Merci à celles qui m'ont envoyé des commentaires : L'Eclat de la Lune, rony-hermy et Titange013, ça me fait vraiment plaisir, continuez vos belles reviews!Sur ce, la suite!

C'était une journée comme les autres. Ils avaient eu cours toute la journée et finissaient le tout en beauté, avec le cours de soins aux créatures magiques, avec Hagrid. Harry, Hermione et Ron traversèrent le parc de Poudlard, entièrement recouvert d'une épaisse couche de neige blanche. Ils parlèrent de tout et de rien et arrivèrent près de la forêt interdite. Aujourd'hui plus qu'à n'importe quelle période de l'année, elle semblait totalement hostile à quiconque oserait mettre les pieds en son territoire.

-J'espère qu'Hagrid ne sera pas assez fou pour nous emmener là-dedans, dit-il en pointant nerveusement la forêt.

-Quelque chose me dit que t'aurais pas dû dire ça Ron…fit Harry.

Les élèves étant tous arrivés, Hagrid commença son cours.

-Bonjour, aujourd'hui, j'ai des créatures absolument fascinantes à vous présenter, dit-il avec enthousiasme, les Tourkys.

L'expression du visage d'Hermione changea aussitôt. Elle leva une main tremblante.

-Oui Mlle Granger?

-Euh…Professeur, les Tourkys ne vivent-ils pas au beau milieu de la forêt?

-Exactement! J'ai demandé l'autorisation du directeur et il a dit que puisque vous étiez en septième année, j'avais le droit de vous y emmener!

Drago Malefoy échangea des commentaires négligents avec ses deux acolytes, Crabbe et Goyle. Hagrid s'en aperçut et intervint :

-Vous avez quelque chose à dire à propos de mon cours, monsieur Malefoy?

Celui-ci lui jeta un regard noir alors que tous les Gryffondors s'esclaffaient. L'atmosphère se détendit un peu et Hagrid les fit pénétrer à l'intérieur de la forêt interdite. Les rayons du soleil, de plus en plus faibles, faisaient apparaître des ombres effrayantes un peu partout. Ron était blême, Harry sur ses gardes et Hermione, entre les deux. Ils étaient les premiers et ne savaient pas vraiment à quoi s'attendre dans cet univers menaçant. Hagrid écrasa une grosse branche, produisant un son effrayant. Ron fit un bond de côté et bouscula Hermione.

-Pardon Hermione.

-C'est pas grave, dit-elle en rougissant.

Au moins, le peu de luminosité des lieux permettaient de lui cacher sa gêne. Ils s'enfoncèrent donc encore un peu dans la forêt et s'arrêtèrent dans une clairière. Hagrid émit un curieux bruit, entre le cri et le sifflement. Tous les élèves étaient silencieux, se demandant bien à quoi ressembleraient les Tourkys. Même Hermione, en avait simplement entendu parler, elle n'en avait jamais vu, ni en vrai, ni en photo. Puis, des bruits de pas feutrés se firent entendre. On vit tout d'abord deux grands yeux bleus et une magnifique créature émergea de la forêt. Toutes les filles émirent un petit « Ohhh! » d'admiration. C'était une petite bête velue avec un pelage violet. Bientôt, des dizaines de Tourkys apparurent à leur tour. Hagrid tendit la main vers l'un deux et commença à caresser son pelage soyeux. Il invita les élèves à le faire à leur tour. Ils se firent tout d'abord hésitants, mais se familiarisèrent rapidement avec ces adorables Tourkys. Hermione était restée un peu à l'écart quand elle aperçut une petite bête, en recul des autres. Elle était pareille aux autres Tourkys, à la différence qu'elle était bleue. Quand elle s'aperçut qu'Hermione l'observait, elle tourna les talons et s'enfonça dans la forêt. Celle-ci, piquée de curiosité la suivit. Elle savait que c'était dangereux, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Elle partit trop vite pour entendre Hagrid dire :

-Ne vous laissez pas avoir, les Tourkys peuvent paraître bien inoffensifs, mais croyez-moi, ils savent mordre! Vous ne devez en aucun cas les regarder dans les yeux, c'est une race très fière et ça les vexerais.

Elle continua à s'avancer dans les bois, de plus en plus denses, suivant toujours la petite créature bleutée. Après un bon moment de poursuite, Hermione la vit pénétrer dans une grotte. Elle y entra à son tour. C'était sombre et humide. Comment une si jolie créature pouvait-elle se loger dans un endroit pareil? Elle jeta un regard aux alentours, se rendant soudain compte de ce qu'elle avait fait. La peur s'incrusta dans son ventre. La brillante élève n'avait aucune idée du chemin à prendre pour revenir au château. Le froid commençait à se faire sentir. Elle sortit à l'extérieur de la grotte et observa la forêt. Elle ne savait vraiment pas ce qui lui était passé par la tête. Comment avait-elle pu être aussi idiote? Elle se maudissait elle-même. Il faisait de plus en plus noir. Elle décida de retourner dans son abri et se laissa glisser le long de la pierre froide. Hermione replia ses genoux sur sa poitrine et écouta les bruits qui l'entouraient. Au loin, elle percevait le hululement d'une chouette, le sifflement du vent, des bruissements d'ailes…

Elle chercha le Tourky des yeux, mais il faisait trop sombre pour qu'elle le voie. Elle entendit le même bruit de pas feutré qu'Hagrid leur avait fait entendre avant l'arrivée des Tourkys. Elle se tourna vers l'entrée de la grotte. Mais au lieu d'apercevoir la petite bête bleutée, comme elle le croyait, elle en aperçu des dizaines de violettes. Leurs grands yeux bleus luisaient dans l'obscurité grandissante de la grotte. Elle fixait ce regard si pur, sans pouvoir s'en détacher. Elle était comme en transe, elle entendit une douce mélodie à ses oreilles. Puis, une violente morsure à la cuisse la fit sortir de sa torpeur. Elle échappa un cri de douleur. Avant qu'elle n'ait pu se relever, plusieurs Tourkys se précipitèrent sur elle, la griffant et la mordant un peu partout. Elle sentait la douleur la parcourir. Elle appelait désespérément à l'aide, en vain.

Prise d'un regain d'énergie soudain, Hermione se releva et tendit sa baguette droit devant elle.

-Impedimenta! Cria-t-elle.

Les dizaines de Tourkys s'arrêtèrent immédiatement de bouger. Hermione se leva tant bien que mal et réussit à sortir hors de la grotte. Elle n'avait plus qu'à espérer que quelqu'un la trouve. Ron et Harry devaient bien s'être aperçus de son absence, le cours était fini depuis un bon moment. Elle tendit sa baguette dans les airs et en laissa s'échapper un flot d'étincelles rouges. Le soleil était maintenant complètement couché, et elle apercevait à peine un quartier de lune au travers de l'épais couvert des arbres. Elle examina ses nombreuses blessures douloureuses et sentit le froid s'infiltrer à l'intérieur de ses plaies. De grosses larmes roulèrent sur ses joues. Le bout de ses doigts était engourdi. Elle n'avait plus qu'une envie, rentrer au château. Mais lorsqu'elle essaya de se lever une nouvelle fois, elle s'effondra et s'endormit sur le sol.

Elle se réveilla quelques heures plus tard, toujours aussi endolorie. Elle entendit des pas, un peu plus loin. Elle eut crainte que ce soit à nouveau les Tourkys. Mais elle perçut une voix humaine.

-J'espère qu'elle est en vie. Mais où peut-elle bien être passée?

-J'en ai aucune idée. Je ne sais même pas pourquoi on nous envoie chercher dans cette forêt, Hermione ne s'est sûrement pas aventurée jusqu'ici.

Ron et Harry. Ils la cherchaient.

-Nous devrions rentrer Ron. C'est ce que nous a recommandé McGonagall. Il se fait tard, nous aurons plus de chances de la trouver demain, lorsqu'il fera jour.

-Non Harry! Elle ne peut pas rester toute la nuit, seule dans cette forêt, si seulement elle s'y trouve. Je ne pourrai pas fermer l'œil. Si seulement nous nous étions aperçus plus tôt de son absence aussi!

Elle devait leur signaler sa présence. Ils ne la trouveraient pas sinon.

-Ron…Harry…gémit-elle.

Ron s'arrêta brusquement.

-Tu as entendu ça Harry, fit-il, apeuré.

-Non. De quoi tu parles?

-Écoute…

-Ron…Harry, fit-elle, un peu plus fort et articulé.

-Hermione! C'est elle Harry! Hermione, où es-tu?

-Ici…

Ils la rejoignirent et Ron s'agenouilla à ses côtés, vite suivi par Harry, qui lui prit la main.

-Tu es blessée Hermione, qu'est-ce qui s'est passé? Demanda Ron.

Mais elle ne répondit pas et s'évanouit de nouveau. Plusieurs images dansaient dans sa tête. Elle voyait le Tourky bleu, puis la forêt. Elle sentait les morsures sur son corps, le froid qui s'insinuait. Puis Ron, à côté d'elle…Elle sentit qu'on la soulevait et tout devint noir.

Elle ouvrit les yeux lentement. Sa vue était légèrement embrouillée, mais après quelques clignements, elle se rétablit. La première chose dont elle s'aperçut fut qu'elle était au chaud, et qu'elle ne sentait presque plus ses blessures. Elle examina la pièce avant de se rendre compte qu'elle était à l'infirmerie. Tous les autres lits étaient vides. Le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle remua un peu, histoire de désengourdir ses muscles. Quelques instants plus tard, Madame Pomfresh arriva.

-Bonjour mademoiselle, vous avez bien dormi?

-Oui, mais, comment suis-je arrivée ici? Lorsque je me suis endormie, j'étais dans la forêt.

-Eh oui! Une chance que vos copains vous ont trouvé et que le professeur Hagrid vous à ramenée, car vous seriez morte! Pourquoi vous êtes-vous aventurée là, mademoiselle Granger, c'était très imprudent de votre part!

-Je ne sais pas trop madame, j'ai mal à la tête.

-Oui, pardon. Ce n'est pas le moment de vous poser toutes ces questions. Tenez, mangez ceci, vous vous sentirez mieux. Dit-elle en lui tendant un morceau de chocolat.

Hermione l'engloutit et sentit ce qui lui restait de douleur l'abandonner. L'infirmière quitta la pièce, la laissant seule. Elle vit que quelqu'un avait laissé un livre sur sa table de chevet. Elle sourit en reconnaissant l'Histoire de Poudlard. Ce devait être Harry. Il savait que c'était son livre préféré. Elle le prit et commença à le lire, pour la énième fois. Une ou deux heures plus tard, elle ne savait plus, la cloche retentit, annonçant l'heure du dîner. Son ventre gargouilla et elle fût heureuse quand Madame Pomfresh vint lui porter une grande assiettée de toutes sortes de mets délicieux. Elle venait à peine de terminer quand Harry et Ginny entrèrent main dans la main, suivis par Ron. Elle leur sourit.

-Bonjour vous trois, lança-t-elle.

-Salut Hermione, répondit Harry. Et puis, comment ça va?

-Bien, bien! Si vous ne m'aviez pas trouvé par contre, je ne sais pas ce qui me serait arrivé. Merci beaucoup les garçons, dit-elle en regardant Ron.

-Mais voyons Hermione, nous n'allions tout de même pas te laisser là. Répondit Ron. Mais pourquoi, par Merlin, t'es-tu enfoncée si loin dans la forêt?

-Je ne sais pas trop. J'ai aperçu un tourky différent des autres. Il avait un magnifique pelage bleu. Je n'ai pas pu m'empêcher de le suivre…

-Le Tourky de Vénus… dit Harry, songeur.

-Le Tourky de Vénus?

-Oui, Hagrid nous en a parlé. Tu devais être partie. Il nous a dit que lorsqu'une jeune fille apercevait le Tourky de Vénus, elle ne pouvait s'empêcher de le suivre et celui-ci l'emmenait à sa perte. C'est le seul tourky au pelage bleu qui existe. Tu es chanceuse de l'avoir vu. Mais comment se fait-il que lorsque nous t'avons trouvée, tu étais pleine de morsures?

-Il m'a menée à une grotte. Je m'y suis réfugiée et des dizaines de tourkys sont venus. J'ai fixé les magnifiques yeux bleus de l'un d'eux et ils m'ont sauvagement attaqué. Je leur ai lancé un Impedimenta et j'ai réussi à sortir…

-Et nous t'avons trouvé et Hagrid t'a transportée d'urgence ici, compléta-t-il. Tu ne dois plus jamais regarder un tourky dans les yeux, ça les vexe.

-J'ai cru le comprendre, plaisanta-t-elle. Avant que j'oublie, Harry, merci de m'avoir apporté de quoi lire, dit-elle en désignant le gros volume posé sur la table de chevet.

-Moi? Ce n'est pas moi Hermione.

-Ah non?

Ginny sourit.

-Ah! C'est toi Ginny! Merci beaucoup! Dit Hermione en riant.

-Non Hermione, je n'ai rien à voir là-dedans.

-C'est moi, déclara Ron en rougissant.

-Ah oui… Eh bien… merci beaucoup Ron, ça m'a fait plaisir. Dit-elle alors qu'elle rougissait à son tour.

Ils continuèrent à discuter jusqu'à ce que la cloche annonce le début du prochain cours. Harry et les deux Weasley s'en allèrent, lui promettant de revenir dès que possible. Une fois qu'ils eurent refermé la porte, Hermione prit l'Histoire de Poudlard et pressa contre son cœur. Elle était si heureuse que Ron ait pensé à elle.

Fin du Flash Back

Le froid et la peur qu'elle ressentait en ce moment étaient cent fois pires. Elle avait une grosse boule d'angoisse au fond de son estomac et tous ses membres étaient engourdis par le froid. Dans un effort surhumain, elle se redressa sur ses coudes. Elle grimaça de douleur. Ce qu'elle vit était bien pire que ce qu'elle imaginait. Des corps. Des dizaines, des centaines, des milliers de corps. Étendus. Sans vie. Un vrai carnage, jamais elle n'avait vu pire. Qui avait fait ça? Et pourquoi? Elle regarda au loin et vit un étrange nuage en forme de tête de mort. « La marque des ténèbres… » Songea-t-elle. C'était la guerre. Cette maudite guerre. Elle se souvenait encore du jour où elle avait commencé…