Hi ! Me revoilà avec une toute nouvelle fiction qui j'espère sera aussi bien à lire que j'y ai trouvé du plaisir à l'imaginer. Elle comportera 31 chapitres + 1 épilogue. Tout est déja écrit et je l'ai donc terminée. Je posterai sans doute un chapitre par jour voire quelques jours. Bonne lecture !
La franchise et l'univers de Fire Emblem ne m'appartiennent pas. Ils ont été créés par Shouzou Kaga, et développés par Intelligent Systems.
Il s'agit ici d'une Fanfiction.
Zakuro Ruby Kagame
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Des lettres, des mots, des phrases. Ainsi s'était écrite l'histoire. Un passé révolu, une vie prenant fin, un avenir encore vierge, un futur à inscrire. L'histoire ? Il ne s'agissait pas seulement du passé, il ne s'agissait pas seulement de l'avenir.
Des lettres, des mots, des phrases. L'histoire était un livre, un présent ouvert devant nos yeux, entre nos mains, récit d'une vie à transcrire. L'histoire était…
Lendemain d'autrefois
Graines du passé
Mes yeux ne quittaient plus les quelques lignes inscrites à l'encre noire, ruines du passé. Mes mains ne quittaient plus ces pages marquées, vestiges d'autrefois. J'avais beau connaitre ces lignes par cœur, ce n'était pas peu dire, chaque fois, je les redécouvrais. J'avais beau relire ce livre, il me déconcertait. J'appréciais chaque lecture comme si elle était la première et l'appréhendais comme si elle serait la dernière.
—Byleth ? Est-ce que tu m'écoutes ?
Avant de reposer ce livre.
—Pardon ?
Encore une fois.
—Ca fait au moins cinq minutes que je t'appelle.
Comme à chaque fois.
—Excuse-moi, Corrin.
La nuit commençait déjà à tomber, le soleil se couchait particulièrement tôt en hiver ce qui n'était pas pour me dépayser. L'heure à laquelle les gens sortaient du travail pour aller boire un verre et pour se retrouver. C'était un horaire d'affluence au café et mes collègues étaient donc particulièrement occupés puisque le Pavillon Blanc était un établissement de renom et notablement apprécié dans le quartier. De fait, ce n'était ni l'heure ni l'endroit pour rêvasser ou repenser au passé.
Je passai derrière le bar pour donner un coup de main à ma collègue qui enchaînait les commandes sans s'arrêter. Les préparations de boissons à base de café n'avaient désormais plus aucun secret, ni pour elle, ni pour moi. A peine mes doigts posés sur les différents sachets de grains que mes yeux n'avaient plus le temps d'observer Corrin, tantôt à accueillir les clients, tantôt à servir les tasses chaudes et fumantes répandant subtilement l'arôme des grains torréfiés.
—Elle se débrouille plutôt bien.
—Bien mieux en salle que derrière le bar, souris-je tout en me remémorant ses péripéties que cela soit en cuisine, ou bien sur les machines.
Corrin prenait enfin ses marques après des débuts parmi nous particulièrement chaotiques puisque ses talents ne s'étaient définitivement pas révélés à la préparation des boissons ou même des mets, mais sa bonne humeur et sa jovialité constante plaisait à notre clientèle. Sans doute que ses cheveux blonds tirant sur l'argent ainsi que son regard carmin attiraient l'attention alors les quelques curieux finissaient toujours par entrer. Je n'avais jamais vu de personne comme elle, même là d'où je venais. Les oreilles en pointes n'étaient point choses courantes après tout.
—On va encore finir tard, souffla la barista en voyant entrer une paire de personnes qui ôtaient déjà leurs manteaux.
—Comme tous les soirs, Dorothea.
Si les matins étaient plutôt calmes avec un léger pic d'animation vers l'heure du déjeuner, il arrivait parfois que les soirées finissent tard et aucun professionnel digne de ce nom et avec notre réputation surtout ne mettait sa clientèle dehors.
—Je fermerai.
—Tu fermes tous les soirs, Byleth.
—Personne ne m'attend, alors cela ne me dérange pas plus que ça.
Je secouai les épaules comme si cela m'était vraiment égal – parce que ça l'était – mais cela ne convainquait guère ma collègue et désormais amie par la même occasion.
—Ingrid finira tard ce soir, je peux rester avec toi.
—Tu n'es pas obligée de rester pour seulement me tenir compagnie, tu sais. A moins que tu ne veuilles ranger les chaises et passer la serpillère à ma place pour une fois ?
—Par tous les Saints, Byleth ! Bien sûr que non ! Ce que je préfère, c'est te regarder faire !
—Comme cela est surprenant, soufflai-je faussement contrariée.
Les notes délicates de sa voix firent écho à mes oreilles. Comme il était agréable de seulement l'entendre rire de la sorte sans se soucier de tout. Sans se soucier de rien. Il m'arrivait même parfois de penser que la vie était un peu trop paisible à mon goût.
Puis les dièses et bémols s'estompèrent et je levai les yeux comme venait de le faire Dorothea dont le sourire cependant n'avait rien perdu de sa superbe alors que je savais pertinemment ce qu'elle allait me dire. Un sujet qui fit maintes fois débat sur lequel nous n'avions eu d'autre choix que celui de céder.
—Les clients ne se plaignent pas, c'est étonnant.
—Cela fait partie de son personnage, après tout, répondis-je simplement. Et puis, Corrin portant des chaussures ne serait plus Corrin.
—Sommes-nous un café ou bien une salle de spectacle ?
—Si nous étions le second, Dorothea, tu ne serais certainement pas derrière le bar, mais bien sur scène à nous chanter l'un de tes célèbres opéras.
—C'est une brillante idée, Byleth ! s'exclama la brune dont les boucles boisées se soulevèrent au moment où son poing frappa sur sa main comme si j'avais pensée l'idées sérieusement. Nous pourrions organiser des soirées de ce genre là !
Peu certaine que les opéra séduisent notre clientèle mais encore moins convaincue par l'idée de vexer la chanteuse, je me contentai du silence pour seule réponse. De toute manière, ce genre de chose était à négocier avec la proprio et cette dernière ne serait certainement pas enchantée non plus. Le Pavillon Blanc n'était pas une salle de concert et encore moins scène de théâtre non, sa vocation était tout autre et se trouvait ailleurs. Très loin de là.
Les heures passèrent, certaines plus lentement que d'autres surtout lorsque la brune s'absentait pour donner un coup de main en salle lorsque ce n'était pas mon tour ou bien que j'étais trop occupée à remplir d'autres tasses, quand ce n'était pas à laver les précédentes. A l'instar des tavernes d'autrefois, nous avions souvent l'impression que ca n'en finissait jamais. Mais contrairement à cette époque, nous avions tout de même des heures de fermeture, et il était enfin temps de tourner les verrous.
—J'ai bien cru que les derniers ne partiraient jamais !
—Peut-être seraient-ils partis plus tôt si tu n'avais pas passé autant de temps à discuter avec eux.
—Ho, Byleth, tu es bien trop sérieuse !
—Peut-être le serais-je moins si tu me filais un coup de main, pour changer.
—Voyons, bouger les tables et me fatiguer de la sorte n'est vraiment pas une tâche pour une délicate jeune femme !
—Dois-je en déduire que je ne suis pas délicate ? Ou bien remets-tu en doute ma qualité de femme peut-être ?
Je posai la dernière chaise à l'envers sur la surface de bois propre sur laquelle ma collègue avait tout de même passé un coup de lavette – histoire de – avant de me tourner vers elle le sourcil levé.
—Disons seulement que la délicatesse n'est guère ce qui te définit le mieux.
—Ôte-moi d'un doute, Dorothea, mais… articulai-je en la fixant très sérieusement. Me tromperai-je en affirmant que tu me respectais bien plus lorsque…
Mais le bruit de la porte qui aurait dû être close et de la cloche captèrent son attention avant que je ne puisse finir, ainsi que la mienne. Celle qui entra dans ce café avec beaucoup d'aisance avait l'habitude de nous rejoindre après la fermeture. Elle arrivait généralement quelques minutes seulement après que l'écriteau n'ait été retourné indiquant aux passants de passer leur chemin. Corrin avait déjà terminé son service, il ne restait plus que nous ainsi que notre cuisinière qui s'attelait certainement à faire briller sa cuisine. Cette dernière était arrivée quelques semaines avant moi, désireuse de prouver de quoi elle était capable – apparemment – elle n'en montrait pas moins.
—Ha ! Sharena ! Reginn n'a pas encore terminé, tu veux boire quelque chose ?
Je saluai notre invitée qui hocha la tête avec sourire et la laissa avec Dorothea qui se pressa d'aller lui servir une tasse chaude. Elle y mettait bien plus d'entrain que lorsqu'il s'agissait de nettoyer les tables puisque pour cela, elle n'était que rarement motivée, pour ne pas dire jamais.
En ce qui me concernait, je préférai finir mes corvées – chose que je fis très rapidement – avant de me rendre vers un renfoncement, encore une fois. Nous n'étions pas seulement un café comme les autres non, le notre proposait également de raconter des histoires. Des contes et légendes, pour la plupart des gens ordinaires, mais bien plus encore pour ceux qui ne l'étaient pas. Ordinaires.
J'attrapai un livre à la couverture sombre, comme tous ceux de sa série, dans la bibliothèque. Ce n'était qu'une étagère à hauteur d'homme, et nous ne possédions que quelques livres, rien de très prétentieux pour les libraires du quartier. Un exemplaire. Un exemplaire unique. Un unique livre. Un livre, pour une histoire. Mes pensées s'envolèrent aussitôt ce dernier fût ouvert et les minutes filèrent sans que je ne lève les yeux un instant. Je fus happée par ce récit, par ces lignes noires, par cette histoire. Mon sourire était le même chaque fois que je lisais, seul mon regard changeait car celui-ci, d'une certaine façon, m'éloignait. Du moins, c'était parfois l'impression que j'avais.
—Byleth ?
Ce ne fut pas Corrin cette fois là qui me délogea de ces pages mais Sharena. Je levai les yeux pour rencontrer les siens dans lesquels s'étendaient les vastes plaines et prairies dont j'aimais me rappeler, de quoi nourrir mes souvenirs.
—Est-ce que c'est… hésita-t-elle tout en penchant la tête vers moi, sur la couverture du livre que je refermai de mes doigts.
Mon regard suivit le mouvement de ses cheveux teintés du même or que celui des quelques lettres gravés dans le cuir avant de rejoindre la couverture de cette histoire. Autre que les initiales de mon nom, il y avait un mot.
Fódlan
Alors j'hochai seulement la tête.
