Disclaimer : Ni le monde ni les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent à part Loraline et Allia.
Couples : James et Remus, Allia et Severus, d'autres à venir.
MERCREDI 14 JANVIER
En ce mercredi 14 janvier, la neige avait recouvert tout le parc et les toits. La température était froide, le lac gelé. Nos 5 amis se retrouvèrent pour une nouvelle séance de méditation. Ils n'avaient pas cours aujourd'hui et ils avaient consacré la matinée à faire leurs devoirs pour avoir l'esprit plus libre. Ils avaient donc des couples d'heures à leur disposition pour continuer leur introspection. Ils aimaient être ensemble dans ces moments-là même si c'était une activité plutôt solitaire. Ils avaient découvert il y a peu une Salle qui s'était présentée devant eux tandis qu'ils déambulaient dans les couloirs à la recherche d'un lieu tranquille, une oasis de calme. En ces temps froids, tout le monde restait à l'intérieur, il fallait bannir salle commune, dortoirs, maison. Les salles de cours étaient fermées en dehors des heures dispensées et les salles d'études n'étaient absolument pas envisageables.
Ils s'étaient donc dispatchés dans la Salle, chacun s'étant aménagé pour l'après-midi un petit coin de tranquillité.
Remus était là aussi, bien évidemment, et faisait les analyses des échecs précédents de ses camarades. Il était apte à les conseiller au cas par cas et cela lui plaisait de leur être utile. C'était pour lui que ses amis faisaient autant d'efforts, il ne pouvait pas rester les bras croisés et les stresser. Il serait aussi patient qu'il le faudrait. Il prenait conscience de la chance qu'il avait que de telles personnes soient devenues ses proches et qu'ils ne l'aient pas repoussé.
Allia avait éparpillé plusieurs coussins autour d'elle. Elle était assise en tailleur, paumes vers le haut. Les yeux fermés, elle s'était retirée en elle-même. Plus rien n'existait à part sa respiration et les battements de son cœur. Elle essayait de sentir son être, son flux intérieur. Passant en revue ses qualités, ses défauts, ses envies cachées, elle découvrait de plus en plus ce qu'elle était. Elle acceptait tout ce qui faisait sa personnalité. Pour se comprendre, il fallait accueillir à bras ouverts ses bons et mauvais côtés. Composer avec le tout.
Une image s'imposa à son esprit et elle ouvrit les yeux. Elle avait entr'aperçu vaguement une forme à peu près ronde. Elle savait qu'elle tenait quelque chose. Contente de ce progrès, elle reprit le fil de sa méditation en se concentrant sur ces contours. Peu à peu, ceux-ci se précisèrent : une tête ronde, un corps comme une boule, des membres descendant de chaque côté et deux pattes aux griffes acérées. Cela disparut. Elle se leva, prit un papier et un crayon pour dessiner ce qu'elle avait vu. Cela avait tout d'un volatile.
Remus s'approcha d'elle alors qu'elle lui faisait des signes, elle ne voulait pas parler et déconcentrer les autres. Il la félicita d'une tape sur l'épaule et elle recommença ses efforts mentaux. Au bout de trois autres fois, l'image d'une chouette hulotte aux couleurs rousses et brunes prit place distinctement en elle. Elle récita l'incantation mais n'obtint qu'un léger fourmillement dans tout le corps. Elle ne fut pas déçue, elle avait trouvé sa forme animale. C'était un énorme pas en avant.
Au bout de quelque temps, voyant les autres arrêter leurs exercices, elle laissa éclater sa joie. Ils la félicitèrent et furent stupéfaits de la représentation graphique qu'elle avait peaufinée en patientant.
Ils quittèrent leur havre de paix et rejoignirent leurs dortoirs respectifs. Même s'ils n'y étaient pas restés vraiment très longtemps, ils avaient atteint leurs limites de concentration et ils voulaient se changer les idées. Mine de rien, se concentrer fatiguait.
Loraline et Allia étaient tranquillement installées sur leur lit.
- C'est vraiment génial que tu aies pu trouver ton animal !
- Oui, je suis contente. Je vais pouvoir voler quand j'arriverais à me transformer.
- Ce sera sûrement comique au départ.
- J'en ai bien peur ! Je m'exercerai seule.
- Tu sais bien que ne me moquerai pas.
- Tu veux dire « pas trop » ? !
- En effet.
- Sirius a changé. Il semble plus posé et soucieux ces derniers temps.
Le changement brutal de conversation fit froncer les sourcils de Loraline.
- Tu trouves ?
- Tu n'as pas remarqué, ça m'étonne ? !
Loraline essaya de prendre un ton décontracté tandis qu'elle répondait à son amie.
- Oui, tu as raison. Il est un peu plus silencieux et concentré. Il s'éparpille moins, ça va bien l'aider pour ses études.
- Tu l'aides un peu aussi.
- C'est lui qui fait tout le travail. Il ne le doit qu'à lui.
- Je ne sais pas ce que vous vous êtes dit mais ça l'a changé.
La petite brune se mit instantanément sur la défensive.
- Rien de plus que ce que je t'ai raconté.
Allia la scruta quelques secondes puis décida de laisser tomber. Elle voyait qu'il y avait quelque chose de bizarre mais elle se dit qu'il ne fallait pas brusquer encore son amie qu'elle sentait vraiment éprouvée ces derniers temps. Elle savait qu'elle lui parlerait quand elle serait prête.
- D'accord. En tout cas, il prend soin de toi malgré tout, il te regarde souvent.
- Ah bon ? Je croyais que c'était moi la plus observatrice de nous deux.
- Ahahah, j'apprends vite.
- Je serais tellement heureuse s'il pouvait remonter dans ton estime, Loraline.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Je l'estime beaucoup, tu le sais bien, c'est pas la même chose.
- Excuse-moi. Ne t'énerves pas.
Pour le coup, l'envie d'Allia de laisser tranquille son amie n'avait pas fonctionné. Loraline souffla un bon coup et répondit calmement.
- Je suis fatiguée de toujours revenir à ce sujet. Je sais que tu ne veux que mon bien et que tu voudrais que je sois heureuse mais ça me blesse. Ça me donne l'impression que mes sentiments et mes raisons ne sont pas respectées. Crois-moi, je ne m'inflige pas ça avec joie. Je l'aime et je voudrais être avec lui mais sa vision amoureuse semble biaisée et comme je te l'ai dit, je ne veux pas être une ligne de plus sur sa liste. J'ai besoin qu'il me prouve que je peux lui faire confiance dans ce domaine. J'ai confiance en lui en général mais pas pour ce sujet.
- N'as-tu plutôt pas confiance en toi ?
- Je sais ce que je ressens pour lui, ce n'est pas une passade. Et je ne me compare pas aux autres, je ne peux pas changer ce que je suis. Je ne serais jamais plus grande, je n'aurais pas plus de poitrine, pas de cheveux plus brillants. Je connais mes qualités intérieures et je n'en ai pas à rougir. C'est bien un des seuls points où j'ai de l'assurance.
- D'accord, je vois. Mais est-ce que tu es vraiment prête à lui laisser sa chance de te le prouver ? Est-ce que tu ne pars pas de base qu'il n'est pas digne de confiance ?
Loraline ne répondit pas tout de suite, réfléchissant aux événements passés.
- Je ne sais pas trop. Tu penses que je suis trop fermée ?
- En tout cas, il fait des efforts sur son comportement avec toi. Il ne flirte plus comme si c'était un détail ou un passe-temps. Il est plus présent. Laisse-le se rapprocher de toi, baisse tes barrières.
- Je… Loraline crût qu'elle allait craquer mais se reprit en main. Tu as raison, je vais essayer de me détendre et le laisser approcher. Ne plus partir du fait que ses actions sont seulement superficielles.
- Pardon de dire ça mais je suis fière de toi.
- Désolée de m'être emportée, je n'aurais pas dû.
- Je t'en prie, c'est de ma faute. Je voulais pas t'accabler plus que tu ne l'es déjà et j'ai échoué.
- Non tu as raison. C'est moi, je suis sur les nerfs en ce moment.
- Je comprends. Bon arrêtons là à se flageller chacune notre tour sinon demain on y sera encore ! !
Elle s'échangèrent un sourire et s'embrassèrent sur la joue. L'orage était passé aussi vite qu'il était venu. Elles ne se faisaient jamais la tête très longtemps, leurs caractères étaient complémentaires et elles se calmaient mutuellement.
