Bonjour everyone !

Alors tout d'abord, je tiens à vous souhaiter un très joyeux Nowel! J'espère que vous en profiterez bien !

Ensuite, merci à ceux qui m'ont proposé leur aide pour mon petit problème de correcteur. C'est finalement à Llily.b qu'est revenu cette tâche et remerciez-la grandement car, sinon, vous n'auriez pas eu ce chapitre avant quelques jours au moins! Alors donc, main d'applaudissement pour elle ! Merci énormément ! Et elle m'a fait ça bien, en plus! Et vite ! Who's the best ? Her !

Alors voilà, mon délire se termine et je vous souhaite une très agréable lecture. Bisouilles à tous et à la prochaine !


Chapitre 3

Je suis damné.

Sans équivoque.

Londres est immense.

Pourquoi est-ce que je retombe sur lui ? Et pourquoi dans ces circonstances ? Ginny me regarde de temps à autres, tentant de décrypter mon malaise. Je m'efforce de rester calme, de ne pas trop le fixer avec insistance.

Ses lèvres fines et pâles qui s'étirent parfois sur un sourire léger, laissant passer un flot de paroles que je n'écoute honteusement que d'une oreille. Sa mâchoire qui se contracte lorsqu'il mange ou boit. Ses sourcils qui se haussent au gré de la discussion, se fronçant parfois. Et ses yeux. Ces yeux pour lesquels j'ai l'impression que je me damnerais. Purs. Glacés mais qui me rendent bouillonnant.

Mon coeur bât si vite que je m'étonne qu'ils ne l'entendent pas. J'espère simplement que mes mains n'étaient pas aussi moîtes qu'en ce moment lorsque je leur ai serré la main à tous les deux.

Je me sens si... idiot.

Je ne le connais pas. Pourquoi, alors, est-ce que je le sens si important ?

Il ne me regarde même pas. Ne me parle pas. Ginny s'occupe des clauses avec le noir, monsieur Zabini. C'est son conseiller personnel, je crois. J'écoute à peine.

Je me retrouve à observer attentivement chacun de ses gestes du coin de l'oeil, de la fourchette qu'il porte à sa bouche jusqu'à la serviette blanche avec laquelle il s'essuit la bouche. J'ai l'impression d'être voyeur. Alors je me concentre sur mon verre. Je n'ai rien pris à manger. Pas d'appétit. Je sens que Ginny sera furieuse tout à l'heure. Mais je suis incapable d'avaler quoi que ce soir.

Sinon mes larmes.

Je ne comprends pas. Tout simplement. Je m'émeus pour un rien. Je m'émeus pour un inconnu qui n'en est plus totalement un, pour un homme dont je ne connais l'histoire.

Pourquoi faut-il que son seul regard me fait bouillonner ? Je tremble. Je suis une loque.

Il ne me regarde pas...

Regarde-moi...

Je t'en pris...

Mon estomac se serre. Ma machoire avec. Je m'excuse rapidement et pousse ma chaise, marchant vers la salle de bain en ignorant leurs regards qui me suivent très certainement.

J'ai envie de vômir.

Il m'a oublié.


L'eau m'éclabousse le visage. Penché sur le lavabo, je n'ose regarder le miroir devant moi. Je bois un peu d'eau froide. Les murs tournent moins. La migraine persiste. Je prendrai des somnifères en arrivant. Et je me réveillerai avant l'aube. Prêt pour une autre journée aussi horripilante que la précédante. Et je l'oublierai. Je dois l'oublier. Primmordial. Je ne le reverrai sans doute même pas.

Je me sens stupide. Parce que ça l'était, non, de rêver à quelqu'un qu'on a vu qu'une fois ? De vouloir toucher sa peau après un seul sourire. De prétendre, ne serait-ce que mentallement, y avoir peut-être droit.

Je me dégoûte d'être si niais.

Une porte claque.

- Vous allez bien ?

Non.

Merde, non.

Je me redresse. Je vois son reflet, derrière moi. Ses sourcils un peu froncés mais le regard impassible.

Je voudrais parvenir à le haïr. Critiquer mentallement tout ce qu'il est, de son pantalon noir sans pli jusqu'à ses souliers noirs cirés, en passant par son col dépouvu de cravate et ses cheveux blonds qui retombent sur ses joues alors qu'il penche un peu la tête en attendant ma réponse. Je m'en veux tellement de le désirer mien. Frisson.

- Juste... un petit malaise.

- Nous pouvons terminer la réunion maintenant et la reporter si vous ne vous sentez pas bien, fait-il.

Aimable, en plus.

- Je ne crois pas que ma conseillère me le permettrait, je blague à moitié. De plus, je me sens mieux. C'était passager.

- Si vous le dites.

J'aimerais qu'il parte. Mais il reste. Son regard m'englobe.

- Nous nous sommes déjà vus, n'est-ce pas ? dit-il.

- Je vous demande pardon ?

- À la sortie du métro... Il y a quelques semaines... Vous me regardiez.

Je n'aime pas rougir.

- Oh, je... je suis désolé si... enfin, je ne sais pas pourquoi...

- Ce n'est rien, affirme-t-il. Je vous regardais aussi.

Définitivement. Il sourit, le bougre. Un tout petit sourire en coin. Qui me réchauffe encore plus.

- Nous... nous devrions y retourner, je fais en signifiant du menton la salle à manger.

Il hoche la tête mais reste immobile.

- Je déteste ces réunions idiotes, avoue-t-il en enfouissant ses mains dans ses poches.

- ... Moi aussi.

- J'avais cru comprendre, oui.

J'aime son sourire. Mais je le déteste aussi. Parce qu'il me fait frémir. Entièrement.

Et il s'approche. En ne me quittant pas les yeux. Sa main qui se tend vers moi. Tout proche. Je sens presque sa chaleur.

Ses doigts effleurent mon col. Effleurent mon cou. Puis se retire.

- Une peluche, fait-il d'une voix voilée.

Je crains la mienne trop rauque et ne réplique rien. Risqué.

Il est un peu plus petit que moi. Juste un peu. Ma tête est légèrement penchée vers la sienne. J'ai envie de l'embrasser. Et ça me fait peur.

Je recule brusquement, le faisant sursauter. Il fronce les sourcils et je croise son regard confus.

Ne pas oublier qui il est.

Et qui je suis.

- Je crois qu'il vaudrait mieux retourner à la table, dis-je le plus sûrement possible.

Et sans plus attendre, ne lui laissant pas l'opportunité d'ajouter quoi que ce soit alors que je le vois ouvrir la bouche, je le précède, poussant la porte.


Le chauffeur referme derrière nous.

Ginny reprend son magazine abandonné plus tôt mais le jette rapidement de côté pour se pencher vers moi.

Je déteste quand elle prend cet air-là...

- Dis-moi.

- Je te demande pardon ?

Sourcil qui me dit de ne pas la prendre pour une idiote.

- Tu disparais en pleine discussion de la plus haute importance et tu voudrais que je taise ce que j'en pense ?

Je soupire.

- Merde, 'Ry, je sais que tu détestes ça mais...

- Gin' je suis désolé, d'accord. C'était juste un malaise.

Sa main fraîche effleure mon front. Je la prend entre les miennes.

- Arrête...

- Tu n'as rien mangé ce soir. À peine effleuré cette stupide salade que tu as commandée. Mais tu as bu, Harry. Trois ou quatre coupes de vins, des digestifs et des apéritifs. Qu'est-ce que tu essaies de noyer, dis-moi ?

- Je...

- Tu maigris pratiquement à vue d'oeil. Padma me demande si tu es anorexique et même Ron me demande de bien veiller sur toi. Je fais de mon mieux mais apparemment, ça ne suffit pas.

Son ton monte. Sa voix est de plus en plus rauque.

Je vois son air neutre se décomposer encore plus, laissant place à une inquiétude criante.

Je l'attire sur mes genoux et la serre contre moi. Ça me rappelle avant, lorsqu'on étaient ensemble. Et que je ne savais comment réagir sans la blesser.

- Je ne sais pas quoi faire, Harry. Tu changes. Tu vas mal et je voudrais tellement t'aider.

Ses doigts sur ma joue. Les siennes humides et la boule dans mon estomac qui remonte dans ma gorge.

- Parle-moi, Harry. Tu ne le fais plus.

Mais je ne sais pas quoi dire. Je ne sais que la serrer contre moi, espérant appaiser ses pleurs et ses craintes.

- J'ai tellement peur de te perdre, chuchote-t-elle contre mon oreille.

- Ginny...

Elle pose ses lèvres sur les miennes. Un baiser chaste. Doux et chaud. Son front contre le mien.

- Ne t'inquiète pas pour moi, chérie, je murmure.

Son regard azur dans le mien.

- Je m'inquièterai toujours, Harry. Et je ne te laisserai jamais seul.

Mais même ça, ça ne parvient pas à me rassurer...