Bonjour à tous,
Nouveau chapitre : Cité elfique.
Thranduil arrive enfin!
En début de chapitre, je fais un petit retour sur la capture de Thorin et Azru par les elfes.
Encore une fois, je vous évite la redondance et zappe certain passage.
Bonne lecture.
Chapitre relu et corrigé en février 2022.
Merci à Elena, aliena wyvern, Julindy et Maurore pour leur review.
Ce qu'ignorait Bilbo, c'était que Thorin et Azruphel avaient été faits prisonniers plus tôt dans la journée.
Dans leur course à travers la forêt, pour retrouver les nains égarés, ils s'étaient eux-mêmes perdus et finalement avaient été capturés par un autre groupe d'elfes.
Ainsi, pendant que dans les geôles de la cité elfique, les compagnons de Thorin se faisaient enfermés dans des cellules individuelles, leur chef était devant le seigneur elfe, pour un entretien entre « rois ».
Capture de Thorin et Azruphel
Ils s'arrêtèrent un instant pour tendre l'oreille, dans l'espoir de discerner à nouveau, un son familier. Le hobbit n'eut que le temps de rattraper son retard et de souffler un peu, que des bruits se firent entendre. Mais cette fois, les cris étaient différents. Des bruits de combat.
Au quart de tour, Thorin et Azruphel partirent en direction de leurs compagnons, les armes à la main prêts à s'en servir si besoin. Trop concentrés par leur course, ils ne remarquèrent pas que Bilbo ne les suivait pas.
Thorin et Azruphel coururent droit devant eux, mais les sons avaient de nouveau disparu. Ils avaient parcouru une distance bien plus importante que l'écho des cris leur avait fait croire, alors ils s'arrêtèrent une nouvelle fois.
- Nous avons également perdu Bilbo, remarqua Thorin. Nous sommes maudits.
- La forêt se joue de nous, expliqua Azruphel essoufflée.
- Comment ça ? Répliqua Thorin
- Ce lieu est empli de magie malfaisante. Même sur le chemin, ses effets étaient perceptibles, et elle faisait tout pour nous en faire sortir, dit-elle. Et maintenant, nous allons tourner en rond, sans espoir de trouver la sortie.
- Quel infect endroit ! s'énerva le prince.
- Il faut continuer à avancer dans la même direction, coûte que coûte, et être au maximum attentifs aux indices.
Thorin acquiesça d'un signe de tête, et ils reprirent leur recherche.
Ils marchèrent droit devant eux, à l'affût du moindre bruit, de la moindre trace qui pourraient leur indiquer la présence de leurs compagnons. Mais la forêt recommença à pervertir leur esprit et encore une fois maintenir un cap était compliqué.
Puis ils débouchèrent dans ce qu'ils pouvaient appeler une clairière, même si l'épais feuillage empêchait toujours les rayons du soleil de percer. Alors que les pensées d'Azruphel étaient déjà troublées, elle sentit une nouvelle vision arriver. Elle n'eut pas le temps de se maintenir à un arbre, et s'écroula lourdement sur le sol. Thorin entendit derrière lui la guide gémir. Il se retourna vivement et la vit chuter. Il n'arriva pas assez vite pour la retenir.
« A nouveau une de ses étranges crises » pensa amèrement Thorin.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? lui demanda-t-il en la retournant sur le dos.
Mais elle ne répondit pas. Il lui dégagea les cheveux qui barraient son visage. Ses yeux étaient fortement fermés et son corps tétanisé. Puis aussi rapidement que la crise fut venue, elle s'envola. Azruphel se détendit et retrouva l'usage de ses yeux.
- Il va savoir que tu m'expliques, dit Thorin sérieusement. Je t'ai déjà…
- Oui. Oui je sais, le coupa la jeune femme. Mais on n'a pas le temps. Ils arrivent...
Elle se redressa avec l'aide de Thorin. Sa vision avait été relativement succincte, mais capitale pour la suite des événements.
- Qui arrive ?
- Les elfes. Thorin, écoute-moi bien attentivement.
Azruphel toujours assise sur le sol, prit le visage de Thorin entre ses mains et le regarda droit dans les yeux. Ce geste surprit le prince et de ce fait lui accorda toute son attention.
- Thorin, je t'ai promis de mener ta compagnie à travers la forêt, et je tiendrai cette promesse. Mais pour cela, je vais avoir besoin que tu suives ce que je vais te dire.
Cette phrase troubla le nain, mais ce qu'il vit ensuite, le bouleversa encore plus.
Azruphel s'était tue. Elle ferma les yeux, puis inspira et expira profondément. Lorsque ses paupières se soulevèrent, ses yeux habituellement clairs, étaient devenus sombres. D'une voix calme et posé, elle lui dit :
« Ta compagnie trouvera la sortie de la forêt,
Mais à aucun moment tu ne devras céder.
Malgré le chagrin qui t'affligera,
Ne laisse personne derrière toi. »
Sitôt son dernier mot prononcé, Azruphel cligna des yeux, et ils retrouvèrent des pupilles normales.
Thorin était estomaqué par cette scène. Une scène qu'il avait déjà eu l'occasion de voir à Fondcombe, et à laquelle il n'avait rien compris. Jamais il n'avait osé demander ce qu'elle lui avait dit dans cette langue elfique. Question de fierté. Mais les choses se bousculèrent dans son esprit, et alors qu'il allait lui poser une question, il fut coupé dans son élan, par une dizaine de traits qui pointaient dans leur direction. Des elfes.
« Des elfes ? Mais elle vient de dire que des elfes arrivaient. Comment a-t-elle fait pour le savoir ?
Serait-elle de mèche avec eux, ou bien serait-elle capable de voir l'avenir ? »
Il ne put continuer sa réflexion, car il fut relevé brutalement par l'un d'entre eux et dépossédé de ses armes.
- N'oublie pas ce que j'ai dit, Thorin, put lui dire une dernière fois Azruphel, avant d'être emmenée à part, par un groupe d'elfes armés.
- Azruphel ! s'écria le nain. Où l'emmenez-vous ? Protesta-t-il.
- Cela ne te regarde en rien, nain, lui apprit un elfe arrogant aux cheveux blonds et au regard glacé.
Thorin sentit sa haine monter rapidement, et se força à garder son calme. De toute façon, il ne pouvait rien faire d'autre, ainsi cerné.
Il fut ligoté puis emmené jusqu'à la cité souterraine du royaume sylvestre, et ce fut la dernière fois qu'il vit Azruphel, jusqu'à ce jour où tout bascula.
§
Après son entrevue désastreuse avec le roi du royaume sylvestre, Thorin fut conduit dans les geôles, où il retrouva ses compagnons.
- Mais qu'est-ce qu'il vous a pris de partir comme ça ? leur cria dessus Thorin, qui visiblement était fort mécontent.
Les nains baissèrent la tête car tous savaient que leur comportement les avait faits sortir un droit chemin et les avait conduits jusqu'ici.
Les prisons étaient situées dans un endroit sombre et assez humide, contrairement au reste de la cité qui malgré sa situation souterraine donnait plus l'impression d'être sous la ramure de très hauts arbres majestueux. Les cellules étaient collées les unes aux autres, simplement séparées par de fins mais résistants barreaux de métal. De cette façon, les prisonniers ne disposaient d'aucune intimité, mais les nains pouvaient ainsi se voir et se parler sans difficultés.
- Nous sommes désolés, Thorin, s'excusa Balin au nom de tous. Je pense que c'est cette forêt qui nous a fait perdre la tête.
Thorin ne répondit rien et alla s'asseoir au fond de sa cellule.
- Vous êtes tous présents ? finit-il par demander.
- Il ne manquait que toi, Bilbo et la guide. Vous n'étiez pas ensemble ? dit Balin.
L'héritier de Durin se releva prestement, et observa chacune des cellules.
- Non. Enfin si, mais on a perdu Bilbo en cours de route, et Azruphel a été faite prisonnière avec moi, expliqua Thorin perturbé. Vous ne les avez pas aperçus ?
- Malheureusement non. Tu es le premier que nous revoyons.
- Bon sang, mais où les ont-ils emmené ?
Le prince se mit à tourner en rond, comme un lion dans sa cage.
- Il faut trouver un moyen de sortir au plus vite. Nous ne pouvons perdre du temps ici, continua à parler Thorin.
- Mais personne ne sort des prisons elfiques sans l'autorisation du roi.
Balin entendit son chef ronchonner, ce qui lui mit la puce à l'oreille.
- Tu as rencontré le roi ?
- Oui, j'en viens.
- Alors ? Il a proposé un marché.
- Oui.
- Et donc ?
- Hors de question d'accepter un compromis avec un être aussi méprisant.
Le vieux nain comprit que les choses ne s'étaient pas bien déroulées et qu'ils allaient rester croupir ici pendant un long moment. Thorin avait toujours cette haine des elfes, tapie au fond de lui, depuis la fuite de son peuple de la Montagne et que nulle aide ne vint de leur part. Cette obstination était un sentiment déplacé lorsque l'on était prisonnier des personnes auxquelles on vouait une telle haine.
§
Pendant que Thorin s'entretenait avec le oi, Azruphel avait été amenée dans un lieu qui semblait être sa cellule pour la durée de son séjour. L'endroit était propre et confortable, mais sans autre ouverture sur l'extérieur, hormis la porte. Lors de son précédent séjour parmi les elfes sylvains, elle y avait reçu un accueil princier, mais elle se doutait bien que cette fois-ci, ça ne serait pas le cas. La chose lui fut confirmée, lorsqu'elle entendit la serrure de la porte se verrouiller. Elle fut plongée dans l'obscurité quasi totale. Seule une bougie posée sur la table, apportait un minimum de clarté.
Elle soupira profondément et alla s'asseoir sur une chaise à sa disposition. L'effet néfaste de la forêt s'était dissipé et toutes ses facultés cognitives lui étaient rendues. Azruphel avait vu le futur avant de pénétrer dans le bois, et elle savait qu'elle allait devoir jouer double jeu pendant les prochains jours. Elle savait plus ou moins à quoi s'attendre avec Thranduil, mais les années avaient dû le changer lui aussi. C'était un jeu risqué et elle allait y perdre des plumes, mais c'était la seule façon. Elle allait aussi devoir des explications à Thorin et pour le moment, elle ignorait encore qu'elle allait être sa réaction. Elle préférait ne pas le savoir.
Elle soupira une nouvelle fois, ce qui fit vaciller l'unique source de lumière posé sur la table en face d'elle. Elle ferma les yeux, et essaya de faire le vide dans son esprit tourmenté.
Les jours qui allaient suivre seraient éprouvants.
Après une bonne heure d'attente, la porte de sa chambre s'ouvrit. Deux gardes furent chargés de l'escorter jusqu'aux appartements du roi. Poignets attachés entre eux par une corde rêche et solide, elle fut amenée dans une salle qui surplombait la cité elfique. Elle s'approcha du bord sans balustrades, pour observer le point de vue. Une vaste caverne taillée dans la roche, dans laquelle serpentaient de nombreux ponts de pierre et courait une rivière en son fond. De puissants piliers sculptés de façon à rappeler les arbres du bois, soutenaient la voûte rocheuse. A certain endroit, des puits de lumières permettaient encore aux rayons des astres de baigner de leur éclat la cité elfique.
« Exactement comme dans mes visions » pensa Azruphel pour elle-même.
Plongée dans sa contemplation, elle n'entendit pas le souverain de ces lieux arriver dans la pièce, derrière elle. Elle ne put pas voir l'expression de son visage, lorsqu'il constata de ses propres yeux, que l'un des objets de ses convoitises, était de retour à ses côtés.
Suite à l'échec des négociations avec le prince nain, il était fort désappointé. Mais un autre joyau était maintenant à sa portée, et cette fois-ci, il ne la laisserait pas filer entre ses doigts. Les autres seigneurs elfes avaient eu leur part, maintenant c'était àson tour d'avoir accès à ses dons.
Il s'approcha d'elle, sans un bruit, glissant sur le sol comme porté par le vent.
- La vue vous sied-t-elle ? finit-il par dire d'un ton mielleux au possible.
Azruphel sursauta vivement car elle ne s'attendait pas à cela. Elle se retourna prestement et remarqua enfin la présence du roi des elfes de la Forêt-Noire, Thranduil.
Grand, imposant et majestueux, Thranduil la dominait de sa stature et de sa prestance.
Passé le moment de surprise, Azruphel repris un faciès neutre. Elle ne voulait en aucun cas, lui montrait une quelconque émotion qui la trahirait. Après tout, elle n'était qu'une humaine, avec ses faiblesses d'âme. Seuls les elfes étaient capables de rester de marbre en toute situation.
Thranduil fut agréablement surpris qu'elle n'ait pas changé, malgré les nombreux siècles qui s'étaient déroulés depuis leur dernière rencontre. Il s'était attendu à quelques changements, à quelques signes de l'âge. Son immortalité n'était qu'un don et non une prédisposition comme pour ceux de sa race. Mais non, elle était identique à ses souvenirs, sauf cette pointe de défiance qui brillait désormais au fond de ses yeux bleus.
- Je constate juste que vous avez suivi mes conseils, malgré vos réticences, lui répondit-elle froidement.
- Nous n'avons pas vraiment eu le choix. Mais vous le saviez déjà.
Thranduil se détourna d'Azruphel et allait se servir un verre de vin.
- J'ai été fort déçu de ne pas avoir eu le plaisir de vous revoir, parla-t-il tout en se servant.
- Vous savez très bien que je serais venue à votre rencontre si le besoin s'était justifié.
- Et j'imagine que le besoin justifie votre présence parmi ces nains, dit-il avec une pointe de mépris.
- Mon rôle n'est pas seulement de fournir à ce monde des prédictions et des prophéties, mais il est également mon devoir de guider le destin de ceux qui sont voués à faire de grandes choses.
Elle entendit l'lfe rire légèrement.
- En quoi ce prince nain déshérité, est-il différent des autres ? En quoi reprendre la Montagne pourrait-il servir, hormis récupérer le trésor qui y est gardé ? Questionna le roi qui ne voyait pas ce que le vulgaire nain avait d'exceptionnel.
- Il ne faut pas se focaliser sur ces évènements, mais voir plus loin les répercutions qu'ils auront. L'or n'est pas ma principale préoccupation, dit-elle sans préciser plus de détails.
Thranduil sourit devant son ton impertinent. Elle ne se laisserait pas aussi facilement amadouer.
Il alla s'asseoir dans un fauteuil. Azruphel resta au même endroit et ne bougea pas. Malgré ses poignets ficelés devant elle, la guide tenait à garder une position noble. Elle connaissait les intentions de Thranduil à son égard, et elle savait qu'elle n'aura pas le choix d'y céder. Mais en aucun cas, elle ne devait lui laisser gagner la bataille, sans combattre un minimum. Cela aurait semblait douteux et n'aurait pas l'effet escompté. Elle devra négocier en douceur, sans éveiller de soupçons. Le plus important n'était pas son propre futur, mais celui de tous les peuples libres de la Terre du Milieu. De toute façon, son destin n'était pas entre ses mains. Mandos tenait lui-même les ficelles.
Inconsciemment, Azruphel essayait de rendre plus lâches les liens qui lui cisaillaient la peau de ses poignets.
- Je peux vous faire enlever ces liens, si vous le souhaitez, déclara Thranduil qui avait remarqué les mouvements de ses mains.
- Et en échange de quoi ? Répondit Azruphel d'un air suspicieux, qui savait bien qu'il y avait une contrepartie.
- Je vois que vous avez compris, lui dit l'elfe négligemment installé dans son fauteuil. La demande que je vous ai faite lors de notre première rencontre, je vous la réitère.
Le silence s'installa dans la pièce. Thranduil et Azruphel se fixaient intensément. Elle connaissait d'avance sa condition. Elle savait qu'elle allait devoir accepter, mais répondre positivement, dès la première demande, ne servirait à rien.
- Pourquoi accepterai-je une telle proposition ? Je ne l'ai pas consenti la première fois, je ne vois pas pourquoi je le ferai maintenant.
- Au cas où vous ne l'aviez pas remarqué, vous et vos amis nains, vous êtes mes prisonniers. Alors acceptez et je pourrais peut-être réfléchir à les laisser partir.
- Peut-être ? Ce n'est pas avec des suppositions que vous gagnerez ma confiance.
Thranduil comprit qu'il allait devoir faire des concessions, s'il voulait qu'elle accepte. Car même s'il pouvait la détenir éternellement près de lui, il resterait à jamais dépossédé de ses visions si elle ne lui en donnait pas accès.
Le roi se leva et s'avança vers elle.
- Je crois que nous sommes partis sur de mauvaises bases, s'excusa-t-il. Tenez, buvez, lui dit-il en lui tendant son verre de vin auquel il n'avait pas encore touché. Vous êtes pâle. Vous avez besoin de reprendre quelques couleurs.
Azruphel regarda le verre, hésita, mais finalement s'en saisit.
Satisfait, Thranduil s'en retourna pour s'en servir un autre.
- Je suis certain que nous trouverons un accord, tous les deux, continua-t-il.
- Un accord, dit Azruphel tout en regardant le contenu de son verre. Un accord à l'avantage de qui ?
- Allons, murmura Thranduil qui était de nouveau en face d'elle. Ne partez pas aussi défaitiste. Je ferai tout pour rendre votre séjour agréable.
Azruphel releva la tête vers Thranduil. Elle se sentait tellement mal à l'aise en sa compagnie. Il savait être attrayant, mais derrière ce masque, se cachait un être tourmenté par les malheurs de son peuple, forcé à vivre sous terre par une ombre maléfique. Et puis, il était un Sinda. Ses ancêtres n'avaient jamais vu la lumière des grands arbres et n'avaient pas reçu les connaissances et la sagesse enseignées par les Valar, à la différence des Noldor. Ces elfes avaient choisi de ne pas se rendre à Valinor et de rester sur la terre qui les avait vus naître. Moins sages et plus dangereux, les elfes sylvestres étaient ainsi différents de leurs cousins.
La jeune femme mit fin à leur combat de regard, en reportant son attention sur son verre. Avec son estomac vide depuis plusieurs jours, le contenu rubicond allait avoir rapidement effet sur elle. Mais le regard du roi devenait pesant, alors elle porta la coupe à ses lèvres. Le vin était bon et possédait une nuance de saveurs délicates, mais il était épais et corsé. Elle n'en bu qu'une gorgée, juste de quoi le satisfaire.
Thranduil eut l'impression d'avoir gagné une partie de sa requête et regagna son fauteuil pour y déguster son nectar.
- Depuis combien de temps voyagez-vous avec ces nains ? Demanda Thranduil juste pour faire semblant de s'intéresser, car il s'en moquait éperdument.
- Depuis un certain temps, répondit-elle tout en continuant de boire à petite gorgée.
Elle savait qu'elle n'allait pas supporter cet alcool, mais remplir son estomac affamé était plus important.
La conversation continua sur le même rythme, et lorsqu'Azruphel eut fini son verre, elle voulut aller le poser sur la tablette d'où il venait. Elle dû prendre appui sur le meuble en sentant venir un vertige.
« Bon sang. Ce vin est plus fort que je ne le pensais » se dit-elle.
La guide ferma fort les yeux pour éviter de voir le monde autour d'elle tanguer. Déjà en temps normal, elle n'appréciait pas les effets secondaires d'une surconsommation d'alcool. En cet instant, elle regretta d'avoir accepté le verre.
- Quelque chose ne va pas ?
Elle sursauta une seconde fois à la voix de l'elfe. Il s'était encore glissé derrière elle, mais cette fois, lorsqu'elle se retourna, elle constata qu'il était beaucoup plus proche que ce que la morale voudrait.
- Je… Je vais bien, mentit Azruphel.
Elle tenta de le contourner mais il se décala à son tour, l'empêchant de fuir. Tous les sens de la jeune femme étaient troublés et ses réactions étaient beaucoup plus lentes.
Thranduil savait dans quel état elle se trouvait et il allait en profiter pour la malmener.
- Vous êtes sûre ? Vous ne le semblait pas pourtant. Couvez-vous une quelconque maladie ? Demanda-t-il en tâtant le front de son invitée forcée.
Le contact des mains de l'elfe déplut fortement à Azruphel et elle essaya de les lui enlever, mais elle avait toujours les mains liées entre elles.
Thranduil s'avança encore plus, la forçant à reculer jusqu'à ce qu'elle bute contre la paroi rocheuse. Les deux mains sur le torse du roi, Azruphel entreprit de regagner un minimum de distance entre eux deux. Mais elle était bien trop faible et lui bien trop fort. Elle se débattit du mieux qu'elle pouvait et elle se sentait minable et ridicule.
- Alors ? chuchota l'elfe à son oreille.
- Alors quoi ? répondit Azruphel interloquée par la question.
- Vous acceptez ?
Le léger sourire sur le visage de Thranduil disparut aussitôt la réponse négative de la jeune femme.
Vexé, il ordonna aux gardes de la ramener jusqu'à sa chambre.
- Vous n'êtes pas en position de refuser, et je vous le prouverai, entendit Azruphel avant d'être embarquée par les gardes.
Sans ménagement, elle fut traînée jusqu'à la pièce qui lui était réservée. Jetée sur le sol, elle n'eut pas la force de se relever et resta allongée par terre.
Son esprit enivré ne tarda pas à plonger dans un sommeil lourd.
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Dans le prochain chapitre, il y aura un petit flashback de la première rencontre entre Thranduil et Azru. Puis, il va y avoir une scène que j'attendais impatiemment d'écrire depuis que j'ai commencé ma fic.
Biz
