Bonjour tout le monde

Chapitre un peu plus court que les autres, mais je ne pouvais pas le couper autrement.

Fuite de Ville des Gobelins. Je me suis inspirée du livre pour ce passage.

Chapitre relu et corrigé en février 2022.


Merci à Julindy, Miyi et peps pour leur review.


Gandalf et Azruphel s'avancèrent dans leur direction, jusqu'à arriver sur la plateforme. Nains et Gobelins reprirent progressivement leur esprit et remarquèrent les deux étrangers. Mais avant qu'ils puissent se relever, Gandalf parla à l'intention des Nains :

- Saisissez-vous de vos armes. Battez-vous.

Mais personne ne réagit à son appel. Il ne fallait pas laisser aux Gobelins le temps de comprendre ce qu'ils leur arrivaient, alors la voix de Gandalf se fit plus forte :

- BATTEZ-VOUS !


Azruphel fut un minimum rassurée en voyant que les nains se mouvaient à nouveau et cherchaient à récupérer leurs armes qui leur avaient été confisquées. Avec Gandalf, elle s'élança vers les premiers gobelins à sa portée. Elle se fraya un passage jusqu'au centre de la plateforme. Les gobelins étaient plus qu'en surnombre comparés à la compagnie. Plus ils en tuaient, plus il en arrivait, de tous les côtés. On pouvait dire que ça grouillait littéralement de gobelins.

Soudain Azruphel vit une ombre la recouvrir. Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'elle se fit empoigner par l'horrible Roi des Gobelins. Aussi laid et repoussant qu'un troll, il en avait aussi la force et la taille. Il la tenait en l'air, lui serrant fortement la taille. Azruphel put lire ses intentions dans ses yeux globuleux, mais la peur ne faisait plus partie du vocabulaire de la jeune femme. Elle lui assena un coup de pied dans le visage. Ce geste ne fit qu'attiser la colère du Roi Gobelin qui serra plus fort sa main autour d'Azruphel. Elle sentit ses côtes ployer et se rompre sous l'étau. Un cri lui déchira la gorge.

Le Roi Gobelin jubilait, mais il ignorait que son acte venait de signer son arrêt de mort. D'une part le cri de l'humaine alerta Thorin et Gandalf, et de l'autre, la douleur des os brisés réveilla en Azruphel un sentiment de puissance. Le Roi Gobelin ignorait que la jeune femme recherchait cette sensation dans chacun de ses combats. Cette douleur qui était la seule chose qui lui indiquait qu'elle était encore vivante. Ressentir son corps douloureux de blessures, sentir le gout de son sang, savoir que la vie s'échappait de son corps. Voilà ce qui poussait Azruphel à parcourir la Terre du Milieu de long en large. Son existence n'était qu'une suite de jours mornes et ennuyeux, et la seule chose qui lui provoquait encore de la satisfaction était ces moments d'immenses souffrances, combinées à l'adrénaline des combats.

Le Roi Gobelin relâcha un peu sa main. L'air remplit de nouveau les poumons d'Azruphel. Le rictus immonde qu'arborait le gobelin, disparu instantanément lorsque le visage d'Azruphel lui fit face à nouveau. Avec un regard sombre et un sourire carnassier, Azruphel le défia.

- Tu n'aurais pas dû faire ça, lui annonça-t-elle. Considères-toi comme mort.

Le Roi Gobelin n'eut pas le temps de réagir que sa prisonnière lui lacéra le bras de sa lame. Il lâcha prise en criant et Azruphel roula sur le sol. Thorin arriva à ce moment pour lui apporter son aide. Il avait entendu son cri lorsque le gobelin la tenait encore entre sa main. Le temps pour lui de se débarrasser des gobelins qui le menaçaient et d'arriver jusqu'à Azruphel de nouveau libre, qu'il vit le Roi Gobelin revenir à la charge. Thorin se plaça entre l'humaine et le monstre, pour parer ses coups. Le nain réussit à le déstabiliser. Azruphel se remis sur ses pieds et ne souhaitant que se venger, se précipita vers le Roi Gobelin, ignorant Thorin qui lui faisait barrage.

- Non ! Restez en arrière ! Vous n'êtes pas de taille, lui hurla Thorin en la tenant par le bras.

Azruphel ne le regardait pas, bien trop obnubilée par l'envie d'enfoncer le tranchant de son épée dans les boyaux de ce monstre infâme. Elle tenta de lui forcer le passage mais Thorin renforça sa prise et lui empoigna son autre bras.

Dos au monstre, il ne vit pas qu'il s'était relevé et qu'il s'apprêtait à réattaquer. Elle se débattait de tout son être pour lui faire lâcher prise, car elle pouvait voir le Roi Gobelin amorçait son geste pour les frapper tous les deux de son arme.

Mais un éclair apparut de nulle part, et disparut comme il était venu. Une ombre grise passa devant les yeux d'Azruphel. Thorin se retourna au même moment et remarqua le Roi Gobelin à seulement quelques pas d'eux, immobile, son geste suspendu dans l'air. Il tomba mort.

- Gandalf ! cria Azruphel en colère après le magicien, qui venait d'éliminer son adversaire.

Elle se dégagea enfin de l'emprise du prince nain et marcha vers l'Istari. Il lui avait volé son combat et visiblement elle lui en voulait. Mais la guide se rendit compte du silence qui régnait autour d'elle.

La mort de leur Roi avait plongé les gobelins dans l'effroi. Les nains s'étaient regroupés autour du cadavre. Ils ne pouvaient s'éterniser ici sans risquer pour leur vie, car la haine emplissait le cœur des habitants de cette cité souterraine.

- Suivez-moi, vite ! S'exclama Gandalf en prenant la passerelle par où il était arrivé avec Azruphel.

S'en suivit une course folle dans les couloirs sombres et lugubres de la Ville de Gobelins. Gandalf en tête, la compagnie se frayât un passage à travers les légions de gobelins en rage. Cheminant toujours plus bas vers une hypothétique sortie, ils réussirent à tromper la vigilance des Gobelins et à se dissimuler dans un passage obscur.

Gandalf s'autorisa un peu de lumière grâce à son bâton. Il laissa passer les nains devant lui pour les compter. C'était une habitude qu'avait pris le magicien depuis le début de cette aventure, pour vérifier que la compagnie était bien au complet. Fort heureusement tout le monde était présent. Même le discret Hobbit, bien que complétement perdu par les événements, était présent. Il n'avait malheureusement pas la vigueur pour suivre les nains et il était régulièrement en queue de file.

Rassuré, Gandalf reprit la tête de la compagnie. Mais aucun d'eux ne savait à quel endroit ils étaient précisément. Ne pouvant rebrousser chemin, ils continuèrent droit devant.

Ils recommencèrent à entendre les bruits et les cris horribles des gobelins qui cheminaient derrière eux. Ils forcèrent donc l'allure, ce qui fit accroitre l'écart entre les nains et le hobbit, qui se trouva quelque peu distancé. Dori le remarqua et aida le hobbit à rattraper son retard. Le nain resta à ses côtés pour le soutenir.

Ce qu'ignorait la compagnie, c'était qu'un groupe de gobelins plus silencieux et rapides que les autres, rattrapait la distance qui les séparait. Personne, pas même Gandalf ne remarqua leur présence. Les gobelins connaissaient parfaitement le dédale de chemins qui serpentait sous les Monts et guidés par la faible lumière qu'émettait le bâton du magicien, ils se faufilèrent au plus près de la compagnie.

Tout à coup, Dori et Bilbo, qui se trouvaient toujours en dernier, furent saisit par des mains difformes, qui les tirèrent en arrière. Leurs cris de surprise, alertèrent le reste de la compagnie, qui rebroussa chemin pour porter secours à leurs amis.

Le combat se déroula dans le sombre couloir de roche, où les gobelins ne purent tenir face aux nains. Le groupe put de nouveau continuer sa route après avoir exterminé les gêneurs.

Mais dans la confusion et l'obscurité, personne ne se rendit compte que Bilbo avait chuté lourdement sur un rocher et que le pauvre hobbit était toujours étendu, inconscient, dans un recoin du couloir.

La compagnie avait continué sa course jusqu'à la sortie, et ce ne fut que lorsque Gandalf recompta qu'ils se rendirent compte de son absence.

D'après ce qu'ils pouvaient voir, la matinée était déjà bien avancée. Ils avaient donc passé près de 10 heures à l'intérieur de la Ville des Gobelins, ce qui était beaucoup. Mais en même temps, cela leur avaient permis de se retrouver du côté Est des Monts Brumeux. Les hautes montagnes étaient derrière eux et il ne leur restait que les faibles dénivelés des contreforts à parcourir.

La compagnie décida de s'arrêter un moment, pour discuter du sort du hobbit. Gandalf, Thorin et Dori, qui était le dernier nain à voir vu le hobbit, discutaient vivement.

De son côté Azruphel s'assit dos à un arbre. L'excitation des combats était maintenant passée et la douleur de ses côtes cassées l'empêchait de respirer correctement. Kili remarqua sa souffrance et vint près d'elle, suivit de son frère, Fili.

- Comment vous sentez-vous ? demanda Kili visiblement troublé.

- Oh, ça va. J'ai juste du mal à reprendre mon souffle, lui répondit-elle avec un sourire de façade pour ne pas les inquiéter.

- On vous entendu crier de douleur tout à l'heure, rétorqua Fili sérieusement.

- Ca va aller, je vous dis. Comme vous me l'avez si bien répété, je ne suis qu'une humaine. Le gobelin a serré un peu trop fort autour de ma taille et n'étant pas de la même constitution que vous, je crains d'avoir deux ou trois côtes brisées, avoua-t-elle.

- Il faut qu'Oïn regarde ce que vous avez réellement, dit Fili en cherchant du regard le guérisseur.

- Non ! C'est inutile. Oïn ne pourra rien y faire. Vous allez juste inquiéter les autres et nous n'avons pas besoin de cela maintenant, reprit-elle en retenant le nain qui s'apprêter à se lever.

Les frères se regardèrent et donnaient l'impression à Azruphel qu'ils discutaient mentalement.

- J'aimerai que cela reste entre nous, les supplia-t-elle. S'il vous plait.

- D'accord, céda Fili.

- Merci. Et surtout pas un mot à votre oncle. Car maintenant que Gandalf est de retour parmi nous, il sautera sur l'occasion pour me remercier, leur précisa-t-elle en essayant de se caler plus confortablement contre l'arbre.

- Mais il ne ferait jamais ça, déclara Fili, surprit du commentaire d'Azruphel. Nous l'avons entendu dire à plusieurs reprises que vos connaissances du terrain étaient un bienfait pour notre compagnie.

- Oui et depuis le début il vous a soutenu, alors que plusieurs membres de la compagnie étaient réticents à votre arrivée, continua Kili.

Azruphel avait du mal à croire ce que disaient les jeunes nains. Thorin était assez désagréable avec elle et quand il lui parlait ce n'était jamais avec des termes chaleureux. Elle connaissait les nains et leur côté bourru, et elle devait admettre que Thorin avait tout d'un nain de ce côté-là. Mais elle savait également que sous cette apparence, les nains pouvaient être amicaux, joviales et bienveillants.

Thorin n'était pas officiellement roi, mais il s'en donnait tous les attributs. Azruphel se souvenait de Durin qu'elle avait côtoyé à de nombreuses reprises. Ce nain, malgré son ascendance, lui avait toujours fait un accueil des plus conviviaux et jamais Azruphel ne s'était sentie insignifiante à ses côtés. Chose que Thorin lui faisait ressentir la plupart du temps.

Alors entendre Fili et Kili dire que leur oncle avait de la reconnaissance à son encontre, la déstabilisa quelque peu.

Azruphel s'autorisa un profond soupir, mais la douleur se rappela à elle. Elle passa sa main sur les zones meurtries. Kili la regardait avec un regard plein de compassion. Contrairement à lui, elle ne s'inquiétait pas pour ses blessures. Comme les autres, elles guériraient et n'en garderait aucun souvenir. Avec du repos et en s'alimentant correctement, il lui aurait fallu trois jours pour que ses os se remettent d'eux même. Mais la compagnie avait perdu les vivres et il était hors de question de se reposer dans ces montagnes. Elle allait devoir serrer les dents et être forte pendant les prochains jours.

Fili parti rejoindre son oncle. La discussion concernant le hobbit était houleuse.

Kili était resté à ses côtés.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous, Azruphel ? Lui demanda-t-il.

- Et bien, je crois que nous allons rester ici un petit moment, alors j'aimerai pouvoir me reposer, répondit-elle. Pourriez-vous veiller sur moi et me prévenir lorsque nous repartirons ?

Elle savait que cette tâche plairait au jeune Nain qui, depuis le début, veillait sur elle. Kili retrouva son sourire et acquiesça. Il arborait très souvent ce sourire. Un sourire qui rappelait à Azruphel d'agréables souvenirs.

Elle ferma les yeux.

« Lui » aussi souriait tout le temps. « Il » était un soldat et avait tué de très nombreux ennemis, mais avec elle, « il » était doux et tendre. Leur amour avait duré 108 années. « Il » était de la première génération à être né sur la Terre du Milieu après la fuite de ses parents de l'île de Nùmenor, tout comme elle.

Azruphel se souviendrait toute sa vie de leur première rencontre.

Elle se souvint…


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