Chapitre 3 : Conséquences

Quand le jour se leva, Ron s'était endormi à genoux, la tête posé sur son lit, la main d'Hermione contre son cœur. Harry s'éveilla. Il étira paresseusement les bras. Se redressa et ouvrit les yeux. Toute la pièce lui apparaissait floue, mais apparemment, il était le premier réveillé. Cependant il y avait un truc bizarre à côté du lit de Ron. Il attrapa ses lunettes et les mis sur son nez. La scène ne manquait pas de l'intriguer. Il se leva et alla réveiller Ron, en posant sa main sur son épaule et en le secouant légèrement..

- Hein ! Qu'est-ce que… Hermione ! Hermione… je… Harry ?

- Tu peux me dire ce que Hermione fait dans ton lit ? chuchota Harry

- C'est… non, je ne peux pas !

- Hey ! Ron, c'est moi, Harry ! Tu sais que tu peux tout me dire.

- Bon… mais c'est… Hier soir…

Ron lui expliqua les choses. Cette fois, il ne ressentit plus de colère, mais l'inquiétude et le choc d'avoir vu celle qu'il aimait faire ça avec un autre firent couler ses larmes.

- Oh ! Hermione ! Je jure que si elle a des séquelles de l'Imperium je le tue. Je me fiche de passer le reste de ma vie à Azkaban je l'écorcherais vif !

- Pas si je peux le faire avant toi, dit Harry.

- Ca je te l'interdit. C'est une affaire personnelle. J'userai de tous les maléfices nécessaires contre toute personne qui tâcherait de m'en empêcher, toi y compris.

Soudain, la porte du dortoir s'ouvrit brutalement. Le professeur McGonagall entra telle une furie.

- Ronald Weasley ! Drago Malefoy prétend que vous vous êtes servi du sortilège Doloris contre lui, vu que même madame Pomfresh ne peux calmer sa douleur, il semble qu'il ait effectivement reçu un sorti… Mais… Monsieur Weasley ! Que fait Miss Granger dans votre lit !

Jamais McGonagall ne s'était montré aussi furieuse. Pourtant, Ron semblait être tout à fait indifférent. Il caressa la joue d'Hermione en disant d'une voix éteinte.

- Elle dort. Elle ne veut pas se réveiller.

En cet instant, Ron avait compris que l'heure était grave, les mots qu'il avait prononcés n'étaient pas anodins, Hermione avait subi un tel choc qu'elle ne voulait plus se réveiller.

Bien sûr, les cris de McGonagall avaient réveillé Neville, Seamus et Dean. Il y avait même d'autres élèves qui étaient venus voir ce qu'il se passait.

- Monsieur Weasley ! Vous allez tout de suite m'expliquer…

- Attendez professeur, intervint Harry. Ce qu'il s'est passé est très grave, et il vaudrait mieux que ça ne s'ébruite pas…

McGonagall compris par la gestuelle de Harry qu'il faisait allusion à l'assemblée.

- Bien, dans ce cas venez donc tous les deux dans mon bureau.

- Je ne bougerais pas tant que je ne serais pas sûr qu'elle aille bien, dit Ron toujours du même ton éteint.

- Bon ! Dans ce cas, messieur Finnigan, Londubat et Thomas, veuillez s'il vous plait quitter cette chambre et fermer la porte en partant. Quand à vous là dehors, vous feriez bien de circuler.

Comme toujours, personne n'osa contrevenir aux ordres de McGonagall si bien que Ron et Harry se retrouvèrent seuls avec elle ?

- Alors, monsieur Weasley, avez vous vraiment fait usage d'un sortilège impardonnable sur la personne de Drago Malefoy.

- Oui.

La réponse directe de Ron surpris le professeur McGonagall. Elle fut d'autant plus choquée que malgré le timbre toujours éteint de la voix du jeune homme, il ne semblait pas éprouver le moindre remord.

- Mais… vous vous rendez compte que…

- Tout ce qui compte c'est Hermione…

- Justement, venons-en à Miss Granger. Que fait-elle dans votre lit ? Et comment se fait-il qu'elle ne se réveille pas ?

- Professeur, ce que je vais vous dire… ce sera sans le consentement d'Hermione. Je ne sais pas comment elle pourra réagir à la chose, mais j'ai entendu dire que beaucoup de filles éprouvaient suite à ça un sentiment de honte. Alors je vous prierait de ne le répéter qu'à Dumbledore, et d'agir avec Hermione avec beaucoup de tact.

- Mais enfin que c'est-il passé pour que vous…

- C'est Malefoy, il s'est servi du sortilège de l'Imperium pour la violer.

McGonagall resta coite une bonne dizaine de secondes.

- Vi…violer ! Vous êtes sûr !

- Je pense qu'un examen médical pourra le démontrer. Hermione m'avait déjà parlé de ces médecins moldus qui pouvaient retrouver les criminels grâce à l'analyse du corps de leur victimes.

- Du… du corps. Mais rassurez-moi, mademoiselle Granger n'est pas…

- Non ! Parce que si elle était morte, je peux vous jurer que ce serait aussi le cas de Malefoy.

- Bon ! Bien ! Je… je comprends ce que vous pouvez ressentir. Harry, restez avec monsieur Weasley s'il vous plait. Je dois rapporter tout ça à Dumbledore et au professeur Slughorn auprès de qui est allé se plaindre Malefoy. Mon dieu, dans quel pétrin vous êtes vous mis.

Elle mis la main sur la bouche comme pour réprimer une envie de vomir et repartit. Seamus, Dean et Neville passèrent la tête et demandèrent à rentrer, au moins pour s'habiller. Harry les fit entrer et leur dit de récupérer tout ce dont ils avaient besoin pour les vacances.

- Qu'est-ce que… risqua Neville. Est-ce qu'on peut savoir ce qu'il s'est passé ?

Harry fit non de la tête. Ils repartirent une dizaine de minutes plus tard. Harry resta assis sur son lit. Malgré les appels de Ron, Hermione refusait de se réveiller. Ron passa la main sur son visage.

- Harry ! Elle a de la fièvre !

Harry, inquiet, se précipita pour voir, effectivement, Hermione avait maintenant une forte fièvre et semblait plus pâle qu'un fantôme.

- Je vais chercher madame Pomfresh. Dit aussitôt Harry.

Il se précipta dans les couloirs jusqu'à atteindre l'infirmerie.

- Madame Pomfresh ! Madame Pomfresh ! cria-t-il.

- Monsieur Potter, je vous prierais de rester calme ! Il y a un patient qui a besoin de repos. Elle désigna un lit où Harry reconnu la tête blonde de Malefoy.

- Qu'il crève, il n'a que ce qu'il mérite !

- Monsieur Potter !

- L'urgence, c'est Hermione, elle va très mal, suivez moi, et prenez des médicaments !

Madame Pomfresh, bien que choquée par l'attitude de Harry sembla considérer que s'il était si inquiet, elle devait aller voir. Elle prit une sacoche et le suivit jusqu'au dortoir. Elle examina Hermione quelque minutes.

- Puisqu'elle est dans votre lit, monsieur Weasley, vous devez savoir ce qui s'est passé pour qu'elle se retrouve dans cet état ?

Ron n'en pouvait plus, le vivre, et devoir le répéter deux fois était déjà extrèmement pénible. Il ne pourrait pas supporter de le redire, ou même de l'entendre dire une troisième fois. Harry savait bien ce qu'il pouvait ressentir. Ron devait être à peu près dans le même état d'esprit que lui, lorsqu'il était revenu du manoir des Jedusor avec le cadavre de Cedric Diggory. Il prit Madame Pomfresh à part et lui expliqua à voix basse. Madame Pomfresh n'en cru pas ses oreilles. Elle posa sur la jeune fille un regard où les larmes semblaient percer, imitant le geste qu'avait eu McGonagall une heure plus tôt en amenant sa main devant sa bouche.

- Si… si ce que vous dites est vrai, cette fièvre est probablement due au traumatisme psychologique, et contre ça, aucune magie n'est efficace.

- Mon Hermione, je t'en supplie, réveille-toi… sanglota Ron.

- Je peux peut-être faire disparaître les symptômes, en attendant mieux ! dit l'infirmière.

Elle sortit une potion bleue nuit de sa sacoche.

- Monsieur Weasley, voulez-vous m'aider, il faudrait que vous mainteniez sa tête en arrière et sa bouche ouverte.

Ron obéit immédiatement et Madame Pomfresh versa une dose de la potion au fond de la gorge d'Hermione. Après quelques secondes, la fièvre retomba.

- Bien… en temps normal je vous demanderait de la transporter à l'infirmerie, mais elle est dans un tel état de fragilité que j'ai peur que le moindre déplacement n'aggrave les choses. Monsieur Potter, je suppose que c'est à la demande du professeur McGonagall que vous êtes resté.

Harry acquiesça.

- Bien, vous pourrez donc conserver vontre lit. Monsieur Weasley, je suppose qu'il serait de toute façon inutile de vous convaincre de quitter cette pièce. Je vous apporterait donc à manger à tous les deux. Dans un sens, ce n'est pas plus mal que ce soit les vacances, personne ne viendra faire de chahut ici. Bon ! Je vais vous laisser un instant, je dois aller voir comment se porte monsieur Malefoy.

- Parce que vous soignez cette ordure ? s'indigna Ron.

- Monsieur Weasley, je suis infirmière. J'ai prêté serment de donner des soins à toutes personnes qui le nécessiterait, si l'on m'amenait Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom en personne pour le soigner, je le ferais !

Sur ce, elle sortit de la chambre. Ron posa encore un baiser sur le front humide d'Hermione puis se rassit sur la chaise, la main d'Hermione toujours fermement serrée dans les siennes.

Au cours de la matinée, Madame Pomfresh passa plusieurs fois voir s'il y avait des changements dans l'état d'Hermione, malheureusement, il n'en était rien. Assis à attendre, le temps semblait s'étirer à l'infini. Aussi Harry ne pouvait-il pas dire quelle heure il était lorsqu'on frappa à la porte. C'était Dumbledore lui-même qui venait leur apporter le repas de midi.

- Comment se porte Miss Granger ?

Harry fit non de la tête.

- C'est terrible, terrible ! Ce qui s'est passé, ce qui se passe maintenant !

- Qu'y a-t-il professeur ? demanda Harry

- Vous vous doutez que vu ce qu'il s'était produit, j'ai du avertir, bien sûr, les parents de Miss Granger, mais aussi ceux de monsieur Malefoy. Et voyez-vous, je ne m'attendait pas à si peu de gratitude de leur part.

- Qu'est-ce qu'ils veulent ?

- Ce qu'ils veulent, c'est faire passer monsieur Weasley en jugement pour s'être servi d'un sortilège impardonnable. Et comme il est majeur, il risque une peine allant de dix à vingt ans dans la prison d'Azkaban.

- Non !

- Hélas… Et ce n'est pas tout, ils veulent aussi se servir de cet incident pour attaquer le collège.

Harry baissa les yeux. Il n'aurait jamais cru dire ça un jour à propos de qui que ce soit, et pourtant.

- Si nous nous arrangions avec le bureau des Aurors, voire avec le ministre, ne pourrions nous pas faire disparaître les Malefoy. Ca devrait régler nos problèmes.

- Harry ! Je sais que tu leur en veux, mais je t'interdit de repenser sérieusement à ce genre de choses.

- Bien, il veulent nous attaquer, ils devront se montrer au procès. Je doute qu'ils en ait le courage. Voldemort doit toujours être furieux contre Drago et les faire rechercher pour les tuer.

- Je ne sais pas si nous pouvons compter là-dessus. Je doute que Voldemort même accompagné de tous ses Mangemorts, se présente devant le Magenmagot sachant que je serait également là.

- Ca va, vous avez fini ? demanda Ron, les yeux rouges d'avoir pleuré. Si Hermione s'en sort, je ferais tout ce que je peux pour m'en sortir, même si ça veut dire fuir à l'autre bout du monde. Mais si elle devait y rester, on peut bien m'envoyer à Azkaban ou directement en enfer, je n'en aurait plus rien à foutre !

Sur ces paroles de Ron, Dumbledore ne trouva rien à ajouter. Il fit une mine grâve et quitta la pièce en silence.

- Harry. Tu crois que ce monde vaut la peine qu'on se batte pour lui ?

- Bien sûr !Qu'est-ce que tu…

- Quand je vois des êtres malfaisants faire tout ce qu'ils veulent et s'en tirer à bon compte, alors que nous, dès que nous faisons un pas de travers on est menacé des pires sanctions. Je me dit que Voldemort à bien raison de vouloir balayer tout ça. Que nous serions probablement plus heureux si nous cessions le combat.

- Dans ce cas, il faut se battre d'abord pour terrasser ces êtres malfaisant, et ensuite pour changer le système.