THINGS UNSAID

Par BadAngel666 et BlackNemesis.

DISCLAIMER :Tout appartient à JK Rowling, à part cette histoire qui sort de nos cerveaux embrumés…

RATING : M (pas de lemon détaillé cependant mais un vocabulaire très cru.)

Cette histoire est un slash, ce qui signifie qu'elle met en scène des relations amoureuses entre deux hommes. Si cela vous dérange, si vous avez cliqué sur "romance" puis sur les noms "Harry Potter et Draco Malfoy" par accident, fermez cette page pour votre propre bien !

NOTE DES AUTEURS : Très chère Vif d'or, c'est un bonheur que de te souhaiter un bon anniversaire avec ce modeste One Shot (euh... bon, d'accord, Two Shots) qui est le fruit d'une collaboration spontanée de deux perfectionnistes de la plume, j'ai nommé BlackNemesis (aussi appelée "la tortue des claviers") et BadAngel (rebaptisée "la limace des touches").
Ainsi nous te souhaitons de concert (oui, c'est la Mode qui se Dépêche en ce moment huhu) un joyeux anniversaire, puisse tu rester aussi douce que nous t'aimons, ainsi que bien du bonheur.

Le présent texte vient d'un défi lancé par Myschka : écrire une histoire en rapport avec la chanson « Things You Said » de Depeche Mode. Comme nous n'avons pas le droit de mettre les paroles de la chanson sur ffnet, vous les trouverez, ainsi que leur traduction, sur mon Live Journal et celui de BadAngel (voir nos profils ffnet pour les liens )

DRACO

Par BlackNemesis

Comme tous les jeudis soirs, je suis attablé avec mes amis dans le restaurant de Milicent. C'est notre rituel à nous, on bâfre sans complexes, puisqu'il faut faire honneur à notre hôtesse, en nous moquant de tous les gens qu'on côtoie dans le quotidien.

Harry ne vient jamais, et puis de toutes façons, il n'est pas invité. Même si nous vivons ensemble, nous n'avons pas opéré de fusion générale entre Serpentards et Gryffondors…Il ne faut pas exagérer tout de même. Déjà que je dois le supporter lui, je ne vais pas en plus me coltiner le Ronnie Boy et son rat de bibliothèque ! On se conduit comme des gens civilisés, on se parle quand on est obligés de le faire, mais on ne va pas dire qu'on s'adore et se faire de grands sourires hypocrites.

Je tiens à ce jeudi soir avec mes amis, tout comme ils y tiennent. Nous discutons de tout, nous rions ensemble…Je suis toujours leur leader, certaines choses ne changent pas. Chaque fois que je quitte la maison, Harry me souhaite un bon « quart d'heure langue de pute. » Il a tord. Nous passons bien plus d'un quart d'heure à nous foutre de la gueule des gens. Ce n'est pas très méchant, nous regardons juste les autres clients et nous nous moquons gentiment d'eux…Comme cette fille derrière moi, qui porte un ignoble manteau en poils de furet blanc avec la panoplie des Canons de Chudley, cette équipe de tocards. Elle a le bonnet, les boucles d'oreilles, l'écharpe, les gants, les chaussettes…Elle doit religieusement porter tous les jours le pyjama à l'effigie de cette bande d'incapables.

Je sens que ça va être sa fête ce soir !

Je suis arrivé en retard, encore une fois, parce que j'étais en pleine dispute avec mon cher et tendre Harry. Je dis cela en toute ironie, bien sûr. Je me demande parfois comment moi, Draco Malfoy, j'ai pu tomber amoureux de Harry Potter. Il fallait en vouloir quand même !

D'accord, il a des yeux d'un vert si éclatant qu'il peut me faire baisser la tête rien qu'en me fixant sans dire un mot. Je reconnais aussi qu'il a des cheveux magnifiques, d'un noir intense, brillant, et même s'ils sont indisciplinés au possible, ça lui va plutôt bien. C'est toujours agréable de les caresser. Ses lèvres sont délicieuses, ses mains sont douces et fortes à la fois. Il est beau gosse…En tout cas moi, je le trouve beau gosse, ce qui n'est pas le cas de Blaise et de Pansy, qui le trouvent très laid…Chacun ses goûts et franchement, je suis toujours tenté d'appeler Blaise « le pêcheur » parce que sa copine est un vrai thon, avec un QI de poisson rouge, et elle me lance des regards de merlan frit à chaque fois qu'elle me voit. J'attire de ces cas !

Pour en revenir à Harry, il est beau à mes yeux, mais ce n'est pas ce qui m'a donné envie d'essayer avec lui. C'était sa personnalité, sa manière de me regarder comme si je comptais vraiment, comme si mon opinion était la plus intéressante qu'il ait jamais entendue. Il avait ce regard rempli de douceur et de douleur, ce sourire discret, ce calme qu'il n'avait pas lorsque nous étions à Poudlard.

Quand il m'a embrassé pour la première fois, je l'ai repoussé et je suis parti en courant, comme un gamin. Je ne m'attendais pas à ce qu'il aime les hommes, et encore moins à lui plaire. J'ai eu envie d'essayer, mais ma fierté m'empêchait de le contacter. Après tout, il était le héros du monde sorcier, j'étais le vilain petit canard, le Mangemort gracié parce que le nouveau Ministre était un ami de la famille. Je n'ai fait que 4 mois de prison…Autant dire rien du tout compte tenu du fait que j'ai failli tuer deux personnes et que j'en ai soumis une troisième à un sortilège Impardonnable. A ma sortie, les journalistes se sont déchaînés contre moi, et je n'en ai pas fait cas. Plus on parlait de moi, et plus je cherchais à faire parler de moi.

Harry est réapparu dans ma vie comme un cheveu sur la soupe, et depuis, nous ne nous sommes plus quittés, même si les choses ne sont pas toujours faciles. Après tout, nous avons tous deux des âmes de meneurs, et c'est souvent une lutte de pouvoir entre nous. Mais ça m'amuse beaucoup. La seule chose qui me mette vraiment hors de moi, c'est quand il fait ses allusions bancales sur Snape.

Ce dernier a toujours fait partie de cette organisation secrète, l'Ordre du Phoenix, et il a tué Dumbledore pour me sauver. Dumbledore était condamné par un sortilège qui ne connaissait aucun contre sort, et il a demandé à Snape d'abréger ses souffrances au moment opportun. Le Ministère a les preuves qu'il s'agissait d'euthanasie, en quelque sorte, mais Harry ne l'admet pas. Je crois qu'il est un peu jaloux parce que Severus et moi travaillons ensemble pour améliorer certaines potions thérapeutiques. Harry n'aime pas l'idée que Snape puisse se comporter comme quelqu'un de bien. Alors on se dispute. Je sors les griffes quand il attaque Snape, parce que j'ai beaucoup de respect pour lui. Il m'a sauvé la vie après tout. Je lui dois tout ce que je suis aujourd'hui.

Mais Harry est trop aveugle, ou trop con, pour le comprendre. Il a encore fait une remarque sur Snape, juste avant mon départ, et j'ai fait demi tour illico presto pour lui dire le fond de ma pensée. Il était encore en train de blablater quand j'ai claqué la porte…Tiens, pour une fois qu'il parle sans qu'on lui tire les vers du nez, ça va le calmer !

Le gnome, il a osé me balancer :

« Je t'interdis de partir tant que nous n'avons pas mis les choses au point. »

Tu mettras les choses au point tout seul Ducon, j'ai des amis à voir. Sérieusement, comment peut-il être aussi gentil une minute, et odieux la minute d'après ? Il croit qu'il peut se comporter comme ça face à moi ? Il croit vraiment que je vais le laisser agir comme un…Comme un…Comme un Moi ?

Ce qui me bouffe littéralement, c'est que cet enfoiré notoire est d'une disponibilité, d'une amabilité à toute épreuves…Sauf pour moi. Pour les autres, il a toujours un sourire, un mot agréable, et moi j'ai droit à la mine renfrognée, aux changements d'humeur. Je suis comme ça aussi, odieux à mes heures, mais moi, je le suis avec tout le monde, ce n'est pas un traitement de faveur que je lui réserve.

Moi, dans mon infinie mansuétude (oui je sais, j'ai une très haute opinion de moi-même) je l'écoute me seriner pendant des heures avec ses parents. Il a toujours souffert de leur absence, c'est normal et je respecte sa souffrance, à tel point que je l'écoute partir dans des délires où il m'explique que ses parents chéris étaient de vrais petits saints. Bizarre, Severus m'a chanté une autre chanson concernant James Potter, et moi, j'ai tendance à croire mon mentor. J'ai souvent droit au couplet sur « comme j'aimerais qu'ils soient là. » Pour voir quoi ? Leur fils, homosexuel, anciennement souffre-douleur d'une famille de barges, vivre avec un ancien disciple du trépané qui les a tués ? Je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient que leur bébé se frotte à moi…dans tous les sens du terme.

Mais je l'écoute, et je l'incite à m'en dire plus. Il faut qu'il puisse au moins s'ouvrir sur le douloureux sujet de ses parents, puisqu'il est renfermé sur tout le reste. Je suis trop bon. Parce que lui, dès que je dis « mon père » il lève les yeux au ciel ! C'est bien simple, on n'a jamais parlé de mes parents. Mes parents à moi, ils sont vivants, ils croupissent en prison, à juste titre ou non, là n'est pas le problème. Le problème est que, même s'ils se sont très mal comportés, ils n'en sont pas moins mes parents, et ils ont toujours été fantastiques avec moi. Ils m'ont comblé d'amour, ils n'ont rien dit quand je suis sorti avec Harry, même si j'ai vu les mâchoires de mon père se serrer. Je les aime toujours, peut être même plus qu'à l'adolescence. Ça me fait mal de les voir dépérir à Azkaban, et je ne suis autorisé à leur rendre visite que deux fois par semaine.

Deux heures, c'est trop peu pour moi.

Je ne suis pas du genre très ouvert à la discussion non plus, mais j'ai besoin de parler de mes inquiétudes à leur sujet ; seulement je ne peux pas le faire avec Harry, parce qu'il lève systématiquement les yeux au ciel et qu'il change de sujet avec une maladresse qui me fait hésiter entre sourire et lui mettre mon poing dans la figure.

Du coup, je parle de ma famille à mes amis qui eux, comprennent, surtout Théo dont les parents croupissent aussi à Azkaban pour les mêmes raisons que les miens. Nous n'ouvrons pas souvent le chapitre « famille, » nous préférons parler d'autre chose. Mais c'est sécurisant de savoir qu'on peut ouvrir ce chapitre quand bon nous semble. Sur ce point, Harry a une forte tendance « tête de mule » qui m'exaspère, mais je l'énerve aussi quand je compare ses amis à des « crétins et fiers de l'être. » Un point partout.

Je peux sembler dur avec Harry, et pourtant, j'ai toute confiance en lui. Il m'a maintes fois prouvé qu'il était là et que je pouvais compter sur lui. Lorsque certains journalistes ont craché sur notre couple, prétextant que je me servais de lui pour me racheter une conduite, Harry s'est contenté de hausser les épaules et de me dire que si c'était le cas, nous ne serions pas ensemble.

Je suis peut être un homme froid, distant, et peu enclin à tenir des discussions à cœur ouvert, mais j'aime Harry. Cet abruti qui partage ma vie depuis deux ans est le plus bel abruti qui soit, et je n'en changerai pour rien au monde…ça vous choque que je puisse être aussi « love love ? »

Je vous rassure, ça me choque aussi…

« Draco, vise un peu la mémère avec son manteau en poils de cul de furet ! Lance Milicent en posant la bouteille de sa vodka spéciale sur la table.

- J'ai vu, oui. Et franchement, on dirait que les Canons de Chudley lui ont vomi dessus…Visez un peu la panoplie ! »

Ils rient tous. Normal, c'était drôle.

Je vois cependant que Pansy a ce petit rire crispé. Ce rire qu'elle force quand elle a quelque chose sur le cœur et qu'elle ne doit pas en parler. Cette femme se lit comme un livre d'images, pas besoin de déchiffrer un quelconque langage, tout est dessiné sur son visage. Peut être que je la cerne aussi bien parce qu'elle est mon amie la plus proche. Cela dit, même si j'ai une extraordinaire confiance en moi, je doute que je sois le seul à avoir remarqué son manque de naturel étant donné que Milicent vient de lui tirer les cheveux de la manière la plus discrète possible…Si tant est que Milicent sache être discrète, parce qu'elle a une poignée de cheveux bruns dans la main, et Pansy se frotte la tête en l'assassinant du regard.

Si nous étions aux alentours du mois de juin, je me dirais qu'ils préparent une fête surprise pour mon anniversaire…Comme tous les ans. Mais nous sommes en octobre, et même si je ne doute pas de l'immense sens de l'organisation dont peuvent faire preuve mes amis, c'est s'y prendre un peu tôt pour tout mettre en place pour mes vingt et un ans. J'en conclus que je ne vais pas aimer ce qui va me tomber dessus.

Je regarde chacun d'entre eux un par un. D'abord Pansy, puis Milicent, puis Blaise, et enfin Théodore qui cherche à se cacher derrière sa copine, la très jolie Marietta Edgecombe. Mon regard se fixe alors sur Pansy. C'est le maillon faible du groupe, la pipelette en chef. Elle ne supporte pas de me cacher quoi que ce soit.

« Pansy, raconte, » dis-je d'une voix claire et posée...Parce que non, je n'ai pas la voix traînante !

Elle baisse la tête, cherche à éviter mon regard. C'est mauvais signe. Blaise s'éclaircit la voix pendant que Milicent va vaillamment répondre à l'appel fictif d'un des serveurs.

« Apparemment, vous savez quelque chose que j'ignore, » fais-je remarquer en me servant une vodka. Je vais en avoir besoin, me semble-t-il. « Dépêchez vous de cracher le morceau…Pansy ? »

Elle marmonne quelque chose d'incompréhensible et je sens que ma patience commence à flirter dangereusement avec les limites. Ça doit se voir sur mon visage, parce que Théodore s'éclaircit la voix et qu'il déclare, tout en jouant avec son verre :

« J'ai entendu un truc ce matin…Je ne savais pas trop si je devais te le répéter ou non. »

Si Théo en est là, ça doit être grave, parce que ce mec déteste se mêler des affaires des autres. Je descends ma vodka d'une traite, et je me ressers. Avec un peu de chance, je serai bourré avant d'avoir entendu et compris ce qu'il va m'annoncer. Je relève le menton…Quoi qu'ils aient à me raconter, je vais rester digne. Je ne dois pas réagir. Je dois rester le plus détaché possible…Pourvu qu'il ne soit rien arrivé à mes parents ! Je fais un signe à Théo, et il poursuit.

« Voilà…Heu…Ce matin, j'étais au Ministère et je suis tombé sur ça. »

Il me tend le fameux canard qui m'a encore descendu en flammes. C'est bien simple, depuis que je sors avec Harry, je fais la une de ce magazine à scandale pratiquement toutes les semaines. Je suis un monstre, c'est bien connu…J'ai lu cet article, c'est encore un ramassis d'immondices et de mensonges. Selon les journalistes de ce torchon, je suis avec leur héros national pour me racheter une conduite, pour faire oublier toutes les horreurs que j'ai pu faire…Et en plus je le trompe avec Blaise, un pourri de Serpentard comme moi. C'est la Truite de Blaise qui va être heureuse de l'apprendre.

Je connais ce genre d'articles pondus par de mauvais journalistes à la recherche de sensations fortes. Ils aiment faire mal. C'est leur façon à eux de me faire payer ma collaboration avec le Seigneur des Ténèbres. Je suis hermétique à leur mesquinerie, et mes amis le savent, alors pourquoi Marietta me regarde-t-elle comme si je n'avais plus que deux jours à vivre ? Je rends le journal à Théo et je lève un sourcil interrogateur.

« Je sais que tu te fous pas mal de ces articles diffamatoires. » Comme il me connaît bien. « Et je sais que ton mec a l'air de t'aimer, cependant…Je l'ai entendu discuter avec son copain, le sale con sans un rond.

- Weasley, intervient Pansy en me servant un autre verre.

- Merci Pansy, mais j'ai su qu'il s'agissait de lui à la seconde où les mots 'sale con' ont été prononcés. Continue Théo.

- Ecoute Draco, pour des raisons que je n'arrive pas à saisir, tu as confiance en Potter mais il est évident que, pour sa part, il ne croit pas une seconde en toi. Ce matin, il se marrait avec son pote en commentant cet article de presse. »

Je tombe des nues, mais je demeure impassible, parce que si je montre le moindre signe de faiblesse, mes amis vont avoir envie de tuer Harry et moi, je n'aurai aucune envie de les retenir. Harry a toujours réagi avec virulence face à ces calomnies journalistiques. Il m'a toujours dit qu'il avait confiance en moi et que ces articles de presse le rendaient malade…Ouais, malade au point de mourir peut être ! Mourir de rire, apparemment !

Je n'arrive pas à l'imaginer en train de se moquer de moi avec Weaslaid. Enfin…J'imagine parfaitement Weasley totalement réjoui, jubilant à l'idée de me descendre en flammes, mais Harry…Et pourquoi pas après tout ?

Putain, j'ai envie de le scalper ! On pourrait imaginer que je réagis trop violemment, sans savoir de quoi il en retourne, mais je sais pertinemment que Théodore n'est vraiment pas le genre à mentir. Et s'il me dit que mon mec se fout de ma gueule dans mon dos, alors c'est vrai. Je sais que je devrais essayer de relativiser, mais je n'y arrive pas. Au fond de moi, je suis convaincu que Harry n'est pas le petit saint que tout le monde vénère, il est tout à fait capable de se conduire comme le dernier des enfoirés. Mes doigts se crispent autour de mon verre mais je parviens à esquisser un sourire goguenard.

« Tu me vois dévasté par la nouvelle, ironise-je. Que racontaient nos deux héros ?

- Potter disait qu'il n'était pas dupe et qu'il savait bien que tu te servais de lui. Weasley a ajouté que ça le rendait toujours hilare de voir Potter jouer les amoureux transis, comme s'il pouvait aimer un mec comme toi. »

Je crois que j'ai déjà dit que je tombais des nues…Mais je le répète : je tombe des nues. Comment ai-je pu me tromper à ce point sur l'homme qui vit avec moi ? Je ne remets pas en cause la parole de Théodore, pas une seconde. Il est physiquement incapable de mentir, parce que dès qu'il ment, il devient rouge et il balbutie…Un peu comme Ron Weasley dès qu'on lui dit « bonjour. »

Je ne sais pas comment je fais pour rester de marbre, mais j'y parviens. Je hoche simplement la tête et je fais un geste sec de la main, pour l'inciter à continuer.

« Es-tu sûr de vouloir savoir le reste, Draco ? Demande-t-il d'un air désolé.

- Certain, mais s'il te plait, évite de me regarder comme un pauvre petit chien abandonné. Tout va bien.

- Très bien…Potter a dit à Weasley que vous trouviez tous les deux votre compte dans cette relation : toi tu te rachètes une réputation et lui, il a un super coup à domicile. Je…Il parait que tu suces comme un chef.

- C'est une blague ? » Je ne sais pas pourquoi je pose une question dont je connais déjà la réponse, une réponse qui me colle la nausée.

« Non, répond Marietta. J'étais avec Théo et j'ai tout entendu. En particulier la manière qu'il avait de te surnommer le « roi de la baise. » Je croyais qu'il était fou de toi…Quel enfoiré ! »

Je n'ai jamais vu cette fille énervée, et surtout pas contre Harry étant donné qu'elle l'adore (ou elle le craint…Au choix). Je ne suis pas seulement déçu, je suis humilié…Sali, traîné plus bas que terre devant témoins par l'homme que j'aime. Je sens la haine monter en moi. J'ai toujours haï avec une facilité déconcertante, mais ça fait longtemps que ma haine n'a pas été aussi puissante. J'ai envie d'attraper Harry et de le faire souffrir. Je veux lui arracher le cœur et le donner à bouffer à Lupin un soir de pleine lune…Le forcer à faire un stage de deux ans chez Hagrid et ses saloperies de créatures magiques, en particulier l'hypogriffe psychopathe qui a voulu m'assassiner !

Et, vieux réflexe incontrôlable, j'ai envie d'aller voir mon père et de lui dire que Potter m'a fait mal…Vraiment très mal.

Alors tout n'était qu'une histoire de cul pour lui ? Il voulait me garder près de lui pour pouvoir faire l'amour quand bon lui semblait ? On peut dire qu'il cachait bien son jeu sous ses airs de ne pas y toucher ! Je dois être prodigieusement prétentieux, ou idiot, pour avoir cru qu'il m'aimait et que son constant désir pour moi n'était qu'une expression de cet amour, parce qu'il ne savait pas l'exprimer autrement. On ne devrait jamais tirer de conclusions, bâtir des hypothèses pour expliquer un comportement, parce qu'au final, on peut lourdement chuter. Je sais que je suis doué au lit, Harry me le dit souvent, mais putain, je pensais être un peu plus que ça ! Un peu plus qu'un mec qui sait donner du plaisir à un autre !

Alors c'est comme ça qu'il me voit ? Comme une machine à faire l'amour, qui se sert de lui pour se racheter une réputation ? Il me connaît si peu que ça ? Je ne peux plus me racheter de conduite, c'est trop tard, j'ai tout gâché quand j'ai accepté de suivre le Seigneur des Ténèbres. Je suis et je resterai le Mangemort gracié, même si je ne porte pas la Marque des Ténèbres. Quoi que je fasse de positif, il y aura cette ombre derrière moi. Je me suis habitué à cette idée, et j'ai appris à me moquer du qu'en dira-t-on. Je pensais que Harry l'avait compris.

En réalité, il me voit comme quelqu'un qui n'a pas évolué du tout depuis notre toute première rencontre. J'avais onze ans à ce moment là, c'est dire si ça façon de me percevoir est insultante ! Je sens quelque chose monter en moi. Je ne sais pas si c'est de la haine ou de la déception, mais c'est tout sauf agréable.

J'ai fait des efforts avec Harry. J'ai essayé de parler autant que faire ce pouvait, même si cela ne débouchait pas sur des conversations à cœur ouvert où je déballais tout et n'importe quoi…Mais j'ai quand même tenté de m'ouvrir à lui. Je sais que je suis parfois difficile, et snob, mais ce n'est pas une raison pour ne rien voir de positif en moi, à part ma façon de tortiller du cul quand on fait l'amour…Non, si on se place du point de vue d'Ha…De Potter, on baise et rien d'autre. On n'a jamais fait l'amour.

Je ne me suis pas rendu compte que j'avais fermé les yeux et que ma main était si crispée sur mon verre que les jointures de mes doigts en étaient devenues blanches. Alors je prends une profonde inspiration et je regarde mes amis. Ils ont tous l'air tristes pour moi et en colère contre Harry. Je me force à leur sourire, et ils font la même chose. Crabbe allume une cigarette. Sans m'en rendre compte, je la lui ai arrachée de la bouche et j'aspire la fumée. Ils me regardent tous avec stupeur…Bon, d'accord, je ne fume pas et je n'aime pas l'odeur de la clope, mais après tout, tout le monde peut changer d'avis.

Mais je suis loin de changer définitivement d'avis parce que je m'étouffe littéralement avec la fumée ! Je ne suis plus à ça près…Je passe déjà pour un imbécile facilement manipulable aux yeux de mes amis, pourquoi ne pas rajouter le loser de la clope à mon palmarès ? Je vais rester sur mon idée de départ finalement : la vodka, c'est bien. Surtout celle à deux cent degrés de Milicent !

Je rends sa clope à Crabbe qui se met aussitôt à déblatérer un flot impressionnant d'insultes à l'égard de Har…Potter. Milicent, qui sort avec lui depuis six mois (il était temps qu'ils se trouvent tous les deux) crache elle aussi sur le dos de l'immonde enfoiré qui partage ma vie…Ou plutôt mon lit, puisqu'il n'a rien à faire de ma vie…

Je suis encore sous le choc, alors je me contente d'assister au déballage de hargne d'un air détaché, en affichant un rictus mauvais sur mon visage. Mes amis me connaissent parfaitement. Ils savent que je mourrais de honte s'ils cherchaient à me réconforter. Alors ils se contentent de me dire à leur manière à quel point ils détestent Harry. Finalement Théodore et Marietta ont la bonne idée de changer de sujet et c'est la femme au monstrueux manteau en poils de furet qui fait les frais de la conversation à laquelle je participe à présent activement…Tout pour ne pas penser aux tortures que je voudrais infliger à ce Survivant de mes deux.

Pour le coup, je regrette un peu qu'il ait survécu ce con…

Cela dit, quatre ou cinq vodkas plus tard, je me sens déjà bien mieux…Je relativise et je ne pense qu'à tondre le manteau de cette brave fan des Canons de Chudley...Cette équipe de tocards ! On ne devrait jamais sous estimer les bienfaits thérapeutiques de la vodka de Milicent. Du coup, quand l'heure de rentrer arrive, je décline les offres de mes amis. Ils veulent tous que je vienne dormir chez eux, ayant au préalable fait un crochet par chez moi pour récupérer mes affaires et faire sauter deux ou trois plombages à Harry dans la foulée…C'est vraiment gentil de leur part, j'apprécie, mais je vais régler ça tout seul, dès que j'aurai envie de mettre les pieds dans cette maison où j'étais bien, jusqu'à ce soir.

En attendant, je reste planté dans le jardin en fixant la porte d'entrée sans trop savoir ce que je vais faire. Il pleut un peu, le vent souffle en bourrasques autour de moi, mais il ne fait pas froid et je ne sens rien…Rien d'autre que l'alcool qui me chauffe les joues.

J'ignore combien de temps j'ai pris racine ici, les mains dans les poches, le regard rivé sur la porte, le vent sifflant sur mon visage. Toujours est-il que je ne me rends pas compte que Harry est sorti et qu'il coure vers moi avec une couverture à la main. Il entoure mes épaules avec l'étoffe épaisse, puis il me pousse doucement à l'intérieur de la maison. Je n'ai pas envie de le suivre, et le voir là, tellement attentionné, ça me dégrise instantanément. Je serre les poings. Je voudrais l'insulter mais les mots sont bloqués dans ma gorge. Tout ce que je peux faire, c'est le regarder avec froideur.

« Draco, qu'est ce que tu faisais dehors sans bouger ? Tu veux attraper la mort ? » Demande-t-il en prenant mes mains dans les siennes pour les réchauffer…Attraper la mort ? C'est lui qui dit ça quand c'est lui qui m'a tué en se foutant de moi ! Il m'attire contre lui, avec précaution, comme si j'étais la personne la plus précieuse au monde, et je ne sais plus si je dois pleurer ou hurler de rage. « Que t'arrive-t-il Draco, tu as l'air complètement perdu ? »

Moi qui pensais avoir l'air froid, tel un Tsar dans toute sa splendeur, c'est raté. J'ai juste l'air paumé…Voilà qui met une grande claque à mon amour propre. Encore une.

Je balbutie quelque chose, je le sais parce que j'entends le son de ma propre voix, mais je n'ai pas la moindre idée de ce que je raconte…Harry non plus, apparemment, mais cela ne l'empêche pas de faire glisser ma robe le long de mes bras pour m'en débarrasser, puis de déboutonner ma chemise.

Qui a dit que le romantisme était mort ?

C'est vrai finalement qu'avec Harry, on atteint les tréfonds du romantisme. Parce que c'est être sacrément romantique que de dénuder ton mec pour lui sauter dessus juste après lui avoir dit qu'il avait l'air largué…Largué, j'aime autant te dire que c'est toi qui vas l'être mon petit bonhomme ! Non mais il a raison d'essayer d'en profiter, sur un malentendu, ça pourrait peut être marcher ! Putain, j'ouvre les yeux là…Jamais je n'ai vu les choses avec autant de clairvoyance. Tu te trompes, Harry, je ne suis pas perdu, au contraire, je me retrouve.

Je suis fou amoureux d'un porc, d'un mec qui ne pense qu'à me montrer le chemin de la chambre…Ou de la cuisine…Ou du salon…Ne cherchez pas, on a fait l'amour partout dans cette maison, même dans le jardin ! Et dire que je prenais ça pour de la passion ! Je croyais qu'il m'aimait tellement qu'il avait constamment besoin de me toucher…Mon oeil ! Il avait juste besoin de se décharger et n'importe quel mec aurait fait l'affaire…Ou alors non. Peut être qu'il n'était pas excité par moi en tant que personne mais uniquement par moi comme représentant de la famille Malfoy…Je ferais mieux d'arrêter de penser, immédiatement !

Ça ne peut pas être ça ! Par Merlin, peut être que ça l'excitait plus qu'autre chose de coucher avec moi, parce qu'ainsi il baisait mon nom, ma famille (en particulier mon père) et l'idéologie qu'elle représentait à ses yeux. Oh la vache, c'est ça…Je suis sûr que c'est ça !

Je vais vomir !

Je le pousse sans ménagement pour courir m'agenouiller devant les toilettes…Mon estomac se contracte douloureusement mais rien ne vient. Je sens la présence de Harry derrière moi mais je n'ai pas envie de me relever, aucune envie de le voir. Nous sommes positionnés à l'image de notre couple pendant tout ce temps : lui debout, et moi à ses pieds.

Je sens monter en moi des désirs de meurtre. Il était le seul en qui j'avais confiance à côté de ma famille, de Blaise, de Théodore et de Pansy ; le seul à qui je me suis donné corps et âme. J'ai l'impression que la douleur qui me déchire le cœur ne fait qu'alimenter ma haine, et c'est très bien ainsi. Parce que cette nuit, je vais tuer Harry. D'une manière ou d'une autre. Je vais lui faire payer.

Comment a-t-il pu me faire ça alors que j'étais presque…presque gentil avec lui ! Je ne dis pas que j'avais fait une croix sur mon côté gamin gâté pourri odieux et blessant, on ne peut pas changer sa nature profonde, mais je faisais attention de ne pas me montrer sans arrêt injuste avec Harry.

Il s'accroupit à côté de moi et passe une main dans mes cheveux. Le geste est doux. Je lève les yeux et il esquisse un sourire à la fois tendre et amusé. J'aime tellement ce sourire !

« Encore une soirée 'langue de pute' qui a terminé en orgie de ce truc que Milicent Bullstrode ose appeler de la vodka ? » Demande-t-il en caressant ma joue.

La ferme…Je ne veux pas entendre ta voix. Je l'aime trop, elle aussi.

Je me relève lentement en m'appuyant sur la cuvette des toilettes. Il me propose son aide mais je décline l'offre en secouant la tête.

« Draco, ça va ? »

Il semble inquiet et je me sens presque coupable parce que ce soir, je compte bien baiser toute la famille Potter à travers Harry. Toute cette famille de bénis oui oui, tellement puissante qu'elle n'a pas été capable de survivre.

Je dégaine la panoplie à laquelle Harry ne résiste pas : le sourire en coin et le regard par en bas.

« Je vais très bien, dis-je d'une voix grave. Si nous poursuivions ce que nous avons commencé dans le salon, Harry ? »

Il ébouriffe un peu ses cheveux d'un geste sec de la main et il plonge ses incroyables prunelles vertes dans les miennes. Pourquoi faut-il que je l'aime autant, lui ?

« Draco, je te déshabillais pour te conduire sous la douche…

- Si tu veux faire ça sous la douche, pas de…

- Arrête un peu Draco, je ne voulais pas qu'on fasse l'amour. Je comptais te faire prendre une douche pour te remettre les idées en place. Tu as trop bu. »

Je hausse les épaules et je le laisse prendre ma main pour m'amener dans cette grande salle de bains où nous avons passé des heures à nous aimer…Rectification : je l'aimais, et il baisait. Maintenant que j'ai ouvert les yeux, j'appelle un chat par son nom.

« Tu es vraiment tendu, remarque Harry en passant une main sur mon dos. Je vais plutôt te faire couler un bain, et tu me raconteras ta soirée. Vous avez bavé sur beaucoup de monde ?

- Non, pas vraiment…A part sur toi, bien sûr.

- Ça n'aurait pas été une soirée 'langue de pute' réussie si vous n'aviez pas parlé de moi, voyons, » déclare-t-il en riant franchement.

Il ouvre les robinets d'eau, puis il s'approche de moi pour déboutonner mon pantalon. Je me laisse faire, comme hypnotisé. Sa bouche vient frôler mon cou et je ne peux retenir un frisson alors que ses mains font descendre mon boxer le long de mes jambes. Il prend tout son temps pour relever la tête, je sais qu'il est en train d'admirer mon corps. D'habitude, ça m'excite mais là, ça me gêne. Je le laisse faire pourtant. Qu'il regarde bien ce corps, parce que c'est la dernière fois qu'il le voit.

Ses yeux plongent à nouveau dans les miens et je retiens ma respiration en voyant son visage se rapprocher.

« Tu m'as manqué ce soir, » souffle-t-il contre la peau de ma joue.

Voilà !

Voilà le genre de petites phrases qui me laissaient croire que Harry m'aimait. Mais les mots qu'il emploie n'ont plus du tout le même sens à présent. Ce n'est pas vraiment moi qui lui ai manqué, mais plutôt ce que je lui apporte sexuellement parlant. Les mots sortent de ma bouche avant même que j'ai eu le temps de les retenir.

« Ce ne sont pas plutôt mes fellations qui t'ont manquées ?

- Qu'est ce que tu racontes ? » Demande-t-il d'un air consterné.

Tu peux être consterné par ta propre connerie, Potter, parce qu'elle est consternante.

« Draco, de quoi tu parles, bon sang ? Tu me prends pour un gros pervers ou quoi ?

- Rien, Harry, je ne parle de rien et je ne te prends pour rien, » dis-je d'une voix éteinte en entrant dans l'eau pour lui échapper.

Elle est beaucoup trop chaude et je retiens un cri de douleur. Bien entendu, ma peau devient instantanément rouge et Harry fait immédiatement couler l'eau froide…Il est très fort au jeu du stimulus - réaction. Je le remercie du bout des lèvres et il se contente d'esquisser un sourire triste.

Je sais ce qu'il pense. Il croit que je suis saoul, que la vodka de Milicent me rend agressif et que je n'ai pas la moindre idée de ce que je raconte. Il est vrai que je ne tiens pas l'alcool et qu'un verre peut faire des ravages chez moi. Mais cette nuit, tout est très clair pour moi. Je me suis lourdement trompé sur Harry Potter et j'aurais mieux fait de ne jamais chercher à le connaître. Cet enfoiré a piétiné tout ce que j'avais à lui offrir !

Non mais c'est pas vrai, je ne vais pas me mettre à pleurer ! Devant lui en plus !

Je sens les larmes monter et je cache mon visage dans mes mains en essayant de contrôler au mieux mes émotions.

« Draco, mais que t'arrive-t-il ? » Murmure Harry avant d'approcher.

Je lève la tête et je le vois entrer dans l'eau tout habillé ! Il s'assoit derrière moi, ses jambes entourant les miennes et ses bras enserrant ma taille. Je n'ai jamais pleuré devant qui que ce soit, et je ne veux pas que ça arrive cette nuit. J'essuie mon visage d'un geste rageur et je laisse ma tête reposer contre sa joue. Je n'arrive pas à le croire. Je suis en train de me faire réconforter par l'homme qui m'a blessé et le pire, c'est que ses bras m'apaisent. J'ai vraiment honte d'en arriver là.

« Il s'est passé quelque chose aujourd'hui ? » Interroge Harry en me serrant plus fort contre son torse. « Tu es allé voir ta mère cet après midi, ça a un rapport avec elle ? »

C'est maintenant que tu acceptes de parler de ma famille ? Alors que je n'ai plus envie d'aborder le sujet avec toi ?

Je secoue la tête, et je sens ses mains se poser sur mes épaules. Il me masse fermement, sans trop appuyer, des épaules à la nuque. Il est très doué pour ça et, bien que cela me coûte, je m'abandonne totalement. Je prendrai tout ce qu'il y a à prendre avant de partir…

Au bout de quelques minutes, je dois avouer que je suis plus serein, presque relaxé grâce aux doigts magiques de Harry. J'ai l'impression d'être un minable, parce que ce massage m'a considérablement excité. Cela dit, je ne suis pas le seul dans ce cas. Le souffle de Harry est erratique contre ma nuque et je le connais assez pour savoir ce que cela signifie. Je prends ses mains pour les passer autour de ma taille et aussitôt, il enfouit son visage dans mon cou. Je sais qu'il hume ma peau, il le fait toujours et j'adore ça. J'ai l'impression de sentir un parfum unique et irrésistible lorsqu'il fait ça.

Très vite ses lèvres viennent effleurer la peau de ma nuque alors que ses doigts remontent le long de mon torse. Comment fait-il pour systématiquement me donner des frissons, même quand je veux le tuer ? Je me retourne pour chevaucher ses jambes et, comme s'il n'en pouvait plus d'attendre, il saisit la base de mon crâne avec une main pour m'attirer vers lui, jusqu'à ce que nos lèvres s'écrasent l'une contre l'autre. Nos bouches s'entrouvrent, nos langues se mêlent et je ferme les yeux. J'aime sa façon de m'embrasser. Il est à la fois tendre et passionné, c'est exactement ce qui me convient.

Sans arrêter de l'embrasser, je fais sauter les boutons de sa chemise et je la lui enlève avec un peu trop d'empressement à mon goût. Lorsqu'il sent mes mains se poser sur son torse, il pousse un bref soupir contre mes lèvres et je souris de le savoir fou de désir pour moi. Je ne sais pas trop comment, nous nous retrouvons debout dans l'eau, bataillant pour faire descendre le jean trempé de Harry le long de ses jambes. L'exercice est périlleux mais il parvient enfin à presser son corps nu contre le mien alors que sa langue caresse mon cou.

Il appuie sur mes épaules afin de me faire asseoir sur le rebord de la grande baignoire et je me laisse faire. Je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. Je le maudis, lui et sa descendance s'il en est, et pourtant, j'ai envie de lui. Après la réputation de bon coup sans cervelle qu'il me construit auprès de ses copains, il parvient quand même à m'incendier avec son seul regard concupiscent. C'est déprimant.

Sa bouche descend lentement le long de mon torse alors qu'il écarte mes jambes pour s'agenouiller entre elles. Ma respiration s'accélère malgré mes efforts pour paraître le plus calme possible. Il joue à faire aller et venir sa langue dans mon nombril, puis il lève ses magnifiques yeux verts pour les plonger dans les miens. Je retiens mon souffle et il me sourit de la manière la plus faussement innocente qui soit. Il sait comment me faire perdre la tête, et il en joue.

Ses doigts enserrent mon membre dur et le caressent fermement alors que sa langue titille son sommet. Ma main se crispe dans ses cheveux. Je veux plus et Harry l'a parfaitement compris. Sans attendre plus longtemps, il aspire ma virilité dans sa bouche, jusqu'à ce qu'elle touche le fond de sa gorge pendant que ses doigts frôlent l'intérieur de mes cuisses. Je pousse un long gémissement de satisfaction alors que ses lèvres montent et descendent lentement le long de ma verge dressée. Il sait que c'est ce que je préfère : sentir la jouissance monter graduellement, sans empressement.

Je rejette la tête en arrière et je me mords la lèvre pour ne pas vocaliser ce plaisir traître qui s'empare de mon corps. J'ignore combien de temps je reste là, à simplement apprécier les sensations que me procurent la bouche et la langue de Harry. J'ai l'impression que des heures passent avant que je baisse les yeux pour le regarder et soudain, je ne ressens plus rien…Rien à part cette douloureuse compression au niveau du cœur.

Je ne peux pas faire ça.

Je ne peux pas coucher avec lui pour le punir, c'est trop me demander. J'ai fait des choses ignobles dans ma vie, et j'en referai certainement. J'ai manqué de compassion, j'ai regardé des gens souffrir en retenant difficilement mes fou rires…Je ne suis pas un ange, grâce à Merlin, et j'en suis fier. Mais ça, non. Je ne peux pas. Et puis de toutes façons, j'en serai physiquement incapable puisque le soufflé est retombé en ce qui me concerne. Oui, je sais, ce n'est pas terrible d'employer des métaphores culinaires pour parler de sexe, mais j'ai du mal à me comporter comme le bourrin moyen qui va lancer, l'air con et content de l'être : « je débande. »

Alors je repousse Harry sans trop de violence, ce qui m'étonne vu l'état de nerfs dans lequel je me trouve. Sans dire un mot, j'enroule une serviette autour de ma taille et je me rends dans la chambre. J'attrape brusquement ma valise et je la jette sur le lit avant de l'ouvrir. Mes mains tremblent. Pour la totale maîtrise de moi, je repasserai…

« Draco ? » Demande Harry en entrant à son tour dans la chambre, vêtu de cet infâme peignoir de bain bleu offert par la Granger. « Quelque chose ne va p…Qu'est ce que tu fais ? » Le ton de sa voix s'est soudain considérablement durci mais il ne m'impressionne pas pour autant.

« Je ne fais rien, Harry, » dis-je en m'emparant d'une pile de pantalons que je jette dans ma valise.

« Tu ne serais pas un peu en train de te foutre de ma gueule ?

- Si, comme toujours, Harry. Tu sais bien que c'est moi l'ignoble enfoiré dans notre couple. »

Ma voix est trop basse, trop calme, un peu haletante. Il sait que je me contiens. En quelques enjambées, il est à côté de moi. Il m'arrache des mains le tee-shirt que je tente de plier et il le serre dans son poing en me forçant à me tourner vers lui. Ses yeux me fusillent mais il fait des efforts surhumains pour rester le plus tranquille possible. Il soupire longuement avant de parler. Il a l'air aussi fatigué qu'énervé.

« Draco, je commence à perdre patience, alors explique moi quel est le problème.

- Perds patience, que veux tu que ça me fasse, Potter ! » Je lance un sortilège de réduction sur les vêtements, beaucoup trop nombreux pour la taille de la valise. « Je n'ai rien à expliquer que tu ne saches déjà !

- Putain mais qu'est ce que tu racontes Dra…Malfoy ! » Et voilà, il s'ébouriffe les cheveux comme lorsqu'il est à bout de nerfs. Il le fait aussi dans d'autres circonstances mais là, c'est évident, il est à deux doigts de m'en mettre une. « Apparemment, tu me quittes alors la moindre des choses serait de me dire pourquoi, merde !

- Réfléchis un peu, et tu sauras pourquoi. Tout est de ta faute…Tout ce gâchis… »

J'enfile un pantalon noir directement sur ma peau nue et Harry fait de même avec un jean. Je saisis le premier pull que je trouve et je le mets. Harry me regarde faire et sur son visage, je ne lis plus la colère mais l'incompréhension.

« As-tu conscience que je ne sais pas du tout ce que tu me reproches ? » Il pince l'arrête de son nez entre deux doigts, en proie à une intense réflexion.

Pourquoi faut-il qu'il soit si touchant ? C'est lui qui me fait mal et c'est lui qui semble souffrir, c'est un monde ! Il faut que je sorte d'ici, que je prenne ma fierté sous le bras et que je m'en aille le plus vite possible. Je m'empare de ma valise et j'avance dans le couloir. Harry me rejoint, bloquant le passage en prenant appuis sur le mur avec un bras. Je suis épuisé émotionnellement, je veux partir parce que je risque de me mettre à pleurer comme un con.

« Laisse moi passer, sinon… »

Sinon quoi, ne me demandez pas, je n'en ai pas la moindre idée...Je dis n'importe quoi quand je me sens mal.

« Parle moi, Draco…Explique moi. » Murmure Harry en se penchant sur moi.

Je secoue la tête, la gorge complètement nouée. Il est trop près de moi et je ne peux pas reculer car je suis déjà dos contre le mur. Je sens son souffle sur ma bouche, ses doigts qui frôlent mon bras pour finalement se saisir de la valise et la laisser retomber sur le sol. Mon cœur s'emballe et ma respiration se fait plus difficile. Son regard vert, tellement intense, m'hypnotise totalement et lorsque ses lèvres s'aventurent délicatement sur les miennes, je ne peux rien faire d'autre que m'accrocher à ses épaules. Une main vient serrer ma taille alors que son autre main se perd dans mes cheveux.

Il dépose sur mes lèvres une multitude de baisers d'une douceur incroyable, comme s'il n'osait pas aller plus loin, comme si j'étais si précieux, si rare et si fragile qu'il avait peur de m'abîmer. J'entrouvre la bouche et ma langue vient caresser la sienne. Le baiser devient plus passionné et je me perds contre sa bouche soyeuse.

Son corps effleure le mien, mais il ne me colle pas. Je sens les mouvements erratiques de son torse contre le mien. Il a du mal à respirer. Ça lui arrive lorsqu'il est très ému. Ses mains sont chaudes et elles tremblent peut être plus encore que les miennes. Ce baiser, cette étreinte me disent ce que je sais déjà. Jamais je ne pourrai supporter le contact d'un autre, jamais je ne pourrai m'abandonner dans les bras d'un autre, comme je me suis abandonné dans ceux de Harry. Il est le seul, et il le restera.

Je ne parviens pas à empêcher mes yeux de se mouiller, et je laisse échapper un sanglot étouffé dans la bouche de Harry qui recule un peu pour prendre mon visage entre ses paumes. Ses yeux plongent dans les miens. Je détourne mon regard pour fixer le grain de beauté sur son épaule gauche.

« Reste. » Souffle-t-il avant de m'embrasser à nouveau.

Je ne peux pas, je ne veux pas, et je le repousse avec force. Je saisis la valise et j'avance en direction de la porte.

« Rester, Harry ? Pour quoi faire exactement ? »

Il se recompose un visage dur tout en bloquant la porte.

« Ce sont tes putains d'amis, n'est ce pas ? » Questionne-t-il en secouant la tête comme s'il ne croyait pas lui-même à ce qu'il vient de dire. « C'est ça, Draco ? Ton sale petit snobinard de Zabini et ta punaise de Parkinson ont enfin réussi à te convaincre que je n'étais pas assez bien pour toi ?

- Mes amis valent bien mieux que les tiens, Potter ! »

Il m'observe pendant de longues et interminables secondes. Il semble chercher dans mes yeux des réponses qu'il ne trouve pas. Il soupire en secouant la tête avec incrédulité.

« Ok…Casse toi, lance-t-il enfin. Si on en arrive même à entrer en compétition pour savoir lequel de nous a les amis les plus valables, c'est qu'on touche le fond.

- Tu as touché le fond bien avant moi, en me crachant sur le dos. » Dis-je alors qu'il s'éloigne de la porte pour que je puisse l'ouvrir.

S'il n'était pas aussi paranoïaque, j'aurais pu transplaner, mais non ! La maison et le jardin sont truffés de protections magiques contre les intrusions. Je sors donc sous la pluie pour m'éloigner de la propriété et je transplane dans le seul lieu où je me sente en sécurité.

Je n'ai jamais dit à Harry que je n'avais pas vendu le Manoir Malfoy et que je continuais à le faire entretenir. Il ne me l'a jamais demandé cela dit…De toutes façons, il ne peut pas comprendre mon attachement à tout ce qui provient de ma famille. Pour lui, mes parents sont juste un couple de Mangemorts haineux qui ont causé plusieurs morts. Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas tout ce qui les résume et j'en ai assez de me sentir coupable de les aimer ; ras le bol de ne pas mentionner leur nom parce que sous le toit de Harry Potter, c'est considéré comme une insulte.

Je pose ma valise dans l'entrée et aussitôt, un elfe vient s'en emparer pour la mettre dans ma chambre, pendant qu'un autre reste les bras ballants, parce qu'il voulait me débarrasser de mon manteau et que je n'ai pas de manteau. Je lui ordonne de faire un feu dans la cheminée du salon, et il s'exécute en marmonnant la sempiternelle litanie :

« Maître Draco Malfoy a dit…Tout ce que veut maître Draco Malfoy, Monsieur… »

Je lance des soupirs exaspérés en le regardant faire, puis je le congédie dès qu'il a terminé. J'ôte mon pull mouillé par la pluie et je m'allonge sur le canapé en remontant sur moi la couverture que ma mère utilisait toujours pour se réchauffer. Je peux presque sentir son parfum réconfortant…Presque.

Une boule me noue la gorge, mais je sais pertinemment que ce n'est pas à cause de ma mère. Je regarde les flammes danser dans l'âtre, et j'essaye de ne pas penser à cette soirée catastrophique. Malgré mes efforts, le visage déçu de Harry s'impose devant mes yeux, tout comme la voix de Théodore. J'ignorais qu'on pouvait avoir aussi mal sans s'être physiquement blessé et cette constatation me sidère. Je sens les larmes monter. Je suis seul, je n'ai plus besoin de les refouler. Peut être que si je me laisse aller, juste pour cette nuit, tout ira mieux demain, et je sortirai enfin de ce cauchemar éveillé.

Je ne savais pas qu'il serait aussi dur pour moi de quitter Harry. J'ai toujours cru que c'était le fait de vivre avec lui qui était difficile. Il est tellement renfermé, tellement seul malgré les gens qui gravitent autour de lui. Plus ça va et plus je mets les pièces du puzzle en place. Il était évident qu'il ne m'aimait pas. Il ne me l'a même jamais dit…Moi non plus d'ailleurs, je n'ai jamais clairement exprimé mes sentiments, mais je pensais bêtement que, comme je sortais avec lui, c'était assez explicite. Il faut croire que non, puisqu'il s'imaginait que je ne faisais que me racheter une bonne conduite à ses côtés.

Et pourtant, je me sentais aimé, et en confiance avec lui. Il donnait vraiment l'impression de tenir à moi mais finalement, je n'ai fait qu'interpréter ses gestes, ses actes, ses silences.

Je ne peux m'empêcher de me repasser le film de notre première vraie soirée ensemble, trois semaines après que je me soies sauvé comme un crétin après qu'il ait tenté de m'embrasser. Il semblait si maladroit, comme s'il avait quelque chose à me dire mais qu'il ne pouvait s'y résoudre. Il m'avait invité pour parler de mes recherches en potions thérapeutiques, puisqu'il travaille comme conseiller du Ministre. Nous avons mangé dans le restaurant de Milicent, qui ne s'est pas gênée pour être odieuse avec lui malgré mes regards lourds de reproches. Nous n'avons jamais abordé le sujet des potions thérapeutiques ce soir là…Nous avons préféré aller marcher le long du canal et la pluie s'est mise à tomber. C'était une fine pluie d'été, et nous n'y avons pas prêté attention. Nous étions trop bien l'un avec l'autre pour abréger la soirée à cause de quelques gouttes.

Il marchait lentement, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon noir, mais son épaule frôlait sans arrêt la mienne, comme s'il le faisait exprès. Je lui ai demandé s'il était toujours aussi concentré pour faire quelques pas avec les mains dans les poches et il a rougi.

« Je sais que tu n'es pas intéressé par les hommes, ou par moi, alors je fais ce que je peux pour ne pas me jeter sur toi. » A-t-il répondu en baissant les yeux.

J'ai alors pris son visage en coupe et j'ai embrassé ses lèvres. Il a immédiatement sorti les mains de ses poches pour serrer ma taille si fort que j'ai cru entendre mes os craquer. Il a presque aussitôt desserré son étreinte et il a caressé mes joues avec une tendresse telle que j'ai arrêté de respirer tant j'étais ému. Lorsqu'il m'a raccompagné devant les grilles du Manoir, il a simplement déposé un baiser sur ma bouche, puis il m'a donné rendez vous deux jours plus tard avant de me souhaiter une bonne nuit. Je n'en revenais pas. Il s'était conduit en parfait gentleman et je lui en étais reconnaissant, parce que j'avais besoin de temps pour intégrer l'idée que je me lançais consciemment dans une relation avec celui que j'avais pris un malin plaisir à descendre en flammes à la première occasion lorsque nous étions à Poudlard.

Tout ça pour en arriver là…

Je ne sais pas à quel moment je me suis endormi, mais une main dans mes cheveux me réveille lentement. Mon cœur s'emballe mais je redescends vite sur terre en sentant le parfum vanillé de Pansy. J'ouvre les yeux et je la vois, l'air inquiet, penchée sur moi. Pourquoi a-t-il fallu que je m'intéresse à Harry ? J'aurais été si bien avec elle…C'est injuste, pour moi comme pour elle, parce que c'est elle que mon esprit veut alors que mon cœur chante une autre chanson, une chanson avec Harry Potter comme seul refrain.

« Comment tu vas mon cœur ? » Questionne-t-elle en embrassant mon front.

Je me frotte les yeux et je tente de lui sourire mais je crois que je parviens, au mieux, à grimacer tristement.

« Comment tu sais que j'ai quitté Harry ? »

Elle soupire et me tend une tasse de thé brûlant avant d'entourer mes épaules de ses bras.

« Parce que ton mec sort de chez moi. » Je sursaute en la regardant comme si elle avait soudain deux têtes. « Oui, Potter est venu chez moi parce qu'il pensait que c'était là que tu te planquais. Il voulait parler avec toi.

- Je n'ai rien de plus à lui dire. Tu n'as pas parlé du Manoir ?

- Non, je n'allais pas lui faciliter la tâche avant de t'avoir vu... »

Elle soupire à nouveau et elle me regarde comme si elle se retenait de parler…Elle a beaucoup plus de points communs avec Harry qu'elle ne l'imagine.

« Vas-y Pansy, crache le morceau. Tu as l'air de t'en faire alors que tu devrais être heureuse. J'ai enfin quitté ce con que tu détestes.

- Ecoute Draco, je suis amoureuse de toi depuis que j'ai sept ans, et le jour où tu quitteras Potter parce que tu reconnaîtras l'abruti qu'il est, je ferai un feu de joie autour duquel je danserai nue…Mais là… »

Je l'observe longuement. D'habitude, je peux me vanter d'être un sorcier supérieurement intelligent mais en ce moment, je ne comprends pas ce qu'elle insinue.

« Essaye de ne pas te braquer, d'accord ? » C'est mauvais signe quand elle commence comme ça. « Ne crois tu pas que peut être, ce soir, nous avons tiré un peu trop vite sur Potter ?

- Pardon ? Nous savons tous ce qu'il a dit dans mon dos, non ?

- Oui, mais peut être que nous nous sommes tous emballés un peu vite. Si Blaise ou le poisson rouge qui lui sert de copine nous avaient raconté ça, nous aurions pris du recul…

- Il s'agit de Théodore, Pansy ! Il ne ment jamais. »

Je commence à passer nerveusement la main dans mes cheveux. Qu'est ce qui lui prend ? C'est mon amie, elle doit me soutenir et pas semer le doute dans mon esprit déjà complètement embrumé !

« Oui, justement. Comme il s'agit de Théodore, nous avons tous crié au scandale et Potter en a pris pour son grade. Mais Draco, ce mec s'arracherait les deux bras pour toi, ça me tue de te le dire, mais ça se voit à sa façon de te regarder. Je l'ai clairement vu quand il était chez moi et c'est à cause de ça que je me demande si nous n'avons pas fait une grosse connerie en nous énervant au lieu de te dire de relativiser. Franchement, ça m'étonnerait que Potter aille jusqu'à se pointer chez moi pour récupérer son objet sexuel. Il ne peut pas m'encadrer et il sait que je lui retourne la politesse. Si tout n'était qu'une histoire de baise pour lui, il ne serait pas venu se mettre minable chez moi. Alors je pense que nous avons fait une regrettable erreur en te montant la tête contre lui ce soir.

- Mais il a dit…

- Oh s'il te plait Draco ! Combien de fois as-tu dit que Potter était con ? Tu le penses ?

- Oui, depuis ce soir.

- Ok, tu ne veux rien entendre pour le moment, mais essaye d'y penser. Demande toi pourquoi Potter a dit ça, ce n'est pas son genre…Le tien, oui, mais le sien, non. »

J'hallucine. Dans dix minutes, elle va dresser une statue à l'effigie de Harry dans ma cour si ça continue comme ça !

« Tu es sûre que tu ne peux pas le supporter ?

- Non, Draco, j'en suis folle amoureuse et c'est pour ça que je t'invite sans arrêt sans lui, ironise-t-elle en me tapant sur le crâne du plat de la main. Tu ne penses pas que tu pourrais lui accorder le bénéfice du doute et discuter avec lui ? Pour qu'on soit fixés sur votre éventuelle rupture et qu'on mette le champagne au frais, juste au cas où… »

Je souris. Les choses semblent toujours si simples quand on écoute Pansy.

« Tu lui as parlé de ce que Théodore avait entendu ?

- Oui, et je l'ai traité de tous les noms à ce propos. Tu aurais été fier de moi, j'ai été très originale dans mes insultes ! Rétorque Pansy avec un sourire sardonique.

- Et qu'est ce qu'il a répondu ?

- Il a pâli et m'a ordonné de prévenir nos amis de se mêler de ce qui les regarde à l'avenir. Il voulait mettre son poing dans la gueule de Théo aussi…Tu le connais ce Potter, il s'emporte facilement. Il n'a pas voulu m'expliquer quoi que ce soit.

- C'est tout ?

- Non, il veut que tu saches que si tu veux rentrer pour mettre les choses au point, tu seras le bienvenu. Je n'en sais pas plus mais, Draco, ses mains tremblaient. Je crois qu'il est très affecté par ton départ.

- Je n'aurais jamais cru qu'un jour, tu prendrais sa défense, fais-je remarquer en buvant une gorgée de thé.

- Je me fous du bien être de ce mec, c'est le tien qui m'importe et j'ai l'impression que tu ne seras pas tranquille tant que tu n'auras pas tout mis à plat avec lui. Après, si tu veux rester loin de lui, grand bien t'en fasse et nous sabrerons le champagne, mon cœur.

- Je n'ai aucune envie de parler avec lui. Il m'a fait trop…Il…

- Il t'a fait mal, n'est ce pas ? »

Je hoche la tête et elle a la gentillesse de ne rien ajouter. Elle m'enlève la tasse des mains et elle me pousse à m'allonger. Elle se couche derrière moi et serre ma taille avec un bras. Je sais que je n'arriverai pas à me rendormir, mais sa présence m'apaise. Tout aurait été parfait si j'avais été amoureux d'elle…

A suivre…

Voilà pour le pov Draco, le pov Harry écrit par la talentueuse BadAngel arrivera très vite, en fin de semaine prochaine.
Bisous à tous et si vous voulez nous dire ce que vous avez pensé de cette coécriture, n'hésitez pas à cliquer sur « submit review. »