7-Seul
Don arriva enfin chez lui et sentit immédiatement un grand vide. Tout l'appartement lui rappelait Stella. Il se dirigea mécaniquement vers la cuisine et commença à faire la vaisselle qu'ils avaient laissée ce matin, sans réfléchir. Flack avait lavé leurs deux tasses et venait de finir de rincer une assiette mais elle lui glissa des mains, se fracassant alors sur le sol. Le jeune homme fixa l'objet brisé. Brisé, comme l'était son cœur. Son cœur qu'il ne pourrait par réparer sans Stella. Une soudaine fureur l'envahit alors et il se mit à balancer le reste de la vaisselle sur les murs et le sol, la fracassant avec force. Il finit par se calmer, n'ayant plus de projectiles sous la main, et tenta de respirer doucement.
Sans trop réfléchir, le détective retourna dans le salon, atteignit une commode, d'où il sortit des albums photos, et prit ensuite la lampe ALS dans la mallette que Stella avait ce matin. Cette tragique matinée… Don finit par s'asseoir sur le plancher, le dos posé contre le mur, et se mit à feuilleter les albums, retirant chaque photo de Stella ou d'eux pour ensuite les disposer autour de lui, tel un éventail. Après cette étrange opération, il les regarda une par une, se souvenant à quel moment elles avaient été prises et dans quelles circonstances. Il en trouva une que Danny avait prise sur une scène de crime : Stella était appuyée contre un mur, se retenant de rire, pendant que Don lui faisait une quelconque imitation d'un détective charmeur. A l'arrière-plan, on pouvait voir un Mac exaspéré par le comportement de ses collègues. Lindsay avait pris l'étrange habitude de photographier chaque moment agréable. Elle avait ainsi pris Stella et Don endormis l'un contre l'autre sur le canapé de la salle de repos, parmi d'autres clichés.
Le jeune homme saisit plusieurs photos qu'il avait prises il y a deux semaines. C'était un Dimanche et ils avaient décidé de faire une petite ballade à Central Park. Au début, c'était Stella qui prenait des clichés puis, estimant que c'était injuste qu'il n'y ait que lui qui soit pris pour modèle, Don lui avait gentiment réclamé son appareil. Stella lui donna et prit différentes poses, s'amusant à jouer les mannequins, riant aux éclats. Stella, quoi ! Flack s'attarda sur deux clichés : Stella le fixant par-dessus son épaule avec un regard coquin, qui voulait tout dire, et un sourire malicieux, le vent jouant dans ses cheveux incroyablement bouclés, et Stella lui envoyant un baiser, ses yeux émeraude emplis d'amour.
Gardant les photos en main, Don alluma la torche ALS et éclaira des sections de son salon, cherchant leurs « traces » amoureuses, pour se rappeler de chacune de leurs étreintes. Don se demanda même s'il n'était pas entrain de devenir fou. Mais une nouvelle vague de douleur et de tristesse le submergea et le jeune homme se remit à pleurer silencieusement, ses larmes coulant sur les photographies d'un bonheur qu'il croyait à jamais perdu.
Don : Stella…
