Bonjour à tous,

Chapitre flashback qui relate les événements qui se sont déroulaient durant la grosse première moitié du deuxième millénaire du Troisième Age.

Chapitre de transition où on commence à ressentir le changement d'Azruphel. On est loin de l'humaine nocive de ses premiers siècles, où ses actes étaient contrôlés et ordonnés. Elle avait déjà commencé à changer dans le chapitre précédent, mais ici cela se précise petit à petit. La Azru "tête brûlée et rebelle" arrive progressivement. Il y aurait un événement en particulier qui la fera plonger irrémédiablement dans sa haine pour les Valar. Mais il faudra attendre encore quelques chapitres...

Ce chapitre est relativement court, désolée mais c'est un préambule au chapitre qui suivra.

La première partie est sans doute un peu chiante à lire, car essentiellement descriptive.

La seconde partie introduit le prochain chapitre. Les Nains sont de retour. Bon, ce ne sont pas ceux Thorin et sa compagnie mais il s'agit des derniers Nains qui ont habité la Moria. Si vous vous en souvenez j'avais fait allusion à un Nain dans le chapitre 8 et j'avais également parlé de l'épée d'Azru, une arme spéciale. Le prochain chapitre racontera donc cette période.

En attendant je vous pose les bases dans ce court chapitre (histoire de vous tenir en haleine jusqu'à dans deux semaines)

Bonne lecture.


Merci à aliena wyvern, Julindy, Nocturnis-Lepus, PaulinaDragona, NVJM et fantasiart pour leur review.

Réponse à PaulinaDragona :

Ah Glorfindel! Oui j'ai laissé le suspens se faire et j'ai pas donné de suite son nom. Il est vrai qu'on ne le voit pas souvent. Je pense qu'on le voit plus dans le fandom 'LOTR" mais je n'y vais pas souvent donc je ne connais pas de fics qui sont centrées sur ce perso. Par contre il apparait souvent dans de nombreuses fics. D'ailleurs Glorfindel est présent dans mon autre fic "Nossëfinwë" si cela t'intéresse.

Non pas de Sauron à l'horizon. Mais j'aime beaucoup ce personnage. Je le trouve vraiment intéressant surtout quand on connait son histoire. Pour moi ce n'est pas juste le méchant tout noir ou le grand œil qu'on connait dans SDA. Non, moi quand on me dis Sauron je vois Mairon, un maia d'une grande beauté avec une capacité de manipulateur hors du commun.

Pendant la Guerre de l'Anneau, Azru ne sera pas dans la compagnie (trop classique). Non elle aura bien plus à faire avec les Nains d'Erebor qui eux aussi combattent les armées du Mordor (mais ce n'est pas une histoire très connue, et je souhaite la développer)

Biz

Réponse à fantasiart :

Merci pour ton message. Ça fait toujours plaisir.

Biz


Amarthêl vécu des heures sombres durant tout le deuxième millénaire du Troisième Age.

Ses prédictions s'étaient révélées exactes. Elle avait pourtant ardemment œuvré pour que cela n'arrive pas, mais ses actions n'avaient pas suffi.

Cela commença au début du quatorzième siècle quand la sinistre menace qu'elle avait perçu du Nord devint une réalité. Un spectre du Second Age, un des Neuf serviteurs de Sauron, réapparut et s'établit à Angmar. Le Roi Sorcier devint le maître du Rhudaur en 1350, là où la lignée royale s'était éteinte. Orques, Wargs et mauvais Hommes sévirent dans la région.

Amarthêl lutta aux côtés des Dùnedain de l'Arthedain. Elle était folle de rage de voir que les manigances du Roi Sorcier avaient eu raison d'elle. Il avait créé les distensions entre les trois royaumes dans le but de les affaiblir par des luttes fratricides et ainsi faciliter l'invasion par son armée.

En 1409 Angmar lança son offensive sur les deux royaumes restants. Le Cardolan fini par tomber et ses derniers Dùnedain se cachèrent dans les Collines Hantées de Tyrn Gorthadet et résistèrent à Angmar. L'Arthedain, bien plus puissant et aidé par les Elfes du Lindon, réussit à repousser les attaques de l'ennemi.

A croire que le destin de l'Arnor n'avait été qu'un préambule, ce fut au tour du Gondor de se déchirer. A la mort du Roi Valacar, éclata une guerre civile. Certain voyait d'un mauvais œil que son fils accède au trône car à moitié gondorien seulement.

Devant être encore sur deux fronts à la fois, Amarthêl s'épuisa de plus en plus. Son humeur devint maussade et son caractère rude. Quoi qu'elle fasse ou quoi qu'elle tente, le résultat était toujours celui qu'elle avait vu dans ses visions. Elle chercha des réponses et du réconfort à ses doutes auprès d'Amroth le plus souvent ou bien chez Elrond ou Círdan suivant ses itinéraires. Mais elle n'obtint jamais d'explications satisfaisantes.

Pendant plus de deux siècles, la situation resta plus ou moins stable en Arthedain. Mais le sort sembla s'acharner sur les Hommes. Les guerres ne devaient pas être une épreuve suffisamment pénible. Une épidémie de peste infesta la totalité de la Terre du Milieu. La population humaine, bien moins résistante, diminua de façon catastrophique durant les quatre années de la pandémie. Amarthêl commença à avoir de plus en plus de doute sur les bonnes grâces des Valar. Pourquoi le destin des Hommes était-il aussi funeste si cet Age était le leur ?

Progressivement Amarthêl s'éloigna de son peuple d'origine. Elle n'intervint presque plus auprès des Rois et prit une vie plus solitaire.

Les derniers Dùnedain du Cardolan, victimes de la Grande Peste, moururent et les Collines devinrent le territoire d'Esprits très anciens réveillés par le Roi Sorcier. Cette région fut désertée et nommée les Hauts des Galgals.

Les Monts Brumeux furent petit à petit envahit par les immondes Gobelins venus du Nord. Les Orques et les Wargs préféraient pour le moment vivre dans les plaines. De ce fait il était de plus en plus difficile de se rendre à Fondcombe, qui devint une enclave. Mais Amarthêl ne se faisait pas de soucis pour les Elfes d'Imladris. Le Seigneur Elrond était puissant et ses soldats aguerris. De plus ils comptaient dans leur rang le courageux Glorfindel. Elle appréciait cet Elfe et à plusieurs reprises elle l'emmena avec elle durant ses incessants allers-retours de l'Est vers l'Ouest. C'était une manière de lui faire découvrir la Terre du Milieu, même si le moment n'était guère idéal.

De la même façon, il était relativement compliqué de voyager jusqu'au Lindon. Alors la plus part du temps Amarthêl était sur les terres du côté Est des Monts Brumeux, rencontrant des populations plus ou moins accueillantes. Elle passa beaucoup de temps dans la forêt de Lórinand. La paix y régnait, bien loin des combats qu'elle avait mené. Mais elle sentait qu'au fond d'elle-même un mal sans nom la rongeait. Son âme se faisait lourde comme si le poids des années commençait à peser.

En dehors de son mal-être, les Elfes autour d'elle étaient eux aussi victimes d'une chose étrange et ce depuis le début de cet Age. Régulièrement les territoires elfiques se vidaient de leurs habitants. Mais plus les années avançaient et plus l'exode se faisait important. L'appel de la mer prenait de plus en plus d'Elfes. Amarthêl accompagnaient parfois certains d'entre eux jusqu'au port où les attendait leur navire. Les Elfes de Fondcombe et du Lindon partaient tous du port de Mithlond et ceux de Lórinand et de Vert Bois, d'Edhellond, unique port elfique du Gondor. Cette migration rendait Amarthêl triste et morose, mais elle ne pouvait pas empêcher ces Êtres de rejoindre une vie plus paisible à Valinor.

Elle accompagnait de temps à autre des groupes d'Elfes de Lorien jusqu'à Edhellond. Ses qualités de guide rassuraient Amroth durant le voyage de ses sujets et comme elle ne pouvait pas refuser grand-chose au Roi, elle acceptait de faire ce long trajet. La première partie se faisait toujours par bateau sur le fleuve Anduin jusqu'aux Chutes du Rauros, puis il fallait aller à travers le Delta d'Onodlo, et gravir les Montagnes Blanches du Gondor. Le port d'Edhellond se situait sur les terres du Gondor appelées Belfalas. Cette région avait la particularité d'être la dernière où la langue natale d'Amarthêl était encore parlée. De ce fait, elle reprenait son ancien prénom, Azruphel, lorsqu'elle y séjournait. C'était un ancien territoire de Nùmenor et ses habitants malgré le fait de vivre au Gondor avaient gardé le nom de Nùmenoréens. Ils étaient fiers de leur origines et comme Azruphel était la mémoire ambulante de ce peuple jadis puissant, elle entretenait d'une certaine façon la culture nùmenoréenne. Ce territoire n'était guère renommé et fort, mais elle savait que le futur changerait la donne et rendrait la région puissante.

§

A chaque fois qu'Amarthêl était en Lorien et qu'elle souhaitait passer de l'autre côté des Monts, vers l'Ouest, la jeune femme passait par Hadhodrond.

Les Nains de la Moria lui faisaient toujours un très bon accueil. La véritable nature de la jeune femme n'était pas un secret pour ce peuple. Nombreux étaient ceux qui venaient à sa rencontre lors de ses traversées sous les Monts pour avoir son conseil et son avis. Les Naines étaient les plus friandes de ses dons de clairvoyance mais des Nains cherchaient également à la rencontrer, de façon plus discrètes que leurs femmes.

Vers 1730 le Roi Nain Narvi, deuxième du nom, annonça à l'oracle la naissance prochaine de son premier petit-enfant. Il ne cachait nullement sa joie d'être grand-père et chaque jour était une fête. A cette occasion Narvi demanda à la jeune femme si elle pouvait lui faire le cadeau d'une prédiction sur l'avenir de son futur petit-enfant. Elle était moins encline à faire ce genre de chose car elle avait vu les limites de ses visions. Néanmoins elle accepta en respect pour son hôte. Le Prince Thalin et sa femme lui furent présentés. La future mère était une ravissante naine aux cheveux blonds et au ventre déjà bien arrondi. Entourée uniquement de la famille proche et de quelques conseillers, Amarthêl prit place, ferma les yeux et se concentra.

Des images arrivèrent rapidement. Dans un premier temps elle vit du feu. Un feu vivant et gigantesque qui ravageait entièrement la cité souterraine. Elle vit également des combats sanglants contre des Orques. Il y avait de nombreuses batailles. Elle était présente dans chacune. A côté d'elle il y avait un nain imposant à la chevelure dorée et au front ceint de la couronne royale. Le futur Roi, le petit-fils de Narvi. Elle aperçut aussi des images plus réjouissantes, telles que de nombreux festins et des quantités faramineuses d'or et de pierres précieuses. Elle eu également la vision d'un cadeau, d'une épée. Puis encore des combats, cette fois contre des Gobelins.

L'assemblée attendait avec angoisse la prédiction de l'oracle, car sur son visage aux sourcils froncés ils pouvaient lire l'inquiétude. Allait-elle leur annoncer un mauvais présage ?

Finalement ses traits se détendirent et le calme revint dans l'assemblée. Cela dura quelques instants, puis dans un sursaut et le souffle court elle rouvrit les yeux. La jeune Naine assise face à l'oracle était complétement effrayée et se tenait le ventre de façon protectrice. Amarthêl fixait le sol tout en reprenant une respiration normale.

- Que… Qu'avez-vous vu ? réclama Narvi qui devait se demander s'il avait fait le bon choix de solliciter une prédiction.

- Votre petit-fils, Roi Narvi, sera un très grand Roi, répondit-elle sans quitter du regard les dalles.

Le ton de sa voix ne concordait pas avec son annonce. Les jeunes parents étaient encore moins rassurés, le Prince tenait son épouse tremblante par les épaules.

- Un petit-fils ? Vous êtes sûre que c'est un mâle ? reprit Narvi qui ne voyait que le côté positif et qui retrouva rapidement son enthousiasme.

L'oracle se releva entièrement et domina par sa taille l'ensemble de l'assemblée. Elle regarda intensément le ventre rond de la Naine qui se serra encore plus contre son mari.

- Oui, j'en suis certaine, Roi Narvi, dit-elle en avançant vers le couple, comme hypnotisée. Avez-vous déjà choisit un prénom ? demanda-t-elle en s'arrêtant à deux pas des parents.

- Oui, répondit le Prince Thalin sèchement. Mais cela ne ….

- Il vous faudra le changer alors, le coupa-t-elle en le regardant.

Thalin était à deux doigts de sortir de ses gonds. Il s'était décalé de son épouse, la main sur le pommeau de son épée.

- Vous ne nous dicterez pas ce qu'on doit faire ! rugit le Prince qui n'avait jamais trop apprécié cette étrangère, cette humaine.

- Thalin ! Cela suffit, ordonna le Roi en faisant barrage entre son fils et Amarthêl.

Une tension malsaine montait dans la salle.

- Expliquez-vous, mon amie, continua Narvi. Qu'avez-vous vu ?

- Prince Thalin, je suis aux regrets de vous annoncer que vous ne régnerez pas sur la Moria car vous devrez laisser votre place au « Sixième », lâcha-t-elle enfin.

Un silence, puis quelques chuchotements se firent entendre. Le prince ne savait s'il devait se réjouir ou se mettre en colère. L'annonce de l'oracle avait été comme un double coup de massue.

Le Roi Narvi était bouche bée. Jamais il n'aurais pensé avoir l'honneur de connaitre son "Père".

Amarthêl regarda la jeune Naine qui ne semblait pas très bien comprendre la nouvelle. L'oracle sourit devant l'effet qu'avait eu sa phrase.

Avant que l'effusion de joie ne se répande dans les galeries de la Moria, la jeune femme tourna les talons et sorti de la salle d'où seulement des murmures étaient audibles.

- Je pense qu'il m'ait inutile de vous préciser le nom de votre petit-fils, Roi Narvi, dit-elle en le saluant respectueusement.

L'oracle eut à peine passé la porte que des cris de liesses se firent entendre. Ce petit moment de joie lui avait redonné du baume au cœur. Elle rabattit son capuchon et acheva sa traversée de la cité des Nains des Monts Brumeux.

Bien sûr elle n'avait rien dit du désastre qui s'annonçait à Khazad-dûm. Cette prédiction ne regardait que Durin, sixième du nom, et elle ne reviendrait lui en faire part qu'au moment opportun. A l'heure actuelle, des festivités plus grandioses encore réjouiront les Nains du peuple de Durin, car la résurrection d'un "Père" était toujours un événement synonyme de gloire et de faste.


Alors? Qu'en pensez-vous?

Court, oui je sais...

Vous avez tous compris la vision d'Azru sur le petit-fils de Narvi? Si besoin dites le moi et je vous expliquerai.

A bientôt

Biz

Sacrok