Bonjour tout le monde
Nouveau chapitre : Revirement de situation
Pour ce chapitre, j'ai encore fait un mix entre livre et film.
Comme pour les autres passages connus, je ne m'étale pas dessus et réduit au maximum la narration (vous connaissez déjà tous ce qu'il se passe donc...). Cela donne un chapitre un peu plus court que le précédent.
Chapitre relu et corrigé en février 2022.
Merci à mes revieweuses : Julindy, Peps, Maurore, MonaYsa et Miyi
Kili, Fili et Dwalin repartirent en direction du pin couché. Ils virent alors que les aigles se saisissaient de leurs compagnons, les uns après les autres, pour les sauver de la chute mortelle qui les attendait. Ils trouvèrent eux aussi refuge sur le dos des rapaces.
Sachant qu'elle serait rattrapée au vol, Azruphel s'élança du haut de la falaise pour atterrir, avec douleur, sur un géant des airs.
Toute la compagnie était sauve. Mais ils étaient tous inquiets concernant le sort de Thorin. Le prince avait perdu connaissance et ils craignaient tous pour sa vie.
Azruphel s'installa plus ou moins confortablement, après un dernier regard vers le brasier qu'ils fuyaient. Elle put également entendre un dernier cri de rage d'Azog.
Le vent glacial de l'altitude lui soufflait au visage. Elle s'aplatit alors au maximum, dans les plumes du rapace, en essayant de capter la chaleur de son corps. Le vol des aigles les ramenaient un peu plus vers le Nord des Monts Brumeux, ce qui les éloignait de leur route initiale. Mais la guide ne s'en soucia guère, préférant profiter de ce répit pour se reposer.
Le repos d'Azruphel ne dura malheureusement pas très longtemps. Les aigles entamèrent leur descente. Les uns après les autres, ils déposèrent les nains, hobbit, magicien et humaine sur une grande corniche au flanc d'une montagne. Le seul moyen d'y accéder était par les cieux et de même pour en partir.
La jeune femme fut la dernière à être déposée. Son retour sur la terre ferme fut douloureux et mal aisé. Elle chuta littéralement du haut du dos du rapace.
L'aigle l'avait déposée à une des extrémités de la corniche. Le reste de la compagnie s'était déjà attroupé de l'autre côté et personne n'avait porté attention à l'arrivée de leur guide. Azruphel ne voyait pas la scène qui s'y déroulait, mais elle se doutait bien que Thorin était entre les mains guérisseuses de Gandalf.
Elle prit place adossée à la paroi rocheuse de la montagne, attendant la suite des événements. Elle se déconnecta entièrement du reste du monde, fixant l'horizon, perdue dans ses pensées.
Pendant ce temps, Gandalf avait ramené Thorin parmi eux. Le prince nain bien que sévèrement touché par son combat avec le warg d'Azog, put se remettre sur ses pieds avec l'aide de ses compagnons. Chancelant mais parfaitement conscient des actes qui s'étaient déroulés avant sa perte de connaissance, il prit le hobbit à parti. Les propos de Thorin était dur envers Bilbo, mais contre toutes attentes, le nain avoua ses erreurs et se repenti. S'en suivit une franche accolade entre Bilbo et Thorin.
La tension qui régnait au sein de la compagnie chuta instantanément. Thorin était vivant et l'amitié cordiale entre lui et Bilbo avait redonnait espoir au groupe. De là où elle était Azruphel ne pouvait entendre ce qui s'était dit. La corniche était large, et d'un bout à un autre, il devait y avoir 30 mètres. Le regard toujours perdu dans le vide, elle ne vit ni entendit Thorin qui était arrivé à son niveau.
Car suite à sa discussion avec Bilbo, Thorin avait repris son air sombre tout en demandant où était la guide. Personne jusqu'à ce moment, n'avait remarqué qu'Azruphel s'était isolée du groupe et lorsque Thorin la vit, il se dirigea vers elle en clopinant. Dwalin se proposa de l'aider à se déplacer mais le prince refusa, donnant l'ordre au reste de la compagnie de rester à l'écart.
Thorin se posta devant Azruphel. Il se tenait le plus droit possible dans une position qui le rendait supérieur et fier. La première phrase qu'il adressa à l'humaine ne reçut aucune réponse, que ce soit verbale ou physique. La jeune femme se tenait immobile et l'impression que cela revoyait à Thorin était l'insolence. Le nain sentit la colère montait en lui. Un niveau de colère tel qu'il avait rarement atteint.
Finalement sans même avoir réfléchi à son geste, Thorin assena une gifle monumentale à la jeune femme. La tête de celle-ci pivota sur sa droite. Ses cheveux suivirent le même mouvement.
Ce geste eut l'effet escompté. Azruphel retrouva ses esprits. Malgré la douleur qui lui cuisait la joue, elle se tut et redonna à sa tête l'angle qu'elle avait avant. Elle ne jeta aucun regard à celui qui avait été l'auteur de cette gifle, gardant les yeux fixés au sol.
Thorin avait réagi par réflexe. Son geste n'était pas un acte souhaité et il oscillait entre la satisfaction et le regret. Jamais il n'avait porté la main sur une femme et en ce jour il avait frappé à deux reprises la personne pour qui son cœur et son âme se battaient.
Il en voulait à cette humaine pour être entrée dans sa vie.
Il lui en voulait car elle avait éveillé en lui des sentiments qui étaient terrés au plus profond de son être.
Il s'en voulait à lui-même d'être incapable de les faire taire.
Il s'en voulait de ne pas pouvoir y céder…
A nouveau la colère monta, mais lorsqu'il vit Azruphel porter ses doigts à la bouche et les voir ressortir rouge de sang, il regretta amèrement son geste. Elle n'était qu'humaine et donc de plus faible constitution qu'un nain. Mais Thorin l'avait oublié et il l'avait frappé avec beaucoup de puissance. Néanmoins il ne put montrer sa doléance, car en tant que chef de cette compagnie, il se devait de rester droit dans ses choix et ne pas montrer de faiblesses. Il venait de reconsidérer son point de vue sur Bilbo Sacquet, car il avait pu constater que les intentions du hobbit à l'égard de leur quête étaient nobles.
- Je répète ce que j'ai dit puisque vous ne semblez pas m'avoir entendu, reprit Thorin d'un ton sec. Que vous souhaitiez mettre votre vie en jeu ne me pose pas de problème, mais je n'admettrai pas que vous jouiez avec la nôtre. Votre agissement a été tout bonnement inadmissible ! A aucun moment je n'ai accepté votre présence parmi notre compagnie. Gandalf m'a forcé la main et ne m'a nullement demandé mon avis. Vous n'êtes pas une personne en qui je puisse avoir confiance. Je n'ai pas oublié votre comportement de jadis. J'ignorais que chez les Hommes la gratitude était inconnue. Je vous ai pourtant apporté mon aide et vous me devez votre vie. Mais les valeurs morales des Hommes doivent être bien différentes de celle des nôtres. Vos actes ne me convainquent pas, et je sens que vous me cachez des choses importantes à votre sujet. Je ne puis tolérer ceci plus longtemps.
Thorin avait prononcé son monologue d'une traite. Azruphel sentait que la rancœur avait parlé en son nom. Elle était restée figé encore une fois, mais avait parfaitement entendu les propos du nain.
Le silence régna. De leur côté, le reste de la compagnie avait observé toute la scène, mais personne n'osa intervenir. Thorin avait exigé de leur part aucune participation. Gandalf était attristé par le comportement de Thorin. Le nain passait ses nerfs sur la jeune femme et connaissant Azruphel, il était certain que Thorin allait devoir un jour ou l'autre, répondre de son geste.
Finalement Azruphel releva la tête vers Thorin. Elle était toujours assise sur le sol, adossée à la paroi. Le visage qu'elle offrit au nain était neutre voir légèrement triste, mais emplit de fatigue. Un fin filet de sang coulait à la commissure de ses lèvres. Néanmoins elle ne parla pas. Elle attendait que Thorin finisse ce qu'il avait à dire. Car cela ne s'arrêta pas là.
- Vous n'avez rien à dire pour votre défense, continua Thorin toujours aussi hautain.
- Que voulez-vous que je réponde à cela ? Vous avez votre propre avis et je ne le contredirai pas. Mais je sais que vous ne me dites pas tout ce que vous souhaiteriez me dire… et je sais que je ne vous dis pas tout ce que vous souhaiteriez entendre… répondit Azruphel d'un ton calme.
Thorin parut un court moment surpris par la réponse de la jeune femme. Il s'attendait à un peu plus d'émotion de sa part. Il ne l'avait pourtant pas épargné avec ses dires, mais elle resta de marbre, sereine, avec tout de même de la répartie.
- Très bien ! Dans ce cas, je vais clôturer notre entretien, déclara Thorin solennellement en se reculant d'un pas. Gandalf est maintenant de retour parmi nous. Nous avons donc deux guides, si je sais encore compter. L'un deux ne nous sera plus d'utilité. Nous nous passerons donc de votre service. Je vous remercie pour l'aide que vous avez apporté à notre compagnie et je ne vous retiens pas.
Thorin s'était retourné vers la compagnie, tournant le dos à Azruphel, mais était resté fixe.
Azruphel renifla légèrement et s'essuya le sang de son visage. Elle se releva en se maintenant l'abdomen. Elle s'approcha lentement vers le bord de la corniche, sans accorder un regard vers Thorin ni même la compagnie.
- Oh Grand Seigneur des Aigles ! Je requière votre service. Je ne puis par mes propres moyens quitter cette montagne. Auriez-vous la grâce de me louer un de vos sujets pour m'emmener plus avant ? Parla-t-elle suffisamment fort pour sa voix porte au loin.
A ses mots, Kili accourra vers Azruphel.
- Mais que fais-tu ? Tu ne peux pas partir maintenant, s'exclama le jeune nain en paniquant. Nous avons encore besoin de toi.
- Mon aide n'est plus requise au sein de cette compagnie, lui répondit-elle sans le regarder.
- Kili ! reprit Thorin fermement. C'est moi qui lui ai dit de partir, alors ne remets pas en question mes décisions.
Kili serra les dents pour retenir sa colère. Azruphel était en train d'observer un aigle qui s'approchait de la corniche, sans doute celui qui allait l'emmener loin d'ici.
Gandalf s'était approché également.
-Thorin, vous faites une terrible erreur, sermonna le magicien. Je ne pourrai pas vous conduire jusqu'à Erebor. D'autres affaires réclament ma présence.
- Nous seront en mesure d'y parvenir que ce soit avec ou sans aide. Nous avons l'habitude des voyages, exposa le prince nain.
- Vous ignorez ce que vous allez rencontrer sur votre chemin. L'aide d'un guide vous est vivement recommandé, continua Gandalf.
- Ne vous inquiétez pas pour eux, Gandalf, déclara Azruphel en sindarin. Ils arriveront à Erebor avant le solstice d'hiver. Je m'en assurerai. Messieurs, continua-t-elle en langue commune à l'intention des nains qui s'étaient finalement approchés, ce fut un plaisir de faire votre connaissance.
Elle fit face au vide et attendit le bon moment pour sauter, mais elle fut saisit par le bras. C'était Kili, visage fermé et regard sombre.
- Votre présence auprès de nous ces dernières semaines a été l'un des meilleurs moments de notre voyage. Prenez soin de vous, Azruphel.
Kili était si sérieux lorsqu'il parla à Azruphel, qu'elle ne le reconnu pas. Il avait accepté malgré lui le départ de la jeune femme et pour mettre de la distance entre eux, il avait fait de nouveau l'usage du vouvoiement.
Il lâcha le bras d'Azruphel, lui donnant ainsi son feu vert pour le départ.
Elle n'attendit pas plus longtemps et sauta du haut de la corniche. Dans l'instant qui suivit, un aigle remonta le flanc de la montagne grâce à un courant ascendant.
Azruphel jeta un dernier regard vers la Compagnie. Leur visage était grave et celui de Kili lui fit le plus de peine.
Mais ils se reverraient, et plus rapidement qu'aucun d'eux ne pouvait l'imaginer…
Vous ne vous attendiez pas à ça, j'imagine... Hihihi
Vous vous attendiez sans doute à voir Azru avec plus de caractère et dire ses quatre vérités à Thorin mais non. Ça sera pour plus tard...
J'espère que vous avez quand même apprécié ce chapitre.
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