Lorsqu'il pénétrèrent dans la grande salle. Ils constatèrent que le repas était déjà commencé. Mais tous s'arrêtèrent à leur arrivée. Comme à chaque vacances de Noël, la grande salle était bien vide. Seulequelques élèves étaient restés parmis lesquels Susan Bones et Hannah Abbot, toutes deux rendues orphelines par les Mangemorts. Ils relevèrent aussi la présence de Pansy Parkinson. Mais apparemment, ils pourraient s'asseoir à l'autre bout de la table des professeurs. Après quelques secondes, Dumbledore brisa le silence qui s'était installé à leur entrée.
- Ah ! Miss Granger ! Nous sommes très heureux de vous revoir sur pieds ! Je vous en prie ! venez donc prendre place.
Ils avançèrent donc jusqu'à la table des professeurs et se mirent à manger. Hermione n'avala pas grand chose, mais pour la première fois depuis ce soir-là, Ron se goinfra comme il en avait l'habitude. Ce qui fit sourire Dumbledore qui avait certainement dû avoir des échos de Madame Pomfresh comme quoi il ne mangeait pas suffisemment. A la fin du repas, les professeurs quittèrent la grande salle par la petite porte derrière leur table, Harry, Ron, Hermione et Ginny suivirent Hannah et Susan qui sortirent par le grand hall.
- Dis-moi Granger, lança la voix mesquine de Pansy Parkinson derrière eux, leur laissant le temps de se retourner. Comment t'as trouvé Drago, il doit être quand même plus doué que Weasley non ?
- BAF !
La main de Ginny avait fusé si vite et si fort que Parkinson se retrouva à terre cinq mètres plus loin.
- Chauve-furie, Petrificus Totalus, Impedimenta ! hurla Ginny si vite que les trois sortilèges se mélangèrent et donnèrent à Pansy Parkinson l'allure d'une grosse chauve-souris sans poils et avec une joue enflée qui se serait emberlificotée dans ses propres ailes. Mais le mal était fait, Hermione était partie en larme. Ron courait déjà à sa suite. Mais Hermione fila se barricader dans les dortoirs des filles. Ron tenta bien d'y monter aussi mais la sécurité s'enclencha et il se retrouva dans la salle commune les quatre fers en l'air et l'alarme qui hurlait dans toute la tour.
Ginny et Harry arrivèrent. Ginny compris tout de suite et alla vers les escaliers qui redevinrent des escaliers. L'alarme cessa et elle monta seule jusqu'à la chambre d'Hermione. Harry et Ron attendaient assez nerveusement dans la salle commune. Au bout d'un moment Ginny redescendit.
- Désolée, elle ne réponds pas et elle s'est barricadée. J'ai essayé Alohomora, mais elle a du lancer un sortilège complexe pour qu'on ne puisse pas ouvrir la porte.
- Bon ! Dans ce cas on va faire le tour ! dit Ron en montant vers sa chambre.
- Qu'est-ce que tu entends par faire le tour ? demanda Ginny qui le suivait en tirant Harry par la main.
- J'entends : "faire le tour", dit-il en se saisissant de son balai.
Il ouvrit la fenêtre et décolla aussitôt. Harry le suivit en l'imitant. Ron rechercha un moment une fenêtre donnant sur la chambre d'Hermione. Ce n'était pas évident puisqu'il ne savait pas à quel étage il fallait chercher. Cependant, il trouva assez vite et la traversa à toute vitesse, la défonçant et s'écrasant au sol de la chambre d'Hermione. Celle-ci avait un coupe-papier à la main et s'apprêtait visiblement à s'ouvrir les veines. Elle sursauta sous la surprise, puis voyant de quoi il s'agissait posa la lame contre son poignet. Elle n'eut heureusement pas le temps de se le trancher. Ron donna un coup et le coupe-papier tomba au milieu de la pièce.
- Laisse-moi Ron ! Je veux en finir ! Ils savent tous ce qu'il m'a fait ! Je ne supporterais pas leur regard.
- Je ne te laisserais pas faire, même si je dois te stupéfixer pour ça !
- Tu t'en crois capable, dit Hermione en attrapant sa baguette.
Mais Ron lui prit le poignet et la lui fit lâcher. Hermione voulut se jeter à terre pour récupérer le coupe-papier, mais Ron l'attrappa et l'enserra de ses bras.
- Arrête Ron ! Lâche-moi, je ne veux plus vivre après ce qu'il m'a fait je…
- HERMIONE CA SUFFIT ! cria Ron d'une voix puissante qui pétrifia la jeune fille. Hermione, je ne pourrais sans doute jamais comprendre ce que tu peux ressentir. Combien ça peut être pénible et douloureux. Mais aussi insupportable que ça puisse être, je te supplie de faire l'effort de le supporter.
- T'as pas le droit de me demander ça, tu ne…
- Hermione je t'en supplie…
Des larmes coulaient le long des joues de Ron. Aussi loin qu'elle se souvienne, jamais Hermione n'avait vu Ron pleurer, elle ignorait pourtant qu'il l'avait beaucoup fait pour elle ces derniers jours.
- Hermione, c'est peut-être égoiste, mais je te supplie de penser à moi. Qu'est-ce que je deviendrais si tu meurs ?
- Ron… qu'est-ce que…
- Hermione je t'aime. Je t'aime plus que tout. Plus que le quidditch, plus que mes parents, plus que ma liberté. Si tu mourrais, ça me tuerait aussi. Alors je t'en conjure, fais l'effort de vivre pour moi. Je sais que tu ne m'aimeras sans doute jamais, mais je m'en fiche ! Tout ce que je veux c'est pouvoir rester ton ami, rire et m'amuser avec toi.
- Ron, qu'est-ce que tu dis.
Hermione elle aussi était en larmes, mais ce n'était plus les larmes de désespoir d'il y a quelques instant.
- Je te dis que je t'aime, je crois qu'en fait je t'ai toujours aimé, depuis notre première rencontre. Parce que bien que je prétendait le contraire, j'admirais ton intelligence. Puis on est devenus amis, on a vécu toutes sortes d'aventures. Je crois que la première fois que je me suis aperçu de mes sentiments, c'était quand le Basilic t'as pétrifiée. J'étais prêt à tout pour te sauver, je suis même entré dans un nid d'acromentules. Je t'aime parce que tu es belle, intelligente, et puis aussi parce que tu es un peu la voix de ma raison. J'ai besoin de toi plus que je ne saurais le dire. Et même si tu ne dois jamais me rendre mes sentiments, j'ai quand même besoin que tu sois mon amie. Que tu sois près de moi.
Cette fois c'était un véritable torrent qui coulaient des yeux d'Hermione.
- Oh Ron ! Pourquoi penses-tu que je ne pourrais pas t'aimer.
- Je t'en prie ! Tu as vu qui je suis. Je n'ai rien pour moi, ni la beauté, ni l'intelligence, ni la richesse, ni aucun don particulier. Je sais très bien que tu préfères être avec des gens talentueux comme Victor Krum ou d'autres qui savent plein de choses comme McLaggen, ou encore des gens beaux et riches comme Malefoy ou Harry.
- T'es vraiment un grand crétin !
- Dis ! Ca va ! C'est pas la peine d'en rajouter une couche !
- Non ! dit-elle en l'attrapant par le cou et en collant leurs deux fronts. Non ! Je veux dire que je n'ai jamais aimé aucun d'entre eux ! Je voulais juste te rendre jaloux.
- Comment-ca me…
- Idiot, c'est toi que j'aime, depuis toujours. Pour qui crois-tu que je me sois jeté sous les branches du saule cogneur ? Que crois-tu que signifie mon patronus ? Pourquoi à ton avis étais-je furieuse après t'avoir vu embrasser Lavande ?
- Quoi ? Mais… je croyais que… Alors tout ça, c'était parce que tu…
- Oui !
- Tu as raison, je suis vraiment un idiot. Mais comment ca se fait que… enfin je veux dire… Qu'est-ce que j'ai qui…
- Réfléchissons, tu as le sens de l'humour, tu es le garçon le plus courageux que je connaisse, tu es un brillant stratège que je n'ai jamais pu battre aux échecs, et puis il y a ces magnifiques cheveux roux, je sais c'est de famille, mais tu y ajoutes des yeux d'un bleu magnifique et toutes ces taches de rousseur qui constellent ton visage sont vraiment craquantes. Je crois que ça fait déjà pas mal de raisons.
- Hermione je…
- Chuut ! Je crois qu'on a assez parlé comme ça.
Elle déposa sur les lèvres du rouquin un tendre baiser. Il lui rendit exactement le même, puis il s'embrassèrent plus intensément et plus longuement. Dans la chambre des garçons, Ginny critiqua Harry.
- Alors ! Qu'est-ce qui se passe, ça va faire dix minutes que j'attends !
- Excuse-moi ! Je ne voulais pas te faire poireauter.
- Et Hermione, comment elle va ?
- Oh ! Je crois que maintenant ça ira !
- Comment ça ? Est-ce que, elle et Ron ?
Pour tout réponse, Harry afficha un large sourire.
- Kyaaaah ! C'est super ! cria-t-elle en sautant au cou de son bien-aimé.
Dans la chambre d'Hermione, les deux amoureux s'étaient endormis sur le lit de la jeune fille dans les bras l'un de l'autre. En effet, le coma psychologique d'Hermione n'avait pas été vraiment reposant, et Ron avait encore pas mal de sommeil à rattraper.
Quand il se réveillèrent, la nuit était sur le point de tomber. Ils descendirent dans la salle commune dérangeant Harry et Ginny en pleine séance de bécotage.
- Et bien, ça à l'air de bien aller vous deux ? dit Hermione heureuse de les revoir ensemble.
- Et vous deux, renvoya Ginny. Ca marche bien ?
- Bah ! Je ne sais pas si ça va durer ! dit Hermione sur le ton de la moquerie. Je n'aime pas les gros dormeurs !
- T'es pas vraiment bien placée pour critiquer ! répliqua Ron. Mademoiselle passe plus de soixante heures à dormir, et tout ce qu'elle trouve à faire alors qu'on s'embrassait, c'est de piquer un p'tit roupillon !
- Euh ! Je t'arrête, c'est quand même toi qui t'es endormi en premier !
- Jamais de la vie ! C'est plutôt le contraire, ou au mieux, je peux admettre qu'on s'est endormi en même temps.
- Bon ! Puisque je peux pas vraiment prouver le contraire, on va dire que cette dernière explication est acceptée ! Et au fait Ron, dans ta phrase il aurait fallut dire "je peux admettre qu'on se soit..." et pas "qu'on s'est...".
Harry et Ginny se regardèrent avec un sourire malicieux.
- Ils s'entendent à merveille, dirent-ils en chœur.
- Bon, c'est pas tout ça, dit Harry. Mais c'est bientôt l'heure du dîner ! Vous venez, on descend !
Le soir, les garçons retrouvèrent leur chambre telle qu'elle était trois jours plus tôt. Les filles allèrent dans leurs chambres respectives, mais après seulement quelques minutes dans son lit, Hermione fut harassée par un sentiment d'insécurité qui lui déchirait les entrailles. Elle quitta son lit et alla en pyjama dans la chambre de Ginny.
- Excuse-moi Ginny, ça te dérange si je dors avec toi, j'ai peur de rester toute seule.
- Non, bien sûr ! Mais…
- Quoi ?
- Et bien, tu ne préfèrerait pas dormir avec Ron ?
Hermione rougit.
- Peut-être mais… je ne peux pas… si les professeurs l'apprenaient…
- Tu sais Hermione. Je crois que les professeurs ont bien compris qu'ils n'avaient pas intérêt à essayer de vous empêcher d'être ensemble !
- Quoi ! Qu'est-ce que tu…
- Tu sais, dans ton malheur, tu as de la chance. Combien de femmes peuvent se vanter de savoir que l'homme qu'elles aiment serait prêt à tout pour elle ?
- Qu'est-ce que… Ron a dit des choses sur ce qu'il éprouvait pour moi ?
- Il en a dit, il en a fait. Devant tes parents, devant nos parents, devant Dumbledore, Madame Pomfresh et McGonagall. Tu sais que depuis samedi matin, et jusqu'à ce que tu te réveilles ce matin, il a refusé de lâcher ta main, ne serait-ce qu'une seconde. Il a beaucoup pleuré de peur de te perdre. Il a prié sans cesse pour que tu te rétablisse. Il a maudit le ministère et ses lois, il a craché sur le quidditch et sur la liberté.
- Il a vraiment fait tout ça ? demanda Hermione, des larmes de joies inondant son visage.
- Ça et même plus.
Hermione repartit dans les escaliers avec l'intention de se précipiter dans la chambre des garçons, Ginny, l'arrêta juste un instant.
- Au fait ! Puisque tu vas dans leur chambre ! Tu peux dire à Harry que s'il ne veut pas vous gêner, il peut enfourcher son balai, ma fenêtre est ouverte.
Hermione se retourna les yeux toujours embués de larmes.
- Oui ! Je lui dirais !
Elle se précipita, dans la salle commune puis monta l'escalier des garçons quatre à quatre. Ouvrit la porte à la volée. Harry et Ron étaient en train de faire une partie d'échecs sur le lit de Ron, tous les deux en pyjama. Hermione sauta sur le rouquin et l'embrassa avec une véhémence telle que la partie d'échecs ne pu qu'être annulée, les pièces ayant volé aux quatres coins de la chambre et rouspétant en regagnant leur boîte.
- Oh Ron ! Si seulement j'avais su avant à quel point tu m'aimais !
Elle se remit à l'embrasser de nouveau, partout où elle pouvait, avec un empressement qui intrigua, et inquiéta même un peu le jeune homme vu le regard qu'il lança à son ami.
- J'ai l'impression que Ginny a du lui parler de ton comportement de ces derniers jours, chuchota Harryà l'attention de son ami avant de reprendre à voix haute. Bon ! Je crois que je vais aller voir si y a pas un autre dortoir que je pourrais squatter.
Hermione rejetta subitement Ron en arrière.
- Ah oui Harry, excuse-moi, dit-elle en se levant et en allant ouvrir la fenêtre. Passe par là, tu trouveras plus facilement !
Harry comprit aussitôt le message et se saisit de son éclair de feu pour filer par la fenêtre. Hermione referma la fenêtre et se jeta à nouveau dans les bras de Ron.
- Oh Ron ! Moi aussi je t'aime de toute mon âme tu sais ! Je n'aurais peut-être jamais l'occasion de te le prouver. Mais moi aussi j'ai besoin de toi. J'ai besoin de ta présence, pour garder mon sommeil. Tu veux bien rester toujours à mes côté Ron !
Ron sourit tendrement.
- Il n'y a rien que je souhaite plus ardemment.
Ils s'embrassèrent à nouveau, cette fois dans une douce étreinte qui commença en position debout et finit en position allongée.
