5-Fureur
Pendant que Mac avertissait les différentes brigades sur la menace pesant sur les policiers, Danny avait récupéré deux gilets pour lui et Don, qui était actuellement entrain de se changer. Le détective sortit enfin du vestiaire, portant un jean bleu et un T-shirt, et retira sa veste de cuir noir pour mettre le gilet pare-balle que lui tendait Danny. Les deux amis se dirigèrent enfin dans le hall, où une belle agitation régnait, et finirent par s'asseoir sur un des bancs, attendant le retour de Mac. Les deux jeunes hommes restèrent silencieux, un silence pesant qui était rare entre eux.
En fait, Danny ne savait trop quoi dire de plus pour réconforter Flack. Tous deux savaient que l'état de Stella était grave et le jeune expert ne se sentait pas la force de mentir à Don pour le moment. Il préféra observer discrètement son ami, inquiet, et vit son visage sombre et triste. Stella devait s'en sortir car qui sait ce que ferait Don ? Certainement une bêtise…
Un petit groupe de policiers en uniforme passa près d'eux, ne semblant pas les remarquer, et ils semblaient s'être lancés dans une discussion. Ils parlaient assez fort pour pouvoir s'entendre dans tout ce brouhaha et leurs paroles firent tiquer Don. Danny ne le remarqua pas, occupé à saluer Kaile Maka qui les rejoignait.
Agent Anders : Alors, c'est vrai ? Y a un sniper qui a pris des flics pour cible ?
Agent Harris : Ouais. Il a déjà descendu Tara. Tara Clark…
Agent Cortez : J'ai entendu dire qu'il y avait eu d'autres victimes…
Harris : Oui. Une à Central Park mais on ne sait pas encore qui. Et la deuxième est à l'hôpital.
Anders : Qui est-ce ?
Harris : Bonasera, de la scientifique.
Cortez : Attends, Stella Bonasera ? La copine du lieu…
Anders (le coupant et se moquant) Au moins, elle saura ce que c'est que de se trouver sous le feu de l'ennemi, cette planquée. Au lieu de nous chercher des…
Au mot « planquée », Flack s'était levé brusquement, faisant sursauter Danny, et fonçait sur Anders, voulant lui retirer son petit sourire méprisant du visage. Don lui balança son poing en pleine figure et Anders s'étala par terre, sonné. L'agent se redressa et regarda son agresseur, surpris et furieux.
Anders : Non mais vous êtes malade !
Cortez (voulant éviter un affrontement évident) Attends, Anders. Il…
Anders (avec colère) Ta gueule ! (à Don) Pourquoi m'avez-vous frappé !
Don (furieux) Et toi, comment oses-tu ?
Anders (se relevant, écartant Cortez et Harris) Oser quoi ? Je ne vous ai pas manqué de respect à ce que je sache…
Don (d'une voix froide et implacable) En insultant le lieutenant Bonasera, si…
Danny et Kaile avait rejoint Don et essayèrent de le calmer. Sans résultat…Il valait mieux que l'agent au visage tuméfié se taise car le jeune expert n'avait pas la moindre idée s'il en sortirait vivant…
Anders (surpris) Bonas…La scientifique ? Voyons, lieutenant, vous savez bien que ceux-là (mot qui fut prononcé avec mépris) ne font que chercher nos moindres défauts et sont bien planqués dans leurs labos. D'un certain côté, ce n'est que justice qu'il y en ait un qui se fasse dé…
Furieux, Don ne le laissa pas finir en lui envoyant une nouvelle violente droite, lui cassant le nez, et saisit l'agent groggy par son uniforme. Le jeune homme s'apprêtait à frapper encore quand il sentit quelque chose le gênait : Danny et Kaile…
Ses deux amis faisaient ce qu'ils pouvaient pour le retenir et l'éloigner de Anders, déjà bien amoché. Harris et Cortez faisaient de même pour leur collègue, levant les yeux devant l'inconscience de Anders. Les deux hommes étaient maintenant séparés de quelques dizaines de centimètres mais Danny et Kaile avaient de plus en plus de difficultés pour retenir un Flack se débattant pour se libérer de leur emprise.
Danny (avec fermeté et persuasion) Don, calme-toi ! Ça ne sert à rien ! Tu vas juste réussir à te faire virer !
Don (furieux) Il n'a pas le droit Danny ! Il ne peut pas dire ça !
Anders : Ce mec est malade ! Il m'a pété le nez !
Kaile (avec autorité) Fermez-la ! C'est sa petite amie que vous avez insultée ! Soyez heureux de ne vous en sortir qu'avec un nez cassé !
Anders : Sa petite a… ? Décidément, les jeunes sortent avec n'importe qui…
Danny fixa l'agent, effaré. C'est pas possible d'être aussi con ! Au lieu de la boucler, il en rajoutait, mettant de l'huile sur le feu. Les dernières paroles d'Anders rendirent Flack fou furieux et le jeune détective réussit à s'approcher de l'agent inconscient, traînant Danny et soulevant Kaile du sol. Don amorça un nouveau coup de poing…et fut interrompu par une main ferme sur son poignet.
Mac (d'une voix calme mais ferme) Ça suffit, Flack. Ça n'aidera ni vous, ni Stella. (s'adressant à Anders d'une voix froide) Quant à vous, je vais parler de votre conduite inqualifiable à votre capitaine. Vous serez ainsi entre les mains d'autres fouineurs…L'IGS.
Anders (protestant, outré) Quoi ? Mais, et lu…
L'agent s'interrompit en voyant le regard noir et implacable que lui lança Mac et déglutit avec difficulté, ne prononçant plus un seul mot. Ses deux collègues l'amenèrent se faire soigner tandis que le chef de la police scientifique reporta son attention sur Flack.
Mac (contrarié) Vous cherchez quoi ? A détruire votre carrière ?
Don (s'effondrant sur un banc) Je suis désolé, Mac. Mais ce type a dit…Il a osé dire…
Mac : Ecoutez, Flack. Nous allons nous débrouiller avec Vicaro aujourd'hui. Restez chez vous et calmez-vous. Dans votre état actuel, vous ne nous serez pas bien utile…
Danny : Je passerai te voir plus tard, ok ?
Don (hochant doucement la tête) Ok…
Mac (tapotant amicalement son épaule) Bien. Danny, venez avec moi. On doit se rendre à Central Park.
Les deux experts s'éloignèrent, laissant Don et Kaile seuls.
Kaile (avec gentillesse) Tu pourras conduire ?
Don : Ouais. Ça ira. (se levant) Merci, Kaile.
Kaile : De rien. (souriant) Ne t'inquiètes pas. Stella va s'en sortir.
Don lui sourit tristement et finit par quitter le commissariat sous le regard bienveillant de Kaile. Elle aimait beaucoup Flack et Stella et elle avait été atterrée quand elle avait appris la mauvaise nouvelle. Ces deux-là formaient un couple pour le moins inattendu mais ils étaient si liés, si amoureux…Pourquoi eux ?
Flack se rendit dans sa voiture et, une fois installé, il se mit à frapper avec rage et force son volant à plusieurs reprises avant de se calmer peu à peu. Le détective prit une grande inspiration et mit le contact pour se diriger enfin vers son appartement…Leur appartement…
oOo
Inutile de vous protéger, mes petites cibles, je vous aurai les unes après les autres. C'est juste une question de patience…
