Chapitre 5 : Londres
Jane et Watson partirent par l'avion de 21 heures. Dans l'avion, Jane s'était échappée quelques instants pour pleurer dans les toilettes. Son homme lui manquait, son cancer était arrivé si vite et ils avaient passé tellement peu de temps ensemble à son goût. Elle se demandait si elle pourrait être heureuse à nouveau sans lui. Elle avait quand même mangé un peu et dormi un peu sous les insistances de son cousin. Elle ne cessait de penser à John et aux moments qu'ils auraient pu passer encore ensemble s'il n'était pas mort. Si John avait survécu, ils seraient mariés et auraient pu fonder une famille. Ils arrivèrent à 6h à l'aéroport d'Heathrow et furent accueillis par Molly, la femme de John. Molly et John étaient mariés depuis an. Molly avait travaillé comme légiste au Saint Bartholomew Hospital et travaillait maintenant au JFK Hospital avec son mari. L'attirance de Molly et de John n'avait pas été immédiate, mais ils avaient appris à se connaître. Molly avait oublié le béguin qu'elle avait eu pour Sherlock et John avait quitté Sarah pour être avec Molly. En fait, Molly trouvait John beaucoup plus humain, sensible et romantique que Sherlock. Son ton autoritaire et ses yeux noisette avaient fini par la conquérir. Quant à John, la douceur, la timidité de Molly l'avaient séduit, il la trouvait belle aussi et aimait passer du temps avec elle. Sherlock avait été le témoin de John. John avait parlé de son mariage à Jane mais elle n'avait pas pu s'y rendre à cause de ses examens.
Molly présenta ses condoléances à Jane, qui la remercia d'une voix blanche. Elle leur demanda s'ils avaient fait bon voyage et John lui répondit par l'affirmative. Ils se rendirent ensuite au 43 Livingston Street chez les Watson. Ils pénétrèrent dans la demeure : le salon arborait des couleurs chaudes et accueillantes et un piano y trônait. Jane refusa de manger et Molly la conduisit à la chambre d'amis. La chambre d'amis était de taille moyenne, il y avait également un petit bureau, un lit assez confortable et une salle de bain annexée à celle-ci. Jane s'endormit toute habillée et tenta de se reposer de son long voyage. Malheureusement pour elle, le repos fut de courte durée, car le visage de John lui revenait sans cesse, le son de sa voix lui parvenait encore, le souvenir de ses baisers et de leurs moments intimes lui revenaient brutalement. Jane ne dormit que quelques heures et se réveilla encore plus fatiguée qu'à son arrivée.
Son cousin vint la réveiller à 15 heures, pour lui dire qu'il lui avait trouvé un travail. Elle le suivit sans grande conviction jusqu'au Saint Bartholomew Hospital. Le Saint Bartholomew Hospital était en fait une morgue, et non pas un hôpital comme Jane l'avait cru. Cet endroit lui donna des frissons et lui fit monter les larmes aux yeux, car tout ce qui était les dernières demeures des morts comme les cimetières, les morgues ou les pompes funèbres, lui rappelaient son cher disparu. John perçut sa tristesse et s'en excusa aussitôt, mais son futur patron se trouvait dans ses lieux, et c'était pour cela qu'ils se trouvaient dans cet endroit. Ils arrivèrent dans une salle de laboratoire classique où un jeune homme se trouvait déjà.
« Salut Sherlock ! Dit John. »
Sherlock releva la tête et détailla John et la nouvelle venue.
Elle a l'air jolie mais soucieuse.
« Salut John, alors ton voyage ?
« Il s'est très bien passé. Au fait, je te présente ma cousine Jane, qui va me remplacer dans tes enquêtes.
-Bonjour. Écoute, je n'ai pas besoin d'un assistant, John, je sais me débrouiller tout seul ! Dit Sherlock d'un ton méprisant.
-Ce n'est pas ce que j'ai pu voir lors de nos enquêtes, j'ai toujours été obligé de te sauver la mise comme lors de l'affaire du banquier aveugle avec ce cher golem ! Lui répondit John d'un ton moqueur.
Sherlock prit une mine renfrognée et ne répondit rien.
« -Holmes, ce nom me dit quelque chose. Monsieur Holmes, est-ce que vous auriez étudié à Manor Castle ? Lui demanda Jane.
-Oui, pourquoi ? Lui demanda ce dernier très étonné par sa question.
-Oh mon Dieu ! Holmes ! Alors, là, John, je ne peux pas travailler avec lui, c'est totalement impossible ! Dit Jane très énervée.
-Jane, écoute, tu n'as pas vraiment le choix, il faut bien que tu aies un travail.
-Je m'en fous John ! Je refuse de travailler avec lui, il est insupportable, méprisant et irrespectueux ! A Manor, il avait mis de la colle sur mon siège !
-Ah oui, Smith ! Ça faisait longtemps ! Dit Sherlock d'un ton narquois, en se rappelant d'elle.
Voyant que Jane allait répliquer, John déclara d'un ton autoritaire :
-Bon écoutez, tous les deux, je me fiche que vous vous haïssez et de vos différends ! Moriarty se fait de plus en plus présent et Sherlock, tu as besoin d'alliés, pas d'ennemis ou d'indécis ! Alors, vous allez vous entendre et travailler ensemble, sinon vous aurez de mes nouvelles ! Ai-je été assez clair ?
Les deux ennemis acquiescèrent de mauvaise grâce. John et Jane partirent vers la maison des Watson, tandis que Sherlock restait à la morgue pour continuer ses expériences. La vue de son ancien ennemi et le fait d'être obligée de travailler avec lui choquèrent Jane. Elle l'avait toujours détesté car, déjà que la vie à Manor était très dure pour ceux qui ne faisaient pas partie de la haute société, Sherlock avait envenimé la situation et elle ne savait toujours pas les raisons qui l'avaient poussé à être cruel envers elle. Jane eut la bonne surprise de revoir ses parents qui étaient venus lui rendre visite chez John. Ils étaient désormais à la retraite et vivaient toujours chez eux. Ils lui parlèrent de son enfance et d'autres sujets pour éviter de lui parler de Carter.
Jane leur dit qu'elle était obligée de travailler avec son ancien ennemi de la faculté en tant qu'assistante, car John lui avait trouvé ce travail. Ses parents lui souhaitèrent donc bon courage pour ce nouvel emploi et le fait d'être obligée de travailler avec quelqu'un qu'elle n'appréciait pas. Puis, Jane décida de s'installer à l'hôtel Georges V malgré que John et sa femme lui aient dit qu'elle pouvait rester indéfiniment et qu'elle était la bienvenue. Mais Jane ne voulait pas gâcher l'intimité du couple et préférait rester seule. En réalité, la vue de toute personne étant heureux en couple lui faisait mal, car cela lui rappelait sans cesse qu'elle avait perdu John Truman Carter et qu'elle ne pourrait plus jamais retrouver un homme comme lui, ni être heureuse à nouveau.
Le lendemain matin, Jane reçut un sms de John :
« Salut Jane. Il y a une enquête, Sherlock t'attend au 221B Baker Street à 10 heures ».
John lui avait aussi envoyé l'itinéraire de son hôtel au 221B. Jane se rendit au lieu indiqué par le métro. Reprendre le métro londonien l'émut plus qu'elle ne le crut. En fait, revoir son pays natal après tant d'années l'émouvait mais la remplissait de mélancolie aussi, car elle avait décidé de quitter pour toujours les États-Unis, ne pouvant plus vivre dans ce pays qui lui rappelait sans cesse Carter, même si elle avait passé des années merveilleuses là-bas. Elle sonna à la porte et Martha Hudson vint lui ouvrir. La vieille dame louait l'appartement à Sherlock et à John, mais vu que John était marié et habitait avec sa femme, Sherlock vivait seul et ne s'en plaignait pas.
« Bonjour, Madame. Monsieur Holmes m'a invité, je suis sa nouvelle assistante, Jane Elizabeth Smith.
-Bonjour, Mademoiselle, je vous en prie, entrez. »
Elle la conduisit au salon. Sherlock se trouvait allongé sur le sofa et ne bougeait pas du tout.
« Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Demanda Jane désarçonnée de l'attitude de Sherlock.
-Oh, ne vous inquiétez pas ! Il est dans son palais mental comme il dit. Il réfléchit certainement à une enquête.
« Ou bien à sa future conquête. Pensa Jane, se rappelant le passé libertin de Sherlock. »
Jane trouva l'attitude du jeune homme bizarre mais ne s'en formalisa guère. Mais, elle n'était pas venue ici pour rien et n'allait sûrement pas l'attendre indéfiniment.
« Bonjour, Monsieur Holmes. »
Sherlock s'aperçut de leur présence et se releva :
« Ah Smith, te voilà, je croyais que tu n'allais pas venir ! Dit Sherlock d'un ton narquois.
-J'ai été obligée Holmes, rassure-toi je ne viens pas ici pour toi !
-Bien, si je t'ai demandé de venir, c'est parce que la Banque de Londres a besoin de mes services de détective et j'ai besoin d'un assistant !
-Ok ben on y va alors ! »
Jane ne le montra pas à Sherlock, mais savoir que la fameuse Banque de Londres (réservée aux personnes de la haute société) avait besoin des services de son pire ennemi, la surprenait et la remplissait en même temps de jalousie. Elle ne se serait jamais doutée qu'il pût à ce point être utile aux autres ni même réussir dans un autre domaine que le sexe et la drogue.
A la sortie de Baker Street, Sherlock héla un taxi et ils grimpèrent à l'intérieur. Ils ne se parlèrent pas pendant le trajet. Jane trouva que c'était complètement stupide de prendre un taxi alors qu'ils auraient pu prendre le métro qui les aurait conduits au lieudit beaucoup plus vite. En fait, Sherlock étant un sociopathe de haut niveau, il détestait au plus haut point se mêler à la foule et l'évitait autant qu'il le pouvait. Enfin, ils arrivèrent à la fameuse banque. Sherlock fit l'effort de payer le taxi alors qu'il ne le faisait jamais quand John était son assistant. Il avait reçu un sms de John qui lui avait dit de ne pas embêter sa cousine, de ne pas l'énerver et surtout de payer le taxi. Sherlock avait donc payé le taxi par amitié pour John et certainement pas pour Jane.
La banque de Londres était la banque réservée aux membres du gouvernement britannique et aux personnes de classes aisées. Elle avait été créée en 1945, semblait spacieuse et plusieurs œuvres d'art modernes s'y trouvaient. Une jeune femme rousse aux yeux bleus, Mademoiselle Jordan, l'hôtesse d'accueil, leur indiqua le bureau du directeur, Monsieur Alan Berkeley, qui se trouvait être au 5è étage. Ils prirent donc l'ascenseur. Cependant, les lumières de l'ascenseur s'éteignirent et l'ascenseur s'arrêta brutalement au 2è étage.
Surprise, Jane perdit l'équilibre et tomba sur Sherlock. Ils se regardèrent un court moment, Jane fut troublée par les yeux bleu océan de Sherlock qu'elle en oublia de respirer, car elle le trouvait toujours aussi beau malgré qu'il soit un connard de la pire espèce. Il sourit en remarquant son trouble.
« Oh, ça va, ta gueule Holmes !
-Mais je n'ai rien dit Smith ! Dit Sherlock d'un air innocent.
-Tu n'as rien dit mais tu allais le faire, je te connais. Bien. Excuse-moi d'être tombé sur toi. »
Sherlock l'excusa puis Jane se releva les joues rouges de colère et de honte et se recoiffa. Les lumières se rallumèrent et l''ascenseur redémarra pour les conduire enfin au 5ème étage. Ils allèrent dans le bureau de Monsieur Berkeley et tombèrent tout d'abord sur sa secrétaire Amanda Harley, une blonde à l'air arrogant qui les regarda de haut et plus particulièrement Jane car elle n'était pas comme elle : Jane était plus simple, ne se vantait pas, avait l'air contractée car elle travaillait avec Sherlock (et à cause de l'accident dans l'ascenseur) et timide quand elle ne connaissait pas les gens et le fait de se trouver dans un endroit aussi prestigieux.
« Monsieur Berkeley nous attend. Dit Sherlock d'un ton froid et autoritaire.
-Vous êtes ? Lui demanda Mademoiselle Harley d'un ton suffisant.
-Sherlock Holmes détective consultant, et voici mon assistante, le docteur Jane Smith.
-Très bien, Monsieur Berkeley va vous recevoir. »
Elle appela son patron pour leur dire qu'ils étaient là elle leur permit d'entrer.
Le bureau du directeur était imposant et en bois de chêne. Il était assis et semblait extrêmement soucieux. Alan Berkeley était un homme d'une cinquantaine d'années, bruns aux yeux noisette et à l'air rigide.
« Ah Monsieur Holmes, vous voilà enfin, je commençais à désespérer !
Moi, c'est plutôt le fait de me trouver avec Holmes qui me désespère !
-Bonjour Monsieur Berkeley, permettez-moi de vous présenter mon assistante le docteur Jane Smith.
-Bonjour docteur Smith.
-Bonjour Monsieur le Directeur. Que s'est-t-il passé ?
-En fait, le coffre-fort du premier ministre a été cambriolé hier soir dans la nuit mais nous n'avons aucune trace d'effraction, étant donné que Monsieur Richards et moi-même sommes les seuls à posséder la clef de ce coffre.
-Vous êtes sûr que Monsieur Richards n'est pas venu faire un retrait ?
-Non, Mademoiselle c'était bien un cambriolage.
-Très bien, montrez-nous les lieux de l'effraction. Lui demanda Sherlock.
Les deux jeunes gens suivirent le directeur jusqu'au coffre-fort. Le coffre-fort n'était pas éventré et à la place de l'argent de l'homme, il y avait une cassette vidéo. Sherlock demanda au directeur s'il avait un magnétoscope, puis ils regardèrent la vidéo et Jim Moriarty apparut. Jim Moriarty était le pire ennemi de Sherlock et criminel-consultant de son état. Il était en apparence, tout comme Sherlock, indestructible.
« Hello hello, Sherlock, j'espère que je t'ai manqué. Je vois que Johnny Boy n'est plus avec toi, quelle tristesse ! Heureusement que tu as sa chère petite cousine comme assistante ! Le vol de l'argent de Monsieur Richards n'était qu'un prétexte ! Si tu veux savoir comment le coffre a été ouvert, c'est simple : j'ai une complice à l'intérieur de la banque qui sait très bien user de ses charmes auprès de ce cher directeur. Si j'ai un petit conseil à vous donner : c'est de partir tout de suite à moins que vous ne préfériez brûler vifs ! »
Qu'est-ce que c'est ce truc encore ?
Jane crut à un canular, Sherlock savait ce qu'il avait à faire et le directeur ne pensait pas que son secret serait découvert aussi vite ni de cette manière.
« Monsieur Berkeley, qui est votre maîtresse ? Lui demanda Sherlock.
-Une maîtresse ? Je n'en ai aucune ! Lui répondit le directeur choqué.
-Monsieur Berkeley, cela ne sert à rien de nous mentir ni de tergiverser. Moriarty et sa complice ont placé une bombe ici alors dites-nous la vérité ! Dit Sherlock d'un ton impétueux.
-Très bien, c'est Mademoiselle Harley ma secrétaire.
-J'en étais sûr !
-Ah oui ? Et comment cela ? Lui demanda Jane d'un ton soupçonneux.
-Elle portait une bague en or qu'elle n'aurait jamais pu s'offrir toute seule, il y avait aussi une photo de Monsieur Berkeley et d'elle et Monsieur Berkeley a une marque de rouge à lèvres de la même teinte que sa secrétaire sur le col de sa chemise.
-Mouais peut-être. Lui répondit Jane sceptique.
-Monsieur Berkeley, il faut faire sortir tout le monde. C'est un cas d'urgence, il faut qu'ils sautent par les fenêtres ou prennent les escaliers.
-Très bien.
-Pourquoi tu veux condamner les ascenseurs Holmes ?
-Les ascenseurs ne feront que nous ralentir et causer plus de morts ! »
Le directeur fit une annonce en exhortant les personnes se trouvant à la banque de sortir au plus vite sans emprunter les ascenseurs et à sortir dans le calme rapidement. Jane fut interloquée de voir à quel point le directeur avait une confiance aveugle en Sherlock. Connaissant son ancien ennemi, il pouvait très bien mentir et ce Moriarty pouvait être l'un de ses amis. La panique fut générale, chacun se bousculait, tous cherchaient leurs amis, leurs collègues, leurs familles, en les appelant désespérément. Jane, Sherlock et Monsieur Berkeley, virent que la fenêtre débouchait sur la Tamise et décidèrent donc de sauter par la fenêtre. Cependant, Jane fut réticente à l'idée de sauter car elle ne savait pas du tout nager. Monsieur Berkeley sauta suivi de Sherlock. Jane avait vraiment peur de sauter (elle ne savait pas du tout nager et avait peur de l'eau) mais finalement, comme elle n'avait rien à perdre, elle sauta.
Tous ceux qui avaient pu sortir de la banque regardèrent la destruction de celle-ci avec regret et amertume de n'avoir rien pu faire et d'avoir tout perdu à l'intérieur.
Heureusement, tout le monde était sorti. Mais la complice de Moriarty, Mademoiselle Harley, était en fuite. La police venait d'arriver sur les lieux grâce à la diligence de Mycroft
Holmes, le frère de Sherlock qui travaillait au gouvernement et savait toujours tout. John était également là car Mycroft l'avait prévenu.
« Sherlock tu vas bien ? Où est Jane ? Demanda John très inquiet à Sherlock.
-Ça va merci. Je ne sais pas, je ne suis pas sa nounou !
-Oh merde, j'avais complètement oublié de te prévenir, elle ne sait pas nager !
-Ah bon ? »
Voyant l'air inquiet et à moitié désespéré de John, Sherlock plongea dans la Tamise et la vit au fond de l'eau complètement inconsciente. Il la prit par la taille et ils remontèrent à la surface. Jane se réveilla en crachotant de l'eau et lorsqu'elle vit John, Holmes et tout le monde penchés sur elle, elle fut rouge de honte et partit en courant. Elle retourna à l'hôtel et partit se changer. Elle avait le sentiment qu'elle n'avait jamais eu autant la honte de sa vie : des personnes influentes savaient désormais qu'elle ne savait pas nager, les coups bas que Sherlock lui avaient fait à Manor n'étaient rien comparés à ce qu'il venait de se passer : elle avait une dette envers lui. Son passage dans les eaux de la Tamise avait été rapide mais lui avait semblé une éternité. Elle n'avait jamais eu autant la peur de sa vie pour elle-même, à part lors de la maladie de John Carter. Elle espérait que ce genre d'évènement ne lui arriverait plus jamais et qu'elle ne recroiserait plus Holmes de sa vie. Elle résolut donc à rester cachée à l'hôtel, le temps que les choses se calment et aussi à partir de Londres vers la France par exemple, là où personne ne savait l'un de ses secrets (le fait qu'elle ne sache pas nager).
Mais, en même temps, elle pensa à John, elle ne pouvait pas partir comme ça, alors qu'il l'avait soutenu lors de la mort de Carter et était son frère de cœur.
Sherlock était à peine revenu à Baker Street quand il reçut une mystérieuse lettre : c'était une écriture non manuscrite bien évidemment ! Cette lettre indiqua ceci à Sherlock :
THE GAME IS ON MISTER HOLMES AND THE DEATH IS ON FOR MISS SMITH IN 5 MINUTES UNDER HER BED
Sherlock prit très au sérieux cette lettre et même s'il détestait Jane, il appela rapidement John pour savoir où elle se trouvait. John lui indiqua l'hôtel et, arrivé à l'hôtel, l'homme à l'accueil lui indiqua sa chambre. Sherlock montra sa carte de police à l'homme en lui ordonnant de sortir rapidement et de faire sortir tout le monde de l'hôtel car une bombe s'y trouvait. L'homme le prit très au sérieux et fit ce qu'il lui demandait.
Jane était en train de se reposer quand on frappa à la porte. Elle n'avait envie d'ouvrir à personne après la honte qu'elle avait ressentie à la banque de Londres et le fait que son pire ennemi lui avait sauvé la vie. Les coups à la porte redoublèrent.
« Bon écoute Smith, ouvres cette porte, c'est une question de vie ou de mort ! »
A contrecœur, Jane vint ouvrir à Sherlock. Elle vit qu'il avait l'air inquiet.
« Qu'est-ce que tu fous là Holmes ? Tu veux que je te remercie de m'avoir sauvé la vie, c'est ça ? Lui demanda Jane d'un ton acide.
-Non, vu que cela te dérange. Le problème, c'est qu'il y a une bombe dans ta chambre !
-Parce que tu penses que je vais te croire ? Je ne suis pas stupide, moi, désolée !
-Le numéro de ta chambre c'est bien la 2 non ?
-Oui et alors ?
-Donc je ne me suis pas trompé !
-Où est cette fichue bombe ?
-Sous ton lit. »
Jane partit vérifier les dires de Sherlock et découvrit effarée qu'il y avait effectivement une bombe sous son lit !
Le cauchemar continue. Pensa Jane.
« Ok je te suis. Mais comment je vais faire pour mes affaires ?
-Je ne sais pas ! La bombe éclate dans une minute et j'ai juste eu le temps de courir jusqu'ici.
-Bon très bien. »
Sherlock prit la main de Jane et ils partirent en courant de la chambre. Jane fut offusquée du fait que Sherlock osât lui prendre la main !
« Holmes, lâche-moi la main tout de suite !
-Désolé mais cela m'étonnerait que tu sache courir en une minute sans utiliser d'ascenseur ! Même moi je ne sais pas ! »
Jane se résigna alors à courir en tenant la main de Sherlock. Ils venaient à peine de sortir de l'hôtel que la bombe éclata. Ils tombèrent à la renverse sur la chaussée. L'hôtel était complètement détruit et peu de personnes avaient eu la chance de s'en sortir. John venait d'arriver et Jane en fut quelque peu réconfortée, mais ne put s'empêcher de fondre en larmes : en effet, elle avait tout perdu, ses papiers d'identité, ses effets personnels et avait été encore sauvée par Sherlock ! John prit sa cousine dans ses bras et lui murmura :
« Jenny, écoute-moi. Tu vas aller habiter avec Sherlock pour un temps et on refera tes papiers d'identité, Molly va te prêter quelques vêtements et on va t'aider ne t'inquiète pas. »
Jane acquiesça mais ne put s'empêcher de pleurer. Quelle idiote je suis de chialer comme une gamine devant Holmes et tout le monde !
John demanda à Sherlock d'être gentil avec Jane et ils partirent en taxi vers Baker Street. Molly et Madame Hudson prirent la jeune fille dans leurs bras. Molly prêta donc quelques affaires à Jane et partit avec John chez eux. Jane alla s'habiller dans la salle de bains que Madame Hudson lui avait indiquée. Après s'être changée, elle se blottit dans le sofa. Elle restait muette et figée dans une expression douloureuse. Madame Hudson, suivie de Sherlock, la trouvèrent ainsi. Martha s'était prise immédiatement d'amitié pour elle car sa ténacité, son caractère et sa fragilité lui faisaient penser à la jeune fille qu'elle avait été autrefois. Elle la prit dans ses bras tout doucement et la réconforta. Elle lui proposa de se ravitailler, ce que Jane accepta.
Martha partit dans la cuisine et lui ramena un verre d'eau. Elle lui fit réchauffer le repas. Elle mangea un peu et but de l'eau et la remercia. Puis Sherlock joua au violon, comme tous les soirs. A la fin du morceau, Jane dormait déjà. L'ignorant complètement, Sherlock se rendit dans sa chambre, réfléchit à l'enquête en cours et se demanda comment Moriarty connaissait l'existence de Jane dans sa vie. Moriarty connaissait l'existence de Jane, car il l'avait vu arriver des Etats-Unis avec John. Il s'était ensuite renseigné sur elle, avait vu ses moindres déplacements et faits et gestes. Connaissant désormais son passé et ses liens avec Sherlock (notamment à Manor), il n'avait pas fini de leur pourrir la vie et d'atteindre son but suprême : détruire le grand Sherlock Edward Holmes.
