Chapitre 2 : Destruction psychologique
La semaine passa, Harry dut décommander sa venue à la fête, Dumbledore l'ayant convoqué dans son bureau, certainement au sujet d'un Horcruxe. Ron le regretta. Il n'aimait pas trop l'idée de se retrouver seul au milieu de tous les Serpentard. Enfin… au moins il y aurait Hermione. Le soir même, Hermione passa deux heures rien que pour se préparer. Ron était déjà descendu et trouva Pansy Parkinson dans le hall. Maintenant qu'il la regardait avec l'œil de quelqu'un qui cherche la réconciliation, il trouva qu'elle n'était pas si mal. Le "faciès de Pékinois" disparu au profit d'un charmant petit nez retroussé. Et il faut dire que l'adolescence aidant, elle était devenu plutôt bien proportionnée. Ils se dirigèrent vers les cachots. Elle prononça un mot de passe qu'elle ne lui laissa pas entendre au même endroit où six ans plus tôt, à une semaine près, Malefoy l'avait déjà conduit avec Harry dans la salle commune des serpentard. Bien sûr, à l'époque, ils avaient bu du polynectar et s'étaient faits passer pour Crabbe et Goyle. La porte cachée s'ouvrit et Ron redécouvrit la même salle en longueur qu'il y a six ans, les fauteuils et canapés avaient été poussés contre les murs de pierre brute et une simple banderolle avait été accrochée au plafond : en lettre vertes et argents, elle disait Bon anniversaire Blaise.
Il s'assit dans un canapé avec Pansy Parkinson. Crabbe et Goyle vinrent discuter avec lui.
- Tu sais Ron, nous on a jamais voulu vous chercher des crosses à toi et Harry. C'était parce que Drago le faisait, alors on l'imitait bêtement.
- Ca va ! C'est du passé maintenant.
Ils levèrent leurs verres de bièraubeurre et trinquèrent en disant
- A la réconciliation entre Serpentard et Gryffondor !
Peu après, un élève de cinquième année arriva avec une vieille boite à musique, mais quand il l'ouvrit, une chanson des Bizarr'sisters se mit à résonner dans la pièce, plusieurs élèves se rendirent alors sur la piste de danse. Essentiellement des jeunes de première à troisième année.
Puis, la porte de la salle s'ouvrit à nouveau, Drago arriva avec à son bras… Non ! Ca ne pouvait pas être elle. Bien sûr, elle était magnifique, bon d'accord, Ron la trouvait toujours magnifique, mais là, elle l'était vraiment et incontestablement. Cependant, cette robe. N'était-ce pas un peu osé. C'était une robe noire à paillettes, assez moulante, qui disposait d'un décolleté provocateur et qui laissait son dos nu au-dessus de la taille, sans parler de la fente le long de la jambe droite qui remontait jusqu'à mi-cuisse. En plus, elle semblait s'être savamment coiffée et maquillée. Un chignon découvrait sa nuque, laissant retomber deux ou trois mèches en torsades épaisses et soyeuses. Elle avait utilisé un fond de teint clair, probablement celui de Ginny. Elle avait les paupières rose pastel et ses lèvres brillaient de mille feux. Mon dieu qu'est-ce qu'elle était belle. Sans doute la plus belle femme au monde. Ron ne vit même pas que Pansy l'avait attiré sur la piste de danse, il se contentait de regarder Hermione s'asseoir sur un canapé aux côtés de Malefoy. Cett vision lui fit la gorge sèche, et il s'excusa auprès de Pansy et alla chercher deux verres. Mais quand il revint, Hermione et Drago n'était plus dans le fauteuil. Ils n'étaient même plus dans la pièce.
- Pansy, tu sais où sont allés Drago et Hermione ?
- Non, je les ai juste vu sortir par la porte.
Il lui mit les deux verres dans les mains.
- Excuse-moi, je reviens dans cinq minutes !
Il sortit alors de la pièce. Pansy le regarda partir. Au moment où la porte se referma, les lèvres de Pansy s'étirèrent en un sourire satisfait. Crabbe et Goyle étaient venus vers elle.
- A ton avis, dit Goyle, qu'est-ce qu'il va faire Drago ?
- Je sais pas, mais il m'a dit que ça allait les détruire tous les deux.
- Ce serait bien que ce soit au sens propre du terme, dit Crabbe.
- Crétin ! répliqua Pansy, une destruction psychologique est bien plus intéressante. Quand tu tues quelqu'un, tu t'amuses un instant, et puis c'est fini, alors que quand tu le détruit psychologiquement, tu peux jouir de ton œuvre aussi longtemps que la loque que tu as créé survit.
Dans les couloirs, Ron ne parvenait pas à retrouver la trace de Drago et Hermione, il se demanda même s'il ne s'était pas perdu dans le dédale de sous-sols. Mais en passant dans l'un d'eux, il entendit un bruit. Il provenait d'une ancienne salle de classe. Il s'avança vers la porte et ne cru pas ce qu'il vit. Hermione et Drago étaient enlaçés Hermione, assise sur le bureau avait quitté sa robe, et Drago était torse nu. Hermione embrassait passionément ses pectoraux musclés. Et leurs mouvements, ça ne faisait aucun doute, ils faisaient l'amour.
- Oh ! Granger ! Pour une Sang-de-Bourbe, t'es quand même sacrément bien foutue !
Il prit le visage de la jeune fille dans ses mains et lui donna un baiser qu'on pourrait qualifié de violent. Ron était atterré par ce spectacle. C'était comme si son cœur s'était arrêté de battre. Comme si plus rien n'existait autour de lui, il n'entendait rien, il ne pouvait plus parler, il ne ressentait qu'un violente déchirure dans sa poitrine. Même le temps semblait avoir disparu, il avait l'impression d'être condamné à voir ces images pour l'éternité.
Dans la salle de classe, suite au baiser de Drago. Hermione le repoussa.
- Non ! Tu ne…
- Impero ! Tu ne devrais pas résister Granger ! Ca n'en sera que plus douloureux. Pour cette nuit, tu es ma chose, et je veillerais à ce que quand tu recouvriras tes esprits, tu sache ce qu'il s'est passé, en attendant, tu vas finir de te déshabiller.
Les mains tremblantes de Hermione se posèrent avec réticence sur les bords de sa petite-culotte. Devant la porte, Ron comprenait enfin ce qu'il se passait. Une fureur comme jamais il n'en avait ressentie monta en lui. En cet instant il n'avait plus qu'un désir, tuer Malefoy. Non, le tuer n'était pas suffisant, il fallait qu'il souffre.
- Endoloris !
Malefoy se tordit de douleur, il hurla. Le rayon qui sortait en continu de la baguette de Ron semblait s'intensifier de seconde en seconde.
- Alors ! Ca te plait de torturer les autres! Comment tu trouve les choses, maintenant que c'est toi qui est torturé ?
Le visage de Ron était méconnaissable déformé par la rage. A côté de lui, Hermione sembla revenir à la réalité. Il ne lui fallu que quelques instants pour comprendre.
- Ron ! Arrête !
Elle détourna le bras de son ami, faisant cesser le sortilège.
- Faut pas… sinon… aura gagné…
Epuisée mentalement par le sortilège de l'Imperium, et le choc psychologique du viol, Hermione s'évanouit. Ron la rattrapa, il l'appela, mais elle ne s'éveilla pas. La peur de la perdre avait remplacer la colère. Même sans l'avoir vu, il savait que, bien que considéré comme le moins terrible des trois sortilèges impardonnables, le sortilège de l'Imperium pouvaient laisser de grave séquelles s'il était utilisé à répétition. Il enroula la jeune fille dans sa robe et la pris dans ses bras. Il ne pouvait pas l'emmener à l'infirmerie, il ne réfléchit pas une seconde au fait qu'il risquait de croiser un professeur ou pire, Rusard, il alla le plus vite possible jusqu'au portrait de la Grosse Dame. Il s'arrêta devant. Il n'était que onze heures, il y aurait sûrement des élèves dans la salle commune.
- Que faites vous avec cette jeune fille, espèce de dépravé, lança la Grosse Dame.
- Oh c'est pas le moment de faire des commentaires ! Métamorphomage !
Le tableau s'acarta, Ron passa subrepticement la tête. Il avait de la chance, la seule personne encore dans la salle étaient endormie, il s'agissait de Parvati. Il reprit Hermione dans ses bras, ne réfléchit pas un instant et monta dans sa chambre, il la mis dans son lit, tira une chaise, lui pris la main, et passa la nuit à la supplier silencieusement de se réveiller.
