Auteur : Lulucifer…

Titre : Good Bye my lover…

Sujet : Dir en
Genre : fanfic? XD

Disclaimer : il y a des choses que l'on ne peut posséder… :p
Déclaration de l'auteur : c'est une fanfic écrite en parallèle avec Kyu-chan, et je lui ait un peu piqué l'idée de départ… vv (mais elle était d'accord ! TT )

Sinon voilà… il commence à y avoir des prolepses (contraire de flash back) non indiquées. Ce qui veut dire en gros que vous allez vous prendre la tête à comprendre qui est où et qui est qui (parce qu'en plus on ne sait pas c'est qui à ces moments là! XD).

Bon petit résumé: shinya commence à jouer avec les "Kiv'has" et puis là ils vont avoir un ch'ti concert (je viens de voir qu'il existait des incohérences pas croyables mais pu importe ça passe quand on lit! XD) Bonne lecture

Lulucifer (14/04/06)

"Good Bye My Lover…"

oO 4 Oo

Il tira sur sa cigarette, inspirant profondément, il garda un moment la fumée en lui avant de l'expirer doucement. Il contempla sans les voir les volutes bleutées qu'elle formait, tout à ses pensées. Autour de lui, il sentait la présence silencieuse des autres. Il jeta un regard distrait vers l'horloge. Il leur restait près de vingt minutes. Avec un soupir le jeune homme se tourna vers le miroir. Il ne s'était pas encore maquillé et il valait mieux qu'il se dépêche s'il voulait être prêt à temps. Son fond de teint n'avait pas bougé. Il posa sa cigarette sur le cendrier et attrapa un eye-liner noir. D'une main habile il traça un trait sur chaque paupière, allongeant son regard, ajouta du fard à paupière gris noir. Un sombre trait de Khôl sous l'œil vint assombrir encore son regard aux pupilles noires. Il examina un moment le résultat. Pas mal. Sur la coiffeuse s'étalait une quantité incroyable de produits de toute sorte. Les doigts aux ongles laqués de noirs vinrent jouer sur les tubes de rouges à lèvres. Il y en avait de toute sorte, du gloss transparent, toutes les nuances de rouges, en passant par le noir, du fushia et même du bleu. Finalement, le jeune homme attrapa deux tubes, hésitant. Il ouvrit le premier, d'un noir brillant, il était son préféré. Finalement il le reposa, et d'une main sure fit glisser le second sur ses lèvres, accentuant encore leur courbe sensuelle. Rouge sang. Au vu de son humeur, il avait bien été tenté par le noir, mais ce soir il avait besoin de plaire. De séduire. Et ce rouge à lèvre lui allait décidément très bien. Il reposa le tube sur la tablette et regarda son reflet. Il avait toujours du mal à se reconnaître. Avec ses longs cheveux noir qui tombaient en cascade sur ses épaules et son maquillage on aurait été bien en peine de savoir si la beauté qui s'examinait dans le miroir était homme ou femme. Le jeune homme soupira : ça faisait partie des règles du jeu. Et ça l'amusait. Il se saisit de la laque, en quelques gestes rapides il finalisa sa coiffure, il fallait que ça tienne correctement et il avait appris à ne pas lésiner sur les moyens. Il lissa encore sa frange, deux mèches rouges la traversaient, mettant encore en valeur son rouge à lèvre. Il sourit : c'était un bon choix. Mais son sourire ne dura pas. Il s'affala le plus délicatement possible dans son siège pour ne pas froisser sa tenue et attrapa son paquet de cigarette. Il en porta une à ses lèvres tout en allumant son briquet. Il ne savait même plus combien il avait pu en fumer mais au vu du cendrier plein et de son paquet quasiment vide il se dit que c'était sûrement trop. Il soupira encore une fois. Puis se calant lentement dans son siège il ferma les yeux, savourant sa cigarette. Et comme à chaque fois qu'il n'avait rien à faire, les mêmes images, les mêmes idées envahirent son esprit. Il renonça à les en chasser, elles ne partiraient pas. Autour de lui il entendait bouger. Comme lui quelques instant plus tôt, les autres devaient finir de se préparer, il serait bientôt l'heure. Les autres. Le jeune homme secoua intérieurement la tête. Ça ne pouvait plus continuer comme ça. Presque un an qu'ils avaient commencé à jouer ensembles et il avait l'impression de piétiner. Si ça continuait comme ça le groupe allait se dissoudre de lui même. Il laissa échapper un nouveau soupir. En attendant ils devaient assurer ce soir, quoiqu'il arrive. Il ouvrit les yeux, une voix l'appelait, les autres s'agitaient autour de lui. Il finit rapidement la cigarette et l'écrasa dans le cendrier. Le groupe précédent venait de sortir de scène. Il vérifia une dernière fois sa tenue et son maquillage, attrapa sur la table son médiator, se saisit de sa basse. Ça allait être à eux.

oOoOo

La porte du taxi s'ouvrit et de longues jambes en sortirent, bientôt suivies de leur propriétaire qui se pencha pour attraper quelque chose sur la banquette et remercia d'un geste le chauffeur. Puis la porte claqua. Les quelques hommes qui se tenaient devant le bar retinrent un moment leur respiration. Devant eux se tenait une jeune femme dont la mini-jupe de cuir était un vrai outrage à la pudeur, dévoilant ses longue jambes gainées dans des cuissardes aux talons hauts et d'un même noir brillant que la jupe. Une veste de cuir noir, plus que cintrée, complétait le tout, ne laissant voir qu'une gorge blanche. Dans le cou de la beauté s'égaraient quelques mèches claires, ses longs cheveux châtains étant relevés en une coiffure sophistiquée. Une frange retombait à demi devant ses yeux noir. La jeune beauté s'avança en baissant un peu la tête, son maquillage était plus que provoquant, les yeux assombris de Khôl, la bouche teinte du même rouge que ses ongles. Elle disparu bientôt dans le bar sous leur regard aussi étonné que concupiscent.

Shinya traversa le bar aussi vite qu'il put, partout ou il passait, les conversations s'arrêtaient. Il sentait les regards dans son dos, sur son corps. Enfin il repéra Toshiya assis à une table, le jeune homme lui tournait le dos assis face aux deux autres membres de son groupe. Il vit Munn'ya se lever en rigolant et se diriger vers les toilettes. Shôji leva la tête alors qu'il approchait. Son regard devint fixe, bouche bée, il ne pouvait le détacher de la silhouette qui arrivait. Surpris du silence soudain de son ami, Toshiya se retourna et tomba également en arrêt. Il se leva doucement pour se trouver face à son ami. D'une main tendre il lui caressa la joue et sa voix trembla un peu quand il murmura :

- « Tu es magnifique. »

Lorsqu'ils se rassirent, Shinya prit place sur la banquette à côté de lui. Shôji sortit enfin de son mutisme pour croasser un difficile :

- « Salut Shin… »

Le jeune homme lui adressa un sourire contrit, comme pour s'excuser. Tosh lui posa une main sur le genou, l'air soucieux :

- « Ca va ? Tu n'as pas l'air en forme... »

Mais avant que Shinya n'ait pu lui répondre, il furent distrait par un borborygme étouffé. Il tournèrent tous les trois la tête pour découvrir un Muun'ya écarlate. Il s'affala à côté de Shôji :

- « Shinya ? Putain… » Il reprit difficilement son souffle et se tourna vers le bassiste. « Nous refait plus jamais ça Tosh, c'est un coup à faire une crise cardiaque. »

Shinya sentit aussitôt les joues lui brûler. Les trois autres affichaient aussi leur tenues de scène, mais celle de Shinya était particulièrement provoquante. C'était Toshiya qui lui avait prêté ses affaires. Celui-ci avait bien protesté au vu de la longueur de la jupe mais voyant l'insistance de son ami, il avait finit par accepter. Il s'était arrangé pour que sa mère ne le voie pas sortir habillé comme ça, ce qui avait nécessité toute l'astuce de Nami. Maintenant il se demandait si s'abstenir n'aurait pas été préférable. Il fut interrompu dans ses pensées par l'arrivée d'Urumi. Le moment de surprise passé, elle lui sauta au cou, lui plantant un baiser sur chaque joue :

- « Shin ! Tu es si beau. »

Puis elle jeta un coup d'œil à Toshiya et aux deux autres musiciens. Sous leur maquillage, on ne les reconnaissait plus. Baissant les yeux, elle ne put s'empêcher de se comparer à eux. Comme à son habitude elle s'était habillé sagement. Un simple jean, un haut banal. A peine un soupçon de fard à paupière pour relever le tout. Qu'est ce que je fais avec eux ? Mais le bras de Toshiya vint entourer ses épaules, la faisant sursauter :

- « Bouh ! Tu rêves ? Tu prends quelque chose ? Je vais commander... »

Elle sourit. Pourquoi se posait-elle des questions idiotes au lieu de profiter de la soirée ? Eux ne s'embarrassaient visiblement pas de tels détails.

La musique emplissait le bar alors que les musiciens commençaient à jouer. Tosh jeta un coup d'œil à sa montre. Ce seraient à eux après ce groupe et selon le planning prévu ils en avaient encore pour près d'une demi-heure. Urumi était en grande discussion avec Shôji et Muun'ya les regardait, le sourire aux lèvres. Le bassiste se pencha pour se faire entendre de ses amis :

- Je vais faire un tour aux chiottes. On passe après ce groupe…

Les trois autres acquiescèrent avec un sourire. Shinya se leva et le suivit, annonçant qu'il lui fallait vérifier son maquillage.

Toshiya se piqua un petit fou-rire en voyant l'expression des clients lorsqu'ils virent Shinya, talons hauts et mini-jupe entrer sans hésiter dans les toilettes pour hommes. Mais il comprit aussitôt ce qu'ils pouvaient imaginer en les voyant y entrer tous les deux. Et il ne put lui-même empêcher son esprit d'imaginer plein de choses… qu'il s'efforça d'oublier. Ils n'avaient qu'une demi-heure avant de monter sur scène…

Shinya ressortit bientôt d'une cabine et posa son petit sac sur les lavabos. Il retoucha rapidement son maquillage, arrangea ses cheveux. Il repassait un trait de rouge sur ses lèvres quand il vit le bassiste s'approcher de lui dans le miroir. Bientôt les bras du jeune homme encerclèrent sa taille et son menton se posa sur son épaule. Shinya se réalisa qu'avec ses bottes il était maintenant aussi grand que Toshiya.

- « Tu stresses pas trop ?

- Non. J'adore jouer sur scène. »

Shinya le rassura d'un sourire. Il était un peu énervé à l'idée de monter sur scène, mais ce qui l'angoissait c'était plutôt ce qui risquait d'arriver après. Non qu'il n'en eut pas envie. Il tournait ces pensées dans sa tête quand il sentit le corps de Toshiya se coller un peu plus au sien et ses mains descendre de ses hanches pour s'aventurer sur ses cuisses.

- « Tosh… ? »

Le jeune homme, les yeux fermés, avait posé son front sur l'épaule de Shinya. Il se contenta de murmurer dans le cou du jeune homme :

- « Tu es si beau. J'ai trop envie de toi. »

Rougissant, Shin ne put que constater le désir de Toshiya à travers le cuir de leurs tenues.

- « Tosh… je ne… »

Mais avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, le brun l'avait fait tourner entre ses bras. Bloqué entre le lavabo et le corps de son ami, Shin leva les yeux vers celui-ci. Leurs souffles se mêlèrent alors que Tosh se penchait vers lui.

- « Tosh… » Murmura difficilement Shin. « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

- Hmm… »

Leurs lèvres s'effleuraient et les mains du brun ensserrant ses hanches le maintenaient contre lui.

- « Tosh. » Reprit le jeune homme. « On est maquillé et on va passer sur scène. Je… »

Mais sa phrase s'acheva dans un gémissement quand Tosh s'empara de sa bouche. Il sentit la langue du jeune homme s'insinuer doucement entre ses lèvres et ne songea plus à résister. Depuis le début des répétitions, ils n'avaient pas pris le temps d'être vraiment ensemble et ce n'était que maintenant que Shin se rendait compte à quel point les baisers de son ami lui manquaient. Il glissa les bras autour de son cou pour l'attirer encore plus près. Ils savourèrent un moment le plaisir d'être l'un contre l'autre, laissant leurs lèvres se caresser, leurs langues se chercher. Puis les mains de Toshiya descendirent une nouvelle fois, sans qu'il ne cesse de l'embrasser, elles se glissèrent sous les cuisses de Shin et il le souleva du sol pour l'asseoir sur le rebord du lavabo. Aussitôt les jambes du jeune homme vinrent encercler sa taille. Une des mains de Tosh se posa sur la cuisse du blond alors que l'autre ouvrait la fermeture éclair de sa veste pour mieux se glisser dessous. Gémissant sous la caresse, Shinya lâcha enfin le cou de son partenaire, de ses doigts fins, il entreprit d'ouvrir les fermoirs de sa veste de cuir. D'une main, Tosh l'aida, avide de sentir enfin les mains du jeune homme sur lui. Il ralentit un peu leur baiser pour mieux savourer la caresse.

La porte s'ouvrit brusquement, les faisant sursauter. Lorsqu'il se rendit compte de leur présence, le jeune homme qui venait d'entrer rougit violemment et ressorti aussi vite avec un « gomen » désolé. Ecarlate, Shin se dégagea de l'étreinte de Tosh et descendit de son perchoir. Il se rhabilla rapidement, sa veste était largement ouverte et sa jupe indécemment remontée. Lorsqu'il leva enfin les yeux vers le jeune homme ce fut pour éclater de rire. Alors que celui-ci le regardait sans comprendre, Shinya lui fit signe de se regarder dans le miroir :

- « Je t'avais prévenu ! »

Toshiya ne put s'empêcher de pouffer à son tour. Le rouge à lèvre de Shin avait fait des dégâts… Shin se regarda dans le miroir. Lui aussi était bon à remaquiller. Il récupéra ses affaires qui avaient été quelque peu éparpillées. Toshiya referma sa veste et s'empara d'un coton et du démaquillant de Shin. Celui-ci retoucha rapidement son maquillage. Puis il se tourna vers Toshiya :

- « Quelle couleur ?

- Hein ? » Son ami le regardait sans comprendre.

- « Tu ne mets pas de rouge à lèvre ? »

Pour la scène, Toshiya aimait se maquiller. En l'occurrence, il s'était contenté de souligner ses yeux de crayon et fard noirs, mais il ajoutait habituellement une touche de rouge à lèvre.

- « Noir. » Répondit-il enfin.

Les longs doigt du batteur s'emparèrent d'un des nombreux tubes et d'une main experte, peignit les lèvres du bassiste.

- « Voilà ! »

Shin contempla le résultat d'un œil satisfait. Repoussant en rigolant le bassiste qui essayait une nouvelle fois de l'embrasser, il jeta un coup d'œil à son portable. Ils passaient dans dix minutes. Ils n'avaient pas intérêt à traîner, leurs amis devaient se demander ou ils étaient passés…

oOoOo

Dans le bar, tous discutaient autour de leurs verres en attendant le groupe suivant. Seul assis à une table, un homme contemplait la scène, l'air sérieux. Aucun des groupes qui étaient passés n'avait de réelle envergure. Finalement il risquait fort de faire chou-blanc ce soir. Il hésita un moment à quitter le bar mais sa conscience professionnelle et quelque chose comme de l'instinct lui dictèrent de rester. Il y a encore un groupe. On ne sait jamais. Ses yeux se posèrent encore une fois sur le programme de la soirée imprimé sur de petits tracts. « Soirée Rock » promettait le papier, titre que surplombait un petit guitariste, visiblement déchainé. Il relut encore une fois le nom des deux premiers groupes. Des noms anglais, il commençait à en avoir l'habitude. Madness in damned, Rukawa's band. Certaines chansons avaient été plutôt bonnes, mais ils n'avaient pas d'originalité. Il grogna. Pourquoi est-ce que les batteurs s'acharnaient à ce point sur leur instrument ? Secouant la tête, il jeta encore un coup d'œil au programme. Kiv'has. Le nom l'intriguait. L'homme regarda impatiemment sa montre. Mais ils avaient du retard. Au moment même, le chanteur monta sur la petite scène du café. Instinctivement les gens autour se turent. L'homme sourit intérieurement. Hmm, visual ? Le look du chanteur valait le détour. Boots, pantalon de cuir et veste de la même matière, ouverte sur son torse nu, une ceinture cloutée venait compléter le tout. Ses yeux extrêmement maquillés rendaient un regard bleu liquide - lentilles de contact - alors que ses cheveux, noirs, étaient agrémentés de mèches violettes. Lorsqu'il attrapa le micro, l'homme remarqua les bagues en argents qui ornaient ses doigts et les ongles noirs. Mais bientôt le guitariste entra en scène, suivit du bassiste, leurs instruments à la main. Ils affichaient le même aspect que leur chanteur, cuir et maquillage outré. L'homme ne put s'empêcher de noter l'extrême androgynie du bassiste aux cheveux noirs, mi-longs, dont seule la poitrine plate permettait de deviner le sexe. Sa veste en cuir aux fermoirs d'argent n'avait pas de manche, dévoilant ses longs bras fins et musclés, gainés de manches de cuir qui ne laissaient libres que ses mains et s'arrêtaient en haut du biceps. Comme le chanteur, il portait un pantalon de vinyle noir moulant et des boots. Son maquillage, noir des lèvres aux paupières, mettaient en valeur la finesse de son visage, tandis que divers accessoires cloutés et argentés venaient compléter la tenue. Le guitariste aux cheveux blond décoloré, chaussures à plateformes et pantalon noir, portait par-dessus une longue robe noire, fendue et sans manches. L'homme commençait à se demander ou était passé le batteur quand il entra en scène. Comme la grande majorité de la salle, il retint un hoquet de stupeur et mit un moment à se convaincre que la beauté qui venait de s'installer derrière la batterie, les fines baguettes dans sa main gantée de mitaines de cuir, était bien un garçon. Il la regardait toujours fixement, incapable d'en détacher son regard quand elle, non, il, donna le départ. Le bassiste et le guitariste suivirent accaparant aussitôt toute son attention.

Ma soirée ne serait-elle pas totalement perdue ? Ils avaient une demi-heure pour le lui prouver.

oOoOo

Il adorait les concerts. Etre sur scène, en osmose avec le groupe, et faire naître des sensations chez les spectateurs. Sentir le public bouger, respirer au rythme de la musique. Ne plus vivre que pour elle et par elle pendant un moment. Ne plus même penser. Juste jouer.

Après chaque live, il ressentait un vide. C'était comme redescendre après un shoot. La vie semblait soudain plane et morne. A l'exitation de l'attente, à l'immédiateté vivante du concert succédait la vide satisfaction d'une tâche accomplie. Ils sortaient souvent après. Comme pour combler ce vide ou tenter de se convaincre qu'il fallait être heureux d'avoir accompli la tâche, d'être arrivé à son terme. Mais dans les lumières des bars et des nigth-clubs, malgré l'ivresse de l'alcool et des drogues, le plaisir des corps, il ne s'en sentait que plus vain encore. Tout était creux, résonnait de discordances. Mais pour effacer ce sentiment, pour se donner l'illusion de vivre, il n'arrivait qu'à se plonger toujours plus tard, toujours plus loin dans ce bain de liquide, de poudre blanche et de chairs.

Il ferma douloureusement les yeux. Jusqu'où est-ce que ça va aller ?

Accoudé à la rambarde de la fenêtre, il laissait la cigarette se consumer entre ses doigts. Le regard au loin, il contemplait les lumières de la ville, perdu dans ses pensées. Ses yeux descendirent lentement vers la cigarette oubliée. En soupirant, il se pencha pour l'écraser contre le sol et jeta le mégot au loin. En se relevant, il sortit le paquet de Virginia Slim de sa poche et en attrapa une nouvelle. La flamme du briquet éclaira brièvement son visage, ses traits tirés par la fatigue, les yeux éteints.

Le jeune homme tira longuement sur sa cigarette, faisant rougeoyer la cendre. Ses nerfs à vifs avaient besoin de nicotine ce soir. Le concert s'était bien passé, malgré ses craintes, chacun remplissant son rôle. Mais il savait bien que cette entente et cet enthousiasme n'étaient que façade. Il soupira une nouvelle fois en expirant lentement la fumée et s'accouda à la fenêtre. C'était leur dernier concert mais la fête qui avait été prévue avait rapidement été désertée par les membres du groupe. Lui-même s'était rapidement réfugié dans sa chambre. Le premier à partir avait été le guitariste. Le jeune homme fronça les sourcils le visage soucieux. Même pendant le concert, il n'était pas bien. Il avait fallit se tromper plusieurs fois, avait écourté ses solos, presque manqué un départ. Il n'a pas abusé du fan service non plus… Malgré ses appels, le guitariste avait évité de trop se rapprocher de lui durant le concert. Il semblait d'ailleurs éviter tous les membres, de plus en plus renfermé sur lui-même. Il ne comprenait plus celui dont il était autrefois si proche et il avait peur pour lui. Au lieu de les rapprocher, les concerts, avec leur dose de stress et les accrochages qu'ils entraînaient, n'avaient fait que les éloigner davantage. Il soupira tout en pensant que ces temps-ci ça commençait à devenir une habitude chez lui. Tentant de chasser ces pensées de sa tête, il jeta un coup d'œil en contrebas. Ils avaient loué des chambres dans un hôtel, et au vu du petit troupeau qui se massait à l'entrée, certains avaient réussi à découvrir lequel. Il contempla un instant le petit groupe qui s'était formé à la porte de l'immeuble. En fait, il voyait surtout des parapluies, le temps s'étant sérieusement dégradé malgré une journée au ciel limpide. Il secoua la tête. Le groupe ne sortirait jamais par la porte principale, pourquoi s'obstinaient-ils à rester là sous la pluie ? Puis brusquement il se releva, ferma la fenêtre et passa dans le cabinet de toilette dont la chambre était pourvue. Il en ressortit un quart d'heure plus tard, douché et de nouveau maquillé. Il avait passé un jean usé et un tee-shirt blanc. Sur la table de chevet, il attrapa après quelque hésitation une bague d'argent à tête de mort et une chaîne aux maillons épais du même métal. Il y ajouta collier qui consistait en un pendentif façon army. Puis il chaussa des converses noires et passa une veste en cuir.

Dehors des fans attendaient. Et lui n'avait pas envie de rester seul ce soir.

La porte de sa chambre claqua dans son dos quand il sortit. Le couloir de l'hôtel était sombre mais il négligea la minuterie. Cependant, alors qu'il se dirigeait d'un pas souple vers l'ascenseur, la lumière s'alluma brusquement.

K'so ! Il n'avait pas vraiment envie de croiser un membre de son groupe ou de l'équipe technique. Ils étaient au courant qu'il ne passait que rarement ses nuits seul, mais tout ça ne regardait que lui. K'so ! Le jeune homme reconnut aussitôt le chanteur qui tournait l'angle du couloir. Il arrivait vers lui, pas moyen de l'éviter. Lorsqu'il aperçu le bassiste, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Il ne fit cependant même pas mine de lui demander ou il allait à cette heure, maquillé et aussi bien habillé.

- Bonne chasse, murmura-t-il l'air moqueur lorsqu'il qu'il le croisa.

Le jeune homme serra les dents et l'ignora, glissant des lunettes de soleil sur son nez. Après tout, ce n'était que la vérité.

oOoOo

Un nouveau baiser enflamma son corps et il agrippa les fins cheveux noirs du jeune homme, dont les lèvres descendaient maintenant dans son cou, y traçant de la langue des sillons de feu. Il rejeta la tête en arrière, s'appuyant contre la cloison de l'ascenseur, et s'entendit gémir :

- « Tosh… »

Les mains de Toshiya parcouraient déjà son corps. Il n'avait pas été long à ouvrir la veste, ses longues mains effleurant la peau fine du jeune homme. L'une d'elle se glissa sous sa jupe à l'instant même où, dans un tintement, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent.

Shinya sursauta, se rendant compte que n'importe qui pouvait les surprendre et réalisant enfin l'état dans lequel il était. Sa veste largement ouverte avait glissé sur ses bras. De son côté Tosh, qui avait troqué sa tenue de scène pour une chemise et une veste de cuir plus simples, n'était pas mieux. Ils s'étaient démaquillés dans les toilettes du bar ce qui avait, cette fois-ci, limité les dégâts. Toshiya déposa un baiser léger sur les lèvres de son ami.

- On est arrivé, tenshi no…

Shinya rougit un peu alors que le bassiste l'entrainait par la main. De quoi avait-il peur ? A cette heure là, peu de chance que quelqu'un prenne l'ascenseur… Toshiya ouvrit la porte de son appartement et laissa passer le jeune homme qui entra en rajustant ses vêtements. Il se planta au milieu de la pièce, ne sachant trop comment réagir. Toshiya le suivit, se débarrassant de sa veste, il posa ses clefs sur la table basse et se tourna avec un sourire vers son ami.

- « Tu veux quelque chose ? »

Sans attendre de réponse, il se dirigea vers le coin cuisine. Ce n'est que lorsque la froide lumière bleutée du frigo innonda l'appartement que Shinya se rendit compte qu'aucun d'eux n'avait allumé la lumière. Son ventre lui faisait mal et même respirer lui demandait un effort. Il ne savait plus où il en était. Toshiya, la tête dans le frigo, grogna :

- « Par contre je n'ai pas grand chose. »

Quand il revint, il tendit une canette de bière à Shinya en gloussant :

- « Comme d'hab' quoi... »

Le jeune homme saisit la canette sans même sans rendre compte. Il avait l'impression de revivre une scène déjà vécue. Mais cette fois, la fin risquait d'être bien différente. Il ferma les yeux et se força à expirer lentement.

- « Shinya ? »

Toshiya le regardait, l'air soucieux. Il tenta un pauvre sourire pour le rassurer, mais n'arriva pas à tromper son ami. Tosh posa sa bière et lui fit face. Les mains sur les hanches il l'empêchait de fuir et il planta son regard dans le sien.

- « Si tu as peur, si tu ne veux pas, tu le dis. Je… je ne veux pas que tout finisse parce qu'on a été trop vite. Tu sais… pour toi, j'attendrais le temps qu'il faudra. »

Shinya retint difficilement un sanglot, et sans qu'il ne puisse rien y faire les larmes roulèrent sur ses joues. Ce qu'il lisait dans les yeux de Toshiya le bouleversait. Comment ais-je pu douter de ses sentiments ? Il leva doucement une main tremblante et lui effleura les lèvres du bout des doigts.

- « Tosh… »

Cette fois-ci il n'eut pas besoin de se mettre sur la pointe des pieds pour s'emparer de la bouche du jeune homme. Pratiques ces bottes… Leurs lèvres se carressèrent lentement, presque douloureusement, savourant le plaisir de sentir l'autre contre eux. Puis Shinya frôla de la langue la bouche de Tosh, s'insinua entre les lèvres qui s'entrouvrirent. Leur baiser se prolongea avec cette même douloureuse lenteur. Ils ne voulaient rien perdre de l'autre. Que cet instant devienne une éternité. Doucement, leur étreinte se resserra, Shin attrapa la nuque de Toshiya dont les mains s'appropriaient son dos, électrisant son corps à travers le cuir de sa veste. Leur langues devinrent plus exigeantes. Le baiser s'approfondit alors que leurs mains, leur corps cherchaient le contact de l'autre. Un gémissement s'échappa des lèvres de Shin lorsque Toshiya les quitta pour reprendre son souffle. Le jeune homme posa son front contre celui de son ami et contempla le visage aux yeux clos, dont les lèvres entrouvertes attendaient les siennes, le souffle court. Il sentit des doigts fins achever d'ouvrir sa chemise et effleurer du bout des ongles son torse.

- « Tosh… »

Presque une supplique. Lentement, il ouvrit la fermeture éclair de la veste de Shin. Du bout des doigts, en une cruelle et lente caresse, il remonta le long de la poitrine du jeune homme, fit glisser de ses épaules le vêtement qui tomba sur le sol. Se penchant, il déposa un baiser dans le creux du cou de Shin, en traça un chemin le long de sa gorge, remonta la ligne de la machoire. Leurs lèvres se joignirent à nouveau pour un profond et passionné baiser.

Toshiya souleva le corps léger de Shinya dans ses bras et le porta jusqu'au lit sans quitter ses lèvres. Les mains du jeune homme agripèrent les pans ouverts de sa chemise, l'empêchant de s'écarter, et d'une traction l'attirèrent à côté de lui sur les draps. Et alors que leur baiser se prolongeait en une éternité délicieuse, que leurs mains parcouraient fiévreusement le corps de l'autre, Shin se laissa aller doucement en arrière.

Tosh interrompit leur baiser. Le souffle court, il contempla le corps de Shinya qui s'étendait sous lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Tu es si beau. Le jeune homme rouvrit les yeux, ils brillaient, enfiévrés par le désir.

Ils n'eurent pas besoin de mots.

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- « Aïshiteru Hime…

- Moi aussi je t'aime Toshimasa. »

Il entendit le sourire dans la voix de son amant.

oOoOo


Bon voili voilou un 'ti chap d'achevé (il en reste plou qu'un les filles! presque achevée la torture)

J'espère qu'il n'y a pas de fautes de frappe ou de fautes tout court, je fais de mon mieux -- (si si aelin:p et oui tu vas encore pouvoir me charrier! t'as vu la description des fringues -j'adore trop les vêtements! > - ça sent la pro, ne? XD)

reviewer plizz