10-Choc

Danny et Lindsay étaient passés chez Joe's pour prendre une pizza avant de se rendre chez Flack. Le détective adorait les pizzas de ce restaurant et puis rien de tel que la cuisine italienne pour une ambiance chaleureuse et conviviale.

Quand les deux jeunes experts arrivèrent devant la porte de l'appartement de Don, quelque chose tracassa Danny. Un mauvais pressentiment…

Lindsay frappa doucement la porte par trois fois et, n'entendant aucune réponse, l'inquiétude de Danny augmenta en flèche. Le jeune homme se mit à frapper la porte de son poing avec force.

Danny : Don ! C'est Danny ! Ouvre !

Toujours pas de réponse. Paniqué, Danny enfonça la porte et entra comme une bombe dans l'appartement pour y voir Don, assis par terre et son pistolet à la main.

Danny (hurlant) Don !

L'expert se précipita vers son ami et retira l'arme de sa main, la tendant ensuite à Lindsay qui la déchargea et la déposa sur la table. Danny prit fermement les épaules de Flack et le secoua.

Danny (avec une voix pleine de colère) Bordel, Don ! A quoi tu joues !

Don (levant un visage inondé de larmes vers son ami) Qu'est-ce que je vais faire sans elle, Danny ? Comment continuer à vivre sans Stella ? Comment…

A la grande consternation de Lindsay, Danny frappa violemment Don avec son poing, lui faisant saigner la lèvre.

Lindsay (alarmée) Danny !

Don (grognant et furieux) Putain, Danny ! T'aurais pas dû…

Danny : Si c'est le seul moyen pour te réveiller, je suis prêt à recommencer, Don !

Don : Laisse-moi ! Je suis inutile !

Danny (furieux, agrippant le T-shirt de Flack et le secouant) Non ! Crois-tu que Stella me pardonnerait si je te laissais te faire sauter la cervelle ! Crois-tu que Stella apprécierait ton suicide ! Ta mort ! Réfléchis un peu, Don !

Flack sembla frapper de mutisme et regarda son meilleur ami, ses tristes yeux bleus grands ouverts et les larmes roulant toujours sur ses joues. Il finit par appuyer son front sur l'épaule de Danny puis agrippa les manches de la veste du jeune expert et recommença à sangloter.

Don (la voix étranglée par les pleurs) Je ne survivrai pas si elle meurt, Danny ! Je ne pourrais pas !

Danny (posant une main compatissante et amicale sur le dos de Don) Elle est encore vivante, Don. Stella va vivre…

Danny continua sa litanie de réconfort, espérant réussir à calmer son ami. Lindsay avait le cœur serré en voyant le grand corps du détective secoué de sanglots et se sentait parfaitement impuissante. La jeune femme finit par se rapprocher des deux hommes, s'assit aux côtés de Flack et posa sa tête sur son épaule tout en lui caressant doucement les cheveux.

Les trois amis restèrent ainsi pendant une vingtaine de minutes, les deux experts réconfortant le détective. Finissant enfin par se calmer, Don releva la tête et essuya ses larmes du dos de la main.

Danny (concerné) Ça va mieux ?

Don : Ouais.

Danny : Plus de conneries ?

Don : Plus de conneries. (voyant le regard inquisiteur de Danny) Promis.

Danny (haussant un sourcil, méfiant) Bien. Et maintenant, debout !

Don (tentant de plaisanter, avec une voix encore sombre et triste) Il faudrait déjà que ta copine me lâche…Tu lui as dit que mon cœur était déjà pris ?

Danny (souriant) Idiot !

Don (souriant à demi, avec nostalgie) Stella me le dit souvent…

Danny posa sa main sur l'épaule de son ami, tout en se levant, et lui tendit la main pour l'aider à se mettre debout.

Danny : Bon. On va peut-être commencer à ranger tout ce bazar, ok ?

Don opina de la tête. Tandis que Danny partit s'occuper de la cuisine transformée en champs de bataille, Lindsay commença à ramasser les clichés éparpillés sur le sol et sourit en voyant une photo, attendrie. On pouvait y voir Flack et Stella, couchés sur l'herbe de Central Park et enlacés, un immense sourire aux lèvres. A travers ce cliché, on pouvait ressentir tout le bonheur et tout l'amour qui émanaient d'eux. Don reconnut la photo que regardait Lindsay et la fit sursauter en lui adressant soudain la parole.

Don (nostalgique) Elle a été prise il y a deux semaines, à Central Park. Comme il faisait beau, on en a profité…

Lindsay : Vous êtes mignons tous les deux…

Danny (ramassant les débris de vaisselle dans la cuisine) Tu devrais voir les photos qu'a pris Stella. Elle n'est pas que douée pour les clichés de scènes de crime…

Don (finissant par aider Lindsay) Comment tu sais ça, toi ?

Danny (les rejoignant dans le salon, un sac poubelle à la main) Elle en a mise une dans son portefeuille et elle me l'a montrée. Tu ressembles à un mannequin dessus. (malicieux) Je me demande toujours comment Stella a réussi ce miracle.

Don (protestant) Hey !

Danny se mit à rire, heureux de retrouver plus ou moins son ami. Les trois policiers continuèrent de ranger l'appartement quand Lindsay trouva la lampe ALS. Don lui prit des mains, gêné, et Danny se mit à grimacer, préférant ne pas savoir pourquoi son ami s'en était servi.

Le jeune expert repensa à la malheureuse pizza et soupira.

Lindsay : Quoi ?

Danny : La pizza est froide, maintenant. Quel gâchis…

Don : On peut la réchauffer, tu sais.

Danny (faisant une moue déçue) Ce ne sera pas la même chose…

Ils finirent tout de même par la manger puis Danny et Lindsay insistèrent pour rester avec Don. Le détective finit par céder et prépara le canapé pour ses amis : vu l'état dans lequel ils l'avaient trouvé il y a quelques heures, il était tout à fait normal qu'ils s'inquiètent encore.

Lindsay et Danny s'installèrent enfin sur le canapé tandis que Flack partit se coucher dans sa chambre. Il ne cessa de se tourner et de se retourner dans son lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Le jeune homme avait tellement l'habitude d'avoir Stella à ses côtés : son corps contre le sien, sa chaleur, son parfum envoûtant, ses bras autour de lui…Don cessa de remuer et finit par se lever, se dirigeant silencieusement dans sa cuisine pour prendre un verre d'eau.

Danny (chuchotant) Don ?

Flack sursauta, lâchant presque son verre, et se tourna pour voir son meilleur ami à moitié endormi avec une expression inquiète sur le visage. Encore.

Don (chuchotant) Danny, tu m'as fait peur.

Danny : Tu n'arrives pas à dormir ?

Don : Non. Stella me manque…

Danny (voulant le dérider) Tu veux que je te prête Lindsay ? C'est une vraie petite chaufferette…

Don (grimaçant) Si tu pouvais éviter de me parler de ta vie sexuelle…

Les deux hommes se mirent à rire doucement, ne voulant pas réveiller Lindsay.

Danny : Bon. Allez, Don. Il faut que tu dormes un peu…

Don : Et comment ? Je n'y arrive pas. Je ne peux pas !

Danny : Je pourrais t'assommer…

Don (grognant) Danny…

Danny : Essaye de te détendre.

Don : Comme si je pouvais ! Merde, Danny, Stella est entre la vie et la mort ! Je ne peux…

Danny : Je sais. Mais tu dois dormir. Sinon, on ne te laissera pas bosser, demain. Ton coup d'éclat de l'après-midi a fait le tour de Manhattan.

Don : Ha…

Danny : Ecoute, essaye d'utiliser ton imagination. Pense à quelque chose d'agréable, de relaxant…

Don : Je vais essayer mais je ne te garantis rien.

Danny lui tapota gentiment l'épaule et retourna sur le canapé. Lindsay remua légèrement et chercha le corps de Danny avant de poser sa tête sur son torse, poussant un soupir satisfait. Danny sourit, attendri, et entoura la jeune femme de son bras puis laissa dériver son esprit vers Don, qui était reparti dans sa chambre. Il allait devoir en parler à Mac. Ce qui venait de se passer tout à l'heure était trop grave. Le jeune expert soupira puis s'installa plus confortablement, serrant sa Montana dans ses bras et se demandant comment il réagirait si la même tragédie lui arrivait. Il cessa d'y penser et finit par se rendormir.

Don était maintenant couché dans son lit, fixant le plafond. Plafond qu'il avait peint avec Stella d'ailleurs. Ils avaient décidé de mettre un peu de couleur dans cette chambre, qui était blanche depuis des années, pour donner une ambiance qui leur correspondait. Le détective se souvint alors de cet après-midi où ils avaient fini par se retrouver couverts de peinture, après un petit jeu enfantin. La suite de l'histoire était nettement plus adulte car ils avaient fini tous les deux d'abord sous la douche et ensuite dans la baignoire et le nettoyage de leurs corps n'étaient plus vraiment leur principale préoccupation…Passant ainsi tous ces souvenirs joyeux dans son esprit, Don finit enfin par s'endormir au bout de deux heures. Mais la pointe de tristesse et de souffrance était toujours là. C'était le problème quand on se remémorait des souvenirs d'une personne qu'on allait peut-être perdre…