Bonjour à tous,

Pour ceux qui suivent mon autre fic Nossëfinwë, vous savez que j'ai fait une grande pause dans mes écrits par manque de motivation. Pour les autres, bin maintenant vous savez aussi.

La fréquence de mes publication sera d'un chapitre de chacune de mes fics, une semaine sur deux en alternance. Cette semaine c'est au tour d'Izindu-bêth.

Un chapitre Flashback, comme tous ceux qui suivront jusqu'au début de l'année prochaine.

Chapitre que je considérerai comme lourd et pénible à lire (pas très motivant tout ça, mais il faut être lucide). Néanmoins c'est chapitre utile pour comprendre mon OC. C'est un chapitre narratif, sans dialogue. Je l'ai voulu ainsi pour éviter les longueurs et avancer dans l'histoire. J'ai donc pu regrouper plusieurs flashbacks en un.

Après de nombreuses hésitations, j'ai décidé de reprendre le cours des flashbacks à partir du récit d'Azru à Thorin dans les chapitre Révélations 1. Les flashbacks se suivront de façon chronologique.

Bonne lecture.


Merci à aliena wyvern, Julindy, Naheiah, Aya72, Nimiria, PaulinaDragona, Nocturnis-Lepus, La plume d'Elena pour leur review.


Année 202 du Troisième Age.

Elle avait cessé de compter les jours, les semaines et les mois depuis sa fuite d'Osgiliath. Son chemin l'avait d'abord conduite à prendre la Grand Route de l'Ouest. Puis elle s'était souvenue du récit d'un Izindu-bêth, un diseur de vérité, un Elfe qui avait un jour ressuscité d'une blessure mortelle. Cette histoire, elle l'avait lu dans les mémoires d'Amandil, le père d'Elendil et Seigneur d'Andúnië, une région de l'ouest de l'île de Nùmenor, et proche conseiller du Roi Ar-Pharazôn avant d'être corrompu par Sauron. Cette anecdote avait fait écho à ce qu'elle-même avait vécu.

Elle n'avait tout d'abord pas cru les gardes gondoriens qui l'avaient vu revenir à la vie suite à sa chute de cheval. Personne en Terre du Milieu n'avait la capacité de survivre à la mort. Alors devant le regard effaré des gardes, elle avait fui. Elle, Envinya, épouse du Prince Eärendil futur Roi du Gondor, avait fui sa condition, son fils, son royaume.

Oh, ce n'était pas quelque chose auquel elle n'avait pas déjà pensé à faire. Les rumeurs à son sujet duraient depuis plus de cent années. Elle, qui paraissait toujours jeune et fraîche comme une femme dans la fleur de l'âge, alors que sa naissance remontait à bien plus loin que celle du plus vieux des vieillards de la cité. La perte de son premier époux et de ses deux fils avait été le facteur déclenchant de sa première tentative de fuite. Mais la bonté et l'affection de la famille royale l'avait finalement retenue.

Son mariage princier n'avait pas fait cesser les racontars. L'explication comme quoi elle serait issue d'une lignée bien plus pure et bénie des Valar que les derniers Rois de Nùmenor, n'avait pas fait l'unanimité dans la population. Elle n'était plus du genre à chercher les conflits et elle s'était recluse derrière les murs épais de la résidence royale, passant de longues heures à s'occuper de son dernier fils et à lire tous les récits à sa portée.

Eärendil, follement amoureux de sa femme, se désolait de la voir ainsi. Il avait longuement œuvré à lui prouver sa dévotion. Meneldil, à l'époque Roi du Gondor, avait approuvé l'idée que son petit-fils fasse la cour à la veuve de l'écuyer d'Elendur, cette femme aux nombreuses rumeurs. Le Roi voyait ainsi l'opportunité de faire profiter à sa descendance de son incroyable longévité.

Le Prince fit tout son possible pour retrouver la femme qui avait aperçu dans son enfance et qui depuis n'avait jamais quitté son esprit. Eärendil se souvenait d'une femme portant des vêtements d'homme, qui maniait l'épée avec adresse et qui ne semblait pas s'intéresser aux tâches relevant du devoir des femmes. Non, c'était une belle avec du tempérament et aux mœurs différentes, une originalité dans l'uniformité de la cité. Les années passèrent et rien n'atténua les chaleureux sentiments du Prince, même si il enviait grandement Estelmo. Puis le destin lui fut favorable. Néanmoins, il aurait préféré ne pas à avoir à tirer profit du malheur de la belle.

Un mariage. Un fils. Eärendil aurait été le plus heureux des hommes si sa femme n'avait pas perdu son étincelle qui la rendait si différente des autres. Petit à petit et avec beaucoup de tendresse, il réussit à retrouver celle à qui son cœur avait toujours appartenu.

Il fut effondré par sa perte. Jusqu'au bout, il crut qu'elle pourrait être sauvée, mais la chute avait été violente. Son cœur ne battait plus lorsqu'il la ramena à Osgiliath. Alors la coutume voulait que la crémation se déroule le plus rapidement possible. Il choisit lui-même la robe aux jupons vaporeux qui cintrait le corps sans vie de sa belle.

Cette nuit-là, Eärendil, qui ne pouvait trouver le sommeil, entendit le plus improbable récit. Aussitôt, il s'élança à la poursuite du fantôme de sa femme. Dans son chagrin, il se prit à croire à son réveil. Longtemps il la chercha, suivant la trace de cet ectoplasme chimérique galopant le long des Montagnes Blanches. Longtemps il espéra, et jamais ne l'oublia.

Elle le vit pour la dernière fois, au loin, entouré par une armada de cavaliers, lancé à sa cherche. Dissimulée, elle était apeurée par la réaction de ceux qui la connaissait. Elle finit par sortir de sa cachette et s'écarta de la Grande Route de l'Ouest, bien trop surveillée désormais.

Son objectif fut de rejoindre une Maison des Elfes. Son voyage fut éreintant tant pour son corps que pour son esprit, si ce n'est plus. Car elle senti son âme changer. Elle sentait que tout en elle se modifiait. Les épreuves qu'elle dut affronter pour arriver jusqu'en territoire elfique, ont favorisé à rendre son cœur plus dur. Des épreuves qu'elle n'aurait jamais cru devoir vivre et y survivre. La région n'était pas pacifiée et les mauvaises rencontres nombreuses.

Ce fut avec soulagement, qu'elle arriva sous le couvert de majestueux arbres aux feuilles dorées. Elle descendit de son cheval et flânât parmi les arbres en touchant leur écorce. En ce milieu d'automne, le temps avait commencé à se rafraichir, mais la légère brise qui faisait danser ses boucles était relativement chaude. Elle se sentit apaisée, détendue et sereine. Chose qu'elle n'avait pas été depuis des années, voir jamais auparavant.

Elle marcha un long moment à travers les mellyrn. Elle n'en avait jamais vu, mais son père lui avait parlé de ces majestueux arbres aux feuilles couleur d'or en automne qui poussaient sur Nùmenor. Des graines de ces arbres avaient été offertes à des Elfes du continent et ils ne poussaient désormais que dans un seul lieu en Terre du Milieu, la forêt de Lórinand. Une forêt habitée par des Elfes, royaume du Roi Amroth.

Soudain, elle sentit comme un choc qui la fit mettre genoux à terre. Sa tête commença à la faire terriblement souffrir. Des images lui apparurent. Des visages inconnus, en des lieux inconnus. Ce fut bref. Elle se releva tant bien que mal, mais un autre choc vint et elle vacilla de nouveau. Cette fois ce fut des images différentes. Mais elle n'eut pas le temps de se relever car de nouvelles séries d'images apparurent, de plus en plus rapprochées les unes des autres. Puis ce fut la tempête. Des événements défilèrent devant ses yeux, pourtant fermés à cause de la douleur que cela engendrait. Cela ne dura que quelques secondes mais pour elle ce fut une éternité.

Elle était recroquevillée par terre, étendue sur le sol, se tenant la tête entre ses mains. Du sang commença à couler de ses narines. En ce moment même, dans sa tête, elle recevait les visions de tous les événements qui allaient se dérouler durant tout le Troisième Age, ainsi qu'au début du Quatrième. Elle ne pouvait pas le savoir et allait l'apprendre plus tard, mais se fut à partir de ce moment qu'elle devint officiellement une oracle. Une diseuse de prophétie. Une Izindu-bêth.

Elle tomba dans l'inconscience lorsque la tempête se calma. Mais elle ne resta pas longtemps ainsi. Son arrivée dans les bois n'était pas passée inaperçue et le bruit qu'elle causa alerta les gardiens elfiques. Quelle ne fut pas leur surprise de trouver le corps inerte d'une femme dans un état si misérable. En effet, elle était toujours vêtue de sa robe funéraire, le blanc ayant fait place à un camaïeu de brun teinté de touche de carmin. Pourtant ses hayons avaient gardé leur cachet si particulier qui était propre aux vêtements de grande qualité, et cela ne pouvait mentir aux yeux experts des Elfes. Cette femme était d'origine noble et venait du Gondor.

Ainsi elle fut transportée jusqu'à leur cité, où l'on prit grand soin d'elle. Cela prit du temps mais elle reprit des forces et grâce à sa connaissance de la langue sindarine que son père lui avait apprise dès l'enfance, elle put sans problème converser avec le Roi Amroth et le peuple des Galadhrim. Elle ne cacha pas son identité et personne ne tenta de la convaincre de reprendre sa place de future Reine du Gondor. On lui apprit l'existence des oracles, leur mission et l'histoire de ses prédécesseurs. Elle tomba des nues lorsqu'elle comprit que son existence était loin d'être terminée. Elle prit peur devant la lourde tâche que l'on attendait d'elle. Mais elle eut enfin l'explication sur tout ce qu'il lui était arrivé depuis ce jour où elle aurait dû perdre la vie, où elle reçut une lame en plein dos et qui depuis avait laissé une unique cicatrise sur son corps.

Soulagée et effrayée, elle reprit son nom de naissance, Azruphel, et vécu une existence paisible au près des Galadhrim principalement à Cerin Amroth, le cœur du royaume. Cette colline était couronnée par deux murailles végétales. Celle de l'extérieur était constituée d'arbres modestes à l'écorce blanche et celle de l'intérieur était composée de mellyrn. Dans l'espace central se dressait un mallorn bien plus majestueux que les autres et dans ses hautes branches un flet blanc, la résidence d'Amroth.

On perfectionna son maniement des armes et apprit de nouvelles techniques de combat. On l'endurcit encore plus pour lui permettre de faire face à tous les cas de figures. Car bien qu'immortelle elle devait se montrait forte et sans faiblesse face à ses potentiels ennemis, car de terribles adversaires lui barreront la route.

Azruphel se lia d'amitié avec le Roi Amroth, elle retrouva en lui un peu son père perdu. C'était un Elfe Sinda aux longs cheveux bruns toujours portés très simplement. C'était un archer émérite aux bras forts qui avait combattu durant la dernière guerre contre Sauron, et qui avait vu la chute de son père sur le champ de bataille. Azruphel aimait passer du temps en entendre ses récits du passé et à apprendre tout ce qu'il pouvait lui léguer. Elle avait soif de connaissance et comblait son manque d'expérience par l'apprentissage. Car Azruphel ne sortait jamais hors des frontières du royaume. Amroth la gardait précieusement à ses côtés le temps pour elle de se forger. Il savait très bien qu'un jour où l'autre elle volerait de ses propres ailes, sillonnant la Terre du Milieu pour honorer sa mission. Mais l'oracle n'avait pas encore eu de visions particulières et donc rien ne l'obligeait à partir.

En l'année 314, elle apprit le décès de son époux Eärendil. Il avait régné seul et n'avait jamais reprit d'épouse. Ce fut cette année-là qu'elle quitta pour la première fois la forêt de Lórinand. Des émissaires envoyés auprès des alliés du Gondor, informèrent également Amroth du couronnement du nouveau Roi. Azruphel saisit l'opportunité de revoir son fils. Pour la première fois, elle revêtit un manteau à capuchon. Ce vêtement fut depuis ce jour celui qu'il la caractériserait, dissimulée aux yeux des gens, ne dévoilant son visage qu'en de rares occasions et agissant dans l'ombre.

Ce fut ainsi, le visage caché, qu'elle partit avec la délégation elfique. Durant les cent douze années de son absence, la Citadelle des Étoiles s'était considérablement développée mais Azruphel y avait toujours ses repères. La cérémonie du couronnement eut lieu dans le Grand Hall, là où les deux frères Isildur et Anàrion siégeaient côte à côte. Mêlée à la foule, celle qu'ils appelaient Envinya, passa inaperçu et ce fut le cœur gros qu'elle vit son dernier fils toujours en vie se faire couronner Roi du Gondor comme son père avant lui.

Alors que toute la ville était en liesse et que des échos d'allégresse se faisaient encore entendre malgré l'heure avancée, Azruphel se faufila discrètement jusqu'à une aile spéciale du Dôme des Étoiles, celle des tombes royales. Elle connaissait tous les recoins de la cité et elle n'eut aucun soucis à se rendre près de la tombe de son défunt époux. Elle ne l'avait pas aimé de la même manière qu'elle avait aimé Estelmo, mais elle lui avait porté beaucoup d'affection.

Dans le silence de la crypte, elle se recueillit près de la stèle où reposaient les cendres de l'ancien Roi. Mais elle fut interrompue dans ses prières par une arrivée impromptue. Elle eut le temps de se dissimuler derrière un épais pilier et elle put observer l'homme de grande stature portant de somptueux habits de cérémonie. Sur ses cheveux blonds foncés était posée la couronne du Souverain du Royaume du Gondor. L'Ami du Soleil, car tel était le nom d'Anardil, se tenait sans le savoir là où sa mère se recueillait un instant avant. Devant le visage attristé de son fils, Azruphel n'avait qu'une envie, celle de le prendre dans ses bras et de lui dire à quel point elle était désolée de l'avoir aussi lâchement abandonné et qu'elle veillerait à jamais sur lui. Mais elle se retint et préféra lui laisser l'illusion que son père l'avait rejoint .

Elle attendit qu'il parte pour s'éclipser de la cité, et n'y revint que bien des années plus tard pour guider son petit-fils Ostoher, qui ne sut jamais sa réelle identité. Elle y fit l'une de ses premières gammes en temps qu'oracle, sous le nom d'Amarthêl. Elle conseilla Ostoher de reconstruire la cité d'Anàrion, Minas Anor, et de se préparer militairement aux invasions des Orientaux. Mais elle y découvrit l'un des points noirs du fait de connaitre le futur. Dans une de ses visions elle vit la mort de son petit-fils. Elle tenta par tous les moyens de changer le court de l'histoire, mais elle ne put empêcher son funeste destin. Quelle déconvenue !

Ce nom, Amarthêl, lui fut donné lors de son séjour au Lindon. Car peu de temps après son retour auprès d'Amroth, l'Elfe décida qu'il était enfin temps de révéler son existence. Mais il n'existait aucun dirigeant Elfe qui pouvait gouverner sur le peuple elfique. Amroth régnait sur les Galadhrim. Thranduil, un autre Sinda, dirigeait les Elfes sylvains du Nord. Et puis il y avait les Noldor. Mais depuis la mort de Gil-Galad, personne n'avait repris la couronne du Haut Roi des Noldor. Il y avait Elrond, le Semi-Elfe, descendant de Turgon, Seigneur de la cité disparue de Gondolin. Mais il ne revendiqua jamais le titre. Et enfin, il y avait le plus sage de tous les Elfes de la Terre du Milieu et de toute origine confondue, Círdan, un Elfe telerin, gardien des Havres Gris.

Amroth fit envoyer des messages dans chaque domaine elfique, indiquant que l'oracle du Troisième Age sera présentée à Mithlond. Azruphel parti pour la première fois vers l'Est de l'autre côté des Monts Brumeux, sous bonne escorte. Un voyage riche en découverte, expérience et rencontre.

A cette époque les relations entre les Elfes de la Lorien et les Nains de la Moria étaient très bonnes. La traversée des Monts Brumeux se fit donc en passant par la cité de Khazad-Dûm, car les anciennes routes de l'Eregion avaient été détruites et abandonnées depuis que Sauron eut envahi et détruit le Royaume des Elfes Forgerons. Plusieurs jours furent nécessaires pour leur traversée mais l'accueil des Nains étaient chaleureuses et Azruphel put côtoyer pour la première fois une race qui lui était totalement inconnue. Elle se promit de revenir rendre visite à ses nouvelles connaissances et d'en apprendre plus sur leurs us et coutumes.

La suite du voyage fut relativement moins confortable. Azruphel, accompagnée par des soldats Galadhrim et des émissaires Sindar qui parleraient au nom du Roi Amroth, longea le court du Glanduin pour arriver dans l'autre Royaume des Hommes de la Terre du Milieu, l'Arnor. Le convoi prit la Voie Verte puis bifurqua en direction du Lindon, l'un des uniques territoires du Beleriand qui ne fut pas submergé par les cataclysmes de la Guerre de la Grande Colère au Premier Age. Azruphel avait appris par Amroth qu'une région avait existé par au-delà les Montagnes Bleues. Cette région, le Beleriand, avait été bien plus vaste que l'Eriador et le Rhovanion réunis et fut le territoire de très nombreux combats des Elfes et des Hommes contre Melkor.

Avant de pouvoir apercevoir le Golf de la Lune, ils durent traverser l'Emyn Beraid, les Collines des Tours. Azruphel n'aurait jamais imaginé pouvoir un jour voir ce lieu, célèbre pour ses trois immenses tours taillées dans une pierre blanche. Les tours, tels des phares, étaient construites sur des collines aux falaises escarpées. Celle qui l'impressionna le plus, fut Elostirion. Au sommet de cette colline, une tour particulière. Elle fut construite par l'Elfe Gil-Galad en l'honneur d'Elendil, et ce qui la rendait si intéressante était le fait qu'en son sommet l'une des sept Pierres de Vision sauvées de Nùmenor s'y trouvait. Azruphel avait déjà eu l'occasion de voir des Palantiri, mais celui-ci était différent car il ne permettait pas de communiquer avec les autres Pierres. Son champ de vision n'était dirigé que dans une seule direction, l'Ouest et plus particulièrement vers Valinor, la Terre bénie. Pouvoir observer à travers cette Pierre était un très grand honneur.

Les Collines des Tours étaient une des frontières naturelles entre l'Arnor et le Lindon. Ainsi lorsqu'ils descendirent des hauteurs, le paysage grandiose du Golf de la Lune s'offrit à eux. Au loin, on pouvait apercevoir s'étendre la Grande Mer, Belegaer. Azruphel n'avait pas vu la mer depuis de si nombreuses années qu'elle en eut les larmes aux yeux. Son père lui avait légué son amour de la grande étendue d'eau et ce fut pour elle le plus merveilleux moment de son voyage.

Mithlond n'était plus très loin et les deux ports des Havres étaient à présents à leur portée. Cette cité elfique ne ressemblait en rien avec celle de la Forêt de Lórinand. Ici les bâtiments étaient faits de pierre et les routes pavées. L'architecture toute en finesse était faite de sorte à s'adapter au relief de la nature. L'accueil fut très formel et Azruphel fut bien plus impressionnée et intimidée que lorsqu'elle rencontra Amroth. Círdan était un Elfe respectable et fort, mais il semblait porter sur ses épaules en énorme fardeau. Elle avait appris qu'il était un des premiers Elfes nées à Cuiviénen et que de tous les Elfes encore présents en Terre du Milieu, il était le plus âgé. En raison de son grand âge, Círdan portait une barbe argentée, mais cela n'entachait en rien sa carrure encore puissante.

Puis vint le jour où elle fut présentée. Une délégation de chaque contrée elfique était présente. Quelle fut leur surprise lorsqu'ils découvrirent que l'oracle de cet Age était une fille des Hommes et non une Elfe. Les précédents prophètes avaient à chaque fois étaient choisi parmi les Premiers Nés. De vives discussions éclatèrent. Azruphel bien qu'âgée de plus de 300 années, se sentait ridicule et terriblement naïve devant l'assemblée de nobles Elfes. Elle ne se sentait pas à sa place non plus. Ils discutaient à propos d'elle mais sans lui adresser pas la moindre parole ou regard. Elle aurait tant aimé qu'Amroth soit à côté d'elle, lui qui avait été si aimable et généreux. Déjà qu'elle ne sentait pas à la hauteur de la tâche qui lui avait été imposé, elle était désormais découragée.

Et alors qu'elle voulut fuir l'auditoire, Azruphel fut coupé dans son élan par Círdan. Ce dernier était resté silencieux depuis le début du débat, mais il sortit de son mutisme. Ses paroles emplies de sagesse eurent pour effet de calmer les doutes et les contestations de chacun. Pour lui, cet Age n'était plus celui des Elfes et que d'ici sa fin le peuple elfique aura cédé sa place aux Hommes. Il était donc logique que Mandos ait choisi une fille des Hommes pour être son légat en Terre du Milieu.

La séance de présentation s'acheva lorsque Círdan exprima avoir une totale confiance en celle qui désormais s'appellerait Amarthêl, l'Etoile du Destin.

« Car elle sera un guide pour bien des âmes perdues, éclairant leur chemin tel un astre céleste.

Et ses propres rayons fileront sans jamais pouvoir dévier de leur voie. »

Azruphel ne put faire l'interprétation du message de Círdan que bien des siècles plus tard, lorsque nombres de désillusions et d'amertumes remplirent son cœur d'une rancœur tenace envers les Valar et plus particulièrement Mandos. Elle finit même par avoir en horreur le nom que Círdan lui avait donné, car elle comprit que l'Elfe en savait bien plus qu'il ne lui avait faire croire. Oh oui bien sûr, elle allait aider et apporter ses conseils à tous ceux qui en auraient besoin, mais personne ne fut là pour elle. Du moins pas comme elle l'aurait souhaité.


J'espère que ce ne fut pas trop laborieux pour vous et que malgré les nombreux noms relativement inconnus (mais existants réellement dans les œuvres de Tolkien) vous ne soyez pas trop perdu.

Ne vous inquiétez pas, tous les flashbacks ne seront pas de ce genre.

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.

Pour info : je cherche également un ou une bêta pour mes fics. Cela fait bien longtemps que je n'en ai plus et cela me manque terriblement.

Biz

Sacrok