CHAPITRE 3 – « I want your sex » Georges Michael, 1987.
La jeune femme blonde avait à peine franchi le seuil qu'elle fut plaquée contre la porte refermée à son arrivée. Regina dévorait déjà son cou et son lobe d'oreille sans qu'elle n'ait pu prononcer un mot.
Elle écarta les bras chargés, impuissante et ne sut ou ne put repousser son assaillante. Dans une main, elle tenait son disque dur avec des films sélectionnés spécialement pour la soirée et de l'autre, elle maintenait fermement une bouteille de vin rouge. Emma essaya de se dégager avant qu'il n'y ait de la casse :
– Regina, attendez.
Elle pouvait sentir ses mains parcourir avec convoitise tout son corps, tandis que celle-ci lui murmurait à l'oreille :
– Depuis que tu as posé tes mains sur moi, je n'ai pensé à rien d'autre. … Et depuis que je t'ai vue cet après-midi …. Regina souffla dans le creux de son oreille : Je n'ai pensé qu'à ce que je te ferai ce soir…
Emma fit disparaitre ce qu'elle avait apporté pour empoigner les mains de son amie et maintenir son attention. Elle serra plus fort qu'elle ne le souhaitait, elle aussi avait besoin de concentration et par tous les dieux que c'était difficile. Elle attendit que Regina s'immobilise et la regarde, intriguée… et frustrée :
– Regina, je ne pense pas que ça soit une bonne idée…
– Pourquoi ?
– Déjà … pour commencer… Votre rupture… heu … le départ de … Emma ne savait comment le formuler sans être maladroite ou trop directe… C'est un peu trop tôt…
Le regard de la jeune brune s'assombrit et la tristesse voila ses yeux :
– Tu me fais oublier, Emma. Ma peine, ma douleur. Tu me fais tout oublier et c'est tout ce qui compte… si tu t'inquiètes pour notre amitié, … tu n'as pas à t'en faire… On se donnera des règles …
– Je ne sais pas … Je …
Regina glissa sa cuisse entre les jambes d'Emma et appuya sur son sexe. Sa voix se fit plus rauque, plus sûre :
– Allons, tu ne vas pas me faire croire que tu n'y as pas pris du plaisir, toi aussi ? Ton souffle court à l'instant et le langage de ton corps me disent le contraire.
Emma avait en effet du mal à retrouver un rythme normal, et dans les battements de son cœur, et dans sa respiration.
– Vous y avez bien réfléchi, on dirait.
– Oui.
La Maire effleura la peau de sa gorge et lui mordilla le cou, tout en se collant à elle. Elle ponctua ses morsures par ces affirmations :
– Je n'ai pas besoin d'Amour… Tu as raison. J'ai eu mon tour… Je suis entourée et comblée … J'ai Henry, ma famille, mes amis … Je t'ai, toi.
Un coup de langue. Gourmand. Incitant.
– Tu vois… Aucune attache amoureuse. Que du plaisir !
Regina défit ses mains d'une emprise plus lâche, plus soumise. Elle ondulait contre le ventre de sa compagne. Emma cédait petit à petit. La dernière affirmation finit de la convaincre :
– Pas d'obligation, pas de responsabilité !
Elle pouvait sentir qu'Emma se résignait. La jeune femme brune la poussa doucement mais fermement en avant, vers le salon, refermant magiquement la porte derrière elles, avec un sourire étrange. La Shérif déglutit à nouveau, le regard de son amie rivé sur son corps et affamé ne présageait rien de bon… ou si, des tortures délicieuses et ouvert à l'imagination. Emma rendit les armes.
Deux mains chaudes se glissèrent sous son pull et empoignèrent sa taille, l'attirant violemment contre le corps de Regina. Emma frémit, tremblante d'impatience tandis que la pointe de la langue de la Reine traçait une ligne du bas de son cou à l'arrière de son oreille. Ses mains remontèrent le long de son abdomen, caressant sa peau avant de venir s'immobiliser sur ses seins, sous son soutien-gorge. La sensation d'attente était douloureuse et déclencha un choc électrique dans tout son corps. La douce chaleur qui s'était installée plus tôt dans son bas ventre l'irradiait totalement. Regina lui chuchota :
– Déshabille-toi, Emma. Déshabille-toi.
Fébrile, la jolie blonde ne se fit pas prier. Elle recula de quelques pas et se défit de son blouson, de son pull. Elle n'était pas pudique habituellement, mais la situation avait quelque chose d'irréel, de tendu. Regina avait une idée derrière la tête et il était évident qu'elle était en train de mettre à exécution son plan. Ne lui avait-elle pas avoué qu'elle avait pensé à ce qu'elle lui ferait toute la journée ? Et elle, pauvre incrédule, tombait dans son piège sans lui poser des questions…
Emma ne réfléchissait déjà plus outre mesure, guidée par son instinct. Elle se déchaussa rapidement puis déboutonna son jeans qui glissait le long de ses jambes musclées et nues. Regina se lécha les lèvres avant d'esquisser à nouveau un sourire carnassier. Elle lui tournait autour, lui donnait l'impression de se retenir de se jeter sur elle pour la dévorer la maintenant, tout de suite, sur le fauteuil. L'ancienne Reine lui intima d'un geste de la tête de continuer.
Les sous-vêtements de coton frottaient sur la pointe érigés de ses seins et renforçaient un toucher languissant. Ils étaient de trop. Trop lourds, trop opaques.
Regina ne manquait pas un geste, scrutant chaque centimètre de peau, appréciant la vue de l'abdomen finement ciselé, la taille fine et les petits seins bien ronds qui pointaient fièrement. Son enthousiasme augmentait et devenait palpable. Elle devait se faire violence pour ne pas lui arracher le reste de vêtements, elle-même. Mais cela faisait partie du jeu. De son jeu.
Emma fit enfin glisser sa culotte le long de ses jambes, doucement, excitée à son tour par les sensations que son corps mis à nu provoquait chez sa compagne. Ses longs cheveux blonds ondulaient le long de ses épaules et ses yeux vert intense étaient tout aussi impatients que ceux de Regina. Elle en profita pour la regarder plus attentivement, pour la détailler à son tour, également.
Son maquillage était subtil et délicat. Elle avait pris soin de lisser ses cheveux et de les rassembler en arrière, en une queue très basse, maintenue par une bande de soie rouge. Elle portait un haut corset de velours noir au-dessus d'une blouse blanche mettant en valeur un magnifique décolleté plongeant. Le tout descendait jusqu'à un pantalon noir moulant ses hanches fines. Elle était chaussée de bottines à talons hauts fermées par un laçage de cuir foncé. La Reine déchue se mouvait avec grâce et Emma, hypnotisée, ne pouvait en détacher son regard. Chacun de ses mouvements était une provocation.
Regina fit un simple geste du poignet et Emma se retrouva magiquement assise sur une chaise matelassée. Elle était encore libre de ses agissements mais sous l'emprise de son charme. La Maire s'approcha, confiante et s'installa langoureusement à califourchon sur les cuisses nues de son amante. Ses doigts s'enfouirent dans sa chevelure et saisirent de longues mèches rebelles. Ils maintinrent fermement sa tête en arrière, exposant sa nuque, tandis que l'autre main traçait sur sa peau douce et chaude des arabesques brûlants, de son flanc, en passant par ses seins, puis de son ventre à ses cuisses, jusqu'à l'aine.
– Dis-moi, Emma, depuis quand n'as-tu plus perdu le contrôle ?
Regina lécha la base de sa nuque et remonta le long du nerf jusqu'à l'oreille, tout en ronronnant. Elle goutait sa peau, s'enivrait de son parfum. Emma frémissait, sa respiration se bloquait par à-coups. Son silence en disait long.
– T'est-il déjà arrivé de perdre le contrôle ?
Le souffle d'Emma était hérétique et s'emballait grandement. Elle n'était pas loin de la crise cardiaque. Les mots restaient bloqués dans le fond de sa gorge. Elle ne se sentait pas prête à baisser toutes ses barrières, même si l'envie, … ou autre chose, la pressait. Le monde autour d'elles avait cessé d'exister. Le temps et l'espace ne comptaient plus. Plus rien n'avait d'importance que la bouche et la voix de Regina et ces doigts inquisiteurs qui la rendaient folle. Elle se cambra pour mieux sentir ses caresses, quémandant ce qu'il y avait à prendre. N'y tenant plus longtemps, Emma se laissa emportée par son désir et captura de ses bras sa compagne, voulant l'embrasser fougueusement.
Regina s'écarta et, par un autre tour de magie, lui emprisonna les mains aux accoudoirs du fauteuil. La jeune femme blonde tenta de se dégager de ses liens :
– Mais !
– Tttttt. Regina n'éleva pas la voix, elle veillait à la garder suave et enchanteresse : Tu n'as pas répondu à ma question.
Elle posa ses mains sur ses seins et elle se mit à les peloter avec sensualité, pinçant délicatement les bouts pour faire réagir les tétons. Emma grogna. La jeune femme brune se retira et lui dit :
– Je te la repose une dernière fois. Sois honnête. Je t'interdis de mentir ou de tricher.
Emma était sous son emprise, avide de sa bouche, en attente de son toucher. Qu'elle la pose, cette foutue question ! Elle était prête à tout accepter.
– As-tu déjà perdu le contrôle ?
Regina interrompit ses intentions et planta ses yeux dans les pupilles verts qui la dévoraient intensément. Emma soutint son regard, digne, et répondit franchement :
– Non.
– Veux-tu perdre le contrôle ?
Sans attendre de répondre, l'Evil Queen insinua sa main entre leurs jambes et caressa son sexe bouillant et humide. Emma se mordit les lèvres jusqu'au sang et jusqu'aux larmes.
– Haaa têtue, on dirait… et fière avec ça.
Emma redressa la tête pour confirmer sa résistance. Regina la caressa toujours, accentuant la pression sur les lèvres gonflées, effleurant son clitoris. La prisonnière gémit tout en se retenant de se laisser aller. Elle ferma les yeux pour mieux se contrôler mais, c'était peine perdue. Cela intensifiait ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Tout son corps était en feu et demandait à être délivré. Regina se pencha au-dessus de son épaule et colla sa bouche à l'oreille de sa compagne. Elle s'engagea de son souffle chaud sur sa peau sensible :
– Je te promets aucune douleur. Que du plaisir, Emma. Je te promets de t'écouter et d'être attentive à toi. Je te promets de m'arrêter immédiatement et sans te poser de questions dès que tu prononceras le mot « Samois ». Tu entends, c'est toi qui commandes…
Elle s'éloigna de son oreille et traça une ligne humide avec sa langue le long de sa nuque. Elle se repositionna face à elle et la regarda à nouveau. Elle prit son menton de sa main libre et l'intima à ouvrir les yeux pour y lire la réponse. Regina n'avait pas diminué le rythme de ses caresses et Emma s'était accrochée aux accoudoirs comme si sa vie en dépendait. Elle regarda Regina droit dans les yeux, à la recherche d'une once de malveillance, mais tout ce qu'elle y vit c'était de la sincérité et de la douceur. Regina avait envie d'elle, tout comme elle avait envie que ses doigts continuent à lui procurer ce plaisir.
– Laisse-toi aller. Aie confiance… Je sais que tu en as envie. Dis-le moi.
Regina appuya de son majeur sur son clitoris et dessina des petits cercles.
– Oui, souffla enfin Emma.
– Oui quoi ? Je veux te l'entendre dire.
– Oui, je veux perdre le contrôle, dit-elle à bout de souffle.
– Très bien. Ferme les yeux.
Sa voix était rauque et profonde. Et sans plus aucune résistance, Emma lui obéit et ferma les yeux. Elle écouta attentivement tandis qu'elle sentit que Regina se redressa et marcha dans la pièce. Elle pouvait percevoir qu'elle la contournait et qu'elle se penchait au-dessus d'elle, par derrière. Son odeur était doux, parfumé et captivant. Elle murmura :
– Quoiqu'il arrive, n'ouvre pas les yeux.
Emma inclina la tête, en signe d'accord et ferma plus fort les paupières. Regina revint à sa place et posa ses mains douces et chaudes sur les genoux de sa partenaire. Elle pouvait sentir son souffle chaud entre ses cuisses.
– Tu es magnifique, Emma.
Le compliment était sorti spontanément, naturellement et surprit même l'initiatrice. Soudain, Emma sentit sa langue, là, au niveau du haut de son genou. Douce et humide. La Reine saisit une cheville et porta la jambe à ses lèvres, écartant l'autre pour pouvoir mieux s'installer entre ses cuisses.
Emma voulait tendre ses mains, attraper son amie et l'attirer à elle, mais ses entraves l'en empêchaient. Elle grogna de frustration.
– Tu auras bien assez à te laisser faire… Crois-moi, lui dit-elle. Juste… laisse-toi aller.
La jeune blonde s'adossa confortablement sur le dossier et accueillit la sensation de cette langue sur sa peau qui réagissait comme si elle était à vif. La température de son corps montait en intensité, comme la chaleur entre ses jambes. Elle pouvait entendre les battements de son propre cœur s'emporter.
La langue suivait le chemin de la main libre et lui léchait l'intérieur de la cuisse. Parfois, Regina lui mordillait doucement la peau, tout en remontant lentement vers son bas-ventre. Elle prenait de lentes et des grandes inspirations, s'imprégnant de l'excitation grandissante de sa compagne. Elle écarta plus largement, de son genou, l'autre jambe, l'exposant totalement à son regard.
Emma ne bougea pas, elle attendait, ressentait chaque centimètre de son corps qui suppliait, avide, des caresses. Elle ne savait pas où elle avait envie d'être touchée, ni ce qu'elle souhaitait : être délivrée ou caressée partout à la fois.
Regina déposa son pied. Le doigt de sa tortionnaire remonta le long de sa cuisse. Elle glissa ses mains sous les hanches d'Emma et les souleva autant qu'elle put, pour les ajuster à l'orée du fauteuil. Emma pouvait l'entendre respirer, ressentir son souffle chaud sur son sexe. Elle se redressant plus haut sur ses genoux et se pressa alors contre elle, calant son ventre sur son sexe. Elle s'inclina en avant et sa langue s'attarda sur son ventre, sous ses seins, plutôt qu'au centre brûlant, qui demandait toute son attention.
Le plaisir se transforma en douleur intense et un tourbillon de désir inassouvi envahit Emma.
– Regina, gémit la jeune femme blonde.
Elle ne pouvait plus supporter plus longtemps un tel supplice. Elle s'efforçait de rester assise sans contracter ses muscles, de laisser les choses lui arriver, comme Regina le lui avait demandé. Mais c'en était trop. Elle n'avait jamais fait cela avant. Elle avait toujours été actrice, jamais elle n'avait obéi à qui que ce soit. Elle avait toujours été responsable de son propre plaisir, du plaisir de ses partenaires. Or, cette fois, dans ce salon, chez la Maire, elle obéissait et il était vrai qu'elle ressentait un plaisir indéniable à s'abandonner.
La Reine déchue, à nouveau agenouillée, n'écoutait que le cœur frénétique et la respiration saccadée de sa proie. Les suppliques lui indiquaient le bon ton et la justesse de ses gestes. Sa langue descendit le long de son ventre, lentement, et s'arrêta sur le pli de son assise. Elle y laissa une tendre morsure. Le corps d'Emma réagissait plus vite que ce qu'elle avait pensé. Et celle-ci était plus docile que ce qu'elle avait estimé. Elle fut étonnée de cette confiance aveugle et de cet abandon total. Contre toute attente, Emma l'encouragea à poursuivre ses actions :
– Je t'en prie... Continue !
Regina prenait note de chaque frisson, de chaque souffle. Le corps d'Emma était une carte dont elle n'avait qu'à suivre les directives. Chacun de ses mouvements étaient chorégraphiés et appréciés pleinement. Elle se promit de faire durer le plaisir aussi longtemps que possible. Elle continuerait jusqu'à ce que ce plaisir se transforme en douleur et qu'Emma la supplie d'y mettre fin. Ses mains, sa langue et sa bouche s'activèrent alors sans répit, parcourant sa peau brûlante, exceptée là où elle en avait le plus envie.
Emma ne pensait à rien, elle n'était que sensation soumise à ces lèvres sur son torse, à cette main qui caresse son sein et à ces dents qui mordillent son autre téton tendu. Elle n'était que gémissements, râles et halètements, avant même que Regina ne l'ait embrassée. Et à cet instant, Emma prit conscience qu'elle ne pouvait plus penser à rien d'autres qu'à ses lèvres sur les siennes.
Comme si Regina avait lu dans ses pensées, elle s'écarta subitement de son ventre, à regret. Emma pouvait sentir qu'elle éloignait son corps du sien, qu'elle n'était pas très loin, debout, à la regarder, à réfléchir. Elle bougea la tête dans tous les sens, inquiète et avec une étrange sensation d'abandon.
– Qu'est-ce qui se passe ? s'enquérait-elle, presqu'affolée.
Regina perçut sa détresse et posa une main chaude et protectrice sur son épaule, elle se baissa à sa hauteur et toujours dans l'ambiance :
– Je ne devrais pas faire ça, murmura-t-elle.
Emma ne disait rien, à l'affut du moindre son, du moindre geste. Elle avait envie que Regina exécute tout ce qu'elle ne devrait pas faire. Elle avait envie de tout prendre et de se donner.
– Si je le fais, ce-
Et comme un déclic, une poussée irrésistible, la Sorcière s'empara de ses lèvres. Elle découvrit sa bouche, oubliant leur échange de la veille. Sa langue caressant une lèvre, puis l'autre. Puis elles approfondirent leur baiser en se mordillant sensuellement. Emma mêla sa langue à la sienne, communiquant leur envie mutuel. La chaleur de ce baiser qui montait en elles, associée à chaque caresse, augmentait leur trouble et leur désir à la fois.
Regina appuya son poids contre elle et ses mains reprirent possession de son corps avec avidité. Elle n'arrêta pas de l'embrasser et ne se donna pas la peine de reprendre son souffle. Emma se contorsionna contre elle, contre sa jambe, à la recherche d'un contact, de cette délivrance parfaite.
Regina sourit entre ses lèvres, comprenant le mouvement et s'écarta.
– Pas tout de suite.
Dans un mouvement du poignet, elle se transporta, toutes les deux, dans la chambre. Emma sentit un courant d'air froid parcourir sa peau qui la fit frissonner.
– Garde les yeux clos.
Ensuite, la Shérif perçut le son de d'une fermeture éclair, le bruit sourd de ses bottines délassées et le doux bruissement d'étoffes. Elle imaginait alors le corps nu, les muscles minces et les jambes élancées de la Maire. Elle pensa à ses seins, à son ventre et à son sexe.
Son sexe.
Elle n'avait pas besoin de la voir pour savoir qu'elle se tenait droite devant elle, majestueuse. Elle n'avait pas besoin de la toucher pour savoir qu'elle était aussi chaude et aussi excitée qu'elle. Elle n'avait pas besoin de la sentir contre elle pour savoir que leur désir ardent l'une pour l'autre était réciproque.
– Si je te détache, tu promets de ne pas bouger ?
– Oui, promit-elle à son tour. Tout ce que tu veux.
Elle sentit sa peau nue toucher la sienne lorsqu'elle la détacha manuellement. Elle tremblait d'envie, mais elle ne bouge pas. Elle ne ferait rien qui pourrait compromettre cette nuit.
– Lève-toi, je vais te guider.
Regina la prit dans ses bras et Emma pouvait ressentir chaque parcelle nue de son corps contre le sien. C'était électrisant. Regina la déposa sur le lit, en son milieu et lui demanda de s'allonger sur le dos. La chaleur de ce corps suscitait en elle à la fois un réconfort et un désir violent. Du bout des doigts, en accompagnant sa position, elle caressa son épaule, puis ses seins. Sa poitrine se tendait et se frottait, au rythme de sa respiration, contre la paume de ses mains chaudes. Regina descendit plus au sud et se plaça entre les jambes écartées de son amante soumise. Elle s'attarda à nouveau au niveau de l'aine puis descendit davantage pour s'installer, à genoux sur le sol. Elle agrippa les hanches d'Emma et l'attira à elle, au bord du matelas. Elle inspira longuement l'odeur musquée et enivrante du désir de sa compagne.
– Oh Emma… ne put-elle s'empêcher de dire.
Le corps de la jeune femme blonde bougeait au même rythme que sa respiration jusqu'à ce qu'enfin son sexe vienne à la rencontre de sa bouche ouverte et affamée. Regina posa une main sur son ventre pour l'intimer à ne pas bouger. Inconsciemment, peut-être, Emma joignit ses mains à la sienne et emmêlait leurs doigts pour une meilleure prise. Alors la Reine insinua son nez dans sa toison blonde et pressa doucement ses pouces sur ses lèvres. Elle les écarta et les lécha du bout de la langue. Emma frissonnait et luttait pour ne pas bouger. Regina glissa sa langue entre les plis, de haut en bas, lentement, l'effleurant à peine, évitant son clitoris, mais allant peu à peu de plus en plus profondément en elle. Emma se laissa aller à ses sensations, l'orgasme montant en elle comme une explosion dévastant l'ensemble de son corps. Regina souriait, victorieuse.
– Ne bouge pas, lui ordonna-t-elle, souhaitant prolonger l'orgasme encore plus loin.
Elle continua de la caresser de la pointe de sa langue, plus fort, plus insistant. Emma ne put s'empêcher de trembler, ni de retenir les vagues de plaisir déferler en elle, onde après onde.
Après un long moment, la jeune blonde devenait silencieuse et immobile. Son souffle ralentissait et s'apaisait. Regina se redressa doucement. Elle grimpa sur le lit et se blottit contre son amante, épuisée et déjà endormie.
Lorsqu'Emma se réveilla le lendemain matin, le soleil était déjà haut dans le ciel. À sa gauche, un verre de jus d'orange et un pot de café étaient posés sur la table de nuit. Et sur l'oreiller, à la place de Regina, elle trouva une note à côté d'une rose rouge « Henry nous attend à 12h, ne soyez pas en retard, Miss Swan ».
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