Chapitre 3 : Le jour de la sélection
A la mort du roi Uther trahis par l'un de ses vassaux, tous les seigneurs, chevaliers de l'Angleterre se réunirent pour « choisir » un nouveau roi. En effet, n'ayant pas d'héritier désigné seul un affrontement parmi la noblesse pourrait désigner l'homme qui serait apte à les gouverner. Sir Hector et Kay, comptaient parmi les candidats au trône. En tant que simple écuyer, Artoria que l'histoire avait omise, n'avait pas voix au chapitre. Le trône qui lui était destiné irait à un autre. La jeune femme, sur le chemin les menant à la sélection sentait une angoisse l'envahir. Sir Hector ou Kay pouvaient bien se gausser d'elle, elle savait pertinemment qu'au terme de cette journée fatidique son destin basculerait. Son instinct lui hurlait, qu'elle devrait un jour porter la couronne et en payer le prix. Ce n'était ni par arrogance, orgueil, soif de pouvoir ou cupidité que cette couronne l'appelait. Peu importe ce qu'en pensait son père, qu'importe son genre, elle était née pour régner, pour protéger l'Angleterre.
Sur place, elle sentit une tension incroyable, les esprits échauffés prêts à s'affronter pour conquérir la couronne. Par chance le temps était favorable, comme si même les cieux attendaient avec impatience ce jour. Merlin en maître de cérémonie salua chaque participant et n'accorda pas de grand intérêt à Artoria, même si cette dernière sentait parfois dans son dos un regard qu'elle connaissait que trop bien. Les autres chevaliers saluèrent Sir Hector et Kay, mais ne lui accordèrent aucune attention. Alors qu'elle attachait les chevaux à ce qui semblait être une écurie provisoire, elle entendit des brides de conversations. La mort de son père demeurait toujours présente dans les esprits. Le trône vide inquiétait aussi bien le peuple que la noblesse. Personne ne semblait se souvenir, que jadis le Roi Uther avait eu un enfant...
Une fois le dernier chevalier arrivait, Merlin monta sur une extrade de bois fleurie par ses propres soins et prit la parole en ces termes :
« Mes Seigneurs, je vous remercie d'avoir répondu à l'appel avec une telle diligence, comme vous le savez notre bon roi Uther Pendragon nous a quitté, il y a peu. Il m'a confié la tâche d'organiser sa succession. Aussi ai je longtemps réfléchi à la méthode de sélection la plus appropriée. Qu'est-ce qu'un roi et comment le choisir ?
Comme l'histoire nous l'a maintes fois prouvées, il ne suffit pas d'être un excellent guerrier pour porter la couronne. Un roi, un véritable monarque c'est d'abord une âme pure, noble, juste et inflexible face à l'adversité. D'autant plus, qu'en ces temps troublés, je vous le prédis, notre futur roi, mettra un terme à cette ère noire et marquera l'histoire comme nul homme avant lui. »
A l'unisson les chevaliers acclamèrent les propos de Merlin. L'excitation et la tension atteignirent leur paroxysme. Le maître de cérémonie attendit quelques minutes que le silence s'installe pour reprendre ces explications :
« -C'est dans cette optique que je vous présente une épée singulière tant par sa puissance que par son caractère, car oui, cette épée sainte choisit son porteur. Elle n'accordera son pouvoir qu'à celui qui saura s'en montrer digne. Point de joutes, ou de sang, ou de combat, vous m'en voyez navré enfin pas réellement...
Deviendra donc roi, l'élu qui parviendra à retirer l'épée Caliburn du rocher. »
Artoria eut l'étrange impression que ces mots lui était destinés. Merlin d'un geste de main, fit naître une bourrasque qui souleva la couverture bleue recouvrant le fameux rocher surveillé par deux gardes en armure. Tous les regards se posèrent sur cette étincelante épée. En effet, sur le dit rocher à la stupeur générale, en lettre d'or figurait l'inscription suivante :
Quiconque retirera cette épée de la pierre sera proclamé Roi d'Angleterre.
Artoria déglutit en voyant l'épée, ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé. Il n'y avait que Merlin pour inventer pareille surprise et épreuve. Plusieurs querelles firent leurs apparitions au sein de l'assemblée. Comment choisir l'ordre de passage ? Certains chevaliers envisageaient même un tournoi pour définir cet ordre, ils n'avaient donc rien compris au stratagème de Merlin. Son objectif était pourtant limpide, il voulait éviter des affrontements inutiles entre alliés. Évidement l'écuyer Artoria n'avait pas droit au chapitre, elle se tenait à l'écart et observer ces hommes se déchiraient pour le pouvoir. A plusieurs reprises, la situation faillit dégénérer en mêlée générale. Sous l'insistance de Merlin, ils convergèrent finalement pour l'ordre établi par leur sacrement de chevaliers. Les plus anciens chevaliers, à priori les plus sages, passeraient donc en premiers.
Au troisième candidat, favoris des pronostics, l'attention de la foule étouffait presque l'atmosphère. Le chevalier scruté de toutes parts ne parvint cependant pas à extraire l'épée. Il lança un regard noir à Merlin, qui l'ignora sans difficulté. Il réessaya une deuxième fois prolongeant ainsi son humiliation.
Au onzième chevalier, il n'y eu toujours aucun résultat. L'excitation laissait à présent place à la frustration et aux doutes. Nul n'osait exprimer cette pensée, cependant tous la partageaient : Et si aucun chevalier ne parvenait à retirer l'épée, et si aucun homme parmi les plus nobles du royaume n'étaient suffisamment dignes, vertueux pour devenir roi ? Qu'adviendrait-il alors de leur pays ?
Artoria observait attentivement toutes ces tentatives, elle connaissait la vertu de certain de ces seigneurs. Au tour de Sir Hector et Kay, son cœur s'emballa en vain, l'épée n'avait pas bougée. A mesure que le nombre de candidats s'étiolait, Artoria sentit son estomac brûler de frustration. L'Angleterre avait besoin d'un roi, c'était son destin de retirer cette épée, et pourtant, elle n'en avait pas le droit. Que devait-elle espérer ? Qu'un autre la sorte du rocher ? Que nul ne soit élu ? Non, son unique vœu était que la couronne, sa couronne revienne au plus apte à régner...
Le dernier et plus jeune chevalier s'approcha timidement du rocher. A priori, il était l'unique candidat restant au trône. D'une main tremblante, il saisit l'épée, la serra de toutes ses forces, prit une profonde inspiration et tira sur cette dernière.
L'impensable, l'improbable se produisit, l'épée demeura figée dans son rocher. Pour Artoria qui observait le prétendant, il était difficile de savoir si le chevalier était déçu ou soulagé de son échec. Un silence lourd s'installa dans l'assemblée hébétée. Seul Merlin ne semblait pas surpris, comme si tout se déroulait selon ses plans.
Il fut pris à parti par les prétendants au trône, de toute évidence son épée envoûtée n'était qu'une farce, une mascarade de mauvais goût. Avec une sérénité inégalée, il rétorqua l'accusation et assura que l'épée reconnaîtrait comme roi uniquement l'élu, il ne s'était juste par encore présenté.
Les chevaliers rétorquèrent que tous sans exception avaient passé l'étrange épreuve de Merlin et qu'à la fin de cette journée, un nouveau roi devait prendre le pouvoir. Artoria était du même avis qu'eux, son Angleterre avait besoin d'un monarque, elle en avait besoin maintenant, pour ne pas tomber dans une marée de guerre intestines et stériles.
Merlin n'en démordait pas, seule cette épée ferait le roi. Les chevaliers ignorèrent les préconisations du magicien, et commencèrent à organiser un tournoi de joutes. Il s'agissait de la méthode traditionnelle pour que le meilleur d'entre eux devienne roi. Pendant quelques minutes l'héritière sentit son cœur s'affolait. Si elle avait l'occasion de participer à ces joutes, alors elle aurait l'opportunité de réaliser son destin. Malgré son statut d'apprenti, elle était convaincue de pouvoir l'emporter. Sir Hector s'y opposa vigoureusement. Il fit référence à son jeune âge, pour le chevalier, elle n'était pas prête. Toutefois Artoria savait pertinemment que ce n'était qu'un prétexte. La valeur d'un roi ne devrait pas être liée à son genre. Malgré son affection pour son mentor, Artoria sentit une colère froide l'envahir. Kay sentit l'orage venir. Il la mena à l'écart, prêt de l'écurie. Un tonneau vide fut pulvérisé sans n'avoir causé nul tort à quiconque. Les chevaux s'énervèrent. Le regard des écuyers les scrutaient. Pour une fois, Kay ne lui fit nul discours, nulle tentative pour lui remonter la morale. Il se contenta d'attendre qu'elle se calme, avant de lui rappeler que son père ne faisait qu'appliquer les lois du royaume et préciser qu'il voulait ainsi la préserver. Artoria répliqua que ces lois injustes n'avaient aucun sens. Kay lui rétorqua que s'énerver comme un enfant capricieux ne changerait pas la situation. Artoria le foudroya du regard, prit une profonde inspiration et se tourna vers leurs chevaux. Elle prépara la monture de Sir Kay sous le regard de ce dernier. Elle observa ensuite amèrement avec lui les premières joutes auxquelles bien entendu elle n'avait pas le droit de participer. Son esprit divaguait, elle ne parvenait pas à se concentrer sur le tournoi, pourtant objet de toutes les attentions.
Elle s'éloigna de la zone d'affrontement. Ses pas la guidèrent vers l'épée de sélection. Elle s'arrêta à quelques mètres de cette dernière. Et si elle osait, et si elle revendiquait ce qui lui revenait de droit, ce pourquoi elle se savait pertinemment née ?
Il n'y avait plus de garde, ou de chevalier pour lui interdire l'accès. Le moment qu'elle appréhendait chaque soir, qui la hantait depuis plus de quinze ans se présentait enfin à elle. Sa décision était prise, sans hésitation elle franchit les quelques mètres qui la séparait de son destin aussi royal que solitaire. Elle tendit la main sans trembler pour saisir le manche de l'épée.
Son bras fut bloqué par la main de Merlin qui était apparu comme par magie. Leur regard se croisèrent. Dans ces pupilles rosées, il n'y avait plus aucune facétie, jamais il n'avait eu l'air si sérieux, si grave, presque triste. Il n'avait arrêté aucun des autres candidats. Il ne comptait pas l'empêcher de prendre cette épée, non son regard s'apparentait à un avertissement.
Il prit alors la parole dans un murmure qu'elle seule pouvait entendre :
« Artoria... réfléchissez bien, aucun retour en arrière ne sera possible, si vous retirez cette épée, vous ne serez plus... humaine... Sachez que vous vous exposerez à la haine de certains hommes, que cette voie vous conduira à la désolation et à une mort horrible. »
Il y avait de l'inquiétude paternaliste dans cette mise en garde. Merlin qui était pourtant son professeur depuis des années montrait rarement aussi franchement son attachement envers elle. Elle n'avait plus besoin d'être protégée, aujourd'hui c'était à elle de le rassurer. Du haut de ses quinze ans, elle soutint de son regard émeraude celui du mage. Ce dernier pouvait y voir une flamme s'embraser lorsqu'elle lui répondit avec aplomb :
« Dans mes rêves, ou mes visions appelez les comme vous le voulez, je vois mon peuple sourire, une telle voie ne saurait être la mauvaise. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je suis prête à renoncer à mon humanité pour qu'un jour mon rêve se réalise. »
La conviction de ses mots ne pouvaient être remis en doute. Sans qu'elle ne le remarque plusieurs chevaliers observaient la scène. Être roi, avoir tous les pouvoirs, mais aucun droit... elle s'y était préparée. Elle savait pertinemment qu'un roi devait faire des choix, sacrifier des choses pour protéger d'autres, son premier sacrifice en tant que roi serait donc son humanité...
Devant la résolution de la jeune femme, Merlin sourit, retira son bras et s'écarta d'un pas. Elle prit une profonde inspiration, posa la main sur le manche de l'épée Caliburn et la sortit naturellement de la pierre sans le moindre effort. Un halo de lumière l'enveloppa. Le temps parut comme suspendu. Le tournoi s'interrompit, les chevaliers éblouis se pressèrent autour de la pierre pour reconnaître l'élu. Artoria sentit une énergie nouvelle parcourir son corps, et imprégner son âme. Son cœur battait plus fort, ses craintes, ses doutes avaient disparus. Elle se sentait différente de celle qu'elle était quelques minutes auparavant, plus légère, plus mature, plus sereine que jamais. Elle n'était plus Artoria, mais à présent le roi Arthur. Merlin posa une main complice sur son épaule et prit alors la parole :
« Je vous présente Arthur Pendragon, héritier légitime d'Uther Pendragon, votre roi. »
Le regard du nouveau roi croisa celui du magicien. Ni Artoria, ni Merlin semblaient surpris de l'exploit que le jeune écuyer avait accompli. Ce n'était pas le cas pour les autres spectateurs qui s'exclamaient. La stupeur avait saisi l'assemblée. L'ancien roi avait donc un héritier, mais pourquoi l'avoir caché à ses sujets ?
Sir Kay fut le premier à applaudir, lorsque Sir Hector s'approcha sans hésitation il posa un genou au sol en signe d'acceptation du nouveau souverain. Il lui prêta alors serment. Son geste conférait aux spectateurs une nouvelle légitimité au jeune roi. Artoria acquiesça, et lui tendit une main afin qu'il se relève.
Artoria, toujours baignée de lumière, lança un large regard demi-circulaire sur la foule. Elle tendit son épée vers les cieux et déclara avec solennité :
«-Je vous jure de ne brandir cette épée que pour le salut de notre chère Angleterre. Puisse les dieux nous guider dans notre quête d'un avenir radieux. Mes chers chevaliers, que nos forces se conjuguent pour bâtir ce pays dont nous rêvons depuis si longtemps. »
Elle était sans doute la plus frêle des prétendants au trône, mais cela ne la gênait guère. A l'unisson, tous les chevaliers posèrent un genou au sol en signe d'allégeance dégageant ainsi l'horizon vers un soleil d'or. D'un signe de main Artoria les invita à se relever. Merlin lui tendit un fourreau avec trois saphirs incrustés. Elle rangea sa nouvelle épée dans ce dernier et l'installa à sa ceinture. A l'exception de son épée, elle était des chevaliers présents parmi les moins bien équipée et vêtue en accord avec son ancienne condition d'écuyer.
Ni Artoria, ni Merlin n'étaient dupe, la majorité de chevaliers toisaient avec condescendance cet enfant roi inconnu. Ils n'avaient prêté leur allégeance qu'en apparat attendant que leur nouveau monarque n'échouât pour lui prendre son épée sacrée. Artoria pouvait lire sur le visage de certains une haine à l'état pure à peine camouflée.
Sous le regard de Merlin, deux serviteurs se faufilèrent avec un calice de vin issu de la cave de son père. Artoria accepta ce dernier, et but une première gorgée annonçant ainsi le début des festivités. Elle devait reconnaître que son père avait du goût en matière d'alcool. Merlin lui demanda de la suivre dans une tente réservée.
Elle fut escortée par Sir Kay tandis que Sir Hector distrayait les autres chevaliers avides de connaître les secrets de l'histoire de l'héritier caché de la couronne. Hector précisa que ce n'était que pour la sécurité de l'enfant qu'Uther l'avait caché et éloigné. Une fois dans la tente, Artoria prit une profonde respiration, comme si la pression retombait en un instant. Merlin saisit une coupe de nectar, qui semblait bien plus corsée que le vin au quel elle avait goutté.
« - Si mon roi, me concède quelques minutes...J'ai une surprise à la hauteur de la journée. »
Elle reporta son attention vers lui, qui fixait un coin de la tente. Le linge protégeant un mannequin de bois animé tomba silencieusement. Le mannequin défila sous le regard amusé du Magicien et celui conquis de Sir Kay. Il portait une tenue de chevalier d'un bleu majestueux qui semblait à la taille d'Artoria. Le tissu était recouvert d'une armure à la fois légère et protectrice.
« - Sa majesté me fera-t-elle l'honneur d'accepter cette armure enchantée.
- Merci Merlin, elle est splendide.
- Elle peut l'être cela fait des années que je la prépare, elle vous attendait Majesté... vous pouvez l'essayer si vous le désirez. »
Merlin semblait si impatient, qu'Artoria l'essaya immédiatement. Tant pis pour les pains sucrés qui l'attendaient sur la table. A bien y réfléchir, elle n'avait rien pu avaler de la journée, son estomac étant noué par les enjeux de cette sélection. Elle se faufila derrière le paravent d'essayage. Alors qu'elle lutait pour enfiler ladite armure avec comme seul aide un pantin de bois, elle entendit Sir Kay et Merlin grignoter les brioches. Sir Kay la taquina :
« - Si mon roi, veut goûter à ces petits plaisirs, il va devoir sortir de sa cachette dans les plus brefs délais. A moins que mon bon roi, ne craigne de céder à son appétit féroce et de ne plus entrer dans cette magnifique armure.
-Pas de soucis de ce côté, cette armure s'adapte à la taille de son porteur, ajouta Merlin en dévorant une nouvelle brioche.
-C'est clairement sous-estimer l'appétit de notre roi ... »
Cela la rassurait bien plus qu'elle n'était agacée. En privé, Sir Kay continuait ses plaisanteries comme il en avait l'habitude. Comme si mettre une armure enchantée était une tâche aisée...
Artoria entendit la voix de Merlin s'approchait.
« Mon roi, voulez-vous un peu d'aide ? Êtes-vous décent, puis-je entrer ?
-Inutile, je sais encore m'habiller seule.
-J'aimerai bien voir cela... se contenta de répliquer Merlin avec malice. »
Un silence s'installa. Artoria prit une profonde inspiration, puis appela :
« - Sir Kay ?
-Oui mon roi ?
-Venez s'il vous plaît.
-A vos ordres. »
Avec un regard complice à Merlin, il passa derrière le paravent et prêta assistance à son jeune roi en ajustant le plastron de ce dernier et en fixant les cuirasses sur sa robe bleue à dorure. Cette armure masquait ses formes féminines, sans restreindre sa mobilité. Elle ressemblait enfin à l'image d'un chevalier. Il rejoignit ensuite Merlin attendit encore quelques minutes puis Artoria fit son apparition entièrement vêtue de son armure. Sir Kay lui fit signe de tourner puis il commenta :
« - Simplement royal, parfait. »
-Merci, répliqua Merlin, cette armure est un petit trésor.
-Je ne parlais pas de l'armure, juste de notre roi, rétorqua le chevalier avec un clin d'œil pour Artoria.
-C'est vrai qu'elle vous sied fort bien, vous allez en faire chavirer des petits cœurs innocents... Il manque encore quelque chose. »
Le magicien s'approcha de son roi, sceptique il fit deux tours complets autour de celui-ci, ce qui commençait à exaspérer le jeune monarque. Il s'arrêta derrière elle, puis passa une main dans ces cheveux noués. Elle sentit un tissu se faufilait au travers de sa chevelure. Artoria observa son reflet un peu inquiète et inspecta le ruban assorti à sa tenue :
« Cela ne fait-il pas trop... féminin ?
-Juste élégant, mon roi, précisa Sir Kay. »
Merlin comprenant l'appréhension d'Artoria ajouta :
«-Artoria, ou devrai- je dire mon Seigneur Arthur. L'homme est une créature des plus étranges et contradictoires, votre peuple ne se soucie guère de votre apparence ou de votre sexe, enfin tant que vous vous comporterez et agirez en roi. Éblouissez-le !»
Merlin lui avait appris de se méfier des apparences, si l'habit ne faisait pas le moine, aujourd'hui l'armure faisait le chevalier, et l'épée le roi.
