Auteur : Magical Girl Kiki, pour vous servir
Titre : Chantage
Série : Gundam Wing
Genre : Yaoï/- sérieux, Quat-chan toujours triste mais amélioration dans l'air, début de LIME
Couples : 4+4 (ben oui quoi, je vais pas le dire pour ceux qui ne l'on pas encore découvert)
Disclamer : J'ai beau fouillé sans arrêt tous mes papiers, je ne trouve aucun titre de propriété concernant cette merveilleuse série qu'est Gundam Wing.
Vous l'avez attendu, le voilà enfin: le chapitre qui vous révèlera le nom de celui que Quatre aime. C'est bizarre mais tout le monde a pensé à Trowa ou à Duo. Personne n'a pensé que ça pouvait être Heero et encore moins Zechs. Pourquoi? je n'en sais rien. Les voies des lecteurs tout comme ceux des auteurs sont parfois impénétrables.Néanmoins, merci à tous ceux qui ont participés à mon petit jeu, bravo à ceux qui ont trouvé.Et pour ceux qui n'ont pas trouvé, je vous souhaite une très bonne lecture.
Chapitre 3 : Explications (2)
Quatre restait allongé dans son lit, les yeux obstinément fermés, s'efforçant de calmer les battements de son cœur. Son 'invité' s'était assis sur le bord du lit mais n'avait pas ouvert la bouche. Quatre attendait qu'il parle pour savoir enfin qui se trouvait près de lui. Grâce au calmant que lui avait injecté Sally, sa douleur à la poitrine s'était calmée et il avait pu ainsi remonter une partie des ses barrières psychiques pour pouvoir discuter avec ses amis sans recevoir la vague incessante de leurs émotions. A cet instant, il ne pouvait donc pas lire dans le cœur de celui qui était installé en silence sur son matelas. Néanmoins, la curiosité le poussa à découvrir l'identité de celui-ci, il prit alors la décision de rabaisser ses barrières pour deviner à ses émotions de qui il s'agissait. Il aurait pu tout simplement ouvrir les yeux, mais si c'était LUI, la conversation qu'ils allaient avoir risquait d'être houleuse et Quatre voulait la retarder le plus possible tout en se préparant à affronter son interlocuteur.
Il ouvrit son empathie et fut alors englouti par un flux puissant et confus d'émotions : Colère, soulagement, tristesse, joie, incompréhension mais surtout une impression de trahison exacerbée.
Tous ces sentiments, si forts, d'un coup, c'était insupportable. Il se sentit perdre pied, lâcher prise sur le monde qui l'entourait, se noyer sans possibilité de retour dans l'immensité mentale et torturée de son ami.
Quatre se redressa brusquement, les yeux exorbités, un hurlement muet sur les lèvres. Les mains crispées dans sa chevelure blonde, il secouait la tête, tentant en vain de stopper les sensations qui menaçaient de l'engloutir. Il ne vit pas son visage, mais sentit la personne le prendre délicatement dans ses bras, lui offrant ainsi un appui dans la réalité. 'Il' avait déjà assisté à ces crises où le jeune homme perdait le contrôle de son don d'empathie. 'Il' savait donc qu'il devait maîtriser ses émotions pour que celui-ci se calme. Quatre se concentra sur ces bras, cette chaleur, cette sensation de bien-être et de sécurité qui l'enveloppait doucement afin de reprendre le contrôle de son don.
Il parvint à remonter lentement ces barrières empathiques et quand il fut calmé, il referma les yeux en soupirant et se blottit contre l'épaule de sa ''bouée de sauvetage''. Il savait maintenant que c'était LUI. Chaque personne que son empathie sondait avait une aura particulière et il avait reconnu celle de son amour. Il aurait voulu rester ainsi, bercé par la chaleur qui annihilait lentement la crise. Cependant, il sentit qu'on le repoussait avec d'infinies précautions sur ses oreillers, le dos contre la tête du lit. Il sentit également qu'on remontait les draps sur son torse dénudé où une main douce et chaude s'attarda juste une seconde avant de se retirer précipitement.
Quatre ouvrit la bouche pour parler, ne supportant plus le silence mais n'eut pas le temps de prononcer un seul mot.
¤Quatre, pourquoi ne m'as-tu jamais rien dit ? lâcha son ami.
Sa voix était tendue, lourde de reproches difficilement contenus. On percevait presque une accusation dans ses mots.
Mais comment ose-il…, pensa Quatre, sentant la fureur le gagner. Il ouvrit enfin les yeux et le regarda, une expression indéchiffrable sur ses traits tirés. Il laissa la question en suspens, regardant ce visage tant aimé qui hantait ses nuits.
DUO !
Voyant que son ami restait muet, l'américain réitéra sa question, les yeux dans les yeux, améthyste contre turquoise.
¤Pourquoi tu ne m'as rien dit ? J'exige une réponse.
¤De quoi parles-tu exactement ? demanda durement le jeune arabe.
¤Tu le sais très bien, sourit amèrement l'américain. Pourquoi tu ne m'as jamais confié que tu es homosexuel ?
¤Pourquoi te l'aurais-je dit ? Est-ce que cela aurait changé quelque chose entre nous ? Non, il me semble.
Duo se rapprocha lentement de Quatre jusqu'à ce que leur front se touchent. Il murmura, son souffle caressant les lèvres de son vis-à-vis :
¤Cela peut tout changer au contraire.
Il se recula comme il s'était avancé. Il vit alors que Quatre serrait les draps dans ses poings, les déchirant presque, le visage ruisselant de larmes. Duo déglutit avec difficulté, ne comprenant pas la réaction du jeune homme.
¤Quatre, que….
¤Tu crois que c'est par plaisir que je ne t'ai rien dit, hurla Quatre en faisant valser ses draps. Tu crois que c'est pour mieux souffrir que je n'ai rien dit ? Tu crois que c'est agréable de voir celui qu'on aime flirter avec tout le monde, multiplier les conquêtes et vous piétiner ainsi le cœur ? Est-ce que j'ai l'air d'être masochiste, pour endurer en silence ce tourment ?
¤Mais,…
¤La ferme, Duo, ordonna Quatre. Comment oses-tu venir me reprocher mon silence ? De quel droit tu exiges aujourd'hui des explications avec le sentiment d'avoir été trahi ? Tu ne manques pas de toupet. Si quelqu'un doit se sentir trahi ici, c'est moi. Lequel de nous deux a eu la conduite la plus condamnable, hein ? Moi au moins, je suis resté fidèle à mes sentiments envers toi. Je ne me suis pas jeté sur tout ce qui portait un pantalon aux alentours. Et si je n'ai jamais avoué que je t'aime, c'est parce que tu n'as jamais montré autre chose envers moi que de l'amitié, rien de plus. Pourquoi tu viens me torturer en prétendant que, maintenant que tu sais mes préférences sexuelles, ça peut modifier nos relations ? Comme si tu ressentais quelque chose pour moi, alors qu'il n'en est rien ! Arrête de jouer avec mon cœur, arrête de me torturer ainsi en me faisant espérer …
Au fur et à mesure que Quatre martelait chaque mot, il voyait le visage de Duo se décomposer et devenir pâle comme un linceul. Il voulut continuer à le blesser par ses paroles, lui faire payer toute sa souffrance mais il n'eut pas la possibilité de placer un mot de plus. Duo se jeta sur lui, le bâillonnant d'une main et bloquant son corps de l'autre. Quatre se débattit, repoussant cette étreinte, guidé uniquement par la colère. Malheureusement, ses maigres forces ne firent pas le poids face aux bras puissants de Shinigami. Il s'écroula presque sur le torse de Duo qui desserra légèrement les bras mais ne le lâcha pas pour autant. Au contraire, il installa le blond plus confortablement contre lui, essuyant ses larmes et se mit à lui caresser les cheveux. Il reprit ensuite la parole.
¤Quatre, tu veux bien me laisser en placer une ? J'ai la possibilité de me défendre avant que le juge me condamne ? Je veux bien répondre à toutes les accusations que tu viens de porter contre moi. Mais pour cela j'ai besoin que tu me laisses aligner plus de deux mots sans me couper la paroles, ok ?
Le jeune homme se contenta de hocher la tête, trop épuisé physiquement et mentalement pour essayer de répliquer.
¤Pour commencer, tu vas te calmer, déclara Duo d'une voix douce mais ferme. Je suis persuadé que malgré la piqûre que Sally t'a faite tout à l'heure, ce n'est pas bon pour ton cœur que tu t'énerves ainsi. Sans compter la surcharge émotionnelle que tu viens d'avoir en utilisant ton empathie sur moi. Non mais tu as vu dans quel état tu es ? … Nom de Dieu mais t'es gelé !
Il venait de remarquer que le blond grelottait dans ses bras et que ses lèvres avaient bleuis. Duo prit aussitôt les draps du lit et y enveloppa Quatre, en le frictionnant. Celui-ci finit par retrouver un peu de chaleur et se laissa aller contre le torse de l'américain.
¤Voilà qui est mieux, reprit Duo. Je ne sais pas quand ni comment mais il paraît clair que la situation nous a échappé. On a interprété des faits de façon erronée chacun dans notre coin sans jamais en parler ensemble. On va rectifier le tir avant que ça ne dégénère davantage. Bon, alors… j'ai cru t'entendre dire il y a quelques instants que tu m'aimes…
¤Duo…, tenta Quatre
¤Non, murmura Duo en le faisant taire d'un doigt sur les lèvres. Cette fois, c'est toi qui se tait et qui écoute. Tu ne parleras que lorsque je te le dirai.
Premièrement, tu sembles croire que je suis là uniquement pour te faire souffrir. Alors réfléchis deux secondes : Est-ce que je serai dans cette chambre avec toi à crever littéralement d'inquiétude et à te cajoler si mon but était de te faire du mal ? Franchement, ça frôlerait presque le sadisme. Bon j'admet que c'est un des traits de caractère de mon coté Shinigami mais il est exclusivement réservé à mes ennemis, sûrement pas pour ceux auxquels je tiens. Et par-dessus le marché, il y a les autres. Tu penses franchement qu'ils m'auraient laissé seul avec toi, notamment Trowa qui te materne toujours comme un nouveau né et Sally ton médecin, si cela pouvait aggraver ton état de santé ? Si je suis là près de toi, c'est parce que tous m'y ont autorisé. Ni plus ni moins.
Il se tut, attendant une réplique virulente qui ne vint pas. Il releva le visage blotti contre son épaule.
¤La parole est à l'accusation. Maître Quat-chan, l'argument est-il irrecevable ?
¤Non, je te l'accorde, murmura l'intéressé. S'ils avaient eu le moindre doute sur l'impacte que pouvait avoir ta présence, ils t'auraient plutôt viré à coups de pieds.
¤Merci de le reconnaître. Ils devaient tous se douter plus ou moins de ce que je voulais te dire. Mais j'y viens. Deuxièmement, tu as raison. Tout à l'heure, quand tu nous as avoué ton homosexualité, j'ai eu l'impression d'être trahi, - c'est ce qui, je crois, a déclenché ta crise d'empathie n'est ce pas ?- même si en y réfléchissant bien je suis incapable de t'en vouloir très longtemps. Malgré tout, tu n'avais pas eu assez confiance en moi pour me confier cette partie de toi et effectivement je me suis senti blessé. Je pensais compter suffisamment à tes yeux pour qu'il n'y ait aucun secret de ce genre entre nous.
¤Seul Trowa était au courant, souffla Quatre. Je lui dis absolument tout. Il est comme le frère que j'aurais voulu avoir.
¤C'est sûr qu'il contraste singulièrement avec toutes tes sœurs, rigola Duo.
Quatre sourit à cette remarque
¤Toutefois, continua l'américain en déposant un baiser dans les cheveux blonds, si je dis que le fait de savoir que tu es homosexuel peut changer les choses entre nous, c'est parce que c'est vrai. Si je l'avais su, cela ferait longtemps que tu t'appellerais Quatre Maxwell.
¤Tu veux dire que…tu… tu….?
¤Oui, acquiesça simplement Duo. Je tiens à toi à un point que tu n'imagines même pas. Je serai incapable de te faire du mal volontairement ou non.
¤Et pourtant tu l'as déjà fait.
¤Si tu savais comme je m'en veux ! Il est vrai que mon attitude laissait entrevoir que tu ne comptais pas plus pour moi qu'un ami. Mais j'ai agi ainsi pour une mauvaise raison. Je pensais que tu étais hétéro. C'est vrai quoi, tu connais beaucoup de gays qui vont aux soirées de bienfaisance avec les plus belles femmes de la Terre et des Colonies ?
¤Non mais je connais beaucoup de PDG qui y vont de cette manière pour préserver leurs images. Cependant ce n'est pas mon cas : ce sont toujours des amies qui m'aident dans les causes que je défends.
¤Toujours est-il que j'ai cru que si je t'avouais mes sentiments, tu me repousserais. Je n'aurais pas supporté de perdre ton amitié et toi par la même occasion. Je pouvais être ton ami : dans ce contexte de l'hétérosexualité, je m'en serais contenté. J'ai cherché à te sortir de mon cœur, j'ai cherché l'oubli dans d'autres bras. Sans succès je dois l'avouer. Je ne pouvais pas savoir qu'en faisant ça, je blessais la personne qui importe le plus à mon cœur.
Il y eut un silence où chacun put mesurer toute la portée des mots qu'ils venaient d'échanger. Ils prenaient enfin la pleine mesure de leurs faits et gestes et découvraient l'absurdité de la situation qu'ils avaient créée.
¤Alors votre Honneur, plaisanta Duo, au vu des témoignages apportés par la défense, suis-je acquitté ?
¤Oui et même avec les excuses du jury. Pardon de m'être énervé, murmura Quatre. J'ai dit tout à l'heure que j'ai les nerfs à vif en ce moment, je suis même plutôt irritable, à la moindre remarque j'explose. Alors comme ça me paraissait injuste que tu viennes te plaindre de mon silence, j'ai …explosé…Mais comment aurais-je pu deviner que depuis le début, on avait fait fausse route? Comme quoi, on ne doit pas tenter d'analyser les sentiments. Il faut les vivre.
¤Tu n'as jamais utiliser ton empathie avant pour savoir ce que je ressentais pour toi, demanda Duo en resserrant sa prise autour du corps du jeune homme.
¤Non, je m'y suis toujours refusé avec vous, Heero, Trowa, Wufei et toi. Je m'en servais juste pendant la guerre pour savoir où vous étiez et comment vous alliez. Mais jamais pour sonder vos sentiments. Selon moi il s'agissait de votre vie privée, je ne m'y suis jamais immiscer. Et pour toi, j'avais peur de découvrir que tu en aimais un autre. J'aurais peut-être dû le faire. Nous aurions alors moins souffert. Pourras-tu me pardonner cette erreur ?
¤Ne t'excuse pas. Les torts sont partagés. On a passé notre temps à s'éviter quand une simple discussion aurait dissipé ce stupide malentendu. On est deux beaux idiots, tu ne trouves pas ?... Pourtant j'ai un reproche à te faire.
¤Ah oui lequel, demanda Quatre soucieux.
¤Tu exagères, quand tu dis que je me suis jeté sur tout ce qui porte un pantalon. Je n'ai jamais sauté sur Trowa ou Zechs encore moins sur Heero et tu vas pas me dire que durant la guerre, son spandex n'était pas une incitation au viol.
¤C'est vrai que ce fameux short laissait peu de place à l'imagination et qu' Heero a des fesses plus qu'appétissantes, ajouta Quatre avec un petit sourire canaille.
¤Fais attention à ce que tu dis car je peux être très jaloux. Et puis, il ne va pas être libre encore longtemps. Je vais m'occuper de son cas, qui soit dit en passant ressemble un peu au nôtre.
¤C'est-à-dire ?
¤Il est amoureux de quelqu'un et c'est réciproque mais ils ne l'ont jamais avoué.
¤Laisse-moi deviner : Réléna ?
¤Manqué, ils m'ont confié qu'entre eux ce n'était pas de l'amour mais une profonde et sincère amitié.
¤Alors qui est l'heureux élu qui verra ce que le spandex ne laissait qu'entrevoir ?
¤Un certain ex-pilote aux yeux verts qui joue les grands frères pour une personne chère à mon cœur.
¤Quoi ! Trowa ? Waouh, je suis vraiment surpris
¤Et oui, on crois connaître quelqu'un et …, sous-entendit Duo, revenant à leur propre situation. Tout cela pour te dire que je suis peut-être sorti avec beaucoup de monde mais depuis que je te connais, je n'ai jamais couché avec aucun d'entre eux.
¤Duo,…commença Quatre en rougissant, est-ce que tu es…. Enfin tu vois….tu es…
¤Vierge ? Tu peux le dire, le mot n'a rien d'honteux ni de choquant. Mais d'abord tu me réponds : est-ce que toi tu l'es ?
¤Oui, avoua le jeune homme. Pas toi ?
¤Malheureusement non. Tu sais, grandir dans la rue n'a rien de paradisiaque et ça t'enlève trop tôt ton innocence.
¤Trop tôt comment ?
¤Beaucoup trop tôt, mon cœur. On en reparlera plus tard, d'accord ?
¤Désolé ! Quand je pense que j'ai eu une enfance surprotégée pendant que toi…
¤Tu n'as pas à t'en vouloir, l'interrompit Duo. Je ne sais plus qui a dit ça mais il paraît que le bonheur n'est pas une chose dont tu prives les autres quand tu en prends une part. Je n'aurais pas eu une enfance plus joyeuse si tu avais été malheureux. Et puis tout n'a pas été négatif. J'ai malgré tout eu Solo, le Père Maxwell, Sœur Helen et les gamins de L2. Même si je les ai perdus, j'ai eu la joie de les connaître et j'ai mes souvenirs. Cependant je refuse de revivre une telle douleur en te perdant.
Quatre releva la tête pour rencontrer le regard de son amour, une lueur inquiète dans ses yeux bleus.
¤Prouve-moi que je ne rêves pas, s'il te plait. J'ai peur de me réveiller et de constater que ce qui vient de se passer entre nous n'était qu'un délire de mon esprit, dit-il, accroché désespérément à la chemise en soie noire de Duo. J'ai trop souffert de croire que je ne pourrais jamais t'avoir. Je n'arrive pas à réaliser que tout cela est réel, que tu es là près de moi… Je t'en supplie… dis-le moi.
Duo comprit la véritable demande de Quatre. Il pencha son visage à quelques centimètres de celui du blond sans le quitter des yeux.
¤I love you, Quatre.
Avant de sceller sa déclaration d'un chaste baiser.
Ce simple contact les électrisa. Ils se séparèrent, mesurant du regard le trouble de l'autre. Quatre échappa à l'étreinte de Duo et sortant des draps, porta une main tremblante à ses lèvres.
¤Tu as sentit ça aussi, balbutia-t-il, stupéfait.
¤Et comment ? J'ai jamais connu une telle sensation de… comment je dirais… de plénitude. Je savais que si j'avais un jour la possibilité de t'embrasser, ce serait différent de tout ce que j'avais connu car mes sentiments pour toi sont puissants et sincères. Mais j'étais loin d'imaginer quelque chose d'aussi fort. Je ne pensais pas que serait à ce point enivrant, phénoménal. C'était magique, tout simplement extraordinaire…
¤Duo…
¤Yes my angel, interrogea celui-ci.
¤Tu parles trop, conclut Quatre avant de reposer ses lèvres sur celles de son petit ami.
Duo ne se laissa pas décontenancé pour autant et prit la direction du baiser. Il allongea Quatre au milieu des draps défaits d'une main légère sur son torse avant de faire glisser sa langue sur les lèvres tendres de l'arabe. L'accès à sa bouche lui fut aussitôt accordé et une langue taquine vint jouer avec la sienne. Ils se découvraient, variant l'intensité de leur baiser entre passion, fougue et douceur. Ils reprenaient leur souffle pour mieux se replonger aussitôt dans leur étreinte comme si leur vie en dépendait. Ils avaient été si longtemps frustrés de ne pouvoir se toucher, se goûter sans contrainte qu'ils laissaient à présent libre cours à leur amour. Les mains de Quatre glissèrent jusqu'à la natte de Duo et après en avoir défait l'extrémité, elles se perdirent dans la soie liquide des cheveux ambrés. L'américain caressait les épaules et la nuque de l'arabe approfondissant toujours plus leurs baisers enflammés. Quatre abandonna cependant la bouche de son petit ami pour lui mordiller doucement l'oreille. Duo gémit de plaisir et laissa ses mains descendre dans le dos de son doux tortionnaire. Il sentit soudain celles de Quatre se porter vers la fermeture de son jean et la défaire rapidement. Elles se faufilèrent aussitôt dans son boxer pour se poser sur ses fesses et plaquer leur deux corps en une pression fortement focalisée sur l'entrejambe. Quatre, mêlant ses jambes à celles de Duo, lui susurra alors sensuellement à l'oreille d'une voix rauque :
¤S'il te plaît…. Fais-moi l'amour…
Contre toutes attentes, Duo se figea en entendant la demande de Quatre. Il attrapa les mains baladeuses et les plaqua sur le matelas à coté de la tête du blond. Il se redressa au-dessus du corps de son petit ami, ses mèches effleurant leur visage et leurs mains. Le souffle court, ce dernier fixait son aimé avec incrédulité. Pourquoi avait-il fait cesser soudainement les caresses qu'il semblait jusque là apprécier ? Quatre tenta de reprendre ses lèvres pour continuer ce qu'ils avaient entrepris mais d'un léger recul, le jeune homme aux cheveux longs resta hors d'atteinte sans pour autant relâcher les poignets emprisonnés.
¤Duo ?... Amour, demanda Quatre en pleine incompréhension, qu'est-ce qui se passe ?
¤Je suis désolé my angel, mais…
¤Tu ne veux pas de moi c'est ça ? cracha l'ange en question de nouveau gagné par la colère. Tu te lasses déjà, MONSIEUR le séducteur ? Ton nouveau jouet ne te plaît pas suffisamment, hein ? Ou alors l'héritier de l'illustre famille Raberba Winner n'est pas assez bien pour MONSIEUR Duo Maxwell ?
Malgré toutes tes belles paroles, tes sentiments pour moi sont, semble-t-il, loin d'être aussi forts que tu veux bien me le faire croire. Ils sont aussi brûlants que la banquise du pôle nord. Et encore, je suis persuadé qu'il doit y faire infiniment plus chaud que dans ton cœur…
Duo prit subitement sa bouche entrouverte et le fit taire d'un baiser passionné. Quand ses lèvres furent enfin libres, Quatre, haletant ne pouvait plus dire un mot, estomaqué par l'ardeur de celui qu'il venait d'accuser d'être froid.
¤Quatre, je veux bien que tu sois sur les nerfs mais là ça devient ridicule. Je ne peux rien faire ou dire sans que tu ne m'en veuilles. Je croyais qu'on était d'accord pour que tu te calmes. Et puis, si tu ne me coupais pas la parole sans arrêt, je t'expliquerai pourquoi je ne ferai pas ce que tu me demandes. Ok ? Je peux me justifier ou tu continues à m'en vouloir sans raison ?
Quatre acquiesça mais tourna ensuite la tête, l'enfouissant à moitié dans le matelas. Duo ne l'entendit pas de cette oreille et lui prit le menton pour qu'il le regarde dans les yeux. La déception se lisait clairement dans ses pupilles turquoises que des larmes contenues brouillaient. Il était si beau, si fragile et en même temps si désirable. Duo ne résista pas et vint lui caresser la joue tendrement avant de déposer un baiser papillon sur ses lèvres.
¤Ecoute-moi, my angel, si on pose la question de savoir lequel n'est pas assez bien pour l'autre, je dirais plutôt que c'est moi qui ne suis pas digne du sublime héritier Winner. En cet instant, tu es la perfection incarnée. Tu es et tu as tout ce qu'on peut vouloir sur cette planète.
¤Tout excepté l'amour de celui que j'aime apparemment…
¤Si tu doutes encore une fois de mes sentiments pour toi, tu vas mourir étouffer sous mes baisers sans avoir le temps de comprendre ce qui t'arrive. Je t'aime Quatre, en combien de langues je dois te le dire pour que tu arrêtes de te poser des questions ? Mais si tu persistes dans cette voie, tu n'as qu'à jeter un coup d'œil vers ce pantalon que tu as si habilement détaché. Tu auras la confirmation de l'effet que tu as sur moi.
Par réflexe, Quatre regarda la partie incriminée du jeune homme et il put constater sa réaction très prononcée. Il rougit violement et releva les yeux pour rencontrer de nouveau ceux de Duo. Duo qui souriait devant la réaction gênée de Quatre alors que l'arabe était lui-même responsable de cet état. Il l'embrassa légèrement et reprit :
¤Dieu sait que j'ai envie de toi Quatre. Mais là, j'essaye de rester sensé alors que mon cœur et mon corps me hurlent de te prendre sauvagement sans me soucier des conséquences.
¤Pourquoi tu ne les écoutes pas, puisque c'est aussi ce que je veux ?
¤Parce que ce serait une erreur, répondit immédiatement Duo. On va trop vite et on risque de le regretter. Ce n'est pas raisonnable.
¤Pour toi ou pour moi, demanda le blond visiblement radouci.
¤Pour nous, Quatre, pour nous…. Nous et notre avenir si nous voulons l'avoir en commun. Je ne veux pas que TA première fois, NOTRE première fois se passe ainsi. Je veux que ce soit exceptionnel, à la hauteur de notre attachement mutuel. Là, ce n'est pas possible et pour bien des raisons.
¤Alors, dis-moi lesquelles, soupira Quatre avec un sanglot dans la voix. Et tu as intérêt à être convainquant si tu veux avoir une autre chance que celle que tu viens de laisser passer.
Duo s'allongea aux cotés de Quatre et l'attira contre lui, posant un bras autour de ses épaules et son menton parmi les cheveux blonds. Le jeune homme se blottit contre lui et attrapa une mèche châtain qu'il enroula autour de son poing.
¤D'accord. Première raison : Sally t'as ordonné de te reposer et tu as promis d'obéir. Si je te faisais l'amour maintenant, je crois bien que ce serait la dernière chose que je ferais avant de mourir car elle me tuerait pour n'avoir pas suivi ses directives et t'avoir empêcher de dormir en te fatiguant ''inutilement'' dirait-elle. Même si en l'occurrence, c'est toi qui me pousses à enfreindre les ordres en m'allumant de manière très efficace, c'est moi qui subirais les foudres de notre docteur préféré. Bon, je mourai peut-être heureux mais je voudrais profiter un peu de notre nouvelle relation avant de passer de vie à trépas. Raison valable ?
¤Ca va, continue. Pour l'instant tu marques un point mais tu n'as pas encore gagné la partie.
¤T'inquiète pas pour ça, fit Duo en souriant. La partie était gagnée du moment que tu acceptais de m'écouter. Deuxième raison : Je ne suis pas sûr que tu voies bien tout ce que ta demande implique. Tu n'es pas en état d'appréhender toutes les conséquences, tu n'es pas vraiment toi-même à cause de la fatigue. Si je te prenais maintenant, j'aurais l'impression de profiter de la situation et d'abuser de toi.
¤Bien sûr que non vu que…
¤Je sais ce que tu vas dire, coupa l'américain. Ce ne serait pas vraiment un viol puisque tu es consentant mais ton jugement est faussé par l'épuisement aussi bien physique que moral. Toi qui est encore délicieusement innocent, fais-moi confiance et écoute-moi : faire l'amour doit être un partage entre les deux partenaires ; on donne autant qu'on prend. Dans l'état où tu es, tu ne ferais que subir notre union, tu en sortirais peut-être blessé physiquement et encore plus perturbé émotionnellement. Ca ne serait rien d'autre à mes yeux qu'un viol. Je te respecte trop pour agir de la sorte. Je t'aime Quatre mais ce n'est pas seulement ton corps que je veux. J'ai besoin que tu vives cette expérience comme une fusion et que tu profites autant que moi du cadeau que tu veux me faire. Ta virginité est la plus belle preuve d'amour que tu puisses me donner. Il est hors de question que je passe outre ma conscience et que je commette la folie que tu demandes.
Dans le silence qui suivit, une larme glissa sur la joue de Quatre, elle fut suivie par d'autres mais toutes furent stoppées dans leur course par les lèvres de Duo. Il attendit qu'elles cessent de couler mais voyant que Quatre pleurait toujours, il demanda inquiet :
¤Pourquoi ces larmes ? Ca va pas, my angel ?
Quatre se redressa mais lui tourna le dos. Il passa les mains dans ses cheveux blonds en un geste involontairement sensuel. Il soupira et les crispa sur son front, secouant la tête d'un air furieux. Duo se releva à son tour et posa une main sur son dos pour lui montrer son soutien.
¤Non, ça ne va pas, j'ai été complètement stupide et inconscient, rugit-il. Par Allah, tu as plus que raison, la fatigue m'a fait perdre la tête. J'ai tant espéré ce moment où je t'appartiendrais totalement. Je te veux tellement que j'en ai mal et maintenant que je peux enfin t'avoir, je ne pense plus qu'à ça. Mais j'ai occulté tout ce qui n'était pas mon désir pour toi sans me soucier de ce qui pourrait advenir. Ha, il est beau le PDG de la plus grande multinationale : poussé uniquement par ses hormones et incapable de réfléchir.
¤C'est flatteur pour moi. Ca prouve que je peux troubler profondément les grands de ce monde.
¤Duo, je suis sérieux. J'ai failli gâcher ce qu'il y a entre nous sur un coup de tête. Et je ne te parle même pas de mon cœur.
Quatre se tourna vers l'américain. Il prit la main posée dans son dos et la ramena sur sa poitrine, la recouvrant de ses propres mains. La première pensée de Duo fut qu'il voudrait remplacer ses doigts par sa bouche et dévorer la peau douce de son petit ami. Mais il perçut ensuite les battements sourds et irréguliers de son cœur. Le rythme qu'il suivait était alarmant même pour quelqu'un de novice en matière de médecine.
¤Quatre….s'étrangla-t-il.
¤Tu le sens ? Je viens juste de réaliser qu'il bat de façon aussi désordonnée. Comment ai-je pu être insouciant au point de ne pas voir cela ? J'ai fais passer ma santé après mes pulsions. Je suis sûr maintenant que si on l'avait fait, il n'aurait pas tenu le coup. J'aurais pu y rester. On a frôlé la catastrophe et ce n'est pas grâce à ma lucidité qu'on l'a évitée.
¤Hé, calme- toi, ça va aller. L'essentiel c'est que tu t'en sois rendu compte avant que ce ne soit irrémédiable. Seulement maintenant que tu en est conscient, tu vas faire ce qu'il faut pour guérir et suivre les recommandations de Sally : finies les émotions fortes et beaucoup de repos. Et puis, si tu me veux tellement tu n'as pas le choix. Plus vite tu seras rétabli, continua Duo, plus vite Shinigami le dieu de la mort mais aussi le maître de la luxure t'emmènera au 7° ciel. Ca va être dur de résister mais je saurais attendre que tu sois en pleine possession de tes moyens avant de te faire découvrir mes dons inégalables d'amant.
Quatre rigola devant la prétention de son petit ami. Il le regarda avec dans les yeux une lueur de sensualité à peine voilée.
¤D'accord, monsieur le maître de la luxure mais ne te vantes pas trop. Il faudra prouver ce que tu avances là. Et gare à toi si ce sont des paroles en l'air.
¤Si ce n'étaient pas les ordres du médecin, tu serais actuellement en train de demander grâce. Dès que tu auras retrouvé toutes tes forces, je te montrerai que Shinigami n'a rien d'un vantard. Je te ferai crier de plaisir à tel point que tu ne pourras plus parler pendant tes réunions.
¤J'attends de voir ça, Amour. Avec impatiente.
¤Ne recommence pas à m'aguicher. Tu vas me faire le plaisir de te coucher et de fermer ces beaux yeux tentateurs.
¤A une seule condition, fit Quatre avec un air déterminé. Tu restes avec moi.
¤Bien entendu, mais quand je serai sûr que tu dormiras tranquillement, j'irai peut-être voir où en sont les autres.
¤Dans ce cas, je vais rester éveillé le plus longtemps possible
¤Si jamais tu fais ça, je vais illico chercher Sally pour qu'elle te donne un somnifère. Et je te prie de croire qu'elle sera moins conciliante que moi. Mais si effectivement je te laisse tout à l'heure, je promets de te rejoindre le plus vite possible.
Avec autorité mais d'infinies précautions, il rallongea Quatre dans son lit et le couvrit chaudement. Il s'installa ensuite à ses cotés et aussitôt, deux bras vinrent entourer sa taille. Duo l'embrassa et remonta les draps sur ses épaules.
¤Merci mon amour, murmura Quatre d'une voix où pointait déjà le sommeil.
¤De rien mais …. Tu veux bien me rappeler pourquoi, demanda Duo perplexe.
¤Merci d'être là près de moi et de garder les pieds sur terre quand il le faut pour nous deux. Il me faudra beaucoup de temps pour retrouver un équilibre, et ce dans tous les domaines, mais je sais qu'avec toi à mes cotés ce sera possible. Je savais déjà que tu es quelqu'un d'exceptionnel, généreux, compréhensif et altruiste. Je vois aujourd'hui que tu es aussi attentionné, prévenant et tendre. Je te redécouvre chaque fois et je t'aime d'autant plus. Tu es un émerveillement perpétuel pour moi.
¤Ca fait plaisir de voir que tu ne m'aimes pas uniquement pour mon physique de dieu grec.
¤Et j'oubliais : tu es aussi orgueilleux.
Quatre ferma les yeux et soupira.
¤Mais c'est vrai que tu es divin, souffla-t-il en s'endormant.
A suivre.
Ouf, le chapitre numéro 3 est enfin fini. Il m'a pris la tête pendant des jours. J'avais une idée très précise de ce que je voulais obtenir, et bien c'est pas facile à faire. J'écrivais, les pages s'accumulaient et j'arrêtais pas de rajouter des petits trucs. Je commençais à me demander si j'allais y arriver. Mais bon le résultat dépasse tout de même mes espérances les plus folles. C'est aussi votre avis ? Oui ou non, faites-le moi savoir.
Kiki
