Broken Angel (ou Ange Brisé)
Disclaimer : Le monde de Harry Potter appartient à Mme JK Rowling et l'histoire à Maizeysugah. Je ne possède que la traduction à partir du chapitre 15 (faut bien que je trouve quelque chose pour me consoler, mdr). Les chapitres 1 à 12 (inclus) ont été traduits par Arf, les chapitres 13 et 14 ont été traduits par Edea Malfoy.
Auteur : Maizeysugah
Spoilers : Du tome 1 au tome 4.
Nom original de la fic : Broken Angel
État actuel de la fic : Finie avec 22 chapitres.
Note: désolé de vous avoir fait attendre pour ce chapitre. Nous remercions Nasta Minasteg pour sa traduction et Eni pour la correction (qui mine de rien y a passé 2 bonnes heures…)
Merci à Archangel.gaia, 666Naku, Lunenoire, Ishtar205, missmalefoy, Vif d'or, Sahada et tchaye pour leurs reviews.
Bonne lecture
Onarluca et Eni
Chapitre 20: Le Fauteuil
Un rire retentissant fit écho dans la petite cellule, de mur en mur, comme un bruit métallique aigu qui se développe de plus en plus fort. Il transperça les oreilles du garçon, mais il l'ignora, regardant droit devant lui, ses lèvres fermement scellées.
" Là, ça devrait le faire ", dit Ronald Weasley tandis qu'il tapotait le dernier recoin du mur de pierre. " Maintenant, Je n'aurais plus à m'inquiéter du fait que tu te cache derrière la porte en cherchant à me frapper chaque fois que j'entre ici, Malfoy. "
Draco se pencha de nouveau contre le mur, tirant légèrement sur le bracelet, épais et en acier, autour de ses poignets. Il ne donnerait à Weasel aucune satisfaction, sachant que lui, était totalement pétrifié. Ce n'était pas simplement les manières d'un Malefoy. C'était surtout envers un Weasley.
Ron marcha jusqu'au plus petit lit qui remplissait plus du quart de la petite salle terne, et s'assis dessus, regardant sa némésis.
" J'ai remarqué que tu avais la marque des Ténèbres sur ton bras. Mes félicitations, tu as dû rendre ton papa si fier. »
Draco continua de regarder devant lui la porte de la cellule, résistant à l'extrêmeson envie de remettre ce Gryffondor à sa place, pendant que celui-ci se moquait de lui. Il serra ses poings, enfonçant ses ongles, admirablement manucurés, dans ses paumes pour se rappeler de maintenir ses lèvres closes.
" Tu n'aimes pas parler, hein ? Tu parleras. Je vais te faire la conversation. " Indiqua Ron en se relevant, il avança sous l'œil argenté du Serpentard. " Je vais t'inciter à me raconter tous ces petits secrets qui sont stockés à l'intérieur de ton petit esprit malmené. »
Les lèvres de Draco se recourbèrent dans un sourire mauvais, rétrécissant ses yeux tout en le regardant dans les yeux. Ron bondit en arrière, prit par surprise.
" Tu ne veux pas savoir ce que je pense à en ce moment." Dit-il dans un grondement bas et profond.
Il s'éloigna jusqu'à la porte de la cellule.
" Tu ferais mieux de coopérer. Cela pourrait être plus rapide, pour nous deux, si tu le fais. Personne ne veut te voir blesser. "
Draco poussa un haut et puissant soupire, à la seconde où la porte claqua fermement derrière Ron. Il ferma les yeux, sentant les larmes brûler sous ses paupières, espérant que Harry s'en sortirait mieux que lui-même.
Dans une salle légèrement plus petite, sur un lit de camp légèrement plus petit, Harry s'y assit doucement, ses genoux remontés contre lui, qu'il serrait dans ses bras pour se réchauffer. Albus Dumbledore se tenait devant lui, le visage vide d'expression. Il enleva ses lunettes en demi-lune, frottant la pointe de son nez pour atténuer sa migraine.
" C'est seulement dans ton intérêt que je t'ai maintenu caché. Je souhaite seulement que tu me dise toute la vérité. Même moi, je peux faire des erreurs. " Lui dit Albus, sachant qu'il n'obtiendrait aucune réponse, mais espérant au moins chasser la tension planant dans la pièce.
Il étudia le visage du garçon qui restait recroquevillé, plongé dans sa tristesse et leur trahison. De temps en temps, une larme s'échappait, s'écoulant goutte à goutte sur sa joue, capturée et dévorée par le tissu de son pantalon dès qu'elles l'atteignaient.
" Peut-être pouvons nous arrêter là les questions, Harry. Peut-être voudrais tu simplement te confier à moi seulement. "
Harry secoua légèrement la tête, maintenant son regard droit devant, ne se faisant pas confiance pour regarder vers l'homme qu'il avait idolâtré depuis sa première rencontre lors de la répartition.
" Où est Draco ? " demanda t-il d'une voix rauque.
Albus cilla, s'étonnant du courage que le garçon ait trouvé pour lui parler.
" Il est en une autre cellule. Il va parfaitement bien, aucun besoin de t'inquiéter de lui. "
" J'étais heureux. " Dit-il. " Pour une fois dans ma vie, j'étais heureux, et vous êtes parvenu à ruiner cela à nouveau. "
Il essuya son visage rapidement, le souffle altéré, frissonnant dans le froid qu'il ressentait.
Albus fronça les sourcils pendant qu'il replaçait ses lunettes sur son nez.
" Si tu penses qu'examiner des passages, pour aider Voldemort, est quelque chose je peux pardonner, j'en suis profondément déçu. Il y a des centaines d'enfants innocents logés dans cette école, j'avais pensé que tu aurais pris en compte toutes ces personnes."
Harry grimaça, tirant ses genoux plus près de son visage.
" J'ai juste voulu aller dehors, " chuchota-t-il, " Je n'ai pas vraiment pensé à ce que je faisais. "
" Tu es toujours si jeune, si naïf. Il t'a manipulé, tu ne peux pas voir cela ? " Dit Albus, plaçant sa main sur l'épaule d'Harry.
Harry se recula en le repoussant.
" Je ne pense vraiment pas que nous devrions discuter de tout cela, n'est-ce pas ? Je suis peut-être naïf, stupide, ettrop confiant, mais je ne suis pas complètement aveugle. L'année dernière, ce n'était pas la première fois que vous m'avez utilisé, et je suis certain que s'il y avait eu une autre solution pour trouver la Chambre, que vous aviez besoin d'étudier, j'aurais été en-dehors de ça en un battement de coeur. "
Albus baissa la tête, la secouant tristement.
" Je suppose que nous devrions nous arrêter ici. Cette conversation ne s'est pas déroulé comme je l'avais espéré."
" Je veux voir Draco." Chuchota t-il.
" Cela peut être arrangé, Harry, en temps voulu. En ce moment, nous devons nous concentrer sur d'autres choses, comme pourquoi vous étiez tous les deux dans ce tunnel. "
Albus attendit patiemment que le garçon lui réponde, mais il lui sembla que plus rien n'allait être dit.
" Harry... " dit-il une fois de plus, et le garçon dirigea son regard dans sa direction pour la première fois.
Les lèvres d'Albus s'entrouvèrent légèrement dans un halètement inaudible voyant la légère nuance écarlate dans des iris verts, effrayants à la torche.
Severus Snape plaça, à la hâte, la petite bouteille de Veritaserum sur la table, d'apparence instable qu'ils avaient érigés à côté du fauteuil en bois surdimensionné. Il jeta un coup d'œil nerveusement vers le bas de la chaise, la secouant de ses doigts, la tapant plusieurs fois avec l'orteil de sa chaussure avant d'incliner la tête.
Ses robes collées contre son corps, il sortit rapidement de la salle d'interrogatoire. Ses yeux noirs balayèrent le plafond bas et les murs, s'arrêtant sur le plancher couvert de saleté, malgré qu'il soit arpenté constamment. Il ne pouvait plus reculer maintenant. Voir la porte de la cellule d'Harry à l'extrémité du couloir, libéra l'adrénaline dans ses veines, le faisant avancer plus loin.
Il touchait nerveusement sa baguette magique dans sa poche. Jetant un coup d'œil furtivement autour de lui, sentant la signature magique apparaître distinctement dans un pan de mur obscurci du passage, et il su qu'il avait perdu. Il tira sa baguette, la pointant vers l'ombre.
" Qui est là ? " grogna-t-il.
" Ah, Severus. Je craignais que tout cela n'arrive. J'ai eu tellement confiance en vous par le passé, mais j'ai su au cours de notre dernière réunion que vous n'étiez pas complètement honnête." Indiqua Albus, venant dans la lumière. " J'avais vraiment espéré que j'avais tort à votre sujet. Maintenant les enfants devront craindre encore plus grand car je ne peux certainement pas vous permettre de rester à côté d'eux." Il agita silencieusement sa baguette, l'effleurant une fois de son doigt, et la baguette magique s'éjectant violemment de la poignée de Snape. " Je vous place en état de d'arrestation par l'ordre de Phoenix, Severus. Vous resterez ici pour l'instant, jusqu'à ce que le ministre arrive. "
Severus inclina silencieusement la tête, se déplaçant hors du secteur, vers la troisième porte de cellule du couloir. Ron attendit patiemment derrière la porte, et la ferma en un claquement sec une fois son ancien professeur de potions à l'intérieur.
" Nous commencerons par Harry ", indiqua Albus, supprimant son froncement de sourcil. " Nous devons le faire maintenant. Envoie tes frères le chercher, je ne veux pas te déranger avec ça en ce moment. " lui dit Albus, en tapotant l'épaule du garçon.
Remus s'assit tranquillement, regardant la table de sa vision surdéveloppée, les deux magiciens et la sorcière qui sirotaient des boissons à côté de lui. Son manteau enroulé étroitement autour de ses épaules, chapeau en place pour ne pas laisser voir son visage, humant l'air silencieusement, se rappelant de certains parfums.
Arabella Figg, une vieille sorcière douce, était assise près du loup-garou, mais lui pouvait sentir sa crainte si facilement sans même voir son visage. Elle s'inquiétait pour quelque chose de si grand, et n'eut aucune chance de la cacher plus longtemps.
Alastor Maugrey et Arthur Weasley étaient assis à côté de Mrs Figg, l'un buvant une pinte de Bièrraubeurre forte, l'autre buvant à la bouteille une boisson très forte, pendant qu'ils discutaient à voix basse. Peu importe le ton qu'ils prendraient, Remus pourrait entendre chaque mot prononcé par leur lèvres.
Il saisit son talisman fortement dans sa paume, et finit rapidement son breuvage magique parce qu'il avait absorbé chaque détail de leur conversation, baissant les yeux de temps en temps pour éviter l'œil magique de Maugrey qui se posait sur lui quand il balayait la salle du regard.
Arthur se décala pour jeter un coup d'œil à sa façon, montrant les rides autour de ses yeux et son front.
Il savait qu'il n'y avait pas beaucoup de temps avant que la pleine lune ne se lève entièrement, et même le talisman ne le cacherait plus. Il aurait dû revenir, l'information obtenue.
Tom s'assit derrière son bureau, se permettant de laisser un sourire serpenter sur ses lèvres.
" J'aimerais savoir ce qu'il y a de si drôle pour que vous souriez en ce moment, mon seigneur. Severus Snape vient juste d'être arrêté. Ils l'ont arrêtés avant qu'il arrive à cette foutue cellule ! " Cracha Lucius, frappant de sa main le bureau très ancien. " Mon fils est là-bas ! "
" Oh Lucius, mon cher et doux garçon ", ronronna Tom, " Rien n'est parfait. Cette partie de mon plan n'a jamais été inaltérable. "
Le blond platine recula, se redressant de toute sa hauteur, prenant acte de ce que venait de dire Tom.
" Que voulez-vous dire exactement ? " demanda t-il d'une drôle de façon, arquant son sourcil lentement.
Tom regarda vers le haut en frottant ses mains furieusement.
" Ils veulent sans aucun doute interroger Harry en premier. Ça aurait pu être Draco, mais personne d'autre… "
Il fit une pause, ferma les yeux, ses mains se gelant dans la demi bande de frottement
" Il veulent le découvrir. Ils veulent savoir. Ils savent que la clef est harry. Ils l'ont laissés là, il pleure… "
"Vous êtes exaspérant. Cela n'explique pas grand-chose pour moi." Cassa Lucius.
Tom ouvrit les yeux, se sentant légèrement nauséeux.
" Je pense que j'ai besoin d'une boisson. Je vois des choses… " dit il à en perdre haleine.
Lucius tourna de longues mèches de ses cheveux autour de ses doigts anxieusement, pendant qu'il regardait son maître en face de lui.
" Vous êtes vraiment un fou " chuchota t-il avec colère.
Tom s'agrippa au bureau avec sa main gauche, ses yeux brillants soudainement envers son second.
" Je vous déconseille de répéter encore une fois une chose pareille, Lucius. Cela pourrait vous poser plusieurs problèmes physiques à très court terme. Si vous ne pouvez pas avoir pleinementconfiance en moi, je n'ai aucun besoin de vous. "
" Non ! Mon seigneur, je suis désolé ! " Supplia Lucius, maudissant son souci pour son fils, qui dépassait ses émotions. " J'ai une foi complète en vos capacités. Je n'hésiterai plus. Vous devez me pardonner. "
Tom leva une main, condamnant au silence l'homme devant lui.
" Reposez-vous. Je vous expliquerai tout plus tard. Je suis inquiet aussi pour les garçons. Mais je ne les aurais pas mêlé à ça si j'avais un autre choix. "
" Je comprend, my Lord " dit Lucius.
Tom s'était assis tranquillement pendant qu'il écoutait, inclinant sa tête et élaborant un sourire qui lui ressemblait.
Les craintes, que Harry éprouvait, n'étaient rien comparées au flottement soudain de son coeur lorsque la porte de sa cellule s'ouvrit. Bill et Charlie Weasley ont fait un pas dans la salle semblant désespérés par la mission qu'ils devaient accomplir. Harry se soutint contre le mur quand ils avancèrent vers lui.
" Nous ne sommes pas ici pour te blesser. Nous devons juste te déplacer dans une autre pièce. " Dit Bill d'une voix douce et posée.
" Quelle pièce ? " demanda nerveusement Harry, car ils avaient pris chacun une de ses mains dans les leurs. " Je n'ai rien fait. Je veux juste que vous sachiez, que je ne blesserais jamais quelqu'un ici. "
" Nous savons, Dumbledore veut seulement te poser quelques questions. Ron sera là, bien sûr tout le temps. " Lui dit Charlie, pendant qu'il tirait avec effort sur le garçon aussi doucement qu'il pouvait.
Harry secoua énergiquement la tête, tirant avec effort sur ses mains pour se libérer. Son cœur martelait sa poitrine avec force alors que les deux hommes le tiraient hors de la salle.
" Je ne pense pas que je veux voir Ron maintenant, s'il vous plait, ne me forcez pas à faire ça encore une fois. "
Charlie souleva Harry dans ses bras, et le jeta légèrement sur ses épaules.
" Je te jure, je ne souhaites pas moi non plus te faire du tort. Personne ne va te blesser. S'il te plaît, ne pleure pas " chuchota Charlie, alors qu'Harry tremblait sur son épaule.
Albus resta de marbre pendant que Harry était installé sur le grand fauteuil de bois, évitant les légères pleurnicheries d'Harry qui s'échappèrent de ses lèvres quand les frères Weasley attachèrent ses poignets aux accoudoirs.
Harry saisit les bras du fauteuil, creusant avec ses ongles le bois mort pour arrêter les battements fous de son cœur, et se calmer. Il se concentra pour laisser ses sentiments se calmer et pour s'enlever son stress.
Il lança un regard furtif autour de la salle, voyant des visages, dont il se souvenait, si livides. Ron et Hermione s'assirent sur un banc les mettant hors de cause, cherchant un point pour éviter de croiser son regard. Il secoua sa tête, incrédule. Cela n'avait pas pu se produire.
" Je me suis tellement ennuyé de vous deux… je suis désolé. " dit-il doucement, gardant son calme.
Ni l'un ni l'autre ne chercha à croiser son regard, mais tous les deux hochèrent la tête avec assentiment.
Albus inclina la tête lui aussi, espérant pendant qu'il sentait un retour de force chez le garçon.
" Nous nous sommes tous beaucoup ennuyé de toi, Harry. Je suis certain que tout rentrera dans l'ordre lorsque cette affaire sera close. "
Les oreilles de Harry se dressèrent lorsqu'il entendit le tintement d'une bouteille de verre. Il s'agrippa encore plus au fauteuil, notant rapidement que la prise des attaches était plus lâche au niveau des poignets, probablement à cause de la faiblesse des deux aînés Weasley. Il regarda encore la salle, n'osant pas baisser les yeux par crainte de ce qui allait arriver.
" Charlie, veuillez donnez la dose à Harry, une goutte seulement. " indiqua Albus, et Charlie acquiesça à contre cœur, levant la bouteille présente dans sa main.
Harry ouvrit la bouche, permettant au Veritaserum de tomber sur sa langue et il avala. Il savait ce qui allait se passer après, mais il espérait seulement que l'interrogatoire resterait indolore. Il s'adossa au fauteuil, pendant que son corps se relâchait et que ses muscles se détendaient, alors qu'ils étaient tendus au-delà de ce qui était possible, et qu'il tremblait incontrôlablement.
" La potion fait-elle effet ? " demanda Albus, restant derrière le garçon.
" Oui " répondit Harry, sans aucune résistance.
" Je vais te poser quelques questions à propos de ta vie depuis le moment où tu as disparu, même s'il y a des choses que nous ne devrions pas parler, mais nous devons savoir. "
L'interrogation commença alors, et Harry raconta chaque jour ou presque de sa vie avec Voldemort. Pendant que les réponses venaient de sa gorge, il entendit les halètements d'Hermione et les grognements sous le souffle de Ron.
" J'avais plutôt espéré que Voldemort ait un minimum de décence et ne tire pas profit d'un enfant dans votre état, mais j'avais doublement tord. L'aimes-tu, Harry ? "
" Oui, parfois. Je ne vois pas en quoi cela vous aide de savoir ça. "
" Ta fidélité est en question ici. Il n'en sera pas question demain. Je vais te faire oublier tout ce qui est en rapport avec ce sujet. A toi et à ton ami. "
Harry frotta au travers du morceau de bois qu'il avait trouvé un peu plus tôt sous le bras de la chaise, laissant le bout de ses doigts se soulager sur cette surface douce.
" Pourquoi étais-tu dans mes tunnels ? "
" Tom m'a demandé de vérifier s'ils fonctionnaient toujours. Il a dit que je pourrai aller dehors. "
" Tu n'as pas quitté le manoir depuis le jour où tu as disparu ? "
" Non "
" As-tu reçu des sorts impardonnables ? " demanda-t-il en regardant le garçon dans les yeux.
" Non "
" Intéressant. T'es-tu exercé récemment à leur utilisation ? "
" Oui, quotidiennement avec Severus et Sirius. Ils me les lancent pour me maintenir en alerte, mais je les évite toujours, car ils hésitent. "
" Ainsi, aucun impardonnable ne t'as touché depuis ta disparition. En as-tu lancé toi-même ? " demanda t-il, renfrogné. Il ne voulait pas vraiment savoir.
" Tout à fait. "
" Et Draco ? En a t-il lancé ? "
En entendant le nom de son amoureux, il ferma les yeux de tristesse, saisissant les accoudoirs avec force. Il sentit alors, le ronflement familier et la puissance sous le bout de ses doigts. Sa baguette avait été attachée avec du ruban adhésif sous le bras du fauteuil, flambante de magie pendant qu'il courrait ses doigts sur elle.
" Je n'ai aucune idée de la puissance des sorts de Draco et de ce qu'il a fait, je ne m'entraînais pas avec lui. " dit-il comme un automate.
Harry garda ses yeux fermés avec force, pour faire croire à l'assemblée que sa respiration rapide était encore une fois provoquée par l'interrogatoire. Il savait que même s'il réussissait à agripper sa baguette dans sa main, il n'aurait aucune chance. Il ne pouvait rien contre cinq sorciers puissants et entraînés, mais il ne la laisserait pas là. Il devait la récupérer.
" Toi et Draco aurez la mémoire effacée demain matin, Harry. Je prends votre garde et vous resterez ici tous les deux. J'ai peur pour vous. Le ministère voulait votre arrestation immédiate, mais j'ai pu arranger les choses. " dit Albus, balayant encore la salle du regard, notant les visages tournés vers le plancher.
Harry se déplaça rapidement, enlevant la baguette magique du ruban adhésif, la glissant de ses doigts habiles dans la manche de son pull-over pendant qu'il fixait les autres, veillant à ce que personne ne remarque ce qu'il faisait.
" Je suis désolé de dire que Severus Snape sera moins chanceux à l'avenir. Je dois donner à Fudge quelque chose, et il l'a à contrecœur destiné au baiser du détraqueur. " dit-il tristement, renvoyant de nouveau son attention vers le garçon.
Harry fronça les sourcils, lisant dans les yeux du vieil homme un chagrin non feint. Ses pensées se retrouvaient encore une fois loin de son corps. Sa mémoire, tous ses souvenirs seraient effacés. Sa vie avec Draco, le seul qui lui avait permit de sourire. Sa vie avec Tom, au travers d'un certain confort, était maintenant une partie imposante de lui. Il s'était donné à lui, pour se sentir mieux. Sa conscience, qu'il lui ordonnait de sortir sa baguette, avait été balayée par une voix qui lui parlait doucement, et l'aidait à se détendre.
" Ne fais rien d'irréfléchi. Reste calme. "
Harry serra les dents, combattant avec son esprit, avant d'abandonner. Cette voix, il la connaissait, et il avait confiance.
" Demande si tu peux voir Draco ce soir avant son interrogatoire. " indiqua t-elle doucement.
" Est-ce que je pourrais voir Draco ce soir ? Avant que vous n'effaciez tous mes souvenirs, Albus ? " demanda Harry amèrement, lançant ses yeux pleins de larmes vers le vieil homme.
" Tu pourras le voir, pendant une petite durée. Tu as bien fait, Harry. Tu pourras lui parler après que je l'aurais interrogé. » répondit Albus avec un sourire doux. " Demain, une nouvelle vie commencera pour toi, Harry. Nous sommes tous infiniment inquiets pour toi, mais nous prendrons bien soin de vous deux maintenant. "
Les attaches se relâchèrent, et libérèrent ses poignets, alors qu'Albus faisait onduler sa baguette.
Harry se leva rapidement, frottant ses poignets, poussant sa baguette plus bas dans sa manche.
" Je suis prêt à retourner dans ma cellule. " dit-il calmement, voyant Ron et Hermione à côté de lui.
" Nous le ramenons, Albus. " indiqua Hermione, posant sa main sur l'épaule d'Harry.
Albus acquiesça.
" Bill, Charlie, allez chercher Draco dès que Harry aura regagné sa cellule. " dit-il posément, surveillant du coin de l'œil le trio qui quittait la salle.
A suivre...
