Note : Pour mémoire, cette histoire se situe pendant la saison 1. Oh le calvaire pour l'écrire. Vivement les vacances. Chapitre 5

La trahison est la seconde nature des femmes

Extrait de « L'amour » de Paul Léautaud

(écrivain français 1872 – 1956)

(1)

Sora surveillait le Major. Il était toujours dans les vapes, pas étonnant après le coup qu'il avait reçu sur la tête. Avec de la chance, cette prise inestimable lui permettra de revenir dans les bonnes grâces de Kolya.

Elle voulait absolument retourner sur sa planète, le retrouver. Ils devaient se marier quelques jours après l'attaque d'Atlantis. Mais la vie en avait décidé autrement. Son plan devait obligatoirement fonctionner, c'était vital pour son futur couple.

Elle entendit du bruit, quelqu'un approchait. Elle prit le P-90 du Major et attendit. Soudain, elle le vit, sortant de la forêt, accompagné de deux gardes. Il était beau dans son uniforme, son père avait été fier d'accorder la main de sa fille à cet homme. On lui prévoyait un brillant avenir dans l'armée Génii. Elle lâcha l'arme et se jeta dans ses bras.

- Layrou !

- Sora ma chérie. Je suis si content de te voir.

Puis le Lieutenant reprit de la prestance et la repoussa gentiment. Il ne fallait pas qu'elle oublie son grade.

- Je vois que tu as réussi. Tu seras récompensée pour ceci.

- Merci Lieutenant. Cela a été très dur de gagner leur confiance. Leur tort a été de croire qu'une femme est faible.

- Oui. Comme le Major a évité le piège tendu sur Lidice, Kolya a demandé qu'on le récupére. Ils nous sera bien utile dans les recherches sur le gène des Anciens. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour nous contacter ?

- Le piège de Lidice a presque marché. Le Docteur McKay a été gravement malade à cause des radiations. SGA1 a été dissoute pendant un long moment.

- Bien. Le Lieutenant caressa le collier de Sora. Je pensais que le transmetteur sub-spatial ne fonctionnait plus ou que tu avais été tuée.

- Non, le collier fonctionne très bien.

- Ramenons Sheppard. Il ne faut pas traîner, les autres le recherche sûrement.

- Attends, j'ai récupéré un dispositif ancien et je l'ai caché içi lors de la première expédition.

- Je te donne cinq minutes. Après, nous partons sans toi.

Elle le taquina.

- Tu laisserais tomber ta fiancée ?

Le Lieutenant ne répondit pas. Sora sentit une boule se former au fond de sa gorge.

oOo

Rodney prit le commandement des opérations. Le Lieutenant Jones voulut contester mais Teyla lui conseilla de se taire. Le scientifique n'était pas à prendre avec des pincettes. Rodney exposa son plan puis regarda autour de lui pour voir si quelqu'un n'était pas d'accord.

- Excellent plan, Docteur.

- Merci Jones. N'oubliez pas, les radios sur le canal 2. Contact toutes les dix minutes. Teyla, avec moi.

Les groupes partirent chacun de leur côté.

oOo

Layrou regarda sa montre. Trois minutes qu'elle était partie. Sora sortit de la forêt, mais elle n'était pas seule. McKay la tenait par les cheveux et avait collé son arme sur la tempe.

- Relâchez la, hurla Layrou.

- Relâchez d'abord le Major.

John qui venait de reprendre connaissance se retrouva avec un couteau sous la gorge. Il fut surpris de voir Rodney avec un otage. Il avait l'air sérieux, très professionnel, s'il ne le connaissait pas, il aurait presque eu peur de lui.

- Je vous jure que si vous ne relâchez pas le Major, j'explose la jolie petite tête de Sora.

- Vous bluffez ! Tuez la et je vous abats dans la seconde qui suit.

- Sora a dû vous raconter l'effet qu'a eu votre bombe sur mon organisme. Je suis mourant. Je n'ai plus rien à perdre.

- Pitié, relâche le, pleura Sora.

Layrou hésita un instant, et il lâcha son couteau pour prendre un révolver. Rodney en voyant ça tira plus fort sur la chevelure de la jeune Génii.

- Vous croyez que vous allez gagner seul contre nous trois ?

- Qui vous dit que je suis seul ? Layrou fronça les sourcils. Jumper 3 à vous.

Le jumper apparut au dessus de la fôret.

- J'ai encore quatres hommes cachés dans les bosquets prêt à vous abattre, argumenta Rodney. Vous avez perdu.

- D'accord ! hurla Layrou. Mais je ne partirai pas seul.

Rodney prit peur. Le plan tournait au vinaigre.

Layrou tira, mais pas sur John, sur Sora. Une balle en pleine tête. Rodney s'écarta juste à temps, la balle avait continué son chemin.

John donna un coup de coude dans le ventre du Génii et le fit passer par dessus son épaule. Il ne laissa pas une seconde de répit à Layrou, John se jeta sur lui et le roua de coups.

- Espèce d'ordure. Je vais te tuer.

Le Génii ne se défendit pas, en fait, il s'était brisé la nuque en tombant mais John ne le savait pas. Rodney se précipita vers lui et l'éloigna du corps du Génii.

- Arrêtes ! Il est mort.

Il l'obligea à le regarder droit dans les yeux.

- Rod ... Rodney ?

Il soupira bruyamment et prit le scientifique dans ses bras. Tout à coup, il s'écarta.

- Attends, tu as dit tout à l'heure que tu étais mourant. C'est vrai ?

- Non, je bluffais.

- Merde, je croyais qu'il t'avait tué !

- Il a tué Sora, sa fiancée.

- Sa fiancée ?

- Oui, elle me l'avait dit juste avant que je l'amène devant Layrou. Finalement, je crois que je le comprends, il se savait condamné et il a préféré tuer celle qu'il aime. Je n'aurai pas pu vivre une seconde de plus s'il t'avait tué.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu viens de dire ? Tu ...

Rodney ferma les yeux. Sans le vouloir il avait avoué ses sentiments.

- Excuses moi Rodney, j'ai mal interprêté ta phrase. Je sais que nous sommes que des amis et je te ...

- Non. Tu avais raison.

Le militaire forma un O avec sa bouche. Jones est ses coéquipiers arrivèrent à ce moment là.

- On en parlera ce soir, murmura Rodney.

oOo

Deux heures plus tard, ils se retrouvèrent à l'infirmerie. John était assis sur un brancard pendant que Carson le soignait, il avait droit à quelques points de suture à la base du crâne. Pour une fois, Rodney n'avait pas besoin de soins, mais il restait assis sur le lit à côté, les deux hommes était face à face, ils ne se quittaient pas des yeux. Carson posa un pansement et se racla la gorge.

- Bon, j'ai l'impression d'être de trop içi. Major, j'aurai dû vous garder pour la nuit, mais je pense que vous ne serez pas seul ce soir. Rodney, je vous le confie.

Il parla dans le vide. Ses deux amis étaient déjà dans un autre monde.

oOo

Le trajet jusqu'à la chambre de John se fit en silence. Rodney n'osait à peine respirer, des frissons parcouraient entièrement son corps. Il était à deux doigts de plaquer son ami contre un mur. John était calme, sûrement l'effet de la lidocaïne et d'une petite commotion. En vérité, il ne croyait pas à tout ça. C'était trop beau, trop irréel. Il allait se réveiller seul dans sa chambre.

oOo

Ils entrèrent dans la chambre et la porte se referma. Ils restèrent un long moment sans se parler, sans bouger. Maintenant qu'ils se retrouvaient devant le fait accompli, ils ne savaient pas quoi faire.

- J'ai peur, murmura Rodney.

- De quoi ?

- De te perdre, comme j'ai failli te perdre aujourd'hui. J'ai peur de ce qui pourrait arriver si je retombe malade.

- C'est pour cela qu'on ne doit plus perdre de temps. Nos vies sont menacées chaque jour, par les Wraiths, par les Géniis. Imagine qu'une banque te donne tous les jours 86 400 dollars. Tout ce que tu n'as pas dépensé dans la journée t'est enlevé le soir. Mais chaque matin, la banque t'ouvre un nouveau compte avec à nouveau 86 400 dollars. Et elle peut interrompre ça à n'importe quel moment, sans préavis, elle ferme le compte et il n'y en aura plus d'autres. Que ferais tu ? Tu dépenserais chaque dollars à te faire plaisir et à offrir quantité de cadeaux aux gens que tu aimes. Tu ferais en sorte d'utiliser chaque dollars pour apporter du bonheur dans ta vie et dans celle de ceux qui t'entourent. Cette banque magique c'est le temps, chaque matin au réveil nous sommes crédités de 86 400 secondes de vies pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir, il n'y a pas de report. Ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu. La vie est courte Rodney, il faut en profiter au maximum. (2)

Rodney fut bouleversé par ce discours philosophique. Au début de sa maladie Rodney avait profité de chaque jour. Il jouait au poker, buvait des bières ... Depuis sa rémission, il profitait moins de la vie. Il s'approcha de John et posa sa main sur son visage.

- Merci, murmura t'il. Merci d'être là, de m'avoir soutenu quand j'étais malade, merci d'être resté quand je t'ai fait croire que je n'aimais que les femmes. Tu as été un véritable ami.

Doucement, il approcha ses lèvres de celles de John. Il les effleura, mélant son souffle au sien. Puis il l'embrassa délicatement, avec tant de douceur que John crut fondre. Le baiser ne fut que volupté, légèreté, sensualité. Jamais il n'avait connu ça, pourtant le militaire avait eu des relations avec des membres féminins et masculins, mais jamais il n'avait été vraiment amoureux. Dieu, qu'il aimait cet homme ! Il fallait absolument qu'il le sache.

- Je t'aime, déclara John entre deux baisers.

oOo

Un mois plus tard.

Ils entrèrent dans l'infirmerie en rigolant, revoyant la tête qu'avait fait Radek en découvrant sa photo placardée partout au mess. Il avait un peu trop bu, et s'était déguisé en femme. Bien sûr, John avait profité de ce moment d'égarement pour prendre un cliché.

- Alors Carson ? Ca va ? Tu as vu la photo de Zelenka ?

L'écossais faisait une drôle de tête. En fait, il n'osait pas regarder le scientifique dans les yeux.

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi ce papier ? Mes résultats sanguins ?

Le médecin observait maintenant ses pieds.

Rodney comprit. Sa main trembla, il la mit derrière son dos et chercha celle de John. Il l'attrapa et la serra fort. Si la vie était une banque, le cancer était le fisc.

TBC.

(1)C'est bien un homme qui dit ça !

(2) Ok, je l'ai piqué dans un pps (power point) appelé « Banque ». Si vous voulez, je vous l'envoie.