Disclaimer: Outre les personnages de J.K. ROWLING, je voudrais remercier "les madames de CDI" pour l'inspirationdu personnage dela bibliothécaire, et aussi Mme R, prof d'anglais, pour le fameux "Would you stop chatting, please !". A Cyrano de Bergerac pour sa fameuse tirade sur son nez. A Gad Elmaleh, pour la partie d'un de ses sketchs sur les blonds à la piscine. A Volatire pour son Candide. Ah,et aussi à une pub de CNN, pour le personnage d'Hedgard Kampf.
Note de l'auteur: La fin de phrase "tel un hiboux", est a prononçé à la façon Gad; c'est nettement plus tordant.
Note seconde de l'auteur: J'ai mis exprès un sous-titre dramatique ! Même si ce n'est pas très important,je certifie qu'ilne préfigure pas d'une quelconque fin malheureuse. Se serait plutôt un titreironique (le CDI de mon lycée est très dangereux).
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°°La bibliothèque, lieu de tous les dangers.
Hermione s'était lancée avec ardeur dans la tâche. Elle était d'abord allée à la bibliothèque, s'était rendue à la section potion, et avait prisun livre qu'elle connaissait bien, et ce, pour l'avoir beaucoup utilisé auparavant : Potions and their recipes for medium sized minds from Hedgard Kampf (un magicien très connu, et pas spécialement modeste, ni sympathique, dont la photo se trouvait en quatrième de couverture, et au bas de laquelle il était inscrit en légende : ) « Providing solutions for your everyday life ».
Il souriait mesquinement. Sa peau était couverte de furoncle, si bien qu'à chaque fois que Hermione empoignait le livre, elle pensait à la photo, et avait l'impression de sentir ces poches rondes remplies de pus palpiter sous ses doigts ; il lui arrivait alors de se demander si elle était la seule à ressentir ça, au quel cas, elle aurait aimé savoir comment on avait pu vendre des exemplaires de ce livre, et s'il s'était bien vendu. Le contenu, du moins, sauvait le contenant.
Il y avait plusieurs sortes de filtres d'amours : certains ne duraient que quelques jours (pour les aventures passagères), d'autres éternellement (et elle se demandait : si l'un des amants venait à mourir, et devenait un fantôme, le mortel aimerait-il le fantôme et vice versa ? Où le rejoindrait-il dans sa condition de spectre ? Elle voyait mal un humain et un fantôme s'aimer… enfin, vous savez, ce genre des choses sensuelles… Cela aurait complètement compliqué et emberlificoté leur relation), d'autres encore, pouvaient se prendre chaque jour sous forme de comprimés. Un peu comme la pilule, pensa-t-elle. Mieux valait alors ne pas oublier de la prendre : ou vous pouviez vous réveiller un beau matin dans les bras d'une personne qui vous révulsait totalement ! Quel choc !
Elle prit la plus simple. Celle qui lui imposerait le moins de contrainte pour en changer la couleur et le goût.
Couleur framboise, goût melon…
-What a stupid bet ! Marmonna-t-elle tout haut, et plus fort qu'elle ne l'aurait souhaité. Apparemment, la mme de la bibliothèque l'épiait depuis un bon bout de temps. Son nez rugueux et gras (et c'est pourtant difficile de concilier les deux), que dis-je ! Cet un crochet, c'est une pétoire (n.f.) qui surgit brusquement entre les deux rangées d'étagères en face d'Hermione, laquelle ne put réprimer un hoquet de frayeur. Le nez était coiffé de lunettes en cul de bouteilles, qui, dans la pénombre de l'étagère semblait deux yeux énormes et injectés d'éclaires jaunes (qui n'étaient, en fait, que le reflet de la lampe), tel un hibou.
-Would you stop chatting, please ! Grinça une voix fluette. Hermione ne pouvait voir sa bouche, mais elle aurait juré que l'horrible petite voix provenait des deux grandes fentes dont était flanqué le nez, et qui ressemblaient plus à des cavernes habitées par de sombres créatures gargantuesques, qu'à des narines.
