Titre : Cimetière. Je sais, je suis nulle pour mes titres mais je ne sais jamais quoi mettre.

Auteur : La dépressionnée de service, Tristana, vampire à tendance suicidaire

Disclaimer : Suite de "Tu commençais à vivre". C'est tout. POV Lucius... qui est toujours un peu, beaucoup OOC.

Cimetière…

L'hiver. Tout un symbole. Le domaine est enseveli sous un linceul neigeux. Je sort enfin. J'ai passé tant de temps à regarder les flocons tomber que je voudrais pouvoir les sentir sur mon visage. Libre. Je suis libre. Mais qu'est-ce que la liberté si l'on n'a personne avec qui la partager ? Peu de chose. L'homme est bien inconséquent. Je l'ai été.

La neige parviendra-t-elle à faire taire la douleur lancinante qui me transperce le corps et l'âme ? Voilà trois années que j'ai été ce qu'on appelle « blanchit ». Mais qu'ai-je fait sinon donner suffisamment de renseignements pour défaire celui qui m'a pris mon fils. Ce n'était que de la vengeance pure et simple.

Je marche dans ce cimetière végétale et prend conscience de ma perte. Nous ne prenons conscience de ce que nous avons qu'une fois que nous l'avons perdu. Mon fils. Je n'ai pas été assez fort. Je me suis moi-même enchaîné à une cause que je n'approuvais pas. Je me suis enfermé dans un monde de haine et de sang. J'ai donner la mort. Mais je continue d'être hanté par leur regard lorsque la mort les a fauché. Leur malédiction.

Condamné à vivre, je n'ai plus goût à rien. Mon ange est morte. Brisée sous la poigne de celui que j'ai servit pendant plus de vingt ans. La culpabilité me ronge plus sûrement qu'un poison. Il me semblait que ma vie ne vaut plus la peine d'être vécue.

Le soleil gît dans le lac de son propre sang. L'or et la pourpre embrase le ciel bien que l'air reste aussi froid que celui d'un tombeau. Les arbres deviennent noirs, leurs branches rachitiques tendus en une silencieuse prière. D'une certaine façon, je suis comme eux : entouré mais seul, vulnérable. Je n'aurais jamais crut cela possible mais il semblerait que plus la vie avance plus les champs du possible s'étendent.

Tu es mort avant d'avoir vu ta mère dépérir. Elle s'est laissée mourir, et ce même si tu lui avais dit qu'elle n'y était pour rien. Quand je pense que tu es mort par ma faute. Tu pensais qu'il était de ton devoir de perpétrer la tradition familiale en suivant mes traces. Mais tu as été le plus fort d'entre nous. Car tu as osé te dresser contre lui. Tu es mort pour ton insolence. Même si je pense que c'était plus de l'inconscience qu'autre chose.

Tu as souffert. Tu ne peux pas savoir dans quel état j'était lorsque mes geôliers m'ont dit ce qu'il était arrivé. Avec force détail, est-il besoin de préciser ? Sur le coup, j'eut envie de leur faire la peau pour avoir oser me dire une chose pareil. Je ne voulais pas y croire. Je ne pouvais pas y croire. Alors, ta mère est venue. Elle m'a expliqué ce qui s'est passé. Avant de s'écrouler dans mes bras, en larmes. Je ne l'ai presque jamais vue pleurer. Les Aurors n'ont rien fait pendant quelques instants. Je sentais que les choses allaient empirer. J'aurais voulu lui parler, lui demander pardon pour ce que je lui ai fait endurer.

Ils l'ont emmenée. Me laissant dans un état de fureur tel que je pense que j'aurais pu tous les tuer. Puis, plus rien. La prostration totale. Je ne pouvais plus rien faire d'autre qu'attendre. Alors j'ai écrit tout ce que je savais et ai réussit à faire passer les documents à Remus Lupin. C'est le seul membre de l'ordre du Phénix en qui j'ai un tant soit peu confiance, si ce n'est pour Severus mais cela aurait été dangereux pour lui.

J'ai été libéré sur parole et à la condition que je coopère. C'est alors que Remus a finit par me dire que Narcissa s'était suicidée peu après sa visite à Azkaban.

Le monde s'est écroulé. J'ai mit toute mon énergie au service de l'Ordre pour me venger.

Mais cela n'a pas suffit. C'est pourquoi, en décembre, je fait le tour du domaine, en espérant, contre tout espoir, avoir une preuve. De quoi, je ne sais pas. Je suis en train de devenir fou.

La douleur m'empêche de respirer correctement. La faute à la musique qu'elle écoute. C'est tellement triste que ça vous réduit le cœur en miette.

Je ne pleure pas. Je n'ai jamais su pleurer. Pas depuis sa mort. Je pense que je n'ai plus de larmes… Le soleil est mort. Une ombre s'étend dans la forêt, dans mon âme. Le froid s'insinue dans mes veines, poison malheureusement incapable de provoquer la mort.

Je veux mourir, ne plus rien sentir. Vous étiez les deux seuls êtres auxquels j'ai jamais tenus et vous êtes tous les deux brisés. Ensevelis à jamais sous la neige, votre souvenir à jamais vivant dans la douleur du chagrin.

J'ai faillit et vous avez payé pour mes erreurs. Je suis plus désolé que je ne pourrais jamais l'exprimer