Bonjour tout le monde
Qui est l'homme à qui appartient le cœur d'Azruphel?
Il fut son seul, unique et véritable amour.
Bien-sûr Azru a connu d'autres hommes (nature humaine oblige...) mais il n'y a que lui qui a une place particulière dans son coeur.
Chapitre Flashback : rencontre entre Azru et son époux, Estelmo.
Merci à mes revieweuses.
Elle ferma les yeux.
« Lui » aussi souriait tout le temps. « Il » était un soldat et avait tué de très nombreux ennemis, mais avec elle, « il » était doux et tendre. Leur amour avait duré 108 années. « Il » était de la première génération à être né sur la terre du Milieu après la fuite de ses parents de l'île de Nùmenor, tout comme elle.
Azruphel se souviendrait toute sa vie de leur première rencontre.
Elle se souvient…
§
Froid.
Obscurité.
Silence.
Ainsi elle était plongée.
§
Froid.
Obscurité.
Clapotis de l'eau.
Ainsi elle avait survécu.
§
Froid.
Clarté.
Tintement métallique et voix.
Ainsi elle fut retrouvée.
§
Chaleur.
Éclat.
Cliquetis de l'harnachement d'un cheval.
Ainsi elle fut sauvée.
§
Après plusieurs réveils infructueux, l'esprit d'Azruphel étant encore trop faible pour se maintenir éveillée, elle réussit à prendre conscience de sa situation. Une douleur pulsative dans le dos, respiration difficile, trop faible pour bouger ses membres, Azru comprit qu'elle avait survécu à son calvaire. Comment ?
Elle replongea dans l'inconscience.
Nouvel essai. Elle réussit à ouvrir les yeux. Un soleil radieux brillait haut dans le ciel, et le trop-plein de clarté l'obligea à refermer ses yeux. La position dans laquelle elle se trouvait n'était pas des plus confortables. Ses jambes pendaient dans le vide. Le haut de son corps n'était retenu qu'aux niveaux des épaules par quelque chose de ferme mais en même temps moelleux. Le côté droit de son corps reposait sur une surface dure. Son visage reposait sur cette même surface, mais le contact était glacé. Tout son corps bougeait en un rythme régulier. Le pas d'un cheval.
Azruphel habitua progressivement ses yeux à toute cette lumière. Elle put distinguer le paysage et tourna faiblement la tête pour mieux regarder.
- Vous ne craignez plus rien, Mademoiselle.
La voix venait d'au-dessus de sa tête. Ne s'attendant pas à cela, Azruphel sursauta. Elle senti immédiatement son support se resserrer autour de ses épaules. Elle releva la tête vers la source du bruit. Elle vit dans un premier temps un éclat brillant reflétant les rayons du soleil. Elle papillonna plusieurs fois avant de pouvoir en distinguer les contours. Elle était dans les bras d'un homme, ou plutôt d'un cavalier, un soldat. L'homme portait une armure argentée, rehaussée de détails dorés. Azruphel reconnu aussitôt l'armure des soldats de son royaume. Le Gondor. Un arbre entouré de sept étoiles orné son plastron. La voix de l'homme était calme et amicale. Son visage, malgré le casque qu'il portait, était souriant. Il possédait une barbe de plusieurs jours. Ce n'était donc pas un ennemi. Ainsi rassurée, Azruphel se laissa une nouvelle fois plonger dans l'inconscience.
Lorsqu'elle réveilla à nouveau, la nuit était tombée. Elle n'était plus à dos de cheval mais couchée sur un sol herbeux. De nombreux feux éclairaient les alentours et Azruphel distingua des hommes près de chaque foyer. Elle tenta de se relever mais sa douleur dans le dos la rappela à l'ordre et la cloua de nouveau au sol. Azruphel constata qu'elle n'avait pas été juste posée à même le sol. Un tissu l'enveloppait et un tapis de selle lui servait d'oreiller. De nouveau, une voix s'adressa à elle.
- Essayez de ne pas trop bouger.
Un homme en armure apparut dans son champ de vision. C'était le même homme, mais sans son casque. Il s'agenouilla près de la jeune femme et posa sa main sur son front.
- Vous n'avez toujours pas développé de fièvre, c'est rassurant, lui dit-il en arborant le sourire identique à celui qu'elle avait vu durant son précédent réveil. Vous êtes une miraculée, Mademoiselle. Nous vous avons retrouvé entourée de trois autres corps sans vie, sur la berge du fleuve, il y a deux jours. Pouvez-vous me dire ce qu'il vous est arrivé ?
Azruphel ne put répondre. Ses derniers souvenirs lui revenaient à l'esprit. C'était encore trop récent pour qu'elle puisse en parler. L'homme remarqua sa confusion et posa une main rassurante sur l'épaule de la jeune femme.
- Je vous en demande trop. Excusez-moi. Reposez-vous, vous êtes en sécurité. Je veillerai sur vous cette nuit.
Le soldat remit en place le tissu la recouvrant, et se redressa.
- Oh ! J'ai omis de me présenter, reprit-il en se retournant vers elle. Je m'appelle Estelmo, écuyer du Prince Elendur, fils ainé du Seigneur Isildur. Je serai votre serviteur jusqu'à notre retour à Osgiliath.
Il se présenta de façon très cérémonieuse. Main droite sur le cœur en penchant le buste en avant. Et avec ce même sourire qui lui collait au visage, il quitta le champ de vision d'Azruphel.
La jeune femme n'était pas habituée à autant de bonnes manières. Sa vie à bord de la barge, entourée d'hommes grossiers et vulgaires, l'avait habitué à d'autres égards envers elle. Cet Estelmo l'avait troublée.
Elle se rendormie mais son sommeil fut perturbé par les images de l'attaque qu'elle avait subi.
Le lendemain matin, Azruphel fut réveillée par le bruit des soldats. Ils devaient être environs une centaine de cavaliers. Tous portaient l'armure de l'armée du Gondor. Certains éteignaient les feux, d'autres s'occupaient des chevaux.
Azruphel réussit à se tenir assise malgré sa blessure.
L'aube était naissante et l'air frais de la nuit n'était pas encore réchauffé. Elle ramena sur ses épaules le tissu qui la couvrait. C'était une cape de soldat.
Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle devait faire. Trop faible pour tenir sur ses jambes, elle ne pouvait se déplacer seule et devait donc attendre que l'on s'occupe de son cas.
Elle observa les alentours. Après quelques instants, elle aperçut deux hommes qui marchaient dans sa direction. Elle ne le reconnut pas immédiatement mais l'un des deux hommes était Estelmo. Ce ne fut que lorsqu'ils s'arrêtèrent devant elle, qu'Azruphel put le reconnaitre grâce à son éternel sourire. Cet homme semblait être d'un tel optimisme.
La jeune femme ne remarqua le deuxième homme qu'au moment où celui-ci posa un genou à terre et lui parla d'une voix calme mais ferme.
- Je vous salue Mademoiselle. Je suis Elendur, fils d'Isildur, Roi du Gondor et de l'Arnor.
Azruphel ne sut quoi répondre et ce fut avec des yeux ronds qu'elle bredouilla une phrase incompréhensible. Elle avait devant elle, le fils ainé de son roi et sans doute son futur souverain.
Elendur ne se releva pas. Il remarqua la confusion de la jeune femme.
- Puis-je vous demander votre nom ? Lui demanda-t-il pour entamer la conversation.
- Je… je m'appelle Azruphel, Monseigneur. Azruphel, fille d'Ulbar, réussit-elle à répondre après un moment d'hésitation.
- Ulbar ? Ulbar le marin est votre père ? Demanda Elendur avec étonnement.
- Oui, Monseigneur.
Le prince se releva et jeta un coup d'œil à son écuyer.
- Ainsi vous êtes la fille du commandant de l'un des navires en charge de mon défunt oncle, Anàrion, lors de sa fuite de Nùmenor, reprit le Prince.
- Oui, c'était mon père, répondit Azru.
- C'est un honneur de pouvoir rencontrer la fille du Commandant Ulbar.
Les deux hommes se penchèrent vers Azruphel en signe de respect.
- Mer…Merci
Bon Sang ! Autant de courbettes et de gentillesse, rien que pour elle. Azruphel n'y était pas habituée. Son père ne l'avait pas éduqué ainsi. Seuls les nobles l'étaient.
Elendur se retourna vers son écuyer et lui parla brièvement avant de repartir. Estelmo, quant à lui, resta avec la jeune femme.
- J'ignorais qui vous étiez.
- J'ignorais que mon père était aussi renommé, rétorqua-t-elle.
Il lui servit à nouveau son sourire.
- Comment vous sentez-vous ce matin ? Lui demanda-t-il.
- Et bien, je sens que mes forces me reviennent. Mais je suis encore incapable de pouvoir marcher seule, lui indiqua-t-elle.
- C'est normal. Vous avez tout de même été gravement blessée.
- Je... je ne me souviens pas de tout, lui répondit Azruphel un peu confuse.
- Nous vous avons retrouvé étendue sur la berge de l'Anduin. Nous ne pensions pas qu'il y aurait des survivants. Les autres corps avaient de nombreuses flèches plantées dans le corps. Et vous, vous aviez un couteau encore figé dans le dos, lui annonçât Estelmo très sérieusement.
Azruphel ouvrit grand les yeux en écoutant l'écuyer. Puis des images lui revinrent encore en mémoire. Elle se souvint d'une grande douleur qui lui déchira le dos avant de tomber dans le fleuve. Ainsi le soldat ennemi lui avait lancé un poignard au moment où elle allait enfin s'échapper du bateau. Mais comment avait-elle pu survivre à cela ?
- Des souvenirs vous reviennent ? demanda l'écuyer soucieux.
- Oui. Mes compagnons et moi-même naviguions jusqu'à la capitale. Notre barge était remplie de denrées et de marchandises pour le front. Nous avons été abordés par des Hommes du Sud. D'habitude ils venaient depuis la côte mais cette fois ce fut une légion entière venue du Nord qui nous a attaqués, raconta la jeune femme.
- Ces hommes sont des lâches. Ils ont fui les champs de bataille dès que leur Maître fut vaincu, pesta Estelmo.
- Comment ça ? Sauron a été vaincu ? Je… je l'ignorais, s'étonna-t-elle.
- Cela ne fait que quatre jours. Vous étiez sur le fleuve, vous ne pouviez le savoir.
L'écuyer s'arrêta un moment. Son sourire avait disparu.
- Mais lors de cette dernière bataille, nous avons perdu notre Grand Roi. Elendil est tombé sous les coups de Sauron.
Le Roi Elendil était le roi de l'Arnor et ses fils Isildur et Anàrion étaient rois du Gondor, ses vassaux. Elendil et Anarion étant morts, Isildur devenait le Roi des royaumes du Gondor et de l'Arnor. La peine envahit le cœur d'Azruphel car la Terre du Milieu avait perdu de grands hommes durant cette guerre.
- Mais nous avons encore le Seigneur Isildur. C'est grâce à lui que nous avons gagné cette guerre, reprit Estelmo qui avait de nouveau retrouvé son sourire.
Azruphel ne put se retenir de sourire à son tour. Sa bonne humeur était communicative.
- Mais vous devez avoir faim. Je vais vous apporter quelque chose avant que nous reprenions la route, lui dit Estelmo en changeant complétement le sujet de la conversation.
Il se releva et parti au milieu de la foule de soldat.
Cet homme avait connu les terreurs de la guerre et devait avoir perdu nombre de ses compagnons. Néanmoins il rayonnait de joie et de sympathie, et apportait un peu de chaleur à Azruphel qui, après les derniers événements, était moralement au plus bas.
Autour de la jeune femme, les soldats semblaient être sur le départ. Les chevaux finissaient d'être harnachés.
Estelmo revint rapidement avec un morceau de pain et une gourde d'eau.
- Je suis navré, mais je n'ai pu trouver que cela, lui dit-il désolé.
- Oh mais c'est plus que suffisant. Merci, lui répondit-elle.
Elle picora le morceau de pain. Son estomac était vide depuis quelque temps et la sensation était désagréable. La jeune femme prit une gorgée d'eau pour adoucir sa gorge sèche. C'est à ce moment qu'elle remarqua qu'Estelmo ne la lâchait pas du regard, toujours souriant. Azruphel détourna les yeux immédiatement et sentit ses joues lui chauffer. L'écuyer s'en rendit compte, bien entendu.
- Je ne voulais pas vous rendre nerveuse, excusez-moi, exprima Estelmo.
Azruphel le regarda à nouveau.
- Mais depuis une dizaine d'année maintenant à cause de la guerre, je n'ai connu que la mort et la peur. Donc je dois vous avouer que vous voir manger est un véritable ravissement pour mes yeux.
Azruphel ne savait quoi répondre après de telles paroles. Ce guerrier était d'une douceur incroyable, qu'elle n'aurait jamais cru capable un soldat de cela.
Estelmo n'attendait pas de réponse de sa part et lui annonça qu'il la laissait finir son repas, le temps pour lui d'aller chercher son cheval.
Azruphel se senti fondre littéralement. Comment un homme pouvait-il être d'une telle amabilité ? De plus, elle devait avouer qu'il était bel homme. Grand avec une carrure athlétique mais sans excès. Des cheveux bruns qui lui arrivaient aux épaules et des yeux d'un bleu profond. Et puis ce sourire…
§
Durant le jour qui suivit, Estelmo pris soin d'elle. Ils parlèrent beaucoup, de tout et de rien, et la jeune femme était aux anges.
Mais comme cela avait été convenu, à leur arrivée à Osgiliath, Azruphel fut prise en charge par des guérisseurs pour soigner ses plaies et pour qu'elle reprenne des forces.
Ce fut le cœur lourd qu'elle remercia l'écuyer et s'apprêta à lui faire ses adieux. C'était un soldat, et qui plus est, l'écuyer du fils ainé du Roi. Il allait devoir repartir avec l'armée pour assurer la paix du royaume. Mais ce fut avec beaucoup de plaisir, qu'il lui apprit que le Prince Elendur allait rester dans la capitale pour organiser la reconstruction.
- Me permettez-vous de vous rendre visite lors de votre convalescence ? Lui demanda Estelmo le plus sérieusement du monde.
- Oui… Oui bien-sûr. Cela me ferait le plus grand plaisir, lui répondit-elle réjouie.
L'écuyer s'approcha alors de la jeune femme tout souriant – comme à son habitude - et pris délicatement sa main pour y déposer un baiser.
- C'est à moi, que vous faites le plus grand des plaisirs, Mademoiselle.
Il repartit. Mais Azruphel n'eut pas à attendre longtemps pour le revoir. Le lendemain soir, il vint lui rendre visite.
Et depuis, ils ne s'étaient plus quittés, ou presque…
§
Azruphel avait fini par s'endormir et ce fut Kili qui la réveilla.
Doucement elle reprit ses esprits et remarqua que Bilbo était de retour parmi eux. Comment avait-il fait pour s'échapper des Gobelins ? Elle n'était pas la seule à se poser cette question.
La discussion entre Bilbo et Thorin apaisa la colère du nain à l'égard du hobbit. Depuis le début, Azruphel avait senti que Thorin n'appréciait pas la présence du Semi-Homme, et il ne manquait pas une occasion pour le rabaisser.
Bilbo avait su trouver les mots pour justifier sa présence parmi eux, et personne n'osa répliquer après ses paroles. Seul le bruit du vent qui faisait danser les feuilles des arbres se faisait entendre.
Seul bruit ? Oh non…
Des hurlements de Wargs se firent entendre plus haut dans les Monts.
J'espère ne pas vous avoir déçues, car vous étiez nombreux à attendre ce chapitre.
Donnez-moi vos avis...
Notes :
Estelmo n'est pas un personnage qui sort de mon imagination. C'est un personnage mineur de Tolkien. Il n'apparait que dans les livres et à aucuns moments dans les films.
