Bonjour à tous,

On attaque la véritable histoire. Si vous ne comprenez pas tout et que vous posez plein de question, c'est normal. C'est voulu.

Je vous mets dans les mêmes conditions d'ignorance que Thorin. Donc il vous faudra attendre une trentaine de chapitre pour tout savoir (ou presque...)

Merci à tous ceux qui me lise.


Réponse aux reviews :

Edenlight : Tu l'attendais, alors le voilà. J'espère que ce chapitre te plaira autant que le prologue.

megane : Le but du prologue est d'intriguer le lecteur et lui mettre l'eau à la bouche. Gardes le bien en mémoire car il donne plein d'info pour la suite. Oui, Azru est bien le personnage principal.

Vanariane : On ne voit pas trop d'histoire sur le Nùménoréens car c'est plus dans le Silmarillion qu'on parle d'eux. Mais je m'en sers juste comme base. Je n'en reparlerai pas avant un petit moment.

Merci à toutes pour vos messages.

Bonne lecture.

Note : chapitre relu et modifié en février 2022.


Année 2941 du Troisième Age

Terre du Milieu

Le groupe de wargs et d'orques étaient enfin en vue au niveau du Col Caché. Cela faisait deux jours que le seigneur elfe et ses cavaliers suivaient leur piste, et ils avaient déjà tués une petite troupe d'éclaireurs le matin même. Ces orques venaient du Sud et semblaient poursuivre quelque chose ou quelqu'un. En effet, il était rare que de telles créatures approchent les frontières de ce territoire elfique.

Dans cette vaste plaine vallonnée où résineux et rochers aiguisés, bien que très clairsemés, sortaient de terre à perte de vue, orques et wargs ne pouvaient se dissimuler à la vue perçante des guerriers elfiques. Les cavaliers se mirent en formation de combat, galopant à bride abattue vers l'ennemi. Ces immondes créatures ne semblaient pas les avoir remarqués, trop occupées à autre chose, semblait-il. Le seigneur elfe fit sonner le cor au dernier moment, prenant de court les orques. La bataille ne dura que quelques instants. L'ennemi ne pouvait pas faire le poids contre le seigneur d'Imladris.

Le Col Caché était un des autres moyens possibles pour se rendre à Fondcombe et le seigneur Elrond savait que quelqu'un était en train de le parcourir à ce moment-là. La cavalerie fit alors demi-tour, direction le Gué de la Bruinen, seul accès à Fondcombe praticable pour les chevaux. Elrond se faisait un devoir de recevoir ses invités comme il se devait.

§

La vallée d'Imladris. Dernier territoire elfique à l'Ouest avant les Havres Gris. Résidence du seigneur Elrond, le Demi-Elfe. En ces lieux, les bâtiments se mêlaient avec grâce dans le paysage. Chutes d'eau et végétations ne faisaient qu'unes avec les constructions, à tel point que l'on pourrait dire que c'est la nature qui était venue s'y installer après et non l'inverse.

Un sentiment de paix et d'apaisement s'emparait de chaque personne séjournant ici. On y accédait par une série de ponts, taillés dans la pierre. Puis passant sous les arches d'une tour de garde, on arrivait à une large plate-forme, carrefour vers les différents lieux de vie de ce paisible refuge.

Quelle arrivée théâtrale !

Le son du cor résonna dans toute la vallée, suivit par le bruit des sabots sur la route de pierre. Il n'en fallut pas plus pour que la petite troupe de visiteurs se trouvant sur la plate-forme, se sente agressée et se mette en position de défense. Les cavaliers arrivèrent au galop, ne ralentissant leur allure qu'une fois sur la terrasse, pour former plusieurs cercles concentriques autour des visiteurs.

Armes dégainées et prêtes à servir, ces visiteurs ne se laissaient pas impressionner par le spectacle.

Un tel accueil était-il nécessaire ?

Il était vrai que plusieurs siècles avaient passé depuis la dernière venue d'un membre de leur peuple. Elrond savait que les créations d'Aulë étaient un peuple fier et rancunier, faisant aussi d'eux d'excellents combattants, prêts à conserver leur honneur coûte que coûte.

La petite troupe était composée de treize nains accompagnés par un vieillard tout de gris vêtu. C'était Gandalf, le Magicien Gris. Elrond et lui se connaissaient depuis de très nombreuses années.

Parmi l'attroupement de nains, il y avait également un Semi-Homme, un hobbit de la Comté, à en juger par ses vêtements et ses longs pieds velus. Il semblait à la fois totalement perdu et fasciné par ce qui l'entourait.

Les chevaux finirent par s'arrêter complètement mais ils formaient toujours autour des nains une enceinte les empêchant de s'échapper.

- Gandalf ! s'exclama Elrond à l'intention du magicien.

Comme un grand nombre d'elfes, le visage d'Elrond était sans âge, ni jeune ni vieux. Mais dans ses yeux gris on pouvait lire d'innombrables souvenirs, à la fois tristes et heureux. Ses cheveux sombres étaient ceints d'un bandeau d'argent. Il portait une armure légère, tout à fait adaptée à un guerrier à cheval, où le besoin de légèreté et de facilité de mouvements étaient indispensables.

- Seigneur Elrond. Mon ami. Où étiez-vous ? lui répondit Gandalf tout en s'approchant pour s'incliner devant lui.

- Nous chassions des orques venus du sud.

Le seigneur Elrond descendit de sa magnifique monture à la robe noire.

- Nous en avons tués au Col Caché, annonça-t-il.

S'en suivit une franche accolade entre l'elfe et l'Istari.

- Étrange, ces orques qui s'approchent de nos frontières. Quelque chose ou quelqu'un les a attirés.

- C'est peut-être nous, avoua Gandalf tout en se retournant vers la compagnie de nains.

Constatant que toute menace était éteinte, un nain se détacha du groupe pour s'avancer vers l'elfe et le magicien. Son visage était fermé et il ne semblait guère apprécier l'accueil des elfes. Dépassant en taille l'ensemble de ses compagnons, son allure altière ne faisait aucun doute sur son origine royale.

Ainsi se présenta Thorin, fils de Thràin, fils de Thror, devant le puissant elfe. Néanmoins, leur conversation commença sous de mauvais augures. Le nain, dont le ton frisait la discourtoisie, ne semblait guère ouvert à la discussion. L'elfe ne prit pas ombrage de son comportement et se mit à parler en sindarin à l'intention des visiteurs.

- Qu'est-ce qu'il dit ? déclara un nain à la barbe abondamment fournie.

Le sindarin n'étant pas une langue parlée par les nains, aucun d'entre eux ne comprirent et leur fierté leur hurlait à l'offense.

- Il nous sert une injure ? s'exclama le même nain qui commençait à s'énerver, comme pour montrer que malgré sa taille, il ne fallait pas le sous-estimer.

- Non, Maître Gloïn. Il vous sert un repas, leur répondit Gandalf pour calmer l'ambiance qui était montée d'un cran.

A ses côtés, Elrond semblait apprécier l'effet de sa mise en scène.

Les nains se rassemblèrent en plusieurs petits groupes pour, semblait-il, savoir s'ils devaient accepter ou non. Après quelques secondes de palabres, les discussions furent closes.

- Dans ce cas, allons-y ! répondit dignement Gloïn, essayant par sa stature de faire oublier son manque de tact.

L'appel de la nourriture était plus fort et les nains se bousculèrent presque, pour suivre l'elfe qui les avait accueilli à leur arrivée.

§

Le soleil se couchait lentement mais surement vers l'horizon et ne tarderait pas à disparaitre derrière les contreforts de la vallée.

Le repas fut servi sur une terrasse où un hêtre majestueux devait offrir une ombre agréable lors des longues journées d'été. Trois tables y furent installées dont deux adaptées à recevoir les nains.

Le début du repas fut relativement calme. Les compagnons de Thorin purent prendre place et les plats leur furent servit. Peu habitués aux habitudes alimentaires elfiques, ils furent quelque peu décontenancés lorsqu'ils remarquèrent l'absence de produits carnés et l'étendue de verdure dans leur assiette.

Choc des cultures !

A la table d'Elrond, prirent place Gandalf et Thorin. La discussion ne se fit qu'entre le magicien et l'elfe, Thorin restant silencieux. On sentait en lui une tension, comme une tenace rancune qui l'empêchait de s'exprimer librement. La conversation s'orienta vers les épées des invités. Gandalf était conscient de l'étendue du savoir de son hôte et il souhaitait connaitre la véritable origine de ces armes.

L'épée dévolue à Thorin fut la première à passer entre les mains de l'Elfe.

- C'est Orcrist, le Fendoir à Gobelins. Une arme renommée, forgée par les Hauts Elfes de l'Ouest. Mon clan, déclara Elrond en tenant délicatement l'arme. Puisse-t-elle bien vous servir, dit-il à Thorin en lui remettant l'épée, comme pour lui signifier son accord sur son utilisation.

Thorin ne dit mot, mais inclina la tête en signe de respect.

- Et celle-ci, c'est Glamdring, le Marteau à Ennemis. L'épée du Roi de Gondolin. Ces épées furent forgées pour les Guerres des Gobelins. Nous avons perdu leur trace depuis la mort de leur propriétaire. C'est un miracle de pouvoir les contempler à nouveau. D'où viennent-elles ? leur demanda Elrond intrigué.

- Nous les avons trouvé dans un butin de trolls, sur la Grande Route de l'Est, peu avant d'être pris en chasse par des orques, lui répondit Gandalf.

- Et que faisiez-vous sur la Grande Route de l'Est, Gandalf ?

Le prince nain sentait que l'elfe se posait des questions sur le pourquoi de leur voyage. Face à lui, Gandalf légèrement gêné, qui ne répondait pas, lui confirmait que c'était une mauvaise idée d'avoir fait une étape à Fondcombe.

La conversation fut interrompue par l'arrivée d'un jeune elfe qui alla parler à l'oreille de Lindir, l'elfe qui avait accueilli la compagnie à son arrivée à Imladris. Ce dernier se tenait derrière Elrond depuis le début du repas. Sur son visage, nulle émotion ne venait le trahir. L'elfe messager repartit aussitôt son message délivré. Lindir s'approcha alors du seigneur Elrond.

- Elle est réveillée, lui annonça-t-il en sindarin. Et sur le point de repartir.

Elrond parut inquiet par ce qu'il venait d'apprendre, et posa son verre sur la table.

- Veuillez m'excuser, dit Elrond à ses invités en se levant de sa chaise. Une affaire à régler.

Et il partit prestement accompagné de Lindir.

Gandalf qui avait compris la conversation, fut intrigué. Son intuition et sa curiosité lui hurlaient de suivre Elrond, mais il resta bien sagement à table.

Au même moment, on put entendre des voix s'élever un peu plus bas dans la vallée. Le silence était maître en ces lieux et hormis les nains qui se trouvaient là, aucun elfe ne se permettrait de le troubler.

N'y tenant plus, Gandalf sortit de table à son tour pour s'approcher du bord de la terrasse. Thorin le rejoignit peu de temps après. A ce niveau, la vue sur la vallée en contre bas était complète.

Les voix venaient du même endroit d'où, quelques heures plus tôt, les nains étaient arrivés. Il y avait de l'agitation sur cette plate-forme. Sur la terrasse, Thorin et Gandalf pouvaient clairement voir la scène.

L'effervescence y régnait. Quatre personnes étaient présentes, dont une qui paraissait être à l'origine du trouble. Les trois autres tentaient de la calmer, mais l'agité n'avait cure de leurs paroles et n'était préoccupé que par son désir de quitter précipitamment les lieux.

Elrond et Lindir arrivèrent sur la plate-forme au moment où le tourmenté tentait de monter avec beaucoup de difficulté sur un cheval. Ainsi en hauteur, Gandalf put enfin identifier l'auteur de cette agitation. Le magicien connaissait cette personne depuis de très nombreuses années. C'est d'ailleurs avec une certaine allégresse qu'il la reconnut.

A ses côtés, il sentit Thorin se tendre.

Connaissait-il également cette personne ?


Des questions, des commentaires, n'hésitez pas, je répondrai.