qui brouillaient son visage ? Puis il tomba. Tomba de trop haut. Tomba beaucoup plus bas que la distance qui existait entre lui et l'asphalte.
Yuto sentit qu'il finissait de se décrocher de la réalité. Il su qu'il s'entraînait au plus profond de son inconscient. L'aquaquinésiste savait ce qui venait d'arriver, il s'était refermé sur lui-même. Comme l'avait fait Subaru en perdant sa sœur. Et Kamui, bien avant lui. Etrange qu'il pense à l'exorciste en cet instant…
Qu'allait-il lui arriver ? Peut importe. Qu'allait il voir ? Le Sakurazukamori sans aucuns doutes.
Seïshiro sautait d'immeuble en immeuble en défiant les lois de la pesanteur (établies par Newton qu'on se demande comment il faisait pour penser encore après s'être pris une pomme sur la tronche, même que je suis sur que c'est la méchante sorcière de blanche-neige qui était dans l'coup, mais ça n'a strictement rien avoir avec cette sublississime scène où Seïshiro rebondit contre les bâtiments tel la balle de ping-pong moyenne. Mais je disais avant de me faire grossièrement interrompre par Mr Newton, Walt Disney et moi-même :)
Seïshiro sautait d'immeuble en immeuble, défiant les lois de la pesanteur et le vent qui jouait dans ses cheveux tentant vainement de s'opposer à lui. Il redescendit sur terre et se ramassa sur lui-même, félin. Il monta les escaliers en silence et poussa la porte de l'appartement. A l'intérieure devait se trouver Yuto, qui viendrait se blottir contre lui. Il referma la porte, tout aussi silencieusement. L'appartement sombre semblait figé. Une atmosphère vide de toute présence, il n'eut pas besoin de fouiller les pièces pour le savoir. Il n'était pas inquiet (lui), son ange blanc avait très bien pu avoir une cours à faire, où n'importe quoi d'autre. Qu'à cela ne tienne, il irait le chercher. Le Sakurazukamori repartit dans le ciel de Tokyo à la recherche de son amant.
Il parcourait le centre de la ville depuis un moment déjà lorsqu'il le vit. Yuto était là, affalé sur le trottoir sale de tout son long, légèrement sur le flanc droit. Les passants autour de lui l'évitaient soigneusement, le prenant sûrement pour un ivrogne. Le bout de ses doigts était bleui par le froid, et les deux pentagrammes avaient rougis sur ses mains. Il ne portait pas encore de gants… Et cette femme qui passe, un air répugné sur le visage. Comment peut-elle ? Il a l'air si seul sur le trottoir, si faible, si désespéré… Fragile. Seïshiro se précipita au travers des passants et blottit le corps contre sa poitrine. Il se prit alors d'une haine entière et effroyable pour l'humanité entière et ses passants qui déambulaient avec indifférence.
Trop de sentiments, trop d'émotions violentes, le Sakurazukamori réapparut au milieu de la rue et enleva le corps inconscient.
Kamui déposa une nouvelle fois le corps de Subaru sur son lit (dit donc, il a un nombre considérable d'inconscient dans ce bazar !). Une fois de plus, il resta veiller à ses cotés. L'exorciste dormait paisiblement, ce qui soulagea l'adolescent. Le trop jeune leader s'enfonça dans un fauteuil et fit reposer sa tête entre ses mains. Il regardait Subaru dormir, et pour la première fois, s'aperçut qu'il pouvait être beau. Le visage ainsi détendu, des mèches brunes barrant son front et les paupières closes sur les grands yeux verts. Puis le cou, et plus bas le drap qui moulait, la taille et les jambes fines. Kamui se reprit. Il pensait à Subaru, là ! Un mec, et puis son meilleur ami surtout.
Un jour, pensait-il, il lui ressemblera. Il trouvera la même force, le même courage pour protéger l'exorciste. Et Fuma… Qu'il n'allait pas tarder à récupérer. Un jour, comme Subaru, il arriverait à se battre contre la personne qu'il aimait le plus. Pour son souhait. Il soupira longuement…
Subaru émergea lentement des bras de Morphée. Pas trop vite, encore un peu de paix. Ne pas refaire surface et essayer de rester en équilibre, à mi-chemin entre les mondes du conscient et de l'inconscient. Une main était posée sur la sienne, qui la caressait doucement. Imperceptiblement. C'était certainement celle de Kamui, personne d'autre ne l'aurait fait. Il ouvrit les yeux à regret, comme toujours, pour croiser le regard améthyste de son leader. Ce regard… Etait-il froid ou amical ? Il n'aurait su le dire. Amicale, sûrement. Mais Kamui était quelqu'un qui ne connaissait que les extrêmes. Tant de rancœur et de tendresse dans une seule et même personne, c'était à peine possible. A la fois si faible et si dur avec tout le monde. Un être si jeune, presque un enfant. Un enfant pour lequel il aurait donné sa vie si son souhait n'était pas de se faire tuer par le Sakurazukamori.
Oui définitivement, il n'aurait pas put être quelqu'un d'autre que « Kamui ». Ou plutôt, « Kamui » n'aurait pas put être quelqu'un d'autre.
Subaru vit l'adolescent bouger les lèvres, les sons arrivèrent à retardement :
- Ca va ? Demanda le plus jeune d'une voix inquiète.
- Oui, dit Subaru. Simplement de la fatigue.
- Je peux rester discuter ?
- Bien sur, répondit l'exorciste en s'enfonçant paresseusement sous la couette. Ca fait longtemps que tu me regardes dormir ? S'enquit le maître du Yin et du Yang.
- Quelques heurs, je crois.
- Et tu n'avais rien de mieux à faire ?
- Euh… Fit Kamui. Je ne sais pas, je ne crois pas.
Subaru soupira en levant les yeux au plafond.
- Et toi, reprit le jeune homme aux yeux violets, comment se fait-il que ce soit précisément Yuto qui t'est ramené ?
- Il est venu m'aborder alors que j'étais dans un parc.
- Et que c'est-il passé ?
- Il a voulut m'accompagner à l'exorcisme.
- Et tu l'as laissé faire ? S'étonna Kamui.
- Oui, répondit Sub avec un ton qu'il voulait détaché, tu sais, à part la fin du monde, rien ne nous oppose aux dragons de la terre…
- Ca ne te suffit pas, toi, la fin du monde ? Le sort de la terre passe après ?
- Non, reprit Subaru, ce que je voulais dire c'est que tant qu'ils ne détruisent pas de kekkai, les sceaux pourraient vivre en bonne entente avec les anges…
Kamui prit une adorable moue boudeuse, puisque il ne pouvait pas se fâcher avec son aîné.
L'exorciste roula sur le dos puis décida d'ajouter :
- Tu sais, il est vraiment bizarre ce type. Je comprends Karen. Tout à l'heure, il n'avait pas l'air de parler tout seul, mais il a, par exemple, refusé de me dire quel lien il avait avec Seïshiro. Et puis, continua Subaru, hésitant, mais ne pouvant garder ça pour lui, il… Ne le répète pas, mais il c'est mit en tête de me séduire…
- Quoi ? clama Kamui.
- Oui, pour prouver que je suis capable d'aimer quelqu'un d'autre que le Sakurazukamori je crois, il m'a dit qu'il voulait me séduire. Et… Seï avait fait presque la même chose…
- Ah ! Nous y voilà ! S'énerva le leader terrestre. Le Sakurazukamori, encore et toujours lui ! Partout ! C'est chiant à la fin…
- Essaye de comprendre, Kamui ! Pour moi non plus ce n'est pas facile ! Mais c'est vrai qu'il s'est lancé le défi de me séduire. Et puis même dans son comportement il me fait penser à Seïshiro (Subaru guette la réaction de Kamui). Seïshiro avant, précisa-il, quand je ne savais pas qu'il était le Sakurazukamori. Et ça a beau être un ange, il n'empêche que Yuto fait attention à moi, comme Seï avant. Peut-être que lui il a en plus une bonne part d'ironie.
- Parce que tu vas me dire que le Sakurazukamori n'est pas ironique ?
- Il ne l'était pas avant, fit remarquer Subaru avec acidité.
Silence, puis Kamui reprit d'une voix douce :
- Tu ne serais pas en train de tomber amoureux, Sub, par hasard ?
- Moi ? Fit l'exorciste étonné. Non, je… Enfin déjà il y a Seïshiro… Pourquoi ?
- Tu veux mon avis ?
- Si je t'ai confié tout ça…
- Je pense, commença précautionneusement Kamui, que tu devrais en profiter et te forcer à l'aimer. Je veux dire, peut-être que si tu te persuadais que tu l'aimes, ça te libèrerais du Sakurazukamori…
- Tu crois vraiment ? Tu prend son partit alors, finalement. Fit l'exorciste, sceptique.
- Je n'en sais rien, mais tu ne perds rien à essayer.
Subaru soupira. Devait-il écouter cet adolescent bien plus jeune que lui ? Quand il y repensait, ils ne se connaissaient pas tellement tout les deux. Et en même temps, se serait peut-être un moyen de percer le dernier mystère de Seïshiro, bien que la méthode ne soit pas très vertueuse… Ne sachant trop que penser, il soupira de nouveau. Ce qui ne fut d'aucune efficacité.
Seïshiro déposa le corps du blond dans son appartement du troisième étage. Au fond de sa poitrine, le cœur qu'il n'était pas censé avoir battait doucement la chamade.
Il s'assit à coté de Yuto, sachant ce qu'il devait faire, hésitant parce qu'il pouvait le blesser. Puis il prit une grande inspiration, et prononça les paroles attendues en posant sa main sur le front de Yuto. La formule vint, hésitante d'abord, puis de plus en plus sûre. Le Sakurazukamori ne savait pas ce qui l'attendait, il n'avait jamais pratiqué ce sort. Un peu de nouveauté ne lui ferait pas de mal, et le jeu en valait peut-être la chandelle, si ça lui permettait de visiter le subconscient de son ange blanc.
Il sentit le monde s'effacer autour de lui, pour être peu à peu remplacé par un bleu claire et limpide. De l'eau, bien sûr. Ne sachant pas trop s'il devait nager, il se contenta de se laisser tomber. Pouvait-il respirer ? Oui. L'ange noir sentit le fluide détendre agréablement ses muscles. L'impression que le temps s'arrête, et pouvoir se mouvoir de gauche à droite, d'avant en arrière, de bas en haut surtout. Sentiment d'absolu liberté. Presque à regret, Seï quitta la colonne d'eau pour atterrir sur la surface glacée d'un lac. L'eau faisant un plafond au-dessus de lui. Il porta un regard circulaire, et aperçu deux Yuto, assis en tailleur, le menton entre les mains. Il s'approcha dans leurs dos, ni l'un ni l'autre ne le remarquèrent. Le Yuto de gauche dégageait une douce chaleur. Il regardait ce qui apparaissait comme des fumées colorées qui se mouvaient pour reformer la nuit qu'ils avaient passés ensemble. Celui de droite en revanche était froid, et dégageait une intense tristesse. Et peut-être de la détresse. Devant lui, les fumées étaient grises et formées ses traits à lui, Seïshiro, s'effaçant continuellement. L'assassin préféra ne pas savoir ce qui avait mit l'ange dans cet état là, mais comprit néanmoins que les Yuto regardaient les deux derniers évènements importants de la vie de 'son' Yuto. Il s'approcha de celui de droite, et posa une main sur son épaule ? Le Yuto se retourna, et son visage s'éclaira. Sans un mot, Seïshiro le prit par la main et l'emmena remonter la colonne d'eau. Cela s'appelle repartir comme on est venu. Peut-être étaient-ils repartis un peu trop vite, si le Sakurazukamori avait regardé plus attentivement, il aurait remarqué un troisième Yuto, regardant fixement son après-midi avec Subaru…
Yuto ouvrit les yeux sur le visage de Seïshiro. Se dernier revenait de loin, et se releva comme
Au ralenti. Ni l'un ni l'autre ne parlèrent de ce qui venait passer, chacun sait qu'il y a des choses à garder sous silence. L'ange blond rejoint son amant, qui s'était levé et accoudé à la fenêtre. Le Sakurazukamori dévisageait le monde avec un regard fixe, un regard au singulier, puisque il était borgne (que ce terme est péjoratif !). Yuto se glissa devant son assassin, entre ses bras et la vitre. Seï le prit dans ses bras, et serra. Fort.
A quoi était-il donc en train de penser ?
Il ne voulait pas le lâcher, mais l'étreinte n'était pas brutale. Juste… Passionnée. Un mot qui sonnait étrange lorsqu'on parlait du Sakurazukamori.
Dehors passait un passant (peu d'autres choses peuvent passer). Il leva la tête, et ne comprit pas pourquoi se jeune homme, blond à la fenêtre, se blottissait contre le vide en fermant les yeux dans un frisson enfiévré.
A suivre…
Vwalà donc le cinquième chapitre, et à minuit moins vingt l'ordi est en surchauffe. Bon, je sais pas ce que vous en pensez, mais moi j'ai l'impression d'avoir loupé la plupart de mes scènes. Il n'y a plus qu'à espérer que ce n'est qu'une impression. Après tout on ne peut pas être juge de ses œuvres… Mais si vous voulez me rassurer, review ! Ca me stimulera peut-être pour le sixième chapitre que je n'ai même pas commencé à écrire...
