Chapitre 7
Coupée ainsi dans son élan, elle le regard, surpris.
« Tu es trop prévisible Granger, je te l'ai déjà dit... » déclara t-il en souriant. Le charme était rompu.
« Quoi ? Tu veux dire que tu savais ce que j'allais faire ? » Le rouge lui monta aux joues. Si elle avait perçut quoique ce soit entre eux, tout ça avait subitement disparu, le charme était vraiment rompu.
« Tu sais, tu as beau être plus intelligente que la moyenne, tu restes une fille... Ne le prends pas mal surtout, s'empresse t-il s'ajouter en la voyant froncer les sourcils. C'est juste que, en tant que fille, si tu ne peux pas obtenir ce que tu veux avec des arguments posés, tu essaieras de le faire avec les sentiments... C'est presque mathématique, et aussi sur que deux et deux font quatre. Et c'est triste à dire, mais quand il s'agit de faire fléchir un mec, vous optez toujours pour la manière la plus simple, mais la plus efficace, soit en faisant appel à vos charmes... Ce qui est loin de nous déplaire, et un succès garanti... Donc pour te répondre, oui, je savais exactement ce que tu allais faire, et même jusqu'où tu allais le faire... »
Hermione avait écouté avec patience, devant admettre qu'il avait raison sur toute la ligne, à un détail près. Croire la connaître si bien était une grave erreur. Le sachant, et surtout piquée au vif par ses remarques, elle s'approcha et répliqua :
« Jusqu'où j'allais aller... En es tu vraiment sûr ? »
Elle prit appui sur lui, et se hissant sur la pointe des pieds, posa ses lèvres sur les siennes, et l'embrassa, tout simplement. Ni l'un ni l'autre se semblait réfléchir, ni même mesurer l'étendue de l'erreur qu'ils étaient en train de commettre. Pour l'instant, tout ce qui comptait pour Hermione, c'était de lui prouver qu'elle n'était pas si prévisible qu'il le croyait, et pour Draco, c'était simplement de répondre au baiser de la jeune fille, qu'inconsciemment il attendait depuis leur dernière rencontre. Il ne voulait rien faire, et comme elle ne semblait pas regretter, allant même jusqu'à approfondir leur baiser, il prit l'initiative d'entourer sa taille de ses bras, la soutenant. Quitte à monter à l'autre qu'il avait tort, autant en profiter, et prendre un peu de plaisir...
Puis, au bout de quelques minutes, qui leur semblèrent ne durer qu'à peine une seconde, Hermione mit fin au baiser, s'éloignant à peine et le regarda, avec tendresse, puis laissa place à une lueur malicieuse, un air de triomphe. Et c'est en ne laissant paraître aucune trace du trouble qui l'agitait, qu'elle lui lança :
« Alors, je suis toujours aussi prévisible ? »
Un large sourire sincère illumina son visage, avant qu'elle ne disparaisse, sans attendre de réponse, ni même contempler son triomphe. Draco, de son côté, resta immobile un long moment, ne semblant pas réagir à ce qui venait de se passer. Elle avait gagné, l'avait bluffé, et tout ceci, à défaut de lui clouer le bec sur ces idées préconçues sur les filles, n'avait fait qu'éveiller en lui des sentiments nouveaux. L'intrigue. Le doute. Le chamboulement de ces certitudes, et la remise en question. Cette fille qu'il croyait connaître s'avérait être une rivale de jeu ; elle était intrigante, et son caractère soupe au lait ne la rendait que plus sexy et attirante. Ne jamais savoir comment elle pouvait réagir allait consister en un défi quotidien ; aussi bien pour la comprendre, que la surprendre, que la contrer, tout simplement. Elle voulait jouer, elle allait trouve son maître... Finalement, cette année n'allait peut être pas finir si mal que ça...
« Bonsoir mon cœur… »
Après avoir quitté Draco, Hermione avait rejoint Harry sur l'un des fauteuils de leur salle commune, au coin du feu. Elle adorait passer du temps ainsi, même si ce n'était plus vraiment 'chez elle'. Le soir le plus souvent, ou quand Harry n'avait pas entraînement et qu'elle le trouvait assis là, elle venait se blottir contre lui, et y trouvait le réconfort et la sécurité dont elle avait besoin. Elle posait sa tête contre son torse et jouait avec sa main tandis qu'il l'enlaçait de l'autre.
« Bonsoir gente demoiselle… Dîtes moi, qu'est ce qui peut bien amener notre préfète en chef ici bas ? »
Hermione sourit, et s'installa face à lui, assise sur ses genoux et passa une jambe de chaque côté de sa taille.
« Oh, je ne sais pas trop, elle avait sans doute un moment de libre, ou quelqu'un à voir… D'ailleurs, tu le connais peut être, il est assez grand, plutôt beau gosse, le regard mystérieux, plein de charme, très doué pour le quidditch, expliqua t-elle, puis elle se rapprochant : mais entre nous, il n'est pas très courageux, plutôt mauvais élève, et la délaisse un peu trop souvent… Pff, y'a vraiment des gens qui ne se rende pas compte de la chance qu'ils ont… »
Elle avait presque murmuré sa dernière phrase, ponctuée d'un sourire malicieux. Puis, elle lui avait déposé un léger baiser au creux du cou, et remonter lentement le long de sa joue, parsemant milles baisers, puis se stoppa net en arrivant aux coins des lèvres. Elle se recula et demanda :
« Tu n'es pas d'accord ? »
Sans perdre son sang froid, mais amusé de ce petit jeu, Harry se redressa légèrement, la souleva et la prit dans ses bras, comme on le ferait avec un enfant, puis pivotant, la posa la où il était assis. Il s'appuya sur chaque bras du fauteuil et s'approcha tout près d'elle.
« Je suis parfaitement d'accord avec toi… » Il marqua une pause, puis ajouta « elle sort avec le capitaine des gryffondors, sans doute le meilleur joueur de toute l'école, adulé de tous, un mec 'plutôt beau gosse' avec qui toutes les filles rêvent de sortir, et elle trouvent encore le moyen de passer plus de temps pour un job des plus ennuyeux, alors qu'elle pourrait le passer avec lui… Alors oui, tu as raison, certaines personnes ne se rendent vraiment pas compte de la chance qu'elles ont… »
Cette fois ci, bien plus qu'un sourire, Hermione éclata de rire, de son rire cristallin qui le faisait fondre. Elle lui attrapa la cravate et l'attira à elle, l'embrassant comme elle en rêver depuis qu'elle avait franchi la porte. Par envie ou culpabilité, elle n'aurait su le dire. Avec ferveur et enthousiaste, elle profita de cet instant romantique ; sans rompre le contact, elle se releva, et debout sur le fauteuil, semblait bien plus grande que lui.
« Prends moi dans tes bras… » Elle s'était éloignée l'espace d'une seconde, le temps de formuler sa demande, et avait reprit possession de ses lèvres. Il s'exécuta, la souleva un peu et elle enroula ses jambes autours de lui. « Et si on montait dans ta chambre, pour être un peu plus tranquille… », proposa Hermione, en lui déposant un baiser suggestif dans le cou, puis un autre et encore un autre…
Il s'apprêta à répondre, mais l'intervention de Dean et d'autres élèves l'en empêcha.
« Tu viens Harry, on va être en retard, on a entraînement, tu te rappelles ? On vous dérange peut être remarque… » s'empressa t-il d'ajouter en voyant Hermione.
« Non c'est bon, on avait presque fini de toute façon » répondit-elle, une lueur de tristesse lui traversant le regard, et qui n'échappa pas à Harry.
« C'est vrai, ajouta Harry, on avait presque fini. Et pour être franc je comptais la poursuivre un peu plus au calme, donc pour cette fois, vous vous passerez de moi les gars. Vous faîtes comme d'habitude, et axez sur la défense, sans forcer. Je vous verrai demain pour voir ce que ça a donné, ok ? »
Hermione se tourna vers lui, surprise. Même carrément étonnée. Il n'avait jamais raté un seul de ses entraînements, et il le faisait là, maintenant, et pour elle…
« Tout ça c'est terminé, déclara t-il comme pour répondre à ses questions muettes. Je te l'ai dit, le plus important, c'est toi. Ils peuvent très bien s'en sortir sans moi, alors que moi… Moi sans toi, je suis perdu. Je n'ai pas pu passer autant de temps que je l'aurais voulu avec Ron, je ne veux pas faire les mêmes erreurs avec toi… »
« Tu as raison, j'ai vraiment de la chance de t'avoir, je ne m'en rendais pas vraiment compte. Je t'aime, tu le sais ça ? »
« J'espère bien que tu m'aimes, s'exclama t-il en s'écartant ; j'ai quand même laissé tomber un entraînement de quidditch rien que pour toi, tu te rends compte ? »
Elle fit mine de s'offusquer, lui donnant une légère claque sur la joue en le traitant d'idiot, puis elle lui prit la main et l'entraîna vers les escaliers.
Le week-end prit fin, et une nouvelle semaine commença, apportant une nouvelle vague de froid et de neige, qui enthousiasmait les plus jeunes, ravis à la perspective de mémorables batailles de boules de neige, mais qui désolait leurs aînés, frustrés de devoir interrompre leur entraînements et matchs de quidditch. Ce fut le cas d'Harry qui malgré ses efforts et ses bonnes résolutions, avait toujours un peu de mal à s'éloigner de ce sport. Ce fut aussi le cas de Draco, ce qui enchantait Hermione à qui leur fragile et nouvelle amitié manquait parfois. C'est donc dans le but d'y remédier qu'elle alla le trouver dans sa chambre. Elle frappa, mais personne ne répondit, et elle vit la porte entrouverte. Après une certaine hésitation, et un regard inutile autours d'elle pour s'assurer qu'elle était bien seule, elle poussa timidement la porte et entra. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit, mais sa curiosité et son penchant pour l'interdit rendait cette intrusion assez excitante. Elle fit le tour de la chambre, s'attarda sur des photos, des objets, des trophées, mais davantage sur une sorte de vase décoré, peint très finement, pas plus grand qu'un verre.
« Je ne crois pas que tu sois la bienvenue ici… »
De surprise, Hermione sursauta et lâcha son trésor qui se brisa dans un bruit sourd. Elle était prise sur le fait, et n'osait le regarder en face. Un sentiment étrange l'envahit aussitôt. Zabini.
« Qu'est ce que tu fais là ! se défendit-elle d'une voix ferme. Tu n'es pas autorisé à rentrer ici, et je te conseille de partir avant que… »
« Avant que quoi ? l'interrompit-il. Tu n'es pas chez toi non plus au cas où tu l'aurais pas remarqué, je suis sûr que Draco sera ravi de savoir que la Sang-de-Bourbe fouille dans ses affaires… »
« Je t'interdis de me traiter ainsi ! s'écria Hermione, les joues rosies de colère. ET je retire 50pts à Serpentard pour insultes. Maintenant, ajouta t-elle en s'avança vers lui, je te conseille de dégager d'ici, avant que j'appelle le directeur… »
Elle voulut passer, mais il lui barra le chemin de son bras. L'occasion était trop belle.
« Non, reste là, puisque tu as l'air de t'y plaire, on va jouer un peu… »
Dans quoi s'était-elle encore fourrée ? ET qu'entendait-il par « jouer un peu » ? Elle essaya de passer de nouveau, mais il la repoussa, et avec force, la rejeta en arrière. Elle tomba sur le lit, et se releva aussitôt, mais il l'a devança et se maintenant près d'elle, la bloqua sur le lit, lui tenant fermement les bras près de sa tête.
« Lâches moi, tu me fais mal ! Je t'interdis de me toucher, tu m'entends ! »
Son ton était ferme mais sa voix tremblante trahissait son angoisse. ET de la voir si vulnérable ne faisait que réconforter le serpentard dans son idée.
« Ne t'inquiète pas, je veux juste jouer un peu, histoire que tu comprennes… »
Elle attendit la suite, mais sa voix s'était évanouie alors qu'il lui embrassait le cou, diminuant de ce fait son emprise sur elle. Elle en profita, et lui asséna un coup de genou qui le plia de douleur. « Sale garce ! » siffla t-il en la retenant alors qu'elle tentait de s'échapper. Il la rallongea de force et cette fois ci, se plaça sur elle, lui bloquant les jambes et ainsi toute tentative de s'échapper.
« T'es vraiment qu'une sale petite traînée ! » s'écria t-il alors qu'elle se débattait.
Instinctivement, et ce qu'il regretta aussitôt, il la gifla. Il voulait lui montrait, la rapprocher de Draco mais là, il allait trop loin. Pour une fois qu'il voulait juste aider, il y mettait un peu trop d'ardeur. Les larmes lui montèrent aux yeux, elle le détestait pour ce qu'il était, et se détestait pour se montrer si impuissante. Et elle détestait Draco pour n'être jamais là quand il le fallait, et pour avoir des amis aussi tordus. Mais tout à coup, ses craintes s'évanouirent, et c'est avec soulagement qu'elle entendit la porte d'entrée claquer. Draco rentrait, elle était sauvée.
« Tu vas le regretter… » ne put-elle s'empêcher de l'avertir, un sourire naissant.
« Ferme la ! » répliqua t-il en resserrant son emprise sur elle. Lui aussi avait entendu Draco, et lui aussi savait qu'il allait passer un sale quart d'heure, d'autant plus depuis que son préfet trouvait son homologue à son goût.
« Lâche moi ! »
Il la fit taire en plaquant sa main sur sa bouche.
Draco rentrait enfin chez lui, après plus d'une heure à supporter Parkinson lui exposant ses beaux projets d'avenir avec lui, depuis qu'elle avait eu la joie d'apprendre l'existence d'une alliance entre leurs deux familles. Dix minutes de plus et Draco aurait tué la futur, ou plutôt ex futur mariée, car il s'était juré au bout de trois minutes de se lancer lui-même l'avada kedrava si cette union parvenait à être célébrée. Il défit sa cape et entendit un bruit étrange. Se tournant, il vit la porte de sa chambre ouverte, et s'approcha. Du pas, il vit son ami, allongé sur son lit, en charmante compagnie vu d'ici. Il sourit malgré lui, puis percuta qu'il s'agissait de SA chambre, et qu'il n'avait pas à y venir comme bon lui semblait et encore moins y amener ses conquêtes d'un soir. Il se renfrogna.
« Zabini, non pas que je désapprouves tes petites escapades noct… »
Il s'arrêta net. En entendant son nom, le serpentard s'était redressé et tourné vers lui, dévoilant ainsi à Draco sa dernière 'conquête'. Quand il reconnut Hermione, Draco sentit une colère l'envahir, tandis qu'Hermione, profitant de cette interruption, se dégagea de l'emprise du serpentard et s'enfuit en courant, sans un regard vers Draco. Il remarqua toutefois qu'elle semblait perturbée et émue, mais pas comme le serait une conquête d'un soir. Et elle pleurait.
« Qu'est ce qu'il se passe ici ? Non mais t'es malade Blaise, qu'est ce qui te prend ! »
