Disclaimer : Ni le monde ni les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent à part Loraline et Allia.
Couples : James et Remus, Allia et Severus, d'autres à venir.
Information : Ce chapitre ainsi que les suivants traiteront du viol et des ses conséquences.
SAMEDI 17 JANVIER
Le week-end s'annonça et les méditations reprirent.
James choisit de s'allonger sur un plaid. Il ne l'avait pas dit mais la dernière fois, il avait réussi à distinguer une grande silhouette. Il avait déjà une base sur laquelle se concentrer dès le départ de la séance du jour. Celui lui fut facile de se raccrocher à sa dernière image. Il eut donc la satisfaction après quelques minutes, de percer le flou qui entourait l'animal. La majesté de celui-ci l'émut grandement. C'était une créature si noble et humble, jamais il n'aurait pensé avoir une telle représentation de lui-même. De longs bois ornaient sa tête triangulaire et fine. Son corps avait des muscles tout en restant élancé et ses pattes étaient longues et fines, se terminant par des sabots. Il était un grand cerf élaphe. Il lui sembla sentir la douceur de son pelage, l'humidité de son petit museau noir et les vibrations que captaient ses moustaches. Il récita l'incantation « Amato Animo Animato Animagus ». Il sentit des fourmillements dans son visage et éprouva une vive douleur au crâne qui lui fit ouvrir les yeux. Sa vision fut trouble, les couleurs différentes. Il voulut parler mais un son rauque sortit de ses babines et il s'effraya un peu.
Ses amis tournèrent la tête à l'entente de ce brame et les visages stupéfaits face à lui ne firent que l'inquiéter encore plus. Ils se regroupèrent doucement autour de lui. Ce n'était pas commun de voir un homme à tête de cerf. Ils le félicitèrent et Remus vit l'angoisse dans les yeux de James. Il demanda alors aux autres de reculer et de le laisser respirer. Il prit les mains de son copain et lui parla doucement, le guida. Il savait ce que c'était que de se retrouver dans le corps et l'esprit d'un animal, de ne pas réussir à retrouver sa part humaine dans un océan d'instincts sauvages. Il parvint à ramener James qui le remercia chaleureusement. Il lui décrivit ce qu'ils avait ressenti, il avait adoré malgré la douleur initiale et la peur. Le groupe avait attendu qu'il reprenne possession de son corps puis s'était rapproché. Ils étaient heureux pour lui et il leur expliqua comment il avait déclenché son changement.
Chacun nota en espérant que cela les aiderait mais peut-être était-ce différent pour chacun. En tout cas, cela avait de quoi rebooster tout le monde.
A la fin de la matinée, ce fut Allia qui arriva au même résultat que James. Son visage se transforma intégralement et elle fut surprise de la vision qu'ont les chouettes hulottes. En fait, à l'inverse de la croyance populaire, celle-ci n'était pas plus sensible que celle d'un humain, elle était simplement différente.
Ils arrêtèrent leur session et fêtèrent les progrès réalisés avec une bièraubeurre à Pré-au-Lard. Il faisait froid mais la boisson en valait la chandelle. Ils aimaient se retrouver loin des murs de Poudlard. Ils se sentaient plus libres, plus adultes et indépendants, moins observés. Même s'ils faisaient attention à ce qu'ils disaient, ils avaient toujours peur que quelqu'un ne découvre leur projet au détour d'un couloir.
Un groupe de Serpentard entra et Allia eut la joie de repérer Severus parmi eux. Alors qu'il regardait à la ronde, les yeux de celui-ci accrochèrent ceux de la jeune fille. Ils se firent un petit signe agrémenté d'un sourire. Elle le laissa tranquille avec ses amis et reporta son attention sur la conversation en cours. Ils débattaient sur le programme de l'après-midi. Loraline penchait sur la réalisation des devoirs en premier lieu puis s'il restait du temps et de l'envie, reprendre ses méditations. James était de son avis, il ne se sentait pas de recommencer dans l'immédiat. Allia préférait continuer sur sa lancée et de se concentrer le lendemain sur ses devoirs, tout comme Sirius.
- On se retrouve pour le repas de ce soir de toute façon, commente Sirius.
- Oui, ce n'est pas un problème si on n'est pas toujours ensemble.
- Tu as raison Allia. D'ailleurs, James chéri, je vais accompagner Allia et Sirius dans leurs démarches.
- Oui, ils peuvent avoir besoin de toi. Et ce ne sera que plus beau de se retrouver.
/ / / /
Sirius et Allia étaient confortablement installés sur leur plaid respectif et Remus supervisait le tout à un petit bureau où il avait étalé ses parchemins et ses livres.
Allia reprit là où elle s'était arrêtée et recommença plusieurs fois à changer son visage en celui de son animal. Elle poussa une tentative un peu plus loin et ses bras se changèrent en ailes qu'elle déploya. Cela fut douloureux d'avoir un squelette différent et un poids nouveau, des ligaments et des muscles d'une autre espèce. Les plumes picotèrent quand elles apparurent. Sentir son corps rapetisser était une étrange sensation. Elle se sentait exposée mais cela irait mieux quand elle pourrait voler et se percher en hauteur. Une chouette n'était pas faite pour rester au sol. Remus félicita ses progrès et elle s'installa plus confortablement pour se reposer un peu.
Sirius avait l'esprit embrouillé en ce moment. Même s'il essayait de se concentrer, il pensait à ce qui était arrivé à Loraline. Il lui avait promis de l'aider et avait commencé une démarche. Il avait envoyé un morceau du pantalon tâché dans un emballage à un laboratoire moldu spécialisé avec une lettre. Il espérait que cela fonctionnerait. Il voulait éviter de mêler un adulte de Poudlard à cette enquête pour préserver la dignité de son amie mais plus il y réfléchissait et plus il venait à comprendre qu'un responsable de l'école aurait plus de moyens et de facilité à avancer dans les recherches. Cela compliquait les choses face à Loraline dont il voulait préserver l'anonymat et la protéger de tout interrogatoire. Il voulait faire au mieux pour elle et commençait à se dire qu'il devait prendre le risque de se la mettre à dos. Le plus important était de trouver le coupable mais il enrageait de divulguer l'histoire. Il fallait parfois faire des choses contre la volonté de quelqu'un pour son bien. Il ne trahissait pas la jolie brune et il patienterait le temps qu'il faudrait si elle lui en voulait.
Il n'était que fureur ces derniers temps et il n'arrivait à rien avec cette histoire d'Animagus. Il se contenait tellement qu'il avait peur d'exploser à tout moment. La méditation marchait cinq minutes puis ses sentiments refaisaient surface. Il adopta sa posture habituelle afin de donner illusion mais les rouages dans sa tête tournaient à plein régime. Il avait compris le mécanisme pour le sort mais il ne focalisait pas assez longtemps ses pensées pour enclencher le moindre processus. Il avait du mal à considérer le calme comme un déclencheur. Il n'arriverait peut-être jamais à devenir un Animagus. Si c'était si facile que ça, tout le monde le pourrait.
- La vache Allia, t'es trop mignonne !
Remus venait d'accompagner la jeune Gryffondor dans le reste de sa transformation. Elle était là, face à lui, du haut de ses quarante centimètres. Elle sautillait sur place et semblait gênée par ses ailes.
- Essaie de monter sur la table pour étendre tes ailes.
Elle tenta l'opération deux fois mais échoua. Le loup-garou approcha son bras pour qu'elle se hisse dessus. Elle s'accrocha fermement au point d'entailler la chair de son ami avec ses serres. A cette vue, la chouette paniqua, battit des ailes plusieurs fois puis s'aida du bras comme support et sauta. Elle se maintint cinq secondes dans les airs puis s'affala au sol en pépiant et s'affolant. A l'intérieur, Allia paniquait et son rythme cardiaque s'accélérait et lui faisait mal. Elle avait peur de cette nouvelle douleur ce qui emballait d'autant plus le palpitant. D'un coup, tout fut noir. Elle ne voyait plus rien, ni le sang ni la lumière ou la table. Ce qui l'entourait était doux et la calma instantanément.
C'était Sirius qui avait lancé son pull sur le volatile. Remus se tenait le bras, il n'avait pas si mal que ça mais la vue du sang qui coulait l'avait mis dans un état second, assis sur un coussin. Sirius attendit que l'oiseau ne bouge plus et parla doucement afin d'aider Allia à retrouver son corps humain. Il fallut cinq bonnes minutes pour se faire puis il s'occupa de Remus. Celui-ci reprit vite contact avec la réalité.
- Pardon Allia, je n'ai pas pu t'aider.
- Non, c'est moi qui t'ai blessé. Je ne le voulais pas, je ne pensais pas que c'était si acéré.
- Je ne t'en veux pas, j'aurais dû me protéger le bras. C'est dur d'avoir conscience d'un nouveau corps rapidement. En tout cas, ta transformation était super.
- Tout était si différent, les sons étaient si précis et le corps si léger. Ça m'a fait bizarre de sentir toutes ces couches de plumes et d'imaginer la force d'un battement d'aile. J'ai été assaillie par toutes les sensations mais finalement je saurais mieux appréhender tout ça la prochaine fois. Merci Sirius, j'avais tellement mal au cœur, j'ai cru qu'il allait se briser.
- Je t'en prie. Le stress n'est vraiment pas bon pour les oiseaux. Je vais me rhabiller.
Il récupéra son pull par terre et y découvrit une petite plume qu'il délogea d'une maille et la tendit à Allia. Celle-ci la prit, elle était fière de ses progrès, elle pourrait s'entraîner maintenant, mais pas avant d'avoir fait des recherches et comprit la vie et le comportement des chouettes hulottes.
/ / / /
L'ambiance était très studieuse à l'étage des Gryffondor, un fait assez rare pour être noté.
- J'espère que tout se passe bien pour eux, il se fait tard et ils ne sont pas encore remontés, s'inquiète Loraline en déposant sa plume à côté du parchemin qu'elle venait de terminer de remplir.
- J'ai confiance. En petit groupe c'est bien aussi pour notre projet, c'est toujours un peu intimidant même si on se connaît beaucoup.
- C'est bien vrai. Quelle sensation tu as eu en découvrant ton animal ?
- Je n'y croyais pas au départ. C'est un animal si noble et majestueux, j'ai eu du mal à me dire que ça me correspondait.
- Tu te sous-estimes beaucoup trop.
- Merci. Après, ça a été vraiment bizarre de sentir des bois sur ma tête, c'était assez lourd.
- J'imagine ce que ça va être quand tu changeras intégralement !
- Leurs pattes si fragiles et puissantes. L'équilibre va être compliqué à trouver au départ.
- Il y a des chances, oui. Tu pourras t'exercer dans la Forêt.
- C'est pas faux. Tu as trouvé ton animal ?
- Pas encore mais je ne suis pas pressée. Je suis contente que ça marche pour vous et puis tu sais, tout le monde ne peut pas y arriver et je suis prête à l'accepter.
- Tu y arriveras, j'en suis sûr. On pourra s'amuser tous ensemble d'une autre manière.
- C'est bien vrai. Et ça nous sera utile à un moment ou un autre.
- Le tout sera aussi de nous montrer prudents, si on se fait choper ça sera compliqué.
- On s'en sortira. Bon, je commence à avoir faim.
- Moi aussi. Descendons, ils nous retrouveront bien.
/
- Félicitations Allia ! Je suis contente pour toi.
- Merci. Mais j'ai eu bien peur.
- Je comprends.
- Je ne change plus tant que je n'en sais pas plus.
- Je peux t'aider dans tes recherches si tu veux.
- C'est gentil mais ça ira, tu es déjà débordée.
- En ce moment ça va, j'arrive à m'avancer. Quand as-tu rendez-vous avec Severus ?
- Demain après-midi. Je dois terminer mes devoirs demain matin. Je me demande si je ne vais pas commencer ce soir.
- Si c'est le cas, ne te couches pas trop tard.
- Promis. Tu as prévu quoi pour ce samedi soir ?
- Rien de spécial. Peut-être lire avant de faire une ronde. Je travaillerais sur l'Animagus demain.
- Il ne manque plus que Sirius et toi, je suis sûre que vous pourrez bientôt vous transformer.
- Je me laisse le temps.
- Je me demande si Sirius est vraiment concentré ces temps-ci.
- Il est à jour dans son travail en tout cas.
- Qu'est-ce qui pourrait lui donner du souci ?
- Je ne sais pas… Je pense que je vais aller le voir plutôt que lire.
- Tu es trop mignonne.
- Allia !
- J'ai rien dit ! Allez file, je veux travailler !
- C'est la meilleure ça !
Loraline quitta la pièce en secouant la tête et accompagnée du rire d'Allia. Elle espérait – sans trop y croire – que ce n'était pas sa faute si Sirius était contrarié. Elle se devait d'aller le voir.
Informée par Remus, la Gryffondor se dirigea dans leur salle de méditation. Elle entra doucement après avoir frappé trois fois. Sirius s'exerçait à des sorts contre un mannequin, il enchaînait diverses combinaisons et elle ne voulait pas le surprendre. Après avoir lancé un sort et un juron, le brun se retourna et découvrit la présence de son amie.
- Je ne voulait pas te déranger.
- Ce n'est pas grave. J'avais besoin d'une pause.
Il s'essuya le front, remit derrière ses oreilles quelques mèches qui s'étaient échappées de son catogan et invoqua une carafe d'eau avec deux verres. Loraline reprit la parole.
- Je ne voudrais pas être le mannequin ! Il t'a fait quelque chose ?
Sirius la regarda de ses yeux devenus sombres par la colère.
- C'est à toi qu'on a fait du mal.
- Oh Sirius, ne te rends pas malade pour ça.
- Comment je pourrais laisser couler ?
Il s'approcha d'elle, ses yeux brillant de fureur et ses poings douloureusement serrés. Loraline fit un pas en avant et posa ses mains sur les épaules du jeune homme malgré son attitude agressive. Ce n'était pas le moment d'avoir peur, elle ne voulait pas l'éviter et elle savait pertinemment que ce n'était pas tourné contre elle.
- Sirius, je suis vraiment touchée et je m'inquiète pour toi.
- Tu t'inquiètes pour moi ? !
- Bien sûr, ne sois pas idiot. Je t'en prie, ne mets pas ta santé, ton avenir et tes études en péril. Je m'en voudrais tellement si tu plongeais.
Elle baissa la tête honteuse. La voix de Sirius retrouva un semblant de calme. Il relâcha la tension dans ses bras et toucha la joue gauche de Loraline, qui releva la tête.
- Rien de tout ceci n'est de ta faute et je ne veux pas t'inquiéter davantage. Je suis simplement hors de moi, je sens que je peux exploser à tout moment.
- Je suis vraiment désolée. Je n'aurais pas dû te le dire.
- Non ! Tu as tort. Ne regrette rien, je suis à tes côtés et je tiendrai ma promesse.
- Est-ce que je peux t'aider ? Est-ce que tu me laisserais chercher des solutions pour toi ?
- Oui, d'accord, soutenons-nous.
Loraline lui sourit et lui toucha la joue en retour.
- C'est pour ça que tu as du mal avec l'Animagus ?
- Oui, je n'arrive pas à me concentrer. Et toi ?
- Pareil, je n'arrive pas à faire le vide. Ça viendra. Merci beaucoup pour tout, je suis vraiment touchée. N'hésite pas à mettre cela de côté quelque temps, ce qui est fait est fait.
- Tu es ma priorité.
- Non Sirius, pas aux dépends de ta santé.
Les flammes de la colère reprenaient vie dans les yeux gris du Gryffondor. Loraline osa alors le prendre dans ses bras à la fois pour soutenir son ami mais aussi pour cacher les larmes prêtes à dégringoler de ses yeux. Elle lui dit à l'oreille :
- Prends soin de toi, je t'en supplie. J'en mourrais de te savoir si mal.
Sirius resserra alors sa prise et caressa les cheveux de celle qui faisait battre son cœur.
- Je te le promets parce que c'est exactement ce que je ressens pour toi.
Loraline se recula, les yeux humides.
- Merci.
Elle lui déposa un baiser sur la joue et vit que la colère avait disparu. Elle prit alors conscience de la proximité qu'elle avait avec Sirius et se racla la gorge.
- Bon. Hem, je dois aller patrouiller. Ne reste pas trop tard.
- Je t'accompagne et ce n'est pas négociable.
- Mais…
- Pas de « mais » c'est comme ça !
- D'accord, dit-elle dans un soupir.
Ils quittèrent donc la salle et se rendirent au dernier étage afin de commencer la ronde.
- J'espère qu'on ne va tomber sur personne, s'inquiète Loraline.
- Je suis sûr qu'on trouvera une excuse.
- Je prie Merlin pour que tu aies raison… Dis-moi, Peter n'a jamais essayé de vous reparler depuis ?
- Non. Et il n'a pas intérêt, commence à s'énerver Sirius.
- Désolée, je ne voulais pas.
- Ne t'inquiète pas, je suis à fleur de peau.
- Je trouve bizarre tout ce qui s'est enchaîné depuis.
- Je n'écarte aucune piste mais j'y vais pas à pas.
- Je te fais confiance Sirius.
Il s'arrêta et la regarda. Il la vit telle qu'elle était, sans que son regard ne soit obscurci par sa colère et la douleur qu'il éprouvait pour elle. Et encore plus sans la voir comme une victime mais comme une femme forte. Il pourrait déplacer des montagnes pour elle, faire payer à tous ceux qui lui voulaient du mal. Ce n'était pas demain la veille qu'il la laisserait tomber et s'il devait passer des années à le lui prouver, il le ferait. Elle était son tout et il se dit qu'il avait été bien stupide d'avoir joué les Don Juan à tout bout de champ pour attirer son attention. Ç'avait été un échec cuisant.
- Loraline. Il lui prit la main.
- Oui ?
- Je ne te décevrai pas.
- Allons, ne sois pas si solennel. Ne te mets pas la pression.
- Loraline, tu ne comprends pas… tu comptes pour moi.
- Pour moi aussi gros bêta, n'en doute pas. Mais pense à respirer ou tu vas exploser. Prends soin de toi.
Encore une fois elle le gardait à distance mais il lui semblait que celle-ci était amoindrie. Il n'y avait pas si longtemps, elle aurait simplement esquivé ses sentiments par une boutade et continué son chemin. Alors de son autre main, il lui caressa la joue. L'atmosphère avait changé autour d'eux. La tentative d'humour de la Gryffondor avait laissé place à l'émotion. Face à lui, elle avait les yeux brillants.
Un bruit dans le couloir les firent se retourner en empoignant leur baguette. Le cœur de Loraline battait frénétiquement de peur à présent.
- Eh bien Miss Mivet, Mr Black, que faites-vous ici ?
- Je fais ma ronde, Professeur Dumbledore.
Le directeur de Poudlard eut un air malicieux.
- Il ne me semble pas que Mr Black ait été nommé Préfet. A moins que je n'aie reçu un sort d'Oubliettes.
- Non, en effet Professeur, répondit Loraline.
- Je tiens à être sûr qu'il ne lui arrive rien !
- Sirius !
- Que peut donc craindre Miss Mivet en nos murs ?
Loraline baissa la tête. Le jeune Gryffondor laissa planer un silence puis indiqua qu'il ne voulait pas la laisser seule. L'air du professeur devint grave.
- Y a-t-il quelque chose dont vous voudriez me faire part ?
- Non ! répondit rudement Loraline, ce qui étonna à la fois Sirius et Dumbledore. Celui-là regarda le septième année qui fut touché par la sincère inquiétude qu'il pouvait lire dans les yeux bleus qui lui faisaient face. Un malaise plana et Dumbledore reprit la parole.
- Bon. Continuez votre ronde uniquement à cet étage et retournez à vos dortoirs. Si vous rencontrez un autre enseignant jusqu'à votre Salle commune, donnez-lui ce parchemin.
De sa main, il fit apparaître un vélin que Sirius récupéra et où il vit que le Professeur l'autorisait à accompagner la jeune fille pour ce soir. Loraline eut un hochement de tête suite aux directives et reprit son chemin d'inspection. Sirius lui laissa prendre un peu d'avance, échangea un regard avec Dumbledore et la rejoignit. Sa décision était prise.
Sirius et Loraline retournèrent comme demandé dans leur Salle Commune, leurs amis devaient déjà être couchés.
- Ça va, ç'aurait pu être pire.
- Oui. Mais je ne pense pas que ça passera la prochaine fois.
- Non mais on trouvera.
- Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas besoin d'une protection de tous les instants. Je ne peux pas vivre continuellement dans la peur.
- Tu es si forte, je t'admire.
- Mais non. N'importe qui réagirait comme ça.
- Je ne pense pas. Bon, allons nous coucher, il est tard.
- Oh, serais-tu devenu raisonnable ? !
- Mais je l'ai toujours été voyons ! C'est parce que tu ne me regardais pas !
- Je t'ai toujours vu, Sirius.
- Loraline.
- Bon allez. Bonne nuit, à demain.
Et Loraline abandonna Sirius qui resta les bras ballants.
- Arrête de fuir, ma douce.
Et il monta se coucher à son tour.
