Bonjour, le chapitre est enfin là ! J'espère être plus rapide les prochaines fois. Je compte mettre en place un programme Twitch afin de streamer pendant que j'écris. Cela me permettra de garder le rythme si je m'engage à ce rdv hebdomadaire.
J'espère que vous aimerez ce chapitre !
Même nuit - base rebelle de Dormu
Il n'eut pas à attendre longtemps. KJ6 sortit de la pièce quelques minutes après qu'il eut pris son poste d'observation. Alors que le droïde était sur le point de refermer la porte automatique, le capitaine arrêta son bras.
L'humanoïde sursauta et Shelane plaça la main sur sa bouche.
- Je dois m'entretenir avec elle, dit-il en relâchant le robot. Laisse ouverte.
- Bien capitaine.
Il tourna les talons et s'éloigna rapidement en secouant la tête.
"Trop facile. On ne peut pas faire confiance à un droïde", se dit Karis en entrant dans la chambre. Il regretta tout d'un coup et fut soulagé de voir la pièce vide. Qu'aurait-il dit s'il s'était retrouvé devant elle ?
Il faillit trébucher sur les feuillets éparpillés sur le sol, le pas mal assuré. Il retrouva le foutoir habituel dans lequel elle se plongeait. Il entendit du bruit dans la salle de bain. Il hésita, peu, trop peu, une lueur de conscience qu'il rejeta rapidement. Avec moins de scrupule qu'il n'aurait dû en avoir, il pénétra dans la salle d'eau envahie par la vapeur. Son esprit s'embruma lui aussi.
Une douche qui semblait prendre une éternité et un souffle. Le sien, contre une vitre brulante recouverte de buée qui dérobait son corps à son regard. Il traça des lignes de pluie sur le verre de ses doigts tremblant, dévoilant la transparence et derrière la paroi, sa peau.
Sa main glissa doucement vers la poignée de la vitre…
La descente le prit soudain et il recula comme foudroyer. Il devait partir. Il s'enfuit, bousculant les documents au sol et se rua hors de la chambre. Il arriva à la sienne, hors d'haleine, pénétra dans ses quartiers qu'il traversa à grandes enjambés en ignorant les rebelles endormis qui lui sifflaient de faire moins de bruit et il s'arrêta dans la salle de bain. Il s'aspergea le visage d'eau froide, avant de fixer son regard dans le miroir, les mains crispées sur le rebord du lavabo.
"Qu'est-ce que tu pensais faire, espèce d'abruti", grogna-t-il à son reflet. Des images lui vinrent, brûlantes mais il les repoussa.
Il lui restait que quelques heures avant de décoller pour Kalydap. Il rejoignit sa couchette et s'y endormit, le cœur battant.
À bord du Silver Wave - Base Rebelle de Dormu
Karis Shelane effectuait les derniers contrôles du Silver Wave. Il avait très mal dormi et la liqueur circulait encore dans ses veines.
La femme le rejoignit dans le cockpit et le salua d'un mouvement de tête, auquel il répondit de la même façon.
Elle s'installa sur le siège du copilote, lissant sa robe bleue cousue de fils dorés, et se remit à taper frénétiquement sur la tablette sur ces genoux.
Karis s'installa dans le siège du pilote, appela la tour de contrôle et donna des indications de vol avant de demander l'autorisation de décoller. La réponse fut immédiate et il enclencha les propulseurs.
Le vaisseau quitta le sol, et s'élança dans les airs vers l'espace infini.
La femme alluma à son tour les voyants de stabilisation avant que Karis ne put le faire.
- Je ne savais pas que vous saviez piloter.
- C'est une navette de classe A, rien d'extraordinaire, répondit-elle d'un ton également.
Karis soupira en rentrant les coordonnées pour la lancée en hyperespace.
- Je voulais simplement faire la conversation, dit-il en enclenchant la vitesse lumière, et les étoiles fusèrent autour d'eux.
- Vraiment? demanda-t-elle sans cesser d'écrire, imperturbable. De quoi voulez-vous que nous parlions? De ce que vous faisiez dans ma chambre en pleine nuit?
Shelane se pinça ses lèvres, les yeux rivés sur le rideau de lumière devant lui. Elle écrivait toujours, comme si la réponse ne l'intéressait pas vraiment. Le cliquetis de ses ongles lui portait sur les nerfs.
- Je voulais savoir pourquoi vous aviez besoin d'un droïde humanoïde, mentit-il, incapable de lui dire qu'il était venu pour…Pourquoi était-il venu?
- Pourquoi ne pas me le demander directement ?
- Il est très difficile d'obtenir des informations de votre part et j'avoue avoir du mal à vous faire confiance.
- J'ai passé trop de temps loin des vivants et les gestes les plus simples me sont étrangers. Les contacts me rebutent. J'utilise ce droïde pour m'entrainer à interagir avec d'autres individus. Cela assouvit-il votre curiosité ?
Karis grimaça. Une colère brute l'envahit face à ce qu'elle cachait. Ces demi-vérités, les efforts qu'il fallait déployer pour obtenir un semblant d'information de sa part le rendaient fou.
- Non, vous restez un mystère, dit-il sans cacher son énervement.
- Restez loin de ma chambre Karis ou je vous tire dessus.
- À vos ordres, Milady.
La femme eut un claquement de langue agacé.
- Appelez-moi Cordé. C'est le nom que nous avons transmis à la cour de Kalydap pour annoncer mon arrivée. Nous devrions atteindre la planète à son crépuscule.
- Vous pouvez m'éclairer ?
- Nous avons presque perdu notre accord avec Kalydap, une des usines de carburant essentielles pour notre flotte. Elle n'est pas encore aux mains de l'empire, mais ce n'est qu'une question de temps avant que la mère et l'oncle du jeune roi prennent le pouvoir et concluent un partenariat avec l'Empereur. Même si la population exècre l'Empire, ce n'est pas le cas de la cour. Et sans Kalydap nos vaisseaux sont cloués au sol.
- Ce qui serait catastrophique, dit Karis le regard sombre. Vous avez entendu le conseil, ils ont presque achevé une nouvelle étoile noire.
Elle ne répondit pas.
- La première était terrifiante, continua-t-il, Alderaan est partie en poussière, en un seul tir. Mon père…
Il se tut. La Femme leva la tête de son écran et se tourna ses yeux bruns vers lui :
- Vous êtes Alderaanien n'est-ce pas? Je suis désolée.
C'était la première fois qu'il entendait sa voix prise par l'émotion, par la douceur, elle qui n'était que glace et indifférence.
- Et vous avez connu notre roi ?
Elle détourna les yeux, le moment était passé.
- C'était un ami. Nous étions autrefois très proches, lorsque j'étais sénatrice dans l'Ancienne République. Nous arrivons bientôt à Kalydap. Mettez une tunique s'il vous plait. L'uniforme rebelle les rendra nerveux.
Attérrissage à Kalydap
Kalydap était une place douce dans le jargon. Propice à la vie et à l'expansion de celle-ci. De grands barrages étaient construits au bord de ses nombres lacs pour produire l'énergie nécessaire à l'extraction du carburant des mines de Kalydap. Ces mines pouvaient à elles seules alimenter le tiers de la flotte de l'Empire en fuel. L'empire devait manier avec diplomatie, car seuls les Kalydapiens pouvaient extraire le carburant à ces profondeurs insupportables et à leurs échappées toxiques. Les combinaisons et les casques fondaient.
C'était un peuple avec lequel il fallait négocier et non combattre. D'où la présence de diplomates comme la Femme.
Ils atterrirent sur la station principale du palais, dont les coupoles bleutées scintillaient dans les derniers rayons du soleil.
Une petite délégation vint à leur rencontre, lorsqu'ils descendirent la rampe. La Femme le devança légèrement et Karis l'observait. Elle avait perdu son regard froid. Son visage arborait une mine radieuse et douce, et un sourire avenant se dessinait sur ses lèvres rosies. Elle se déplaçait comme elle pourrait nager, sans peine et sans poids, avec une aisance fluide et une grâce irréelle. Shelane se dit qu'elle devait faire l'amour de ma même façon.
Le Roi vint à leur rencontre et la Femme s'inclina :
- Roi Firad.
- Bienvenue à vous, Ambassadrice Cordé.
Le jeune souverain la releva de ses doigts maigres sur ses épaules. C'était un jeune échalas, au visage anguleux et aux cheveux noirs et aux yeux gris, caractéristiques des Kalydapiens.
Il semblait soulager de leur arrivée.
Derrière lui se tenait une femme d'une soixantaine d'années aux cheveux noirs, coupés courts, comme le voulait la coutume pour les Kalydapiennes de son âge. Vêtue d'argent, des perles pendant de ses oreilles et ornant sa couronne, Alucia, la reine répudiée, affichait un regard dur. Ses lèvres se relevaient en une moue de dégoût, alors que son fils saluait la Femme.
À ses côtés, un homme d'un âge similaire, grand et large d'épaule, une ombre de barbe sombre sur son visage carré. Ses yeux gris fixés sur la Femme brillent d'une animosité contenue. Karis sut qu'il s'agissait de l'oncle du roi, Bâtre Jolum, avec qui la reine avait fomenté un coup d'État avant que Hadar, feu le roi de Kalydap, ne se débarrasse d'eux.
La Femme avança vers eux d'une démarche assurée. Elle s'arrêta devant la Reine et l'oncle et s'inclina :
- Majesté, je vous remercie d'avoir accepté cette entrevue. Je sais que vous désapprouvez ma venue et notre partenariat. J'espère vous convaincre de son utilité et des avantages qu'il peut vous procurer à l'avenir.
Bâtre eut un ricanement, mais la reine acquiesça sans émotion, et fit signe à la Femme de la suivre. Son fils vint se poster à leur côté. Bien que roi, la mère semblait exercer une régence non officielle mais puissante.
- Vous aurez du mal à me convaincre que rester associer à une organisation comme la vôtre soit une bonne idée, Ambassadrice Cordé. Venez, le dîner est prêt et nos hôtes nous attendent.
Au crépuscule, les arbres étaient ornés de lanternes, donnant un air féérique au palais. Une lumière douce envahissait les lieux alors que le soleil déclinait.
Ils traversèrent les pièces du palais, aux murs gravés d'ornement floral doré. La Femme commentait les arts qu'elle croisait, interrogeait sur les sigles sculptés dans la pierre, s'émerveillait devant les oiseaux colorés en liberté dans le château et riait doucement aux traits d'esprit hésitant du jeune roi.
Ils arrivèrent dans la salle à manger du palais et Karis fut ébahi par la richesse du lieu. La table ovale en pierre blanche gravée était recouverte de fleurs et de cierges d'or. Ils prirent place sur des sièges en pierre aux coussins et dossiers bleus, devant une vaisselle étincelante et des verres en cristal. Ce déballage de trésors semblait d'ordinaire.
À peine furent-ils installés que des serviteurs leur apportèrent l'entrée dans des assiettes dorées et le vin fut servi. Karis, à gauche de la Femme, vit qu'elle coupait ses aliments, mais ne les mangeait pas, trempait les lèvres dans le vin sans le boire. À sa droite, le Roi faisait de même. La conversation commença par des banalités et présentations des ducs et duchesses et autres titres ronflants de la cour. Chacun se salua et commenta le vin et la saveur des plats. Mais rapidement, la discussion prit un tour sérieux.
- Je suis désolé, Ambassadrice Cordé, mais nous devons penser à l'avenir, dit Bâtre avec dédain. Et l'avenir, ce n'est pas l'Alliance rebelle.
Karis ne pouvait retenir son agacement.
- Pourtant en voyant la richesse de cette table, il semble que les rebelles soient bons payeurs.
Il sentit la Femme se crisper à ses côtés. L'oncle du roi le jaugea d'un œil noir :
- Pour combien de temps ?
- Je suis là pour vous convaincre que l'Alliance est le choix que vous devez privilégier pour l'avenir, intervint la Femme avec douceur.
La Reine soupira.
- Comme je vous l'ai dit, Ambassadrice Cordé, je ne pense pas que vous puissiez me convaincre que rester associer à une engeance illégale et terroriste soit une bonne idée pour mon peuple.
- Si par terroriste vous pensez aux actes de terreur organisés par Saw Guerrera et sa ligue, sachez qu'il a été neutralisé et n'agira plus au nom de l'Alliance.
Karis sentit la colère monter en lui et il vit la main de la Femme lui intimer l'ordre de se taire.
- C'est une bonne nouvelle. Mais cela montre également que votre rébellion est divisée. Et vous pensez qu'elle est l'avenir de la galaxie? Contre une puissance comme l'Empire?
- N'avez nous pas détruit l'étoile noire?
- Et en trois ans, l'empire en construit une autre, ricana Bâtre. Avez-vous la force de frappe pour détruite une étoile noire tous les 3 ans?
La tablée ria doucement à la suite de l'oncle.
- Sans vous non, nous ne l'aurons pas, dit la Femme avec sincérité. Elle se tourna vers le souverain : c'est pourquoi il est crucial, Majesté, que nous gardions votre soutien. Vous représentez la dernière chance des peuples soumis à cette dictature.
- Votre organisation reste illégale, ajouta le jeune roi, hésitant. Je fais courir un grand risque à mes sujets.
- Majesté, vous devez savoir que l'Alliance a vu le jour à la veille de l'Empire. Elle est la volonté de sénateurs fidèles aux principes de l'Ancienne République qui voyaient dans les positions de Palpatine un chemin tracé vers le régime despotique qu'il est devenu. Cette Alliance est illégale, car la République a été détruite. Aujourd'hui, elle n'est que son souvenir. Elle pourrait être sa renaissance.
- C'est ce que vous voulez? demanda la Reine. La renaissance de l'Ancienne République?
La Femme baissa les yeux, semblant hésiter.
- Non.
Toute la salle fit silence.
- Non, ce n'est pas ce que je veux. La République a failli. L'ordre Jedi a failli, le Sénat… le Sénat a échoué.
Karis vit sa lèvre inférieure trembler et ses joues s'empourprer. Cette émotion n'était pas feinte. Elle était sincère et tous les convives le ressentirent.
Elle posa ses yeux sur la Reine :
- Nous devons construire une nouvelle république, qui ne répétera pas les fautes de l'ancienne, celle qui a trahi les peuples et ne fut qu'un tremplin pour des arrivistes et un marchepied pour l'Empire. Nous pouvons réaliser ce rêve. Mais cela n'est possible qu'avec vous.
La Reine parut sur le point de répondre mais se ravisa. Pour la première fois, le doute était visible sur ses traits.
À ses côtés, l'oncle s'agaçait.
- Vous nous demandez de croire en un espoir chimérique alors que l'Empire contrôle l'ensemble de la galaxie. Nous n'avons aucun avenir avec vous et les autres mines l'ont bien compris.
- Les autres mines ont été asservies à mon oncle, intervint le Roi, contrant son oncle pour la première fois. Elles ne se sont pas soumises de gré. Si l'Empire négocie avec nous, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens de nous assujettir et d'exploiter les mines eux-mêmes. Sinon le drapeau de l'Empire flotterait déjà sur la coupole de la tour bleue et vous le savez parfaitement.
- Notre roi a raison, dit un vieil homme qui leur avait représenté comme le Vicaire, chef du culte de Kalydap. La façon dont l'Empire obtient ses ressources est contraire à notre religion. Nous sommes contre l'exploitation de force des terres, qui est une autre forme d'esclavage. Ces terres sont sacrées et seuls les habitants de la planète peuvent bénéficier de ces trésors ou offrir ses trésors à d'autres.
- Nous parlons de politique et tu nous parles de religion Adel ? se moque l'oncle du roi. Tu penses avoir plus de pouvoir que tu n'en as.
- Tu devrais prendre garde, Bâtre, répondit le Vicaire avec douceur. Tu penses avoir l'armée avec toi, mais l'armée est pieuse, et notre église puissante dans les cœurs. Un Kalydapien ne se laissera pas voler sa terre.
- Notre accord avec l'Empire ne sera pas différent de celui avec l'Alliance !
- Crois-tu? Avec quel peuple l'Empire parle d'égal à égal ? Quand tu vois des impériaux, tu ne penses qu'à la richesse qu'ils pourraient te donner, pas à celle qu'ils veulent te voler.
- Quel choix avons-nous devant une telle puissance?
- J'entends les peuples qui grondent, dit le jeune souverain. Je sais que de nombreux dirigeants comme nous sont dégoutés de la politique de l'Empereur. Et contrairement à eux, nous avons une carte à jouer. Si nous avons un rôle crucial dans ce combat pour la liberté, nous serions irresponsables de ne pas agir.
- Tu crois en des rêves, mon fils, souffla la mère avec tristesse.
- Je crois en mon père. Et mon père croyait en l'Alliance.
Bâtre se leva soudain rouge de colère, pointant son neveu du doigt :
- Inconscient ! Crois bien que si nous gardons notre accord avec l'Alliance, la prochaine planète qui sera anéantie sous le feu de l'étoile noire sera Kalydap !
- Bâtre, intervint la reine tremblante, il est jeune…
- Et fou comme son père !
Et sa voix sonnait comme une sentence alors qu'il quittait la pièce à lourds pas furieux.
La reine s'excusa et partit à sa suite.
Toute la tablée resta silencieuse un moment, jusqu'à ce que le jeune roi se lève, un sourire gêné aux lèvres :
Bien, je vous propose de passer dans le salon pour que nous puissions discuter. Des liqueurs et thés d'oritan nous y attendent.
Les convives se levèrent et se dirigèrent vers les portes ouvertes.
Alors qu'il se levait, Karis vit que la Femme restait immobile, les yeux perdus dans le vide.
- Qu'y a-t-il ? chuchota Karis en se penchant vers elle.
Elle se leva à son tour et accepta le bras qu'il lui tendait.
- Mon Mothma se fourvoie en pensant à une résolution diplomatique, murmura-t-elle, nous allons assister à un drame.
Plus tard dans la nuit…
Peu avant minuit, Karis toqua à la porte de la Femme. Celle-ci lui ouvrit en chemise de soie blanche et peignoir bleu, les cheveux libres courant en boucles dans son dos. Elle le fit entrer dans une chambre luxueuse semblable à celle qui lui avait attribuée. Il la regarda un instant déambuler dans cet univers, marchant sur des tapis tressés et des tentures brodées aux couleurs vibrantes, elle, ange fragile au milieu dans cette pièce immense.
- Vous savez que vous appartenez à ce lieu." Elle se tourna vers lui et il continua, souriant : "Les abîmes ne sont pas faits pour vous."
Elle l'ignora superbement.
- Quelle est cette urgence ? Vous avez dit que vous aviez reçu une transmission? demanda-t-elle en s'asseyant sur le sofa.
- Avant cela, puis-je vous poser une question?
- Non.
Ce fut au tour de Karis de l'ignorer :
- Je pensais que Saw Guerrera était un de vos amis et un héros de l'Alliance.
- Par les saintes de Paonga, soupira-t-elle, vous n'avez donc pas décoléré depuis le dîner?
- Et vous avez utilisé sa condition pour rassurer les Kalydapiens, continua Karis.
- Saw, que vous admirez tant, a toujours eu beaucoup moins de scrupules que moi. Ces agissements nous ont fait du tort. Il a terrorisé des civils, renforçant l'emprise de l'Empire sur des peuples. Le fait qu'il soit écarté rassure la population. Même si nous savons quel homme est en vérité.
- Cela ne vous dérange donc pas de salir les mémoires pour obtenir un résultat?
- D'où vous vient cette idée?
- Que savez-vous de la République ? Pourquoi la dénigrer devant ces gens? Ma famille s'est battue pour elle pendant la Guerre des Clones.
- J'ai dit la vérité, dit-elle, son visage traversé par une ombre de tristesse. Elle joignit les mains, s'en tordit les doigts. "L'Empire est arrivé par la corruption de l'Ancienne République. Elle était gangrénée. J'étais là, j'étais sénatrice, ne l'oubliez pas. Je fais partie des gens qui ont échoué et la République est morte dans une salve d'applaudissements." Elle se leva et s'avança vers lui: "N'idéalisez pas cette République, Karis, vous ne devez pas l'installer telle qu'elle fut, vous devez en créer une autre.
Qu'elle était belle sa sorcière aux cheveux en cascade, cette femme aux yeux tendres et aux traits délicats. Elle semblait si petite ce soir, elle qui était d'ordinaire si forte.
- Et vous ne nous aiderez pas, n'est-ce pas? Lorsque cette mission sera terminée, vous retournerez vous terrer dans les abîmes.
Elle recula soudain et il se rendit compte qu'il avait tendu la main vers elle, vers la robe de soie blanche.
- Il se fait tard Capitaine, dit-elle, qu'aviez-vous à me dire ?
Il s'éclaircit la voix :
- J'ai reçu une transmission, un appel à l'aide de Luke Skywalker. Il est sur une planète non loin d'ici. Tatooine." Il vit la Femme se raidir mais continua : "Si vous finissons cette mission rapidement, nous pouvons l'aider."
La Femme s'assit doucement sur le lit. La nouvelle semblait la troubler. Sa respiration était profonde.
- Cette mission est personnelle, dit-elle enfin. Elle ne concerne pas la rébellion.
- Vous avez raison Milady. Mais Luke Skywalker a détruit l'étoile noire. Chaque rebelle lui en est reconnaissant et redevable. Je sais qu'il devait rejoindre la Princesse Leïa pour porter secours au Général Solo. S'il a besoin d'aide, je veux y répondre. Nous sommes les plus près.
Elle détourna le regard et secoua la tête. Mais avant que Karis n'insiste davantage, elle leva la main.
- Bien Capitaine. Réglons notre affaire ici et nous irons sur Tatooine.
TBC...
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