Chapitre 5 : Visites courtoises
Non mais quel culot! Granger m'énerve de plus en plus. Non seulement elle m'oblige à quitter Poudlard, à revenir dans ce manoir honni où je m'étais juré de ne plus remettre les pieds, mais en plus, elle passe son temps à me parler, alors que je n'aspire qu'a la tranquillité. Il faut croire qu'en plus d'être une miss-je-sais-tout absolument horripilante, elle ne supporte pas de se tenir tranquille. A part quand elle travaille. Et quand elle dort. Mais c'est la première fois qu'elle me manque de respect à ce point. Et le pire... Le pire! C'est que tout ce quelle fait, elle le réussi.
Je voulais voir ce dont elle étais capable, et lui ai fait réaliser des potions de niveau trois sans bien sur le lui dire- et, même si sa potion était loin d'être parfaite et utilisable sans de forts effets secondaire, elle était néanmoins réussie. Chaque fois. A Poudlard, les meilleurs de mes étudiants ne dépassent pas le niveau un ! Il y a même des jour où je me surprend à apprécier ces après-midi au laboratoire. Un comble! Toujours est-il que je tiendrai ce que j'ai dit. L'excuse parfaite! Si elle ne parviens pas à tuer ce coq avant mon retour, elle se cherchera un autre maître.
En réalité, moi qui considérais son apprentissage comme une corvée, je commence à me demander jusqu'où elle peut aller... Bref. Totsy, l'ancien elfe de maison de mes feu-parents est venu m'aider le premier jour, et maintenant, je jongle tant bien que mal avec toutes mes obligations. Heureusement que l'avada est un sort qui s'apprend seul, parce que sinon, je n'aurai jamais eu le temps de tout faire. Pour la suite, tous mes cours seront condensés entre le lundi et le mardi, pour me laisser assez de temps pour l'entraîner. Dernier jour tranquille!
J'arrive enfin devant la porte du directeur, et frappe quelques coups secs.
- Entrez Severus, entrez! Je vous attendez. Alors, comment va miss Granger ?
- Je suppose qu'elle va bien: elle est malheureusement toujours aussi imbuvable et exaspérante.
- Allons Severus, n'ayez pas l'esprit aussi fermé ! Qu'avez-vous choisi de lui enseigner en premier?
- L'avada.
- Je sais bien que miss Granger est intelligente, mais n'est-ce pas un peu rapide pour débuter?
- Rapide? Et pourquoi donc?
- C'est un sort difficile Severus, vous ne l'ignorez pas.
- C'est un sort efficace, c'est tout ce qui compte. Et ne me parlez pas de difficulté avec elle! A l'allure où elle va, elle le maîtrisera en moins d'un mois!
Ses yeux se mettent à briller, signe qu'il est extrêmement fier de lui-même.
- Vous êtes sérieux ? Les aspirants aurors font ça en deux au moins... Ne croyez-vous pas que vous la surchargez de travail ? Et puis, cela risque de nuire à ses études de potions...
- Écoutez Albus, vous me demandez de la former, je la forme. Laissez-moi le faire à ma manière. Étant donné qu'elle travaille deux fois plus vite que la moyenne, il est normal que je lui donne le triple de travail.
- Dites-moi Severus, objectivement, que pensez-vous de ses capacités par rapport à l'Ordre ?
J'ai horreur de ça ! M'obliger à lui faire des compliments... Enfin bref.
- Elle n'a pas une puissance ni un taux magique exceptionnel, elle est même en dessous de la moyenne je
dirai. Mais elle a une capacité de concentration et de travail hors du commun, et elle retient tout ce qu'elle lit sans difficulté. Néanmoins, elle reste beaucoup trop naïve pour quoi que ce soit d'autre que des missions de renseignement. Il est hors de question qu'elle soit espionne, elle est beaucoup trop fragile, et j'ai bien peur qu'elle reste plantée comme un piqué au milieu d'une bataille, plus un poids qu'autre chose en somme.
- Bien, bien... Mais j'ai bien ma petite idée sur la question, et je n'ai aucun doute quand à son utilité future. Si tout se passe bien, à la fin de cette année d'apprentissage, je lui trouverai une place au département des mystère, dans la recherche.
- Mais, n'est-ce pas le département lui-même qui choisi ses employés ? De plus, si elle travaille là-bas, elle ne pourra plus communiquer avec l'Ordre... Ils sont tenus au secret, non ?
- Oui, bien sur... Mais il feront bien une faveur à un vieil ami, non ? Surtout lorsque je leur apporte un élément aussi brillant. Et puis, vous comme professeur de potion est une garantie suffisante pour ouvrir n'importe quelle porte. Quant au fait que les langues de plomb sont surveillés et tenus au secret... Disons juste que les espions ne sont pas l'apanage de Voldemort. Il y a beaucoup de monde à surveiller dans ce bas monde...
- Quelle sont les dernières nouvelles ?
- Mauvaises, hélas. Maintenant que vous n'êtes plus dans l'entourage de Voldemort, nos renseignements
sont nettement moins précis qu'avant.
Il soupire, comme fatigué. Albus est extrêmement brillant, il manipule chaque personne comme un pion contre le côté adverse. Je ne me fais pas d'illusions, je ne suis qu'un pion de plus. Un pion nettement moins utile que lors de la première guerre.
- Il y a bien quelques apprentis mangemort qui me sont fidèles, mais ils n'ont pas la confiance de Voldemort, et la plupart du temps, nous en savons plus qu'eux-même sur ses projets. De plus, il possède un espion haut-placé au sein du ministère, cela ne fait plus de doutes. Les géants lui sont totalement dévoués, et depuis la destruction d'Azkaban, les détraqueurs marchent aussi derrière lui. Pour les vampires et les Lycans, rien n'est encore sur, mais malgré toute la bonne volonté du monde, si le ministère reste basé sur ses préjugés, la balance risque de pencher du côté de Voldemort. Les créatures de magie blanche souhaitent rester neutre, comme lors de la première guerre. Tout cela ne les regardent pas d'après elles: les humains se sont toujours fait la guerre, et celle-ci n'est sûrement pas la dernière.
- Rien que je ne sache déjà.
Il en sait sûrement beaucoup plus, mais la plupart des renseignements restent secrets, même pour moi. Albus dirige tout le monde d'une main de maître, et même si chacun possède quelques renseignements, il est le seul à tous les connaître. Si Albus tombe, nous plongerons tous avec lui. Après tout, il ne nous fait pas plus confiance que Voldemort fait confiance à ses mangemorts.
- Eh bien... J'ai peut-être une carte que Voldemort ignore, mais rien n'est encore sur. Finalement, le seul point positif, c'est qu'il n'y a encore aucun espion au sein de l'Ordre.
- Pourquoi la situation n'est-elle pas meilleure que lors de la première guerre?
- Et bien, nous en savons peut-être plus, mais Voldemort agit de façon très intelligente. Les Crivey sont
morts. 19ème victime. Les pertes ne sont pas encore importantes, mais il frappe à des endroits stratégiques qui convainquent de plus en plus de sorciers que Voldemort est peut-être la solution... Et le ministère ne prend pas de mesure. Ou alors elles sont inutiles.
Il y a peu de temps, Fudge a fait publier des articles comme "Comment réagir face à un mangemort' ou encore "Comment maîtriser sa peur"... Aucun sorcier normalement constitué ne parviendrait à ne pas avoir peur face à Lui, et même en suivant cet article stupide, une cible de Voldemort ne survivrait pas cinq minutes face à un mangemort.
- Plus d'actions pour rassurer la populace, tout en lui assurant que le ministère agit. Exactement comme pour la première guerre.
- C'est pire Severus. Tous ces articles ne répondent pas aux attentes des gens... Ils poussent la plupart des sang-pur dans les bras de Voldemort. Quant aux autres, ils commencent à sous-estimer Voldemort. Je ne dis pas que la peur qu'il inspire est une bonne chose, mais les gens afflue chemin de traverse et autres lieux dans le même genre sans la moindre protection... Je crains un attentat d'un jour à l'autre, et croyez moi, il sera meurtrier. Et le jour où Voldemort s'estimera prêt, les gens n'en auront que plus peur. Une semaine, un mois un an... Impossible à prévoir. Ce sera de toutes façon beaucoup trop tôt.
- Les élections sont pour bientôt, Fudge partira et nous pourrons être plus efficace non?
- Non. Fudge sera réélu. Les gens l'aime parce qu'il les rassure, et vous pouvez être sur que tous les gens à la solde de Voldemort voteront pour lui.
- Mais c'est impossible! Des mangemorts vont et viennent à visage découvert, Fudge ne peux donc rien faire! l'Ordre est déjà en marche, nous savons ce qui nous attend! La dernière fois, si Voldemort n'avait pas fait l'erreur de tuer les Potter, nous aurions perdu Albus ! Et rapidement.
- Il est vrai que nous sommes mieux préparés que la dernière fois, mais... Nous ne gagnerons pas pour autant Severus. Notre seul véritable espoir repose en Harry, la seule chose que nous pouvons faire, c'est maintenir les positions actuelle et limiter les dégâts. C'est tout.
- C'est ridicule. Prophétie ou pas, Potter est beaucoup trop jeune. L'écart de niveau entre lui et le Seigneur des Ténèbres est gigantesque!
- Nous en avons déjà parlé Severus. Croyez-moi, je fais déjà tout mon possible.
Tout cela me révolte. Malgré tout, malgré Dumbledore, malgré le fait que le monde sorcier soit encore joyeux et dénué d'inquiétude, nous perdons. Avant même d'avoir commencé. Cette fois, cela aurait du être différent. Je ne pensais pas survivre à la première guerre, et je ne crois pas non plus que je survivrai aujourd'hui, mais l'impuissance de l'Ordre et du ministère me met hors de moi. Nous pourrions combattre, mais personne ne fait rien. Même Dumbledore que j'avais tant admiré à une époque compte sur un morveux irresponsable pour gagner la guerre. Je ne lui laisse pas voir ce que j'en pense, et choisi diplomatiquement de changer de sujet.
- Qu'est-il arrivé à Granger cette été?
- Je n'en sais pas beaucoup plus que les autres.
Il ment.
- Dites moi au moins ce que vous savez.
- Je suppose que puisqu'elle est votre élève, vous avez le droit d'en savoir un peu plus que la moyenne. Des mangemorts ont brûlé sa maison, tué ses parents et l'ont capturé. Elle est resté deux mois sous la tutelle de Lucius Malefoy. Ensuite...
- Tout ça, je le savais déjà Albus. Que lui est-il arrivé durant ces deux mois? Comment a-t-elle pu partir? Et ne me dites pas qu'elle a tué Lucius, je n'y crois pas. Elle devait être épuisée physiquement et mentalement, et il ne lui a sûrement pas laissé sa baguette... Et même si elle l'avais eu, cela n'aurait pas suffit.
- Tout ce que je vais vous dire sera confidentiel. Même elle ne doit pas savoir que je vous l'ai dit. En réalité, c'est Draco qui a appris où elle était détenue, et qui a tué son propre père, la trainant jusqu'ici.
- Mais... Malgré tout nos effort, Draco recevra la marque dès sa sortie de Poudlard ! Il adhère à toutes les idées de Voldemort, et ne se gêne pas pour le faire savoir.
- ...
- Oh, je vois. Vous voulez en faire un espion. Et vous comptez sur moi pour lui dire ce qu'il a à savoir. Mais ce n'est qu'un gosse !
Albus me regarde, et hoche la tête d'un air grave.
-Je sais Severus, je sais. Mais nous n'avons pas le choix, et il a l'air décidé. Il ne lui manque plus grand chose. Lucius l'a bien éduqué! Mais vous aviez raison à son propos, depuis sa cinquième année, il se pose des questions, et l'enfermement de miss Granger a fini par le convaincre. C'est inespéré Severus. Pour Voldemort, il est au-dessus de tout soupçons... Il croit que c'est l'Ordre qui est venu la libérer.
Je n'en reviens pas. J'ai longtemps pensé qu'il y avait un espoir de le faire changer de côté mais... Après l'emprisonnement de Lucius à Azkaban, il a changé, devenant plus froid. Il a beaucoup appris à cette période, encore plus lorsque Voldemort a fait sauter Azkaban, libérant tout ses mangemorts. Il jouait à la perfection son rôle de prince de Serpentard, et même moi j'avais perdu tout espoir. Ainsi il a changé de côté... Albus a raison, c'est inespéré. Il est le seul à pouvoir infiltrer les rangs de Voldemort d'assez près pour être utile. D'un autre côté, j'espérai qu'il ne participerai pas à toute cette folie...
- Qui est au courant?
- Vous, moi, miss Granger et lui-même. C'est tout.
- Et pour Granger ? Que lui a fait Lucius?
- Je vous l'ai déjà dis, je n'en sais pas plus.
Il ment, encore. Quand elle est revenue, elle a passé plus de trois heures dans son bureau, et je serai étonné qu'ils n'aient fait que manger des bonbons.
- Écoutez, je comprend que vous vouliez préserver sa vie privée, mais elle aurait pu parler à propos de l'Ordre, du lieu du quartier général, de ses membres...
- N'insistez pas Severus.
- Très bien, mais ne me dites pas que je ne vous aurez pas prévenu!
Et puisque qu'il ne veut rien me dire, et que Granger est sous mes ordres, je lui ferai bien avouer ce qui est arrivé. Après l'avada, nous travaillerons son occlumentie.
- Vous avez besoin de moi pour autre chose?
- Tenez, voici votre nouvel emploi du temps pour la rentrée. Rien de précis pour l'Ordre, continuez ce que vous faite. Il y a une réunion samedi soir, mais votre présence n'est pas indispensable. Si il y a du nouveau, je vous contacterai par le moyen habituel.
- Très bien. Je passerai après les vacances et nous en reparlerons.
- Severus ?
- Quoi?
- Joyeux Noël.
Tout à fait le genre du vieux fou... Comme si je pouvais passer un joyeux Noël !Je n'ajoute rien, et redescends l'escalier de pierre, déçu. Par son attitude, par le monde actuel, par la guerre. Finalement, il n'y a que Voldemort qui est efficace.
Ce qui me surprend le plus par rapport à Granger, c'est qu'elle a le comportement typique d'une femme violée. Le fait qu'elle soit une occlumens forcée, cette peur lorsque je l'ai approché... Tout concorde. Pourtant Lucius... Lucius ne ferait jamais ça. D'abord, parce qu'il ne s'abaisserait pas à coucher avec une sang-de-bourbe, et ensuite, parce que personne ne lui résiste. Toutes les femmes qu'il a croisé, toutes, ont succombé. Et laissez-moi vous dire qu'elles étaient plus que consentantes. Lucius a un charisme et une manière de convaincre qui n'appartient qu'à lui. Un vrai Malefoy. Et quand les femmes ne sont pas impressionnées par son pouvoir, son argent ou son nom, elle le sont par son charme et son élégance.
Alors pourquoi ? C'était un otage de choix... Il est fort probable que si Voldemort l'avait confié à un de ses mangemorts favoris, c'était pour qu'il la garde "intacte" (ce qui signifie sans marques visibles, mais n'empêche pas quelques amusements divers et variés...). Et Lucius n'est pas partageur, jamais il n'aurait laissé approcher qui que ce fut cette "faveur" que lui faisait le maître. Je l'ai assez longtemps côtoyé pour le savoir. D'un mouvement de tête, je bannis cette pensée de mon esprit. Je pense beaucoup trop à cette gosse qu'il n'est nécessaire ces derniers temps, et ça me dérange.
Il ne me reste plus grand chose à faire à Poudlard : récupérer quelques vêtements, puis retourner faire mes petites escapades allée des embrumes. Je commence à m'y habituer maintenant, et je retrouve presque avec plaisir cette ambiance malsaine... J'y suis habitué. Là-bas, personne ne me juge, et je suis chez moi dans ce milieu où il faut mentir, dissimuler, faire du chantage et jouer avec la psychologie des gens pour obtenir ce que je veux.
Je ne peux pas le nier, j'aime ça... Plus de questions à me poser: je sais comment réagir face à ces situations, je sais comment manipuler les gens... Je crois que c'est un peu ça aussi qui m'a donné envie de devenir mangemort: les gens me craignaient et tout cela me donnait un pouvoir... Grisant. Mais je ne suis plus dupe: c'est de la poudre aux yeux rien d'autre. Aujourd'hui, je suis seulement amer et fatigué.
Devant mes appartements, un Draco parfaitement habillé, laqué et manucuré m'attend, droit et fier.
- Je peux faire quelque chose pour vous monsieur Malefoy ?
- Parrain, oubliez 'les monsieur Malefoy', je vous en prie. Je vous attendais effectivement. Dumbledore vous a-t-il parlé... ?
-Entrez, nous parlerons à l'intérieur.
J'ouvre la porte, et l'observe marcher de son pas royal, et s'installer dans le fauteuil de chintz que son père utilisait toujours lors de ses rares visites. Oui, décidément, il est au-dessus de tout soupçon.
- Je n'en aurais pas pour longtemps. Je viens vous faire part d'une invitation pour le nouvel an... Tous les sang-pur y sont conviés. Que du beau monde! Mon père devait y aller, mais étant le dernier représentant de ma lignée, je me dois de représenter les Malefoy.
- Bien sur, bien sur... Mais je suis étonné d'y être convié...
- Allons Severus, nous sommes dans le même bateau maintenant... Les autres ont montré effectivement quelques... réticences à votre présence, mais j'ai su les convaincre. Après tout, les Rogue sont une grande famille... Vous avez été trop longtemps éloigné de tout ça à mon goût. Présentez-vous à huit heure chez moi, accompagné bien sur. La soirée sera masquée, j'ai pensé que cela aiderai pour nos petites affaires...
- Il m'est évidemment impossible de refuser.
- Et bien, cela marquerait mal, c'est certain. Et puis... Cela vous donnera l'occasion d'apprendre les
dernières nouveautés du cercle privé et très fermé des mangemorts nobles. Vous savez l'alcool, la danse, toute cette agitation... Ca délie les langues.
Il affiche un sourire cynique à souhait. Je me sers une bonne rasade de firewiskey et le regarde lorgner sur mon verre sans que je daigne lui en servir un.
- Que voulez-vous savoir?
- A quel propos?
Il croise ses jambes élégamment et me regarde, son visage froid et dénué de toute expression ne laissant pas deviner qu'il a tué son propre père, quelques mois auparavant.
- J'ai effectivement discuter avec Albus... De votre nouveau "statut".
- Oh, ça... Je m'en sors très bien tout seul, ne vous inquiétez pas. Je n'ai pas besoin de vos conseils. Mais
parlons de vous plutôtComment se déroule votre vie parrain? Il m'a semblé que nous n'étions plus très
proche ces derniers temps.
- Non effectivement. Et il vaut mieux que l'on ne vous voit pas en ma présence.
- Toujours aussi doué pour détourner la conversation, n'est-ce pas Severus ? Mais je ne vous en veut pas. Comment va Granger ?
- Comment voulez-vous que je le sache?
- Allons professeur, vous quittez Poudlard pour prendre une apprentie, étrangement, Granger souhaite faire des études de potions... Dois-je continuer? J'avoue que cela m'a étonné de votre part. Choisir quelqu'un de si... Médiocre.
Je le fixe et tente de sonder son esprit. Rien.
- Depuis quand maîtrises-tu l'occlumentie ?
- Depuis qu'il y a des risques que quelqu'un tente d'y pénétrer.
Et, sans prévenir, je m'empare de ma baguette et lance un légilimens ! le plus puissant que je puisse. Je n'ai pas confiance. Ce que j'y vois me glace: Granger, recroquevillée dans un coin de mur miteux, nue et presque rachitique, le corps recouvert de traces de sang, les mains menotée. Son regard est vide, et ses yeux ne pleurent même pas. Elle est sale et comme perdue dans un cauchemar sans fin, ses cheveux broussailleux qui descendent jusqu'aux reins cachent à peine ses seins rebondis et son corps tremblant.
Je me lève faisant grincer ma chaise dans l'assourdissant silence.
- Je dois partir. Nous nous reverrons à la soirée.
- Vous lui passerez mes salutations professeur. A bientôt.
Il se contente de sourire ironiquement, puis se lève et sors de mon bureau de son air hautain et aristocratique. Draco ressemble beaucoup trop à son père pour son propre bien. Et pour le mien. Tout dans ses manières, ses gestes, sa façon de parler... Il avait raison, nous n'étions plus très proches ces derniers temps. Je ne le reconnais plus. A part son physique et sa fierté, plus rien ne me rappelle le petit garçon doué en potion qui détestait Potter...
Mes nerfs sont à fleur de peau après ce que je viens de voir. Je ne m'y attendais simplement pas. Moi qui ne voulais plus entendre parler d'elle! Je me rassois, ferme les yeux et me calme. Plus que tout ça, j'ai la désagréable impression que quelque chose m'échappe... Un détail étrange de notre conversation, de ma
vision plutôt... Impossible de m'en rappeler.
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Bon. Une cavalière pour le bal du nouvel an. Je n'ai plus beaucoup d'amis auprès des sang-purs, (bien que je m'emploie à changer ça...) il ne me reste donc guère de choix. Molly est bien mariée à un sang-pur mais elle est trop boulotte, elle ne donnera jamais le change. Et puis, une Weasley... Décidément non, même si le bal est masqué, il la repérerons avant même que j'ai passé le pas de la porte. Je pourrai demander à Tonks. Après tout c'est une Black... Non, c'est hors de question. Je tiens à ce que le manoir Malefoy reste entier après mon départ. Et puis, elle nous ferait beaucoup trop remarquer. Pourtant, une métamorphomage... Elle pourrai faire en sorte qu'on ne la reconnaisse pas. Je ricane mentalement: Tonks ? Ne pas se faire remarquer ? Ca relèverai du miracle !
Il y a bien Andromeda : elle connaît le milieu des nobles, puisqu'elle y a été élevée. Mais elle a juré il y a bien longtemps de ne plus y remettre les pieds, elle n'acceptera jamais. Si je n'ai pas d'autre choix, j'essayerai, mais vraiment en désespoir de cause. Et puis son mari ne m'a jamais vraiment porté dans son coeur... Je le lui rend bien d'ailleurs.
Je caresse un moment l'idée d'y aller seul, mais je sais très bien que c'est impossible. Si je vais la-bas, c'est loin d'être pour mon plaisir personnel, et tout le monde étant accompagné, il serait difficile de passer incognito. Moi-même, je passerai facilement inaperçu: je n'ai aucun mal à jouer l'aristocrate plein de fric adorant Voldemort, et le fait que la soirée soit masquée m'arrange bien. Draco a bien fait les choses. Mais si je veux accéder à la seconde partie de la soirée (La plus intéressante) il faut que dans un premier temps je les mette en confiance.
Mon but est simple: retourner dans les rangs de Voldemort. Je ne peux évidemment pas me présenter directement devant Lui, Il ne me laisserai même pas le temps de m'expliquer... Le plus probable étant qu'il ne me tue même pas, mais plutôt qu'il me torture à mort en exemple. Alors je tente de réactiver mes contacts de la première guerre, d'utiliser ma famille et mon rang pour infiltrer les esclaves de Voldemort de rang inférieur, mais ce n'est pas aussi évident. En dix-sept ans, beaucoup de choses ont changé. Beaucoup de gens sont morts ou partis à l'étranger ou tout simplement ne veulent plus s'impliquer, que ce soit dans un camp ou dans l'autre. Et il y a toute la nouvelle génération encore trop jeune à mon époque pour servir où je n'ai pas le moindre contact...
Les gens commencent à connaître l'homme riche et inconnu qui parcoure l'allée des embrumes et autres endroits louches, mais ça ne suffit pas. Et cette soirée pourrait être un tremplin utile, c'est une occasion à ne pas manquer. Dans un premier temps, ils défileront dans leurs robes et bijoux hors de prix, mangeant du caviar à la louche et discutant entre eux. Puis viendra la danse et nombre de courbettes et de politesses allant avec, le tout noyé dans du vin, du champagne, du firewiskey et autres réjouissances du même genre. Vers les deux heures du matin, les gens commenceront à partir, les femmes et leur progénitures encore trop jeune, et tous les gens trop naïf pour imaginer ce qui va suivre. En réalité, ces soirées 'toujours pur' sont un terrain parfait pour recruter des apprentis-mangemort.
Le cercle des intimes de Voldemort est très restreint, une quinzaine tout au plus, et c'est un grand honneur d'en faire partie. Mais il possède de nombreux autres partisans qui infiltrent les institutions du monde magique, qui s'occupent du sale boulot, et qui lui lèchent les bottes. Ceux-là se regrouperont en fin de soirée dans le petit salon émeraude, discutant des nouvelles recrues, des mariages arrangés qui pourraient être bénéfiques à leur lignée... Les derniers petits potins en somme... Et tout cela inclue Voldemort, nécessairement. Et c'est ici que je dois parvenir à être invité, si je veux apprendre quoi que ce soit d'intéressant. Les sang-pur sont totalement dépourvu d'originalité : Je suis persuadé que la soirée se passera telle que je l'ai décrite.
Je pourrais inviter Narcissa. Ca fait bien longtemps que je ne l'ai plus vu, mais puisque Lucius n'est plus là... Elle est veuve, richissime, d'une lignée parfaite... Et probablement très convoitée. Si je veux retrouver mon ancienne place auprès de Voldemort, elle serait le laisser-passer idéal... Elle sera parfaite. Bon, Draco sera peut-être légèrement énervé... C'est bête , hein ?
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- Installez vous monsieur, Siavy va vous annoncer à sa maîtresse.
Le petit elfe de maison sort par la porte de service, et me laisse seul dans l'entrée flamboyante du manoir Malefoy. D'un style aussi ancien et et luxueux que le mien, il est néanmoins nettement mieux entretenu. Lucius aimait étaler ses richesses et a possédé plus de vingt elfes de maison à une époque. Quelques minutes plus tard, Narcissa entre dans un somptueux déshabillé de soie noire et m'emmène dans son petit boudoir habituel.
- Je vous en prie, asseyez-vous Severus. Comment allez-vous? On m'a dit que vous formiez une nouvelle apprentie et qu'on ne vous voyait plus tellement à Poudlard...
Elle est toujours aussi belle et distinguée, mais me semble fatiguée. Sa tenue irréprochable et ses cheveux cendrés lui vont à merveille, comme toujours, mais ses traits sont tirés et sa peau est encore plus pâle que d'habitude.
- Oui, une sang-pur dont la famille s'est installée en France depuis quelques générations. Elle est très prometteuse. Mais parlez-moi de vous plutôt, Comment allez-vous Narcissa ? J'espère que la mort de votre mari ne vous a pas trop affectée...
- Ne vous inquiétez pas pour moi, la vie poursuit son cours malgré tout, et il me reste encore Draco. Lucius serait fier de son fils. Il reprend en main la propriété de main de maître. Je suppose que je dois être heureuse de ce que la vie m'a apporté, sans trop en demander.
Ca ne se voit pas du premier coup d'oeil, mais quelque chose me semble étrange. Narcissa est une femme très froide, et il est difficile de savoir ce qu'elle pense, surtout que je ne l'ai pas vu depuis de nombreuses années... Je me trompe probablement.
- Allons Narcissa, vous savez tout comme moi qu'au vu de votre rang, vous êtes en droit d'atteindre tout ce que la vie est en mesure de vous apporter.
- Certes, mais la vie ne se déroule jamais comme on l'avait espérée. J'ai fait beaucoup d'erreurs Severus, erreurs de jeunesse que je paie aujourd'hui. Je ne m'en plains pas, ce que j'ai me suffit.
- Narcissa... J'aurai aimé vous aider. Mais avec tous les évènements qui animaient le monde sorcier, il m'était impossible de venir vous voir. Je sais que Lucius vous gardait cloîtrée ici. Votre manoir est magnifique, mais il n'en reste pas moins une prison dorée. Ne jouez pas de rôle avec moi... Après tout, les enjeux sont aujourd'hui moins important qu'avant.
Elle me regarde, mal à l'aise.
- Je sais que vous ne portez pas Lucius dans votre coeur, mais c'était un homme extraordinaire vous savez. II... Il n'a certes jamais été très fidèle, mais toujours attentionné.
- Vous savez tout comme moi qu'il était attentionné pour maintenir les apparences, parce que vous étiez sa femme.
- C'est faux! Il m'aimait... Au début. C'est ma faute si je n'ai pas été à la hauteur... Je n'ai pas su le satisfaire.
- Pourquoi n'avoir rien dit? Pourquoi être restée?
- On ne quitte pas un Malefoy comme ça. Et puis, où serais-je allée? Plus personne n'aurai voulu de moi... Severus, peut-être que les sang-de-bourbes se marient par amour, mais les sang-pur se marient par interet. Ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre. Et Lucius est un des meilleurs parti du monde sorcier...
- Ne mentez pas. Ca fait longtemps que vous ne croyez plus au prestige des grandes lignées. Je sais que vous revoyez votre soeur en secret.
- Bellatrix ?
- Andromeda.
- Et bien... C'est tout de même ma soeur. Et c'est une des fantaisies que Lucius m'autorisait en échange d'une tenue irréprochable. Nous nous complétions... Mais comment savez-vous pour Andromeda ?
- Peu importe, j'ai mes sources. En réalité, si vous n'êtes jamais partie, c'est que vous l'aimiez n'est-ce pas ?
- Oui, avoue-t-elle dans un souffle, comme perdue dans ses pensées.
- Vous savez, vous pouvez en parler maintenant. Je vous jure que j'emporterais votre secret dans la tombe.
Elle regarde anxieusement les braises encore chaude, et semble agitée. J'ai toujours soupçonné cet état de fait mais n'ai jamais pu en avoir la certitude. Tout à coup, elle se retourne vers moi et me regarde, ses yeux vide animés d'une étincelle de douleur. Peu à peu, je vois son masque se fendiller, et elle détourne à
nouveau son regard vers la cheminée comme... Comme provocatrice.
- Je n'ai toujours aimé que moi. Petite dernière d'une grande famille, plus intelligente qu'Andromeda, plus belle que Bellatrix ne l'avait jamais été, j'ai été choyé comme un bijoux précieux. Mes parents m'aimaient, mes soeurs aussi, et Andromeda partie, je suis devenue la petite chose précieuse qui obtient tout ce qu'elle désire. Vêtements, argent, artefacts rares, rien n'était trop beau pour moi. Je me croyais rebelle, reine de Serpentard, mais j'étais en fait la plus docile de mes soeurs. Tant que mon pied d'estal était intact, j'aurais suivi mes parents n'importe où. Vous n'imaginez même pas le nombre de demande en mariage que j'ai reçu Severus. Toutes venant de famille plus prestigieuses les unes que les autres. Savez-vous que même votre père souhaitait que je m'unisse avec vous? Je les ai toutes refusés, trop fière, et mes parents me passaient tous mes caprices.
Et puis... Je l'ai vu. Il était beau Severus, fier et charismatique... Il avait une prestance que tout ces gosses de riches n'avaient pas. J'étais seulement à Poudlard, alors que lui était plus vieux, suivant les idéaux d'un homme que mes parents admiraient. Mais je vous l'ai déjà dit, rien d'autre que moi ne m'intéressait. Je crois que c'est ce qui lui a plut... J'ai toujours refusé de finir dans son lit comme toutes les autres. J'en suis devenue une obsession pour lui... Il obtenait aussi toujours tout ce qu'il désirait. Comme moi. Et j'ai fini par céder: je serais à lui si il m'épousait. C'était le plus beau parti d'Angleterre à cette époque. Et comme vous le savez, il a accepté.
Au départ, notre union était heureuse. Et puis je suis tombée enceinte. J'étais grosse, bien plus laide alors que toutes les femmes qui lui couraient après... J'ai détesté Draco, vous ne pouvez pas savoir à quel point. Mon propre fils! Et le Seigneur des ténèbres, ayant à lui offrir bien plus qu'une misérable peste riche et gâtée, le fascinait. Il aurait tout fait pour lui. Il était le nouveau challenge impossible à satisfaire: moi, je lui étais déjà acquise depuis bien longtemps. Il était jaloux de vous Severus, parce que vous étiez plus proche du maître que lui-même. Plus doué, plus intelligent. Il ne m'en parlais pas, mais je suis sûre que vous aussi avez du en souffrir.
Petit à petit, je me suis vue délaissée, oubliée. Je ne l'en aimais que plus. Je me suis rebellée, refusée, j'ai pris un amant, j'ai tout fait. Il était furieux, mais pas parce que je n'étais plus à lui. Parce que cela ruinait sa réputation. J'étais surveillée partout où j'allais, et même ce petit boudoir dans lequel nous sommes en ce moment assis à discuter entre amis, est pourvu d'une surveillance magique. Le deal était simple, je jouais à la parfaite maîtresse de maison, et il m'accordait ce que je voulais en contrepartie. Et je l'ai fait. Pas pour l'argent ou la réputation, mais parce que c'était la seule façon de me conserver ses faveurs.
Je n'ai plus cessé de l'être depuis ce moment-là. Dans mes jours de chance, je restais son amante préférée.
Bien sur, personne n'en savais rien, il était discret... C'est la seule chose que je lui demandais pour jouer ce rôle sur-mesure. Vous êtes bien un des seul à y avoir vu clair d'ailleurs. Et quand Voldemort a disparu, c'est vers son fils qu'il s'est tourné. Il lui fallait toujours le meilleur. Et je n'existais plus, comme avant. J'ai fini par obtenir que Draco aille à Poudlard : je n'avais aucune confiance en Karkaroff et Dumbledore était sa seule chance de s'émanciper de tout ça... J'ai fini par l'aimer lui-aussi après tout. Nos rapports n'ont jamais été ceux que l'on peut attendre d'une mère envers son fils mais...
Un pli amer déforme sa fine bouche ourlée alors qu'elle confirme mes pires suppositions.
- Mais aujourd'hui Narcissa, vous êtes libre. Tout ceci est fini...
- Non. Rien n'est encore fini... Vous savez, tous les prétendus amis de Lucius sont venus me voir uns à uns, quémandant mes faveurs... Et vous n'êtes guère différent des autres Severus, n'est-ce pas?
- C'est vrai, mais avec moi, vous seriez libre.
- Libre... Je ne connais pas le sens de ce mot. C'est bien plus compliqué que ce que vous ne le pensez.
- Je souhaite seulement que vous m'accompagniez pour le bal que donne votre fils. Rien d'autre. Ensuite...
Demandez-moi ce que vous souhaitez en échange.
Elle semble déstabilisée un instant et je remarque que ses mains tremblent. Elle me regarde d'un air affolé, elle d'habitude toujours si calme et placide.
- Severus, je sais que je peux vous faire confiance. Je suis lasse de tout ça, il faut que vous sachiez que Lucius...
Mais elle n'a pas le temps de finir, l'elfe de maison apparaît, un plateau de thé en argent ouvragé à la main. Elle reprend dans la seconde son attitude digne de veuve éplorée et lui ordonne de nous laisser de sa voix flûtée mais ferme.
- Le maître ne serait pas content madame, non, pas content.
- Je t'ai dit de nous laisser! Et je ne supporterai pas ton insolence, un mot de plus et c'est le vêtement, est-ce clair?
- Oui madame, pardon madame, Siavy va se punir.
Il disparaît comme il est venu, et Narcissa semble soulagée.
- Ainsi vous aussi voulez entrer auprès de Voldemort ? J'aquièce silencieusement.
- Je pensais que vous étiez fidèle à Dumbledore.
- Vous l'avez dit vous-même, c'est bien plus compliqué. Dumbledore va perdre Narcissa, quoi qu'on en dise.
Beaucoup trop de monde est acquis à Voldemort. Je ne dis pas qu'il faut le sous-estimer, mais ce n'est qu'une étape vers la domination du Lord sombre, et elle sera rapidement franchie vu l'état des choses. Mais que disiez-vous à propos de Lucius... ?
- Oh... Rien, rien d'important. Très bien, j'accepte votre invitation. Je suppose que vous serez le moins contraignant des cavaliers. Laissez-moi maintenant, je suis fatiguée.
- Très bien, mais nous en reparlerons Narcissa. Et ne venez pas avec ce visage défait à la soirée, cela ne vous sied décidément pas.
Elle sourit à ma remarque, amusée.
- Ne vous en faites pas pour ça Severus. Je vous raccompagne?
- Ne vous dérangez pas, je connais le chemin.
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Avec toute cette histoire, je n'ai pas eu le temps de faire ce que je voulais. Enfin, il reverront le mystérieux homme en noir de l'allée des embrumes bien assez tôt... Il est midi et demi, et je transplane au chemin de traverse, pour utiliser la cheminée du chaudron baveur. Le manoir est truffé de protection anti-transplanage, et j'ai fait annulé l'aire prévu à cet effet, pour notre sécurité. On n'est jamais trop prudent.
Dans la pièce sombre, la première chose qui m'interpelle est l'odeur. Une odeur de renfermé, de cadavre. Il ne faut pas plus que quelques dixième de secondes pour que ma vue s'habitue, et j'aperçois des animaux morts plus ou moins fidèles à leur modèle entassé sur le sol. Je récupère ma seconde baguette et les fait disparaître. Granger reste, seule, évanouie sur le tapis aux couleurs passées.
Mais quelle idiote! Je me précipite et l'observe rapidement. Elle est en plein coma magique.
oooOoOooo fin du chapitre 5 oooOoOooo
