Disclaimer: Harry Potter, Severus Snape, Vernon Dursley et Lord Voldemort ne m'appartiennent pas. Je ne fais que les emprunter à JK Rowling.
Chapitre 2: Petite fête entre amis…
"Alors, Harry, comment trouves-tu ta nouvelle demeure? J'essspère qu'elle est à ton goût?"
Harry jeta un regard vague autour de lui. Demeure? Pas vraiment le mot qui convienne. Bicoque sonnait beaucoup mieux pour cet endroit miteux. Pendant qu'il se faisait ces réflexions inutiles, Voldemort continuait son monologue.
"- ton ansssien placard, bien ssssssur. Oh, oui, ai-je oublié de mensssionner que ton cher oncle nous a tout raconté ssssur ta passssssionante vie de famille? Sifflait-il. Qui pourrait croire que le Sssurvivant est en fait un pauvre petit garssson maltraité? Nous avons beaucoup en commun, petit Potter…"
D'accord. Donc Vernon ne s'était pas privé de raconter sa vie à une bande de Mangemorts, dont faisait probablement partie son cher professeur de Potions, qui ne manquerait pas de s'en servir contre lui au prochain cours si jamais il survivait. Ça ne l'inquiéta pas vraiment. Après tout, quelles chances de survie avait-il? Il avait sa baguette, mais elle ne lui servirait pas à grand-chose contre un aussi grand nombre d'ennemis. En plus il ne savait même pas ce qu'elle valait au combat, il ne s'en était encore jamais servi.
"- grandi sssans amour, tu te rendras compte que la chose la plusss importante ss'est le pouvoir…"
Donc, il était dans le pétrin. Il avait beau essayer d'y réfléchir (action rendue difficile par le brouillard qui semblait lui emplir le cerveau) il ne voyait pas comment il pourrait s'en sortir cette fois. C'était fini. Il serait mort avant la fin de la soirée.
"- tout comme moi tu peux commander aux créatures les plus mortelles et dangereusssses qui sssoient…"
Après tout, c'était ce qu'il souhaitait depuis la mort de Sirius, non? Bien sûr, se suicider alors qu'il savait qu'il était le seul à pouvoir tuer Voldemort serait la pire des couardises, mais pouvait-on lui reprocher de se réjouir si on lui offrait la délivrance sur un plateau d'argent?
"- grand potensssiel magique malgré le fait que le sssang de ta mère était impur…"
Et pourtant il n'arrivait pas à se réjouir. Il ne comprenait pas lui-même ce qui lui arrivait. Mourir, c'était une bonne chose, non? La possibilité de revoir ses parents, et Sirius…
"- je te laissserai même tuer ssset abruti de moldu qui t'a fait tant de mal sssi tu veux…"
Mais mourir, c'était aussi quitter Ron et Hermione, et Remus, et le Quidditch. Mourir, c'était ne plus jamais voler sur son éclair de feu, ne plus jamais caresser les plumes d'Hedwige, renoncer à se balader dans les rues de Pré-au-Lard un samedi après-midi.
" - écoutes Potter?"
S'il mourrait maintenant, il ne verrait jamais l'ouverture du magasin de farces et attrapes des jumeaux, il ne deviendrait jamais un Auror, il ne fonderait jamais une famille. Il était si jeune. Il y avait tant de choses qu'il n'avait encore jamais vues, jamais faites. Tant de choses qui lui restaient à vivre!
"Potter!"
Ainsi donc, il fallait qu'il soit aux portes de la mort pour se rendre compte qu'il n'était pas pressé de les franchir! C'était malin. Il était trop tard maintenant…
"Crucio!"
Soudain, une douleur abominable parcourut tout son corps. Ça ne dura qu'une seconde, mais c'était suffisant pour qu'il se concentre sur ce qui se passait autour de lui. Apparemment Voldemort s'était enfin lassé de parler tout seul et avait réalisé qu'il ne l'écoutait pas.
Ok. Tu veux pas mourir. C'est bien le moment de t'en rendre compte. Si t'arrêtais de t'apitoyer sur ton sort et que tu cherchais plutôt un moyen de sortir de là? Se dit-il mentalement.
Plus facile à dire qu'à faire. Faire face à Voldemort et lui jeter un sort ne servirait qu'à le faire tuer. Même si, comble de la chance, il réussissait à prendre le chef par surprise, il n'aurait pas fait un pas qu'un des mangemorts lui prendrait sa baguette et l'immobiliserait. Pour l'instant, il n'avait vraiment aucune chance. L'approche Gryffondorienne ne marcherait pas cette fois. Il était temps de voir si le choixpeau avait vu juste et s'il était vraiment capable d'une stratégie un peu plus subtile…
"Harry, tu devrais vraiment prêter attensssion à ce qui se passsse autour de toi. Après tout, on a organisé ssssette petite fête en ton honneur."
Harry ne répondit pas, feignant d'être trop fatigué pour même lever la tête. La fatigue n'était pas trop difficile à simuler, en fait, étant donné qu'il était vraiment à deux doigts de sombrer dans l'inconscience. La combinaison du traitement de son oncle et d'un crucio de Voldemort lui-même, aussi court fut-il, étant largement suffisant pour l'étourdir. Sans parler du manque de sommeil.
…………………………..
Severus jura entre ses dents. Vernon n'avait pas menti sur l'état dans lequel il avait mis Potter. Comme si ça avait été possible de mentir sous Véritasérum… L'interrogatoire avait duré deux heures, Severus administrant une autre dose toutes les demi-heures. Le Seigneur des Ténèbres tenait à tout savoir de la vie de famille du Survivant, probablement afin de pouvoir s'en servir contre lui plus tard.
A chaque nouvelle information livrée, le Seigneur des Ténèbres riait, ainsi qu'un bon nombre de Mangemorts. Snape, lui, ne riait jamais. Heureusement, il n'était pas réputé pour son sens de l'humour, donc son manque de réjouissance passa inaperçu.
Non, Severus ne s'était pas réjoui en apprenant que Potter, le gamin qu'il avait cru pourri gâté par sa famille, avait en fait vécu dans un placard pendant une dizaine d'années avant de recevoir sa lettre de Poudlard, et qu'on l'avait alors placé dans la plus petite chambre de la maison, et fait installer des serrures à l'extérieur pour l'y enfermer.
Il n'avait pas ri non plus à l'énoncé détaillé, réclamé par le Seigneur des Ténèbres, de l'état actuel de Potter après la maltraitance physique de son oncle. Il n'avait pas ri quand il avait compris que la petite taille de Potter, qu'il avait si souvent dénigrée, venait en fait d'une malnutrition sévère. Et il avait dû faire appel à tous ses talents d'occlumancien pour empêcher sa main de trembler lorsqu'il réalisa qu'Harry Potter n'avait absolument rien en commun avec James Potter, et donc qu'il l'avait haï pendant toutes ses années sans aucune raison valable.
L'interrogatoire terminé, Severus avait espéré pouvoir partir, informer Albus, s'assurer que l'enfant serait retiré du foyer de son oncle pour ne plus jamais y revenir, mais le Seigneur des Ténèbres avait d'autres plans. Il ordonna à chacun de rester sur place pour admirer le spectacle du meurtre de Potter, le Garçon Qui Ne Survivrait Pas.
Chacun était donc resté à sa place, sans se plaindre, pendant la demi-heure qu'il avait fallu au Moldu pour ramener son neveu. Severus savait que s'il lui avait fallu trois heures, ils seraient tous restés à la même place sans bouger pendant tout ce temps. C'était déjà arrivé auparavant. Le Seigneur des Ténèbres aimait la torture, sous toutes ses formes, et rien ne l'amusait plus que d'observer une vingtaine d'hommes cagoulés s'efforcer de rester immobiles malgré les crampes, les fourmis et les démangeaisons diverses. Le premier qui bougeait recevait bien entendu une bonne dose de Doloris, histoire de motiver les autres…
Mais en voyant l'état de Potter, Severus oublia son inconfort. Le gamin n'avait même pas l'air de pouvoir tenir debout. Et il serait torturé… jusqu'à ce qu'il supplie le Seigneur des Ténèbres de l'achever.
Malgré la description qu'en avait fait Dursley sous Véritasérum, Severus avait compté sur la coopération de Potter pour l'aider à s'échapper. Le gamin avait jusqu'ici toujours eu de la chance, mais il semblait que celle-ci venait de tourner. Si seulement il pouvait communiquer avec Potter, lui dire de se tenir prêt pour qu'il lui lance le Portoloin qu'il avait dans la poche et lui dire le mot de passe pour l'activer…
Un tel geste serait loin d'être discret et lui-même serait exécuté, mais au moins le protégé d'Albus serait en sécurité.
Aucune chance, pourtant, s'il ne pouvait pas communiquer avec le gamin.
Il avait besoin de temps. Les membres de l'Ordre qui gardaient la maison de Potter devaient déjà s'être aperçus de son absence, n'est-ce pas? Et être partis à sa recherche. Si ce n'était pas encore le cas, ça le serait bientôt. Cet endroit était loin d'être aussi sûr que les habituels lieux de torture auxquels le Seigneur des Ténèbres les avaient habitués. Il avait été choisi principalement en raison de sa proximité avec la maison des Dursleys, puisque l'oncle de Potter était incapable de transplaner.
Mais est-ce que l'Ordre se rendrait compte rapidement que quelque chose n'allait pas? Il en doutait. D'après ce que Dursley avait avoué sous Véritasérum, Potter était à peu près aussi bien traité chez sa famille qu'un elfe de maison chez les Malfoy. Pourtant, l'Ordre était censé le surveiller nuit et jour. S'ils n'avaient pas été capable de se rendre compte qu'il était maltraité, il doutait sincèrement qu'ils seraient capables de se rendre compte de son absence…
Il ne pouvait compter sur personne. Et la torture allait commencer. Le Seigneur des Ténèbres voudrait bien évidemment faire payer Harry pour tous les soucis qu'il lui avait causés dans le passé. Il ne lui jetterai pas de sortilège de la mort, de peur qu'il rebondisse à nouveau, mais ferait en sorte de lui infliger suffisamment de blessures pour le tuer…
Ou peut-être le sort qu'il lui réservait était encore pire, d'après ce que le Seigneur des Ténèbres était en train de dire:
"Harry, me rejoindras-tu au sssommet de ma puisssance?" (et ensemble nous régnerons sur la galaxie comme père et fils… oups, dsl, mauvais film).
"Jamais, Tom" lui répondit faiblement mais fermement le garçon, face contre terre.
"Nous verrons… Il sssserait dommage d'endommager ton esssprit, mais sssi c'est le sssseul moyen de faire de toi un loyal ssserviteur, je ssssaurai m'en contenter! Mes Mangemorts, ce ssssssoir vous aurez le grand honneur, le privilège, de vous entraîner au Dolorissss sssur le célèbre Harry Potter."
Les Mangemorts murmurèrent d'excitation entre eux, et Severus en vit même certains se frotter les mains. Puis le show commença. Le Seigneur des Ténèbres pointa du doigt l'un des Mangemorts, qui s'avança d'un pas et pointa sa baguette sur l'enfant à terre, criant Endoloris!
Harry ne cria pas, il serra les dents pendant qu'une douleur inimaginable parcourait tout son corps. Ses nerfs mis à mal, ses membres en feu, il enfonça ses ongles dans le sol poussiéreux sans réussir à trouver une quelconque prise. Le sol était en béton lisse et Harry ne pouvait s'y accrocher, il ne pouvait déverser sa douleur nulle part.
Dans un réflexe inutile pour se protéger il mit sa tête dans ses mains et se coucha en position fœtale, se mordant le bras jusqu'au sang à travers la manche dans l'espoir vain qu'une douleur plus focalisée l'aiderait à oublier l'autre, insupportable.
Il ne donnerait pas la satisfaction à Voldemort de le voir crier. Dans la pièce d'à-côté il entendait son oncle hurler de douleur et se jura de ne pas être aussi faible que lui. Crier ne servirait qu'à prolonger sa torture, il en était persuadé. Aucun son ne sortit de sa bouche jusqu'à la fin du sortilège, et même s'il se tordit de douleur sous les rires des Mangemorts, il réussi également à retenir ses larmes.
Finalement Voldemort se lassa et pointa du doigt un autre Mangemort, tout en disant au précédent:
"Je t'ai connu plus efficassssse, Arius. Retourne à ta plassssse".
L'autre Mangemort s'avança, puis encore un autre. Harry ne cria pas, mais le cinquième Mangemort réussi à lui arracher un gémissement. Après le sixième, il ne pouvait plus retenir ses larmes. Il ne voulait plus qu'une chose, que ça s'arrête. Voldemort exauça ses prières en disant:
"Ssssa ssssuffit."
Le Mangemort retourna à sa place, et Voldemort s'agenouilla près de Harry, sans le toucher.
"Tu veux que ssssa ssss'arrête, n'esssce pas?"
Harry ne prit pas la peine de répondre à cette question stupide. Voldemort soupira.
"Bien. J'ai voulu l'éviter parsssse que ça va être déssssagréable pour nous deux, mais puissssque tu refuses de te montrer raisonnable, j'y sssuis contraint… Legilimens!"
S'il pensait avoir eu mal plus tôt, il se trompait. Comparé au fait de sentir l'esprit de l'être qui avait tué ses parents de sang-froid fouillant le sien, le Doloris n'était pas plus douloureux qu'un sortilège de chatouilles lancé par Neville Londubat. Harry ne pouvait plus penser à rien d'autre qu'à cette brûlure, cet acide qui se répandait dans ses souvenirs, sa trace impure souillant tout sur son passage, ne laissant que ténèbres et désespoir. Il ne pouvait pas lutter, Voldemort était si fort…
Il le vit fouiller tous ses souvenirs, se régalant des scènes de maltraitance par les Dursleys, riant en découvrant son terrible sentiment de culpabilité à la mort de Cédric, et se passant encore et encore l'image de Sirius tombant à travers l'arche…
Il allait arriver à la prophétie! Il sentit l'intérêt de Voldemort grandir en entendant cette pensée, et paniqua. Voldemort passa une fois encore en revue l'image de la mort de Sirius, pensant affaiblir Harry suffisamment pour qu'il révèle la prophétie. Il obtint l'effet inverse.
En voyant une fois encore Sirius tomber dans l'arche, Harry oublia toute sa douleur physique. Il n'avait pas fait le deuil de la mort de son parrain, il avait juste essayé d'oublier un souvenir qui lui était maintenant repassé en boucle dans la tête. Le rire de Bellatrix lui était insupportable. L'air étonné de Sirius lors de sa chute interminable lui serrait le cœur, et la pensée qu'il ne le reverrait jamais plus était inacceptable. Il avait aimé Sirius, même s'il ne l'avait jamais vraiment connu. Il était le lien vers ses parents, l'un des seuls qu'il lui restait. Il symbolisait l'espoir de quitter un jour les Dursleys pour un foyer où il serait aimé et accepté pour ce qu'il était…
Et tout ça lui avait été arraché, par la propre cousine de Sirius. Son cœur saignait à l'idée de tout ce qui aurait pu être, si seulement Sirius avait été libre, s'il n'était pas mort…
Couché dans la poussière, des larmes coulant sur ses joues, il ne se rendit même pas compte que Voldemort était également au sol, et qu'il venait de rompre le sort les liant.
Severus, lui, s'en aperçut très bien, mais n'eut pas le temps de se demander pourquoi, car le Seigneur des Ténèbres choisit ce moment-là pour se redresser, et prononcer les mots qu'il avait redoutés depuis le début:
"Ssssi tu ne veux pas me livrer la prophésssssssie de plein gré, Potter, je te l'arracherai! Wormtail! Va chercher les nouvelles recrues. Mon Sssseverus va leur montrer à quoi ressssemble un vrai Dolorissss!"
…………………………..
Harry n'en pouvait plus. Il venait de revoir encore et encore Sirius mourir devant ses yeux, et d'après ce que venait de dire Voldemort, la prochaine étape était maintenant de se faire torturer par son professeur de potions, devant quelques-uns de ses camarades de classe.
Mais il avait toujours sa baguette. Et même s'il tremblait tant à cause des effets secondaires du Doloris prolongé qu'il aurait sans doute du mal à la tenir suffisamment longtemps pour jeter un sort à quiconque, il n'avait pas l'intention de se laisser assassiner sans combattre.
Il redressa la tête, déterminé à ne pas montrer qu'il était terrifié.
…………………………..
Severus leva sa baguette, et se concentra de toutes ses forces sur l'idée qu'il haïssait Potter et qu'il voulait qu'il souffre. Il était essentiel que son Doloris soit exemplaire, et cela requérait de la haine.
Il ferma les yeux pour mieux se remémorer toutes les fois où Potter l'avait mis en rage. Quand il l'avait assommé avec un Expelliarmus dans la cabane hurlante. Le jour où il l'avait surpris en train de regarder dans sa Pensine…
En se concentrant sur ce dernier souvenir, il ouvrit les yeux et cria Endoloris!
Mais en ouvrant les yeux, il croisa le regard de Harry. Un regard si déterminé, malgré la mort certaine qui l'attendait et la torture qu'il avait déjà subie, qu'il en eut des frissons. C'était lui qui tenait la baguette, et Harry qui se trouvait à l'autre extrémité. Et pourtant, c'était lui, Severus, qui avait peur, alors qu'Harry n'en montrait aucune.
Il avait peur, car il savait qu'il n'était pas capable de haïr Potter après tout ce qu'il venait d'apprendre sur lui. Pas seulement ce qu'avait révélé Dursley, mais le fait que malgré tout ça, Harry n'avait pas peur. Malgré son enfance si semblable à celle du Seigneur des Ténèbres, malgré le fait qu'il sache que Dumbledore était celui à blâmer pour cela, il refusait de le trahir, lui et sa cause. Malgré tout ce que lui avait fait subir son oncle, il refusait de le torturer comme le voulait le Seigneur des Ténèbres. Et malgré sa situation désespérée, il n'y avait aucune peur dans ses yeux. Et Severus ne pouvait plus le haïr.
Pendant un cours instant, il eut la certitude que son sortilège n'avait pas marché. Potter ne fit qu'une grimace quand le sort l'atteint, mais elle aurait très bien pu être d'anticipation.
Puis soudainement, Potter se mit à se tordre de douleur sur le sol, gémissant et pleurant. Malgré sa culpabilité d'être responsable de tant de douleur chez le jeune homme, Severus fut soulagé. Après tout s'il se faisait tuer pour avoir refusé de le torturer ça n'aiderait pas Potter. Il avait été stupide de penser qu'il avait raté le sortilège. Après tout il avait déjà eu à le lancer plusieurs fois sans véritable volonté, pour garder sa couverture auprès du Seigneur des Ténèbres. Aujourd'hui n'était pas différent…
Il voulut lever son sortilège, pensant que ça avait duré suffisamment longtemps, mais le Seigneur des Ténèbres lui dit de continuer encore. Severus commençait à désespérer. S'il maintenait le sort plus longtemps, il risquerait d'endommager le cerveau de Potter! Mais s'il arrêtait sans l'accord du Seigneur des Ténèbres, ça ne servirait qu'à les faire tuer tous les deux. D'un autre côté, Albus ne lui pardonnerai jamais si Potter révélait la prophétie après avoir été torturé par Severus. Il se demandait encore quoi faire, malgré le nombre réduit d'options, quand il entendit une voix très faible lui dire:
"Professeur, vous m'entendez?"
Bien trop surpris pour répondre, il pensa tout d'abord avoir rêvé, mais la voix reprit:
"Professeur Snape, nous sommes liés par le sortilège Spiritus Lignum. Vous pouvez me répondre en imaginant que vous me parlez."
"Potter? C'est vous? Mais… comment?"
"Je suppose que vous connaissez le sortilège, alors vous devez vous demander comment j'ai fait pour le lancer. Simple, j'ai une baguette cachée dans ma manche."
"C'est impossible. Votre oncle a avoué sous Véritasérum vous l'avoir prise!"
"Comme quoi, j'ai eu raison de m'en fabriquer une autre."
"Si vous en aviez une, pourquoi attendre maintenant pour me contacter? Pourquoi subir autant de Doloris?"
"Je n'étais pas sûr de votre loyauté à Dumbledore avant que vous ne me lanciez ce faux Doloris…"
"Faux Doloris? Vous voulez dire que vous êtes en train de simuler?"
"Je m'y prends plutôt pas mal, n'est-ce pas? Si je m'en sors, je pourrai toujours me lancer dans une carrière d'acteur. En parlant de ça, vous avez un plan pour me sortir de là ou vous comptez simplement me regarder crever?"
"J'ai bien un Portoloin, mais il ne marchera pas avec les sortilèges que Pettigrow a lancés. Il n'est pas doué pour grand-chose, mais les barrières anti-transplanage et Portoloin sont sa spécialité."
"…"
"Potter? Une idée?"
"Peut-être. Ce sale rat a une dette de vie envers moi. Donc ses barrières ne peuvent pas m'empêcher de m'échapper d'un lieu où je risque la mort, n'est-ce pas?"
"Ce n'est qu'une hypothèse. Mais avec votre chance légendaire, je suppose que ça pourrait marcher. Il faut agir vite."
"Qu'est-ce que je dois faire?"
"Lancez Inadverto sur la fiole de potion qui me sert de Portoloin pour commencer."
"Comment je fais pour être sûr de toucher le bon objet avec le sortilège? Je n'ai pas très envie de vous rendre invisible, professeur."
"Ajoutez le nom précis de l'objet à l'incantation."
Il y eut un silence de quelques secondes, pendant lesquelles Snape observa minutieusement le garçon à terre, qui était effectivement plutôt doué pour le théâtre. Personne, pas même lui-même, n'aurait pu deviner que ce n'était qu'une simulation. Le gamin avait tout l'air de quelqu'un qui commence à perdre la raison à force de torture. Pleurant, gémissant, parfois criant de douleur, se mordant les bras… Severus ne le vit pas diriger sa baguette sur lui, mais peu de temps après la voix de Potter résonna dans sa tête, plus faible que jamais.
"Ça y est, professeur. Et maintenant?"
"Faites-là parvenir jusqu'à vous."
Presque aussitôt, il sentit l'objet invisible sortir de sa poche. Cette fois, ce fut lui qui prit la parole.
"Essayez dès que vous serez prêt. Le mot-clé est Subterfuge. Si tout va bien, il vous emmènera dans mes quartiers privés dans les donjons. N'en sortez pas! Je vous y rejoindrai dès que possible. Dans la salle de bains sur l'étagère vous trouverez une potion vert émeraude, contre les effets secondaires du Doloris. Prenez-en exactement trois gorgées!"
Environ trois secondes plus tard, Harry Potter disparut.
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