Bonjour à tous,

C'est un chapitre de transition donc je ne m'étale pas dans les détails.

Et pour ceux qui ont lui le livre, vous reconnaitrez. J'ai littéralement pompé des phrases du livre. Désolée...

Chapitre relu et corrigé en février 2022.


Merci à Julindy, Vanariane, Maurore et Miyi pour leur review.


Kili lâcha le bras d'Azruphel, lui donnant ainsi son feu vert pour le départ.

Elle n'attendit pas plus longtemps et sauta du haut de la corniche. Dans l'instant qui suivit, un aigle remonta le flanc de la montagne grâce à un courant ascendant.

Azruphel jeta un dernier regard vers la Compagnie. Leur visage était grave et celui de Kili lui fit le plus de peine.

Mais ils se reverraient, et plus rapidement qu'aucun d'eux ne pouvait l'imaginer…


Après son départ, Gandalf sermonna Thorin. Le nain ignorait l'importance de la présence d'Azruphel au sein de sa compagnie, et le comportement de l'héritier de Durin envers la guide excédait le magicien. Malheureusement il ne pouvait expliquer au prince nain le véritable rôle de l'humaine, car il avait promis de ne rien révéler de sa nature. Elle seule avait le choix de dévoiler son secret.

Peu de personne en Terre du Milieu connaissait sa véritable origine. Il en fallait mieux ainsi pour sa propre sécurité. Un tel don attirerait les convoitises s'il était ébruité. De ce fait, seule une poignée de gens respectables et honnêtes étaient dans la confidence, des elfes pour la plupart.

Gandalf se souvenait de sa première rencontre avec Azruphel. C'était lors de son arrivée sur les rives du Lindon. Elle l'attendait patiemment, comme si elle savait précisément quand et où il devait arriver, ce qui l'avait surpris. A cette époque, Gandalf n'était pas encore son nom d'usage le plus fréquemment utilisé. Il se nommait Olórin et avait été choisi par Manwë pour être le cinquième et dernier membre de l'ordre des Mages à débarquer sur la Terre du Milieu. Avec les années, il tissa une profonde amitié avec cette jeune humaine d'apparence.

Exaspéré par l'attitude de Thorin, Gandalf se détourna de lui lorsque le Seigneur des Aigles se posa sur une extrémité de la corniche. La présence de l'impressionnant rapace fit reculer les nains de plusieurs mètres.

Visiblement Gandalf connaissait bien l'aigle car leur échange était courtois. Le magicien le remercia pour son secours. Néanmoins il osa réclamer une nouvelle fois son aide.

Après quelques instants, un accord fut passé. Les aigles conduiront la compagnie au-delà des contreforts Est des Monts Brumeux, ce qui permettrait aux nains de raccourcir le trajet de leur expédition. Le voyage ne se ferait que le lendemain matin, ils devront donc passer la nuit sur la corniche. Mais la compagnie était démunie et sans vivres depuis leur fuite de la Ville des Gobelins. La bienveillance des aigles leur offrit alors nourriture et combustible pour faire un feu.

Quelques heures après leur arrivée, un feu brillait sur la corniche, accompagné d'une délicieuse odeur de viande rôtie.

Ils purent ensuite se reposer de leur effort et bénéficier d'un repos serein, car aucun ennemi ne pouvait les surprendre en ce lieu bien gardé.

Le lendemain matin, le soleil vint les réveiller de ses rayons chaleureux. Après un rapide petit-déjeuner composé des restes du repas du soir, chacun des membres de la compagnie put prendre place sur le dos d'un géant des airs.

Le voyage dura plusieurs longues heures. L'air de l'altitude était frais et la vitesse des aigles créait une brise qui augmentait l'impression de froid. Mais personne ne vint s'en plaindre car ce désagrément n'était rien comparé aux journées de marche qu'ils économisaient grâce à l'aide des rapaces.

Puis les aigles entamèrent leur descente vers un immense rocher posé sur la plaine. On aurait dit un fragment des montagnes, projeté par un Géant de Pierre à plusieurs kilomètres de distance. Ce rocher était aplati à son sommet, ce qui permit aux aigles de déposer leurs voyageurs dans de bonnes conditions.

Après les remerciements d'usage, les aigles s'en retournèrent et finirent par n'être que des points sombres dans le ciel.

Gandalf avait prévenu la compagnie de son départ imminent. Néanmoins il pouvait les mener encore quelque peu en avant, mais ils allaient devoir faire sans guide le reste de leur voyage.

La compagnie descendit l'immense rocher. Des marches avaient été taillées à même la pierre, ce qui aida grandement leur descente.

De part et d'autre du rocher s'écoulait une rivière. Elle s'était divisée en deux bras pour le contourner. La présence de cette eau, réchauffée par le soleil à son zénith, permit aux nains de se débarrasser de la crasse qu'ils avaient accumulé les derniers jours, et notamment l'odeur persistante qu'ils avaient gardé de leur séjour dans la Ville des Gobelins.

Après s'être rafraichis puis séchés au soleil, la compagnie reprit sa route, guidée par Gandalf. Ils étaient toujours aussi démuni, sans vivres ni poneys pour les porter. Le magicien leur promis de remédier à cela avant son départ.

La région n'était pas très peuplée, voire quasiment déserte, mais Gandalf savait qu'une personne demeurait non loin de là. Une personne au caractère taciturne, qui pouvait être à la fois effroyable et bienveillante. Il était risqué d'aller à sa rencontre, mais ils n'avaient guère le choix.

Le magicien mit en garde la compagnie et leur recommanda d'être d'une extrême politesse avec leur futur hôte. Car il était un homme qui se courrouçait facilement. Beorn, car tel était son nom, habitait dans une chênaie et vivait seul avec pour seule compagnie, son bétail et ses chevaux. Sa principale particularité était dans sa nature – il était un changeur de peau - tantôt un énorme ours, tantôt un homme de grande stature.

La demeure de Beorn se trouvait être à quelques heures de l'immense rocher d'où la compagnie avait atterri. Ils pourraient y être avant que la nuit tombe s'ils suivaient un rythme de marche soutenu.

Au fil de leur marche le paysage changea. La forêt laissa sa place à une grande plaine verdoyante où quantité de fleurs mellifères apportaient une touche de couleur à cet océan de verdure, que le vent faisait onduler tel des vagues. De-ci de-là, des abeilles s'affairaient, bourdonnant et vrombissant de fleurs en fleurs. En se rapprochant, Bilbo put constater la taille disproportionnée de ces butineuses. Elles avaient trois voire quatre fois la taille de celles que le hobbit connaissait dans la Comté.

Au loin, dans les pâturages, ils purent bientôt distinguer un ilot de grands et vieux chênes. C'était ici que résidait Beorn. Sa demeure bâtie de troncs d'arbres y était nichée au centre.

Connaissant le caractère de l'homme, Gandalf ne pouvait prendre le risque de faire venir l'ensemble de la compagnie avez lui. Il décida donc de les faire cheminer deux par deux, à intervalle régulier. Ainsi seul Bilbo vint avec Gandalf à la rencontre de Beorn. Il fallait mieux que les nains viennent ensuite, car Beorn ne les appréciait guère.

Bilbo suivit donc le magicien. Ils longèrent la bordure de la chênaie pour y trouver une porte de bois, haute et large. Ils entrèrent et le hobbit put y découvrir un ensemble de bâtiments en bois couvert de chaume. Il put reconnaitre une grange, des écuries et des étables ainsi qu'une longue et basse bâtisse qui semblait être la maison principale. Tous ces bâtiments prenaient place au cœur de la chênaie sur un large espace dégagé. Tout autour, de nombreuses ruches étaient présentes et on pouvait admirer l'incessant ballet des abeilles géantes.

Bilbo n'était pas très rassuré malgré la présence de Gandalf à ses côtés.

Ils atteignirent une cour devant la maison principale où un énorme chêne était couché. De nombreuses branches jonchaient le sol – l'arbre était en cours de débitage – et dissimulé par les branches encore présentes sur le tronc, un homme de grande taille avec des bras puissants. Il s'appuyait sur sa hache, aussi immense que lui. Vêtu d'une unique tunique de laine et le regard sombre, l'homme regarda les visiteurs arriver. Après avoir émis un reniflement, il posa sa hache et avança vers eux.

- Qui êtes-vous et que désirez-vous ? demanda-t-il d'un ton bourru en les dominant de sa haute stature.

- Je suis Gandalf et voici Monsieur Bilbo Sacquet, répondit amicalement le magicien en le saluant.

Bilbo fit de même en s'inclinant.

- Je n'ai jamais entendu parler de vous, déclara Beorn en fronçant les sourcils.

- Je suis un magicien. J'ai entendu parler de vous, en ce qui me concerne. Mais peut-être connaissez-vous mon cousin Radagast, qui habite dans le sud de la Forêt Noire, poursuivit Gandalf.

- Oui, je vois qui c'est. Bien, maintenant que je sais qui vous êtes, dites-moi ce que vous voulez.

Gandalf lui expliqua qu'ils avaient perdu leurs bagages après un mauvais quart d'heure avec les gobelins. L'attention de Beorn se porta sur le mot « gobelins » et le magicien sut que l'homme était désormais disposé à les écouter. C'est ainsi qu'il leur proposa de rentrer dans sa maison pour écouter la suite du récit.

Bilbo découvrit l'intérieur de la bâtisse. La pièce principale était quelque peu obscure, mais un feu de bois brulait dans le foyer, apportant un peu de lumière. Mais Beorn les amena jusqu'au bout de la pièce, là où il y avait plus de clarté, grâce aux fenêtres et au puit de lumière dans le plafond. Gandalf et Bilbo prirent place sur un banc de bois et Beorn dans ce qu'il semblait être son fauteuil. Tout était immense pour le hobbit, car tout était conçu pour la taille de l'homme. Mais Bilbo trouva l'endroit assez agréable et confortable, et il fut un moment nostalgique de son trou de hobbit.

Gandalf reprit le cours de son histoire.

- Je traversais les montagnes avec un ou deux amis…

- Ou deux ? Je n'en vois qu'un à votre côté, se questionna Beorn.

- Eh bien, à dire vrai, je ne voulais pas vous encombrer avec d'autres personnes avant d'avoir vu si vous n'étiez pas occupé. Je vais les appeler, si vous le permettez, dit Gandalf.

- Allez-y, appeler !

Gandalf émit un long sifflement et dans les instants qui suivirent Thorin et Balin passèrent la porte. Ils s'approchèrent d'eux et se présentèrent selon la coutume des nains.

- Un ou trois, vous vouliez dire ! constata Beorn. Et ceux-ci sont des nains ! Je n'apprécie pas les nains. Quelles sont vos intentions ?

- Ils sont en chemin pour aller rendre visite à leur famille restée à l'Est, au-delà de la Forêt Noire, intervint Gandalf avant de laisser le temps à Thorin de répondre. C'est donc en passant par les Montagnes que moi et quelques-uns de nos compagnons, avons été attaqués par des gobelins.

- Appelez-vous donc deux, quelques-uns ? reprit Beorn en remarquant que le magicien restait vague sur le nombre exact de ses compagnons de voyage.

- Euh, non. En fait, nous étions plus de deux.

- Et où sont-ils ? demanda l'homme-ours.

- Il semble qu'ils ne soient pas tous venu quand j'ai sifflé. Attendez, je vais les rappeler.

C'est ainsi que Kili et Fili se joignirent à Thorin et Balin, après s'être présentés à Beorn. Gandalf continua son récit.

Thorin bouillait de l'intérieur. Cet homme ne l'inspirait pas et le fait de devoir faire autant de manière pour bénéficier de son hospitalité, irritait le prince nain. Il écoutait le magicien qui racontait leur voyage en prenant des pincettes envers leur hôte, ce qui l'excédait encore plus.

Pendant ce temps, personne n'entendit la petite porte de l'autre côté de la pièce s'ouvrir, car tous étaient bien trop attentif aux paroles du magicien. Ainsi, ils furent tous surpris – hormis Beorn – d'entendre derrière eux, une voix familière couper le récit de Gandalf.

- Vous avez changé d'avis finalement. Avouez-le, vous ne pouvez pas vous passer de moi.


Voilà c'est fini. Oui je sais, c'est court, désolée...

Vu comment se termine ce chapitre, vous imaginez facilement la suite.