Disclaimer : Ni le monde ni les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent à part Loraline et Allia.
Couples : James et Remus, d'autres à venir.
MARDI 16 NOVEMBRE
La petite bande était au complet en Histoire de la Magie. Allia avait hâte d'être à midi pour manger aux côtés de Severus à la table des Verts et Argents. Ça lui faisait drôle de se dire que pour la première fois, elle allait déjeuner entourée de Serpentard. De plus, Severus allait la présenter à son meilleur ami, Lucius, donc elle avait l'impression que c'était un acte officiel. En tout cas, cela lui donnait la preuve qu'elle comptait pour lui même en tant qu'amie. C'était déjà un bon début qu'il l'accepte comme telle.
La tension du samedi s'était évaporée mais les échanges entre les deux Maraudeurs concernés n'étaient pas totalement chaleureux. Sirius semblait avoir une dent contre Peter qui, lui, était tout mielleux voire craintif. Il ne faisait pas de vagues et riait à toutes les blagues du jeune homme aux cheveux mi-longs. Il le suivait en essayant de rattraper ses bourdes mais cela avait le don d'agacer Sirius. C'était vraiment une drôle d'atmosphère qui planait. Ils ressentaient tous que ça ne pouvait pas dégénérer plus mais que ce n'était pas le summum du beau temps non plus.
James et Remus n'en parlaient pas et ne faisaient aucune allusion. Ils avaient échangé des mots, étaient intervenus dans la dispute en donnant leur point de vue car ils n'avaient pas pu rester en dehors. Ils n'avaient donc plus rien à ajouter sur l'incident. Ils avaient bonne conscience, sans rien à se reprocher. Ce qui avait besoin d'être dit l'avait été et l'affaire avait été close.
Le silence ne pouvait être complet car Loraline passait son temps à éternuer et à se moucher. En effet, le fait d'être restée avec Sirius et de se dire bonjour et bonne nuit tout le temps avait facilité la transmission des microbes. Ses yeux étaient brillants et humides, son nez rouge comme une tomate et gonflé, et ses lèvres bizarrement gercées. Elle voulait rester au lit mais ce n'était pas possible, elle était préfète et devait montrer l'exemple. Cependant, c'était dur et elle luttait pour ne pas s'endormir. Elle peinait pour tenir sa plume et plusieurs taches d'encres avaient déjà parsemé son parchemin. Elle tremblait sous le coup de la fièvre et Allia, qui était à ses côtés, tentait de la convaincre pour retourner dans leur dortoir ou, au mieux, à l'infirmerie.
- Tu devrais vraiment retourner te coucher.
- Je beux bas, je suis bréfèbe.
- C'est pas une raison pour t'abîmer la santé et ne pas prendre soin de toi.
- Hmpf. En blus c'est bas marrant, Sirius a ri en voyant ma tête ce matin.
- Tu sais bien que lui et la compassion ça fait deux.
- Et bire que je l'ai beillé quand il était malabe. Faux frère !
- Il se sent peut-être coupable.
- Bweuf, y'a bas de quoi, c'est bas grabe.
- Mademoiselle Mivet, vous devriez peut-être aller à l'infirmerie, vous êtes toute pâle.
- Oui, vas-y. En plus c'est un prof qui te le dit, y'a pas à hésiter. Je passerai te voir après la Botanique.
- D'accord.
Elle l'aida à récupérer ses affaires et lui fit un petit geste de la main. Ses amis lui firent aussi un petit signe et Sirius ne la quitta pas des yeux. Loraline sortit de la salle et partit à l'infirmerie.
Là-bas, elle fut accueillie par Pomfresh qui l'ausculta. L'infirmière nota sur sa feuille les réactions et les symptômes puis partit dans son bureau laissant Loraline se coucher et se reposer.
Une heure après, Pomfresh revint aux côtés de la Gryffondor et lui posa une série de questions. La grippe ne semblait pas lui convenir. Elle lui fit alors une prise de sang et lui intima de ne pas bouger et de dormir.
À midi, après avoir mangé, la petite bande vint voir son amie. Le professeur demanda à ce qu'il n'y ait pas trop de monde en même temps, ce qui les étonna. Allia, accompagnée de James, fut la première à entrer.
- Alors ma chérie, comment te sens-tu ?
- Un beu groggy, j'ai fait que bormir. Bourquoi y'a que bous beux ?
- Ordre de Pomfresh.
- Bour un rhume ?
- Ben ouais, bizarre.
- En barlant be bizarre, elle m'a bosé blein de questions et j'ai eu broit à une brise be sang.
- Sirius n'était pas autant malade la semaine dernière, intervient James.
- On verra bien. Allez, on te laisse, la suite veut te voir.
- Ok.
Pendant ce temps, Pomfresh expliquait ses démarches au groupe et le rassura, ce n'était sûrement pas quelque chose de grave.
Prise d'un violent haut-le-cœur, Loraline dut se lever précipitamment une fois qu'Allia et James furent sortis pour se ruer aux WC. Son petit-déjeuner y passa.
C'est à ce moment-là, penchée sur la céramique, que Remus et Sirius entrèrent dans la grande salle parsemée de lits. Ils furent étonnés de ne pas la trouver allongée et inspectèrent rapidement la salle du regard.
- Loraline ?
- Toilettes !
Remus s'avança vers la voix de son amie.
- Ça va ?
- Abbroche bas, Remus, j'arribe.
Sirius le rejoignit et le dépassa. Il entra dans la salle d'eau, s'accroupit à ses côtés pour rassembler les longs cheveux de son amie d'une main et caresser le dos de la jeune fille de l'autre. Quand il vit qu'elle avait terminé de se contracter au-dessus des toilettes, Remus s'approcha et aida Loraline à se remettre debout. Une fois vers le lavabo, elle se débarbouilla la figure, se rinça la bouche et but une gorgée d'eau à température ambiante.
Sirius et Remus guidèrent et installèrent la Gryffondor sur un lit proche de la salle de bain.
- Merci les gars. Bésolée.
- T'inquiète c'est normal.
- Ça me gène un beu.
- Mais non, faut pas, on est tes amis.
- Berci Sirius.
- Tu devrais dormir, on reviendra plus tard.
- Ok Remus, merci. À tout à l'heure.
En sortant, ils informèrent Pomfresh sur ce qui s'était passé et ils partirent tous. Ils se disaient que ce n'était pas normal qu'elle réagisse comme ça pour un rhume. Ils avaient mal pour elle. Ils se répartirent la prise de notes des cours que leur amie avait raté et n'eurent d'autre choix que de continuer leur journée assis face à leur pupitre.
L'infirmière retourna dans son bureau en laissant la porte ouverte et elle consulta ses livres en attendant les résultats des analyses. Ceux-ci arrivèrent par hibou dans l'après-midi alors qu'elle était au chevet de la malade. Le teint de celle-ci s'était pigmenté d'un peu de bleu qui s'étirait plus foncé sur les lèvres. Elle reçut la confirmation qu'il s'agissait d'un empoisonnement mineur mais pervers. Il n'était pas mortel mais amenait très lentement une déchéance du corps, celui-ci ne pouvant plus rien contenir et se colorant de bleu. En plus de la douleur, il provoquait chez le patient le sentiment d'humiliation car il ne pouvait plus le contrôler.
Cependant, la situation n'en était pas encore là et la sorcière pouvait endiguer la progression grâce à un antidote qu'il lui fallait fabriquer. Certes, Loraline resterait encore un jour dans cet état mais la fatigue l'empêcherait de se voir.
Elle envoya un hibou à la troupe pour leur faire part de ses découvertes et pour leur demander de ne pas venir le soir comme promis. Ce n'était pas contagieux mais elle voulait un environnement calme pour la patiente. Il était clair que les questions les assaillaient. Ils les mirent par écrit.
Comment ce poison a-t-il pu se trouver là ?
Comment a-t-il été inoculé ?
Ce n'est pas contagieux donc il a été « implanté » pour faire du mal Pourquoi ?
Quel est l'intérêt d'empoisonner une personne ?
Amusement, test, mise en garde ?
A-t-elle des ennemis ?
Qui ne voudrait pas la tuer mais lui causer du tort ?
En dessous ils firent un tableau mais ils ne pouvaient pas tout remplir car il leur manquait surtout la manière donc le poison avait été ingéré. Cela réduirait grandement les possibilités s'ils avaient la réponse à cette question. Ils avaient conscience de ne pas être des détectives et attendraient de pouvoir questionner Pomfresh et Loraline.
Ils passèrent la soirée à réfléchir et chacun nota ses idées de son côté. Ils convinrent de les confronter quelques jours après pour leur laisser le temps de décanter tout ça.
