voila de quoi relancer un peu l'histoire. J'ai eu la bonne surprise de voir que cette fic était celle qui était la plus lue parmis toute celles que j'ai pu posté. J'aurais as cru, vu que c'est celle qui a aussi le moins de commentaires...Mais puisque ça vous plaît, je vais la faire continuer encore un peu. Je ne sais pas combien de chapitre, jécris comme ça vient...Le futur nous le dira!

Chapitre huit :

Yoh resta ainsi prostré sur la colline de Fumbari durant plusieurs heures. Lorsque le vent se leva et se mit à souffler de plus en plus fort, il décida qu'il était pour lui de redescendre dans ce monde qui avait choisit de le rejeter. Il prit appui sur ses mains et tenta de se relever, sans y parvenir. Ses membres étaient endoloris.

-C'est pas possible. D'abord la douleur ici…dit-il en plaçant une main sur son cœur.

-Le douleur est la preuve que tu vis, petit.

Yoh se retourna. Il n'avait senti personne venir. Pas plus un homme qu'un fantôme.

-Qui es là ?

Un petit rire cristallin se fit entendre.

-Où cherches-tu, Yoh…Mon frère ?

Cette phrase avait été prononcé avec une sorte de respect mélangé de dégoût.

-Hao, souffla Yoh dans un soupir méprisant.

Une main se posa sur l'épaule du garçon. Une main gantée, portant le symbole de l'étoile.

-Bonjour, petit frère.

Yoh repoussa la main de son aîné, et plongea son regard dans le sien.

-Tu n'es pas mon frère. Tu ne l'as jamais été, et tu ne le seras jamais !

Hao tourna la tête devant le regard plein de haine de son frère.

-Ce sont là des paroles bien dures…

La claque qu'il lui donna résonna dans l'air immobile qui semblait observer la scène, comme un spectateur qui attends le dénouement.

-Et voilà pour t'apprendre à me respecter, Yoh.

La shaman tandis la main à son cadet.

-Relève-toi. Un Asakura n'est pas fait pour rester au sol.

Yoh refusa de prendre la main que lui tendait son frère, mais se releva quand même.

-Je crois que nous devons parler, petit frère.

-Oui, je le crois aussi…

Hao s'assit sur un rocher, près de la route, tandis que Yoh préférait l'herbe verte de la colline. L'aîné soupira.

-Yoh, tu sais, je ne voulais pas que ça aille jusque là…

Yoh repoussa l'argument avec un rire sans joie.

-Pas allez jusqu'où ? Tu m'avais enlevé celle dont j'ai besoin pour vivre. Elle est mon oxygène, mon sang. Sans elle, mon cœur refuse de battre. Et lorsque tu me la rends, lorsqu'enfin les Kamis acceptent que nous soyons réunis, j'apprends qu'elle va te voir en cachette. Et tu me dis que tu ne voulais jusque là ? Mais où jusque là ? Qu'elle est la limite de …De ta…De ta méchanceté, ta fourberie, Hao ?

Hao n'avait rien dit, attendant que son cadet est dit tout ce qu'il avait sur le cœur.

-Tu as fini ? maintenant écoute moi à ton tour.

Yoh soupira et acquiesça.

-J'imagine que je n'ai pas vraiment le choix.

-Non, en effet.

Le shaman releva la tête pour regarder le soleil se coucher. Encore une journée passée à ne rien faire de constructif. Peut-être même que cette rencontre ne serait pas constructive. Mais maintenant qu'il l'avait imposée à son frère, il ne pouvait plus partir en le saluant et en disant « bof rien, tout compte fait. A plus, Yoh ! »

-Yoh…Si j'ai enlevé Anna la première fois, c'était pour que tu deviennes fort. Je voulais que tu te rendes compte de ta dépendance vis-à-vis de cette fille. Je ne comprenais pas comment on pouvait à ce point s'affaiblir en perdant de vue une simple fille.

Yoh lui avait lancé un regard plein de haine.

-Calme-toi, tu as promis de m'écouter. Toujours est-il que j'avais l'intention de te la rendre. Au plus tard, au bout d'une semaine, je l'aurais libérée, et elle serait revenue vers toi.

-Arrête d'en parler comme d'un objet !

-Désolé, Yoh. Ce que je veux te dire, c'est que si j'ai fait tout ça, c'est juste parce que je ne comprenait pas et que je croyais connaître la vérité. Mais la vérité est que mon âme est restée seule trop longtemps. Je n'ai pas demandé à Anna de venir me voir cette après-midi. Elle est venue d'elle-même. Et même si je l'ai sentie pendant qu'elle m'épiait dans la ruelle, je n'ai rien fait. Je n'ai pas bougé. Je n'ai pas donné d'ordre pour qu'on aille la chercher.

Yoh leva les yeux vers son frère. Il s'était calmé. Et il vit un reflet d'étoile se promener dans les yeux de son frère et descendre le long de sa joue.

-Pourquoi ? Pourquoi n'ai-je rien fait ?

Le cadet se leva et fit face à son aîné.

-Ainsi, tu es tombé dans ton propre piège, Hao…

Le shaman sourit, et essuya ses larmes.

-Je ne sais pas encore. Comme je te l'ai dit, je suis resté seul trop longtemps, et mon cœur s'est fermé à tous ces sentiments. Du moins le croyais-je. Mais les derniers évènements font que je me pose des questions. Est-ce que je serais resté humain malgré tout ?

Yoh eut un sourire hautain.

-Ca je ne crois pas que ce soit encore possible…

Hao sourit lui aussi.

-Je vais le prendre comme une plaisanterie.

Il se releva et épousseta ses vêtements.

-Yoh, si je suis venu ici ce soir, ce n'est pas pour t'entendre me dire que je n'ai aucun droit sur toi ou sur elle. Je le sais déjà depuis longtemps.

Il leva les yeux au ciel. Le coucher de soleil baigné celui-ci d'une myriade de couleurs.

-Regarde ce ciel. Qu'est ce que tu y vois ?

-Je vois l'astre du jour se coucher. Je vois le jour laisser place à la nuit. Je vois la chaleur abandonner son trône de lumière pour laisser la fraîcheur bienfaitrice de la nuit s'allonger.

Hao sourit.

-Peut-être. Moi je vois surtout une couleur dominante. Le rouge. Le rouge, couleur du sang, de la colère et de la passion. Pourquoi cette couleur est-elle le symbole de deux notions si éloignées ? peut-être parce qu'elle ne le sont pas tant que ça. La passion appelle souvent la colère, qui elle-même est si facilement assimilée au sang…

Le shaman baissa les yeux vers ses mains. Une larme s'écrasa sur un des gants étoilés.

-J'ai fait des choses affreuses. Vouloir séparer un couple était une erreur, je m'en rends compte. Mais ce ciel est comme mon âme. De colorée, elle est passé à noire comme la nuit. Mais demain matin, elle sera de nouveau colorée. Aimer est la palette de couleur des hommes…J'ai retrouvé la mienne. Et tu n'as pas le droit de me l'enlever. Pas de nouveau.

Yoh soupira. Il en avait assez.

-Je vais y aller.

Il fit quelques pas et se retourna vers Hao.

-Je ne t'enlèverais pas ta palette. Si tu ne m'enlèves pas la mienne. Nous n'avons pas à choisir. L'avenir nous dira qui est le meilleur peintre, voilà tout.