Bonjour à tous,
Vous allez en savoir un peu plus sur mon personnage. Mais vous risquez aussi de vous posez encore pleins d'autres questions.
Les réponses viendront en temps utile. Si je vous dis tous maintenant, il n'y aura plus de suspense...
Pour info, l'italique pour certains dialogues, indique des paroles en Sindarin et pas en Langue Commune.
Pour la prononciation des noms de mon perso :
Azruphel, se prononce Aze-rou-fel ( Azru pour les intimes ).
Amarthêl, se prononce avec le TH à l'anglaise. Je tiens à préciser que ce nom a une signification, mais que je vous laisse la trouver.
Merci à tous ceux qui me lise.
Note : chapitre relu et modifié en février 2022.
Bonne lecture.
Réponse aux reviews :
megane : Oui, mon OC peut être assez impulsive, mais la plupart du temps elle est calme. Et avec Thorin, il y aura peut être une ou deux prises de tête mais pas plus. Elle ne cherchera pas à prouver quoi que ce soit, donc les commentaires désagréables des nains lui passeront au-dessus de la tête. Je n'en dis pas plus... Concernant le cadeau des Valar, tu auras une partie de la réponse dans ce chapitre, mais je peux te dire que toutes tes réponses sont bonnes. Et pour ta question "où Thorin l'a rencontré?" réponse dans les chapitres 4 et 5.
C'est ainsi, plongé dans ses pensées, que Gandalf vint le cueillir. Thorin était assis sur un banc de pierre dans un coin, à l'écart de tout passage.
- Mon cher Thorin, venez avec moi. Nous avons quelqu'un à qui parler.
- Et qui devons-nous aller voir ? Encore un de ces elfes ? rétorqua Thorin, visiblement encore contrarié.
- Non. Une de mes connaissances. Et également une des vôtres, lui répondit Gandalf, tandis que le nain se levait de son banc pour suivre le magicien.
C'est avec un maximum de discrétion que Gandalf et Thorin se déplacèrent dans Fondcombe. Gandalf avait repéré, pendant la nuit, l'endroit qu'il cherchait. Arrivés non loin du lieu souhaité, Gandalf s'arrêta. Caché par l'angle du mur, il observa une porte située à quelques mètres d'eux. Mais que diable faisait le magicien ? se demanda Thorin. Ils n'attendirent pas longtemps. Un elfe sorti de la pièce. C'était un des elfes présents la veille lors du petit intermède du dîner. Ils attendirent qu'il soit hors de leur vue pour filer vers la chambre.
Gandalf ouvrit doucement la porte et ils entrèrent tous les deux. Aucun elfe n'était présent à l'intérieur comme l'avait espéré Gandalf. La pièce était claire et calme. Il y a avait très peu de mobilier, juste le strict nécessaire. Une table où étaient posées des petites fioles contenant diverses lotions médicinales, des plantes séchées, des bandages propres, une carafe d'eau et un verre, une chaise, une petite commode et bien-sûr un lit. La pièce n'était pas vide. Il y avait quelqu'un endormi dans ce lit. Gandalf posa son bâton près de l'entrée, prit la chaise et alla s'assoir à côté du lit.
Thorin était resté prés de la porte et de là où il était, il ne pouvait pas voir qui était cette personne. Mais il se doutait bien de qui il s'agissait puisqu'il l'avait aperçu la veille. Comment était-il possible que ce soit elle ? La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était aux pieds des Montagnes Bleues, près de 100 ans auparavant. Un humain ne peut vivre aussi longtemps et surtout paraitre encore aussi jeune. La seule explication qu'il avait trouvée, était qu'elle était une descendante des Hommes de l'Ouest, une Dùnedain du Nord. Ou bien son esprit se jouait de lui et ce n'était pas elle, tout simplement. Gandalf lui fit signe de s'approcher. Pas après pas, il finit par arriver aux côtés du magicien.
- Thorin, nous ne devons pas perdre de temps, alors écoutez-moi, murmura Gandalf. Dès qu'elle sera réveillée, nous devrons lui poser des questions, beaucoup de questions. Il ne faut pas attendre que son esprit retrouve sa conscience. Donc n'hésitez pas à lui parler de votre quête, expliqua le magicien d'un ton empressé.
- Je ne pense pas que notre quête la concerne. Et en quoi cette femme peut nous être utile ? grommela le nain.
- A ce que je vois vous la connaissez, mais vous ignorez qui elle est. Faites-moi confiance, demanda l'Istar, le regard – un peu – implorant.
Dans le lit, la jeune femme était toujours endormie. Elle avait les cheveux châtain, ramenés en tresse sur son épaule droite. Son visage semblait apaisé mais son teint était pâle. La magie d'Elrond agissait encore. Cependant, il fallait qu'elle se réveille. Gandalf mit alors sa main sur son front et murmura quelques paroles incompréhensibles. Dans les instants qui suivirent, ils sentirent sa respiration devenir plus forte. Son visage se crispa légèrement et ses yeux bougèrent sous ses paupières. Cela donnait l'impression qu'elle rêvait. Gandalf commença à lui parler.
- Réveillez-vous. Vous ne craignez rien. Sortez de votre songe… chuchota-il à son oreille.
Après quelques instants, elle ouvrit les yeux avec difficultés. Elle eut à peine le temps de savoir où elle était, que les questions commencèrent à pleuvoir.
- Bonjour mon amie. Nous avons besoin de vous, écoutez-moi. Amarthêl, dites-nous tout ce que vous savez sur Erebor, la Montagne Solitaire. Le dragon est-il toujours sous la Montagne ? Est-ce que les Nains vont pouvoir reprendre leur place ? Est-ce que…
Il fut interrompu par la jeune femme qui leva un bras en grognant.
- Que… Gandalf, est-ce vous ? dit-elle avec une voix légèrement cassée à cause de son sommeil. Que faites-vous là ?
Gandalf continuait ses questions. Elle essaya de se relever et de se mettre en position assise.
- S'il vous plait, Amarthêl, répondez. Nous n'avons pas beaucoup de temps. Vos réponses nous seront précieuses. La quête des nains pour reprendre Erebor sera-t-elle couronnée de succès ? questionna le magicien, de l'urgence dans la voix.
- Mais de quoi parlez-vous ? Arrêtez avec vos questions. De quel droit venez-vous me déranger pendant mon repos ? Vous me réveillez et me harcelez alors que je me reposais ! mentit-elle sans le vouloir. Qui vous a autorisé à rentrer dans cette chambre, d'ailleurs ? s'énerva la demoiselle.
- Ça ne fonctionne pas, maugréa le magicien dans sa barbe. Thorin essayez. Approchez-vous et parlez-lui. Vite ! exigea-t-il.
Le nain avait observé toute la scène. Il ne comprenait pas où voulait en venir Gandalf. Pourquoi la tourmentait-il avec toutes ces questions ? Le magicien s'écarta pour laisser Thorin approcher plus près de la jeune femme.
- Que dois-je dire ? s'enquit-il auprès de l'Istar.
- N'importe quoi à propos d'Erebor et de votre quête, souffla le magicien.
Que pouvait-il bien lui dire ? Gandalf avait déjà posé un millier de question. La jeune femme commençait à retrouver ses esprits. Elle ne le regardait pas. Elle était encore dans le brouillard qui accompagnait souvent la sortie du sommeil. Finalement, il se lança :
- Je suis Thorin Ecu-de-Chêne, fils de Thráin, fils de Thrór, Roi sous la Montagne. Je suis ici à Fondcombe avec douze de mes compagnons. Nous sommes en route pour Erebor. Nous avons pour but de reprendre ce qui nous a été pris. Notre Royaume. Vous avez dû en entendre parler. Erebor. Le Grand Royaume sous la Montagne, qu'un dragon a pris pour cible, raconta le nain d'une voix bourrue.
Au mot dragon, Thorin vit ses pupilles se dilater. Gandalf aussi et il ordonna, d'un moulinet discret du bras, à Thorin de continuer. Ce dernier se mit à genoux pour avoir son visage au même niveau que celui de la femme.
- Le dragon Smaug, nous a chassés de nos terres, il y a près de deux cents années. Nous vivions dans la prospérité, puis un jour, il est apparu. On entendit d'abord des rafales de vents d'une grande puissance. Nous pensâmes à une tempête. Mais les tempêtes n'amenaient pas le feu avec elles. Un feu qui ravage tout… souffla-t-il, un grondement dans la voix.
Au mot feu, elle se prit la tête entre les mains, sa respiration devenant de plus en plus rapide.
- Il y avait le feu partout sur la Montagne, continua Thorin qui commençait à se prendre au jeu. Puis le dragon se dirigea vers la ville de Dale. Les hommes qui la défendaient furent incapables de l'arrêter. Une fois que la ville n'eut plus été qu'un tas de cendres et de ruines, il finit par revenir vers les portes de notre cité. Puis il entra…
- Du feu, du feu, du feu. Je vois le feu partout. Dans la ville, sur la Montagne… dans la Montagne ! coupa-t-elle le prince.
Elle parlait, enfin.
Thorin s'était tut. Gandalf retint son souffle. Avaient-ils réussi ? Elle était assise sur son lit, se tenant la tête entre les mains, comme pour se protéger.
- Il est là. Il est partout. Des cris, des pleurs. La Cité sur l'Eau en est remplie, gémissait-elle comme si elle vivait la scène.
Oui, Gandalf en était désormais certain, ils avaient réussi. Elle se redressa, lâchant sa tête. Elle était soudain très calme et sérieuse. C'était comme si une autre personne se trouvait à sa place. Ses pupilles dilatées rendaient ses yeux plus sombres qu'ils ne l'étaient en temps normal.
- Il est la mort, et la mort le fauchera lui aussi. Mais des pertes plus grandes encore sont à attendre.
Elle se tourna vers Thorin, dégageant les draps qui la couvraient. Il recula légèrement mais resta à genoux. Elle sorti ses jambes du lit en fixant toujours le nain, puis se mit également à genoux face à lui.
- Nombreux seront ceux qui réclameront leur dû et seul l'ennemi pourra réunir les rivaux.
Thorin ne comprenait pas ce qu'elle disait. Cette langue lui était inconnue. Gandalf de son côté, comprenait et mémorisait toutes ses paroles. Elle approcha lentement sa main vers la poitrine de Thorin.
- Gisant sous la Montagne, le Roi sera honoré mais ne connaitra pas la gloire.
Elle finit sa phrase en appuyant fortement sa main sur le cœur du nain.
Son regard qui semblait si sérieux et ferme, se changea progressivement. La confusion prit place au fond de ses yeux, dont les pupilles se rétractaient doucement. Elle s'assit sur le sol, toujours face au nain, regardant ses mains. Thorin se releva et s'éloigna un peu.
- Que s'est-il passé Gandalf ? Qu'a-t-elle dit ? questionna le nain.
- Je suis désolée que vous aillez eu à voir cela, Maître Nain, lui répondit-elle. Vous n'auriez pas dû Gandalf ! protesta-t-elle en levant les yeux vers le magicien. Oubliez ce que vous venez d'entendre. Cela ne vous servira en rien, ou seulement à vous encombrer l'esprit, rien de plus.
- Je suis navrée de vous avoir forcé la main, mais j'avais besoin de savoir. Si je vous l'avais demandé, me l'auriez-vous dit ? demanda Gandalf.
- Non. Bien-sûr que non, répondit-elle sèchement.
Elle se remit sur ses pieds et se rassit sur le lit aussitôt se tenant le côté droit, où étaient ses blessures. Elle secoua doucement la tête de droite à gauche.
- Gandalf. Toujours à mettre votre nez où il ne faut pas. Dans quoi vous lancez-vous cette fois ?
- Vous l'ignorez donc ? s'exclama le magicien.
Elle se leva en jetant un regard froid vers Gandalf.
- Il n'empêche Gandalf que ce nain n'avait pas à être présent, marmonna-t-elle.
- Il m'a semblé que vous vous connaissiez, contra le magicien.
Elle était désormais debout, les deux mains appuyées sur la table.
- Il vous a semblé ? Le nain va se poser encore plus de questions maintenant. Il n'a pourtant pas besoin de ce fardeau en plus. Une lourde tâche l'attend déjà, le sermonna-t-elle.
- Et l'aiderez-vous ? questionna l'Istar, sans sembler se soucier des reproches de la jeune femme.
Thorin ne comprenait absolument pas leur conversation, et cela le contrariait grandement. Il failli intervenir, mais lorsqu'il vit la femme baisser la tête dans un soupir tellement… résigné, il décida d'attendre encore un tout petit peu.
- Cette quête va mettre en branle une série d'événements qui auront des répercutions bien plus tard. J'ai moi-même une tâche à accomplir, donc…
- Très bien ! annonça Gandalf joyeusement , de nouveau en langue commune.
- Gandalf, pourriez-vous enfin m'expliquer ce qu'il se passe ici ? demanda Thorin visiblement très contrarié par la situation.
- Mon cher Thorin, je ne suis malheureusement pas en mesure de vous révéler quoi que ce soit, expliqua le magicien dans un de ses éternels sourires en coin.
Sur ce, Gandalf prit son bâton et sortit de la chambre, laissant la jeune femme et le nain seuls. Thorin avait lui aussi envie de partir mais il voulait des réponses. Il se retourna vers l'humaine. Vêtue d'une simple chemise beige et d'un pantalon marron à sa sortie du lit, elle avait revêtu un haut à manches longues fait dans un tissu épais et de bonne facture. Elle était à présent en train d'ajuster un corset en cuir léger, ce qui lui arracha une grimace en serrant les liens. Thorin la regardait faire. Aucun des deux ne prit la parole. Les souvenirs de leurs dernières rencontres lui revenaient en mémoire.
Il avait été tellement intrigué car sa prestance, son aura. Une femme ne voyageait normalement jamais seule en Terre du Milieu. Celle-ci pourtant avait l'air de le faire régulièrement et avait été préparé pour cela. Des vêtements de voyage adaptés et des armes. Son arme. Son épée. Thorin n'avait désormais plus de doutes. C'était bien la même personne. Personne ne pouvait avoir une épée identique. Au nom de Durin, comment avait-elle fait pour être en possession d'une telle arme ?
Une fois qu'elle eut mis ses bottes, elle lança un regard vers le nain, ce qui le sorti de sa réflexion.
- Ainsi vous avez survécu à vos blessures ? demanda Thorin séchement.
- Il semblerait, oui, répondit-elle d'un ton neutre. À ce propos, je ne vous ai jamais remercié pour les soins que vous m'avez apportés. J'en profite donc aujourd'hui pour le faire.
Thorin inclina légèrement la tête
- Je ne pouvais pas vous laisser en sang au beau milieu de ma forge, énonça-t-il comme si cela avait été quelque chose de banal.
- Je suis navrée pour le dérangement que je vous ai occasionné, regretta-t-elle.
- Ai-je dis que vous m'aviez importuné ? marmonna-t-il de son sempiternel ton bourru.
- Non, en effet, lui dit-elle.
Elle retourna près de la table et inspectât les différentes fioles. Elle versa quelques gouttes de l'une d'elles dans le verre et le rempli d'eau. Verre à la main, elle alla s'assoir sur le bord de son lit et but une gorgée. La médecine elfique allait lui permettre d'accélérer son rétablissement. Thorin se détendit peu à peu. L'attitude calme et apaisée de la jeune femme le calmait.
- Vous vivez ici, à Fondcombe ? questionna Thorin en prenant place sur la chaise laissée par Gandalf.
- Vivre… murmura-t-elle les yeux dans le vague, oui on peut dire ça. Le seigneur Elrond m'héberge de temps à autre.
Elle reprit une gorgée de son médicament. Après un profond soupir, elle plongea ses yeux dans ceux du prince.
- Vous vous posez beaucoup de questions, mais sachez que je ne peux répondre à toutes… pour le moment. Mais vous aurez des réponses, tenta-t-elle d'expliquer.
- Vous parlez comme le magicien, grogna Thorin.
- Mais je ne suis pas lui, s'exclama-t-elle. Au fait, pourquoi vous a-t-il fait venir avec lui dans cette chambre?
- Il a compris que nous nous connaissions, répondit Thorin en baissant la tête. Il a dû s'en apercevoir lorsque nous vous avons vu hier soir.
- Ah oui, hier… soir, bredouilla-t-elle. Disons que j'étais de mauvaise humeur.
Elle lança un regard d'excuse au nain pour s'être ainsi donné en spectacle.
- Non, plus sérieusement je voulais reprendre la route pour une affaire personnelle. Je compte d'ailleurs la reprendre très rapidement.
Elle finit son verre d'une traite et alla le remettre sur la table.
- Je suivais un groupe d'orques et de wargs depuis un certain temps, en espérant qu'ils me mèneraient jusqu'à quelqu'un, mais ces créatures semblaient être elles-mêmes à la recherche de quelque chose. J'ai fini par être découverte… Je me suis réveillée dans ce lit hier soir et comme je ne suis pas aussi sage qu'un elfe, vous avez tous eu le droit à un aperçu de ma nature humaine.
Elle se retourna vers Thorin, qui commençait à ouvrir la bouche pour parler :
- Mais vous savez de quoi je parle. L'envie de vengeance peut nous mener à faire des choses bien ridicules, non ?
La bouche du nain se referma dans un claquement sec. Il était mouché. Thorin ne répondit donc rien. Les nains étaient des êtres particulièrement rancuniers et fières, ils n'oubliaient jamais un acte, qu'il soit bon ou mauvais.
- Néanmoins je poursuivrai ma route, mais avec plus de tempérance, indiqua la femme.
Thorin se dit intérieurement que si elle était née homme, s'aurait été une personne qu'il fallait mieux avoir pour allié. Elle imposait un certain respect de par son allure, sans doute d'origine noble voir royale. Avec son corset qui aplatissait ses formes et son corps qui prouvait qu'elle était apte aux combats, Thorin avait devant lui le profil type de la femme indépendante. De telles femmes n'étaient connues que dans les histoires, telle Haleth au Premier Age, dont on ne lui connaissait aucun époux. Mais il avait remarqué la présence au cou de la jeune femme d'une chaine avec deux alliances. Son cœur avait-il été pris ? Et puis il y avait ses yeux. D'un bleu presque gris, ils les avaient captivés dès leur première rencontre et jamais depuis, ils n'avaient quitté son esprit. Thorin ne pouvait expliquer cette attirance, car comme tous les membres de son peuple, il était résistant aux sentiments. Se pourrait-il qu'il soit sous l'effet d'un sort ?
- Je vais devoir vous laisser Thorin Ecu-de-Chêne. J'ai des affaires à régler avant de repartir.
Elle se dirigea vers la porte. Thorin se leva et la suivit. Alors qu'elle refermait la porte derrière eux, Thorin lui demanda :
- C'est notre troisième rencontre et je m'aperçois que je ne connais pas votre nom. J'ai entendu Gandalf vous appelez Amarthêl, expliqua-t-il.
- Oh pitié, ne m'appelez pas ainsi. J'ai ce nom en horreur. Appelez-moi plutôt Azruphel.
Et elle partit, laissant le nain sur le pas de la porte.
Il avait enfin un nom à mettre sur ces yeux.
§
Arzuphel se rendait vers les appartements d'Elrond. Pour être sûr que celle-ci ne parte pas sans son consentement, il avait confisqué ses armes. Il savait très bien qu'elle ne partirait sans sa chère épée.
La pièce était remplie de livres et de parchemins. Lors de ses séjours à Imladris, elle avait eu tout le loisir de les lire. Il y avait ici la mémoire de la Terre du Milieu, avec des écrits qui dataient d'avant l'arrivée des Hommes. Elle avait appris beaucoup de choses grâce à eux.
- Ainsi vous êtes encore sortie de votre lit.
Elle sursauta légèrement. Le seigneur Elrond venait d'entrer dans la pièce.
- Ne me traitez plus comme une enfant. J'ai largement passé l'âge, s'énerva Azruphel.
Elle leva aussitôt les mains en signe de paix.
- Je venais pour m'excuser à propos d'hier. Je me suis emportée, admit-elle s'en inclina devant l'elfe.
- J'accepte vos excuses. Vous souhaitez repartir maintenant ? Comment vont vos blessures ? s'enquit le soigneur.
- Elles vont bien. D'ici deux jours il n'y paraitra plus. Et oui, je souhaite repartir, mais je vous promets de remettre ma vengeance à plus tard. Je vais avoir d'autres actes à accomplir. Gandalf est venu me voir ce matin, expliqua-t-elle.
- De quoi vous a parlé Gandalf ? demanda l'elfe en fronçant les sourcils. Ne me dites pas que vous allez suivre ces nains. Je ne crois pas qu'il soit prudent d'aller réveiller ce dragon.
- Pourtant il le faudra. Un des nains avait bien sur lui une carte que vous avez déchiffrée ?
- Ainsi vous êtes l'auteur de tout cela… murmura Elrond pour lui-même. Il venait de comprendre.
L'elfe réfléchit un instant mais malgré toute sa sagesse et ses connaissances, il savait qu'il n'était pas en pouvoir, cette fois, pour se mettre en travers des actions d'Azruphel.
- Je ne peux donc pas vous maintenir ici plus longtemps. Venez avec moi, je vais vous rendre ce qui vous appartient, l'invita-t-il à le suivre.
Elle suivit l'elfe jusqu'à une pièce voisine. Elle y retrouva ses armes. Une paire de couteaux, une dague et son épée. Une pièce de ferronnerie d'une grande finesse. La garde et la poignée étaient délicatement sculptées, mais sans fioriture. Azruphel tenait beaucoup à son épée. C'était un grand guerrier qui la lui avait offerte. Et la dague. Elle sourit en pensant à celui qui lui avait forgé. Elle s'équipa de ses armes puis se retourna vers Elrond.
- Je vous remercie encore pour toute votre aide.
Ils se saluèrent mutuellement. Elle se garda bien de lui dire que ceux-ci était un adieu. Les au revoir n'étaient pas son fort.
Un instant plus tard, Elrond était seul dans la pièce et un léger courant d'air passait la porte.
§
Les nains et le hobbit profitaient agréablement de cette journée à Fondcombe. Un petit moment de paix avant de repartir. Car leur chef avait pris la décision de quitter ce lieu dès le prochain lever de soleil.
Après le dîner, qui fut tout aussi animé que les précédents repas, Gandalf discuta avec Thorin de la suite des événements.
La route allait être difficile car ils allaient entrer dans une région de la Terre du Milieu particulièrement inhabitée ou, si habitants il y avait, il valait mieux ne pas les rencontrer.
Ensuite ils arriveraient aux Monts Brumeux. Une région où des créatures répugnantes avaient élu domicile. La traversée des Monts allait être épuisante. Gandalf annonça au Nain qu'il ne partirait pas avec eux de Fondcombe mais qu'il les retrouverait plus loin, aux pieds des Monts Brumeux. Thorin fut fort ennuyé car la présence du magicien avec eux était – presque – le gage de la bonne réussite de leur quête.
- Mon cher Thorin. N'ayez aucune crainte pour la suite. Je vous ai trouvé une guide de premier choix. Elle a traversé les montagnes de très nombreuses fois. Vous devrez lui faire confiance, assura le magicien.
- Vous l'avez engagé ! Mais cette femme est blessée. Elle nous ralentira ! maugréa Thorin pour montrer son désaccord.
Mais Gandalf remarqua que le sujet de mécontentement n'était pas le fait qu'elle soit une femme, mais le fait qu'elle soit blessée. Il semblait que le nain ne doutait pas en sa capacité de guide, ce qui était un bon point.
- Allez vous reposer maintenant, car les nuits de quiétude ne seront bientôt plus d'actualité, conseilla l'Istar.
Comme à son habitude, le magicien coupa court à la discussion. Chose que Thorin tolérait de moins en moins. Alors que le nain s'apprêtait à prendre le chemin inverse à celui de Gandalf, le magicien, le héla :
- Une dernière chose, Thorin ! Retenez ceci à propos de votre guide : La vérité est dissimulée à celui qui ne se fit qu'aux apparences. Oubliez vos préjugés et croyez en chaque parole qui sortira de sa bouche.
Et le magicien partit définitivement. Thorin n'allait pas le revoir avant plusieurs semaines. Mais qu'avait-il voulu dire ?
Des questions, des commentaires? N'hésitez pas. Je répondrai
Les 2 prochains chapitres seront des flashback, sur les deux dernières rencontres entre Azru et Thorin.
Biz
