Bonjour à tous,

Voici le nouveau chapitre "Réveil à Esgaroth"

Bonne lecture

Chapitre relu et corrigé en février 2022.


Merci à Elena, Julindy, Naewenn76, aliena wyvern, fantasiart, Lacrymosa Lorne, bee-du-06, Nimiria, TsuchiiChan, MonaYsa et PaulinaDragona pour leur review. Merci beaucoup, je n'ai jamais autant eu de review et ça me fait vraiment chaud au cœur.

Je suis aux anges lorsque je lis des choses comme ça :

"digne d'un Tolkien!"

"ça fait un moment que j'ai pas autant aimé une histoire dans ce genre"

"décidément tu es une reine des fanfictions !"

"une fanfiction originale qui me plaît beaucoup"

MERCIIIIIIII


La compagnie reprit sa marche, Fili devant pour montrer le chemin vers le pont d'Esgaroth.

Kili, attentif à ne pas trop bousculer Azruphel, était au fond de lui le plus heureux des nains.

Thorin, quant à lui, était soulagé certes, mais il se questionnait sur son retour à la vie.

Qui était-elle ? Des prédictions, une longue vie et une résurrection, cela faisait beaucoup pour une seule personne.

Il était pressé de pouvoir lui parler et d'enfin obtenir des réponses.


Ce ne fut qu'à la tombée de la nuit que la compagnie de Thorin Ecu-de-Chêne arriva à l'entrée du pont d'Esgaroth. Hormis par bateau, c'était l'unique chemin d'accès et il était gardé.

La région n'était pas des plus hostiles. Les gens du Lac étaient amis avec les elfes sylvains et la menace de Smaug n'était plus qu'un lointain souvenir dans l'esprit des plus anciens villageois. De ce fait, les gardiens ne montaient pas une garde des plus attentives.

Les factionnaires furent de ce fait, étonnés de voir surgir devant eux une troupe de nains débraillés et négligés.

- Qui êtes-vous et que voulez-vous ? Crièrent-ils en se redressant brusquement.

- Je suis Thorin, fils de Thrain, fils de Thror, Roi sous la Montagne ! Répondit le prince nain d'une voix forte. Je suis revenu et je désire voir le maître de cette ville !

Malgré l'état misérable et déplorable de Thorin, il dégageait une prestance et une allure toute princière.

Les gardiens regardèrent avec des yeux ronds les nouveaux arrivants, comme si les vieilles histoires d'antan reprenaient vie devant eux. L'un deux, sans doute le plus gradé, s'avança et demanda :

- Et qui sont ceux-ci ?

- Ce sont mes compagnons de route, expliqua Thorin en se retournant vers eux, et son regard se posa sur le corps encore fragile d'Azruphel, dans les bras de son neveu.

- Si vous venez avec des intentions pacifiques, déposez vos armes, dit le capitaine.

- Nous n'en avons point, déclara Thorin.

En fait, il n'y avait que Bilbo qui avait sa petite épée cachée derrière son veston, mais il n'en dit rien.

- Nous n'avons pas besoin d'armes, nous qui retournons enfin vers nos possessions, comme il a été annoncé jadis. Nous ne pourrions d'ailleurs pas nous battre contre un si grand nombre. Conduisez-nous à votre maître ! Insista Thorin.

- Il festoie.

- Raison de plus pour nous conduire à lui, s'écria Fili qui commençait à s'impatienter. Nous sommes las et fatigués de notre route. De plus, certains d(entre nous sont blessés. Dépêchez-vous donc sans plus attendre, ou votre maître aura peut-être quelque chose à vous dire.

- Et bien suivez-moi, fini par céder le capitaine.

Ainsi accompagnés de six hommes, Thorin et ses compagnons furent conduis par le pont jusqu'aux portes de la cité sur le lac.

Malgré l'heure tardive, la nouvelle de l'arrivée de l'héritier du royaume de sous la Montagne se répandit comme une trainée de poudre dans toute la cité. Le temps pour la compagnie de rejoindre la maison du maître, que les villageois s'étaient déjà amassés autour d'eux pour les accueillir.

Devant la clameur qui montait dans les rues, le maître sortit de lui-même de sa demeure. Ce fut un homme bedonnant qui leur fit face. Thorin se présenta à lui comme il se devait.

Du premier abord, le maître ne semblait guère réjoui par ces visiteurs, mais l'excitation et l'enthousiasme générales des habitants eurent raison de lui, et il les accueillit chez lui de façon royale.

Mais avant de commencer les festivités, Thorin demanda au maître de fournir à Oin de quoi soigner Azruphel. Kili la portait toujours dans ses bras. Il était fatigué mais il tenait bon. Le maître observa d'un œil intrigué la curieuse présence de cette humaine visiblement en très mauvaise forme. Il se retint de demander ce qu'il lui était arrivé. Il fit alors signe à son bras droit et lui ordonna de fournir les choses nécessaires au nain guérisseur. Thorin ne pouvait venir avec eux, car il devait honorer le maître de sa présence pendant cette soirée.

Oin et Kili suivirent l'homme jusqu'à une chambre de la demeure. Un feu fut allumé et un lit préparé. Une servante fut mise à leur disposition pour les aider.

Les plaies d'Azruphel furent nettoyées, recousues et enduites de baume cicatrisant.

Une bonne heure après leur arrivée, Oin eut enfin fini son travail. Kili était resté avec lui pendant tout ce temps. Il était soucieux pour Azruphel. Elle était miraculeusement revenue à la vie, mais son état de santé était toujours inquiétant. Son cœur battait à nouveau, mais son souffle était terriblement faible et son corps toujours aussi froid.

La servante demanda aux nains de quitter la chambre pour qu'elle puisse laver et rhabiller Azruphel. Kili eut du mal à la laisser, mais la femme le poussa gentiment vers la sortie.

Oin en profita pour aller préparer une décoction de plantes qu'il ferait boire à Azruphel pour accélérer sa convalescence. Kili resta seul devant la porte close de la chambre. Las, il finit par s'assoir sur le sol. Peu de temps après, il fut rejoint par son frère accompagné de Dwalin.

Ils demandèrent des nouvelles d'Azruphel et Kili les renseigna. Devant l'état misérable de son frère, Fili lui recommanda d'aller rejoindre Thorin et les autres membres de la compagnie dans la grande salle et de se remplir le ventre de bonne nourriture. Kili accepta à contrecœur, car il n'était pas d'une grande utilité en ce moment. Et même s'il n'était pas d'humeur à festoyer, il admettait que son estomac avait grand besoin de victuailles et de rafraîchissements.

Quelque instant plus tard, la porte finit par s'ouvrir. La femme les laissa rentrer, puis elle sortit les bras chargés de linges sales et de draps tâchés de sang.

Azruphel était étendue sur l'unique lit de la pièce. La drtvante avait bien travaillé. Leur guide n'avait plus la moindre trace de souillure, sa peau était nette et ses cheveux propres. Hormis sa couleur blafarde et les bandages qui lui entouraient le cou, les poignets et le haut de sa poitrine jusqu'à son épaule lésée, elle semblait paisible.

Les deux nains s'étaient approchés d'elle. Eux aussi avaient été surpris et espantés par son retour à la vie. Ils y avaient vu un miracle, une bénédiction de la part de Mahal pour la suite de leur quête.

Oin revint à son tour. Il avait été confectionner son remède, dans la cuisine de la demeure. Il posa la tasse fumante sur la table et alla au chevet de sa patiente. Il jeta un coup d'œil aux bandages, puis sur le visage d'Azruphel.

- Tu sembles soucieux, demanda Dwalin de sa voix forte.

- Oui, en effet, répondit le guérisseur.

- Que se passe-t-il ? Questionna Fili anxieux.

- Je n'arrive pas à comprendre comment elle a pu survivre à ses blessures. Même son état actuel relève du miracle.

- Comment ça ? Dit Dwalin.

- Elle est tellement faible que je ne sais pas comment son corps fait pour garder la vie.

Il était vrai que personne ne pouvait survivre dans un tel état de faiblesse.

- Et que pouvons-nous faire ? Continua Dwalin.

- Et bien à part attendre et la maintenir au chaud, il n'y a pas grand-chose à faire désormais.

Le guerrier posa le bout de ses énormes doigts sur la peau d'Azruphel.

- En effet, elle est glacée, constata –t-il.

Il se releva et sous les yeux étonnés des deux autres nains, il la sortit de dessous les draps et la prit dans ses bras. Elle était vêtue d'une seule chemise de lin écru et cela fit ressortir encore plus le manque de couleur de sa peau.

- Mais que fais-tu ? S'exclama Oin.

- Tu as dit qu'il fallait la mettre au chaud, mais ce lit est bien trop loin de la cheminée, alors apportez ce matelas jusqu'à l'âtre, ordonna le nain tatoué.

Sans se faire prier, Fili et Oin transportèrent le matelas devant la flambée. Ici la chaleur y était plus présente.

Dwalin repose Azruphel délicatement. S'il n'avait vu sa poitrine se soulevait régulièrement, il aurait pu croire qu'elle était toujours sans vie, tellement elle était froide et molle.

Ils la recouvrèrent d'une épaisse couche de couverture et de fourrure mises à leur disposition.

Ainsi, pendant plusieurs jours, ils veillèrent sur elle à tour de rôle. Pendant ce temps, les nains reprenaient des forces et du repos avant d'entamer la dernière partie de leur voyage et la plus périlleuse. L'automne était bien installé et ils avaient peu de temps devant eux pour atteindre la porte cachée.

§

Ce ne fut que le soir du quatrième jour, qu'Azruphel reprit enfin connaissance. Bofur était de garde à ce moment-là. Au fil des jours, elle avait repris des couleurs et sa respiration se fit plus profonde et plus lente, signe que son poumon s'était rétabli.

Bofur, pipe à la main, observait le feu dans l'âtre, songeur. Ce fut le bruissement des draps qui lui indiqua le réveil tant espéré d'Azruphel. Il la regarda se redresser avec difficulté. Bofur était tellement ébahit par la scène qu'il resta figé un long moment avant de réagir comme il se devait.

Azruphel resta assise sur le matelas posé au sol près de la cheminée. Elle semblait quelque peu perdue et ses yeux n'avaient pas encore recouvré leur pétillement.

Bofur, bouche béante, était assis confortablement dans un fauteuil. Ce ne fut que lorsqu'Azruphel releva sa tête vers lui, qu'il se mit enfin en mouvement.

Il se releva tellement brusquement qu'il faillit en lâcher sa pipe.

- Azruphel ! s'exclama-t-il. Vous… vous allez bien ?

La jeune femme ne répondit pas de suite. Elle était encore dans le brouillard de son long sommeil. Puis elle essaya de parler, mais aucun son ne put sortir de sa bouche. Sa blessure au cou avait été sérieuse et profonde. Le simple fait d'avoir essayé de parler lui déclencha une terrible quinte de toux.

Bofur se précipita de lui apporter de quoi boire. Azruphel bu avec plaisir l'eau fraîche que lui nain lui tendit.

- Je vais prévenir Thorin, lui dit-il pendant qu'elle buvait. Restez ici !

Bofur courut jusqu'à la porte. Il était dans un état second, heureux d'avoir pu assister au réveil de la guide et fier de pouvoir annoncer la bonne nouvelle à son prince. Mais avant de refermer la porte de la chambre, il annonça à Azruphel :

- C'est un plaisir de vous revoir parmi nous.

Azruphel se retourna vers lui et elle fit Bofur lui offrir un sourire des plus jovial. Puis il s'éclipsa.

Azruphel était encore confuse. Toujours assise sur le matelas, la chope vide dans ses mains, elle observa la pièce. Elle ne savait pas où elle était. Puis son regard se posa sur ses poignets bandés et là, ses souvenirs lui revinrent. Une énorme boule d'angoisse apparut instantanément dans le creux de son estomac. Elle s'efforça de retenir des larmes, mais quelques-unes perlèrent, tout de même, sur ses joues.

Des bruits de pas lourds, se firent entendre derrière la porte. Azruphel se doutait de qui il s'agissait et l'angoisse monta encore plus. Rapidement, elle essuya ses yeux humides et posa sa tasse sur le sol.

La porte s'ouvrit brusquement. Étant donné que l'entrée se trouvait dans son dos, elle ne put voir qui venait de l'ouvrir, mais elle se raidit involontairement en sentant un regard pesant sur elle. Elle entendit Bofur parler, puis la voix de Thorin et finalement la porte se referma. Azruphel distingua également le son du verrou, bloquant ainsi l'accès à toutes autres personnes.

Un silence intimidant régna dans la chambre. Azruphel n'osait pas bouger et derrière elle, elle pouvait entendre la profonde respiration de Thorin.

Ce fut l'héritier de Durin qui brisa le silence.

- Qui es-tu ?

La voix de Thorin était à la limite de la menace. Il avait déjà posé cette question durant leur voyage et Azruphel avait toujours réussi à l'éviter, mais cette fois-ci, elle allait devoir y répondre.

- Je veux une réponse ! Insista le chef de la compagnie.

- Et que crois-tu que je sois ? Réussit à répondre Azruphel avec une voix éraillée.

Thorin resta près de la porte. Intérieurement il était soulagé de la voir réveillée et de nouveau en vie. Mais il se garda bien de lui montrer sa joie, car une autre partie de lui était en colère. Thorin avait besoin de réponse car il ne savait pas qui était la femme qui faisait, malgré lui, battre son cœur. Tant de mystère l'entourait et il ne le supportait pas.

- Je ne sais plus quoi croire, répondit Thorin amèrement. Tu n'as jamais daigné répondre. J'ai laissé passer tes silences, mais à présent je ne le ferais plus.

Azruphel soupira en baissant la tête. Elle ne savait pas par où commencer. Le silence s'installa de nouveau.

- Que veux-tu savoir de moi ? Fini-t-elle par dire.

- Je veux savoir qui tu es en réalité, réitéra Thorin d'un ton grave.

- Qui je suis ? Répéta la jeune femme songeuse. Je suis Azruphel, fille d'Ulbar le marin. Je suis de la race des Hommes…

- Tu mens ! S'écria le nain en la coupant. Tu ne peux être humaine. Une fille d'Homme ne peut vivre aussi longtemps. Seuls les Elfes ou les Ainur le peuvent.

- JE NE SUIS PAS UNE ELFE ! Cria littéralement Azruphel en se retournant vers Thorin, furieuse. Je ne suis pas une elfe, je ne suis pas comme eux, dit-elle en se calmant et en lâchant du regard Thorin. Ne me compare pas à eux, et pitié, ne me parle pas de ces Valar de malheur, continua-t-elle en serrant ses poings de colère.

Thorin fut surprit par son excès d'agressivité. Pourquoi réagissait-elle comme cela ? C'était comme si il l'avait insulté. Qu'avait-il dit de mal ?

Et comment pouvait-elle se permettre de parler des Saints de cette façon ? N'avait-elle aucune peur de leur courroux ?

Thorin était resté stupéfait.

Pendant ce temps, Azruphel, visiblement fâchée, s'ôtait ses bandages autour de ses poignets, puis celui de son cou. Le prince la regarda faire. Elle n'avait toujours pas répondu clairement à sa question, du moins, elle y avait répondu mais cela apportait d'autres questions.

Puis Azruphel poussa les épaisses couvertures qui lui recouvraient encore ses jambes. Sa chemise ne les recouvrait pas et s'arrêtait au-dessous de ses genoux. Elle pivota vers le feu proche d'elle et rapprocha ses jambes sur le côté.

Toujours dans le silence, Thorin l'observa en train de ramener ses longs cheveux par-dessus son épaule droite, comme elle avait l'habitude de le faire. Machinalement, elle passait ses doigts à travers les boucles pour les discipliner, cela la détendait. La lueur des flammes éclairait son visage et cette vision ravissait le nain.

Sans quitter le foyer des yeux, Azruphel annonça à Thorin :

- Je vais te raconter mon histoire, et toute la durée de cette nuit ne sera pas de trop. Alors asseye toi et écoute attentivement, car je ne reviendrai sur aucun détail.

Son ton était sérieux et strict. Thorin n'appréciait guère la façon dont elle lui parlait, mais il ne pouvait rien y redire, car il allait enfin avoir ses réponses. Alors il s'avança et prit place sur les lattes du sol de la chambre, à côté de la cheminée. De cette manière, il pouvait profiter de la chaleur et contempler Azruphel en même temps.

Après un énième soupir, elle reprit le court de son récit.

- Je suis Azruphel, fille d'Ulbar le marin. Je suis de la race des Hommes, et le sang des Nùmenoréens coule dans mes veines. Je suis née en l'année 3412 du Second Age à Pelargir, et depuis mes 29 ans, je suis ce que mon peuple appelait, une Izindu-bêth…


Alors? Vous avez aimé?

une review...

La fin du chapitre est abrupte et je vous laisse sur votre faim, j'en suis désolée. Mais je ne pouvais couper autrement.

Prochain chapitre "Révélations" la semaine prochaine.

Biz

Sacrok