Note : Pas évident d'écrire des fics en revenant du boulot. Désolée pour l'attente.


Chapitre 3

John enclencha le micro de son oreillette et appela Rodney, mais il n'obtint pas de réponse. Il allait répéter son opération quand Carson lui apporta l'oreillette de Rodney, il venait de la trouver sur un des lits de l'infirmerie.

- Beckett, allez dans son laboratoire, je vais inspecter ses quartiers.

Quelques minutes plus tard John entra dans la chambre de Rodney. C'était la première fois qu'il y venait, il faut dire que Rodney passait la plus part de son temps dans son laboratoire. La pièce était tapissée de diplômes, de prix de recherches, et il y avait des photos. Une de Rodney recevant un prix, une de son chat, et une de la station spatiale internationale.

Rodney lui avait dit avoir participé à la mise en place d'un programme pour la station. A cette époque, il rêvait de pouvoir y faire un séjour, il ne se doutait pas que quelques années plus tard il serait le chef scientifique d'une cité perdue dans la galaxie de Pégase.

Une photo posée sur une des tables de chevet attira son attention. Elle représentait l'équipe SGA 1 au complet. Ford, Teyla, Rodney et John. Le Sergent Chang avait fait un portrait de chaque équipe. John prit la photo et caressa du doigt le visage de son ami. Il s'en voulait de ne pas avoir compris que Rodney était malade, la jalousie avait altéré son jugement.

En reposant la photo sur la table, il remarqua que le tiroir de la commode était ouvert. L'arme de Rodney ne s'y trouvait plus, il ne restait que son hostler. Ses soupçons se confirmaient, Rodney allait se tuer. Il en informa Beckett.

oOo

Carson vérifiait la zone sud d'Atlantis et John la zone nord, mais la cité était immense.

Carson avait examiné le laboratoire du scientifique et tous les balcons du secteur sud. Lors de son dernier appel Sheppard avait l'air bouleversé.

Beckett se rappela le soir de son anniversaire. A la fin de la soirée, il ne restait plus que John. Un peu émeché, Carson s'était laissé aller à la confidence, il avait avoué au Major qu'Elisabeth lui plaisait. John lui avait alors révélé qu'il était bi-sexuel avec une nette préférence pour les hommes, mais à l'époque personne n'occupait ses pensées. Si Rodney se suicidait le Major ne s'en remettrait pas.

Rodney, où es-tu ? pria Carson.

oOo

A chaque fois que John rencontrait un scientifique ou un militaire il leurs demandait s'ils avaient vu Rodney. Mais à chaque fois la réponse était négative.

John croisa Kavanaugh. Il hésita un moment à lui demander s'il avait vu Rodney, mais heureusement il se lança.

- Bonsoir. Je cherche McKay. Vous l'avez vu ?

- Oui Major. Il se dirigeait vers le hangar à Jumper. Il a failli me rentrer dedans. Pas même un « désolé ». Môssieur est trop important pour s'excuser ! John partit en courant. Mais ... Major ! Ooooh. De rien ! Pfff ... Y en a pas un pour rattraper l'autre.

John entra dans le transporteur.

- Carson, je me dirige vers le hangar à Jumper. Rodney doit s'y trouver. Rejoignez moi là-bas.

oOo

Jumper 1, bien sûr. John se gifla mentalement pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Il avança prudemment dans le vaisseau. A son grand soulagement Rodney était toujours vivant, mais il tenait toujours son arme. Il était assis côté co-pilote.

- Rodney ? C'est moi.

- Major ? Après un moment. Je suis un lâche ... Je ne peux pas ...

- Quoi ? Vous battre contre le cancer ? Si. Vous pouvez et vous allez le vaincre.

- Non. Ce que je veux dire c'est que je suis un lâche car je n'ai pas réussi à me tuer. Gaul l'a fait lui. Je ne sais pas pourquoi vous m'avez gardé si longtemps dans votre équipe. J'ai toujours eu peur de tout, je suis un boulet pour vous tous.

John venait de s'asseoir sur le siège du pilote.

- Rodney. Je vous dois la vie. Combien de fois vous nous avez sauvé ? Vous avez sauvé chaque personne sur Atlantis. Rappelez vous, l'entité, le jumper coincé dans la porte, les nano-virus, la tempête, et j'en passe.

- Gardez ça pour mon éloge funèbre.

John soupira. Il hésitait entre frapper son ami pour le faire réagir ou le prendre dans ses bras. Finalement il lui prit son arme.

- Vous savez John, j'ai vu ma mère mourir d'un cancer, on l'a diagnostiqué et en quatre mois la maladie l'a emportée. Ce fut si rapide. Plus les jours passaient plus elle perdait de son autonomie.Je ... je ne veux pas finir comme elle. Rodney pleura doucement. John lui prit la main.

- Ecoutez Rodney. Je vous promets que je vous aiderai si ... John ne put finir sa phrase. Sa gorge était serrée. Il ramena la main de Rodney contre sa joue et ferma les yeux.

- Euh ... Major ... Vous faites quoi ? Je ne vous savais pas si affectueux.

John ouvra les yeux et vit un Rodney figé, les yeuxgrands ouverts.

- Je dois vous avouer quelque chose. Il n'y a que Carson qui est au courant. Il n'y a pas que les femmes que j'aime. J'aime aussi les ...

- Dites moi que c'est les Wraiths ... plaisanta McKay.

- Non non. John sourit. Même malade Rodney gardait son sens de l'humour.

- Oh. Je vois. Mais ... Vous voulez me faire comprendre que je ... que vous ...

- Oui.

- Mais Major. Ce n'est pas mon cas, j'aime les femmes et uniquement les femmes.

John lâcha la main de Rodney.

- John, je suis désolé. J'espère que vous ne m'en voulez pas, je ne veux pas perdre votre amitié.

- Surtout pas. Je serais toujours là pour vous. Amis ?

- Amis. Bon, il faut que je vois Carson, je ne me sens pas bien, je me sens faible.

- Je suis là Rodney. Ils n'avaient pas senti la présence de Beckett. Major, vous pouvez aller à mon bureau récupérer ma trousse ?

John partit en courant. Beckett prit sa place sur le siège du pilote.

- Rodney ? Je ne comprends plus rien. L'autre jour ... tu m'as dit que ...

- Oui Carson, j'aime John mais si je ne guéris pas il souffrira moins.

Rodney baissa les yeux et observa ses mains.

Beckett brisa le silence :

- Ca va aller ?

Rodney releva la tête et regarda son ami.

- Oui. Un sourire se dessina sur son visage. Ca ne peut qu'aller mieux, il m'aime. John m'aime.

Beckett avait maintenant devant lui un adolescent. Il était heureux de savoir que son patient préféré avait une raison de se battre contre la maladie. Il tapa amicalement l'épaule de Rodney.

TBC.