Rising Up - Partie I
Genre : Ici, on repart sur un habituel Drame, le rating M se justifie pour les sujets abordés (mention de violences familiales), un langage assez cru, des passages agréablement citronnés, et des mentions de combats de MMA pouvant être assez violents.
Mot de l'auteur : Et bonne année 2022 ! Je vous embarque cette fois dans un nouveau monde. Pour l'OS des fêtes, voici "Rising Up", qui, comme l'a été "Oliver's Diary" à l'époque, sera lié à une courte fiction que je posterai par la suite. Vous avez entre les mains un petit préquel très différent de ce que j'ai écris jusqu'ici, car elle se déroule sous fond de MMA (Arts Martiaux Mixtes), qui m'a demandé énormément de recherches et de découverte. Mais la voilà, et j'espère que cette petite histoire vous plaira !
PS : Date du jour au moment où j'écris les premières lignes (souvenez vous, vous verrez encore une fois le décalage entre le moment où je commence un truc, et celui où je le finis réellement !) : 16/11/2021.
Objectif du jour : en faire l'OS des fêtes (peut-être trop ambitieux, nan ?).
Objectif du jour, une semaine plus tard : Ecrire la courte fanfiction qui en sera la suite assez rapidement. Tout le plan est prêt, here we go ! (Vous l'avez compris, c'était trop long pour en faire juste un OS, j'ai encore débordé).
Voici la première partie, la seconde sera postée mi-janvier pour rester dans un délai régulier de publication tous les 15 jours !
Bonne lecture.
'
Rising Up
Partie I
'
'
- C'est la quatrième fois qu'un incident de la sorte est reporté dans notre établissement, commença Mr Fudge d'une voix hésitante.
Immobile sur sa chaise, Adrian sentait le regard perçant de sa mère sur sa nuque. Encore un peu, et il était sûr qu'un rayon X lui traverserait le cerveau. Du haut de ses dix ans, le garçon avait pourtant pleinement conscience des enjeux de cette discussion. Fudge essayait de mettre les formes pour annoncer ce dont il rêvait depuis qu'Adrian était arrivé dans l'école avec son dossier scolaire trop entaché pour l'établissement : le renvoyer proprement. En cela, aucun des deux n'avaient ménagés leurs efforts.
- Les fréquentation d'Adrian semblent l'attirer sur une mauvaise pente, continuait le directeur en choisissant ses mots avec soin. Je ne serais plus en capacité de le défendre. La famille souhaite porter plainte, vous savez ?
Arianna Pucey ne disait toujours rien, cependant Adrian n'avait pas besoin de jeter un œil vers elle pour connaître son expression. Un de ses doigts parfaitement manucuré tapait régulièrement son sac tel un métronome redoutable. De ses longues jambes croisées, elle se contentait d'écouter mais son esprit était probablement à mille lieues en train de choisir la future punition de son fils.
- Ecoutez, reprit Fudge devant le silence pesant. Il y a des écoles spécialisées pour ce genre de comportement, et...
- Vous insinuez donc que mon fils est un abruti, claqua Arianna, et Adrian se sentit se rapetisser.
Déstabilisé, Fudge redressa ses lunettes d'une main agitée et humecta sa lèvre inférieure. Ça y est, il avait réveillé la tigresse qui sommeillait en sa mère. Depuis qu'Adrian était né, Arianna avait tout supporté. Les critiques, les rumeurs, les scandales. Tout glissait sur elle comme de l'eau, sauf une seule : on ne touchait pas son enfant, et on n'en disait certainement pas le moindre mal.
- Non, Madame, certainement pas. Il ne fait aucun doute qu'Adrian serait un excellent élève s'il parvenait à se canaliser. Ses notes ne sont pas excellentes, mais elles sont très correctes. Je vous parle seulement de son comportement...
- On y va, trancha Arianna en se levant sèchement, marquant le terme de l'entrevue, commencé seulement il y a cinq minute et quarante-et-une secondes précisément.
Le "merci" cinglant qu'elle adressa à Fudge alors qu'il n'avait même pas encore finit de parler indiqua à Adrian les foudres à venir dans la voiture. D'une main gracieuse, elle prit son sac à main et Adrian savait qu'il avait intérêt de se bouger. Le garçon de dix ans baissa la tête en filant devant elle, tandis que les talons derrière lui claquaient comme le compte à rebours de la future colère qui se déchainerait sur lui. Pour une fois qu'il ne l'avait pas cherché, en plus...
Le trajet du retour à la maison fut accompagné d'un silence de plomb jusqu'à ce qu'Arianna se gare dans la cour de leur résidence du centre ville. Elle baissa le pare-soleil et se contempla un instant dans le miroir, retirant du bout des doigts une poussière invisible de ses cils. Une fois son petit manège terminé, elle tira une cigarette de son sac à main de luxe et l'alluma sans même ouvrir une vitre. Sur le siège passager, Adrian attendait en silence, les mains crispées sur les genoux de son jeans troué.
- Tu me fatigues, lança-t-elle d'une voix monotone. Vraiment. Je me suis dit que j'y arriverais, à accepter tout ça.
Elle fit un moulinet du poignet en le désignant et alors son regard se posa sur lui. Adrian fut choqué de toute la souffrance qu'il voyait dedans.
- J'ai refusé que tu prennes les médicaments, tu le sais ?
Elle inspira longuement sur le bâtonnet qu'elle tenait avec tant de majesté. Le garçon était subjugué.
- Quand je suis tombé enceinte, on a dit les pires choses de moi. Toute ma grossesse, et toute ton éducation par la suite a été une avalanche de critique. J'ai tenu bon, Seigneur. Même avec ta putain d'hyperactivité, parce que j'était sûre que c'était ton connard de père qui t'avait détraqué. J'ai refusé que tu prennes ces cachets, et ton père est parti. J'ai vu le regard de la famille, le dégoût que leur inspirait mes origines, leur dégoût pour toi. La honte quand je t'ai inscrit à la boxe pour te canaliser. La double-honte quand ça a été la lutte, puis le judo. Ils voulaient que tu fasses du violons, tous ces abrutis...
Arianna le regarda dans les yeux en soufflant une longue expiration.
- Tu resteras toujours mon petite garçon. Mais putain, je n'en peux plus, Adrian. C'était la dernière école qui t'a accepté. Qu'est-ce que je vais faire ? Où est-ce que je vais te mettre ? Est-ce qu'il existe sur Terre, un seul endroit où tu n'iras pas fracasser un autre gamin, putain ? Réponds-moi, ou je deviens folle !
Sa voix avait finit par se briser à la fin et Adrian prit la montée de culpabilité aussi violement qu'une gifle. Jamais il n'avait vu sa mère si fière tomber dans cet état. Il avait vu son père lever la main sur lui quand il était enfant. Il avait vu la douleur dans le regard de sa mère quand il avait annoncé qu'ils resteraient mariés, mais qu'il ne vivrait plus avec eux. Il savait que c'était sa faute, que sa maladie le rendait trop honteux. Arianna l'avait laissé partir le dos droit, refusant de quitter son fils chéri. Jamais en revanche, il ne l'avait vue aussi perdue. Depuis combien de temps était-elle comme ça ?
- Il lui avait prit son goûter, commença Adrian d'une petite voix. Je lui ai demandé de lui rendre, ils se sont moqués.
- Chaton, tu ne pourras jamais envoyer tous les gens que tu trouves à l'hôpital. La vie est une chienne, je sais, appuya-t-elle en anticipant exactement ce qu'il allait dire.
Le garçon baissa la tête, honteux.
- Ça craint, marmonna-t-il.
- Je sais, chaton. Viens-là.
Sa mère finit enfin par ouvrir la fenêtre et jeter son mégot dehors, attirant Adrian contre elle. Le garçon ferma les yeux et se laissa aller. Comme souvent, l'étreinte fut brève, rapide, mais il profita autant que possible avant qu'elle le relâche et prenne une autre cigarette. La tristesse dans ses yeux sembla s'être envolé quand elle le regarda, remplacé par de la perplexité.
- Comment tu peux faire ça, mon chaton ? Tu as brisé trois côtes à cet enfant. Je ne t'ai pas élevé comme ça, bon Dieu. Tu ne rentrera jamais à Beauxbâtons avec un dossier scolaire pareil.
Adrian se redressa légèrement et se mordit les lèvres.
- Je ne veux pas aller à Beauxbâtons. Je ne veux pas être avocat.
Le rire cristallin de sa mère l'encouragea et lui donna la force de continuer. Ce petit rire dépourvu de moquerie, qu'elle n'avait que lorsqu'elle était encourageante et qu'elle le trouvait adorable.
- C'est en lien avec la boxe, n'est-ce pas ?
Arianna avait ce petit sourire en coin comme chaque fois qu'elle savait que son mari allait faire une crise de nerf. Leur mariage stipulait toujours une chose : Adrian était un enfant légitime, et Alaric Pucey devait tout mettre en œuvre jusqu'à sa majorité pour qu'il finisse ses études. Des fois, Adrian avait l'impression que sa mère avait pour but principal de nuire le plus possible à son père. Comme une vengeance pour les avoir délaissé de la sorte.
- Je veux aller à Durmstrang, clama Adrian d'une voix forte, les poings serrés, attendant la réponse cinglante à venir.
Il s'était attendu à tout. A un refus, au visage horrifié de sa mère qui jamais n'aurait envoyé son chaton là-bas. A la place, Arianna tapota pensivement sa cigarette en le regardant avec attention.
- Qui t'a parlé de cette école ?
- C'est Igor, avoua Adrian, parfaitement conscient qu'il marchait sur des oeufs par la simple mention de l'amant de sa mère. Je veux qu'il m'amène à Durmstrang. Je te promets que je ne te demanderai jamais rien d'autre.
Elle l'évaluait toujours, de cette capacité particulière à lire en lui comme dans un livre ouvert.
- C'est vrai qu'il te faudrait peut-être un peu plus de discipline. Mais pourquoi cette école ? Il en existe d'autres, chaton. Et Igor n'est pas un modèle à suivre.
- Il a gagné plusieurs championnats quand il était plus jeune, contra Adrian, les joues rouges d'excitation.
Arianna eut un moulinet du poignet et Adrian reconnu le fameux signal : cigarette au bec, sourcil gauche relevé, bras élégamment croisés sur sa poitrine ; les négociations avaient commencé. Il avait exactement deux minutes pour plaider sa cause, pas une de plus.
- Je veux être champion du monde de MMA. Je connais presque tout, je sais me défendre. Durmstrang a la réputation d'être militaire, mais tous les psys te disent que j'ai besoin d'être cadré. Et je pourrais boxer tous les jours si je veux. Ils font le collège et le lycée. Tu m'as appris l'allemand, je peux y aller. S'il te plait. Je serais le meilleur, et je serais riche, et tu n'auras pas honte de moi, et tu vivras dans un palais !
Il avait conclut avec des étoiles dans les yeux, les rêves d'un enfant déjà passionné depuis quelques années, avec pour seul modèle paternel l'amant de sa mère : directeur de l'école la plus reconnue du monde tant pour l'entrainement sportif que pour la discipline militaire imposée aux élèves.
Une hésitation perplexe fusa dans les yeux de sa mère.
- Chaton, Durmstrang est quelque part dans l'Europe du Nord. Personne n'a jamais su y accéder, mais je suis certaine qu'ils parlent plus le russe que l'allemand. C'est ce que tu veux vraiment ?
Il hocha la tête avec détermination.
- Tu as oublié un détail important dans une négociation, sermonna-t-elle en tirant une bouffée. L'aspect financier. Durmstrang a une réputation d'école de la deuxième chance, pour les racailles.
- C'est faux ! s'insurgea Adrian. C'est pour ça qu'elle coûte si cher !
- Combien ? demanda Arianna avec les yeux brillants de malice.
- Trois fois plus que Beauxbâton...
Il resta un moment interdit, le temps qu'elle finisse sa cigarette et souffle vers le plafond de l'habitacle. Il retint son souffle : elle avait fait son choix. L'envoyer à Durmstrang était l'ultime doigt d'honneur qu'elle aurait l'occasion de faire à son mari : un fils de haut diplomate qui faisait ses études dans un repère de racaille et deviendrait probablement un grand combattant.
- Très bien, jeune homme. Tu iras à Durmstrang. Mais a une seule condition.
Elle leva son index vers lui en le fixant droit dans les yeux, et il déglutit.
- Je vais te sortir de ce taudis qu'ils osent qualifier de "meilleure école de la région". Mais tu vas finir l'année avec un précepteur et tu as grand intérêt à bien te comporter avec lui, tu as compris ? Je n'en embaucherai qu'un seul, alors réfléchis bien avant de te prononcer. Si tu me prouves que ton rêve peut canaliser tes pulsions, tu iras à Durmstrang avec Igor. Deal ?
Le garçon n'eut même pas à réfléchir, et claqua la main tendue de sa mère, un sourire rayonnant sur le visage. Arianna sourit en retour et lui embrassa le front.
- Maintenant prends tes affaires. On goûte et je vais réfléchir à la punition la plus adaptée pour toi, pour ce que tu as fait à cet enfant. Comment il s'appelle, déjà ?
- Cormac McLaggen... hésita Adrian en attrapant son sac à dos.
- Quel nom pourri, commenta Arianna en sortant de l'habitacle non sans lui avoir adressé un clin d'œil.
Le majordome ouvrit la porte au moment-même où le talon de sa mère se posa sur le perron, et ils pénétrèrent dans l'hôtel particulier qui leur servait de maison pour l'année. Quand il s'agissait de vivre aux frais de son mari, Arianna ne s'était jamais privée de rien. Le pas militaire d'Igor se fit entendre dès qu'ils eurent donné leur manteau au majordome.
En les voyants tous les deux aussi tôt dans la journée, il eut un immense sourire narquois et s'appuya contre l'escalier de marbre de l'entrée. Sa barbiche avait été taillée en pointe cette fois, et son accent de l'est fusa, donnant à sa voix amusée un air chantonnant.
- Et tu as tabassé qui, cette fois ?
- Rien qui ne te regardes, claqua Arianna.
- Très bien, répliqua le bulgare qui semblait s'amuser encore plus. Tu te rappelles ce qu'on avait dit ? Punis-le.
Adrian baissa la tête pour cacher le sourire qui étirait ses lèvres. "Punition" n'avait jamais fait parti du vocabulaire concret de sa mère. Dans les faits, en public, oui elle le menaçait, mais faisait toujours comme si rien ne s'état passé quand ils rentraient chez eux.
- J'y réfléchirait après son goûter.
- Dans ce cas, pas de goûter, suggéra Igor.
Le hall se chargea d'une ambiance faussement électrique. Il ne pouvait pas l'expliquer, mais tout était toujours une question de provocation entre sa mère et Igor. Ils ressemblaient à deux animaux en cages qui se disputaient autant qu'ils s'attiraient. Ils allaient encore se dire les plus grosse vacheries, puis Adrian les entendrait s'embrasser dans son dos. C'était toujours comme ça.
- De quoi je me mêles, Igor ?
Adrian choisit ce moment pour tenter un timide :
- Je peux ranger ma chambre, comme acte de réparation...
- Oh non non, jeune homme, rigola sa mère. Ne crois pas que ça marchera cette fois-ci. Donne-moi ta main.
Il redressa vers elle un visage perplexe. Pourquoi elle voulait sa main ? Contre la rembarre, Igor n'en perdait pas une miette. Il avait toujours été de ceux qui croyaient en l'ancienne éducation, quand bien même Arianna lui avait défendu d'oser lever ne serait-ce qu'un petit doigt sur son fils.
- Adrian, ta main, ordonna sa mère plus fermement.
Le garçon lui tendit sa main à contrecœur. De ses longs doigts, Arianna la saisit et la tourna paume vers le bas. Puis, elle donna une petite tape sur les doigts, devant l'air ahuri d'Igor.
- Vilain chaton, le réprimanda sa mère. Maintenant va goûter.
Igor leva les yeux en ciel, grommelant dans sa barbe quelque chose à propos de l'indiscipline et de la bêtise bourgeoise qu'Adrian ne comprit pas tout à fait. Après tout, il s'en foutait, non ? Il irait à Durmstrang !
Il embrassa la joue tendue de sa mère et fila au petit salon, tandis que sa mère se chamaillait encore avec Igor, puis il les entendit roucouler alors qu'il tirait la langue de dégoût.
- Tu n'es pas bien positionné, commenta Igor. Debout, et recommence.
Les bras tremblants, Adrian se laissa tomber à plat ventre, la respiration haletante. Un de ses poings rageur frappa le sol, accompagné d'un grognement animal.
- Je veux faire une pause, demanda-t-il en se redressant en position assise.
- Tu n'a pas assez travaillé pour ça. Debout.
- Igor, supplia Adrian.
Ses poings se serrèrent comme il sentait la colère s'emparer de lui. Sans un regard à son encontre, le bulgare était debout, les poings sur les hanches.
- Debout, ou quitte cette pièce ! ordonna Igor.
La mâchoire crispée, Adrian prit appui et se releva comme un supplicié.
- Marche en cercle, ça détendra ton dos. Tu as trente seconde et après tu me fais ces putains de pompes. Compris ?
Le garçon hocha la tête et essuya la sueur qui lui coulait dans les yeux. Ses muscles luttèrent pour imposer sa volonté à ses jambes. Marcher, se délier, obéir. Depuis la promesse faite à sa mère, il avait tout fait pour être exemplaire. Il était si près de passer les sélections pour Durmstrang que sa mère avait enfin autorisé Igor à l'entrainer lui-même deux fois par semaines, tant que les entrainements n'entravaient pas ses études. Le mois de juin allait bientôt débuter, et il devait continuer ses efforts pour être sur la liste d'entrée.
Igor avait été formel : cette fois, les billets sur et sous la tables n'aideraient en rien Adrian. Même avec sa réputation de repère de racailles, Durmstrang n'acceptait que les futures élites. Adrian devrait se surpasser s'il voulait y mettre un pied, ce qui n'était pas totalement gagné avec ses crises de plus en plus fréquentes.
L'enseignement à la maison s'était avéré un calvaire. Il n'avait plus ses amis de l'école, le professeur Rogue était sec et intransigeant avec lui. Ses notes n'en étaient que meilleures, mais à chaque punition pour ses comportements déplacés, Igor avait mit en place la pire des sanctions : la privation d'entrainement. Le garçon avait vu rouge.
Pas de devoir faits ? Pas de lutte.
Une insulte, une crise, un mot de travers ? Pas de boxe.
Il cassait un jouet ou un meuble pour passer sa colère ? Pas de judo.
Sa mère avait assisté à des multitudes de colères sans lever un sourcils ; Adrian ne l'impressionnait plus depuis longtemps avec ses crises ingérables. En revanche, un soir Igor avait prit le relai, en respectant les volontés de sa mère : pas de châtiment corporel, et aucune sanction gratuite. Il avait entamé un virage radical dans l'éducation d'Adrian, qui avait finalement trouvé plus fort que lui.
L'amant de sa mère s'était révélé dix fois plus résistants qu'il ne l'avait imaginé. Il ne savait même plus la cause de sa crise, mais il avait détruit une chaise dans le salon avant de passer à table. Igor avait décidé qu'il en avait marre, et avait fait barrage devant sa mère, empêchant Adrian de lui hurler dessus.
Au début, il avait répondu en criant, hurlant.
Igor n'avait pas bronché une seule fois.
Il se contentait de le regarder, les bras croisés :
- Continues, tu ne m'impressionnes pas.
Et Adrian hurlait, cassait. Jusqu'au moment où, à bout de nerf, il avait tenté de gifler Igor. Sa mère en avait laissé tomber son verre de stupéfaction quand Igor avait saisit son bras, l'empêchant de le toucher. Un lourd silence s'était installé et pour la première fois, Adrian avait vu une lueur d'avertissement dans les yeux de Igor qui le serrait à lui en faire mal.
- A genoux, avait ordonné Igor.
Si l'ordre avait suffit à sortir Adrian de sa stupeur, il n'avait fait qu'exacerber sa colère. Le poing serré, l'enfant avait tenu bon en soutenant son regard.
- Tu te prends pour qui ? avait sifflé Igor. Tu as dix ans et tu te permets de lever la main sur moi ? Tu penses sincèrement que tu m'impressionnes avec tes soit-disant troubles du comportement et ton hyperactivité ? Non, moi je vais te dire la vérité, mon garçon.
Il s'était penché vers lui et lui avait lancé les mots qui changeraient sa vision de la vie :
- Tu n'es qu'un petit con mal élevé. Et les petits cons comme toi, mon travail c'est de les mater. Je ne le répèterai pas. A genoux !
- Igor... avait commencé sa mère avec hésitation.
D'un bras levé, il l'avait fait taire sans même lui lancer un regard. Adrian bouillonnait toujours, et les mots d'Igor l'avaient blessé profondément. Il sentait ses joues rouges de colères.
- Je ne suis pas un petit con, avait-il grogné.
- Bien sûr que si, seulement personne n'a le courage de te le dire. Tu n'es rien, tu es un enfant, et tu dois apprendre à rester à ta place d'enfant, tu as compris ? Est-ce que tu es en colère ?
Adrian avait hésité. Il n'avait jamais vu cette personnalité de Igor, ni même sa mère, vu son attitude. Elle était comme paralysée debout, à les regarder en retenant son souffle. Pour la première fois, Adrian n'éprouvait pas de satisfaction à avoir poussé un adulte dans ses limites, car Igor le terrifiait.
- Réponds.
Il avait juste trouvé le courage de hocher la tête. La prise sur son poignet fut relâchée et il avait reculé d'un pas en le serrant contre lui. A deux mètres d'eux, Arianna était aussi pâle que la mort.
- Tu vas te mettre à quatre pattes, et me faire toutes les pompes dont tu es capable. Tu ne seras autorisé à te relever que lorsque tu auras évacué ta colère de merde, tu as compris ?
Poings et mâchoire crispés, Adrian avait tenu tête une dernière fois en restant immobile sans rien dire.
- Tu ne gagneras pas à ce jeu. Dépêches-toi, ou je rallonge ta sanction.
Le garçon avait tenté un dernier coup d'œil à sa mère, muette de stupéfaction. Elle ne le défendais pas. Toute sa vie, Arianna avait sorti ses griffes, et sa langue acérée, mais à présent elle ne disait rien. Elle était en train de réaliser que pour la première fois, il y avait un barrage devant Adrian, et que c'était Igor.
- A genoux, et pompes, avait répété Igor d'un voix plus calme mais toujours ferme. Tu veux m'impressionner, alors fais-le. Montre-moi ta force, et pompes jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.
- Je ne suis pas un petit con, avait répliqué Adrian, les joues brûlantes.
- Prouves-le à ta mère.
Ils étaient resté un moment à se regarder comme des chiens de faïence. Lentement, il s'était mit en position et avait commencé. Même à son âge, il avait déjà fait du renforcement musculaire avec ses professeur, il savait faire des pompes.
Bras croisés sur le torse, Igor le fixait toujours.
- Comptes-les à voix haute.
Les poins serrés, Adrian avait obéit.
- Quatre. Cinq.
- Non, depuis le début.
Il s'était immobilisé.
- Ce n'est pas juste !
- Ce qui n'est pas juste, c'est la manière dont tu traites ta mère. Recommences.
Pas un cillement, pas de modifications dans la voix. Juste Igor qui était ferme, et ne ressemblait plus au bulgare champion du monde qu'il connaissait avant, son modèle.
- Un. Deux. Trois.
Seule sa voix emplissait la pièce, ainsi que la respiration hachée. Petit à petit, ses bras étaient douloureux, sa respiration plus rapide et il commençait à trembler.
- Tu es toujours en colère ?
- Oui, avait-il grogné plus par fierté.
- Alors continues.
Il avait tenu cinq pompes de plus avant de s'écrouler, cherchant son souffle, la bouche asséchée. Seulement à ce moment-là, Igor s'était accroupit devant lui et lui avait tendu un verre d'eau.
- Tu en a fait vingt-deux. Souviens-t'en, car à partir d'aujourd'hui, à chaque nouvelle crise, tu n'auras pas la permission d'en faire moins, et ainsi de suite. C'est compris ?
Le garçon avait hoché la tête en acceptant le verre qu'il avait avalé d'un trait. Il était alors en nage, et commençait à sentir la honte et la culpabilité l'envahir. Il n'osait plus regarder sa mère.
- Tu peux te le relever et faire tes excuses à ta mère.
Pas besoin de lui dire deux fois, il s'était rué vers elle, qui le cueillait déjà dans ses bras. Il avait marmonné quelques excuses masquées par ses larmes de hontes en regardant le verre brisé au sol, et la chaise qu'il avait cassé avant de s'en prendre à Igor. Il se sentait tellement coupable qu'il n'avait pas lâché sa mère, maculant sa longue robe avec ses traces et ses larmes.
- C'est finit, avait répondu simplement Arianna, tandis que ses mains caressaient ses cheveux pour le calmer.
Le geste était si doux qu'il avait l'impression de le pas le mériter. Puis elle s'était penché et l'avait embrassé sur le front.
- Vas te débarbouiller, avant qu'on ne passe à table.
La tête baissée, et le corps perclus de fatigue, il était monté prendre une douche rapide. Quand il était redescendu, il était tellement épuisé qu'il commençait à s'endormir à table, au milieu du plat. Comme s'il était redevenu humain, Igor avait posé une main sur son épaule.
- Tu veux aller te coucher ?
Adrian avait levé sur lui un regard étrange avant d'acquiescer et se lever.
- Ton assiette, avait fait remarqué Igor en lui montrant le lave-vaisselle.
- Quoi, mon assiette ?
- Tu la ranges, s'il-te-plait. Après tu pourras monter te coucher.
Non sans grincer des dents, il avait obéit. Il n'avait même plus la force de répondre, de toute façons. Et sa mère, qui ne disait toujours rien, le regardait faire, comme si elle ne croyait tout simplement pas ce qui était en train de se passer devant elle. A ses lèvres pincées, Adrian avait quand même compris qu'elle n'attendait qu'une chose : qu'il parle pour toucher deux mots à Igor. Une fois sa tâche effectuée, et un "Bonne nuit" à peine murmuré, il avait quitté le salon.
La curiosité avait cependant remplacé la fatigue tandis qu'il restait derrière la porte entrebâillée. Durant un instant, le dîner se poursuivait dans un tintement de couverts réguliers.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? avait finalement demandé Igor.
- Je n'apprécies pas ce que tu as fait.
- Il n'en est pas mort. Tu attends quoi ? Que ce soit un jour sur toi qu'il lève la main ? Il a dix ans, tu as laissé faire ça trop longtemps, c'est tout. Je ne supportes plus ces caprices. Il veut aller à Durmstrang ? Il ne tiendrait pas une semaine là-bas. Ici, tous le monde lui lèche les bottes, tu en as fait un petit con pourri gâté.
- Retires-ça immédiatement, avait menacé sa mère.
- Tu sais que j'ai raison. Tout ça vient uniquement de toi, Arianna. C'est un enfant, mais tu en as fait ton copain. Tu lui passes absolument tout, et tu lui parles comme à un pote de comptoir. Je te concède qu'il a un sacré caractère pour son âge, mais n'en fait pas un adulte trop tôt.
- Tu n'as pas le droit de l'insulter, Igor.
- Et lui n'a pas le droit de me lever la main dessus. Au fond de toi, tu sais que j'ai raison. A partir de maintenant, c'est moi qui gère ses colères. Et tu verras s'il en recommence une comme ça.
Le raclement de chaise indiquait qu'un des deux s'était levé, Adrian penchait plutôt pour sa mère qui ne mettait jamais sa fierté de côté.
- Tu n'es pas son père.
- Son père s'est barré avec sa nouvelle maîtresse, il ne reviendra pas et tu le sais.
Silence de plomb.
- Je t'ai toujours soutenu, avait reprit Igor. Mais laisses-moi t'aider. Je vis ici depuis quatre ans, et ça ne fait que s'empirer. Il sait l'emprise qu'il a sur toi. Il a besoin d'un barrage et maintenant. Si tu continues comme ça, il te cognera bien avant son adolescence, et tu auras perdu.
La réalité avait prit Adrian de plein fouet. Il n'avait jamais voulut faire de mal à sa mère. Les colères arrivaient, violentes et finissaient par le submerger sans qu'il puisse les contrôler.
- Alaric l'a battu plusieurs fois, alors je jure devant Dieu que je te tuerai de mes mains si tu oses le faire.
- Tu connais ma méthodes. Discipline et sanction. Rien qu'il ne cherchera pas, je te le promet.
Nouveau silence, mais quand sa mère avait repris la parole, il avait été choqué au plus profond de lui-même.
- Ils disent qu'il est malade. Qu'il ne se contrôle pas. Tu l'as vu, ce n'est pas mon fils quand il devient comme ça. Il n'est pas pareil.
- Ce n'est pas une excuse pour le comportement qu'il a avec tous le monde.
Bruit d'un briquet que l'on allume ; sa mère désormais plus calme allait fumer.
- Tu sais, il est têtu. Quand il avait dix mois, il voulait déjà marcher. Je l'ai vu faire, j'ai passé des heures entières à l'observer. Il est tombé un nombre incalculable de fois. Il s'est ramassé et ouvert la lèvre tellement souvent. Mais il a marché à ses dix mois. Et très peu de temps après, il a voulut courir. C'était pareil. Chaque chute ne fait que renforcer sa détermination et chaque fois qu'il se fixe un objectif, il met tout en place pour se dépasser. Il a une force de caractère que je n'ai jamais vu.
- Ne te fâches pas, avait reprit Igor. C'est ton petit garçon, mas il n'est pas exceptionnel. Alors arrête de le laisser se reposer sur ses acquis. Si il veut aller à Durmstrang, il affrontera beaucoup plus fort que lui. Sa colère peut un obstacle à toute sa scolarité. Si tu me laissais...
Elle l'avait coupé de manière cinglante :
- Je ne veux pas que tu en fasses une brute ! Je t'ai vu combattre, n'oublies pas ! J'ai vu ce qu'ils font. Cet espèce de MMA, c'est totalement barbare. Toi-même tu as failli te tuer, Igor, et tu étais le meilleur.
- Tu vois c'est ton problème ça. "Le meilleur". Il n'a y a pas "un" meilleur, mais "des" meilleurs. Il va devoir se battre contre lui-même. Si tu dis qu'il est si fort que ça, il y arrivera. Tu as promis qu'il irait à Durmstrang, mais il n'en a pas les qualifications pour le moment. Une vingtaine de pompes, ce n'est rien, les autres en feront toujours plus.
Nouveau silence pesant, et Adrian s'était rendu compte qu'il avait les poignets serrés de colère. C'était faux ! Tous ses professeurs lui disaient qu'il était le meilleur de ses catégories. Certes, sa mère avait refusé qu'il fasse des compétitions, mais il était excellent, Igor mentait forcément.
- Tu sais quoi ? avait dit Igor en parlant la bouche pleine. Je vais l'entrainer. Je pense qu'il peut y arriver, mais il devra travailler beaucoup plus.
- Et qu'est-ce que tu vas me demander cette fois ? avait répondu sa mère.
L'éclat de rire de Igor avait surpris Adrian. C'était une facette qu'il ne connaissait pas de lui, peut-être celle qui avait charmé sa mère. Malgré ses talents d'ancien combattant, Adrian n'avait jamais compris ce qu'elle lui trouvait. Là où son mari était droit, élancé, brun avec des traits harmonieux, Igor Karkaroff était le stéréotype des méchants russes dans les comics que lisaient Adrian : pas très grand, avec des cheveux noirs aux épaules, une barbe toujours taillée bizarrement et un style vestimentaire qui n'en était même pas un.
Mais Adrian l'avait espionné une fois durant une séance de musculation : c'était une montagne de muscles comme il rêvait de le devenir un jour. On disait que les filles adoraient les hommes musclés.
- Comment peux-tu être si jolie et si venimeuse à la fois, Arianna ? Peut-être que je veux réellement aider cet enfant.
- Calme tes soudaines ardeurs de paternité et ne tournes pas autour du pot, charognard que tu es.
Bruit de couverts que l'on posait, suivit par la suite du grincement d'une chaise qu'on balance. Igor faisait souvent ça, se balancer d'avant en arrière, et Adrian le soupçonnait de le faire exprès pour embêter sa mère. Elle ne supportait pas qu'on massacre ses chaises luxueuses.
- Je ne demande rien. Mais tu pourrais commencer par signer les papiers du divorce, par exemple.
La nouvelle avait été plus violente que le pire coup de ceinture qu'il avait reçu de son père. Ses parents voulaient divorcer ? Au fond de lui, il avait toujours gardé l'espoir que son père reviendrait en s'excusant. Igor était sympa, mais il n'était pas son père. Sa famille lui manquait réellement. Ses copains à l'école avaient tous une mère et un père. Pourquoi pas lui ?
Le reste, il n'en avait rien retenu, si ce n'est que sa mère avait prononcé une phrase qui les avait amené à faire des bruits bizarres, et comme à chaque fois qu'ils faisaient leurs cochonneries, Adrian avait détalé dans sa chambre sans demander son reste.
- Les sélections commencent la semaine prochaine.
Assit de travers sur la banquette du piano, Igor le regardait avec le plus grand sérieux, seulement la vue offerte par sa chemise à moitié boutonnée et la touffe de poils noirs qui en sortait donnaient envie à Adrian une furieuse envie de pouffer. Mais il tenait le coup, les poings serrés. A côté, étendue sur le divan, sa mère feuilletait une revue boursière en leur jetant un coup d'œil de temps en temps par-dessus la couverture.
- Tu as reçu ta convocation, et ta mère ici présente a déjà réglé les réservations. Viens t'asseoir et nous allons parler sérieusement, d'accord ?
Aussi impatient qu'à la veille un match, Adrian hocha la tête et s'installa par habitude sur la table basse. Immédiatement, sa mère lâcha un "tchhhhhh" désagréable qui le fit changer d'endroit, plutôt sur un coin libre du divan. Elle eut un petit air satisfait à l'adresse d'Igor, qui lui se contenta de rouler des yeux. Depuis quelques mois, suite aux insistances d'Igor pour qu'elle resserre un peu la vis sur les dérives de son fils, elle avait opté pour ces sifflements. A comprendre "Ce que tu fais me déplait fortement, dépêches-toi de te corriger sinon je continue ce bruit agaçant jusqu'à ce que tu arrêtes".
- Donc, fit Igor en croisant ses mains. Durmstrang a une politique particulière, comme nous en avons déjà parlé. L'école est située sur une des îles de l'archipel d'Åland. Comme le veut la tradition de ces îles, la localisation de l'école est inconnue du grand public, mais pas de la Finlande. Le mystère fait parti du prestige...
- Tchhhh.
Adrian vit Igor faire un effort surhumain pour rester maître de lui-même en continuant d'ignorer Arianna.
- Le mystère fait donc parti de la réputation, reprit-il avec une grimace narquoise. Donc, nous irons en Finlande et le bateau viendra nous prendre. Ta mère ne peut pas venir, il te faut être accompagné uniquement de ton préparateur.
- Mais, fit Adrian, un peu perplexe. On saura forcément où on va alors ?
- Tu ne le saura jamais, répondit Igor avec un petit rire. Les autorités le savent, pour intervenir en cas d'urgence, ou d'incident. Mais toi, tu ne le sauras pas. Même moi, j'ai été formé là-bas, et je n'ai jamais su.
- Mais, insista Adrian, sûr de lui, tu as été directeur. Tu dois le savoir.
Le bulgare plissa les sourcils d'agacement tandis que le visage moqueur de sa mère disparaissait derrière sa revue. Quand Igor reprit, son ton montrait qu'il en avait marre d'être interrompu.
- J'en viens aux faits et après tu pourras aller jouer. Nous n'allons pas à Durmstrang-même, mais sur une île annexe. Ce soir, tu vas commencer à préparer ta valise. Le temps est encore bon, en cette saison il y fait entre dix et vingt degrés, mais il pleut souvent, alors réfléchis bien à tes affaires. Ne remplis pas ta valise de conneries, tu ne prends que l'essentiel. Nous y resteront seulement une nuit. Tu passeras ton épreuve le lendemain, et nous repartirons, d'accord ?
Excité au possible, Adrian tressautait presque d'impatience en hochant la tête avec vigueur. C'était le moment, il allait y aller enfin. Le fruit de ses entrainements intensifs depuis trois longs mois après son renvoi de l'école, mais aussi de tout ses efforts. Il avait travaillé dur pour que son comportement soit exemplaire durant tout ce temps. Igor lui avait offert lui-même un sac de frappe qu'il cognait à chaque crise de colère.
Pendant plus de cinq mois, il avait suivi tout ses entrainements avec un soin particulier. Sa détermination avait grimpé en flèche, et il avait même commencé à prendre un peu de poids à sa grande satisfaction. Il avait passé les évaluations de Rogue avec succès, et tout vécu pour cet instant : les sélections qui lui permettraient d'atteindre le premier de ses objectifs. Se former avec l'élite, devenir le combattant qu'il rêvait d'être.
- Juste un mot, jeune homme, intervint alors sa mère en posant son magasine sur ses longues jambes. Il va sans dire que les diplômes enseignés à Durmstrang ont très peu d'équivalents internationaux et tu es très jeune pour y être envoyé. Tu vas donc avoir un devoir, jusqu'à ce que tu aies le résultats de tes sélections.
Adrian se sentit aussitôt se ratatiner sur le divan. C'était trop facile pour que sa mère baisse les armes facilement, il aurait du s'en douter. Paresseusement, Arianna s'étira comme un chat, en lissant ses longs cheveux noirs d'une main distraite. Mais lorsque son regard clair se posa sur lui, elle était on ne peut plus sérieuse.
- Vu que tu sais très bien chercher les informations quand elles t'arrangent, tu vas chercher comment tu peux obtenir une équivalence avec les études que tu vas faire. Si tu es accepté, ce sera un trou de presque sept ans dans ton parcours scolaire. Je t'ai toujours appris à avoir un plan B. Allez, au boulot, jeune homme.
Elle lui adressa un clin d'œil complice en reprenant son magasine pendant qu'Igor la rejoignait sur le divan.
- Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? Une double licence, c'est ça ? Parce que tu crois qu'il en aura le temps ? De faire des cours du soir en plus ? Il a dix ans, ce n'est pas un super-héros non plus !
- Adrian en est parfaitement capable, cingla Arianna en se redressant, le nez fièrement levé. De plus, tu as dit toi-même que les sélections sont difficiles. Il va passer un diplôme là-bas, mais il ne sera sûrement pas international.
- Ils proposent un baccalauréat, qu'est-ce qu'il te faut de plus ? C'est reconnu comme étant valable dans l'Union Européenne.
Arianna brandit son magasine boursier avec un sourire évident.
- Je veux une garantie. Il doit y avoir des options d'orientation, et il va en chercher pour avoir son plan B. N'est-ce pas, chaton ?
Adrian hocha la tête, les poings serrés. Il s'était dit naïvement que son parcours l'aurait amené à être champion, juste à être formé à être le meilleur. Les études n'avaient jamais été sa tasse de thé, après tout, et il s'en serait bien débarrassé.
- Il passera ses diplômes, assura Igor, car c'est une condition obligatoire pour sa formation. Nous verrons sur place. Laisses-le se préparer dans un premier temps.
Le petit "Tchhh" agaçant avait convaincu Adrian de monter en quatrième vitesse dans sa chambre.
En moins d'une heure, sa valise était prête, après avoir été vérifiée trois fois.
Alors, on en pense quoi ?
Certes, c'est un sacré pavé, mais bon, fallait bien me faire pardonner de mon immeeeeense silence ces dernières années !
La fanfiction dont est tirée ce préquel s'appelle "Get Up, and Fight !", elle est actuellement en cours de rédaction, et comme mes nouveaux projets, ne sera publiée qu'une fois entièrement terminée. A ce jour, le plan est entièrement rédigé et le format choisi est un three-shot, qui me semble être un bon compromis.
La partie II, c'est dans deux semaines, rendez dimanche !
En attendant, je retourne sur Juillet 2020 dont j'ai encore raté la publication d'un chapitre !
See U !
